stuut.info

RETOUR PHOTO : RÉVOLTE À BRUXELLES CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES

RETOUR PHOTO : RÉVOLTE À BRUXELLES CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES

Le 29 juin, à 20h, la Place Anneesens a vibré de solidarité pour Nahel, ce jeune de 17 ans, tragiquement abattu par un policier à Nanterre en France. Un écho fort au racisme quotidien que subissent nombre de jeunes dans les rues de Bruxelles et aux personnes tuées par la police belge.

L’appel à dénoncer les violences policières a été entendu et a rassemblé des groupes de jeunes issus de différents quartiers du centre de Bruxelles. Des confrontations avec la police, déployée en force, ont eu lieu. Avec hélicoptères, unités anti-émeutes, brigades canines, et bien d’autres moyens à leur disposition, les forces de l’ordre ont répondu avec violence, usant de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.

Bruxelles | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie

Pendant que l’agitation s’intensifiait dans les rues de Bruxelles, différents groupes se sont scindés et ont continué à mener des actions entre Annessens et Lemonnier : quelques tirs de feux d’artifice, 2 voitures incendiées, édification de barricades enflammées, …

Pendant ce temps là, le dispositif policier tournait dans le quartier. Les combis roulaient, portières arrières ouvertes, à l’affut, prêts à sortir. Un groupe de mineurs assis tranquillement dans un snack à Annessens a été nassé et retenu par la police pendant une durée excessive, plusieurs jeune ont été embarqués.

Il y a eu hier soir plus de 60 personnes arrêtées dont 47 mineur·es. Seul un cas a fait l’objet de poursuites judiciaires. Le nombre disproportionné d’arrestations administratives sans suite judiciaire s’inscrit dans une stratégie d’intimidations de la part des forces de l’ordre dans les quartiers populaires, qui est souvent mise à l’œuvre lors de ce genre d’événement.

Chaque fois qu’un jeune est arrêté et emmené au poste de police, la peur d’être maltraité ou pire, s’installe, tant pour les jeunes que pour leurs familles. C’est ce climat que la police et leurs supérieurs, comme le bourgmestre Philippe Close, cherchent à imposer, la terreur policière.

Passé minuit, l’agitation se poursuivait dans différents quartiers de Bruxelles, avec notamment l’attaque d’un commissariat à Saint-Gilles.


Pas de justice, pas de paix.

Crédit photo : Tom Belenger

Voir en ligne : Bruxelles Dévie

Notes

Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Texte du message
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

ARTICLES LIÉS

Racismes / Colonialismes

Bruxelles : arrestations préventives et racistes de mineurs 

Depuis la soirée de révolte à Bruxelles le 29 juin, à la suite de la mort de Nahel abattu par la police en France, la police bruxelloise a massivement procédé à des arrestations préventives et abusives dans différents quartiers le 30 juin et le 1er juillet. Ces contrôles et arrestations, au faciès pour la plupart, ont été effectuées dès qu’un groupe de jeunes se formait dans le centre.  Dans la journée et soirée du 30 juin, plus d’une centaine de personnes ont été arretées à Bruxelles parmi lesquelles une grande proportion de mineur.es. Sur des vidéos datant du 30, on peut voir des membres de leur famille attendre les jeunes mis.es en cellule devant les casernes de la police fédérale à Etterbeek, pendant qu’un nouveau bus de la police rempli de jeunes arrivait.  Pour donner un ordre d’idée de la démesure que représente ces 100 arrestations préventives à Bruxelles le 30 juin, hier soir (1er juillet) sur tout le territoire français avec une situation de révolte nationale, 719 personnes ont été arrêtées. Dans la journée et soirée du 1er juillet, 35 personnes ont à nouveau été arrêtées préventivement, parmi lesquelles 31 mineurs. A Bruxelles, ces arrestations préventives et racistes (toutes motivées au faciès et ne visant que les jeunes racisés) ont été orchestrées, dans l’objectif assumé d’étouffer une colère qui gronde dans les rues de Bruxelles contre les violences policières. Philippe Close en personne serait même allé faire la leçon à des jeunes enfermés aux casernes d’Etterbeek le 30 juin. Des témoignages nous rapportent que des enfants âgés d’à peine 11 ans ont été embarqués alors qu’ils rentraient de l’école. Un voisin aurait aussi été arrêté et embarqué en cellule alors qu’il sortait de chez lui pour s’acheter à manger. Sur des vidéos on peut voir des policier.ères en cagoule arrêter et embarquer des jeunes mineurs simplement assis. Ces arrestations préventives racistes ont probablement du également mener à des violences physique envers les jeunes visé.es, durant les interpellations ou en cellule.  Depuis le 29 juin, donc, la police démontre bien sa gestion coloniale du « maintien de l’ordre » lors de révoltes dans les quartiers : on observe un déploiement constant et inhabituel de force de l’ordre dans différents quartiers populaires à Bruxelles : bas de saint-Gilles, Lemonnier, Anneesens, … Tout groupe d’individu.es jeunes, noir.es ou arabes, est considéré comme une menace pour l’Etat. L’Etat semble donc déterminé à empécher que tout rassemblement populaire spontané contre les violences policières ait lieu à Bruxelles. Comme toujours, c’est la stratégie de la terreur qui est employée. Mais la terreur n’étouffe pas la colère, elle l’amplifie. Soutien aux jeunes arrêté.es, en Belgique comme en France.

Bruxelles Bruxelles |
Classisme / Lutte des classes

Nuits d’émeutes dans plusieurs quartiers de Bruxelles

Les forces de l’ordre ont essuyé des tirs de feu d’artifice et des jets de pierre dans plusieurs quartiers de Bruxelles, dans la nuit du 7 au 8 juin. De nombreux incendies ont aussi été déclarés (feux de poubelles, de scooters, ...). Il ne s’agit pas de faits isolés : depuis plusieurs mois, des actes de ce genre ont lieu dans plusieurs quartiers. Quelques jours auparavant, le 5 juin, des véhicules de police avaient été pris pour cible à Forest, près du Parvis de Saint-Antoine. Le lendemain, dans la nuit du 6 au 7 juin, plusieurs incendies et caillassages ont eu lieu dans le quartier. Des incendies ont aussi été déclarées rue d’Artois et au Peterbos (Anderlecht). Cette nuit de révolte contre la police semble s’être propagée à plusieurs autres quartiers de Bruxelles. Dans la nuit du 7 au 8 juin, la colère se propage à de nombreux autres quartiers : des feux, des jets de pierre et/ou des feux d’artifices sont à décompter à Koekelberg, au Parvis de Saint-Antoine, à Anneesens, à Laeken, à Simonis, dans une partie de Schaerbeek, dans le quartier Scheut et à Beekant. La nuit suivante, des feux d’artifices sont à nouveaux tirés vers la police à Koekelberg. Depuis, plusieurs autres actions de ce genre ont été entreprises dans différents quartiers bruxellois, même si l’intensité de la nuit du 6 au 7 juin n’a pas été atteinte. La tension entre les forces de l’ordre et les jeunes ne semble pas prêt de redescendre. Si vous avez des images ou des témoignage s, n’hésitez pas à nous les envoyer. Sources : [1] ; [2] ; [3]

Bruxelles Bruxelles |

DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Racismes / Colonialismes

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect Patrice Emery Lumumba (né le 2 juillet 1925) aura été une étoile filante dans le ciel de l’Afrique à peine indépendante. Élu Premier ministre en 1960, destitué quatre mois plus tard, il est assassiné le 17 janvier 1961, suite à un complot mêlant la puissance coloniale belge, la CIA et les services secrets français. Ce que toutes ces puissances ne lui pardonnaient pas, c’était de vouloir rompre avec le colonialisme qui, au Congo, fut particulièrement féroce. Patrice Lumumba a scellé son destin le jour même de l’Indépendance, par son discours, non prévu. En disant la vérité du colonialisme, il se condamnait à mort. Discours du 30 Juin 1960, jour de l’indépendance du Congo Le 30 juin 1960, jour de l’indépendance du Congo, le Palais de la Nation à Léopoldville (l’actuelle Kinshasa) reçoit les membres de la famille royale belge dont le roi Baudoin 1er, des représentants du gouvernement belge, des administrateurs coloniaux, le parlement congolais, la presse internationale pour célébrer cette nouvelle ère pour le Congo. L’évènement est radiodiffusé dans tout le pays et couvert par la presse internationale. La foule s’amasse devant le Palais de la Nation pour assister à un évènement historique. Le protocole voulait que le roi Baudoin puis le président Kasavubu fassent un discours pour l’indépendance du Congo mais le Premier ministre Lumumba élu par le parlement ne l’entendit pas de cette oreille. Le discours du roi des Belges, Baudoin 1er, fut un discours de légitimation de la colonisation, une véritable apologie de l’œuvre du roi Léopold II. « L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique ». Il sonnait aux oreilles des nationalistes congolais comme une insulte à la mémoire des millions de morts générés par la politique monstrueuse du roi Lépold II, grand-oncle du roi Baudoin. « Pour caractériser le colonialisme léopoldien, les sources les plus diverses utilisaient les notions et les concepts les plus évocateurs pour l’époque, curse (« malédiction »), slave state (« Etat esclavagiste »), rubber slavery (« esclavage du caoutchouc »), crime, pillage…Aujourd’hui on n’hésite plus à parler de génocide et d’holocauste » (Elikia M’Bokolo, Le livre noir du colonialisme. XVIè-XXIè siècle : de l’extermination à la repentance, p.434). On peut d’ailleurs pour évaluer l’ampleur de la monstruosité coloniale au Congo sous Léopold II consulter de nombreuses références*. Un documentaire britannique intitulé « Le Roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire » réalisé par Mark Dummett et produit par la BBC a suscité les foudres de la maison royale et du ministre des affaires étrangères Louis Michel lors de sa diffusion sur la RTBF le 8 avril 2004. Le passage incriminé était un commentaire faisant le parallèle entre la colonisation de Léopold II et...

Partout Partout |
Extrême-droite / Antifascisme

(Nadia Geerts/CAL/WBE) VS (Mouhad Reghif/Bruxelles Panthères)

COMMUNIQUÉ – Bruxelles Panthères Le 25 juin 2025, la justice belge a décidé de renvoyer notre frère Mouhad Reghif devant le tribunal correctionnel pour… avoir écrit : « J’emmerde tout ce qui est suprématie blanche ». Pendant ce temps-là, la veille, la même chambre des mises blanchit quatre policiers impliqués dans la mort de Mehdi Bouda, 17 ans, fauché par une voiture de police à 98 km/h. Deux poids, deux mesures. C’est ça, le racisme d’État. Introduction C’est à notre tour de partager notre analyse et nos commentaires sur l’arrêt de la chambre des mises en accusation (CMA) du 25 juin 2025 au sujet de la plainte de Nadia Geerts contre Mouhad Reghif et neuf autres personnes. L’arrêt acte la décision de la chambre de renvoyer six des dix inculpés, dont Mouhad, devant le tribunal correctionnel (TC). Nous ne nous prononçons pas sur les décisions qui concernent les autres inculpés. Nous nous en tenons à la décision de renvoyer l’un de nos fondateurs devant le TC pour « calomnie envers une personne ayant un caractère public » (sic). Nous n’allons pas non plus nous étaler trop longuement sur Nadia Geerts, ersatz belge de Caroline Fourest, la célèbre serial-menteuse islamophobe hexagonale. Chacun sait, ou devrait savoir, qu’elle fait partie d’une nébuleuse de militants et militantes soi-disant laïques et « universalistes ». Une nébuleuse composée de sionistes et d’islamophobes rabiques comme, entre autres, Fadila Maaroufi, de l’observatoire de zinzins, Joël Kotek, professeur à l’ULB, Marcel Selles, influenceur sur X, Viviane Teitelbaum, présidente sioniste du conseil communal d’Ixelles et sénatrice cooptée du MR, le mouvement raciste, Djemila Benhabib et Sam Touzani, deux des cautions arabes des sionistes et des islamophobes et beaucoup d’autres, beaucoup trop. Nous sommes gré à Nadia Geerts pour ses répugnants tweets de ces derniers jours qui prouvent que tout ce que nous avons toujours pensé et dit de ses positions politiques est exact. Voici ce qu’elle a tweeté le 27 juin pour défendre son collègue détraqué sioniste génocidaire qui a dit qu’à Gaza les enfants mangent des crêpes au au nutella. La décision de renvoyer Mouhad devant le TC est incompréhensible et choquante. Nous allons analyser et politiquement commenter plusieurs aspects de cette décision à ce stade et dans ses suites. D’abord l’arrêt lui-même, plein d’erreurs matérielles manifestes et d’interprétations et de décisions pour le moins surprenantes. Nous exposerons ensuite quelques éléments de contexte sur le déroulement des audiences devant la CMA. Si nous n’allons pas jusqu’à dire, comme nous l’avons lu ici et là, qu’il y aurait accointance entre la plaignante, sa défense et la « justice », il y a des faits qui méritent sans aucun doute d’être portés à la connaissance du public. Après cela, nous traiterons de la réaction à l’arrêt de la CMA des avocats de la plaignante et du CAL, qui s’est porté partie civile avec elle, les...

Bruxelles Bruxelles |
Guerre / Antimilitarisme

Interpellation citoyenne devant le Conseil communal d’Anderlecht + Communiqué

Interpellation citoyenne devant le Conseil communal d’Anderlecht Un drapeau ne suffit pas : nous exigeons des actes politiques pour la Palestine Présentée par Nordine Saidi, habitant d’Anderlecht, au nom de signataires et habitant·es engagé·es pour la justice en Palestine. Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les membres du Collège communal, Mesdames et Messieurs les Conseiller·es, Cher public, Le 19 mai 2025, la maison communale d’Anderlecht a hissé le drapeau palestinien. Nous l’avons vu. Et nous avons voulu y répondre par un geste politique fort : remercier, soutenir, encourager. Oui, au départ, nous avions déposé cette interpellation citoyenne pour exprimer notre reconnaissance. Car, dans ce contexte d’étouffement de la parole palestinienne, de censure, de criminalisation de la solidarité, ce geste avait une portée immense. Mais ce drapeau a été retiré. Silencieusement. Et ce retrait a tout changé. Il a transformé notre reconnaissance en indignation. Il a ravivé notre exigence de justice. Et il a renforcé notre volonté de venir, ce soir, vous parler : collectivement, publiquement, calmement mais fermement. Car ce qui est en jeu, ce n’est pas un drapeau. Ce n’est pas un protocole. Ce n’est pas une querelle partisane entre partis politique. Ce qui est en jeu, c’est la dignité d’un peuple en train d’être exterminé. Depuis plus de 19 mois, l’armée israélienne a tué plus de 56.000 Palestiniens, majoritairement des civils, tués dans la bande de Gaza dans la campagne militaire israéliennes dont plus de 50 % sont des enfants. Israël bombarde les hôpitaux, affame les civils, empêche l’aide humanitaire, attaque les convois médicaux, détruit les infrastructures vitales. Gaza est devenu un cimetière à ciel ouvert. Le 2 mars 2025, le gouvernement israélien a bloqué toute aide humanitaire. Les Palestinien·nes meurent de faim. À Rafah, à Khan Younis, à Jabaliya, ce sont des enfants retrouvés calcinés dans les bras de leurs parents. Ce sont des nouveau-nés morts faute d’oxygène. Ce sont des mères qui doivent écrire le nom de leurs enfants au marqueur sur leur peau, pour pouvoir les identifier après un bombardement. C’est cela, aujourd’hui, la réalité palestinienne. À Anderlecht aussi, la douleur est palpable. Nous ne sommes pas des observateurs lointains. Nous sommes ici : à Cureghem, à Scheut, à La Roue, à Saint-Guidon, à Veeweyde, au Peterbos. Et dans nos quartiers, la douleur est tangible. Elle se voit dans les visages, elle se devine dans les silences. Elle est là, chez nos voisin·es, nos collègues, nos élèves, nos enfants. Elle est là, dans les nouvelles qui tombent chaque jour, dans la peur, dans l’impuissance. Et elle est là, aussi, dans le silence des institutions. Et ce n’est plus une guerre. Ce n’est plus un « conflit ». C’est un génocide en cours. La Belgique, en tant que signataire de la Convention sur le génocide...

Bruxelles Bruxelles |

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info