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Solidarité avec les grèvistes de la faim en centres fermés

Solidarité avec les grèvistes de la faim en centres fermés

Des mouvements de révolte ont actuellement lieu dans les deux centres fermés de la zone de Bruxelles. Une quinzaine de personne détenues au Caricole et autant au 127bis ont lancé des grèves de la faim pour protester contre les violences qu’iels subissent. Une trentaine de personne ont été montrer leur soutien mardi 13 au soir devant les centres.

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Au centre du Caricole, les détenu.es se sont mis.es en grève suite au tabassage d’un de leur co-détenu lors d’une tentative d’expulsion. Cette personne est revenue de l’aéroport avec une main cassée et les chaussures trouées. Les grévistes dénoncent cet acte de violence et, de manière générale, leurs conditions de détention. Iels ont sorti des revendications et exigent la fin les violences lors des expulsions, un meilleur suivi juridique et un accès digne à la santé.

Comme d’habitude, l’Office des étrangers s’en lave les mains, nie les violences commises et minimise les mouvements de protestation. Alors que plusieurs personnes sont décédés récemment dans les centres fermés, l’Office maintient et défend sa ligne politique honteuse. Ces mouvements de révolte nous rappellent que les frontières tuent et enferment, et qu’on ne peut rien attendre de l’État belge.

Au 127bis, une grève de la faim est également en cours depuis quelques jours. C’est un ras-le-bol général qui s’exprime face aux conditions de détention inhumaines et à l’injustice de l’enfermement. Cette situation est bien connue, de nombreux témoignages nous le rappellent. Aujourd’hui les détenu.es luttent pour leur liberté et la tension monte.

Mardi 13 février, nous sommes une trentaines à avoir été montrer notre solidarité avec les protestations. À l’appel des détenu.es du Caricole, nous avons donc crié notre soutien devant les deux centres. Nous avons pu communiquer avec plusieurs personnes à travers les grilles. « On en a marre, on comprend pas pourquoi on est ici. » « On nous torture. Quelqu’un est revenu avec ses chaussures trouées. » « Merci pour votre soutien »

À l’heure d’aujourd’hui, les grèves continuent. Restons solidaires et continuons à maintenir des liens entre l’intérieur et l’extérieur des centres, pour que les voix des détenu.es soient entendues et que toustes les prisonnier.es soient libéré.es.

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Nouvelles des centres fermés – décembre 2023

Manque de téléphones au centre fermé de Bruges Depuis plusieurs semaines, à Bruges, les détenu·es ne reçoivent que rarement une carte SIM, et pas de téléphone. Une vingtaine de détenu·es serait dans ce cas, dans plusieurs ailes du centre avec lesquelles nous avons des contacts. Après insistance auprès de la direction, beaucoup ont finalement reçu une carte SIM mais pas de téléphone. Certain·es détenu·es sont obligé·es de se partager un seul téléphone et une seule carte SIM. Ceux qui ont obtenu une carte SIM doivent la mettre de temps en temps dans des téléphones de codétenu·es pour pouvoir téléphoner. La direction leur dit que leur stock de téléphone est épuisé. “On se bat pour avoir accès au téléphone. C’est vraiment difficile. Comment voulez-vous qu’on téléphone aux avocats, aux amis, à la famille… J’ai fait plusieurs centres mais là c’est du jamais vu ! C’est honteux.” Un téléphone et une carte SIM sont en effet essentiels pour les personnes enfermées, le téléphone étant le seul moyen de contact avec le monde extérieur. C’est une obligation légale du centre de leur fournir une carte SIM. Pour les téléphones en revanche, les détenu·es doivent les acheter. Getting the Voice Out a envoyé cinq téléphones dans une des ailes pour les dépanner, iels les ont reçus et se les partageront. Répression à tout va au centre fermé de Merksplas Un détenu enfermé à Merksplas nous a raconté la réaction complètement dispoportionnée du personnel du centre alors qu’il demandait simplement une portion supplémentaire de riz pendant le repas. Résultat : il s’est retrouvé au cachot. “On met les gens au cachot pour du riz. On met les gens au cachot pour avoir demandé une assistance médicale. On est en plein hiver, il n’y a pas de chauffage dans les chambres. On est où là ? Il faut le rendre public, il faut que les gens sachent. Nous sommes là, sans voix. On nous maltraite comme du bétail, en plein centre de l’Europe. Vous [les Européen·nes] voyagez partout en disant “droits de l’homme, droits de l’homme”. Ils sont où les droits de l’homme ? Bruxelles décide de tuer les gens. Tout le monde doit savoir ce qui se passe ici.” Expulsion collective vers la Guinée annulée grâce à la mobilisation Un vol collectif vers la Guinée était annoncé pour le mardi 19 décembre. Pour s’opposer à cette expulsion, des membres de la diaspora guinéenne ainsi que des soutiens se sont mobilisé·es et ont manifesté devant l’Ambassade de Guinée afin de faire pression pour que l’Ambassade ne délivre pas les laissez-passer et que l’expulsion ne puisse donc pas avoir lieu. Lors de ce rassemblement, après discussion avec des membres de l’Ambassade, on apprend que les laissez-passer aurait d’abord été demandés en Guinée directement. L’Ambassade annonce finalement procéder par une analyse de chacune des situations particulières, et que l’expulsion collective ne pourrait donc pas avoir lieu à la date prévue. Suite à la médiatisation de cette situation, le Ministre des...

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DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Racismes / Colonialismes

Racisme : des demandeurs d’asile payés 2,61 euros de l’heure dans un restaurant à Waterloo

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[France/Calais] Résumé Juin2025

AU MOINS 3 MORTS EN JUIN Le 14/06/25, Ibrahim, un homme soudanais est décédé dans une fusillade sur le camp de Loon-Plage. Le 15/06/25, deux kurdes irakiens ont été blessés par arme à feu sur le camp de Loon-Plage. L’un des deux est décédé sur le coup, l’autre a été déclaré mort à l’hôpital quelques jours après. HARCÈLEMENT – dans les bus et les trains En marge de l’opération de com de Retailleau sur les arrestations dans les transports les 18 et 19 juin, les pratiques sont infames à Calais. Arrestations arbitraires, tri des personnes (sur la ligne 423 qui fait Calais/Gravelines, les blancs rentrent d’abord par l’avant et les « autres » ensuite), interdiction de prendre les transports sur des critères fluctuants… – lors des tentatives de passage Quotidiennement sur les plages, les bateaux sont lacérés et les personnes gazées. Dans la nuit du 10 au 11/06, un groupe d’environ 150 personnes exilées dont des enfants a été forcé de marcher jusque Calais après avoir été empêché de monter sur un bateau sur la plage des Hemmes de Marck. Le groupe épuisé a été nassé, poussé et suivi par des CRS sur plus de 10 interminables kilomètres. – en mer Le projet de Retailleau d’intervenir en mer sur une bande de 300 mètres pour empêcher les départs de small-boat n’est pas encore acté mais dans la pratique, les flics ne se gênent pas pour s’asseoir sur le droit maritime. Le 13/06 à Gravelines, un média anglais a filmé des policiers dans l’eau jusque la taille en train de gazer allègrement les candidat.es au passage. EXPULSIONS En plus des expulsions toutes les 48 h sur différents lieux de survie à Calais, l’état organise des expulsions de plus grande ampleur lors desquelles il y a de nombreuses arrestations et des départs en bus forcés. Le 12/06, une grosse expulsion a eu lieu sur le camp de Grande-Synthe. Plus de 500 personnes ont été chassées. Le 18/06, la police est arrivée en force sur le camp dit Jean Bouin aux Fontinettes à Calais et a expulsé une centaine de personnes. Le préfet et la maire de la ville ont assisté à l’expulsion. Une vingtaine de familles s’y était installée. 17 personnes ont été arrêtées et emmenées à la PAF. Elles ont toutes dû donner leurs empreintes de force et sont sorties avec une OQTF. Les autres habitant.es ont été forcé.es à monter dans les bus vers les CAES. Comme à son habitude, la mairie a annoncé qu’elle allait raser toute la végétation pour éviter une réinstallation. Le quartier des Fontinettes est devenu un enjeu électoral et la mairie comme le RN inondent les boites aux lettres du quartier de messages attisant la peur et la haine Le même jour, le camp de Loon plage a été vidé de tous.tes les habitant.es. FACHO ANGLAIS Le 04/06/25, Nick Tenconi, un des leaders du parti xénophobe UKIP (UK Independance Party) et cinq autres fachos sont venus à Calais sur différents lieux de vie pour provoquer, proférer des insultes à caractère raciste et filmer les personnes exilées. Munis...

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