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Troisième décès dans un centre fermé en moins d’un an

Troisième décès dans un centre fermé en moins d’un an

Belgique | sur https://stuut.info

Ce 7 janvier 2024, une nouvelle personne est morte dans un centre fermé en Belgique. Ceci s’est déroulé dans le centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel. C’est le 3e décès en moins d’un an qui survient dans un centré fermé en Belgique. Ce suicide par pendaison d’une personne sans-papiers dans un centre fermé met en lumière les conditions de retentions inhumaines auxquelles les personnes en situation de séjour « irrégularisées » font face en Belgique. Ce décès intervient alors que deux autres décès, apparus dans des situations floues, ont eu lieux dans des centres fermés depuis un an.

Ces deux derniers décès ont eu lieux dans le centre fermé de Merksplas. Le premier concerne Tamazi Rasoian le 15 février 2023, mort dans des circonstances plus que troublantes lorsque le second second décès est intervenu le 25 décembre dernier quand un détenu de ce même centre fermé a été retrouvé sans vie. En réaction à ce décès, l’office des étrangers déclarait qu’il s’agissait d’un suicide alors qu’aucun soin n’avait été fourni au détenu. Il se trouvait pourtant dans un état de santé inquiétant avant que son décès ne survienne.

Derrière ces décès souvent couverts sous le prétexte de suicides, l’Office des Étrangers tente de cacher les conditions de retentions que les personnes sans-papiers subissent dans les centres fermés belges. Celles-ci sont en réalité très violentes, en attestent les témoignages de certain·es détenus récoltés par le collectif Getting de Voices Out. Un codétenu de la personne décédée ce 7 janvier dénonçait : « Ce n’est pas juste un suicide. On tue les gens ici. Ce n’est pas normal » .

Ce vendredi 19 janvier, une manifestation organisée par des collectifs qui luttent pour les droits des personnes sans-papiers a eu lieu pour dénoncer ce troisième décès survenu dans un centre fermé en moins d’un an. Celle-ci pointait du doigt les politiques d’accueil insuffisantes perpétuées par l’État belge tout en relatant des témoignages de personnes incarcérées dans des centres fermés. Les témoignages retranscrits lors de la manifestation évoquaient entre autre l’affolant manque de soins de santé au sein de ces centres fermés. Il y était également dénoncé le manque de considération à l’encontre des personnes détenues dans des circonstances inhumaines, incriminées et incarcérées pour « la seule raison de ne pas posséder de papiers en règles ».

Les conditions de rétention inhumaines des personnes sans-papiers en Belgique sont dignes des politiques d’extrême droite nationales et européennes. Dernièrement, une loi européenne votée et mise en place par les 27 pays membres, a pour vocation de construire des centres fermés à proximité des frontières européennes dans une logique d’optimisation de l’incarcération des personnes sans-papiers. Cette loi s’accompagne d’un durcissement des frontières qui bordent l’Europe, et d’un accroissement de leur surveillance. L’État belge lui est fréquemment pointé du doigt par la Cour européenne des droits de l’homme pour ses crimes commis en matière d’accueil des personnes exilées.

Lorsqu’une personne sans-papiers meurt en centre fermé, c’est l’État belge, ses politiques migratoires et ses représentant.es qui en sont directement responsables. Pour pallier à ces situations inhumaines, les différents collectifs qui luttent pour le droit des personnes sans-papiers à Bruxelles appellent à la mise en place d’une véritable politique de régularisation massive et à la libération de toutes les personnes enfermées. En attendant l’impunité à l’égard des personnes sans papiers continue et l’État belge reste condamné à plus de 8000 reprises pour non-respect du droit fondamental de l’accueil des demandeur·ses d’asile.

Voir en ligne : Bruxelles Dévie

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Santé / Soins

[Brochure] Mortel

Tu tiens dans tes mains un ensemble de contributions et de témoignages autour de la mort et du deuil. Le sujet n’étant pas hyper léger, j’imagine que si tu as ouvert cette brochure et commencé la lecture c’est qu’à priori t’es ok avec tout ce que cela peut soulever en toi. L’idée d’une brochure sur le sujet ne date pas d’hier. Mais c’est grâce aux discussions organisées au Placard Brûle fin 2024, à Toulouse, que j’ai eu la motivation nécessaire pour lancer un appel à contributions, accompagnée d’une personne qui s’est rendue dispo pour faire une partie de la mise en page. Merci à elle. Merci à toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin. On l’a finie en avril 2025. On a eu envie de compiler des récits de cérémonies, d’accompagnement de proches à mourir. Dedans on aimerait y parler de nos vécus d’obsèques et cérémonies. Que ces moments aient été pleins de force et de choses incroyables ou au contraire hardcore. On a envie d’ouvrir un espace de discussion sur le sujet, pour briser les tabous et nourrir des imaginaires, ne pas laisser à l’état et au capitalisme cet ultime moment. Pour comprendre comment se défendre aussi. Mais surtout pour imaginer des obsèques queers/punks/anars, ou en tout cas à l’image de ce que nous sommes, ce dont on rêverait... et pour, jusqu’à la mort, ne pas leur laisser le dernier mot ! On espère que lire cette brochure te fera autant de bien que ça nous en a fait de la réaliser. Obscènes obsèques En racontant cette cérémonie l’autre jour à la discussion au placard brûle, j’en gardais un bon souvenir. En relisant ce que j’en avais écrit à l’époque dans mon carnet, et dont je me disais peut être en faire une contrib’, c’est un peu bresson en fait, ça donne des choses comme ça : « Nos tenues obscènes rompent avec le balai des costards et des robes respectables. La couleur est la même, certes, mais notre noir est des ténèbres de tous les jours, de vengeance. Il n’a rien de convenable et de solennel. Il transpire le manque, l’ivresse, les overdoses. Il connaît les viols et les coups, la haine de soi, le mépris et les insultes ; les nuits blanches, le néon des hôpitaux, la froideur des cellules. « Tant que y a du noir y a de l’espoir » Des gueules de punk, des tronches de fatigué.es. Queers of despair. » Alors j’écris un truc plus à l’arrache pour ce zine parce que y avait des choses chouettes dans cette cérémonie. Déjà, le croque-mort sapé en costard qui nous dit « Bonjour mesdames et monsieurs les schalgs », ça tuait. Puis le fait qu’on soit beaucoup là, à se parler ou pas, avec nos pires dégaines de punk, de scandales. Franchement, les gens savaient pas trop si y avait un concert de hardcore dans une cave ou la réouverture d’une maison close pas loin. Ça cassait bien le décor. Entre deux mif’ friquées qui venaient enterrer leur arrière grande tante. Le fait que l’adelphe ait pu causer avec les darons avant, et que les daron.nes aient respecté ses demandes, a permis que ça se...

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