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Pour la libération de Doudou CHAM
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COORDINATION DES SANS-PAPIERS Bruxelles, le 4 juin 2024 Depuis le 5 avril dernier, notre camarade Doudou Cham est incarcéré au centre fermé de Vottem. Il a été raflé sur son lieu de travail à la suite d’un contrôle de l’administration. Il risque à tout moment une expulsion forcée vers son pays d’origine, la Gambie. Nous condamnons fermement l’arrestation et l’incarcération de notre ami, au même titre que celles de toutes les personnes migrantes emprisonnées de manière arbitraire dans les camps pour étrangers, et exigeons sa libération immédiate. Doudou Cham est un membre de la Coordination des sans-papiers de Belgique. Il a participé activement à la sensibilisation sur la réalité des migrants en Belgique, dans le cadre du Bureau d’étude des sans-papiers (BESP) et de plusieurs collectifs de sans-papiers ces dernières années. Avec d’autres, il a contribué à déconstruire au quotidien les préjugés sur les migrants et à créer des ponts entre les Belges et les personnes migrantes. Il est inadmissible que le mouvement des sans-papiers se voie ainsi décapité d’une de ses figures de proue. Nous rappelons que Doudou Cham est arrivé en Belgique en 2008 (il y a plus de 16 ans !), fuyant les persécutions politiques du régime dictatorial de Yayah Djamé, alors président de la Gambie. Il est inconcevable que Doudou soit expulsé de force vers son pays d’origine qu’il a quitté il y a si longtemps, où il n’a plus aucun repère, l’exposant ainsi aux représailles de la sûreté de l’Etat gambien. Doudou Cham est un réfugié politique à qui l’asile a été refusé ! Doudou Cham dispose d’un diplôme en études financières. Cependant, il reste sans accès légal au marché de l’emploi – encore moins aux allocations sociales. Malgré les difficultés de vie inhérentes à sa situation administrative, il s’est engagé généreusement depuis les années 2010 dans plusieurs structures citoyennes du tissu associatif bruxellois, dont il est devenu un visage connu et reconnu. Très doué en sérigraphie, et parlant couramment le français, l’anglais et le néerlandais, il partage régulièrement ses connaissances et son savoir-faire avec de jeunes élèves pendant des ateliers de vacances. Sa contribution au media Sans-Papiers TV est une expérience très réussie. Doudou Cham est un travailleur que le droit du travail a abandonné, c’est un citoyen à qui la Belgique refuse la citoyenneté ! Doudou est également un collègue, un colocataire, un voisin, un confrère, un ami. Quelqu’un que nous connaissons depuis des années. Quelqu’un qui est apprécié, respecté, aimé par son entourage et les gens qui le côtoient. Quelqu’un qui, comme chacun d’entre nous, aspire à vivre dignement et à poursuivre l’aventure sociale qu’il a débuté il y a 16 ans en s’installant à Bruxelles. Doudou Cham est d’ici !

[France] Perquisition, instruction : une camarade dort au centre de rétention administrative (CRA) depuis vendredi
Ce mercredi 29 mai, une camarade italienne a été interpellée à l’aéroport d’Orly (Île-de-France). Elle rentrait d’Italie. Les flics l’ont emmenée directement à son domicile et ont procédé à une perquisition. Une instruction est en cours. La camarade a par ailleurs reçu une OQTF et est maintenant retenue au CRA du Mesnil-Amelot. Ce mercredi 29 mai, une camarade italienne a été interpellée à l’aéroport d’Orly (Île-de-France). Elle rentrait d’Italie. Les flics l’ont emmenée directement à son domicile et ont procédé à une perquisition. Ils sont rentrés dans toutes les chambres et ont tout retourné, en défonçant le mobilier et en insultant les collocs présent.e.s à ce moment-là. A l’issue de la perquisition, les flics sont repartis avec le matériel informatique qu’ils ont trouvé, des téléphones, des vêtements, des tracts politiques et des sprays de peinture. La camarade a ensuite été emmenée en garde à vue dans le commissariat du 1er arrondissement de Paris. Elle est accusée de dégradations en réunion, de menaces réitérées, de diffamation et de refus de donner les codes d’accès de son téléphone. Les flics disent l’avoir repérée sur des caméras de vidéosurveillance. Sa garde à vue a été renouvelée pour 24h puis elle a été déférée le 30 mai au soir au Tribunal judiciaire de Paris. Elle a ensuite été mise en examen et informée qu’une instruction était en cours. Une instruction, c’est une grosse enquête dirigée par une juge d’instruction et qui peut permettre aux flics d’utiliser de nombreux moyens d’enquête. Le plus souvent, l’instruction est utilisée pour les affaires les plus graves ou les plus complexes. Elle peut durer de nombreux mois voire plusieurs années. Ici, les flics s’intéresseraient particulièrement aux luttes contre les constructions de CRA. Ils auraient consulté des sites d’information militants et seraient tombés sur l’appel à faire partout en France et ailleurs des actions au mois de mai (https://paris-luttes.info/contre-le-business-de-l-18146) A la fin de sa garde à vue, la camarade a été libérée sous contrôle judiciaire avec mesure d’éloignement en dehors de l’Île-de-France. La juge d’instruction a également imposé une interdiction de quitter le territoire français le temps de l’enquête. Parallèlement, la préfecture a prononcé une obligation de quitter le territoire français (OQTF). A sa sortie du tribunal, elle a été placée au CRA du Mesnil-Amelot (à côté de l’aéroport Charles de Gaulle, en Île-de-France). Force et solidarité avec la camarade et toutes les personnes enfermées ! Nique les instructions, vive les évasions !

[Communiqué de presse] Mettre fin à l’horreur à Gaza : mais qu’est-ce que la Belgique attend ?
La Cour internationale de justice (CIJ) a récemment ordonné à l’État Israël d’interrompre ses offensives militaires à Rafah tant qu’elles nuiront aux civils. Quelques heures après cette décision, des dizaines de personnes ont été brûlées vives dans leurs tentes par d’intenses bombardements israéliens, dans une zone précédemment désignée comme sûre pour ces réfugié·es palestinien·nes. Après presque 8 mois de ce que la CIJ a qualifié de “risque plausible de génocide” en janvier, l’État d’Israël persiste à mépriser les mesures conservatoires, le droit international et continue à massacrer impunément les Palestinien·nes. À travers le monde, des manifestations et des occupations d’universités expriment la colère de la société civile. La réponse à ces appels est souvent l’inaction, voire la répression brutale. Au milieu de cette horreur, deux évènements récents apportent des lueurs d’espoir. D’abord, le procureur de la Cour pénale internationale a requis des mandats d’arrêts contre ceux qu’il considère comme coupables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité : Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant, (responsables pour le gouvernement israélien), ainsi que Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh (responsables pour le Hamas). Par ailleurs, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont reconnu l’État de Palestine. La Belgique doit soutenir ces initiatives, et reconnaître immédiatement l’État palestinien. Conjuguées à des sanctions économiques et l’embargo militaire (enfin activé en Wallonie), cela constitue les moyens diplomatiques dont nous disposons pour encourager ou contraindre Israël à cesser le feu. Comme le dénoncent de nombreuses familles d’otages en Israël, le gouvernement israélien ne priorise pas la protection de sa propre population. Jusqu’à présent, le cessez-le-feu et les négociations ont été le seul moyen d’assurer le sauvetage des otages capturé·es lors des massacres du 7 octobre 2023. ll apparait clairement que l’objectif de ces bombardements incessants est de rendre Gaza invivable : c’est la continuité du nettoyage ethnique des Palestinien·nes commencé en 1948. En tant que Juif·ves de Belgique, il nous est insupportable que ces massacres de masse, ces crimes contre l’humanité, soient commis au nom de la sécurité des Juif·ves (d’Israël et d’ailleurs). En tant que Juif·ves de Belgique, nous rejetons fermement les narratifs qui opposent Juifs et Palestiniens, et demandons à l’État belge d’agir. L’urgence humanitaire est à l’obtention d’un cessez-le-feu durable, à la libération des otages israélien·nes et des milliers de prisonnier·es palestinien·nes détenu·es arbitrairement. L’urgence diplomatique est à la reconnaissance immédiate d’un État palestinien. Ce sont les premières étapes vers un horizon auquel nous aspirons : une solution qui garantisse aux Palestinien·nes et Israélien·nes la sécurité, l’égalité des droits, la dignité, la justice.

[Brochure] Paroles de révoltés
Préface Le 1er février 2017 après plusieurs semaines de protestations individuelles et collectives infructueuses contre leurs conditions de détentions, quelques prisonniers de la prison James T. Vaughn (James T. Vaughn Correctional Center) dans l’état du Delaware aux États-Unis se révoltent. Au matin ils prennent contrôle du bâtiment C et s’y barricadent avec les autres détenus et des otages, 3 matons et une travailleuse sociale. Ils demandent à être mis en contact avec le gouverneur du Delaware et les médias pour faire part de leurs revendications sur leurs conditions de détention. Après un siège de 19 heures, les flics de la prison assistés d’une unité tactique et d’un tractopelle reprennent possession du bâtiment. Ils y retrouvent un des matons mort. 18 des prisonniers seront poursuivis pour cette révolte et le meurtre du maton (une partie des détenus dans le bâtiment ayant décidé de ne pas prendre part à la mutinerie). Durant la révolte les émeutiers étaient masqués, le bâtiment a été inondé et de nombreux objets et vêtements ont été brûlés ou aspergés d’eau de javel. À l’exception d’un des inculpés qui a tourné balance en choisissant de collaborer avec l’accusation, les 17 de Vaughn (‘Vaughn 17’) ont toujours tenu un défense solidaire et revendicative. Face à cette détermination et malgré ses meilleurs efforts et les différentes poukaveries [1] l’accusation n’obtiendra que deux condamnations. Les deux condamnés qui ont revendiqué la révolte et en ont accepté la responsabilité étaient déjà sous le coup de peines de perpétuité qui ne leur laissaient aucun espoir que l’institution judiciaire leur rende un jour leur liberté. En plus d’avoir mis à mal la toute puissance de la prison les 17 de Vaughn ont ridiculisé la justice et sa répression, réduisant son pouvoir de punition à une sanction symbolique d’enfant vexé. Si les juges et les procureurs ont échoué à exercer la fureur vengeresse de l’état sur les révoltés qui ont eu l’audace de s’attaquer à l’autorité, les matons eux ne se sont pas privés de rappeler, à chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion, que l’état tolère mal que l’on ose rendre des coups. Des 17, un est sorti, un s’est suicidé [2], les 15 autres ont été dispersés dans différentes prisons où administration et matons s’évertuent à faire de leur détention un enfer. Isolement, restriction des parloirs et des appels à leurs proches, fouilles, harcèlement et tabassage sont la punition sournoise d’un état et d’un système carcéral blessés dans leur orgueil et leur prétendue toute puissance. Ce qui frappe quand on découvre l’histoire de cette révolte et de ses suites, c’est l’unité et la détermination qui habitent ses protagonistes. Que dans les prisons étasuniennes où la ségrégation sociale et raciale de la société et sa répression sont exacerbées, des prisonniers aux passés et aux assignations différentes se retrouvent liés si solidement par un désir de ne pas se laisser faire et de garder la tête haute, est un témoignage...

Mise au point sur le Rojava (War Against War Mai 2024)
Des ravages du moindre mal et de l’anti-impérialisme en milieu anarchiste (II) Pourquoi une mise au point sur le Rojava en 2024 ? A la fois au hasard de discussions, mais aussi parce que la forme la plus répandue de mythologie militaro-révolutionnaire sur le Rojava est réapparue en appui idéologique d’un engagement « anarchiste » dans la guerre en Ukraine, jusqu’à la valorisation du parcours de personnes étant passées d’une guerre à l’autre. Un engagement militaire au Rojava est à cette occasion présenté « naturellement » comme faisant autorité pour justifier de rejoindre les troupes ukrainiennes « en tout état de cause », la cause étant entendue gauchiste ou « anarchiste ». Au-delà de cette actualité, l’éventail de questions soulevées par le « soutien au Rojava révolutionnaire » touche à tous les aspects essentiels de cette société auxquels se confronte plus que jamais l’aspiration révolutionnaire, tels que le rapport social capitaliste, la nature de l’Etat, le cours général vers la guerre. Le nœud de la question du Rojava et de tous ses développements est à chercher dans son origine, d’où l’intérêt de relire aussi des analyses d’il y a une dizaine d’années. Le présupposé de beaucoup de défenseurs de « la révolution au Rojava », c’est l’amalgame entre la contagion des révoltes du « printemps arabe » en Syrie en 2011 et son enterrement en règle, notamment dans le cadre national kurde. Non, l’« Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie » – selon l’appellation officielle du « Rojava » sur la scène diplomatique internationale depuis 2018 – n’est pas l’émanation d’une lutte émancipatrice, révolutionnaire, avec ses forces et ses limites, c’est bien au contraire ce qui s’est organisé politiquement pour reprendre les choses en main, dans le cadre étatique et capitaliste. Comme le soulignaient Gilles Dauvé et Tristan Leoni en 2015 : « Ladite révolution de juillet 2012 correspond en fait au retrait des troupes d’Assad du Kurdistan. Le précédent pouvoir administratif ou sécuritaire ayant disparu, un autre l’a remplacé, et une auto-administration appelée révolutionnaire a pris les choses en mains. Mais de quel « auto » s’agit-il ? De quelle révolution ? »1 Dès 2005, le KCK2 avait abandonné son objectif d’établir un État kurde séparé et plaidé à la place en faveur du fameux confédéralisme démocratique prôné par les écrits du fondateur du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné à vie par la Turquie en 1999. Ce projet s’est concrétisé en 2012 lorsque le PYD a pris le contrôle d’une grande partie du nord de la Syrie et a passé un accord avec le gouvernement syrien. Le tour de passe-passe consiste à présenter ce transfert de pouvoir politique et militaire comme l’événement fondateur d’une révolution alors qu’il s’agissait bien plutôt d’assurer la continuité de l’Etat, contre toute velléité révolutionnaire. N’en déplaise au romantisme de gauche, tous les ingrédients progressistes, libéraux, écologistes et féministes dont s’est parée cette...

« Brique par brique, mur par mur, une histoire de l’abolitionnisme pénal » : interview de Gwenola Ricordeau et Shaïn Morisse
Le 17 mai, Joël Charbit, Shaïn Morisse et Gwenola Ricordeau publient « Brique par brique, mur par mur, une histoire de l’abolitionnisme pénal » (chez Lux), une histoire transnationale en français de l’abolitionnisme pénal. À l’occasion de la sortie du livre et deleur venue à Toulouse le vendredi 24 mai pour une soirée de présentation , nous avons interviewé Shaïn et Gwenola. Shaïn est doctorant au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales. Gwenola est professeure associée en justice criminelle à l’université de l’État de Californie, Chico. Elle est notamment l’autrice de Pour elles toutes. Femmes contre la prison (2019), Crimes et peines. Penser l’abolitionnisme pénal (2021) et 1312 raisons d’abolir la police (2023). Les rencontres que nous avions organisées en juin 2021 et janvier 2023 lors de la sortie de ses deux précédents ouvrages avaient été l’occasion de discuter des critiques radicales du système pénal et de l’abolitionnisme. Nous continuons et élargissons ici cette discussion nécessaire. 1- Vous retracez une histoire de l’abolitionnisme pénal à travers l’histoire et les différents continents. Pouvez-vous définir ce que c’est ? Shaïn : L’abolitionnisme pénal est un courant de pensées et de luttes qui, en se développant de manière systématique dès la fin des années 1960, a voulu dépasser la critique réformiste de la prison, puis, plus tard, également celle du système pénal et d’autres systèmes de contrôle répressifs. La critique abolitionniste ne vise pas seulement le fonctionnement de ces institutions, mais aussi leur rationalité, leurs fonctions sociales et politiques, et finalement, leur légitimité même. Les abolitionnistes considèrent que ces institutions sont profondément inefficaces dans les fonctions qu’elles prétendent remplir (dissuasion, réinsertion, sécurité, etc.), inopérantes dans leur approche des situations, mais aussi destructrices, notamment parmi les groupes sociaux précarisés et racisés qu’elles visent en priorité. En bref, comme ces institutions créent plus de problèmes qu’elles ne permettent d’en résoudre, il s’agit de les abolir, selon différents types de stratégies. Simultanément, il s’agit de construire des approches, des solutions pratiques et des modes de régulation sociale alternatifs, qui impliquent non seulement une transformation des rapports sociaux mais aussi des structures sociales inégalitaires qui les sous-tendent. 2- Quel est votre projet avec ce livre ? Donner des ressources et des outils pour lutter contre le système pénal ? Gwenola : D’abord, il faut souligner que nous avons fait le choix d’une écriture collective. Ce type d’écriture oblige à une modestie de point de vue, car elle fait apparaitre des désaccords, cela oblige à beaucoup discuter et à reconnaitre qu’on ne fait que proposer une interprétation qui devra être discutée par d’autres. Par ailleurs, nous nous appuyons sur nos travaux académiques respectifs, mais nous sommes également (...)

[Israël] Un enquête sur les tortures au camp de concentration de Sde Teiman
Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a emprisonné des milliers de Palestiniens et, faute de place dans les prisons, ils ont dû être regroupés dans des camps de concentration gérés par l’armée, dont celui de Sde Teiman. Que total, quelque 4.000 Palestiniens ont été détenus à Sde Teiman depuis le 7 octobre, quelque 1.500 d’entre eux ont été finalement libérés faute de preuve. Actuellement, un millier d’entre eux restent détenus dans le camp. Légalement, les suspects ne peuvent pas être détenus plus de 45 jours, sans aucun contrôle judiciaire. A l’issue de cette période, les détenus doivent être relâchés ou être transférés pour ceux accusés d’implication dans des « activités terroristes » vers des prisons gérées par l’administration pénitentiaire. Mais de nombreux détenus restent enfermés dans le camp au delà de ce délais. Les témoignages d’anciens détenus mais aussi de lanceurs d’alerte israéliens relatifs au camp de Sde Teiman révèlent une politique systématique de mauvais traitements envers les prisonniers palestiniens ; passage à tabac, humiliation, menottes serrées au sang 24H sur 24, etc.. Un médecin militaire a témoigné que des détenus avaient dû être amputés d’un membre à la suite de blessures causées par la manière dont ils étaient menottés. Entravé et les yeux bandés des jours durant, ils étaient nourris à la paille forcés de déféquer dans des couches. 27 détenus Sde Teiman seraient décédés de blessures ou faute de soins durant leur incarcération depuis le 7 octobre. Le nombre des témoignage et leur reprise dans les média ont amené le chef d’état-major israélien, le général Herzl Halevi, a annoncer cette semaine la création d’une commission d’enquête. On sait la politique israélienne qui consiste a ouvrir un nombre d’enquête infime par rapport aux crimes de guerre commis pour tenter préserver son image d’armée « morale », mais il est révélateur que la procureure en chef de l’armée ait révélé que la moitié des 70 enquêtes lancées par son service contre des soldats soupçonnés de mauvais traitements envers des détenus Palestiniens, concernent Sde Teiman.

[Espagne] La loi d’amnistie est votée
Les députés espagnols ont définitivement adopté jeudi une loi d’amnistie en faveur des indépendantistes catalans, au terme d’une ultime session très tendue d’environ deux heures et dans une ambiance électrique marquée par des insultes. La loi d’amnistie a été approuvée par 177 voix contre 172. Le nombre exact des bénéficiaires n’est pas connu ou, tout du moins, il y a des divergences entre ce que déclarent le gouvernement et les Catalans. Pour l’exécutif, l’amnistie concernera près de 400 personnes, alors que pour les indépendantistes, le chiffre est supérieur a 1.400 personnes. Parmi les bénéficiaires de l’amnistie, l’ancien président du gouvernement autonome de Catalogne, Carles Puigdemont, l’ancien vice-président du gouvernement autonome Oriol Junqueras (ERC- Gauche républicaine de Catalogne, l’autre grand parti indépendantiste) encore le leader de l’ERC au Parlement, Josep Maria Jové. Il en va de même pour les maires, les conseillers municipaux ou les fonctionnaires liés à l’organisation du référendum, ainsi que pour les anciens directeurs de la télévision et de la radio publiques catalanes. Figurent également les membres du Tsunami Démocratique qui ont déclenché la vague de protestation en 2019 à la suite de la condamantion pour sédition des dirigeants indépendantistes. Ceci en théorie, car dans la pratique, tout ne sera pas aussi simple. Les tribunaux devront appliquer la loi au cas par cas, ce qui donnera lieu à une multitude de situations disparates. Les indépendantistes poursuivis pour « détournement de fonds » et « terrorisme », deux matières réglementées par le droit européen, pourraient être exclu de l’amnistie par les tribunaux : les procureurs ont d’ailleurs déjà déclaré qu’ils ne considéraient pas les délits de détournement de fonds comme « amnistiables ». En outre, une fois la loi promulguée, il n’est pas exclu qu’au moins trois organes judiciaires – la Cour suprême, l’Audience nationale et les juges catalans fassent appel à la Cour de justice de l’Union européenne, ce qui pourrait paralyser son application jusqu’à ce qu’elle se prononce.

Pétition : CESSER les prolongements de la durée d’incarcération dans les centres fermés pour motifs dérisoires
Alpha Oumar Diallo, un artiste bruxellois d’origine guinéenne, sort de chez lui pour acheter une carte prépayée le 25 décembre 2023 sans jamais en revenir. Cela fait 5 mois qu’il vit un calvaire derrière les murs du 127bis, un centre fermé de rapatriement. Une pétition, c’est quoi au juste ? Une pétition est une proposition que vous pouvez adresser à la Chambre des représentants, quels que soient votre âge, votre nationalité, votre langue ou votre lieu de résidence. Cet outil démocratique vous permet de demander au Parlement de se pencher sur des préoccupations de citoyens. Une pétition pourra déboucher, le cas échéant, sur une nouvelle loi, sur un contrôle accru de l’action du gouvernement ou sur une prise de position. Ma pétition peut porter sur quels sujets ? Concrètement, votre pétition peut porter sur toutes les compétences fédérales. C’est le cas, par exemple, du marché du travail, de la sécurité sociale, de grandes parties de la fiscalité, des questions de police et de justice, des relations internationales, de la défense nationale, etc. Alpha Oumar Diallo, un artiste bruxellois d’origine guinéenne, sort de chez lui pour acheter une carte prépayée le 25 décembre 2023 sans jamais en revenir. Cela fait 5 mois qu’il vit un calvaire derrière les murs du 127bis, un centre fermé de rapatriement. La durée d’incarcération ne doit théoriquement pas dépasser 6 mois consécutifs. En réalité, lorsque le migrant change de centre, refuse l’expulsion, voire même dans le cas où le migrant reçoit une nouvelle décision négative de l’Office des étrangers concernant la demande de régularisation, les compteurs sont remis à zéro. Comme c’est le cas pour ce cher peintre, Alpha Oumar Diallo. Ayant été enfermé et torturé à Conakry pour avoir fait une caricature du président Condé. Il lutte depuis 2014 dans le but de trouver refuge en Belgique, mais malheureusement, il est quasiment impossible pour les réfugiés politiques de prouver la véracité du récit de pied en cap. C’est pour cette raison que nous nous sommes rassemblés avec un petit collectif pour organiser un vernissage en son honneur au Mappa Mundo au Hall Saint-Géry, le 5 mai 2024 où une de ses œuvres viendra couronner sa façade sur une hauteur de 7 mètres. Nous aimerions partager la beauté de son art pour sensibiliser un maximum de personnes sur un aspect du système qui, hélas, aussi inhumain, est devenu banalisé. Je suis bien consciente que nous avons besoin d’une supervision dans une société, sinon on en vient à l’anarchie en perdant toute modération. Toutefois, c’est désolant de savoir qu’on vit dans une société dite évoluée, défendant les droits humains, mais qui finalement se voit enfermer des personnes pour des raisons absurdes. Notamment un manque de preuves sur la tortures subies, alors que les cicatrices sont perceptibles sur le corps de la victime. Est-ce réellement le monde dans lequel on aimerait voir nos prochaines générations grandir ? On s’aperçoit qu’au lieu de...

Exercice anti-émeute de la police bruxelloise
Plus d’une centaine d’agents des polices locale et fédérale de Bruxelles ont participé mercredi à un vaste entraînement de réaction en cas d’émeutes et de manifestations. Au cours de l’exercice, qui s’est déroulé en Flandre Orientale, ils ont manœuvré des canons à eau, des drones et ont fait usage de gaz lacrymogènes. Ces entraînements visaient à améliorer la collaboration entre les différents services de police dans les situations réelles. Dans la capitale, où de nombreuses manifestations sont organisées, il est fréquent que les six zones de police locale collaborent sur le terrain avec la police fédérale. Le mois précédent, c’était au tour de l’armée de s’entrainer au rapatriement de personnel diplomatique depuis un pays étranger dans le cadre d’un exercice à Tournai. La simulation incluait des scènes d’émeute et de guérilla urbaine. Le premier drone de la police fédérale (archive)

[États-Unis] Un projet de loi fédérale pour criminaliser les critiques contre Israël
Le mois dernier (le 1er mai 2024), la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à une écrasante majorité un projet de loi qui assimile les critiques contre Israël en tant que projet colonial raciste à de l’antisémitisme. Concrètement le projet de loi reprend une définition de l’antisémitisme créée par « l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste » (IHRA). Or cette définition affirme notamment, que déclarer que « l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste » ou encore que comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis, est antisémite. Ce projet de loi a été voté en réaction aux nombreux mouvements étudiants qui dénoncent le génocide en Palestine (voir notre article ). Il doit encore être voté par le Sénat avant de devenir une loi. Arrestation d’un étudiant pro-palestinien à l’université d’Emory à Atlanta

[Grèce] Libération de Thanos Hatziangelou
Thanos Hatziangelou, membre de l’Organisation Action anarchiste (voir nos articles ), est sorti de prison le 25 mai, après avoir longuement attendu la réponse du tribunal sur sa libération conditionnelle. Les conditions restrictives qui lui ont été imposées sont l’interdiction de quitter Thessalonique, l’obligation de résider dans la maison qu’il avait déclarée, à Thessalonique, et deux pointages par mois à un poste de police.

[Kanaky] Toujours plus de forces répressives françaises
Le 31 mai, le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a ainsi assuré que la totalité de la ville de Nouméa était désormais sous le contrôle de l’État français, après que 400 policiers et gendarmes (sur 3500 déployés dans l’archipel) ont démantelé 26 barrages à Rivière-Salée, le dernier quartier de la commune alors encore bloqué. L’opération a été menée par le RAID et le GIGN notamment et elle a conduit à l’interpellation de 12 personnes. En outre, l’état d’urgence a été levé (mais il ne pouvait pas être prolongé sans une loi votée par le Parlement), de même que l’interdiction de l’application Tik Tok. En revanche, le couvre-feu est maintenu et l’aéroport de Nouméa restera fermé aux vols commerciaux au moins jusqu’au 2 juin. Les renforts français continuent cependant d’arriver en Kanaky : 480 gendarmes mobiles supplémentaires ainsi que les militaires du Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique – Nouvelle-Calédonie, étoffé par des éléments venus de métropole (des parachutistes du 2e REP et du 8e RPIMa). En outre, la Gendarmerie a envoyé des blindés Centaure : six d’entre eux arriveront dès la semaine prochaine, et les autres seront envoyés progressivement dans les semaines qui suivent. Le Centaure (voir notre article ) a été engagé pour la première fois lors des émeutes urbaines de juillet 2023. Pseant 14,4 tonnes, ce 4X4 possède des capacités de dégagement, grâce à des lames montées sur des vérins pneumatiques, installées à l’avant du véhicule. Ils disposent d’équipements optroniques modernes et de capacités téléopérées, en matière de tir et de lancement de grenades.