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[Irak] L’armée assiège le camp de Makhmour

[Irak] L’armée assiège le camp de Makhmour

Samedi20 mai au matin, les forces irakiennes ont manifesté avec l’intention d’établir une clôture autour du camp de réfugiés de Makhmour.

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Des forces importantes, dont des forces spéciales et des unités de police, ont entouré le camp avec une importante flotte de véhicules blindés. Cependant, les efforts visant à ériger la clôture, à déployer des unités de police et militaires irakiennes, à fermer toutes les voies d’accès sauf l’entrée principale, et à installer des barrières militaires en béton sur la route d’accès, ainsi que des tours d’observation, se sont heurtés à une forte résistance des résidents. En réponse à ces manifestations, les membres de l’armée et de la police irakiennes ont fait feu en l’air pour disperser les manifestants, blessant un des résidents. Les habitants de Makhmour ont fui le Kurdistan du Nord (Turquie) il y a 29 ans en raison de persécutions. Ils subissent aujourd’hui des pressions constantes de la part des gouvernements de la région du Kurdistan et de l’Irak, malgré leur statut de réfugiés. Au cours des pourparlers récents, les responsables irakiens ont révélé que la Turquie aurait menacé de lancer une guerre de l’eau contre l’Irak si le camp de Makhmour n’était pas démantelé. L’État turc semble ainsi déterminé à isoler le camp, voire à le démanteler progressivement avec la coopération du Parti Démocratique du Kurdistan (KDP), des gouvernements régionaux et de l’Irak.

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Racismes / Colonialismes

Attaque sur Makhmour, berceau du confédéralisme démocratique [Projo-Discussion]

Ces derniers jours, les habitant-e-s du camp de réfugié Makhmour en Iraq ont livré une résistance farouche aux tentatives des forces irakiennes, déployées autour du camp avec des armes et des véhicules blindés, de fermer le camp avec des clôtures grillagées et d’installer des tours de guet. Ce camp héberge principalement des kurdes qui ont fui la Turquie dans les années 1990 alors que l’armée turque menait une campagne de répression contre le PKK et toute la population kurde, rasant plusieurs milliers de villages. Actuellement, le gouvernement et l’armée irakiens appliquent les ordres de l’État turc pour accroître la pression sur Makhmour. Ils veulent entourer le camp de grillages et de blocs de béton pour le transformer en prison. Pourquoi cet acharnement contre ce camp en particulier ? Depuis que Makhmour est né, ses habitant-e-s mettent en place une organisation alternative à l’État-nation. Les habitant-e-s s’organisent selon les principes du confédéralisme démocratique, ayant mis sur pied un système de démocratie de base, d’organisation autonome des femmes, d’une économie coopérative, un système d’auto-défense, de justice et d’éducation auto-géré. Les attaques dont sont victimes les habitant-e-s de Makhmour ciblent justement ce projet politique d’autonomie, qui prouve qu’un autre monde est possible. Venez en apprendre plus ce dimanche 28.5.23 au Steki, 4-6 rue Gustave Defnet, Saint-Gilles. 15h30 : accueil 16h : projection du film « Maxmûr, fleurir au désert » (Un documentaire réalisé par des internationalistes solidaires de la cause kurde, 31min) suivi d’une discussion.

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Extrême-droite / Antifascisme

#4 Interview de deux militant·e·s à propos de la lutte au Rojava.

[Front Antifasciste de Liège 2.0] : Avant d’entrer dans le vif du sujet, pourriez-vous vous présenter et nous présenter vos engagements dans la lutte kurde/pour le Rojava ? [Diego del Norte] : Je suis un gars du plat pays parti à la rencontre du peuple des montagnes. Je suis au Rojava depuis un peu moins d’un an, venu pour apprendre et soutenir ce processus révolutionnaire. Impliqué dans plusieurs initiatives associatives et militantes de longue date, j’ai eu la chance de vivre une bonne partie de mon enfance en Amérique du Sud ce qui a ancré en moi une identité internationaliste, bien que ma politisation se soit fait progressivement. J’ai pris conscience de l’importance de la résistance kurde pour la première fois il y de cela huit ans lors d’un séjour au Chiapas au contact du mouvement zapatiste. À force de lectures et rencontres, je m’y suis davantage intéressé pour ensuite participer à une longue marche pour la libération d’Abdullah Öcalan. Inspiré par une connaissance qui avait fait le choix de venir sur place, je me suis décidé à y aller également alors que je ne connaissais pas en profondeur le mouvement, son histoire, son organisation avant de venir. Aujourd’hui je suis intimement convaincu de l’importance de cette révolution et de mon envie de m’y lier sur le long terme. [Jîyan Amara] : Je suis une jeune femme d’origine kurde, travailleuse sociale et militante pour les droits humains. En ce qui concerne mon engagement dans la lutte kurde, depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, j’ai participé à des actions politiques en présence de mes parents. Plus tard, c’est moi qui ai repris le flambeau. D’abord en créant, avec des ami·e·s, « la jeunesse kurde démocratique de Liège » avec laquelle nous avons notamment mené des actions de sensibilisation ainsi que de mise à l’honneur de la culture et des arts kurdes. Ensuite, en faisant partie de l’assemblée des femmes kurdes de Liège, en étant porte-parole du centre culturel kurde de Liège, en étant membre des relations extérieures de Nav-Bel, le conseil démocratique belge des communautés du Kurdistan et ce, pendant quelques années. Enfin, et c’est ce qui est le plus actuel, en militant aux côtés de camarades internationalistes dans un réseau francophone de solidarité avec le Kurdistan. En dehors de tout cela, il me semble indispensable de dire que le premier combat, et le plus important, pour une personne d’origine kurde c’est d’assumer son identité, de la défendre plutôt que de la cacher pour plus de facilité. Je pense que ne m’être jamais dit Turque, avoir rejeté l’assimilation forcée est ma plus grande fierté. [FAL] : La cause kurde a été principalement popularisée en Occident suite au« Printemps arabe » et plus particulièrement dans sa victoire contre DAESH. Pourtant la lutte et l’histoire du peuple kurde sont bien antérieures. Pourriez-vous nous rappeler rapidement l’histoire du peuple kurde, la lutte pour le Kurdistan Autonome et les évènements après DAESH ? [Jïyan]...

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Extrême-droite / Antifascisme

Gand : les fascistes turcs attaquent le bloc Kurde lors de la manifestation du 8 mars

Ce qui aurait dû être une manifestation pacifique pour les droits de toutes les femmes* au niveau international, est devenu pour nous, Rojava Congres Gent, une manifestation pleine de violence patriarcale. Nous n’étions même pas pleinement présentes au marché du vendredi qu’un groupe de loups gris arrachait le drapeau d’une femme kurde, accompagné des nécessaires empoignades, tractions et tiraillements sur son corps. Et ce, lors d’une manifestation féministe. Nous déplorons donc vivement la réaction de la police face à ce type de violence. Les loups gris ont eu ce qu’ils voulaient. Le drapeau de la femme (un drapeau reconnu de la région kurde dans le nord de l’Irak) était « provocateur ». Selon la police, l’incident n’a pas eu lieu et tout le bloc de Jin* Jian Azadî a dû respecter les règles suivantes : pas de drapeaux, pas de slogans, pas un mot sur le Kurdistan. Pas un mot sur la violence contre les Kurdes, les Arabes, les Jezîdî et d’innombrables autres groupes minoritaires en Turquie et au Rojava, où les bombes continuent de tomber malgré les dégâts causés par un tremblement de terre dévastateur. Nous regrettons que la police ne soit pas intervenue et ait laissé les loups gris nous provoquer tout au long de la manifestation. Les loups gris ont pris des photos, ont faits leurs symboles, ont crié leurs slogans fascistes/patriarcaux et ont approché de manière agressive presque tous les individus qui voulaient quitter notre bloc. Des violences contre une femme ont lieu, lors d’une manifestation féministe, mais les Kurdes et les personnes solidaires de la lutte féministe au Rojava et en Iran ne sont pas autorisés à déployer des drapeaux. C’est inacceptable. De facto, la police dit non seulement à nous mais à tous les Kurdes de Gand, « la question kurde n’est pas abordée ici ». Rojava Congres Gent Soutenu par Woman Life Freedom collective Gent Café Blond

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DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Extrême-droite / Antifascisme

Complot des « Frères musulmans », la fabrication d’un ennemi intérieur

Depuis la publication d’un rapport français alarmiste aux relents complotistes sur les Frères musulmans*, une série d’articles sensationnalistes accusent la Belgique, et notamment Bruxelles, d’être un “carrefour européen” de la mouvance frériste. Plus récemment encore, le MR a annoncé vouloir lancer un « rapport fédéral » sur l’influence supposée des Frères musulmans en Belgique, reprenant ainsi à son compte les termes et l’imaginaire du rapport raciste français. Dans ce rapport, cinq communes de la capitale sont par exemple, désignées comme « sous contrôle islamiste« . Le terme d’ »entrisme » est brandi à tout-va, et les médias multiplient les titres alarmistes sur une supposée infiltration de la société par les « Frères musulmans« *. Des titres comme “Des écoles belges sous l’emprise des Frères musulmans” ou encore “L’entrisme musulman : une menace à combattre partout” sont sortis dans la presse. Plusieurs personnages politiques belges, à l’instar de Denis Ducarme (MR), n’ont pas tardé à affirmer que les Frères musulmans avaient infiltré la Chambre, citant sans preuve des groupes comme Ecolo-Groen. Denis Ducarme (MR). Pourtant, à y regarder de plus près, cette soi-disant “alerte sécuritaire” relève moins d’une analyse scientifique rigoureuse que d’un recyclage de peurs islamophobes et racistes profondément enracinées dans l’Histoire européenne. Un rapport contestable, aux méthodes plus que discutables Le rapport français qui a provoqué cette panique est présenté comme une étude rigoureuse sur « l’influence » des Frères musulmans en Europe. Pourtant, comme le souligne Franck Frégosi, directeur de recherches au CNRS, l’approche est clairement biaisée et alarmiste, employant un vocabulaire conspirationniste plutôt qu’analytique. Plusieurs sociologues et scientifiques, comme Vincent Geisser, ont refusé de participer au projet, directement commandé par l’Etat français.  » « La conclusion était donnée avant même que le rapport soit conduit. » Le politologue Michaël Privot , dénonce la pauvreté méthodologique du rapport : « L’analyse est complètement à côté de la plaque », affirme-t-il, ajoutant que certains passages « répercutent des éléments conspirationnistes » qui sont également entretenus par certains cercles politiques belges. Le rapport, censé documenter des faits, s’appuie en réalité sur des hypothèses invérifiées, des suppositions, et des citations de certains « experts » et sociologues très engagés politiquement, et connus pour leurs positions anti-Islam, voire islamophobes. Le vocabulaire employé (« califat mondial », « infiltration », « dissolution des valeurs occidentales ») relève clairement du conspirationnisme, davantage que de l’analyse scientifique. L’écriture de ce rapport, et son manque total de rigueur scientifique, démontre une nouvelle fois l’islamophobie présente en France et en Belgique. L’impressionnante couverture médiatique est, elle aussi, inquiétante : des « expert·es« , des politiques et...

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Extrême-droite / Antifascisme

Festival Résistance, des centaines de personnes pour célébrer la résistance du peuple Palestiniens’ensuit une polémique d’extrême droite

Du vendredi 6 juin au dimanche 8 juin, s’est déroulé le Resistance Festival à Saint-Gilles, à Bruxelles. De nombreuses personnes étaient au rendez-vous et l’événement fut « un succès« , selon les organisateur·ices. Cette édition, portée par une coalition d’une vingtaine de collectifs, associations et ASBL, fait désormais l’objet d’attaques diffamantes et calomnieuses, menées par certains acteurs de la droite et l’extrême droite belge ainsi que des milieux pro-israéliens, et malheureusement, relayées par une partie de la gauche. Suite à la polémique d’extrême droite, le bourgmestre de St-Gilles, Jean Spinette (PS) a annoncé sa volonté d’interdire l’évènement l’année prochaine. Le parquet a quant à lui annoncé ne pas avoir ouvert d’enquête pour le moment. 3 jours de partage et d’apprentissage collectif autour des luttes de libération populaires Organisé pour la 3e année consécutive, le Festival Resistance – tout en ayant un focus sur la Palestine – propose de célébrer les luttes de libération populaire de par le monde, de les honorer ainsi que d’apprendre collectivement à leur sujet. Le festival comprenait des activités très diverses : des discussions politiques, ateliers, tournoi sportif, diffusion de films, village militant, représentations musicales, théâtrales ou encore poétiques, interventions politiques, etc. La soirée du 6 juin marquait l’ouverture du festival, avec deux projections. Premièrement, le court-métrage Behind the Lines, réalisé par Fanny Arnulf et Youssef Haider, un documentaire qui explore les pratiques artistiques et de résistance au travers du parcours de 14 artistes vivant dans des camps de réfugié·es palestinien·nes au Liban ainsi que dans des favélas au Brésil. Ensuite, le film The Dupes, l’adaptation cinématographique de la nouvelle Men in the Sun de l’intellectuel et résistant palestinien Ghassan Kanafani. Les projections au Pianofabriek, ont été suivies d’une discussion avec un panel constitué de Fanny Arnulf et Yousseh Haider, ainsi que de Reem Shilleh et Hazem Jamjoum. Palestinienne, Reem Shilleh est chercheuse, réalisatrice et commissaire d’exposition ; elle vit entre Bruxelles et Ramallah. Hazem Jamjoum est quant à lui chercheur et auteur, traducteur de Ghassan Kanafani. « La journée du samedi 7 juin était organisée sur la place de Bethléem, à Saint-Gilles. De 15 à 22h, après le tournoi de foot matinal et malgré une météo instable, la foule était au rendez-vous, famille du quartier, collectifs, étudiant·es se sont réuni·es pour s’informer auprès du village militant et partager un moment festif et conscient autour des représentations artistiques qui se sont succédées au cours de l’après-midi » ont expliqué les organisateur·ices dans un communiqué. L’après-midi et la soirée ont été l’espace de diverses interventions politiques (OSVP, collectif Justice pour Imad, Samidoun, etc.), ainsi que d’autres interventions artistiques et poétiques (Asma Soulista, Ryaam, Raj’een, Hussein Abu Shammala, DJ (...)

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Racismes / Colonialismes

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect Patrice Emery Lumumba (né le 2 juillet 1925) aura été une étoile filante dans le ciel de l’Afrique à peine indépendante. Élu Premier ministre en 1960, destitué quatre mois plus tard, il est assassiné le 17 janvier 1961, suite à un complot mêlant la puissance coloniale belge, la CIA et les services secrets français. Ce que toutes ces puissances ne lui pardonnaient pas, c’était de vouloir rompre avec le colonialisme qui, au Congo, fut particulièrement féroce. Patrice Lumumba a scellé son destin le jour même de l’Indépendance, par son discours, non prévu. En disant la vérité du colonialisme, il se condamnait à mort. Discours du 30 Juin 1960, jour de l’indépendance du Congo Le 30 juin 1960, jour de l’indépendance du Congo, le Palais de la Nation à Léopoldville (l’actuelle Kinshasa) reçoit les membres de la famille royale belge dont le roi Baudoin 1er, des représentants du gouvernement belge, des administrateurs coloniaux, le parlement congolais, la presse internationale pour célébrer cette nouvelle ère pour le Congo. L’évènement est radiodiffusé dans tout le pays et couvert par la presse internationale. La foule s’amasse devant le Palais de la Nation pour assister à un évènement historique. Le protocole voulait que le roi Baudoin puis le président Kasavubu fassent un discours pour l’indépendance du Congo mais le Premier ministre Lumumba élu par le parlement ne l’entendit pas de cette oreille. Le discours du roi des Belges, Baudoin 1er, fut un discours de légitimation de la colonisation, une véritable apologie de l’œuvre du roi Léopold II. « L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique ». Il sonnait aux oreilles des nationalistes congolais comme une insulte à la mémoire des millions de morts générés par la politique monstrueuse du roi Lépold II, grand-oncle du roi Baudoin. « Pour caractériser le colonialisme léopoldien, les sources les plus diverses utilisaient les notions et les concepts les plus évocateurs pour l’époque, curse (« malédiction »), slave state (« Etat esclavagiste »), rubber slavery (« esclavage du caoutchouc »), crime, pillage…Aujourd’hui on n’hésite plus à parler de génocide et d’holocauste » (Elikia M’Bokolo, Le livre noir du colonialisme. XVIè-XXIè siècle : de l’extermination à la repentance, p.434). On peut d’ailleurs pour évaluer l’ampleur de la monstruosité coloniale au Congo sous Léopold II consulter de nombreuses références*. Un documentaire britannique intitulé « Le Roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire » réalisé par Mark Dummett et produit par la BBC a suscité les foudres de la maison royale et du ministre des affaires étrangères Louis Michel lors de sa diffusion sur la RTBF le 8 avril 2004. Le passage incriminé était un commentaire faisant le parallèle entre la colonisation de Léopold II et...

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