Il y a 25 ans, Semira Adamu, jeune femme nigériane de 20 ans, subit sa sixième tentative d’expulsion, à laquelle elle tente de résister encore, en chantant. Les 9 gendarmes qui l’« escortent » veulent alors la faire taire et décident d’appliquer la « technique du coussin ». Pendant 11 minutes, ils maintiennent sa tête enfoncée dans un coussin. Ils la tuent.
Son assassinat choque le pays tout entier. Des mobilisations s’organisent et conduisent alors à la démission quelques jours plus tard du ministre de l’intérieur Louis Tobback. Le tribunal correctionnel de Bruxelles condamne 4 des 5 gendarmes en charges de l’expulsion (avec sursis), et reconnait la responsabilité civile de l’état belge. La politique de retour forcé (expulsions) est questionnée publiquement.
Pourtant aujourd’hui rien n’a changé. Des milliers d’autres personnes ont depuis été enfermées au centre 127 bis, dans cette même prison qui ne dit pas son nom. D’autres « centres fermés » ont depuis été construits. Aujourd’hui, on en dénombre 6 en Belgique, et les gouvernements successifs prévoient d’en construire d’autres encore. Les expulsions se font à la chaîne : elles se comptent par milliers chaque année.
Rafles, arrestations, enfermement, précarisation, traque, répression, déportations... Les frontières tuent, le passé et le présent ne cessent de le démontrer : Semira il y a 25 ans, Mawda il y a 5 ans, Tamazi il y a quelques mois...
Contre ces politiques migratoires qui tuent, la normalisation de cette violence et la déshumanisation raciste de toutes les personnes qui les subissent, organisons-nous, rassemblons-nous.
Il y a 25 ans, « ils ont tué une femme, pas son combat » !
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