Cette mobilisation était l’occasion de condamner l’enfermement, la déportation et la criminalisation des personnes migrantes, ainsi que de montrer de la solidarité aux personnes enfermées en réaffirmant leur droit à la liberté de circulation et d’installation. Il s’agissait également de rappeler que l’année 2023 est celle des 30 ans de la loi (du 9 mai 1993) sur l’enfermement des personnes sans titre de séjour mais aussi des 25 ans du meurtre de Semira Adamu par des agents de police lors d’une expulsion ; des 5 ans du meurtre de Mawda, âgée de 2 ans, tuée par des policiers lors d’une course-poursuite à la frontière ; et l’année de la mort de Tamazi Rasoian au centre fermé de Merksplas.
Ces différents anniversaires tragiques montrent qu’hier comme aujourd’hui, la politique belge en termes d’asile et d’immigration a des conséquences lourdes sur la vie des personnes en exil.
Le cortège est parti de la gare de Nossegem à 14h30. Arrivé·es devant le centre 127bis, les manifestant·es ont fait le constat que les pouvoirs publics avaient déplacé les détenu·es dans des ailes loin des regards, dans une optique d’empêcher tout échange entre l’intérieur et l’extérieur de la prison. Des slogans ont été criés par les manifestant·es qui ont malgré tout tenté de se faire entendre depuis l’autre côté du complexe carcéral.
Plus tard, à quelques centaines de mètres de là, devant le centre Caricole, les manifestant·es sont parvenu·es à entrer en contact visuel et à échanger directement avec des détenu·es depuis les fenêtres du bâtiment. Un numéro de téléphone a été crié, et les enfermé·es ont été invité·es à prendre contact pour témoigner de leurs situations personnelles et collectives ainsi que de leur conditions d’enfermement. Dans un deuxième temps, plusieurs prises de parole ont eu lieu.
Enfin, une personne enfermée au 127bis et une personne enfermée au Caricole ont pu prendre la parole via un appel téléphonique sonorisé pour faire état, notamment, de la sidération de beaucoup de détenu·es face à l’incompréhension de leur enfermement ; de l’opacité administrative qui déterminait les conditions de leur détention ; ou encore des tensions et « problèmes » avec les surveillant·es.
Alors qu’il n’y avait plus eu d’événement autorisé devant ces deux centres fermés depuis plusieurs années, le rassemblement avait pour objectif de visibiliser l’inhumanité du traitement réservé aux personnes sans papiers. Du non-accès à un travail légal et décent à la difficulté d’étudier et de se loger, de l’enfermement en centre fermé à l’expulsion voire, dans le pire des cas, la mise à mort par des agents de police, c’est une même politique xénophobe qui est responsable de ces violences.
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