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Suicide au centre fermé 127bis : les détenus sous le choc nous alertent

Suicide au centre fermé 127bis : les détenus sous le choc nous alertent

Les personnes détenues au centre fermé 127bis (à Steenokkerzeel, tout près de l’aéroport de Zaventem) nous apprennent qu’un homme âgé d’une trentaine d’années, monsieur A., s’est donné la mort ce samedi 9 mars 2024.

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Getting The Voice Out

Zelfmoord in 127bis : ontredderde gevangenen waarschuwen ons

Suicide at the 127bis detention centre : the inmates alert us in shock

Il s’agit d’un homme d’origine éthiopienne, en Belgique depuis 12 ans. Il était enfermé depuis une dizaine de jours au centre. D’après ses codétenus, il désirait rentrer dans son pays d’origine, et se serait rendu à la police afin de demander un retour volontaire vers l’Ethiopie. Il aurait été arrêté au commissariat suite à sa demande, et enfermé au 127bis.

A. a été découvert par un codétenu à 5 heures du matin, dans les toilettes. La direction du centre a fait le tour des différentes ailes du bâtiment pour confirmer le décès par pendaison, et pour demander aux détenus de “rester calmes par respect pour l’homme décédé”. Le détenu qui a découvert le corps aurait été transféré dans un autre centre, contre son gré. Ses codétenus décrivent A. comme un homme “joyeux et triste en même temps”. Ils ajoutent que, même si A. ne semblait pas avoir exprimé d’idée suicidaire, son état mental était interpellant : ses codétenus confirment qu’il recevait beaucoup de médicaments dans le centre, et qu’il ne semblait pas dans son état normal, tremblant en permanence.

Les détenus nous alertent en exprimant leur méfiance envers le personnel du centre, et le climat de répression et de violence quotidienne qui y règne. Ils demandent que l’affaire soit médiatisée, et qu’une enquête soit ouverte.

Ce décès fait tristement écho aux deux décès qui ont eu lieu l’année passée au centre fermé de Merksplas, avec le suicide d’un homme qui a eu lieu le 25 décembre dernier [1], ainsi que la mort de Tamazi [2] il y a maintenant un an, en février 2023. Ces tentatives de suicide et autres comportements auto-agressifs sont des conséquences directes de l’enfermement et des conditions de détention que subissent les personnes sans-papiers détenues dans les centres. Les centres fermés plongent les personnes détenues dans un climat hostile, et produisent une violence quotidienne qui doit être prise en compte dans la compréhension de ces drames.

Toutes nos pensées vont vers les proches de A. et vers ses codétenu·es.

#NoBorder #FreedomForAll #LibertéPourToustes

Voir en ligne : Getting The Voice Out

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Des mouvements de révolte ont actuellement lieu dans les deux centres fermés de la zone de Bruxelles. Une quinzaine de personne détenues au Caricole et autant au 127bis ont lancé des grèves de la faim pour protester contre les violences qu’iels subissent. Une trentaine de personne ont été montrer leur soutien mardi 13 au soir devant les centres. Au centre du Caricole, les détenu.es se sont mis.es en grève suite au tabassage d’un de leur co-détenu lors d’une tentative d’expulsion. Cette personne est revenue de l’aéroport avec une main cassée et les chaussures trouées. Les grévistes dénoncent cet acte de violence et, de manière générale, leurs conditions de détention. Iels ont sorti des revendications et exigent la fin les violences lors des expulsions, un meilleur suivi juridique et un accès digne à la santé. Comme d’habitude, l’Office des étrangers s’en lave les mains, nie les violences commises et minimise les mouvements de protestation. Alors que plusieurs personnes sont décédés récemment dans les centres fermés, l’Office maintient et défend sa ligne politique honteuse. Ces mouvements de révolte nous rappellent que les frontières tuent et enferment, et qu’on ne peut rien attendre de l’État belge. Au 127bis, une grève de la faim est également en cours depuis quelques jours. C’est un ras-le-bol général qui s’exprime face aux conditions de détention inhumaines et à l’injustice de l’enfermement. Cette situation est bien connue, de nombreux témoignages nous le rappellent. Aujourd’hui les détenu.es luttent pour leur liberté et la tension monte. Mardi 13 février, nous sommes une trentaines à avoir été montrer notre solidarité avec les protestations. À l’appel des détenu.es du Caricole, nous avons donc crié notre soutien devant les deux centres. Nous avons pu communiquer avec plusieurs personnes à travers les grilles. « On en a marre, on comprend pas pourquoi on est ici. » « On nous torture. Quelqu’un est revenu avec ses chaussures trouées. » « Merci pour votre soutien » À l’heure d’aujourd’hui, les grèves continuent. Restons solidaires et continuons à maintenir des liens entre l’intérieur et l’extérieur des centres, pour que les voix des détenu.es soient entendues et que toustes les prisonnier.es soient libéré.es.

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[Brochure] Mortel

Tu tiens dans tes mains un ensemble de contributions et de témoignages autour de la mort et du deuil. Le sujet n’étant pas hyper léger, j’imagine que si tu as ouvert cette brochure et commencé la lecture c’est qu’à priori t’es ok avec tout ce que cela peut soulever en toi. L’idée d’une brochure sur le sujet ne date pas d’hier. Mais c’est grâce aux discussions organisées au Placard Brûle fin 2024, à Toulouse, que j’ai eu la motivation nécessaire pour lancer un appel à contributions, accompagnée d’une personne qui s’est rendue dispo pour faire une partie de la mise en page. Merci à elle. Merci à toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin. On l’a finie en avril 2025. On a eu envie de compiler des récits de cérémonies, d’accompagnement de proches à mourir. Dedans on aimerait y parler de nos vécus d’obsèques et cérémonies. Que ces moments aient été pleins de force et de choses incroyables ou au contraire hardcore. On a envie d’ouvrir un espace de discussion sur le sujet, pour briser les tabous et nourrir des imaginaires, ne pas laisser à l’état et au capitalisme cet ultime moment. Pour comprendre comment se défendre aussi. Mais surtout pour imaginer des obsèques queers/punks/anars, ou en tout cas à l’image de ce que nous sommes, ce dont on rêverait... et pour, jusqu’à la mort, ne pas leur laisser le dernier mot ! On espère que lire cette brochure te fera autant de bien que ça nous en a fait de la réaliser. Obscènes obsèques En racontant cette cérémonie l’autre jour à la discussion au placard brûle, j’en gardais un bon souvenir. En relisant ce que j’en avais écrit à l’époque dans mon carnet, et dont je me disais peut être en faire une contrib’, c’est un peu bresson en fait, ça donne des choses comme ça : « Nos tenues obscènes rompent avec le balai des costards et des robes respectables. La couleur est la même, certes, mais notre noir est des ténèbres de tous les jours, de vengeance. Il n’a rien de convenable et de solennel. Il transpire le manque, l’ivresse, les overdoses. Il connaît les viols et les coups, la haine de soi, le mépris et les insultes ; les nuits blanches, le néon des hôpitaux, la froideur des cellules. « Tant que y a du noir y a de l’espoir » Des gueules de punk, des tronches de fatigué.es. Queers of despair. » Alors j’écris un truc plus à l’arrache pour ce zine parce que y avait des choses chouettes dans cette cérémonie. Déjà, le croque-mort sapé en costard qui nous dit « Bonjour mesdames et monsieurs les schalgs », ça tuait. Puis le fait qu’on soit beaucoup là, à se parler ou pas, avec nos pires dégaines de punk, de scandales. Franchement, les gens savaient pas trop si y avait un concert de hardcore dans une cave ou la réouverture d’une maison close pas loin. Ça cassait bien le décor. Entre deux mif’ friquées qui venaient enterrer leur arrière grande tante. Le fait que l’adelphe ait pu causer avec les darons avant, et que les daron.nes aient respecté ses demandes, a permis que ça se...

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