Anarchismes / Antiautoritaire

Ce qui se passe en Turquie d’un point de vue anti-autoritaire
Pourquoi le soulèvement actuel en Turquie mérite d’être soutenu ? Le soulèvement actuel en Turquie mérite d’être soutenu car c’est peut-être la dernière chance pour nous, terroristes d’hier, qui avons déjà été emprisonné·e·x·s et contraint·e·x·s à l’exil pour nous être rebellé·e·x·s pendant des années, de revoir la lumière du jour dans le pays où nous sommes né·e·x·s. Un article du Projet-Evasions Aricle in english Türkçe makale Artikel auf Deutsch [العربية >https://projet-evasions.org/%d9%85%d8%a7-%d9%8a%d8%ad%d8%af%d8%ab-%d9%81%d9%8a-%d8%aa%d8%b1%d9%83%d9%8a%d8%a7-%d9%85%d9%86-%d9%85%d9%86%d8%b8%d9%88%d8%b1-%d9%85%d9%86%d8%a7%d9%87%d8%b6-%d9%84%d9%84%d8%a7%d8%b3%d8%aa/] Contexte La République de Turquie, fondée sur le génocide des Arméniens dans la région dans un élan nationaliste et meurtrier, n’a pas beaucoup changé au cours du siècle dernier. Pour les non-musulmans, les Kurdes, les Alevis et les femmes qui ne détenaient ni la majorité ni le pouvoir, l’État et sa société ont toujours été une source d’oppression. Mais à partir de 2002, en raison de la dictature d’Erdoğan, l’oppression, la pauvreté, la violence et l’exploitation ont commencé à se faire sentir également par la majorité de la société. En 2013, suite à des interdictions et oppressions croissantes, des millions de personnes sont sorties dans la rue pour défendre leurs libertés lors des émeutes du parc Gezi. Ce moment insurrectionnel a eu lieu dans des villes de tout le pays. La résistance qui a duré des mois s’est terminée par des attaques policières sans précédent à l’échelle nationale, au cours desquelles huit jeunes âgés de 15 à 22 ans ont été tués et des milliers d’autres arrêté·e·s. Depuis 2014, l’État turc est devenu un État policier et, après la tentative de coup d’État fictif de 2016, il est dirigé avec un autoritarisme absolu sous l’état d’urgence. Depuis 2021, en raison de la crise économique qui s’est intensifiée de manière exponentielle, 60 % de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté. Des millions de personnes, plongées chaque année dans une misère plus grande, croyaient à chaque élection que le gouvernement et donc cette situation changeraient. Mais Erdoğan, qui contrôle les médias et le système judiciaire, a répandu la peur et la manipulation pour éviter que que cela ne se produise. Entre-temps, afin d’empêcher les groupes opprimés de se rassembler, il a créé une haine profonde au sein de la société, qualifiant chaque jour une nouvelle communauté d’ennemi-terroriste-agent étranger : Kurdes, Alevis, étudiant·e·x·s, syndicalistes, avocat·e·x·s, journalistes, intellectuel·le·x·s. Pendant que ces personnes étaient emprisonnées pour terrorisme par les tribunaux d’État, d’autres encore en liberté étaient, elles, trompées par la propagande selon laquelle les emprisonné·e·x·s étaient des terroristes. « Terrorisme » est devenu pour Erdoğan un mot magique afin de maintenir son pouvoir, tandis que les personnes qui défiaient l’autorité (...)

[Italie] Réquisitoire au procès de quatre anarchistes
Mardi 1er avril a eu lieu à Massa l’une des audiences les plus importantes du procès contre quatre anarchistes du bimensuel anarchiste internationaliste Bezmotivny. Au cours de l’audience, le procureur de la Direction anti-mafia et antiterrorisme du district de Gênes, a prononcé son réquisitoire et ensuite il a exposé ses requêtes de condamnation des inculpés, en ce qui concerne les deux chefs d’inculpation : provocation aux crimes et délits, avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme (et aussi d’apologie de délits de terrorisme) et offense à l’honneur ou au prestige du Président de la république. En revanche, il n’a pas demandé de condamnations pour la circonstance aggravante d’avoir perpétré les faits par le biais d’instruments informatiques ou télématiques. Voici ce qui a été requis : sept ans de prison pour Gino, six ans pour Luigi (avec la révocation de la suspension de la peine pour une ancienne condamnation, qui lui avait été infligée par le tribunal de Ravenna), cinq ans et six mois chacun pour Gaia et Paolo.

[Lisbonne (Portugal)] aidez-nous à acheter notre centre social anarchiste Disgraça
Disgraça – L’histoire d’un centre social anarchiste Il y a 9 ans, nous avons décidé de rompre avec l’ennui qui hantait nos routines et de nous réunir pour ouvrir un espace anti-autoritaire où nous pourrions discuter et créer des solutions collectives aux problèmes que nous avions individualisés. Aujourd’hui, dans une ville dévastée par la spéculation immobilière, la crise du logement et l’élitisation de la culture, nous nous sommes réuni.es en résistance, cette fois pour mettre fin à l’extorsion mensuelle à laquelle nous sommes soumis.es et pour acquérir collectivement notre espace “Disgraça”. Un espace où nous et tant d’autres nous sommes organisé.es, avons conspiré, rêvé et nous sommes amusé au cours de la dernière décennie – pour assurer un avenir qui devra de plus en plus être basé sur la solidarité et l’entraide, par opposition à un avenir basé sur le marché de l’immobilier et la propriété privée, otage des propriétaires. Tout a commencé le 11 septembre 2015. Au sommet d’une des collines de Lisbonne, les portes de Disgraça se sont ouvertes. Des murs fades et insipides, des salles vides et pleines d’èchos, de la multitude de volontés qui convergeaient vers ce lieu, ce projet en mouvement perpétuel s’est épanoui. Des murs sont tombés, des murs se sont élevés, des murs ont été griffonnés. Et comme une poussée d’insoumission, venue des couches profondes de la ville, nous avons matérialisé, pièce par pièce, le potentiel communautaire de chaque partie du bâtiment. Animé.es par des rêves, des désirs et des besoins communs, nous avons construit une cantine et une salle communautaire, une bibliothèque, une salle de concert DIY, un atelier où règne le chaos, une salle de répétition et une salle de sérigraphie, une salle de sport (l’endroit le plus ordonné de Disgraça), la donnerie [zone de gratuité] Desumana et, à partir du souvenir d’une vitrine vide, une librairie anarchiste accueillante – Tortuga. Depuis lors, nous avons consacré des heures interminables, individuellement et collectivement, aux exigences quasi quotidiennes du projet, telles que la gestion des conflits, les vagues d’épuisement, le métronome ingrat d’un loyer, les dépenses élevées et la vie dans une ville qui se vide de sa vie chaque jour qui passe. Si l’autogestion est notre rempart, nous n’avons pas encore atteint un niveau qui nous permette de le faire de manière durable. En acquérant collectivement l’espace Disgraça, tous les collectifs de résistance et les mouvements sociaux qui dépendent de ce centre social gagneront en durabilité et en autonomie. Sans loyer ni propriétaire, nous pourrons nous concentrer sur la création de l’avenir que nous voulons construire demain. Un laboratoire informel de pratiques anti-autoritaires La ville de Lisbonne, comme toutes les grandes villes, est de plus en plus hostile aux modes de vie qui vont à l’encontre de la logique mercantile. Beaucoup d’entre nous ont été expulsé.es du centre vers ses marges par les magnats, les (...)

[Brochure] Squat et écriture
Sommaire : L’appel à texte Un squat de A à Z Spatule la chatte du squat Journal d’Enzo et Fabiola Gargano La maison froide Divagation - Le micro magique Petits textes Le collectif individuel – L’individuel collectif Retour La main étrange Sans titre Sans titre Tout péta Au moment où j’écris ces lignes Un squat de A à Z (contact : @pomodoro@corneill.es) Tu peux me passer la rallonge ? J’ai pas assez de force, là… Je fouille silencieusement dans le sac à dos à nos pieds en étouffant la lumière de ma lampe entre mes doigts et je sors délicatement le tube d’acier de 50 cm avant de le tendre à Gigi. Pendant qu’elle coince la crosse de la monseigneur dans le volet métallique et emboîte le tuyau sur le pied-de-biche, je referme le sac et me prépare à courir. Elle éteint sa frontale et prend appui sur le mur avec son pied. OïïïïnnnnnnnnnKLANG ! Le volet est ouvert, mais on bouge pas, on attend, accroupies. Je tends l’oreille. Rien. Pétain ça fait flipper, je souffle. Tu veux faire la porte au pied de biche aussi ? Nan, regarde, le fût de la serrure dépasse d’au moins 3 mm… Passe la clé à molette, on va la casser. D’habitude, je me planque dans le camion avec les cagettes d’affaires, ou je fais le guet dans la rue, c’est la première fois que je me porte volontaire pour l’ouverture. J’ai les mains qui tremblent en sortant la grosse clé à molette du sac. Je regarde Gigi la serrer sur le bas de la serrure. Faut que tu me files un coup de main, dit-elle, le tube est pas assez large pour la clé. On fait comme je t’ai montré hier. Ouais, hier, dans un endroit safe, en plein jour… Je me cale à ses côté, elle compte jusqu’à trois et on donne un coup sec vers le haut, puis vers le bas puis CLAC ! La clé à molette manque de me glisser des doigts. On fait une pause de quelques secondes, par sécurité, mais le volet a fait bien plus de bruit. Gigi me tend morceau de gros fil de fer. Vas-y, elle chuchote. Tu peux virer les morceaux du fût, après y a juste à faire tourner le merdier au milieu. Ok… Je souffle pour me calmer, faut pas traîner, les autres peuvent se faire choper n’importe quand là-dehors. Je galère un peu mais, enfin, le penne recule et la porte s’ouvre. Au même moment, Gigi claque sa langue et j’entends les pas précipités des copines qui arrivent en courant avec les cageots chargés. Mel et Nouk entrent en premier, posent leur fardeau et partent faire le tour de la maison pendant que les autre déchargent dans le hall d’entrée. Moi je profite que la porte ouverte ne gêne pas le passage pour remplacer la serrure. Mel se penche dans la cage d’escalier. On est bon, y a personne ! D’acc’, je ferme la porte, répond Gigi. Elle tire le volet et l’attache au fil de fer, puis je referme la porte à clé. Si les bâtards débarquent maintenant, ça devrait tenir assez longtemps pour nous laisser le temps de filer par le toit, mais ça empêche pas de rajouter un ou deux verrous ! Sinon, regarde, dis-je. Si on burine la cloison,...

[Chili] Fin de 5 années de détention à l’isolement pour Francisco Solar
L’anarchiste Francisco Solar (voir nos articles ) était détenu depuis presque cinq ans à l’isolement, dans différents sections de sécurité maximale. Un durcissement du régime carcéral le gardait enfermé dans sa cellule pendant 21 heures par jour, sans télévision ni radio et avec des restrictions dans les parloirs, Après des nombreuses audiences et des chambres de conseil techniques, l’Administration pénitentiaire chilienne a été à court de prétexte pour maintenir ce régime punitif. Francisco est enfin sorti de l’isolement et été transféré dans la section n°33 de la prison La Gonzalina, où se trouvent d’autres prisonnier.es révolutionnaires.

[Brochure] Aimer ses parents n’est pas un devoir.
Chapitre 1 2020 : j’écris ce texte dans ma langue étrangère préférée 2015, 5 mois avant sa mort mon père demande à son frère si celui-ci peut trouver les adresses de ses quatre enfants. 2010 : La psy que je consulte pour des douleurs chroniques me demande comment je me sentirai quand mon père mourra sans que je l’ai revu. 2000 : je coupe les ponts avec mon père Chapitre 2 Comment vais-je ? je vais bien, lecteurices, très bien. je suis satisfaite et même fière d’avoir pris la bonne décision au bon moment sans me laisser dissuader de prendre mes distances de ne plus le rencontrer de ne plus être en contact avec lui une décision possible parce que j’ai reçu une autonomie matérielle financière psychologique Je vais bien maintenant que je sais que mes demi-frères et soeur aussi n’avaient aucun contact avec lui Je vais bien maintenant que j’ai entendu tant de voix raconter comment les parents peuvent être mauvais maintenant que j’ai appris que on a le droit de ne pas voir ses parent.e.s on a le droit de ne pas aimer ses parent.e.s Je me suis protégée moi-même toute seule Toute seule j’ai porté cette lourde culpabilité j’ai eu honte je me suis cachée et malgré le poids de la culpabilité et de la honte j’allais mieux sans avoir de contact avec mon père Le temps de la culpabilité est révolu Je suis fière. Chapitre 3 Aimer ses parents n’est pas un devoir. Je vous renvoie la question : Pourquoi devrais-je aller mal ? Pourquoi les enfants qui coupent les ponts devraient être pathologisés ? Pourquoi est-ce moralement répréhensible de se dérober à ses parents Pourquoi voyez-vous seulemet les ponts coupés par les enfant au lieu des faits et gestes des parents ? Pourquoi les enfants devraient aimer leurs parents à tout prix indépendamment de leur souffrance ? Ma réponse est : Aimer ses parents n’est pas notre devoir. Aimer n’est pas un devoir. Nous pouvons prendre nos distances autant que nécessaire. Chapitre 4 Parent.e.s, il faut qu’on parle. Ecoutez ce que vos enfants adultes ont à vous dire toustes les enfants Celleux qui vont mieux parce qu’ielles ont coupé les ponts Celleux qui ne vont pas mieux parce qu’ielles n’ont pas (encore) pu couper les ponts Celleux qui ont trouvé une manière de faire avec vous malgré tout Celleux qui passent leur vie à vous pardonner Celleux qui croient que c’est leur faute quelque part Celleux qui vivent tous les jours avec peur cauchemars et contraintes Tous les enfants Parent.e.s, écoutez vos enfants. nous ne prendrons pas en compte que vous avez eu la vie dure nous ne prendrons pas en compte combien vous nous aimez comment vous avez travaillé dur ni les sacrifices que vous avez fait ce ne sont pas des justifications cela ne compense pas les maux les bonnes intentions ne suffisent pas votre amour ne justifie aucune souffrance nous n’avons pas à être reconnaissant.e.s il n’y a pas de circonstances atténuantes nous connaissons le capitalisme, le racisme, le sexisme, le validisme et aussi les (...)

[Italie] Perquistions pour une attaque solidaire avec Alfredo Cospito
À l’aube de mercredi 26 mars, dans les villes de Pise et Carrare, ont eu lieu deux perquisitions domiciliaires, en vertu des articles 110, 56, 424 du code pénal (« crime ou délit avec le concours de plusieurs personnes », « tentative de commettre un crime ou délit », « dégradation par incendie »), avec la circonstance aggravante de l’article 270bis § 1 (« création d’une association avec finalité de terrorisme »). L’enquête est menée par la Direction Antimafia et Antiterrorisme du district de Florence et cible une tentative d’attaque incendiaire (l’engins n’avant pas fonctionné) contre le tribunal de Pise en février 2023. Une action qui s’inscrivait dans la large mobilisation en solidarité avec Alfredo Cospito, contre le 41bis et la peine d’emprisonnement à perpétuité avec période de sûreté illimitée. Elle avait été revendiquée par un « Groupe de solidarité révolutionnaire – Livraisons à domicile », de la FAI/FRI.

[Brochure] Fraude mon lapin
Cette brochure date de début 2024. Elle n’est dispo qu’en PDF, ici en version cahier et là en version page par page . Note d’une personne participant à infokiosques.net : en l’absence de réponse à nos mails, nous avons décidé d’enlever le « conseil » adressé page 2 aux personnes sans-papiers, les incitant à éviter de frauder sous peine d’être placé en centre de rétention administrative. Il se trouve que parmi les milliers voire millions de fraudeur⋅es vivant en Ile-de-France, un nombre non négligeable de personnes sont sans-papiers. Il nous semble plus utile de leur transmettre des conseils de fraude plutôt que de les pousser à rentrer dans le rang. De toute façon, la plupart des fraudeur⋅es sans-papiers continueront de frauder, tant que les transports en commun ne seront pas gratuits.

[Italie] Luca Dolce condamné à trois ans et six mois de prison
Le 2& mars, au tribunal de Trente, a eu lieu le procès de premier degré contre l’anarchiste Luca Dolce « Stecco », accusé d’avoir favorisé la cavale d’un autre anarchiste, ainsi que d’avoir falsifié des documents d’identité. Stecco, qui avait été arrêté le 23 octobre 2023 (photo), a été condamné – avec une procédure abrégée – à trois ans et six mois de prison (une peine plus élevée que celle que le procureur lui-même avait demandée). Cette sentence ressemble à une mise en garde : quiconque aide des personnes en fuite et en cavale va le payer cher. Devant le tribunal a eu lieu un rassemblement de solidarité, en particulier contre l’énième imposition d’un procès en visioconférence.

[Russie] L’anarchiste Lyubov Lysunova transférée
En avril 2024, Lyubov Lysunova, alors âgée de 17 ans, et Alexandr Snezhkov, âgé de 20 ans, ont été condamné.es à des peines de prison pour des tags disant « Mort au régime » et pour avoir administré des canaux anarchistes sur Telegram. Lysunova a été condamnée à trois ans et demi de prison et Snezhkov à six ans (sa peine a été réduite de deux mois par la suite). Le 14 février, Lyubov Lysunova, a été sortie du centre de détention provisoire n°1 de Tchita, dans l’Extrême-Orient russe. Le transfert, qui a duré trois semaines, l’a faite passer par Irkoutsk et Mariinsk, dans la région de Kemerovo, en Sibérie. Le 2 mars, Lyubov a informé ses parents qu’elle était arrivée à la colonie pénitentiaire pour mineurs de Tomsk. La TVK-2 est actuellement la seule colonie pénitentiaire pour filles mineures. Selon la loi, les prisonnières peuvent y être détenus jusqu’à l’âge de 19 ans. Lyubov est actuellement en quarantaine. Pour lui écrire (en russe obligatoirement) : Lyubov Vitaliyevna Lysunova (née en 2006) [Лизунова Любовь Витальевна, 2006 г.р.] Koltsevoi pr.-d 20, TVK-2 [Кольцевой пр.-д, 20, ТВК-2] 634027 Tomsk г. [Томск] (Russie] Un dessin de Lysunova

[Allemagne] Attaque incendiaire contre la police à Brême
Dans la nuit du 9 au 10 mars, plusieurs engins incendiaires ont totalement détruit deux voitures de police banalisées du commissariat de Doventor (Brême), et gravement endomagée deux autres. Le communiqué revendiquant l’action s’adresse « à nos camarades de combat qui sont en taule et à tou.tes les compas qui sont touché.es par la répression », « Maja, Hanna, Nanuk, Gino, Nele, Paul, Luca, Zaid, Paula, Tobi, Clara, Moritz, Marianna, Dimitra, Sarah… salutations enflammées aux anarchistes de Munich, qui ont été agressé.es pendant la nuit par 140 policiers lourdement armés et aux anarchistes M. et N., incarcéré.es à Stadelhem ». Il s’adresse aussi à Burkhard Garweg : « Nous avons lu ton texte d’invitation à la discussion [lire ici ce texte ], « La possibilité d’un moment historique est maintenant ». Nous croyons nous aussi que, dans les prochaines années, la situation s’aggravera tellement que nous ne pourrons peut-être plus éviter une lutte armée. Nous continuerons à discuter de ces options dans nos cercles. D’ici là, nous attaquerons le cruel monde autoritaire avec les moyens actuels, comme le feu. Nous te saluons aussi et t’envoyons beaucoup de force, où que tu sois. » Lire tout ce communiqué

Lettre de Daniela Klette à la Conférence Rosa Luxemburg
Chers participants à la Conférence Rosa Luxemburg – Chers camarades, Je vous salue aujourd’hui depuis la prison de Vechta. Il y a près d’un an, après des décennies de clandestinité, j’ai été arrêtée. Devant moi se trouvent plusieurs années de procès, où je suis accusée d’avoir participé à des expropriations armées. Par ailleurs, la justice poursuit un autre procès contre moi, où je serai accusée d’avoir participé à des actions de guérilla urbaine contre le capitalisme et l’impérialisme. J’avais 17 ans lorsque la lutte de libération vietnamienne a vaincu l’impérialisme mené par les États-Unis. Cette incroyable victoire a été obtenue grâce à la solidarité mondiale – malgré le napalm, malgré l’immense machine militaire qui s’est dressée contre le mouvement de libération et malgré les massacres de la population vietnamienne commis par l’armée américaine avec l’aide et la complicité de l’Occident, en particulier de l’Allemagne. J’avais 16 ans lorsque j’ai appris le meurtre d’un homme en détention, en grève de la faim contre la torture de l’isolement. Il s’agissait d’Holger Meins, qui s’était élevé contre le système et avait été tué en prison, victime d’une malnutrition délibérée et du refus de soins médicaux lors d’une alimentation forcée ordonnée par l’État. C’était une époque de tentatives de libération et de luttes anticoloniales dans de nombreux pays : par exemple, les Black Panthers contre l’oppression raciste et pour la révolution aux États-Unis, la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, ou le FSLN au Nicaragua contre la dictature. J’ai commencé à comprendre ce que l’humanité pouvait attendre du capitalisme et de l’impérialisme. Oui, je me considérais comme faisant partie des mouvements mondiaux luttant pour la libération de l’exploitation et de l’oppression, contre le capitalisme et le patriarcat, et contre la guerre et le militarisme. Le système judiciaire examine actuellement ma culpabilité au sens juridique du terme. Pour moi, il ne s’agit pas de culpabilité, mais de ce qui a mobilisé et continue de mobiliser des millions de personnes : comment surmonter les conditions mondiales qui engendrent la guerre, les déplacements, l’exploitation, l’oppression patriarcale et raciste, la pauvreté et la destruction écologique totale ? Les puissants se préparent à la grande guerre pour préserver leur pouvoir. La société est marquée par une pauvreté croissante, la militarisation et une dérive vers la droite. Le capitalisme court à la catastrophe écologique. L’état du monde actuel montre sans équivoque que les questions sur la manière de surmonter ces conditions étaient justifiées et demeurent nécessaires. Ces questions nous concernent tous, et nous ne pouvons y répondre que collectivement et par des mouvements de grande ampleur. J’aimerais être avec vous pour travailler ensemble sur ces questions. Mais la répression et la détermination de l’État à condamner l’histoire de l’opposition fondamentale empêchent une telle chose. (...)

RADIO FMINISTES émission spéciale 8 mars 2025 Rediffusion
Traditionnellement le 8 mars est l’occasion pour les ouvrières des radios associatives et indépendantes de se rassembler autour d’un studio volant et faire de la radio ensemble, le jour de la grande grêve. Parce que toutes les traditions ne sont pas à jeter avec le patriarcat, cette année c’est un partenariat avec Radio Air Libre, Radio Vacarme et Radio Panik qui s’est déroulé au Super Fourchette qui nous avons accueilli pour le direct. En lien avec le collectif 8maars. Le studio volant était présent au Super Fourchette qui se trouve Rue des hirondelles 3,1000 Bruxelles (près de la place Brouckère).Super Fourchette est un resto, un disquaire et un café concert. Cette émission FMinistes émission spéciale 8 mars 2025 sera rediffusé : à Radio Vacarme le vendredi 14 mars à 18h et le jeudi 20 mars à 18h. à Radio Air Libre le vendredi 14 mars à 19h sur 87.7 FM à Bruxelles et sur radioairlibre.net Et on peut aussi écouter sur Radiopanik ici

REPENSER L’APOCALYPSE : UN MANIFESTE ANTI-FUTURISTE AUTOCHTONE
Article publié le 19 mars 2020, mais à nouveau d’actualité. Ce texte, de notre très regretté camarade Klee Benally, a été publié en mars 2020, pendant la pandémie de COVID. Étant donné que depuis le 5 mars, nos dirigeants européens ont décidé de nous refaire le coup de la guerre nucléaire, pour sauver le capitalisme, je pense que ce texte est de nouveau d’actualité. Bien qu’il ait été écrit du point de vue des Autochtones colonisés d’Amérique, il concerne tous ceux qui ne peuvent qu’être victimes de la folie de nos dirigeants – pauvres, SDF, smicards, sans-papiers, chômeurs… Sans oublier que la France a aussi ses colonisés, en Guyane, en Polynésie, à Mayotte… Les prolos européens n’ont pas plus de raison de se reconnaitre dans le délire des gens au pouvoir, ni de subir les catastrophes causées par leur politique suicidaire. Comme l’écrivait déjà Guy Debord en 1971 (!) nous avons manifestement atteint le « …moment historique longtemps attendu, et souvent prévu sous des figures partielles inadéquates : l’impossibilité de la continuation du fonctionnement du capitalisme ». Bien sûr, ça n’a fait qu’empirer. Ils sont prêts à organiser la fin du monde plutôt que de renoncer à leurs profits sans fin. Pas sûr que Macron et l’Union Européenne soient capables de déclencher la Troisième Guerre Mondiale, mais ils sautent sur l’occasion d’enrichir les producteurs d’armes et d’énergie aux dépens des pauvres et des gens ordinaires. Aux U.S.A., Trump choisit de laisser tomber l’OTAN et l’Europe, et de balayer toutes les lois de protection de l’environnement – déjà insuffisantes – pour se lancer dans la course à l’énergie. Les U.S.A. vont donc tout faire exploser, pour exploiter des mines de lithium, d’uranium, etc., mais aussi forer pour du pétrole, du gaz de schistes, du charbon… C’est la raison pour laquelle Zuckerberg, Besos et autres se sont tous ralliés à Trump, leurs projets d’Intelligence Artificielle et autres vont consommer une quantité inimaginable d’électricité. Mais tout comme les Autochtones n’ont rien à voir avec la folie colonialiste/capitaliste, les gens ordinaires d’Europe ou de leurs colonies n’ont rien à y gagner non plus. La révolte, et la solidarité mondiale sont URGENTES. « Détruire ce qui nous détruit ». Christine Prat 5 mars 2025 Par Klee Benally Indigenous Action 19 mars 2020 Traduction Christine Prat REPENSER L’APOCALYPSE : UN MANIFESTE ANTI-FUTURISTE AUTOCHTONE « La fin est proche. Ou est-elle déjà venue et repartie auparavant ? » – Un ancêtre Pourquoi pouvons-nous imaginer la fin du monde, mais pas la fin du colonialisme ? Nous vivons le futur d’un passé qui n’est pas le nôtre. C’est une histoire de fantaisies utopiques et d’idéalisation apocalyptique. C’est un ordre social global pathogène de futurs imaginés, construits sur le génocide, l’esclavage, l’écocide et la ruine totale. Quelles conclusions peuvent-elles être réalisées dans un monde construit d’ossements et de métaphores vides ? Un monde de fins (...)