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Don’t Pay Belgium : où en est-on ?

Don’t Pay Belgium : où en est-on ?

Le 17 octobre 2022, la campagne « Don’t Pay Belgium » se lançait officiellement en Belgique en organisant une action symbolique devant le siège de Engie à Gare du Nord (voir notre vidéo à ce sujet). La campagne Don’t Pay Belgium, qui s’inspire de celle au Royaume-Uni qui regroupe plusieurs dizaines de milliers de personnes, se donne pour ambition de sortir des routines de contestations pour explorer la voie du boycott des factures énergétiques.

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie

Depuis lors, la campagne s’était montrée plutôt discrète sur Bruxelles. Il en est tout autre en Flandre et en Wallonie où le groupe local de Liège a par exemple déjà pu tenir deux assemblées ; une dynamique locale semble s’y construire. Ce temps a été mis à profit par la campagne pour produire du matériel d’information sur les procédures de coupure de compteur ou encore sur le moyen d’obtenir le statut de client protégé (nous vous invitons à découvrir ces brochures(2)).

Le samedi 26 novembre, c’était au tour de Bruxelles d’accueillir sa première assemblée de ville. Celle-ci a réuni plus de 60 personnes pour la plupart déjà militant.es mais venant d’une myriade de collectifs, associations, syndicats différents. Après une première partie faisant un point général sur l’état de la campagne, l’assemblée s’est divisée en plusieurs groupes de travail pour avancer dans le concret.

Il en est ressorti que, si la campagne voulait être un succès, il fallait qu’elle tente de s’implanter, non pas à l’échelle de la ville mais bien quartier par quartier. L’ambition étant de construire un maillage de solidarité fort. Les militant.es proposaient pour ce faire d’utiliser la campagne pour renforcer les initiatives locales de solidarité qui existent déjà pour faire face à la crise énergétique. Le but étant que toute personne qui fait le choix (contrainte par manque d’argent ou volontairement dans une démarche politique) de ne plus payer ses factures ne se retrouve plus seule face à son fournisseur ou les huissiers.

Une telle perspective est-elle réaliste ? Cela est à mettre en perspective avec le sondage de l’institut Kansar qui relevait que un belge sur trois se déclarait prêt à ne pas payer ses factures3. Le potentiel d’une telle campagne semble donc indubitable. Par ailleurs, cette possibilité d’une désobéissance de masse semble particulièrement sortir des pires cauchemars des classes dominantes. Elles savent très bien que malgré les moyens les plus sophistiqués de répression à leur disposition elles ne parviendraient pas à arrêter un tel mouvement.

Il est clair qu’il s’agit d’une proposition pleine de promesse. Cependant, il faudra que les personnes et les militant·e·s parviennent à dépasser leurs divisions habituelles qui ont l’habitude de torpiller ce type de campagne. Au vu de la tâche qui semble immense pour populariser une telle proposition à l’échelle d’un pays, la campagne devra compter sur toutes les forces disponibles.

Retrouvez en sources le site de la campagne Don’t Pay Belgium.

Sources :
(1) https://www.dont-pay.be/se-defendre-individuellement/
(2) https://www.7sur7.be/belgique/un-belge-sur-trois-se-dit-pret-a-ne-pas-payer-sa-facture-d-energie~a4ec1939/
(3) https://www.instagram.com/reel/Cj5kHfcAPsQ/

Voir en ligne : Bruxelles Dévie

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[Carte Blanche] Bien manger ou payer ses factures : nous ne voulons pas choisir !

🔥 📣 33 organisations luttant pour le droit à l’alimentation lancent ce cri d’alarme dans une carte blanche collective. Et il y a de quoi ! A titre d’exemple, 38 % des Bruxellois·es vivent sous le seuil de pauvreté pendant que les industries agroalimentaires engrangent des bénéfices records et indécents. 🤓 Pour lire la Carte Blanche : LeSoir.be 🔥 📣 A l’occasion de la Journée Internationale de Lutte contre la Pauvreté, plusieurs mobilisations sont organisées : 👉 𝐄𝐧 𝐑𝐞́𝐠𝐢𝐨𝐧 𝐛𝐫𝐮𝐱𝐞𝐥𝐥𝐨𝐢𝐬𝐞 : 1. Le 16 octobre avec le Front Rendre Visible l’Invisible / Wat Verborgen is Zichtbaar maken : https://fb.me/e/1VGOLXWws 2. Le 17 octobre avec la Parade de la Faim : https://fb.me/e/2HtFOTDXk 👉 𝐄𝐧 𝐖𝐚𝐥𝐥𝐨𝐧𝐢𝐞 : le 17 octobre avec le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté et ses partenaires : https://fb.me/e/2xEQcvGeq Rejoignez le mouvement, où que vous soyez ! Car qu’on se le dise : nous serons dans la rue, parce qu’entre payer ses factures et bien manger, nous ne voulons pas choisir ! Les signataires de la Carte Blanche : FIAN International, Cultureghem, Fédération des Services Sociaux - FdSS, KOM à la maison, Rencontre des Continents, asbl Nourrir Bruxelles, Arsenic2, Adoc compagnie, POSECO Asbl/Vzw, ATD Quart Monde en Belgique, Mouvement d’Action Paysanne, Ceinture Alimentaire Namuroise, La Grange Verte ASBL, Atelier Groot Eiland, Les Amis de la Terre-Belgique, Réseau Aliment-Terre de l’arrondissement de Verviers, Autre Terre, SOS Faim, Quinoa asbl, Terre-en-vue, VRAC, Bruxelles TuiniersForum des Jardiniers, Greenpeace Belgium, RCR² - Réseau de Collectifs en Recherche de Résilience, Le réseau des GASAP, Cuisines de quartier, Comité de la Samaritaine, Boerenforum, La Ferme du Chant des Cailles, Brigades d’Actions Paysannes, Oxfam België/Belgique, Le Champ du Chaudron, Reseau Santé Diabète-Bruxelles ASBL et le CCREALIM (Collectif des Ceintures et Réseaux Alimentaires de Wallonie).

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Économie / Anticapitalisme

Comment payer ses factures, ou pas ? [Don’t Pay Belgique]

Une partie de plus en plus grande de la population est dans l’incapacité de payer les factures que nous adressent les fournisseurs d’énergie ces semaines-ci. 😞 Bien sûr on nous dit que la première chose à faire (en plus de mettre un pull et de débrancher notre téléphone...) est de négocier avec notre fournisseur, mais ça ne règle pas le problème de fond et puis c’est loin d’être évident. Dans ce contexte de merde, qui est amené à évoluer, vous avez peut-être droit à ces aides sans le savoir : 🧐 Le tarif social : un article ici pour savoir si vous y avez accès et si oui comment, car il est (temporairement) élargi aux bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM), ainsi qu’aux personnes sinistrées par les inondations et aux indépendant·es qui ont accès au droit passerelle. On vous conseille d’appeler votre mutuelle : c’est elle qui vous dira si vous pouvez bénéficier de ce statut. 🧐 Le statut de client·e protégé·e : il permet de bénéficier du tarif social et d’empêcher qu’on vous coupe le gaz ou l’élec’. C’est dans les cas où on est en incapacité de payer nos factures et que notre fournisseur nous a mis en demeure. Pour y avoir accès les infos sont ici pour la Wallonie et ici pour Bruxelles. 🧐 Le forfait de base au tarif réduit : c’est une réduction temporaire sur nos factures de gaz et d’électricité, décidée par le gouvernement fédéral vendredi dernier, qui dépend surtout du type de contrat que vous avez (vous y avez droit si vous avez un contrat variable ou un contrat fixe qui a été conclus après le 1er octobre 2021). 🧐 Le fonds gaz et électricité et le fonds énergie des CPAS : qu’on soit bénéficiaire ou non du CPAS, il faut demander au CPAS de notre commune si une aide peut nous être octroyée. Des fonds leur ont été récemment alloués pour ça, voir dans cet article. On peut aussi appeler la permanence mise en place par Test Achats ce mercredi de 9h à 17h au 0800 29 116 ou poser nos questions dans un tchat mis en place par la RTBF demain entre 10h et 13h, auquel participera notamment le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (lien facebook) (RWLP). Au vu des factures qu’on reçoit, ces aides nécessaires ne seront pas suffisantes. Ce ne sera pas suffisant, mais en plus ça signifie qu’on va payer les surfacturations actuelles avec nos impôts 😡. C’est de l’argent public en moins pour les écoles ou les transports ou les hôpitaux. Tout cet argent 💸💸 ce sera pour les fournisseurs d’énergie, qui continuent donc d’encaisser toujours plus ! Tout cet argent (1,5 milliards de prévus), c’est encore de la dette publique que l’État voudra nous faire payer plus tard, et ce sont des dividendes qui continuent de venir grossir les poches déjà pleines des actionnaires ! Quand est-ce qu’on arrête ce marché absurde ? #DontPay, #dontpaybelgique, #onnepaierapas, #wijbetalenniet Bonus 1 : Factures d’énergie impayables, donc impayées : à quoi s’attendre, que faire ? (test-achat.be) Bonus 2 : Christine Mahy : « Nous demandons de...

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LA POLICE ET ENGIE - Don’t Pay Belgique

À propos du dispositif et des méthodes utilisées par la police 👮‍♂️🚓 (lundi 17/10) pour dissuader et intimider des personnes qui participaient à .... une conférence de presse dans la rue. 💩 5 combis « mini-bus » anti-émeutes (ceux de 10 places) et plusieurs voitures, soit autant de policiers mobilisés que de personnes présentes. Y compris bien sûr une rangée de policiers, en plus des vigiles privés, devant l’entrée de cette compagnie d’énergie qui prétend « concilier impact positif sur les personnes et sur la planète ». 💩 Fichage des personnes présentes avec photographies pour les renseignements généraux. 💩 Contrôles d’identité aux abords de la conférence de presse. La police a elle-même reconnu qu’il s’agissait de contrôles arbitraires. 💩 Différentes personnes se sont gentiment vues escortées lorsqu’elles ont rejoint leurs véhicules, afin de pouvoir prendre leurs plaques d’immatriculation en photo. Pour les renseignements généraux mais aussi pour une éventuelle sanction administrative communale ? Rappelons que les communes qui exigent obligatoirement des demandes d’autorisation préalables pour exercer les droits constitutionnels à se rassembler, à manifester et à s’exprimer sont dans l’illégalité la plus banale (non respect de la hiérarchie des normes, règne de l’arbitraire, etc.). 💩 Après la dispersion, un groupe de +- 7 personnes a été suivi dans les rues par un de ces mini-bus, tout bonnement harcelé quoi, avant et après un contrôle contre le véhicule avec intimidations (contrôles d’identité, visages pris en photo, fouilles, blagues de mauvais goût, etc.). 💩 Les dernières personnes présentes, qui sont allées boire un verre après le rassemblement, ont elles aussi été suivi•es par un des mini-bus. Celui-ci s’est garé et est resté devant le bar 🙄 (riez pas). Blagues à part, au vu du rôle historique de la police (elle a été créée suite aux milices bourgeoises pour protéger les propriétés des possédants), il n’y a pas à s’étonner de ces pratiques. Mais elles illustrent bien à quels points les autorités sont crispées sur ce sujet et qu’elles sentent que celui-ci peut faire bouger les choses. #DontPay #dontpaybelgique #onnepaierapas #wijbetalenniet #NoJusticeNoPeace

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Lancement de la campagne Don’t Pay à Bruxelles

Ce lundi 17 octobre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la pauvreté, les collectifs Don’t Pay Belgique / On ne paiera pas et Wij betalen niet se sont joints au Front Rendre Visible l’Invisible / Wat Verborgen is Zichtbaar maken pour une conférence de presse devant le siège de Engie Electrabel à Bruxelles. Ensemble, ces collectifs ont dénoncé le rôle de cette entreprise, et plus largement du marché privatisé de l’énergie. Des représentant-es de Wij betalen niet et Don’t Pay Belgique / On ne paiera pas ont annoncé devant une cinquantaine de personnes le lancement d’une campagne nationale bilingue et décentralisée avec la mise en ligne du site Internet www.dont-pay.be Cette campagne a deux objectifs : ➡️ Faire baisser les prix des factures d’énergie ➡️ Sortir le secteur de l’énergie des marchés privés « Notre but n’est pas de pousser les personnes à ne pas payer et ainsi se mettre en danger, mais de nous organiser pour nous défendre collectivement face à ces factures impayables et injustifiables. Dans les faits nous sommes déjà des milliers à ne plus pouvoir payer, mais nous sommes isolé-es face à nos fournisseurs et aux huissiers, procès, frais, etc.. Ce problème de factures est collectif et pas individuel » ont-ils expliqué. Sur le site de la campagne www.dont-pay.be, on peut lire : ⚡️ Nous appelons à nous compter et à rendre visible l’ampleur du problème, et par la même occasion à rendre visible notre force collective. Chaque personne qui s’ajoute au compteur est une personne de plus qui témoigne qu’elle ne peut plus payer ou qu’elle ne veut plus payer pour les profits scandaleux des actionnaires. ⚡️ Nous appelons à nous défendre collectivement et à nous entraider. Contre les factures impayables, les compagnies d’énergie ou les huissiers, nous appelons à nous rassembler, à nous raconter nos situations, à nous informer, … ⚡️ Nous appelons à nous mobiliser. Le but de cette campagne est aussi de servir de relai à toutes les initiatives, actions et mobilisations contre la hausse des factures. La conférence de presse, qui se tenait dans l’espace public, s’est tenue malgré une évidente tentative d’intimidation et de dissuasion par la police, qui avait déployé un dispositif totalement disproportionné devant le siège de la multinationale et aux alentours. Des personnes issues des villes de Liège, Hasselt, Bruges, Louvain et Bruxelles, où des habitant-es ont commencé à s’organiser, ont également témoigné de leurs situations et de leurs initiatives en cours. Elles ont annoncé de prochaines assemblées populaires : le 18 octobre à Bruges, le 21 à Gand, le 29 à Hasselt et le 6 novembre à Liège. Des personnes ont également brûlé leurs factures dans un brasero pour signifier symboliquement leur refus de payer des factures littéralement impayables. Le choix du lieu, le siège social d’Engie en Belgique, n’était pas un hasard : Engie c’est l’entreprise qui s’est accaparé une partie conséquente de la...

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Écologie

Pendant qu’on galère à payer l’électricité : les riches s’achètent des jets-privés

Nous relayons une action qui nous a été communiquée : Dans la nuit, du 19 au 20 septembre, le siège du Cercle de Wallonie a été attaqué à Namur, car celui-ci invitait ses quelques 1200 membres à une vente de jets-privés en pleine polémique en France. Le Cercle de Wallonie est le plus grand cercle d’affaire de Belgique francophone, il rassemble les plus gros PDG wallons, et les allié.e.s du pouvoir en tout genre. Il est composé de 1200 membres qui bénéficient d’avantages, notamment fiscaux (la cotisation pour y entrer est remboursée par l’état). Il y est aussi proposé des formations pour « optimiser ses revenus fiscaux (diminuer ses impôts). Le Cercle de Wallonie se définit lui-même comme le lieu idéal pour « réseauter malin avec des politiques. » [1] Ce vendredi 23 septembre 2022, le Cercle de Wallonie invitait ses membres à découvrir les jets-privés de la société ASL Group. Cet évènement semble presque être une blague alors qu’une polémique a lieu en France sur l’usage totalement écocidaire des jets-privés et que nous venons de vivre un été rempli de fortes chaleurs et de catastrophes. Pour rappel, 1% des personnes – celles qui utilisent des jets-privés – sont à l’origine de 50% des émissions globales de l’aviation. [2] Pourtant, le secteur de l’aviation privée est en plein essor et ne s’est jamais aussi bien porté qu’aujourd’hui. Ainsi quelques jours avant l’évènement, dans la nuit du 19 au 20 septembre, des militant.e.s se sont attaqué.e.s au siège du Cercle de Wallonie, au Business Village Ecolys, à quelques kilomètres de Namur. Des murs donnant sur l’entrée du Cercle ont été tagués : « Jets privés = terrorisme écologique ». Une des façades a également été aspergée de peinture noire et le logo éclairé du Cercle de Wallonie a été détruit. Suite à cette action le Cercle de Wallonie a annulé son événement. [3] Un militant a été interpellé, et une plainte a été déposée. Nous ne sommes plus à l’heure des avertissements, ni des alertes ou constats : la situation climatique est dramatique et les appareils d’État se montrent plus qu’incompétents. Malgré les manifestations massives pour le climat, tous les moyens possibles et légaux employés, rien n’y fait : le mouvement écologique a besoin d’élever son niveau pour être à la hauteur des enjeux qui sont les siens. Communiqué de l’action contre le Cercle de Wallonie qui nous a été transmis : Pendant que nous tremblons … de froid, déjà… … face à nos factures d’énergie… … quand nous passons à la caisse après nos courses… les gouvernements… … prennent soin des dividendes des géants de l’énergie … nous font l’aumône de quelques aides qui nous permettront à peine de couler moins vite … nous parlent de NOTRE sobriété énergétique et nous culpabilisent en faisant semblant de se préoccuper de la Planète le Cercle de Wallonie propose à ses 1.200 membres, ce vendredi 23 septembre… … de découvrir le monde formidable des jets privés avec la société ASL Group… …...

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Médias

Analyse : quels enjeux autour du sans-abrisme à Bruxelles ?

Le sans-abrisme est une réalité préoccupante en Belgique, touchant des milliers de personnes à travers le pays. Les conditions hivernales particulièrement rigoureuses du début de l’année 2025, avec des températures particulièrement froides, ont rappelé la vulnérabilité des personnes sans logement face aux aléas climatiques. D’intenses chutes de neige ont eu lieu sur l’ensemble du territoire le mercredi 8 et le jeudi 9 janvier. A Bruxelles, les températures sont tombées sous la barre des –10C° la nuit du lundi 13 janvier. Une nouvelle fois, les premières personnes à être victimes de cette vague de froid ont été les personnes vivant dans la rue. Comme en 2024, une personne est décédée à Bruxelles le vendredi 10 janvier à la suite d’une hypothermie. En tout, en Belgique en 2024, ce sont près de 80 personnes sans abris qui ont perdues la vie dans la rue. Cette vie humaine arrachée est de l’ordre de la responsabilité collective et montre une nouvelle fois à quel point les personnes sans chez soi sont vulnérables face aux épisodes de grand froid. Les basses températures ne sont cependant qu’un facteur de mort parmi un grand nombre d’autres. Autant de facteurs qui rendent les conditions de vie dans la rue extrêmement difficiles. Si cette personne est directement décédée des températures négatives, de nombreux autres décès ne seront pas recensés par manque d’information. Lorsqu’une mort survient, c’est l’ensemble des conditions de vie et de survie d’une personne sans-abri qui est alors à pointer du doigt. Selon la Croix Rouge, le nombre de personnes sans-abris dans les rues de Bruxelles aurait presque quadruplé au cours des dix dernières années1. En août dernier, un dénombrement faisait état de 7.134 personnes. En réalité, beaucoup d’associations de terrain pensent qu’il y aurait plus de 10 000 sans abris à Bruxelles. Dans cette très large fourchette de personnes se trouvent des individus avec des besoins divers et variés. Pour exemple, sur l’espace de 20 ans, on est passé de 500 sans abris dénombrés à Bruxelles en 2000, sur lesquels environ 11 % de femmes, à plus de 5000 sans abris dénombrés, sur lesquels environ 23% de femmes, en 2023. Ces chiffres officiels montrent une hausse constante du nombre de sans abris. Les différentes méthodes qui ont permis d’effectuer des dénombrement ont toujours posé question quant à leur exactitude. Tout dénombrement implique des erreurs et des oublis, dus au contexte durant lequel il est réalisé. Par exemple, si un dénombrement se fait à une heure tardive, il est probable que les femmes sans abris soient moins facilement visibles que des hommes. Il est fréquent que des personnes sans-abris trouvent un hébergement qui ne peut pas être inclus dans un recensement (squat, amis, famille…). En bref, il est certain que la question du dénombrement est à prendre avec des pincettes tant celle-ci peut influer sur les moyens mis en place dans les secteurs d’aide aux sans abris. Hors le dénombrement, il est...

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Extrême-droite / Antifascisme

En uniforme contre la justice : quand la police manifeste pour l’un des siens

En uniforme contre la justice : quand la police manifeste pour l’un des siens Ce vendredi 13 juin, au pied du Palais de justice de Bruxelles, un spectacle surréaliste s’est déroulé sous les yeux de manifestant·es venu·es réclamer justice pour Sourour Abouda, morte dans un contexte policier. Face à elles et eux, environ 200 policiers, en uniforme pour la plupart, sont venus soutenir l’un des leurs, inculpé pour la mort de Fabian, 11 ans. Une scène qui dit beaucoup de l’impunité policière en Belgique et du deux poids, deux mesures dans la gestion des mobilisations. Un enfant tué, un agent soutenu en uniforme Fabian, 11 ans, est mort le 4 juin à Ganshoren, renversé par un véhicule de police lancé dans une course-poursuite. Le policier au volant, âgé de 26 ans, a été inculpé pour entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort et placé en détention provisoire à domicile avec bracelet électronique. Cette décision a été prise car l’individu aurait menti lors de l’écriture de son PV, affirmant avoir les gyrophares et sirènes allumés, éléments démentis par l’analyse du véhicule de police. Il roulait également, toujours d’après les premiers éléments de l’enquête, à une vitesse supérieure à 40km/h dans un parc. Et pourtant cette décision a déclenché l’ire des syndicats policiers, qui dénoncent un « acharnement » judiciaire et médiatique. Le ton est donné dans l’appel à mobilisation rédigé par les collègues de l’agent, issus du service Trafic de la zone Bruxelles-Ouest : « Cela aurait pu être n’importe lequel d’entre nous. (…) Allons montrer que nous ne formons qu’un, le corps de police belge. » C’est donc à 13h, qu’environ 200 agents se sont rassemblés place Poelaert, en plein centre de Bruxelles, en uniforme, en contradiction flagrante avec la circulaire ministérielle GPI 65 de 2009 qui interdit le port de l’équipement fonctionnel lors de toute manifestation. Venir en uniforme, en tant que force publique, pour protester contre une décision judiciaire, celle d’un juge d’instruction, est un acte politique lourd de sens. Une manière de dire que la police, au-delà des procédures, reste juge de ses propres actes. « C’est un réel danger pour la démocratie que des policiers contredisent ouvertement une décision de justice, en tenue », s’indigne une manifestante. Une contre-manifestation… réprimée En face de cette manifestation en soutien au policier inculpé, quelques dizaines de citoyen·nes, venu·es dénoncer cette posture d’impunité, sont encerclé·es, nassé·es par la police. Une nasse, pourtant illégale, pratiquée ici à l’encontre de militant·es pacifiques, dont la majorité étaient présents pour soutenir la famille de Sourour. « C’est une démonstration en direct de ce que nous dénonçons : l’usage arbitraire de la force, le mépris des libertés fondamentales, la répression de toute opposition », témoigne une personne présente sur place. Une tentative de brouillage de la mobilisation pour Sourour Mais ce n’est pas...

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Los Angeles contre l’ICE : Un reportage à chaud sur les affrontement du 6 juin

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