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Prise de paroles lors de la manifestation de soutien aux SDLT

Prise de paroles lors de la manifestation de soutien aux SDLT

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Introduction

Les Soulèvements de la Terre est un mouvement né dans le sillage de la ZAD (de Notre-Dames-des-Landes) après une période infructueuse de marches climats. Depuis deux ans et demi, le mouvement a su constituer un réel rapport de force et mobiliser massivement, comme jamais auparavant, sur les enjeux économiques.

De la sauvegarde d’un jardin partagé à Rennes il y a deux ans, au désarmement d’usine de béton à la lutte contre les bassines ou pour l’arrêt du chantier de la ligne TGV de Lyon-Turin, les Soulèvements ont réussi à assister des alliances sur tous les territoires français et à l’étranger. Et maintenant, c’est concocté par une série de collectifs engagés sur différents points cruciaux d’enjeux environnementaux, d’accès à la Terre et à l’eau. On y retrouve la Confédération paysane, ATTAC, Bassines Non-Merci, une série de collectifs locaux.
La récente dissolution a montré la peur qu’inspire les Sulèvements au gouvernement français. Des centaines de milliers de personnes ont signé l’appel à soutenir les Soulèvements de la Terre. Des centaines d’intellectuels et personnalités publiques soutiennent ouvertement le mouvement. Cette semaine, un appel international a été traduit et diffusé dans une quinzaine de langues et de pays. L’appel est disponible d’ailleurs au niveau de la table de presse, vous ne voulez pas nous enfermer. Dans de nombreux pays, autre que la France, des rassemblements de soutien émergent. L’appel est lu sur des radios au bout du monde et les solidarités se renforcent plus que jamais.

Chasse à la dissolution, la Suisse, l’Italie et nous, la Belgique, ont ouvert les bras aux besoins du mouvement et se font le relais d’un certain nombre d’initiatives.

L’existence du comité Bruxellois des soulèvements de la Terre découle de la première annonce de dissolution du 19 avril, où nous nous étions réunis au marais Wiells.
Nous étions un certain nombre de belges à nous être déplacés à St-Soline et avoir assisté et vécu l’ultraviolence étatique.
Pour certains, c’était la première fois, pour d’autres la centième. Ce comité qui n’était né que d’une volonté de soutien face à un mouvement a perduré dans le temps, au travers d’assemblées, de réunions informelles, et a permis de créer une toile d’affinités entre des lieux, des personnes et des territoires.
Entre-temps, des vagues d’arrestation et perquisitions se sont abattues sur nos camarades français. La répression se met en marche. Les premières condamnations pour St-Soline tombent.

Les Italiens restent bloqués à la frontière lors du week-end contre la ligne de TGV Lyon-Turin. Les médias à la botte du gouvernement répètant en boucle les mots « terrorisme vert » « eco-terrorisme » « black block » « ultra-gauche », alors que les camarades sont eux-mêmes terrorisés et ultra-blessés.
Le débat tourne autour de la violence des manifestants. Mais plus personne n’est dupe. Aujourd’hui, le mouvement des Soulèvements de la Terre est soutenu par une grande partie de la société civile française et internationale. Nous choisissons donc d’ignorer ce débat. Nous choisissons de soutenir une diversité tactique et maintenons que cette violence est une émanation de rage face à un gouvernement qui nous mène à une mort caniculaire.

Les solidarités émergent, et le nombre d’inconnues qui se retrouve maintenant sur la question de l’écologie donne espoir, donne de la force a des luttes pré-existantes sur le territoire belge et d’en faire émerger de nouvelles.
À la rentrée, nous nous réunirons à nouveau pour décider ensemble d’un agenda ici et des forces que nous pourrons apporter au mouvement en France.

Nous avons également ici une pensée pour Nahel, sa famille, ses proches.
Tous les rassemblements sont ainsi invités aujourd’hui à exprimer quelques mots pour manifester leur solidarité avec Nahel, abattu d’une balle dans le thorax hier matin à Nanterre, en Banlieue Parisienne.
Nous apportons notre soutien et notre amour à toutes les victimes de violence policière et leurs proches.

L’État, dans sa course effrené pour rendre nos conditions de vie misérable, attaque, à la fois les corps, la chair, mais aussi la terre et les territoires. C’est une des conditions nécéssaires à sa survie.

Cette violence cherche à nous abattre, à nous dissoudre, à nous faire taire, à nous surveiller. Le gouvernement cherche à faire croître le désert chaque jour qui passe en nous attachant et nous brûlant.
Nous choisissons de devenir humus-terreau pour faire renaître les formes de vie qui tentent d’anéantir, et de nous organiser pour repousser ce désert.


Selma (habitante d’Anderlecht)

Bonjour à tous, salam alekum.
Certains me connaissent peut-être comme avocate qui travaillent sur les questions des violences policières ici à Bruxelles, mais aujourd’hui je suis ici en tant qu’habitante d’Anderlecht et en tant que membre du Front de Mère Belgique.

Le Front de Mère c’est un syndicat de parents des quartiers populaires qui essaient de s’organiser pour faire face à toutes les violences que vivent nos enfants, les violences, tant qu’elles soient de l’école, de la police évidemment, de la justice. Toutes les violences étatiques que les enfants des quartiers populaires doivent subir.

Aujourd’hui on voit qu’il y a des attaques tant en France qu’en Belgique, contre tout le monde et contre tous ceux qui résident à cette fascisation de l’Etat.
En France, c’est les soulèvements de la Terre. Ici il ne faut pas oublier que des militants de Greenpeace sont poursuivis et ce matin les syndicats manifestaient devant chez VannQuick qui veulent faire une loi qui va nous interdire de manifester.
Ils veulent rajouter dans le Code pénal une interdiction de manifester pendant un an si vous avez commis un délit pendant une manifestation.
Ils appellent ça la loi anti-casseurs, comme en France, on est tous considérés comme des casseurs, ultra-gauche etc. Ils ont parlé du black block, etc. C’est exactement la même chose qu’en France. Et ici ils veulent coupler une punition.
Mais coller une affiche comme font les colleuses féministes, c’est de la dégradation, donc c’est une infraction, le faire en groupe, ça suffit à enclencher cette possibilité pour un juge de vous interdire de manifester. Alors qu’il se passe en fait, c’est très grave et l’explication que j’ai, c’est peut-être pas la bonne, c’est juste une intuition, c’est que c’est la fin de leur monde.

Ils se rendent compte, ces ultra-riches, que leur manière de vivre, leur jet privé, leur yacht, leur sous-marin... leur monde ne peut plus fonctionner, il doit s’arrêter.

Et le problème, c’est que ces gens qui ont une vision à super court terme veulent tout faire.
Et l’Etat est à leur service, l’Etat est pas au nôtre, l’Etat est à leur service à eux !
L’Etat est à leur service pour leur permettre de continuer cet espèce de course complètement dingue.
Parce que eux-mêmes doivent se rendre compte que ça ne va pas aller.
Même si ils cherchent une autre planète pour pouvoir aller habiter quand ils auront terminé de détruire celle çi quitter ici, ça ne marchera pas.
Et comme c’est la fin de leur monde, ils s’y accrochent toutes leurs forts.
Et ce qu’il faut faire maintenant, c’est essayer que les gens qui, comme vous, ont une vision un peu plus long terme, s’alient à d’autres gens qui ont aussi une vision à super court terme.

Et les autres gens qui ont une vision à super court terme, c’est les ultra-pauvres.
Parce que quand on n’a pas de logement, quand on n’a rien dans le frigo pour ces gosses, eh bien on est incapable de voir la vie à long terme.
Même le mois prochain, même la fin du mois, elle est dur.
Et donc il faut absolument que nos mouvements soient ensembles avec ces mouvements d’ultra-pauvres qui s’organisent aussi.
Pour pouvoir travailler ensemble et les aider à mettre fin à leur système capitaliste de merde.


NO KEY WEST (collectif anderlechtois)

Bonsoir, bonsoir, je suis un peu ému, je vais déjà vous dire un grand merci d’être là.
Je m’appelle Laura et on est plusieurs dans le quartier à lutter contre ce que vous voyez derrière nous.
Pour vous donner un peu la petite histoire :
Ce terrain qui est là, il appartient à un énorme promoteur immobilier, Immobel, Entrakt et BPI aussi.

Et le projet qui vient d’être accepté par la commune... on les adore... C’est une tour de 80 mètres de haut, donc vous imaginer derrière moi une tour de 24 étages.
Avec des prix bien entendu très élevés, on va vous vendre une vue sur ce canal.
Et en fait vous avez certainement dû passer dans le quartier avant d’arriver ici. Ce n’est pas du tout selon les besoins du quartier !
Ce quartier c’est un quartier qui est hyper dense. Donc on demande soit des logements sociaux, soit un parc.
Et la raison pour laquelle on ne peut pas avoir un parc, c’est un peu en lien avec les Soulèvements de la Terre, c’est que la terre sur laquelle vous êtes aujourd’hui, elle est hyper polluée.
C’est un endroit qui est un ancien site industriel.
Et c’est l’excuse qu’on nous donne aujourd’hui : « pour avoir assez d’argent pour pouvoir le dépolluer, il faut mettre une tour. »
Et donc c’est un très beau symbole que vous soyez ici.
C’est un très beau rappel que la terre elle appartient à tous.
Et qu’on a un devoir de la dépolluer, mais aussi de l’occuper. Et nous ce qu’on veut, c’est un super beau terrain ici.
Et on ne veut plus de promoteurs immobiliers, véreux, à Anderlecht. Merci beaucoup


Comité de soutien aux Soulèvements de la Terre

Bonjour, je je vais essayer d’être aussi enthousiasmant, mais c’est genre que ça va être difficile.
Mais bon, du coup, je vais quand même dire un petit peu :
Quelques mots simplement pour indiquer le choix de ce lieu aujourd’hui :
près deux rassemblements au marais Wiels en soutien au Soulèvements de la Terre.
La dissolution a été ordonnée.

Il nous a semblé pertinents de se retrouver ici, après deux rassemblements au marais Wiels, de se retrouver du coup entre la digue du canal et le Carrefour Cureghem, dans un endroit qui est devenu emblématique des luttes pour le droit à la ville. Face au projet Key-West, aujourd’hui arrive, une tour de logements de luxe, mais elle vient de le dire, autour d’un quartier populaire.
Un projet de spéculation aussi sur des zones portuaires et productives qui ne sont peut-être pas tant à négliger face aux limites environnementales et sociales.

Cette tour de logements de luxe, elle se réservait aussi une marina pour yacht, dont la parcelle se trouve juste de l’autre côté du carrefour et parce que le projet ne s’est pas réalisé, une zone humide a ressurgi sur la parcelle de la marina.
Suspendre la spéculation, c’est donc aussi laisser le temps au vivant, l’espace nécessaire pour pouvoir se soigner.
L’écologie urbaine concerne les vivants mais aussi et nécessairement les humains. Et un certain narratif gouvernemental, voudrait opposer la défense du vivant et le droit logement ici à Bruxelles et ailleurs.
Je pense qu’on peut réaliser ici que les terres, elles sont nécessaires à nous tous.
Et nous formulons des vœux de soulèvement commun. On aurait pu aussi appeler à rejoindre le Palais du Midi, mais je ne laisserai peut-être à d’autres le soins de le faire. J’étais beaucoup trop loin, haha.


Isabelle Stengers (Philosophe Belge)

Bonjour, mon nom c’est Isabelle Stengers, je suis plus vieille que vous.
Beaucoup plus vieille, mais ça fait tout de même 15 ans que j’écris sur ces histoires de réchauffement climatique et que finalement ce qui se passe maintenant, on pouvait le prévoir.
Parce que ce qu’on appelle nos gouvernements, moi je les appelle nos responsables.
Parce qu’ils se sentent responsables de quoi ? Pas de notre avenir, non, de notre docilité.
Eh bien nos responsables sont en fait totalement impuissants, il faut le savoir.
Ils se sont mis pieds et poids liés au service de la croissance et de la liberté d’investissement et du commerce.
Ils ont tous signé les accords de l’OMC, qui leur promettent des procès menés par les partis prenants, c’est à dire les industriels et tout ça, s’ils diminuent la rentabilité des investissements, ou que ce soit.
Donc on a dit qu’ils ont peur, oui ils ont peur et ils ont des raisons d’avoir peur parce qu’ils se sont rendus, si jamais ils le voulaient, totalement incapable de répondre de manière, ne serait-ce qu’à minimum correcte, à la situation.

Et donc maintenant je crois qu’on vit un espèce de point tournant, il y en aura d’autres certainement, mais c’est un point tournant parce qu’effectivement comme Macron l’avait dit : « Oh j’avais pas prévu la séchefesse. »
En fait il avait pas prévu qu’elle viendrait si vite, c’est à dire pendant qu’il serait encore au pouvoir.
Parce que le rêve de tous ces gens c’est de s’en aller sur la pointe des pieds quand ce sera vraiment évident qu’ils sont des criminels.
Et, soyez tranquilles, ils ont de quoi se protéger à ce moment-là.

Donc on vit un point tournant parce que maintenant c’est devenu sensible que les puissances d’agir de la Terre, qu’on a longtemps traitées comme des ressources à extraire et à massacrer, se sont réveillées.

Le réveil ça s’appelle aussi le soulèvement de ces puissances d’agir et c’est pas drôle parce qu’elles sont aveugles ces puissances d’agir.
La sécheresse tue les arbres aussi bien qu’elles met en danger les profits des agriculteurs en France et la FNSA etc.
Mais on n’a pas le choix, c’est avec elles qu’il faut s’allier, c’est a elles qu’il faut faire écho, c’est avec elles qu’il faut faire retentir,
On disait en 2005, je crois que ça venait de la zad de Notre-Dame-Des-Landes, on criait, c’était un cri nouveau, on criait : « nous ne défendons pas la nature », comme des écologistes avaient jusqu’ici prétendu le faire, « nous sommes la nature qui se défend ».

Aujourd’hui on entend partout nous sommes les « soulèvements de la terre » et ce « nous » là, c’est celui qui prend le relais de ces puissances d’agir, aussi redoutables soient-elles, parce que ce sont elles qu’on a massacré comme on nous massacre.

Et il y a cette alliance, qui est très frappante en France, qui commence et qui commence gentiment aujourd’hui en Belgique, cette alliance entre les forces du travail et les forces de résistance aux dévastations de la terre, c’est vraiment nouveau.
Et je crois que de ce point de vue là on a peut-être encore rien vu.

En tout cas, il me semble que ça a été déjà dit ici, cette violence, ce déchaînement policier, etc, implique avant tout que nos gouvernants ont peur.

Mais attention, avoir peur c’est être dangereux.
Ils sont devenus d’autant plus dangereux qu’ils ont peur. Et ils ont peur d’autant plus que ça ne va pas s’arranger toute cette histoire. C’est-à-dire que des générations nouvelles vont prendre le relais des plus vieilles. Vous êtes déjà une génération nouvelle, certaines d’entre vous ont entendu parler du désordre climatique tout petit déjà.

Mais d’autres se préparent, d’autres qui ont des enfants qui courent parmi nous aujourd’hui, vont voir ce qui se passe, et se joindront, et feront relais à leur tour. Ça ne va pas se calmer mais il faut serrer les dents.
Il faut serrer les dents parce que, me semble-t-il, on est vraiment dans une période où quand on parle de résistance, ce n’est pas une métaphore, on est vraiment sous force d’occupation.
Moi parfois je veux dire que, à la gueule des policiers, surtout en France, il faudrait chanter le chants des partisans. Parce que : « ami entends tu les vols noirs des corbeaux », et bien les corbeaux c’est pour le moment les accapareurs de l’eau, c’est l’ensemble de ceux qui sauveront leur profit, quel qu’en soit le prix, même si c’est juste, encore pour 5 ans, pour 10 ans.
En tout cas, ils font comme on l’a dit, ils font des réserves financières et ils s’en tireront, pensent-ils, toujours mieux en le faisant que en faisant ce qu’ils devraient fiare.
Donc j’ai l’impression qu’on est dans un moment difficile, parce que les forces du désordre, qu’on appelle « Les forces de l’ordre », sont vraiment déchaînées et il s’agit d’être intelligent, comme les Soulèvements de la Terre le sont, c’est-à-dire de pratiquer l’art de l’imprévu et de la clandestinité, comme le faisaient les résistants dans le temps.

Je crois qu’il ne faut pas se faire d’illusion, ils ne lâcheront rien.
Et c’est seulement si, comment dirais-je, beaucoup de gens, de plus en plus de gens comprennent ce qui est en train de se jouer.
Et si des alliances improbables se font...
Il y a des alliances qui se font. Il y a plein de scientifiques maintenant qui entrent en rebellion. L’écrivain Damasio a dit que : « la révolte d’aujourd’hui, elle est à la fois scientifique, parce que les scientifiques nous aident à comprendre ce qui se passe, éthique et spirituelle, parce qu’il s’agit de récupérer l’âme qu’on nous a volé. Non pas une âme chrétienne, non non. L’âme qui se nourrit de la Terre et avec la Terre, des forces de la Terre, l’âme qui tirent la force de ces liens avec le sol et avec les choses. »

Une révolte c’est rare, une révolte à la fois scientifique, éthique et spirituelle, eh bien vous êtes tout ça.
Même ceux qui sont un peu cynique, ceux là sentent dans leur âme la souffrance de terre et la souffrance de tous ceux qui meurent avec la Terre. Et ils sont beaucoup.

Il y a, je crois, et ç’est dessus que je vais terminer, un mot que j’ai aimé parce qu’il m’a parlé, c’est le mot « murmuration ».

La murmuration, c’est le vol de milliers, de milliers, dizaines de milliers d’étourneaux qui s’élèvent ensemble. Et je l’ai vu une fois, et à Strasbourg, et c’est comme si le monde s’arrêtait. C’est un peu comme une eclipse totale. Sauf que là c’est un immense murmure, un immense bruissement. Et j’ai l’impression que l’illégalité des soulèvements de la Terre a créé partout ce type de murmuration, comme si on s’arrêtait et on se disait : « ils ont osé, ils ont osé, et maintenant, il faut savoir répondre mais intelligemment, parce qu’Ils sont dangeureux ».


We are Nature.Brussels

Bonjour, je m’appelle Søren et je vais expliquer notre combat. Moi je fais partie de « We are Nature.brussels » et le forum des jardiniers.

Alors « We are Nature.brussels » est une ASBL qui a été créée pour attaquer en justice le gouvernement bruxellois en exigeant l’arrêt de tout projet immobilier et d’autres formes de construction sur le sol vivant, sur les espaces naturels, sur les espaces verts.
Je vais vous expliquer brièvement qui on est et de quoi il s’agit exactement.
Donc Bruxelles est relativement connu pour pas mal d’espaces naturels. Comme vous savez, ces espaces naturels sont sous beaucoup de pression de toutes sortes de projets immobiliers.
Bruxelles a perdu énormément d’espaces naturels et souvent ces espaces naturels sont défendus par des collectifs locaux. En ce moment, il y a 15 ou 20 espaces naturels un peu emblématiques à Bruxelles. Marais Wiels, Friche Josaphat, Donnerberg, Laeken, Chant des cailles, y’en a plein, qui sont chaque fois défendus par un collectif local.

Ces collectifs locaux défendent ces espaces avec les moyens du bord. Donc c’est en sensibilisant, c’est en protestant, c’est en étant sur place quand les pelleteuses arrivent, c’est en parlant, en mettant de la pression sur les acteurs politiques.
Mais le combat est très très dur. Alors ces collectifs se retrouvent dans un espace qui s’appelle le Forum des jardiniers. Tous ces espaces locaux se trouvent dans le Forum des Jardiniers pour travailler ensemble, pour voir comment on peut se renforcer mutuellement, comment on peut apprendre les uns des autres, et aussi pour voir comment on peut mener ce combat au niveau régional.
Parce que tous ces projets ont souvent une dimension régionale. Alors à un moment donné, on s’est dit, au niveau du Forum, il va falloir qu’on aille plus loin que chaque fois se défendre et défendre ces espaces. Il va falloir qu’on passe, d’une certaine manière, à l’attaque.
Donc on a commencé l’année passée à demander un moratoire, sur toute construction sur sol vivant. Ça a beaucoup circulé, ça a été signé par 67 collectifs ou un truc comme ça. Mais évidemment au niveau politique, il n’y a pas eu un impact énorme. On a eu pas mal de réunions avec des acteurs politiques, mais les constructions continuent.
Je dirais même que ça va de plus en plus vite, il y a un véritable avalanche de permis de constructions sur tous ces endroits.
Et donc on s’est dit : « c’est pas assez, on va faire une chose, on va donc lancer un procès juridique contre l’État. »

En utilisant les moyens de la justice, en exigeant la fin de toute construction sur sol vivant. Et donc le Forum des jardiniers a créé une ASBL qui s’appelle « We are Nature.Brussels », parce qu’on avait besoin de ce type d’outil. Donc « We are Nature.Brussels » est un outil qui sert à mener ce combat juridique.

Et en mars, de cette année-ci We are Nature.Brussels a été créé par quelques personnes, mais pour le forum des jardiniers, et en travaillant tout le temps avec le forum des jardinierL
le 16 juin, We are Nature.Brussels a lancé ce qu’on appelle « la mise en demeure du gouvernement Bruxellois ».

Donc on a dit : « Nous, on demande ce moratoire sur construction sur sol vivant. Et si vous n’avez pas réagi favorablement à notre demande, alors on va passer à l’étape suivante, qui est donc un procès juridique, qui va commencer le 15 septembre. »

Donc c’est totalement dans le style qu’au Pays-bas, en Flandres ou avec « l’affaire du siècle » en France, c’est la même chose sauf qu’il ya un détail interessant, qui est différent ici, c’est que nous, on travaille sur les obligations du gouvernement Bruxellois de préserver les endroits de captation de CO2. Et c’est comme ça qu’on a pu lancer un travail juridique en défense des espaces naturels à Bruxelles.

Ce qui est vraiment crucial, c’est que ceci ne peut pas être juste un procès juridique. Parce que les intérêts économiques sont gigantesques, il s’agit de 15, 20, 25 ou plus de gros projets immobiliers. Et donc il y a d’énormes intérêts économiques, d’où l’importance de faire énormément de bruit, de faire connaître ce truc.
Et donc on doit être nombreux à porter ça. Si c’est « juste » le procès juridique, ce ne sera pas facile, je pense, de gagner ça.
Ce qui est important de savoir aussi, c’est unique en Europe. Jamais une ville région n’a été attaquée pour la protection des espaces verts.
Donc c’est la première fois.

Et donc de quoi est-ce qu’on a besoin ?
On a besoin de plusieurs trucs :
On a besoin d’avoir de requérants avec nous.
On a besoin de plein de requérants. Donc il y a des mandats à signer.
Ça implique qu’il n’y a aucune responsabilité, aucun risque pour les gens qui signent ça, ni juridique, ni financier, ni rien du tout.

S’il y a 20 000 mandats signés, ça va vraiment mettre de la pression sur les juges qui vont travailler là-dessus.

Un autre truc, c’est la pétition
. On a une pétition qui circule.
Si on a une pétition qui va être signée 75 000 fois, évidemment, ça crée de la pression à nouveau.

Et dernier truc, et je dois le dire, même si c’est pas très marrant, mais ça implique des frais avec l’avocat. Nous, on a 0 euros.
Et donc tout va dépendre de l’argent qu’on arrive à récoter à travers plein de types d’actions, etc.
Donc sur le site, We are Nature.Brussels, il y a moyen de devenir requérant, il y a moyen de signer une pétition, et il y a moyen aussi de faire en don.

Alors ce qui est aussi crucial, c’est en parler ! Il y a une page Facebook, il y a un clip super qui a été faite par Felicien Bogaert. Avec plein de Bruxellois.es connues.
Donc allez sur cette page Facebook, ou sur YouTube, faire circuler ce clip, en parler autour de vous. Et voilà, donc c’est ça, ce que nous on fait, et c’est à ça que ressemble notre action.
Alors ici on a, évidemment, on a les mandats. Donc ceux qui n’ont pas peur, venaient vraiment signer des mandats.

  • Mais on peut avoir peur et signer aussi hein !

Il faut être Bruxellois.es, mais on peut être mineur.e.
Les enfants peuvent signer. Et la pétition, tout le monde peut signer.


Stop Alibaba (Liège)

Alors je suis ici pour vous lire un communiqué qui nous a été transmis par le collectif Stop Alibaba qui lutte contre l’extension de l’aéroports de Liège, à côté de Liège.
Donc fin des années 80, face au déclin de la sidérurgie Wallone, les décideurs politiques misent sur le secteur aérien pour tenter de redonner un nouvel envol à la Wallonie.
L’aéroport de Charleroi deviendra le paradis du low-cost, tandis que celui de Liège se spécialisera dans les transports de marchandises.
C’est ainsi que l’ancien aérodrome de Biercée, situé sur les hauteurs de Liège, fut transformé, notamment sous l’impulsion du PS liègeois, comme un outil de reconversion de la Wallonie.
Comme résultat de nombreuses expropriations et destructions de milieux de vie au nom de la prospérité économique et ce dans une zone où se situent les terres les plus fertiles de Belgique.
Déjà à l’époque, de nombreux habitants et habitantes s’indignaient contre le devenir qu’on leur imposait.

Le conflit prendra une tournure judiciaire et aboutira près de 20 ans plus tard à l’indemmnisation des riverains et riveraines.

Fin 2018, la Belgique devient le premier état européen à signer un mémorandum d’entente avec la multinationale chinoise Alibaba.
En bref, notre gouvernement s’engage à créer un climat favorable pour l’E-commerce sur son territoire.
Dans un même mouvement, l’aéroport de Liège Biercée, subventionné à 75% par les pouvoirs publics, signe un contrat avec la Cainiao, c’est-à-dire la filiale logistique du groupe Alibaba.
Cette dernière prévoit de construire quatre aéroports sur les terres autour de l’aéroport.
Aujourd’hui, on en est à un entrepôt en activité tandis qu’il y en a trois autres dont les demandes sont en train d’être examinés.
L’arrivée d’Alibaba a mis un coup de projecteur sur ce qui se passait à Liège aéroport, mais ne constitue que la partie émergée de l’icerberg.

D’autres entreprises, telles que l’entreprise belge, WEERTS, spécialisées dans le sport automobile, viennent ou sont en passe d’obtenir des permis d’installation.
Les collectifs en lutte ont ainsi peu à peu découvert les ambitions mortifères de l’aéroport et de ceux qui l’administrent,
c’est-à-dire devenir l’un des plus gros aéroports de FRET en Europe.
Ces ambitions, soutenues quasi religieusement par le gouvernement Wallon, qui a renouvelé en janvier dernier le permis d’exploitation de l’aéroport pour une période de 20 ans, lui assurant ainsi la possibilité de continuer sans vergoigne la destruction du vivant.
Au nom de l’excuses du saint emploi, nos dirigeants et nos responsables favorisent la poursuite de l’accaparement des terres, de leur artificialisation, ainsi que la détérioration de l’air que nous respirons.
Si le bruit est une nuisance incontestable, les habitants et habitantes aux alentours de l’aéroports s’inquiètent tout autant et davantage des dépôts noirs qu’ils observent sur les légumes, leurs terrasses, leurs fenêtres, et aussi des odeurs désagréables, nauséabondes, de kérozène, qui flottent dans leur jardin.

Il est peut-être également utile de rappeler que les premiers à évoluer dans cet environnement toxique sont les travailleurs et les travailleuses.
Quant aux agricultrices et agriculteurs des alentours, ceux et celles-ci se voient expropriés au nom d’un ironique intérêt public.
Et le prix de rachat de leur terre est bien souvent non négociable et très en dessous des prix du marché.
L’artificialisation des terres contribue, entre autres, à l’émergence de catastrophes, en témoigne les inondations ayant frappé récemment la province de Liège il y a deux ans.

Alors, à qui profite la production de cet environnement inerte et toxique ?

Le 17 avril dernier, le réseau d’actions paysanes a organisé la journée des luttes paysanes autour de l’aéroport. A cette occasion, un plaidoyer fut rédigé et en voici quelques extraits que nous avons choisis.

"Chaque hectare cultivable disparaît en Belgique, augmente encore la pression que nous exerçons sur les terres, sur la sécurité alimentaire, sur l’environnement et les droits humains, dans le sud global.
Contrairement à une idée reçue, l’Europe ne nourrit pas le monde.
Dans le sud global, pour répondre à la demande européenne, l’orientation des cultures vers l’exportation entraîne : une hausse des prix des denrées, la perte de l’accès à la terre, des accaparements par des entreprises étrangères, la perte et l’oubli des aliments traditionnels, ainsi que la chute de la biodiversité et les difficultés accrues d’approvisionnement en eau.

Entre 2005 et 2017, plus de 3 millions de hectares de forêts ont été détruits pour répondre à la demande agricole européenne.
Cette déforestation a libéré 1800 tonnes de CO2, soit 40% des émissions annuelles de l’Union européenne. Selon Global Witness, une ONG, 321 personnes ont été tuées dans le monde parce qu’elles défendaient leurs droits face aux entreprises de la l’agrobusiness et de la déforestation.

En Wallonie, la surface bétonnée de terre fertile et de zone naturelle a augmenté d’environ 40% au cours des 30 dernières années.

La Belgique est le troisième pays européen le plus artificialisé.

Avec l’ambition de devenir un centre logistique incontournable en Europe, l’aéroport de Liège participe grandement à l’artificiation de ces terres Wallones.
Pour justifier leur soutien au projet, nos responsables politiques s’accrochent à la défense de l’emploi.

L’utilisation de l’argument de l’emploi masque mal l’absence d’une vision adaptée aux enjeux sociaux environnementaux actuels.
Or, ce dont nous avons besoin, c’est de créer des emplois ancrés dans les territoires à forte intensité de main-d’œuvre, porteurs de sens et non délocalisables.
Le secteur agricole, par exemple, dispose d’un potentiel d’emploi important.
L’agriculture familiale, nourricière, paysanne et porteur de solutions pour l’environnement, notre souveraineté alimentaire et notre santé.
"

Ces différents extraits publiés par le RESAP, de même que l’invitation des soulèvements de la terre, nous invitent à penser des futurs ancrés dans les territoires, permettant de sortir d’une vision étriquée des multiples problèmes qui affectent aujourd’hui les vivants et les non-vivants. Aujourd’hui, à Liège et ailleurs, nous nous soulèverons contre les grands projets inutiles et mortifères tels que l’aéroport de Liège.

Il ne s’agit pas seulement de s’attaquer aux émissions de CO2, et surtout pas à coups de greenwashing, de panoplies de technologies associées, mais bien de s’extraire d’une économie capitaliste extractive, intraséquement coloniale, patriarcale et écocidaire, partout dans le monde de nombreuses alternatives au capitalisme fleurissent.

La terre a décidé de se soulever et ne nous dissous pas à un soulèvement.

Si le projet d’aéroport de Liège s’accélère, notre lutte s’intensifiera de la même manière.

Merci.


Fabriek Paysanne

On va faire court.

Nous on est là parce que, on passe du temps, en face d’ici, dans un atelier ici, à 1 km même pas, le long du canal, et on soude, on coupe du métal, on essaie de construire des outils paysans.
En fait, on fait partie de Fabriek paysanne, on est un petit collectif, et en fait, on rencontre du coup pas mal de paysans et paysannes qui essaient de se lancer pour créer ce rêve.
Donc on met un peu tout ça, pour essayer de le voir et l’imaginer, et de travailler la terre, de vivre avec des brebis, de vivre dans l’endroit où ils peuvent produire des choses qui nous nourrissent.
Mais c’est très compliqué, il y en a qui, après deux, trois ans, partent en burn out, il y en a qui vont jusqu’au suicide même, pensées pour ces gens là aussi.
Parce qu’ils sont face à un système qui les empêche de juste vivre de leur travail. C’est impossible.

Ils travaillent 60 heures et ils s’en sortent pas, et du coup nous, très humblement, on essaye de les aider dans leur souveraineté technologique, donc c’est l’idée que les technologies qui sont aujourd’hui accessibles dans l’agriculture sont toutes créées par des grosses entreprises d’agrobusiness, et qui leur empêchent d’être libres, de décider c’est quoi qu’elles font sur la terre, sur leur champs.
Et en fait ces machines demandent de la maintenance high-tech, de haut niveau, et donc ils doivent payer des gens, ils doivent s’endetter, et donc en fait on travaille avec tous les agriculteurs, agricultrices qui aimeraient pouvoir être autonomes sur le champ.
Et nous du coup on est six, on n’est pas grand monde, mais on essaye comme ça de créer des outils, et on va avec elle et eux lancer une petite foire, fin juillet.

Oui du coup j’en ai déjà parlé dans une assemblée générale, il y a la petite foire de Seneffe qui est contre la foire de Libramont, donc la foire de Libramont, pour les gens qui ne savent pas, c’est la foire agricole européenne la plus grande en extérieur, qui prône l’agriculture industrielle, donc des très gros tracteurs, des drones, etc.
Toutes les nouvelles technologies sont bien présentes, et donc Bayer qui vend pas mal de choses par là-bas.
Et donc contre, il y a la petite foire qui est organisée déjà depuis dix ans par le MAP, mouvement d’action paysanne, qui sont des paysans et paysanes qui ont créé un syndicat de lutte, et donc cette année la thématique c’est la souveraineté technologique, donc on s’est lié avec Fabriek Paysanne dedans, et ça fait deux ans qu’elle n’est plus organisée, manque d’énergie, mais là du coup on est arrivés avec plein de main d’oeuvre.
Et donc c’est le 29 et 30, si vous avez l’occasion de venir, rencontrer tous ces paysans et paysanes qui sont dans une dynamique plus durable, anti-capitaliste de manière générale, dans une lutte de tous les jours, et que au-delà de leur travail il faut encore plus de la lutte et du syndicalisme, etc. derrière.
Donc c’est le moment, on va dire, de l’année où Ilel se retrouve.

C’est le 29 et 30 juillet à Seneffe, donc c’est vers Libramont, c’est quasiment le plus loin qu’on peut aller en Belgique, au sud-est. Je vous y attends.

Maintenant on a le micro, j’ai entendu parler tantot qu’il fallait créer des liens entre les forces travailleuses et les forces écologistes, mais il y a un exemple très concret qui a lieu dans quelques semaines, c’est Code-Rouge.
Donc je vous appelle vraiment toutes et tous à être présent.
Et si vous n’avez pas le temps d’aller 4-5 jours sur place, bloquer ENGIE, la plus grosse entreprise polluante en Belgique, il y a aussi des actions qui ont lieu ici à Bruxelles, en combinaison des forces syndicales et des forces écologistes.

Ce seront des actions qui vont se renforcer les unes des autres, donc effectivement je crois aussi en cette lutte, travailleurs, travailleuses et paysans-paysannes.
On va y arriver ensemble !


les DoMineurs (face à l’extractivisme minier en Wallonie)

Bonjour à toutes et à tous, on va retourner en province de Liège un petit moment, encore un peu plus à l’est, c’est-à-dire près de la frontière allemande, où il y a un potentiel minier très intéressant, des anciennes mines de zinc et de plomb.

Je parle au nom d’un petit collectif qui s’est créé il y a moins d’un an, qui s’appelle les DoMineurs, et on est très actifs, même très hyperactifs, pour faire prendre conscience à un maximum de personnes dans la société civile, dans le monde associatif et militant, de la réalité de la relance minière à l’échelle belge, mais aussi européenne, ça s’inscrit dans un projet de relance européen.
Il faut savoir que c’est dans les tuyaux de la commission depuis 2008, on commence à en entendre parler seulement maintenant depuis fin 2022.
Nous on a eu la chance de faire fuiter le brouillon du code minier Wallon en 2018, hors des cabinets Borsus et Di Antonio, ce qui fait qu’on était parmi les premiers.
On était trois, conscients de ce qui se dessinait comme plan de réindustrialisation.


C’est du gros dossier, c’est très complexe, c’est très concret aussi, et c’est très méconnu, et ça va très vite.

Toutes les luttes dont on a parlé aujourd’hui seront importantes, là je vais juste, c’est mon espoir, amener à votre conscience l’importance de se pencher à minima sous cette thématique.

La réalité c’est quoi ?
Donc l’Europe a un projet de développement basé sur la double transition, il s’appelle ça la transition verte et numérique, on a tout compris de quoi il s’agissait.
et s’appuie là-dessus évidemment une gourmandise en matière première, en métaux, gigantesque !
Donc on parle du lithium, il va falloir 40 fois plus de lithium à l’horizon 2050, 10 fois plus de cuivre... enfin c’est des trucs délirants.
Et il n’y a pas de remise en question systémique du modèle, évidemment.
La stratégie adoptée c’est, on va faire des trous partout, partout là où c’est possible.
Donc ça se passe à travers toute l’Europe, donc c’est Espagne, Portugal, tout partout.

Et les miniers ont besoin d’un nouveau code minier pour enclencher des phases d’abord d’exploration, puis d’exploitation.
Donc quand je parle de mines, il ne faut pas imaginer qu’il y aura des mines demain en Wallonie. Généralement les phases d’exploration, elles prennent 5 et 10 ans, mais ouvrir la phase d’exploration c’est ouvrir l’exploitation evidemment.
Donc on sonde le sol pour savoir où c’est intéressant.
On sait déjà que l’est de la Belgique se raprisait, parce que c’est des mines qui ont été fermées il y a près de 80 ans parce qu’il y avait des eaux, enfin bref c’était inondé, c’était pas rentable au niveau des techniques de pompage, maintenant ça le devient.

Le potentiel est véritable et je ne vous cache pas, vous savez, vous imaginez un peu des conséquences d’une mine au sujet de la biodiversité, sur les espaces, sur l’utilisation des terres.
On parle de centaines d’hectares de concessions minières parce que partout il y aura du potentiel, ce sera utilisé.
Et évidemment les eaux...aucun contrôle sur les eaux de souterraine et de surface, c’est impossible.

Quelque soit l’ingénieur qui gère les mines, il n’y a aucun contrôle possible.

Tout ça s’inscrit dans un discours d’autonomie de l’Europe, s’autonomiser vis à vis de la Chine, de la Russie, etc.
Et même sous arguments verts. Il faut bien comprendre que le code minier en ce moment, il est entre les main du cabinet Téllier et du cabinet Henry, qui sont deux « écologistes ». Avec l’argument dire : « sans nous ce serait pire, donc on va essayer de faire le code minier le meilleur possible. »

Et là où on a un problème, c’est qu’une fois que le code minier sera finalisé, s’il passe la troisième lecture, s’il est voté au Parlement, etc,
le texte sera applicable légalement. Et la société civile aura beau penser tout ce qu’elle veut des mines, oui ou non, peu importe, les miniers commenceront déjà leur phase d’exploration, en prévision de l’exploitation.
Donc nous là où on est actifs, on a la chance d’être un peu...
Allez, comment dire...
On agit en anticipation plutôt qu’en réaction, pour une fois, c’est-à-dire que on s’est invité, et on continue de s’inviter dans le processus rédactionnel.
Donc on a déjà rencontré le cabinet Téllier une première fois, on leur a remis un dossier avec toutes nos critiques du code, qu’on espère les forcera à devoir prendre en compte d’ici la fin de la législature, même si eux ont une volonté de finaliser le code et de le présenter en troisième lecture pour votation au Parlement, avant les élections prochaines.

La situation étant que si les écologistes font un bad score aux prochaines élections, le code minier pourrait être en de les mains du MR, du CDH, ou je ne sais pas qui d’autre, et là, ça ferait encore plus la merde, c’est vrai.
Maintenant, est ce qu’on doit se satisfaire d’une écologie du moindre mal ?
On n’est pas sûr.
Maintenant, nous... c’est pas nous qui allons faire la masse, on est vraiment un petit collectif, on est 11 personnes, ce n’est pas grand-chose.
Mais ce qu’on essaie d’insuffler dans un maximum de sphères, depuis 10 mois maintenant, c’est un intérêt pour la thématique.
On diffuse un fonds de l’info pour tout qui voudrait se réapproprier cette thématique-là.
Avec nous ou independamment de nous, peu importe en fait.

L’idée, c’est qu’au moment où les cabinets annonceront la finalisation du texte et le passage en troisième lecture pour votation au Parlement et donc de votations publiques ( la chance qu’on a eu, c’est qu’on a forcé les portes pour que la rédaction qui est tenue secrète jusqu’en troisième lecture ne le soit pas, donc on est toujours en deuxième lecture et pour l’instant, ça fouite ) ; et donc, on est dans un temps de quelques mois où un max de gens de la société civile, qui se soit, peut se réapproprier la thématique pour que lorsque le débat arrivera au Parlement, il y ait des espèces de vigiles.
Pour que finalement, les parlementaires ne soient pas laissés seules face à la décision.
Évidemment, il y aura l’argument de l’emploi qui va arriver, plein plein de choses, la pression de l’Europe...
Et donc, je vais m’arrêter là-dessus.
Vous pouvez consulter la page Facebook.
C’est super confortable de vous parler en face parce que j’avais prévu à la base de venir vous trouver un par un, donner des petits papier...
Donc là, je vous parle à tous, c’est très chouette !
Et là les trucs qui se passent... on a fait des projections, on appelle ça des causeries minières aussi.
On fait des projections du film « Cobalt » de Quentin Noirfalisse avec débat à la suite.

On a reussi, et c’est assez fabuleux, on va inviter Aurore STEPHANT, de l’association Systext.
On va l’avoir à Namur le 1er septembre.
Donc pour qui ne connaît pas, c’est un peu la superstar sur les questions minières depuis deux ans, à peu près.
C’est une ingénieure géologue française. Et on va l’avoir pour deux conférences, d’une heure et demi chacune, au salon Valériane de Namur le 1er septembre.
Et en octobre, on va participer à une délégation belge pour aller au « thematic social forum on mining and extractivism », qui a lieu en Indonesie.
Donc on va avoir une délégation belge qui va rencontrer tous les mouvements anti-extractivistes.
On s’est déjà rencontrés à Bruxelles une première fois au Parlement. Et là, on va essayer de réseauter à l’international.
L’idée étant évidemment de ne pas avoir une posture NIMBY (Not In My Backyard, posture qui combat un projet nuisible uniquement parce qu’il a lieu dans son « jardin »), en tant qu’occidental qui a des mines, parce que l’argument beaucoup avancé, c’est qu’on va ouvrir des mines chez nous, comme ça, il y aura moins de pression sur les pays du Sud.
Et ça, c’est une assurance totalement fausse, parce que ça va être juste plus de mines partout, parce qu’il n’y a pas de questionnement du modèle.

Je vous refais pas le truc, vous comprenez bien que le capitalisme n’est jamais remis en question.

Mais on essaie de peser dans la balance, et de la lutte « in et out ».
On n’est pas encore sur une ZAD, pas encore actuelle, mais on sait que ça viendra sans doute a un moment.
Et en lutte « In », on joue la carte de la négociation et de la reconnection avec le politique pour essayer de pénétrer dans les rédactions du texte.
Et on rencontre le cabinet Téllier normalement d’ici fin de l’été, une deuxième fois.

Il y a plein de choses qui se passent et voilà...
La matérialité de nos modes de vie, la dépendance avec l’extractivisme miniers est vraiment très méconnu. Et on gagnerait tous à s’y pencher beaucoup plus.
Mais c’est complexe, ça prend du temps, c’est dense, on le sait...
Mais voilà, on sait aussi que ce n’est pas nous qui allons faire la masse, donc là, c’est un appel un peu à la volet.

Merci de votre écoute.

Note : Pour une démocratisation immédiate de la question minière en Belgique


Acteurs et Actrices des Temps Présents

Bonsoir à toutes et à tous.
Je prend la parole pour un collectif qui a un petit 10 ans d’histoire, qui était un front et est devenu un groupuscule.
On assume d’être un groupuscule, donc c’est les acteurs et les actrices des temps présent.
Qui aujourd’hui s’organisent notamment autour d’un lieu qui s’appelle le DK, et qu’on veut être un lieu pensé comme un endroit pour créer des complémentarités de lutte et pas forcément des convergences parce qu’on doit pas tous être d’accord.
On doit assumer des divergences tactiques, stratégiques.
Et le lien que ce collectif a par rapport à ce moment-ci, c’est qu’il y a dix ans c’était un front qui s’est créé entre des syndicalistes et des paysans.
Donc c’était la rencontre de la terre et du fer, des métallos notamment, face aux mesures d’austérité de la crise de 2008 et qui dans la foulée a très vite essayé de connecter les luttes entre elles notamment en essayant de créer des marches, de traverser le pays, de marcher sur le territoire à la rencontre de ceux et celles qui subissaient les mesures d’austérité de l’époque et notamment les petits centres culturels, du théatre action, les petites fermes et les usines qui fermaient.

Et donc ce front est devenu, je dit ça en rigolant un groupluscule.
C’est 20-30 personnes qui s’organisent notamment autour du DK, qui essaient de créer des ponts entre les luttes.
Et ce collectif autour de ces questions et de ces marches a rencontré la question du territoire, des luttes de territoire, a écrit, grâce à plein d’autres inspirations, un manifeste politique qui n’est pas du tout un truc qu’on veut qui soit rejoint par d’autres, mais qui est juste une contribution aux réflexions sur ce qui nous empêche de vivre dans nos environnements directs. Ce qui en fait nous accapare la possibilité d’être libre simplement.

Ce manifeste s’appelle « faire pays dans le pays ».
L’idée de faire pays dans le pays c’est pas uniquement de s’affranchir des frontières administratives de l’État tel qu’il est, c’est vraiment de repenser nos solidarités, nos actions anticapitalistes contre le capital à partir de nos territoires de vie, à partir de nos quartiers, à partir de là où on pense qu’on a un ancrage.
Le truc c’est qu’aujourd’hui on est nombreuses à être désancré.es, si ce n’est peut-être dans certains quartiers notamment dans les villes, dans les quartiers populaires et dans les campagnes.

C’est juste une invitation à boucler un peu ce rassemblement-ci, et sur le fait qu’on était ici.
C’est que l’idée de pas uniquement se battre pour le commun, les communs, mais c’est de se rendre compte qu’il y a un truc qui nous relie.
C’est aussi une espèce de lutte, contre qui nous met dans des carcans administratifs et notamment les frontières tel quelles sont pensées, aussi bien dans les villes, dans les communes que dans les milieux ruraux.
L’invitation ça serait aussi, en tout cas nous on a dans notre ADN, des liens historiques avec certaines centrales syndicales, certains militants, des travailleurs, des travailleuses, et on pense qu’en Belgique en tout cas tactiquement on pourra aussi créer du rapport de force à travers ces liens-là.
Mais pas n’importe lesquel, pas n’importe comment.
On a essayé de soutenir à notre échelle la ZAD de Arlon et celle de la Charteuse, pour ne citer que ces deux luttes de territoire-là.
Et on pense que c’est aussi en partant des territoires et notamment dans les villes, qu’on pourra créer ses solidarités.

Juste ce soir c’est une tentative, forcément maladroite, parce qu’en une semaine on ne peut pas prétendre avoir fait un rassemblement dans un lieu qui est emblématique, de par le symbole qu’il porte contre les contre les violences policières et la gentrification, mais malgré tout c’est plutôt une invitation à penser que si on veut se libérer de ces carcans-là, on doit aussi se rencontrer, trouver des points d’appui collectif pour lutter ensemble et quitte à se prendre la tête, allons y pour se prendre la tête et en tout cas trouver parfois des convergence stratégiques quand c’est nécessaire.

Soulèvement des terre, à bas le capital et l’état policier !


Classe Contre Classe & le Front d’Action Révolutionnaire

Bonjour à toutes et à tous.
En tant qu’organisation « classe contre classe » et le « front d’action révolutionnaire »,
ces deux organisations sont actives sur le champ écologique pour deux raisons :

La première raison est que les questions écologiques sont des questions de prédation et d’exploitation.
Il n’y a pas plus de possibilité d’émancipation sous la menace écologique de sous n’importe quelle autre relation de domination qui structure les sociétés capitalistes.

La seconde raison est que nous ne pensons pas que le capitalisme rendra gentiment les clés de sa domination après que nous ayons demandé poliment.

La répression qui s’abat sur les Soulèvements de la Terre et sur les militantes et militants qui participent à ces actions a donc une certaine logique, la logique d’un régime corrompu jusqu’à la moelle. Car c’est bien de la corruption et de cette exploitation généralisée dont il s’agit.
De son côté, ce régime décrète que la prédation sur les ressources naturelles est légale après avoir décrété que spolier des richesses et exploité jusqu’à en crever était légal.

Il est facile pour que le pire des voyous de rester dans la légalité quand ce sont les amis de ce même voyou qui créent les lois.
D’un autres côtés, ce régime décrète que tout ce qui s’oppose à lui est illégal, que s’opposer à sa corruption, c’est être terroriste.
N’est ce pas Lafarge qui collabore avec Daesh ?
En ce sens, les mouvements écologistes des pays riches du Nord doivent rejoindre ceux des pays soumis à l’impérialisme pour qui les lutte écologique qui ont toujours été des luttes pour la survie et qui ont toujours été réprimées violemment.
La mobilisation autour des Soulèvements de la Terre est d’une extrême importance, autant symboliquement que pratiquement.
Symboliquement, cette mobilisation permet de revendiquer publiquement que ce qui est légal peut-être corrompu et ce qui est réprimé, diabolisé, criminalisé, peut-être légitime.
Derrière les enjeux écologiques concrets, il y a une bataille des idées.
Une bataille dont le régime sait qu’il ne peut la gagner dans la joie et la bonne humeur.
Réjouissons en nous.
Pratiquement, cette mobilisation permet de se compter, de faire front, chacune et chacun, avec ses méthodes, en faisant de notre diversité, non pas une raison pour nous opposer entre nous, et bien une manière de nous enrichir et d’augmenter notre force.

De Bruxelles, en St-Soline, en passant par le Val de Susa, nous vaincrons, vive la solidarité internationale !


FREE54 (pour la protection d’espaces publiques à St Catherine)

Bonjour, juste pour vous informer qu’un appel a été lancé pour l’occupation ce vendredi de la Place St-Catherine par la génération qui a grandi à Sainte-Catherine, vu que cet espace nous a été volé par le capital, par le Nouveau Bruxelles, par les grandes entreprises.
Ils nous ont jarté de là par des contrôles policiers, par l’expansion des terrasses.
Et vous connaissez bien l’histoire c’est ce qui se passe partout à Bruxelles. De plus en plus on perd nos espaces communs.
La jeunesse n’a plus aucun endroit où se poser, n’a plus aucun endroit où il ne faut pas payer.
Donc soyez les bienvenues vendredi à la Place en Catherine. Merci beaucoup.


Conclusion

Je voulais vous remercier d’être venu aussi nombreux et nombreux aujourd’hui, c’est quand même cool pour un truc qu’on a monté en très peu de temps parce que toutes les dates sont appelées en urgence en ce moment.
Là je suis en train de distribuer des tracts qu’il y a à la table de presse, il y a deux :
il y a l’appel international qui émane des Soulèvements de la Terre et communiquer sur la dissolution qui a été écrite par l’intercomité lors du weekend contre la ligne de chantier Lyon-Turin, qu’on a un peu retravaillé pour l’adapter aux situations belges, ça c’est disponible à la table de presse

Pour demander à être inscrit sur la mailing-list du comité de Soutien au SDLT Bruxelles :
C’est pour un peu rappeler quelques mini-dates en été :
il y a les rencontres des luttes locales et globales au Larzac du 5 août 9 août.

Il faut s’inscrire sur le site internet et regarder ça.

Et puis entre temps je vous invite à vous tenir au courant du coup via le channel Telegram « les amis des soulèvements de la terre » qui relatent un peu les news juridiques qui se passent en ce moment pour vraiment comprendre ce que c’est la dissolution et ce que les camarades en cours ceux qui ont été de perquisitionnés, arrêtés, ceux qui ont encore été convoqués ce matin.

Voilà, je vous invite à vous tenir au courant et puis à venir causer informellement autour de toutes ces petites choses là et à écouter de la musique avec nos amis qui sont venus faire de la musique et je vous remercie encore au revoir !

Notes

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