Ailleurs

Extrême-droite / Antifascisme

Appel à boycotter le film « Riposte féministe » : Communiqué de la collective « Lesbiennes contre le patriarcat »

La collective « Lesbiennes contre le patriarcat » appelle au boycott du film « Riposte féministe » réalisé par Marie Perennès et Simon Depardon. Ce film utilise notre image sans notre consentement et récupère nos luttes, tandis que les réalisateurices et la société de production ne nous ont manifesté que mépris. Récemment, nous avons appris que certaines membres de notre collective apparaissaient dans le film « Riposte Féministe », diffusé en avant-première lors du festival de Cannes. Ce film documentaire, qui se concentre sur les expériences de colleureuses dans dix villes de France, s’ouvre sur une scène lyonnaise, filmée lors du rassemblement lesbien que nous avons organisé en 2021. Lors de cet événement, nous avons été attaqué-es par des membres du groupement fasciste Génération Identitaire armés de barres de fer. Des scènes du film montrent un discours prononcé lors de la marche, des chants militants, un moment de joie et de danse partagée par des personnes heureuses d’être dans un rare entre-soi lesbien, puis on y entend une explosion avant de voir un mouvement de panique se produire. Finalement, la foule se reconstitue et on entend le slogan « siamo tutti antifascisti » tandis que le titre du film apparaît. La collective « Lesbiennes contre le patriarcat » est remerciée dans le générique du film. Nous avons contacté les réalisateurices et la société de production du film pour leur exprimer notre étonnement d’apparaître dans leur documentaire sans en avoir été informé-es et pour leur demander l’accès aux images nous représentant. Notre demande n’a jamais été satisfaite : on nous a simplement proposé d’assister à des avant-premières (sans nous offrir de places pour y assister) et on nous a expliqué à plusieurs reprises que le film était un « soutien inconditionnel » aux mouvements féministes. Nous avons alors décidé de nous rendre à l’avant-première lyonnaise du film au cinéma Le Comoedia, le 29 septembre. Lors du débat qui a suivi la projection, nous avons été plusieurs personnes dans le public à interpeller les réalisateurices sur la question du consentement des personnes filmées. Les réalisateurices ont insisté sur le soin porté à ce consentement, ce à quoi plusieurs personnes, faisant partie ou non de la collective, ont répondu qu’elles apparaissaient pourtant dans le film sans en avoir été informées. Il nous a notamment été répondu que la caméra était très grosse et que nous aurions dû nous rendre compte que nous étions filmé-es. Nous avons alors envoyé un courrier recommandé pour demander le retrait des images lors desquelles nous apparaissons en gros plan du film (ainsi que du livre Riposte Féministe qui contient également des photos du rassemblement et de personnes qui y étaient présentes). Nous avons reçu une réponse selon laquelle le film défendait des valeurs féministes importantes, qu’il était autorisé selon la loi de filmer des événements publics comme une manifestation, et enfin qu’il n’existait aucune preuve que...

Ailleurs Ailleurs |
Contrôle social / Répression

France : Le refus de communiquer le code de déverrouillage d’un téléphone portable peut constituer un délit

Un homme interpellé en possession de cannabis a refusé, pendant sa garde à vue, de donner les mots de passe de ses deux téléphones portables. Il est renvoyé en correctionnelle pour cette affaire, mais aussi pour avoir refusé de remettre la « convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie » susceptible d’avoir été utilisée pour commettre l’infraction, un délit passible de trois ans d’emprisonnement. Le tribunal correctionnel de Lille, puis la cour d’appel de Douai l’avaient relaxé de cette dernière infraction, considérant que le code n’était pas une « convention de déchiffrement », car il ne servait pas à décrypter des données mais uniquement à débloquer un écran d’accueil. Saisie une première fois, la chambre criminelle de la Cour de cassation censure en 2020 la décision de la cour d’appel, estimant qu’elle a eu un raisonnement « général et erroné ». L’affaire est renvoyée à la cour d’appel de Douai qui refuse, en 2021, de suivre cette jurisprudence et confirme la décision de relaxe. Après un pourvoi du parquet général, c’est en assemblée plénière que la Cour de cassation a réexaminé cette question le 14 octobre. La haute juridiction a a statué, lundi 7 novembre que, dès lors qu’un téléphone portable était équipé d’un « moyen de cryptologie », le code de déverrouillage de son écran d’accueil pouvait constituer une « clé de déchiffrement » si « l’activation de ce code a[vait] pour effet de mettre au clair les données cryptées que l’appareil contient ou auxquelles il donne accès ». Son détenteur est donc tenu de donner aux enquêteurs le code de déverrouillage. En cas de refus, le suspect commet l’infraction de « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement ».

Ailleurs Ailleurs |
Contrôle social / Répression

Iran : Nouveau massacre de manifestants au Baloutchistan

Ce week-end, au moins 16 autres personnes ont été tuées par des coups de feu tirés par les forces de sécurité iraniennes au Sistan et dans la province du Balouchistan. Les forces de sécurité avaient ouvert le feu le 4 novembre contre un rassemblement dans la ville de Jash, au Sistan-et-Balouchistan, théâtre d’un nouveau « vendredi noir » après la mort de près de 100 manifestants le 30 septembre dans la ville de Zahédan. Ce 8 novembre, les travailleurs de la sidérurgie d’Ispahan se sont mis en grève, tandis que les habitants de Marivan se rassemblaient à l’occasion du troisième jour de deuil de Nasrine Qaderi. Doctorante de 35 ans, Nasrin Ghadri étudiait la philosophie à Téhéran, elle a été matraquée à mort par les forces de sécurité lors des manifestations de vendredi. Les autorités ont interdit ses funérailles dans sa ville natale. A Zandjan, de jeunes insurgés ont attaqué une base de la milice du Bassidj avec des cocktails molotov. A Gonbadkavous, ils ont attaqué la permanence d’un député du régime et y ont mis le feu. La mobilisation étudiante se poursuit. Les protestations ont touché ce mardi dans la capitale la faculté de mathématiques de l’université Melli, l’université des sciences et technologies, l’université des sciences et de la culture de Téhéran, l’université Allameh, l’université Charif, l’université Ershad Damavand, et en province la faculté d’Architecture de l’université Azad de Najafabad et l’université Noshirvani de Babol. Les étudiants et professeurs de la faculté de médecine du Kurdistan ont protesté et organisé un sit-in.

Ailleurs Ailleurs |
Médias

L’Actu des Oublié.es • S IIIEP 3 & 4 - Iran : Femme, vie, liberté

Tous les deux lundis, l’Actu des Oublié.es évoque une lutte dans le monde. Cette semaine, nous publions nos deux épisodes consacrés à la Révolution en cours en Iran. Depuis le 16 septembre et le meurtre de Masha Zhina Amini par la police des mœurs pour un voile mal ajusté, l’Iran se révolte. Pour saisir toute la complexité de la situation, les enjeux de ce mouvement désormais révolutionnaire et ce qu’il peut signifier pour l’internationalisme anti-patriarcal, l’Actu des Oublié.es y consacre deux épisodes. Le premier d’entre eux s’attache à étudier les causes de la révolte et à la manière dont la jeunesse iranienne concentre les rages cumulées durant 43 années de dictature. Le deuxième épisode étudie comment le soulèvement de la jeunesse a gagné toutes les sphères de la société malgré une répression sanglante. Nous en évoquerons les perspectives, les victoires déjà acquises et ce qu’il symbolise au delà des frontières iraniennes, alors que certaines voix s’élèvent pour réclamer la construction d’un mouvement anti-patriarcal internationaliste, puissant et solidaire. SOURCES Rojava.info Iran International Middle East Eye Site du Conseil national de la Résistance iranienne Lundi Matin Slate La jeune fille et la mort de Maryam Madjidi, paru dans l’Humanité. MUSIQUES (ep3) 1’23 Jiyan Beats – Ez Kurdim 8’12 Sattar Chamani Gol – Jin, Jiyan Azadi 14’06 Justina – Titre inconnu 26’08 Jin, Jiyan, Azadi – Chant kurde MUSIQUES (ep4) 1’36 Jiyan Beats - Ez Kurdim 9’42 Justina - Ghadam be Ghadam . 19’52 Toomaj - Meydoone Jang 24’52 Hamed Fard - Man Pesare Iran Zaminam VISUEL Détail d’une photographie en 2010 prise lors d’une manifestation de soutien aux luttes en Iran à Amsterdam, Auteur Jos Van Zetten

Ailleurs Ailleurs |
Écologie

France : Les gendarmes arrêtent un manifestant blessé à l’hôpital

Un des manifestants de Sainte-Soline (voir notre article) a pris un tir de LBD en pleine tête, à 10 mètres. Les gendarmes arrivés sur place ont voulu contrôler son identité et l’auditionner alors qu’il n’était pas en état de parler. Dans le poste de secours temporaire, les gendarmes continuaient leurs auditions auprès des blessé.e.s. Les soignant.e.s sur place ont estimé qu’il pouvait repartir au bout d’une heure alors qu’il avait un trauma crânien nécessitant un scanner, comme la suite des événements l’a montré. Le blessé a été arrêté une première fois à sa sortie de ce poste médical temporaire. Les gendarmes l’ont suivi dans le premier hôpital où il a été envoyé. Il a passé son scanner menotté alors qu’il tenait à peine debout les examens ont démontré qu’il avait une fracture de l’orbite, ainsi qu’une hémorragie interne. Ces deux blessures graves ont nécessité deux jours en réanimation en neurochirurgie au CHU de Poitiers. Il a ensuite été transféré en soins continus, toujours en neurochirurgie au CHU de Poitiers. Il y a passé quatre jours sans voir un médecin mais par contre, à l’issue de son dernier scanner de contrôle, les soignant.e.s ont trouvé le temps d’appeler les forces de l’ordre. Il a donc été arrêté juste après son scanner, dans sa chambre d’hôpital, à une heure où les visites sont interdites et alors que son état nécessite beaucoup de repos. Un rassemblement s’est tenu devant la gendarmerie de Poitiers où il était supposé détenu. Déféré le lendemain matin, il écope d’un contrôle judiciaire. Aucun fait spécifique ne lui est reproché en-dehors de sa participation à la manifestation. Ses blessures lui valent 30 jours d’ITT…

Ailleurs Ailleurs |
Contrôle social / Répression

[Paris] Procès 1312 – Mutilation de Laurent : invitation au procès populaire de la police et de la justice !

Le 15 septembre 2016 sur la place de la République à Paris, notre ami et camarade Laurent, syndicaliste de la santé, a eu un œil arraché par une grenade lancée par un policier antiémeute. Les 12, 13 et 14 décembre 2022, Alexandre Mathieu sera le premier policier de l’histoire contemporaine a être jugé par la Cour d’Assises pour avoir mutilé un manifestant. Nous n’attendons rien de l’institution judiciaire. Nous avons décidé d’organiser un tribunal populaire en amont (11 novembre et 11 décembre) et pendant ces trois jours de décembre. Ce procès sera celui de la Police, de la Justice et de l’État. ⚡️⚡️⚡️⚡️⚡️⚡️ENGLISH VERSION BELOW⚡️⚡️⚡️⚡️⚡️⚡️⚡️ La crise du système libéral est partout. Le changement climatique est indéniable. Année après année, crise après crise, les fractures se multiplient. En France, la longue tradition d’insurrection populaire a culminé entre 2016 et 2019, avec la révolte contre la “Loi Travail” et la révolte des Gilets Jaunes. La répression a été terrible, les victimes de violences d’État ont été des milliers. La France est l’un des seuls pays d’Europe a utiliser des armes de guerre contre la population : grenades et balles de gomme sont employées depuis les années 2000 et ont laissées des milliers de personnes blessées et mutilées. Plus de 40 personnes ont été éborgnées au cours des six dernières années et plus de cinq ont eu une main arrachée. La police française veut toujours plus de pouvoir et toujours plus de sang sur les pavés. En mai 2016, ils se rassemblaient par centaines avec l’extrême-droite sur la place de la République. Fin septembre 2022, ils créaient une alliance de treize syndicats en présence du ministre de l’intérieur dans la plus grande salle de la Bourse du Travail, place de la République, démontrant la longue déchéance des syndicats de travailleurs français, vendus à l’État et au Capital. Le 15 septembre 2016, également sur la place de la République, notre ami et camarade Laurent, syndicaliste de la santé, a eu un œil arraché par une grenade lancée par un policier antiémeute [liens 1 et 2]. Les 12, 13 et 14 décembre 2022, Alexandre Mathieu sera le premier policier de l’histoire contemporaine a être jugé par la Cour d’Assises pour avoir mutilé un manifestant (N.B. : un policier est passé aux Assises de la Marne en septembre 2022 pour avoir mutilé Maxime Beux en marge d’un match de foot en 2016. Un gendarme est passé aux Assises de Mayotte en 2015 pour avoir mutilé Nassuir Oili en marge d’une manifestation en 2011). Il sera défendu par le pire des avocat-e-s, Laurent Franck Liénard, spécialisé dans la défense de tous les policiers les plus violents [lien]. Nous n’attendons rien de l’institution judiciaire. Nous avons décidé d’organiser un tribunal populaire en amont (11 novembre et 11 décembre) et pendant ces trois jours de décembre. Ce procès sera celui de la Police, de la Justice et de l’État. Ce procès sera aussi l’occasion de dénoncer le racisme systémique et de donner la parole...

Ailleurs Ailleurs |
Guerre / Antimilitarisme

Iran : 46e jour de manifestations insurrectionnelles

A 3 heures du matin le samedi 29 octobre, le siège des pasdarans de Qazvine, principal organe des gardiens de la révolution dans cette ville, a été attaqué à l’explosif (photo), après que de nombreuses manifestations étudiantes étaient confrontées à la répression dans tout le pays. Le lendemain dimanche, 45e jour du soulèvement, les pasdarans et des miliciens du Bassidj ont mené de nouvelles attaques contre les étudiants au sein des universités et des cités universitaires avec des tirs de gaz lacrymogènes, des balles de plomb et des balles réelles. Malgré les menaces du commandant en chef des Pasdarans Hossein Salami, qui a déclaré hier : « Aujourd’hui, c’est la fin des émeutes, ne descendez plus dans les rues », les étudiants de dizaines d’universités à travers l’Iran ont organisé des sit-in et des manifestations. Dans la soirée du 31, à Téhéran, dans le quartier d’Ekbatan, les gens ont manifesté comme chaque soir depuis 46 jours. Les forces répressives ont attaqué les maisons des habitants et les ont harcelés afin de se venger de ce quartier devenu l’un des foyers nocturnes du soulèvement. Des agents ont communiqué par haut-parleurs installés sur des véhicules ; les habitants ont crié depuis les fenêtres « à bas le dictateur » et les agents ont répliqué en tirant vers leurs fenêtres. La grande ville de Tabriz a été théâtre de manifestations nocturnes pleines de tensions et de violents accrochages sporadiques avec les forces répressives. Les jeunes ont attaqué les agents à coups de cocktails Molotov et de pierres. A Midandoab, des heurts ont eu lieu entre les jeunes et les forces répressives durant la nuit. Des jeunes de Malekshahi d’Ilam ont tiré des rafales sur le commissariat, les services de renseignement et le bureau de l’imam du vendredi. Les manifestations nocturnes ont aussi touché Amol et Yazd. À Arak, les agents ont tiré sur les jeunes qui manifestaient de nuit, des accrochages ont éclaté et de violents affrontements ont secoué la cité Vali-Asr. Les jeunes ont également incendié une base de la milice du Bassidj. Les habitants de Sanandaj et de Marivan ont manifesté de nuit et barricadé des rues. Pour palier la démoralisation des forces répressives face au soulèvement populaire, le parlement des mollahs a augmenté les salaires des forces armées de 20% et accordé aux forces de sécurité de l’État une rémunération supplémentaire « pour les périodes de difficultés ».

Ailleurs Ailleurs |
Écologie

France : Des dizaines de blessés lors d’une manifestation contre l’agro-industrie

De violents incidents ont samedi opposés forces de l’ordre et manifestants lors d’un rassemblement interdit contre une « mégabassine » (une réserve d’eau géante dédiée à l’irrigation agricole). La manifestation s’était rassemblées à la Rochénard (Deux-Sèvres) à l’appel du collectif « Bassines Non merci », qui rassemble des associations environnementales, organisations syndicales et groupes anticapitalistes opposés à l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie. Deux hélicoptères ont survolé le rassemblement à basse altitude tout au long de la journée, et de nombreux fourgons et escadrons de gendarmerie avaient été disposés dans les champs alentour. Malgré ce dispositif de 1700 gendarmes et policiers, trois cortèges distincts totalisant près de 7000 manifestants se sont élancés et sont parvenus à percer le dispositif jusqu’à rejoindre le chantier vidé préalablement de toutes ses machines. Les manifestants ont essuyés des tirs de grenades lacrymogènes, des grenades de désencerclement et des coups de matraques, tandis que les forces de sécurité subissaient des jets de projectiles divers, dont des feux d’artifices. Hier dimanche, un des tuyaux d’alimentation de la bassine a été déterrée puis démontée par les opposants. Note du Stuut : Plus d’info sur ces manifestations sur : Les soulèvements de la terre Texte de l’appel : Appel - 29/30 octobre - Pas une bassine de plus !

Ailleurs Ailleurs |
Écologie

JustStopOil souille la « Jeune fille à la perle » de Johannes Vermeer

Aujourd’hui, 27 octobre,à 13h30, au musée Mauritshuis de La Haye, deux activistes du collectif JustStopOil ont souillé le verre protecteur de « La Jeune Fille à la perle » de Johannes Vermeer avec de la soupe, pour ensuite se coller au mur adjacent. Le message est clair : si l’humanité ne cesse pas immédiatement d’utiliser les combustibles fossiles, elle s’éteindra. Selon les activistes, la gravité de la crise climatique justifie ce type d’action. Durant l’action, l’un d’eux a tenu le discours suivant : « Comment vous sentez-vous maintenant, alors qu’un objet d’une beauté inestimable est apparemment souillé de cette manière ? Vous vous sentez révolté ? Votre sentiment est tout à fait légitime. Mais ressentez-vous la même chose vis-à-vis de notre planète, le système qui nous donne la vie, qui s’effondre sous vos yeux ? Cela vous révolte-t-il tout autant ? Qu’est-ce qui est le plus important, l’art ou la vie ? » Les activistes insistent sur le fait qu’ils ne souilleraient jamais une œuvre d’art non recouverte d’une vitre de protection, et qu’ils sont strictement non-violents. Cette action coïncide avec la publication du rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, intitulé « Emissions Gap Report 2022 », dont elle se fait l’écho. Voici un extrait de ce rapport, The Emissions Gap Report 2022 - The Closing Window : « Climate crisis calls for rapid transformation of societies finds that the international community is falling far short of the Paris goals, with no credible pathway to 1.5°C in place. ***Only an urgent system-wide transformation can avoid climate disaster***. » Commentaire d’Antonio Guterres sur twitter à cette occasion : « As the latest @UNEP Emissions Gap report makes clear, we are headed for economy-destroying levels of global heating. We need #ClimateAction on all fronts – and we need it now. We must close the emissions gap before catastrophe closes in on us all. » Les activistes déclarent que toutes les activités économiques destructrices pour l’environnement doivent être arrêtées coûte que coûte, quel que soit leur impact sur la croissance économique. Contrairement à Guterres, ils pensent que la transition ecologique n’est pas compatible avec un modèle économique centré sur la croissance du PIB, car « il n’y a pas de croissance sur une planète morte ». Ils demandent une transition rapide vers un « nouveau modèle économique parcimonieux au service du bien-être de toutes et tous. » Cette action s’inscrit dans la lignée d’actions similaires menées par JustStopOil ces derniers mois, notamment en Angleterre et en Allemagne. Une vidéo de l’action est visible dans cet article du nltimes.

Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

#5 Lettre du Rojava : DES TATOUAGES ET DES COEURS GRANDS COMME ÇA !

Une route qui revêt désormais, et pour toujours, une place particulière dans celles que j’ai eu l’opportunité de parcourir à travers ce vaste monde. Elle relie deux villes frontalières du nord de la Syrie avec la Turquie. Des kilomètres de goudron qui sont, au fil du temps, devenus un peu les miens, reliés à mon existence par l’intensité des émotions qui les ont traversées. Non seulement, il s’agit du déplacement motorisé que j’ai le plus de fois effectué depuis mon arrivée, mais le fait d’en avoir parcouru, une bonne partie, à pied change inévitablement la donne. (1) J’ai toujours été étonné de voir à quel point un déplacement pédestre (c’est le cas aussi, dans une moindre mesure, avec deux-roues et des pédales) grave dans notre mémoire une foison de détails variés du parcours. Il y a, certes, des éléments particuliers dont la place privilégiée trouvée dans notre disque dur semble une évidence, mais il y en d’autres qui ont de quoi surprendre vu leur apparente banalité : un poteau électrique, une pancarte, un virage, un tas de pierres. Pour la première fois, en m’asseyant ce matin dans la voiture, une légère appréhension ou plutôt une prise de conscience me gagne. Et si… Et si… aujourd’hui, c’était sur nous que s’abattait la charge mortelle d’un drone turc. Et si… aujourd’hui une de ces ’merveilles technologiques’ dont on doit la propagation notamment au premier président noir états-unien mettait fin à mes jours. Comme le disait, à juste titre, Chomsky, évoquant le programme de drones développé par Obama : « Souvenez-vous que la pire campagne terroriste au monde est de loin celle orchestrée par Washington. C’est une campagne mondiale d’assassinat. Il n’y a jamais eu de campagne terroriste à cette échelle ». (2) Car c’est bien la terreur que sèment ces engins, virevoltant à des centaines de mètres au-dessus de nos têtes, de façon presqu’indétectable (3), tantôt pour surveiller tantôt pour assassiner. Je ne saurais dire exactement pourquoi cette éventualité ne m’avait pas jusque-là réellement traversé l’esprit. Peut-être, la densité de la réalité environnante se fait-elle, désormais, plus tangible. Peut-être, le fait de connaître certains lieux où des camarades sont tombés martyrs fait la différence. Peut-être, la prise de conscience du dévouement total pour cette utopie de mon responsable, depuis une décennie, me fait comprendre qu’il pourrait être ciblé. C’est que la campagne d’assassinats contre l’appareil militaire et administratif de l’AANES (Administration Autonome du Nord-Est de la Syrie) s’est accentuée ces derniers mois, notamment contre les structures de femmes. La liste est malheureusement bien trop longue. Parmi les nombreux assassinats de ces dernières semaines, je voudrais en citer trois qui m’ont tout particulièrement marqué par le message implicite qu’ils véhiculent. Le 22 juillet, trois membres importantes des structures d’autodéfense féminines ont été tuées à Qamishlo, à leur sortie d’une conférence sur les acquis de (...)

Ailleurs Ailleurs |
Guerre / Antimilitarisme

Antimilitarisme anarchiste et mythes sur la guerre en Ukraine

Nous considérons le texte qui suit, provenant du blog antimilitarismus.noblogs.org, comme l’une des plus importantes contributions de l’anarchisme tchèque contre la guerre et tous les bellicistes, qui, malheureusement, abondent aussi dans le mouvement anarchiste. La manière de présenter les différents arguments contre les mythes concernant la guerre qui prévalent dans le mouvement anarchiste et de les rassembler en un tout organique d’une position défaitiste révolutionnaire ; la vigueur avec laquelle il s’oppose aux diverses pseudo-raisons pour lesquelles le mouvement anarchiste devrait soutenir la guerre ou l’un des partis belligérants ; l’insistance avec laquelle il préconise la transformation du conflit impérialiste en conflit de classe comme seule voie possible vers la révolution sociale et donc la seule paix réelle ; tout cela en fait, de notre point de vue, un document de la plus haute importance du mouvement anti-guerre révolutionnaire contemporain, même à l’échelle internationale. Cependant, nous aurions pour notre part construit autrement certains des arguments et justifié certaines des positions de manière quelque peu différente, bien que la conclusion soit la même : guerre à la guerre. Nous tenons ici à pointer du doigt la catégorisation idéologique présente dans le texte selon laquelle la dictature du Capital s’articulerait autour des pôles « démocratie » versus « dictature » (cf. mythes 10 et 29), catégorisation qui tend à éluder la nature profonde de la dictature sociale du Capital qui est précisément et réellement la démocratie (SA démocratie !) en tant que négation de l’antagonisme de classe et de sa conflictualité. Ajoutons encore à ce texte que les lignes de conflit entre le soutien « critique » à l’un des belligérants et le défaitisme révolutionnaire ne traversent pas seulement le mouvement anarchiste, bien que le texte se réfère à celui-ci. Les mêmes « mythes », les mêmes attitudes et les mêmes discussions se retrouvent dans le camp de l’ultra-gauche de tous les pays du monde. Même là, les révolutionnaires doivent se définir contre ceux « qui sont les premiers à publier d’innombrables proclamations et revues sur des thèmes antimilitaristes alors que la guerre est à l’autre bout du monde, mais qui, lorsqu’elle arrive à leur porte, se mettent à reproduire la propagande de guerre ». C’est pourquoi, avec les auteurs du texte, nous devons réaffirmer encore et toujours « qu’être antimilitariste avait du sens pendant la Première Guerre mondiale, tout comme dans le cas de la guerre actuelle en Ukraine ». LISEZ LA BROCHURE : ONLINE : https://www.autistici.org/tridnivalka/antimilitarismus-antimilitarisme-anarchiste-et-mythes-sur-la-guerre-en-ukraine/ PDF : https://www.autistici.org/tridnivalka/wp-content/uploads/antimilitarismus-fr.pdf

Ailleurs Ailleurs |
Écologie

Deux militantes écologistes accusées de diffamation par une société basée à Liège

Ce lundi 24 octobre, jour de l’audience prévue à Istočno Sarajevo, Amnesty International engage BUK, compagnie hydroélectriquedétenue par Green Invest, une société basée en Belgique, à abandonner ses poursuites pour diffamation contre deux militantes locales qui ont publiquement exprimé leur inquiétude quant au possible impact environnemental des petites centrales hydroélectriques de l’entreprise sur la rivière Kasindolska. Sunčica Kovačević et Sara Tuševljak, les deux militantes, sont poursuivies en justice après avoir contesté les permis environnementaux accordés à l’entreprise et exprimé publiquement leurs inquiétudes quant aux dégâts irréparables que pourraient subir la rivière et l’écosystème environnant. La société bosniaque BUK, entièrement détenue par l’entreprise belge Green Invest, exploite une petite centrale hydroélectrique et prévoit d’en construire deux autres sur la rivière Kasindolska. Au début de l’année, BUK a intenté trois procès en diffamation contre les deux militantes, réclamant 7 500 euros de dommages et intérêts et menaçant de nouvelles actions en justice si elles s’entêtaient à évoquer publiquement la question. « À maintes reprises, nous constatons que des entreprises puissantes cherchent à intimider ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Confrontées à un examen public, elles déposent de plus en plus des plaintes fausses ou abusives pour faire taire les voix critiques et décourager tout débat sur des questions d’intérêt public. Sunčica et Sara sont visées par ces poursuites infondées au seul motif qu’elles ont critiqué publiquement la déforestation anarchique et l’érosion des sols qui, selon elles, ont fait suite à la construction de ces barrages hydroélectriques sur une rivière près de laquelle elles ont grandi », a déclaré Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes. Après avoir analysé des documents juridiques et d’autres éléments liés à cette affaire, Amnesty International a conclu que les poursuites présentent les caractéristiques des poursuites stratégiques contre la mobilisation publique ou « poursuites-bâillons » (désignées par l’acronyme anglais « SLAPP »), à savoir des recours agressifs et disproportionnés et une manœuvre flagrante visant à exploiter le pouvoir économique et politique de l’entreprise pour museler les militantes. « Sunčica Kovačević et Sara Tuševljak font partie de ces jeunes militants de plus en plus nombreux en Bosnie-Herzégovine et dans la région qui s’élèvent contre l’exploitation apparemment incontrôlée des ressources naturelles par de grandes multinationales. Ils exigent des autorités qu’elles évaluent dûment les risques à long terme de ces projets énergétiques, consultent les populations directement touchées et exercent une plus grande surveillance sur les projets de développement, au lieu de donner la priorité aux profits », a déclaré Eve Geddie. « Le comble, c’est que ces allégations infondées de diffamation (...)

Wallonie Wallonie | Ailleurs Ailleurs |
Extrême-droite / Antifascisme

#4 Lettre du Rojava : Des silences qui en disent plus que de longs discours…

15 août 2022, dans une petite ville du nord-est de la Syrie. Le lieu, mais aussi la date méritent, à mes yeux, quelques lignes. Non pas tellement que ce soit le jour de la montée au ciel de la vierge Marie, raison pour laquelle tant de gens dans ma ville natale se désinhibent de façon démesurée à coup de bières et de péquets. Non pas tellement que le deuxième pays le plus peuplé du monde, l’Inde, fête ses trois quarts de siècle d’indépendance britannique, bien que cela soit un évènement historique de première importance. Non… si je veux vous parler en ce 15 août, c’est parce qu’il y a tout juste 38 ans, le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) réalisait sa première action de guérilla. Cette date de l’année 1984 constitua un tournant décisif pour l’histoire du parti, fondé six ans auparavant, et de la résistance du peuple kurde. Elle démontrait au gouvernement turc que le temps de l’impunité face à l’oppression était de l’histoire ancienne. Elle prouvait aux millions de kurdes opprimés dans les frontières de quatre états-nations différents que la résignation était à jeter aux oubliettes. Ici, comme ailleurs au Rojava, la date est fêtée comme il se doit. (1) Nous ne sommes pas habitués chez nous à cultiver les mémoires résistantes, or cela s’avère essentiel pour construire une identité enracinée, qui repose sur une tradition de lutte et de défense de valeurs. Certes, l’un ou l’autre évènement formel vient parfois rappeler, par exemple, le souvenir de la résistance lors de la IIe Guerre Mondiale. Mais cela n’a pas, n’a plus, grand-chose de la fête populaire militante reliée à une actualité combative. Il faut dire qu’ici le quotidien se charge bien d’éviter tout risque d’oubli du pourquoi être organisés et déterminés pour résister est vital. C’est un des apprentissages importants que je retire de cette expérience : l’importance de s’inscrire dans les pas de luttes passées, de construire un lignage avec des personnes s’étant levées pour faire face à des injustices, osant s’il le faut en assumer toutes les conséquences. Trop souvent, dans notre militance, nous gardons, au contraire, consciemment ou pas, une certaine distance avec des combats du passé sous couvert de fuir les carcans du dogmatisme, comme si filiation était synonyme d’imitation. Or, je pense que c’est là, comme le dit cette curieuse expression médiévale, jeter le bébé avec l’eau du bain. Il s’agit d’un piège tendu dans lequel nous tombons et retombons sans en mesurer les conséquences. La modernité capitaliste compte parmi ses armes les plus efficaces un individualisme qui n’épargne pas les collectifs et les mouvements de résistance. Cela explique, en partie, leur division aujourd’hui et leur manque de lien avec ceux d’hier. Cette révolution syrienne kurdo-arabo-syriaque nous prouve bel et bien le contraire. S’inscrire dans une tradition ne rime pas forcément avec cloisonnement, respect et mémoire ne s’opposent en rien au renouveau et à la créativité. Les Zapatistes au sud (...)

Ailleurs Ailleurs |
Racismes / Colonialismes

Interview avec un camarade de l’UPC-Manidem/Cameroun

L’UPML a pu interviewer un camarade de l’UPC-Manidem concernant la situation de le jeunesse au Cameroun et leurs activités militants. Nous devons gagner la jeunesse ! L’UPML a pu interviewer un camarade de l’UPC-Manidem concernant la situation de le jeunesse au Cameroun et leurs activités militants. Les deux organisations sont membres et coopèrent dans la Coordination internationale des organisations révolutionnaires (ICOR). La conférence continentale de l’ICOR Afrique a décidé d’organiser une conférence de la jeunesse africaine en 2023 à Nairobi au Kenya. UPML : Quelle est la situation de la jeunesse au Cameroun ? Samuel : Le Cameroun a 25 millions d’habitants et les trois quarts de cette population sont jeunes cet à dire l’âge varie entre 15 et 40 ans. Comme dans beaucoup de pays, la jeunesse supporte des problèmes les plus dures de la société. Elle est au premier rang pour affronter les problèmes de précarité, de chômage, d’exploitation et surtout de chair à canon dans les différentes guerres que nous impose la dictature de Yaoundé (la capitale du Cameroun) car elle est en avant des belligérants. Comme beaucoup de pays, le Cameroun subi ce que l’on appelle la « mondialisation ». Notre pays doit faire face à deux adversaires : l’impérialisme Français, sa volonté de dominer les Africains d’une manière générale et les camerounais en particulier n’existe pas du fait d’une sorte de déséquilibre mental dont seraient frappés les représentants de l’État français et des élus français. La volonté de dominer naît du seul fait des intérêts français à préserver en Afrique et au Cameroun. Or ces intérêts sont AVANT TOUT ET EN GRANDE PARTIE ceux des grands groupes qui opèrent dans les secteurs miniers, financiers, industriels. Ces groupes exigent de l’État français, pourtant « garant des grands principes de la République » (Egalite, Liberté, Fraternité, Droits de l’Homme, etc.), qu’il veille à leur règne en Afrique, afin que leurs affaires prospèrent indéfiniment. Deuxièmement les serviteurs des néo-colons qui ont remplacé les anciens colonisateurs. Ce sont des individus qui ne sont venus à la politique que pour le pouvoir et la fortune – comme cela se trouve aussi ailleurs dans le monde –, et qui par leur faible implantation populaire font d’emblée le choix de se mettre sous la protection de certains États impérialistes plus précisément l’État français. En vertu de quoi de tels dirigeants africains s’engagent à servir les intérêts prétendument de ces États-là qui ne sont pourtant que ceux des groupes monopolistes ; même si ces intérêts sont contraires à ceux de leurs propres populations. Plusieurs puissances y sont impliquées, dont toujours la France avec ses partenaires. C’est le grand capital qui agit à travers les néo-colons et qui travaille pour pouvoir perpétuer sa domination. La jeunesse se bat et résiste. Une partie de la jeunesse malgré toutes les difficultés pense que les choses vont bouger un jour. Elle y travaille au...

Ailleurs Ailleurs |

| 1 | ... | 54 | 55 | 56 | 57 | 58 | 59 | 60 | 61 | 62 | 63 |

Suivre tous les articles "Ailleurs"

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info