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Racismes / Colonialismes

Une réponse enthousiaste à “La Joie Armée Noire”

photo : un enfant noir lance un projectile lors d’une manifestation. La photographie est en noir et blanc, elle est détourée pour apparaître devant un cercle rouge sur fond jaune. On peut lire le titre de l’ouvrage : "La Joie Armée Noire. Quelques notes sur une théorie noire de l’anarchisme insurrectionnel." Ainsi qu’une citation : "Nous devons devenir ingouvernables. Les communes noires doivent naître de l’insurrection noire..." Publié par le collectif Haters Cafe, ce texte réagit à la publication de “La joie armée noire” : un texte d’anarchistes insurrectionnel.le.s noir.e.s qui réfléchissent à la situation et aux potentialités insurrectionnelles noires après les manifestations et émeutes liées à la mort de George Floyd à partir de 2020 aux États-Unis. Tous les liens ont été ajoutés par moi pour référence. Merci à toutes celleux qui ont participé à cette traduction et plus particulièrement Iantila. Introduction de Haters Cafe : On vous présente ici une réponse qui nous a été envoyée par e-mail, l’auteur.rice nous demandant de la publier sur notre site. On n’a vu aucune raison de ne pas le faire, parce qu’on espère voir davantage d’engagements critiques (qui ne doivent pas toujours être positifs !) à l’égard de La joie armée noire. Bien entendu, nous tenons à souligner que ce texte ne correspond pas nécessairement aux opinions du “collectif haters”, que nous ne sommes pas les auteur.rice.s et que nous avons pas l’intention de parler au nom de l’auteur. J’ai lu “La joie armée noire” et j’en suis sorti stimulé.e. j’ai ressenti comme une ouverture. c’était excitant et honnêtement un peu désordonné mais je respecte beaucoup l’attitude. quelques points forts : “s’il vous plaît, fermez-la à propos de la France.” — ptdr “Sur ce qu’on appelle “l’entraide” — cette section toute entière était d’la balle “Il est clair que l’anarchisme existe en tant que scène plutôt qu’en tant que mouvement révolutionnaire lorsqu’il existe de multiples projets "anarchistes" à majorité blanche dans des villes à majorité racisée.” “Nous ne saurions trop insister sur le fait que les anarchistes et les révolutionnaires noir.e.s doivent aborder les questions critiques de la stratégie révolutionnaire dans les années à venir.” Ici, je veux répondre à votre invitation à l’engagement critique afin de pousser la théorie insurrectionnelle/révolutionnaire noire hors de l’amérique du nord pour creuser plus profondément et aller plus loin. s’il vous plaît, pardonnez-moi — ou pas, putain ! — de pas m’attarder sur tout ce avec quoi je suis d’accord ou n’ai pas grand-chose à ajouter en ce moment. Une des choses que fait “La joie armée noire” qui m’a enthousiasmé est de reprendre les meilleures parties de la longue tradition de répondre à la “gauche” babtou [cracker], en exposant qu’iels n’ont rien à faire avec elle, tout en indiquant simultanément de nouvelles directions à construire. cela montre comment la critique peut être une activité extrêmement...

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Racismes / Colonialismes

NO BORDER CAMP / Aout 2022

8 –14 Aout, Pays-Bas Cet été, nous allons organiser un camp No Border, quelque part* aux Pays-Bas. Une semaine d’actions, de mise en réseau, de rencontres et de discussions sur tous les aspects des politiques migratoires répressives (détention des réfugiées, contrôles racistes aux frontières, déportations, militarisation des frontières, exploitation des travailleurs.euses migrantes, etc.) et les liens avec d’autres domaines de lutte, comme le climat, l’antiracisme et l’antimilitarisme. La campagne internationale Abolish Frontex est un fer de lance important pour le camp. Dans le camp No Border, nous voulons réunir les sans-papiers et les personnes ayant des papiers. Pendant le camp, des ateliers sont organisés et nous discuterons de la manière dont nous pouvons toustes prendre position et organiser la résistance contre les politiques migratoires européennes. Notez les dates dans votre agenda ; des informations complémentaires suivront. Des idées d’ateliers ou d’actions ? Pouvez-vous aider à les organiser ? Envoyez-nous un courriel : nbc-2022@riseup.net. * Le lieu sera annoncé peu avant le début de la manifestation. 8 –14 August, The Netherlands This summer we will organize a No Border Camp, somewhere* in the Netherlands. A week of actions, networking, meetings and discussions about all aspects of repressive migration policies – detention of refugees, racist border controls, deportations, militarization of borders, exploitation of migrant workers, etc. – and the connections with other areas of struggle, such as climate, anti-racism and anti-militarism. The international Abolish Frontex campaign is an important spearhead for the camp. In the No Border Camp we want to bring the undocumented and the documented together. During the camp, interesting workshops are held and we discuss how we can all take a stand and organize resistance against the harsh Dutch and European migration policies. Note the dates in your agenda ; further info will follow. Ideas for workshops or actions ? Can you help organize this ? Mail us : nbc-2022@riseup.net. * location to be announced shortly before the start. 8 –14 augustus, Nederland Deze zomer houden we ergens* in Nederland een No Border Camp. Een week van actie, netwerken, bijeenkomsten en discussie over alle aspecten van het repressieve migratiebeleid – vluchtelingendetentie, racistische grenscontroles, deportaties, militarisering van de grenzen, uitbuiting van arbeidsmigranten, enz. – en de verbanden met andere gebieden van strijd, zoals klimaat, antiracisme en antimilitarisme. De internationale campagne Abolish Frontex is een belangrijk speerpunt van het kamp. In het No Border Camp willen we ongedocumenteerden en gedocumenteerden samenbrengen. Tijdens het kamp worden interessante workshops gehouden en bespreken we hoe we met ons allen stelling kunnen nemen en verzet kunnen organiseren tegen het harde Nederlandse en Europese migratiebeleid. Noteer de...

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Médias

Fin des enquêtes en Allemagne : La plateforme Indymedia n’était pas une association criminelle

La plateforme allemande linksunten.indymedia, fondée en 2008, a été interdite en vertu de la loi sur les associations, et toute l’infrastructure technique ainsi que les fonds ont été confisqués. Les dispositifs de stockage saisis n’ont apparemment pas pu être décryptés. Manifestation à Berlin contre l’interdiction de Linksunten en août 2017 (CC-BY 4.0, Matthias Monroy). Près de cinq ans après l’interdiction de linksunten.indymedia, le procureur allemand Manuel Graulich a clos une enquête préliminaire pour la formation d’une organisation criminelle (§ 129 du code de procédure pénale allemand), écrit Antifa Freiburg dans un post sur son site web. En conséquence, la décision a déjà été prise le 12 juillet. L’avocate fribourgeoise des personnes concernées, Angela Furmaniak, a confirmé l’information. Le 25 août 2017, et donc peu avant les élections au Bundestag, le ministre fédéral de l’Intérieur de l’époque, Thomas de Maizière (Union chrétienne-démocrate, CDU), avait annoncé considérer la plateforme comme une association, et l’interdire. Cela signifiait que la loi sur les associations pouvait être appliquée, qui, par rapport à la loi sur les télémédias, comporte beaucoup moins d’exigences pour une interdiction. Les avocats des personnes concernées qualifient cette démarche de « tour de passe-passe juridique ». Principe de l’openposting Indymedia a été fondé au cours du dernier millénaire comme un réseau médiatique mondial et sans hiérarchie. Les participant.es se considéraient comme faisant partie de la résistance au cpitalisme mondialisé. Le "Carnaval contre le capital" à Londres et Cologne et le sommet de l’OMC à Seattle en 1999 sont considérés comme ses premières apparitions internationales. Peu après, des activistes médiatiques en Allemagne ont également lancé une branhce d’infymedia qui s’est mobilisée d’abord pour les protestations contre le transport des déchets nucléaires en 2001, puis pour le sommet du G8 à Gênes. Après des conflits internes, une nouvelle branche : "Linksunten", a été fondée le 25 septembre 2008, avec un accent local sur les frontières de l’Allemagne, de la Suisse et de la France. L’un des principes fondamentaux d’Indymedia est l’openposting, selon lequel des contributions peuvent y être apportées sans inscription préalable. Par conséquent, Indymedia doit être considéré comme une plateforme d’information et traité conformément à la loi sur les télémédias, ont plaidé les avocats de Linksunten contre l’interdiction. Des dizaines de milliers d’euros saisis dans un coffre-fort Pour justifier la classification en tant qu’"association", le ministère fédéral de l’intérieur a allégué que Linksunten.indymedia poursuivait des objectifs et des activités qui violaient le droit pénal et étaient donc anticonstitutionnels. Les preuves alléguées provenaient, entre autres, des rapports d’un espion de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution, qui était à l’époque encore dirigé par l’homme...

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Extrême-droite / Antifascisme

#3 Lettre du Rojava : 10 ans de Révolution au Rojava (Partie 1)

Voici la troisième lettre reçue de notre ami Diego Del Norte. Nous vous la retransmettons. Cette lettre est également traduite en cours de texte en anglais et en néerlandais. Partie 1 : Les cinq premières années. Vous pouvez retrouver cette lettre sur forme de vidéo en cliquant ici ou encore ici sur ce fil twitter. Année 0 : Avant le 19 juillet 2012. L’histoire du peuple kurde est ancrée dans l’oppression, la résistance et l’organisation. Le 13 mars 2004, trente kurdes sont tués par les forces syriennes suite à des émeutes qui succèdent un match de foot à Qamishle. Cet événement donne naissance aux premiers groupes d’autodéfense, structurés autour d’associations d’étudiants (YXK) d’où naitront, en 2011, les YPG (Yekîneyên Parastina Gel – Unités de défense du peuple). The history of the Kurdish people is rooted in oppression, resistance and organization. On March 12th 2004, 30 Kurds are killed during a riot a soccer match in Qamislo. This event gave rise to the first self-defense groups, structured in 2011 as « The People’s Protection Units ». De geschiedenis van het Koerdische volk is geworteld in onderdrukking, verzet en organisatie. Op 12 maart 2004 worden 30 Koerden gedood tijdens een oproer bij een voetbalwedstrijd in Qamislo. Deze gebeurtenis gaf aanleiding tot de eerste zelfverdedigingsgroepen, die in 2011 werden gestructureerd als « De Eenheden voor de Bescherming van het Volk ». Juin 1979 : L’éducation. Moins d’un an après la création du PKK le 27 novembre 1978, Serok Apo [Abdullah Ocalan] traverse la frontière turco-syrienne pour rejoindre Kobané. Depuis, l’éducation a joué un rôle essentiel dans la construction de l’autonomie kurde qui deviendra, 25 ans plus tard, le Confédéralisme Démocratique au Rojava ! Less than a year after PKK’s creation (24-11-78), Serok Apo [Abdullah Ocalan] crosses the Turkish-Syrian border to Kobane. Since then, education payed and essential rôle in the construction of Kurdish autonomy wich will become 25 years later the democratic confederalism in Rojava ! Minder dan een jaar na de oprichting van de PKK (24-11-78), steekt Serok Apo [Abdullah Ocalan] de Turks-Syrische grens over naar Kobane. Sindsdien heeft het onderwijs een essentiële rol gespeeld in de opbouw van de Koerdische autonomie, die 25 jaar later zal uitgroeien tot een democratisch confederalisme in Rojava ! 18 décembre 2010 : Le Printemps Syrien Le « printemps arabe » débute le 18 décembre 2010, après l’immolation, la veille, de Said Bouazizi en Tunisie qui déclenche une vague d’émeutes. Le mouvement de contestation populaire s’étend ensuite à toute la Tunisie puis à d’autres pays, en particulier l’Egypte et la Syrie à partir de mars 2011. Les kurdes se mobilisent et profitent du vide de pouvoir crée par la guerre civile, fruit de la brutale répression d’Assad, pour poser les bases d’une futures autonomie. The Arab Spring started on December 18th 2010, after a self-immolation in Tunisia, spread to Syria...

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Contrôle social / Répression

L’Envolée : Le numéro 55 du journal interdit en prison

Des prisonniers et des proches nous ont informés que dans plusieurs prisons, des surveillants sont intervenus pour confisquer le dernier numéro de L’Envolée : le numéro 55, paru en mai 2022 ; ils sont même allés jusqu’à la fouille de cellule en cas de refus… Nous découvrons ainsi qu’une note interne de la direction de l’administration pénitentiaire (AP) interdit – au nom du garde des Sceaux – la lecture de ce numéro à toutes les personnes détenues à cause de l’article « Distribution de permis de tuer au tribunal de La Rochelle » ; il contiendrait en effet des « propos diffamatoires à l’égard de l’AP […], ainsi qu’à l’encontre des personnels pénitentiaires dont elle assure la formation ». Cet article, que nous republions ici, n’est pourtant que le récit du procès auquel nous avons assisté au tribunal de La Rochelle fin du novembre 2021. Sept surveillants y étaient jugés pour leur responsabilité dans la mort par étouffement de Sambaly Diabaté en août 2016 à la prison de Saint-Martin-de-Ré. La note de l’AP pointe certains passages où elle voit « des propos alléguant que l’administration pénitentiaire enseigne à ses personnels des gestes professionnels portant atteinte à la dignité de la personne humaine, qualifiés par l’auteur de l’article d’ « arsenal habituel » et d’ « horreur tellement banale et généralisée » tels que « étranglement, pliage, pose de bâillon »… » Les auteurs de cette note s’inquiètent en outre de la gratuité du journal pour les prisonniers et prisonnières et de sa « large diffusion » qui seraient « de nature à engendrer un retentissement important auprès des personnes détenues ». C’est la deuxième fois en deux ans qu’un numéro de L’Envolée est ainsi interdit en détention ; le précédent – le n°52 – avait en prime fait l’objet d’une plainte pour diffamation – dont on reste sans nouvelles à ce jour. Ce qui avait alors justifié l’interdiction, c’était tout un dossier… qui portait déjà sur les violences pénitentiaires et les morts « suspectes ». C’est on ne peut plus clair : l’AP entend faire taire celles et ceux qui osent soutenir que les pratiques de ses agents mettent en danger l’intégrité physique des personnes dont ils ont la charge – alors que c’est hélas une évidence pour tous les premiers concernés –, et que cette violence est constitutive de la prison. Ces interdictions à répétition et leur pénible cortège de saisies en cellule visent également à mettre la pression aux abonné·e·s de l’intérieur et à dissuader les autres enfermé·e·s d’entrer en relation avec L’Envolée ou de recevoir le journal. Il est scandaleux que nos abonné·e·s subissent de telles intimidations, et nous étudions tous les recours envisageables avec nos avocats. L’équipe tient à exprimer son inquiétude à propos de ces mesures « sécuritaires » : il s’agit en fait bel et bien de censurer un organe de presse qui entend servir de porte-voix aux prisonniers et aux prisonnières et leur permettre d’échanger informations et points de vue. Si le journal...

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Racismes / Colonialismes

[Pétition] Justice pour Meryem, crâne fracturé par un tir de LBD

Bonjour à tous. Nous faisons cette pétition aujourd’hui pour avoir un maximum de soutien pour notre petite fille Meryem, qui a eu le crâne fracturé par un tir de LBD de la police, le 04/04/2020, à l âge de 5 ans seulement, à Chanteloup les vignes dans les Yvelines. Ce jour là, au début du premier confinement, Meryem se promenait avec son papa et sa grande sœur Safiya, pour prendre l’air, rendant visite à sa grand mère, en bas de chez elle, pour lui dire qu’elle avait perdu sa première dent. Quand soudain, en repartant pour rentrer chez nous, des échauffourées commencent un peu plus haut entre des jeunes et des policiers. Tir de LBD, grenades de desencerclement, bref une véritable scène de guerre qui terrorisent nos filles qui demandent donc à leur père de faire demi tour. Ce qu’ils font donc pour aller demander à leur tonton de les ramener en voiture. Mais malheureusement, à ce moment là, ma fille se fait toucher par un LBD (vu par des témoins et LBD retrouve à côté d elle), s’écroule par terre avec son papa qui tente de la protéger comme il peut. Suite à cela, ils arrivent à monter dans la voiture et à rentrer. Meryem a une grosse bosse et tient des propos incohérents. On décide d’appeler les pompiers, direction les urgences pédiatriques de POISSY, qui nous font attendre plus de 3h pour passer un scanner alors que la salle d’attente est vide et que Meryem vomit dans cette salle d’attente. Scanner passé, le diagnostic tombe : fracture du crâne avec hémorragie des méninges, il faut l’opérer d’urgence à l’hôpital Necker à Paris. On nous transfère là bas, ils nous attendent dans un sas et la prennent tout de suite en charge, les médecins m’annoncent le pire avec pronostic vital engagé. Je peux lui faire un dernier bisou. Meryem part au bloc, son papa n’a pas le temps d’arriver pour lui faire ce bisou ... s’en suit coma de 3 jours, rééducation, hospitalisation d’un mois. Séquelles, traumatismes psychologiques pour toute notre famille ... Un an après, on apprend que notre plainte est classée sans suite pour le motif suivant : on ne peut pas identifier le tireur ... ALORS QU’UN ADN MASCULIN A ÉTÉ RETROUVÉ SÛR LA BALLE DE LBD mais la Procureure de Versailles décide de ne pas l exploiter !!! Après des mois de difficulté avant de récupérer notre dossier, nous décidons de changer d avocat et nous nous rendons compte qu’il y a énormément de failles et de mensonges dans notre dossier !! De là, nous décidons de nous porter partie civile et c’est là que notre long combat commence ... Nous n’avons toujours pas de retour du juge d instruction... nous demandons la vérité et la justice pour notre fille, qui à ce jour a des séquelles, notamment neurologiques, qui a un traitement anti épileptique et qui va être suivie régulièrement jusqu à l’âge adulte ! Ils ont bousillé la vie de notre fille et n’en tienne aucune RESPONSABILITÉ alors qu’elle aurait pu mourir ! Nous demandons que l ÉTAT prenne...

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Médias

Sortie du livre : Comment la police interroge et comment s’en défendre

Après une année et demie de travail, le Projet Évasions a le plaisir d’annoncer la parution d’un livre, pensé comme un outil d’auto-défense contre la pratique policière de l’interrogatoire. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus. C’est un conflit. Et dans ce conflit, notre ignorance fait leur force. Ignorance sur le sens du travail de la police, ignorance sur les techniques de manipulation utilisées, ignorance sur le cadre juridique et enfin ignorance sur nos moyens de défense. Article en français Artikel auf Deutsch Article in english Articolo in italiano En réponse à ce constat, après une année et demie de travail, nous avons le plaisir d’annoncer la parution d’un livre, pensé comme un outil d’auto-défense contre la pratique policière de l’interrogatoire. Nous diffusons ce livre à prix libre. Commandez-le dès maintenant en français ou allemand à travers le formulaire de commande sur notre site internet. Une version PDF y est également disponible. Ce livre est le fruit de nombreuses complicités : relectures, corrections, discussions critiques, encouragements, illustrations, mise en page, traductions, impression et diffusion. Un chaleureux merci à toutes les personnes qui ont rendu ce projet possible. Rappelons le contexte dans lequel tu es placé·e lorsque tu vis une situation d’interrogatoire : Tu ne possèdes que des informations lacunaires sur l’enquête qui te concerne et sur les éléments que la police détient. Tu vis un moment inhabituel et stressant. Tu es dans l’incertitude de ce qui va t’arriver. Si tu es mis·e en détention, tu subis toute une série de pressions supplémentaires dues à tes conditions d’emprisonnement et à la privation de liberté. En face de toi, tu as des personnes entraînées à des techniques de manipulation poussées, fortes d’une expérience professionnelle en la matière et d’une connaissance plus ou moins large de ton profil. L’ensemble des stratégies et techniques de la police ont un point commun : pour atteindre leurs objectifs, la participation de la personne interrogée est nécessaire, voire essentielle. Cet élément constitue la meilleure défense que tu possèdes. Si tu refuses cette collaboration, tu détruis les armes que la police pourrait utiliser contre toi. Protégez-vos amixes de la police, offrez-leur ce livre.Traduction Cet ouvrage a pour objectif d’être un outil d’autodéfense. Afin que l’on puisse apprendre collectivement et individuellement à se protéger de la police jusqu’à ce que l’on jette cette institution dans les poubelles de l’histoire. En parallèle de l’écrit, son contenu est transmissible oralement lors d’ateliers et de conférences. Mais il y a encore bien d’autres moyens de transmission qu’il serait intéressant d’explorer : podcast, vidéo-tutoriel, bande-dessinée, livre-audio etc. Si des personnes intéressées par ce genre de projets souhaitent reprendre ce contenu, n’hésitez pas à prendre contact avec nous. De plus, pour augmenter...

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Extrême-droite / Antifascisme

#2 Lettre du Rojava

Un ami nous envoie une lettre du Rojava. Il s’agit d’un appel de #Riseup4Rojava suite à la déclaration de l’Etat d’urgence dans la région du Rojava. Nous vous la retranscrivons. Le régime fasciste et criminel d’Erdogan, fort de ses dernières négociations dans la guerre russe en Ukraine, en particulier pour l’accès de la Finlande et de la Suède au sein de l’OTAN, réagite le spectre de la guerre. Elle n’avait jamais véritablement cessé : le harcèlement de bandes de mercenaires turcs, souvent liés à des mouvances islamistes, sur des postes kurdes, le long et lent étranglement de la région en assoiffant les populations et les troupeaux, en asséchant les champs et les terres par les barrages sur le Tigre et l’Euphrate – les deux fleuves et sources d’eau douce les plus importantes de la région – en filtrant le débit de l’eau. Sans compter, les multiples assassinat par drones à l’encontre de civils et du supposés sympathisants du Rojava – les mêmes drones qui sont offerts à l’Ukraine. Il est difficile de ne pas faire de comparaison avec l’Ukraine où une large fraction de la Communauté Internationale dénonce les crimes de guerre du régime de Poutine. Pourquoi la révolution écosocialiste et démocratique du Rojava, les populations kurdes, assyriennes, arabes, araméennes, turkmènes, persanes, syriaques, mulsumanes, juives et chrétiennes n’en bénéficient-elles pas ? Lorsqu’à Kobane ou à Afrin, la révolution kurde s’est en première battue – et en première ligne – contre Daesh, nous, occidentaux, l’avons salué unanimement. Aujourd’hui, où sommes-nous alors que le dictateur d’Ankara blesse, mutile, tue, assassine, bombarde et assoiffe ces populations ? L’Etat Belge, du fait qu’elle héberge également les institutions de l’OTAN sur son sol, a une responsabilité pour empêcher la sale guerre entamée par Erdogan et ses mercenaires ! Le 19 juillet, ainsi que le jour où l’offensive reprendra, des mobilisations se dérouleront à Liège. N’hésitez pas à nous rejoindre. [FR] APPEL DU ROJAVA « A tous les réseaux de #riseup4Rojava ; A tous les ami.e.s de la révolution au Rojava ; A tous les camarades qui combattent le fascisme, Aujourd’hui, 7 juillet 2022, l’administration autonome déclare l’état d’urgence pour toutes les régions du nord-est de la Syrie. Durant les dernières semaines, les attaques de l’Etat turc sur toutes les lignes de front du Rojava via des assauts terrestres et aériens, des bombardements massifs de l’artillerie dans la région ont augmenté intensément. En même temps, de façon quotidienne, des camarades et des civils sont ciblés par des frappes de drones. Depuis le dernier sommet de l’OTAN à Madrid, il est devenu clair que l’OTAN et ses principaux acteurs, les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et l’Italie ont donné leur feux vert à la Turquie pour une nouvelle invasion du Rojava au nord-est de la Syrie. En ce moment, la situation devient plus critique de jour en jour. L’armée turque et leurs groupes de (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

#1 Lettre du Rojava

Un ami nous envoie une lettre du Rojava. Nous vous la partageons. Mardi 14 juin 2022, début d’aprem… je reçois un message de mon frangin : C’est cynique.. J’viens d’écrire ça : Rasul, c’est un jeune qui a été hospi chez nous un temps et il travaille dans un night shop pour le moment. Rasul a reçu un négatif ! Je comprends pas comment ils font pour dormir ces gens qui jouent ainsi avec les vies d’autrui. Comment tu fais ? Tu retournes content dans ta petite voiture chercher ton enfant à l’école, lui acheter une glace ; il fait drôlement bon, peut être lui proposer d’aller acheter un maillot pour les vacances en Italie cet été… puis le déposer au foot avant de passer chercher une bonne bouteille vu que t’es invité à souper chez ta sœur (qui est vivante elle). Mais, avant de quitter le bureau, t’as envoyé un refus pour Rasul. Qu’il retourne en Afghanistan ! T’as fait semblant de pas voir ses bras. Son père est sûrement pas mort (ou son oncle ? Tu sais plus trop ce qu’il racontait) et il a sûrement 20 ans de toute façon... Enfin… soit… tu fais que ton travail et faut bien que quelqu’un le fasse. C’est pas toi qui décide ! T’espères que ton beau frère aura envie de regarder le foot et que les diables vont de nouveau étriller la Pologne. C’était un beau match. Qui sait c’est peut être pas foutu pour la génération dorée… Pas le temps de passer chercher le vin, tu prendras des bières au paki et tu le reconnaîtras même pas Rasul… je suppose… en essayant de te rappeler qui est dans le groupe des diables à la coupe du monde... Elle est belle la vie… Jeudi 16 juin 2022, fin de matinée, je suis à Amude, une petite ville du nord-est de la Syrie. J’y suis, chose exceptionnelle, en compagnie de deux compatriotes et d’un ami kurde. Nous rentrons dans une petite bijouterie de la rue principale. Nous saluons Ibrahim, la soixantaine, sourire et moustache qui respirent la bienvenue. Ni une ni deux son fils part chercher à l’échoppe du coin quelques boissons fraîches. Dans cette contrée du globe, où que vous mettiez les pieds, le sens du mot accueil n’est pas un vague concept intangible. Que ce soit une maison familiale, une administration publique, un immeuble en travaux ou parfois même un magasin, les occupants des lieux, qu’ils soient arabes, kurdes, assyriens, yézidis ou circassiens, immanquablement, naturellement, vous invitent à vous asseoir, à partager un thé, un café ou, lorsque la chaleur dépasse les quatre dizaines de Celsius (ce qui est monnaie courante en cette période de l’année), un jus ou un soda bien frais. La conversation s’engage avec quelques salutations et présentations d’usage. Notre guide du jour qui connaît nos hôtes nous explique que cette famille kurde est juive, une des dernières de cette confession dans la région. Ibrahim nous raconte avoir tout perdu à Kobané, lors de la guerre contre Daech. Il dit craindre, chaque jour, que la violence se déchaîne à nouveau, raison pour laquelle tant de juifs ont quitté...

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Économie / Anticapitalisme

[Podcast] L’Actu des Oublié.e.s • Saison IIEP 16 : Tout le monde déteste Amazon

Tous les deux lundis, l’Actu des Oublié.e.s évoque une lutte dans le monde. Cette semaine, on s’intéresse aux luttes contre la multinationale tentaculaire Amazon. Amazon est l’incarnation de nombreux fléaux contemporains. La multinationale tentaculaire semble parfois si puissante, si mesquine, que rien ne pourrait la faire plier. Pourtant, des victoires récentes portent une version plus heureuse de nos avenirs. Le 1er avril, l’Amazon Labor Union vient d’obtenir, par un vote des employé.es, la création inédite d’un syndicat dans l’entrepôt de Staten Island, à New York. Si cet évènement pourrait sembler anecdotique, c’est à l’inverse la preuve que de nouvelles formes de lutte naissent, et la première pierre peut-être d’une nouvelle façon de se syndicaliser et de créer du lien au travail et en dehors. >> Si le player ne marche pas, écoutez ici ! << MEDIAS • Dossier Amazon des Amis de la Terre ou d’Attac. • Sur la récente victoire de l’Amazon Labor Union et sa portée : Revolution Permanente – Contretemps, WSWS, ou en anglais : Jacobin •Sur les grèves en France : Reporterre Rapports de Force Convergences révolutionnaire Collectifs locaux contre l’implantation d’Amazon. MUSIQUES Omali Vel - Ultraviolet Lex Braxter - Crash Gianny Raye – 5 Rings Madam V – Rise of Richmond Rap Linqa Franqa - Wurk VISUEL Pamela Drew, ALU in Union Square, New York, 4 septembre 2021. Creative Commons

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Écologie

[Balade/Rencontre] EcotopiA Biketour 2022

L’Ecotopia Biketour 2022 commencera le 3 juillet à Amsterdam et se poursuivra pendant 3 mois à travers les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne et la France jusqu’à Marseille. Vous pouvez trouver un programme détaillé de l’itinéraire sur la page de l’itinéraire. Les 3 premières semaines du tour seront réservées aux personnes LGBTQIA + FLINTA (non-mixtes, sans hommes hétéro cis). Pour en savoir plus, cliquez ici. Nous avons eu notre réunion d’hiver et de printemps et un appel en ligne toutes les 2 semaines pour préparer la tournée. Si vous souhaitez participer à la planification, n’hésitez pas à nous contacter. Vous pouvez rejoindre la tournée d’où et pour aussi longtemps que vous le souhaitez, même spontanément. Dès que vous avez une idées approximative, veuillez vous inscrire si possible. Le cyclo-tour Ecotopia est un tour à vélo autogéré organisé depuis 1990 chaque année par un collectif international à travers l’Europe. Pendant le cyclo-tour, nous visitons des projets et lieux qui s’attaquent aux problemes environnementaux et sociaux, et pratiquent du militantisme/activisme et/ou des formes de vie respectueuse de l’environnement. Le tour est vegan, les décisions se font au consensus et nous souhaitons autant que possible organiser des ateliers de transmissions. Le cyclo-tour Ecotopia s’adresse à quiconque est interessé.e par l’idée de voyager à vélo, vivre en communauté, bricoler/DIY, se poser des questions environnementales et apprendre par l’expérience. Lire plus de ce qu’est l’Ecotopia Biketour.

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Contrôle social / Répression

Melilla : LA HONTE. L’HORREUR.

Le 24 juin des centaines de personnes ont tenté de pénétrer l’enclave de Melilla, vestige du colonialisme espagnol situé au Maroc. Elles cherchaient à gagner l’Europe. Article de Cerveaux Non Disponibles Trente sept d’entre-elles (bilan provisoire) ont perdu la vie. Leur seul tort était vraisemblablement de vouloir se rendre dans un autre pays. Certaines sont décédées au cours du mouvement de foule, d’autres sont mortes en agonisant sur l’asphalte alors qu’elles nécessitaient une intervention médicale. Des heures durant les forces de l’ordre espagnoles et la police marocaine les ont maintenu allongées sur le sol, en plein soleil, dans des conditions dégradantes et indignes, ce qui n’a fait qu’alourdir le bilan. Immédiatement la fachosphère s’est jetée sur le sujet telle une meute de loups affamés. Les images de l’afflux de personnes cherchant à passer la frontière ont été relayées abondamment, accompagnées de commentaires puants. Dans les médias l’accent a d’abord été mis sur l’afflux migratoire, la violence de la répression et le nombre de victime n’étant visiblement que des détails annexes. Comble du cynisme, le président espagnol Pedro Sanchez est allé jusqu’à féliciter la police marocaine pour son « extraordinaire travail ». Il est vraisemblablement devenu acceptable que des personnes meurent en tentant de gagner l’Europe. Cela fait désormais partie du quotidien. Trente noyés par-ci, trente noyés par là, une dizaine de personnes massacrées par la police ou les gardes frontières, mais qu’importe, ils sont pauvres, noirs ou arabes et nos dirigeants les préfèrent morts plutôt qu’en Europe. Les frontières tuent, les forces de l’ordre assassinent et les États européens s’en lavent les mains. No borders. (Sans oublier l’État marocain, qui dans une sorte de jeu politique on ne peut plus obscène n’a de cesse de profiter de la misère de ces personnes pour faire pression sur les autorités espagnoles)

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Contrôle social / Répression

Dans les forêts près de Melilla, des affrontements violents entre la police et les migrants, « rejetés de partout »

Des violences inédites par leur ampleur ont éclaté samedi 18 juin entre les autorités marocaines et des migrants, qui tentent de survivre en pleine nature dans le Mont Gourougou, au nord du Maroc. Depuis que la brouille diplomatique entre Madrid et Rabat s’est dissipée, « la répression est partout » dans le royaume, assure l’association marocaine des droits humains. « C’est du jamais vu. » Les affrontements survenus entre les migrants et les forces de l’ordre marocaines samedi 18 juin ont été « particulièrement violents », selon les mots d’Omar Naji, à la tête de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador. Ce jour-là, très tôt le matin, plusieurs groupes d’exilés s’étaient rassemblés dans la forêt de Gourougou, située à une vingtaine de kilomètres de Melilla. D’après des sources proches de l’enquête consultées par l’agence de presse espagnole EFE, ils prévoyaient ensuite de converger ensemble vers la clôture de l’enclave espagnole, pour passer de l’autre côté. Averties, les autorités se sont rendues sur place, à 5h du matin. Les violences entre les deux groupes ont immédiatement éclaté. Du côté des policiers, le bilan officiel fait état d’une centaine de blessés. Certains ont été transportés à l’hôpital El Hassani de Nador. Du côté des migrants, difficile de déterminer précisément le nombre de victimes. D’après EFE, « certains […] ont bénéficié de soins tandis que d’autres ont été placés en détention ». Depuis, tous les autres exilés sont « en fuite », indique Omar Naji. Malgré « la peur des représailles » de la police, près de 2 000 migrants ont essayé d’entrer dans l’enclave, vendredi 24 juin au matin. Cent trente d’entre eux y sont parvenus, a indiqué la préfecture à l’AFP. Et ce, « malgré le large dispositif de sécurité des forces marocaines, qui ont activement collaboré et de façon coordonnée avec les forces de l’ordre » espagnoles, a-t-elle ajouté. Les exilés ont « forcé l’entrée » et « cassé la porte d’accès du contrôle aux frontières » avant d’entrer dans Melilla. Note de Stuut.info : Lors de ce passage en force, près d’une trentaine de personnes sont mortes au pied des grilles frontalières. [1] Nador, « ville interdite » aux migrants Dans cette zone située au nord du Maroc survivent des milliers d’exilés, en grande majorité d’Afrique subsaharienne. Ces personnes qui transitent par le royaume pour gagner l’Europe sont recluses dans la forêt de Gourougou, mais aussi dans les bois alentours de Bekoya et de Lakhmis Akdim. Des camps informels d’où viennent justement les personnes impliquées dans les affrontements du week-end dernier. Ces terrains en pleine nature sont, pour les candidats à l’exil, les seuls endroits accessibles, en attendant de pouvoir approcher Melilla. Car Nador, la commune voisine, est « depuis toujours », « une ville interdite » aux migrants, assure Omar Naji. Pour ces personnes, y compris les familles avec enfants, impossible d’y louer un hébergement, ne serait-ce que pour...

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Médias

Écoutez Radio Poudrière, la radio pirate du festival féministe des Tanneries !

Pendant tout le week-end du 24 au 26 juin, une radio pirate féministe émettra en direct du festival de la Poudrière aux Tanneries à Dijon (France) pour en partager les vibrations. Pendant tout le week-end, Radio Poudrière couvrira le festival de la Poudrière avec des interviews, des témoignages, de la musique, des podcasts et des blagues. Pour joindre la radio : 07.78.38.54.93 (n’hésitez pas à nous appeler pour proposer des sons ou pour apporter des témoignages de vos luttes). Le festival aura lieu à l’Espace Autogéré des Tanneries, un centre social, culturel et politique situé au 35-37 rue des Ateliers à Dijon (France). Depuis plus de 20 ans les Tanneries ont abrité dans 2 lieux successifs un projet multiple : un espace d’activité (cuisine, bibliothèque, salle informatique, cinéma, etc), endroit ressource pour initiatives anticapitalistes et anti-autoritaires, une salle de spectacle dédiée aux (contre-)cultures non-marchandes et subversives ; et un lieu de vie collective auto-organisé par ses habitant·es. Les Tanneries sont toujours en mutation. Elles sont le fruit d’années de lutte contre les tentatives d’expulsion et autres menaces que les municipalités successives ont fait peser sur le lieu. Elles ont également initié et pris part à de nombreuses actions et manifestations au sein de la ville, au gré de l’actualité locale et internationale. Issues d’une culture squat, punk et autonome, les Tanneries changent avec les mouvements de luttes qui les traversent.

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Nucléaire

[Bure] Fête des barricades / communiqué #2

Prochain arrêt la gare de Luméville, terminus du train ! Salut à toustes ! Les festivités approchant à grands pas, on s’est dit que c’était peut-être le bon moment pour rappeler brièvement la raison d’être de cet évènement et glisser quelques informations pratiques concernant, entre autre, la structure de la semaine. Premièrement, et pour éviter tout malentendu : tu peux souffler, La Gare n’est pas immédiatement menacée d’expulsion ! Cependant, il y a quelques mois, nous avons décidé d’entamer un processus de transformation de ce lieu de vie (et de luttes !) en lieu d’occupation permanente. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de la Fête des barricades, à la fois comme moment d’inauguration festive de l’occupation et comme opportunité d’élargir le débat de fond sur la situation de la gare. Concernant… les médias : les journalistes ne sont pas les bienvenu·es. Aussi, pour des raisons de sécurité, on te demandera de ne pas faire de captations (photos, son, vidéo…) sur le camp. Une équipe d’automédia sera cependant présente sur place pour documenter l’évènement (bien entendu, aucune image ne sera prise sans le consentement des participantes). les téléphones : également par mesure de sécurité, on te conseille (dans la mesure du possible) de ne pas emmener ton téléphone ou a minima, d’en limiter l’usage à certains espaces (camping ou autres espaces moins collectifs) l’autogestion : étant donné que c’est un peu notre idéal politique en terme d’organisation collective, on aimerait beaucoup voir vivre ça sur le camp. Mais bien sûr qui dit organisation collective signifie que ça ne peut pas exister sans la volonté et l’implication des participantes. On est un petit groupe à préparer cet événement et, à vrai dire, on n‘a pas vraiment d’idée sur le nombre de personnes qu’on sera à la fin. On te conseille donc de te préparer à un haut degré d’autogestion et de participation aux tâches reproductives de la vie quotidienne (couper les légumes, faire la vaisselle, vider les toilettes, etc.). Aussi, on prévoit d’organiser une courte réunion plénière chaque fin de journée pour faire le point sur le déroulement de la journée et préparer celle à venir. la structure du camp : le terrain de la gare est grand et on envisage de faire plusieurs espaces camping distincts avec a minima un espace en mixité choisie sans mecs cis. Sinon on s’est dit que plutôt que de pré-définir des mixités à-priori, ça pourrait être chouette de le faire ensemble, avec les participantes et en fonction des besoins. Si pour quelque raison que ce soit c’est pas possible pour toi de camper, c’est chouette de prévenir en avance pour qu’on puisse trouver une alternative (il y a un nombre limité de caravanes sur le site, ainsi que des possibilités d’hébergement dans des lieux de vie alentours). la répartition des chantiers : il y aura au moins une zone de chantier en mixité choisie sans mecs cis avec la possibilité d’en définir d’autres au besoin et/ou d’aménager des plages (...)

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Logement / Squat

Ouverture d’un nouveau squat à la frontière franco-italienne, appel à soutien !

Communiqué et appel à soutien des occupant.ex Presqu’un an après la dernière expulsion de la Casa Cantoniera de Clavière, nous sommes resté.exs ici, dans cette vallée, sur cette frontière sanglante et raciste, près des personnes qui, chaque jour, la défient et la surmontent, bien qu’elles soient forcées de le faire “illégalement” : contrôlées, rejetées et violentées par l’État et ses forces armées. Dans cette même vallée où, des milliers de “migrant.ex” avec de bons papiers, appelé.ex touristes, transitent sans être dérangé.ex. Dans la même vallée où, seulement en janvier de cette année, la frontière a tué deux personnes, Fatallah Belhafif et Ullah Rezwan. A partir d’aujourd’hui, nous revenons nous organiser dans un lieu abandonné depuis des décennies, qui n’appartient plus à personne mais qui revit grâce à celleux qui l’habitent, le construisent et l’autogèrent, en opposition à un et tous les états et lois qui veulent voir disparaitre toute forme d’autonomie collective et individuelle. Nous avons continué et continuerons à nous battre en nous réappropriant et en construisant des espaces libres et inclusifs. Des lieux loins des dynamiques violentes, racistes et infantilisantes des institutions, qui se manifestent à la frontière franco-italienne des Alpes occidentales, au refuge Massi à Oulx, à la Croix-Rouge (qui participe aux refoulements en collaboration avec la police) et dans les appareils de contrôle et de répression italiens et français. Nous sommes resté.exs ici, en nous organisant sur cette frontière, non pas pour faire du travail humanitaire et de l’aide sociale POUR les “migrant.exs”, mais par choix politique, pour rester debout et lutter AVEC les personnes qui transitent par ces vallées. Aujourd’hui, de manière plus flagrante que jamais, nous assistons à une rationalisation de l’accueil et de la “solidarité”. Depuis le début de la guerre, des associations, des particuliers, des municipalités, des États, des médias grand public ont concentré des actions, du temps, des fonds pour les réfugié.exs ucrainien.nexs. Nous nous demandons donc si cette solidarité existe parce que les personnes en question sont blanches ? Ou parce qu’elles sont chrétiennes ? Nous luttons avec toutes victimes de la guerre et de l’impérialisme. Il est évident que lutter contre des oppressions n’empêche pas d’en reproduire. Nous gardons en tête les violences survenues durant les autres occupations et voulons vivre dans un espace qui cherchera à déconstruire et à gérer la violence. Ce nouveau refuge n’est pas né sur une terre stérile, mais dans le Val de Suze qui résiste depuis des décennies par la lutte contre le projet honteux du TAV et son monde. Un monde d’industrie et de destruction du vivant, ce monde qui, toujours plus, pousse les personnes à l’exil. Nous vous invitons à rejoindre la lutte. Dans tout le territoire, la frontière laisse ses traces ; dans tous les territoires, nous devons la combattre. Brulons les frontières....

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Racismes / Colonialismes

LOCALISER LA TAULE : MODE D’EMPLOI modèle Danois

Nous relayons une information édifiante qui vous a peut-être échappé, noyée dans le flux de l’actualité Covid : le Danemark va louer 300 places de prison au Kosovo, pour y interner des prisonniers condamnés au Danemark et faire de la place dans ses taules nationales. Les autorités danoises, en fait, n’ont rien inventé. Il semble que c’est à l’État belge qu’on doit cette riche idée : l’administration pénitentiaire belge a loué, en 2010, 500 cellules dans une prison des Pays-Bas, pas trop loin de la frontière. C’est qu’il y avait de la place dans les taules néerlandaises, alors autant la rentabiliser, n’est-ce pas : la location a coûté 42 millions d’euros par an à la Belgique. L’arrangement se voulait provisoire, le temps que la Belgique construise de nouvelles prisons. Mais les 650 prisonniers belges n’ont rempli qu’une seule prison des Pays-Bas – dans une ville qui s’appelle Tilbourg. Il restait des cellules vides dans les autres : en 2015, 242 prisonniers norvégiens ont été eux aussi transférés aux Pays-Bas, cette fois-ci au nord du pays, à Norgerhaven. Prix à payer pour la Norvège : 25,5 millions d’euros par an. Le débat est ouvert entre les gestionnaires : pour ou contre la délocalisation de la prison ? Et ceux qui sont pour comme ceux qui sont contre ne sont pas avares d’arguments humanistes. Pour, parce qu’on limite la surpopulation carcérale, regardez en France, c’est quand même pas jojo. Contre, parce que comment faire pour rendre visite aux prisonniers ? Le voyage coûte au moins 500 euros par personne. Mais ils pourront « communiquer avec leurs familles via Skype », assurait en 2015 la directrice de l’administration pénitentiaire norvégienne. Nous voilà rassurés. Et l’aide juridique, et la réinsertion, et pouvez-vous garantir les conditions de détention ? C’est qu’il faut une sacrée logistique pour maintenir l’illusion d’une prison à visage humain. L’illusion, au fait, n’a pas été maintenue, en tout cas pas plus que d’habitude : un rapport du médiateur de la justice norvégienne signalait en 2016 que les autorités « n’avaient pas réussi à garantir une protection adéquate contre la torture et les traitements inhumains ou dégradants ». Sans blague. Revenons à l’actualité récente. L’accord entre le Danemark et le Kosovo présente quelques nouveautés. D’abord la distance entre le pays où les prisonniers ont été condamnés et le lieu d’enfermement : 2000 kilomètres, un record. Ensuite le critère de tri entre les prisonniers « exportés » et les autres : ceux dont le Danemark se débarrasse, ce sont les prisonniers étrangers qui seront expulsés vers leur pays d’origine à la fin de leur peine, ce qui fait des détenus étrangers quelque chose comme des « prisonniers de seconde zone » ; l’État danois veut « envoyer un signal clair que les étrangers condamnés à l’expulsion doivent quitter le Danemark », apprend-on dans un article du Monde. Le signal est clair, en effet. Il y a aussi une déclaration de la ministre kosovare de la...

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Résistances et solidarités internationales

Appel à soutien de l’Anarchist Black Cross Bélarus

Au Bélarus, le régime s’acharne contre les personnes ayant participé au soulèvement de 2020. Face à une répression sans précédant contre le mouvement anarchiste, l’Anarchist Black Cross Belarus sollicite votre soutien urgent. Deux ans se sont bientôt écoulés depuis la révolte de 2020 au Bélarus. Le mouvement anarchiste, parmi d’autres activistes et journalistes, fait face à une vague de répression sans précédent. Beaucoup de militants ont fui le pays, d’autres sont emprisonnés. L’ABC Bélarus continue ses activités et a besoin d’aide plus que jamais. Actuellement, environ trente anarchistes et antifascistes sont emprisonnés au Bélarus. Ce nombre est en constante augmentation. En ce moment a lieu un important procès contre dix inculpés. Ce procès durera probablement tout l’été et nous coûte 3000 euros par semaine. Sans votre aide, nous ne pourrons pas fournir d’aide aux inculpés très longtemps, ce qui signifie que ces militants perdront toute possibilité d’être défendus légalement. D’autres camarades ont besoin d’avocats, de colis alimentaires, de moyens pour faire appel – tout cela nous demande de l’argent que nous ne pouvons pas rassembler par nous même. Tous vos dons seront utiles ! Partagez cet appel avec vos camarades et groupes, organisez des événements de soutien, et diffusez les infos au sujet des anarchistes bélarusses emprisonnés ! Infos supplémentaires A la publication de cet appel, plus de 2000 personnes ayant participé au soulèvement de 2020 sont dans les prisons du régime de Loukashenko. Parmi ces personnes il y a au moins 30 anarchistes et antifascistes qui subissent la répression politique, la torture et l’emprisonnement à cause de leur engagement politique. Beaucoup de camarades ont dû quitter le Bélarus pour fuir la violence du régime et de lourdes peines de prison. Deux ans après le début du soulèvement, les procès politiques continuent. Il y a un mois, quatre anarchistes étaient condamnés à des peines de prison de 4,5 à 5 ans, dans le cadre du « procès Pramen [1] ». Il y a quelques semaines a commencé le procès de la soit-disant « organisation criminelle anarchiste internationale », un pur produit de l’imagination de la police politique. En réalité, ce dossier a été monté dans le seul but de détruire le mouvement anarchiste. Dix personnes sont inculpées, et le procès est à huis-clos. D’autres personnes attendent leur procès, dont Kristina Cherenkova, Anna Pyshnik et Oleg Avdeyenko. En 2021, l’ABC Bélarus a dépensé des dizaines de millier d’euros en frais d’avocat, colis aux prisonniers et aide aux familles. C’est principalement les mouvements de solidarité internationale qui ont rendu ce soutien possible – tous les dons proviennent de camarades. La guerre en Ukraine a un impact sur les dons en direction des prisonniers Bélarusses. Le contexte international a rendu prioritaire le soutien vers celles et ceux qui se battent contre le régime de Poutine. Nous sommes d’accord avec ce constat, mais la...

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Racismes / Colonialismes

L’Actu des Oublié.e.s • Saison II • Episode 18 : Abolir la police 2/2

Tous les deux lundis, l’Actu des Oublié.e.s évoque les luttes dans le monde. Cette semaine, la deuxième partie de l’épisode consacré aux mouvements pour l’abolition de la police. Après avoir évoqué les mouvements pour l’abolition de la police et les grandes lignes théoriques de cette perspective, nous partons cette semaine en différents endroits du monde pour découvrir des mouvements en lutte qui développent un autre rapport les un.es aux autres. Intimement liée au lien social, à la confiance entre les êtres et à une forme élaborée de démocratie directe, la justice transformatrice fait partie intégrante de ces sociétés qui ont jugé nécessaire, de part leur histoire, de remettre en cause les institutions policières et judiciaires patriarcales, voire l’état nation dans son ensemble. SOURCES Défaire la Police / L’Aventure abolitionniste Sur des méthodes de justice transformatrice : A World Without Prison / Revolution Starts at Home Mexique : Revue Mouvement n°4 : Autodétermination et police communautaire au Guerrero Cahiers de la « Petite école zapatiste », disponibles en français sur https://ztrad.toile-libre.org/ . Radio Zapatista Rojava : La Commune du Rojava & Nous vous écrivons de la révolution, Syllepse. Rojava Info Chronique Palestine.com : La responsabilite communautaire comme alternative au système policier ALA Info.net : Venezuela, el Horizonte comunal MUSIQUES Amor e Sangue en Chiapas de Garcia MC Rojava du rappeur kurde Hassune Abuso de poder de la rappeuse vénézuelienne Gabylonia VISUEL Femmes brandissant drapeau et foulard kurdes à la fenêtre d’un bus. Auteur : Sunrise Odyssey (wikimedia commons)

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Féminismes / Antipatriarcat

[Brochure] Ex Masculus, Réflexions critiques sur les groupes d’hommes pro-féministes

Cette brochure est une compilation de voix s’exprimant sur le thème du « travail des hommes pro-féministes », sur ce que c’est, pourquoi nous en avons besoin et comment s’y prendre. Les textes de cette brochure proviennent d’une myriade de personnes incluant des queers, des trans, des femmes et des hommes. Nous avons des vécus différents, sommes issu·es d’horizons, de perspectives, d’environnements, de gènes immensément variés, et de so- cialisations que des gouffres séparent. Pourtant il y a un nous, une manière dangereusement omniprésente de généraliser le nous, qui a besoin de changer. Des vies sont en jeu et des vies s’éteignent ; enlevées, ensevelies sous l’avalanche de traumas, de honte et d’impuissance. Parce que les modèles d’apprentissage social ne sont pas remis en cause, nos corps (et nos esprits, inextricables) deviennent des terrains accidentés et peuplés de mines pour les attentes et les jugements des autres, pour leur violence et leur propre impuissance intériorisée. Les corps des femmes et des personnes trans sont confrontés à des risques disproportionnés et incroyablement variables dus à la violence étatique et extralégale¹. Ce n’est pas nouveau et cela n’a jamais été tolérable. Pourtant, cette violence est communément acceptée aux niveaux micro et macro-sociaux². L’objectification des corps est devenue monnaie courante ; la piqûre que l’on ressent des regards lourds et indiscrets, des attouchements et des réflexions sexistes nous agresse immanquablement et de façon insidieuse. Et nous perdons nos ami·es, nos mères, nos sœurs et nos fils. Le désespoir a été étouffé à la fois par le climat de complaisance à l’égard du harcèlement et des agressions sexuelles et par la consécration de l’objectification par l’état, l’église, la famille et la communauté qui renforcent ces attentes et ces schémas en ne reconnaissant pas, en n’abordant pas et en n’attaquant pas la réalité des abus dans nos vies quotidiennes. Les hommes (ou les personnes qui font l’expérience de privilèges masculins) doivent être tenus pour responsables. Les hommes doivent se tenir mutuellement responsables et assumer leurs responsabilités vis-à-vis des privilèges qu’ils possèdent et de leur socialisation. En reconnaissant les écarts de pouvoir inhérents à nos interactions sociales, les hommes peuvent commencer à s’intéresser de façon critique à nos identités en étant activement à l’écoute des femmes et des personnes trans. Ces voix ne sont pas considérées sur un pied d’égalité, parce que nous vivons avec les réalités du passé et sous le poids écrasant et sans pareil du présent, de ses insuffisances et de ses brutalités. Nous devons concevoir un monde en nous ancrant dans le présent à partir des conditions dans lesquelles nous vivons et agissons toutes et tous. Les hommes doivent se pencher de manière critique sur ce que signifie être « un homme » et sur les conceptions actuelles de la masculinité en incluant nos fils, nos frères, nos pères et nos...

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Résistances et solidarités internationales

[paris] Manifestation nationale pour la libération de Georges Abdallah à Paris

Le 19 juin prochain sera célébrée la journée internationale des prisonniers révolutionnaires – d’hommes et de femmes qui partout dans le monde ont décidé de refuser l’inadmissible et de se battre pour un autre possible. Parmi ces combattants, l’un d’entre eux est, en France, emblématique de cet engagement dans la lutte et la résistance : c’est Georges Abdallah, combattant de toute une vie pour une Palestine libérée de l’occupant sioniste et anti- impérialisme mais aussi pleinement révolutionnaire par son soutien indéfectible aux luttes des peuples contre l’impérialisme, le capitalisme, le fascisme. Le 19 juin prochain sera célébrée la journée internationale des prisonniers révolutionnaires – d’hommes et de femmes qui partout dans le monde ont décidé de refuser l’inadmissible et de se battre pour un autre possible. Parmi ces combattants, l’un d’entre eux est, en France, emblématique de cet engagement dans la lutte et la résistance : c’est Georges Abdallah, combattant de toute une vie pour une Palestine libérée de l’occupant sioniste et anti- impérialisme mais aussi pleinement révolutionnaire par son soutien indéfectible aux luttes des peuples contre l’impérialisme, le capitalisme, le fascisme. Depuis cette petite éternité que représente la prison à vie, Georges Abdallah signe et persiste et jour après jour, il contribue, dans cette soi-disant cacophonie du monde actuel, à nettement délimiter les contours des antagonismes qui s’expriment au quotidien dans cette guerre de classe. Ainsi, comment soutenir Georges Abdallah et ne pas, avec lui, dénoncer « les guerres des agresseurs impérialistes et de leurs affidés régionaux », « leurs guerres de pillage et de domination » ? Comment ne pas, avec lui, soutenir le prolétariat et les masses populaires en lutte « contre la régression sociale, le terrorisme managérial du patronat et le chômage » ? Comment soutenir Georges Abdallah et ne pas comprendre que ce qui se joue dans cet approfondissement de la crise actuelle – économique, sociale et écologique – est bien avant tout la crise d’un système « moribond dans sa phase de putréfaction avancée » : celle du système capitaliste. Comment, par ailleurs, soutenir Georges Abdallah et ne pas, avec lui, depuis ses 38 années de détention arbitraire, dénoncer la criminalisation des luttes en cours et la répression d’Etat ? Comment enfin soutenir Georges Abdallah et ne pas démasquer l’hypocrisie de ce soi-disant « capitalisme démocratique à visage humain » qui fait fi des décisions de sa propre justice et ce maintenant depuis plus de 22 ans dans le cas de notre camarade. Depuis ce 24 octobre 1984, le chemin pour exiger la libération de Georges Abdallah a été long et plein d’embuches mais malgré tout, comment ne pas voir les progrès accomplis dans le soutien de plus en plus élargi montré aujourd’hui à notre camarade. Le 24 octobre dernier, nous étions plus d’un millier à converger de partout en France vers Lannemezan où Georges Abdallah est détenu. (...)

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Racismes / Colonialismes

[Webinaire] Penser la violence : autodéfense, non-violence et protection

Les mouvements sociaux des dernières années tels que #metoo et Black Lives Matter ont forcé une réflexion sur les liens entre violences sexistes/sexuelles, raciales et étatiques et les façons d’y résister. (article modifié le 9 juin 2022) De tels mouvements exigent de revoir la façon dont on pense la violence et les façons d’y faire face : Qui a droit à la protection et sous quelles conditions ? Qui a le droit de se défendre, comment et avec quelles conséquences ? Quelles stratégies sont plus à même de combattre ces violences et d’arrêter leur perpétuation ? Ces prises de parole/mouvements collectifs ramènent ainsi à l’avant-plan les débats philosophiques entourant la violence : Y a-t-il une différence entre la violence des opprimé.e.s qui se défendent de celle des dominant.e.s ? Comment alors définir la violence et avec quelles implications éthico-politiques ? Elsa Dorlin, Françoise Vergès et Judith Butler ont toutes trois publié récemment des ouvrages qui se penchent sur ces questions, revisitant d’une perspective féministe/anti-raciste les notions de violence, non-violence, autodéfense et protection. Ensemble, ces ouvrages ouvrent un dialogue pour nourrir la pensée actuelle et fournir des pistes de réflexions sur la résistance et la violence. Du « droit au paisible » pour les opprimé.e.s (Vergès, 2020) aux « éthiques martiales de soi » de celleux qui n’ont pas droit à la légitime défense (Dorlin, 2017), en passant par la « non-violence agressive » ancrée dans les liens sociaux comme défense des vies indeuillables (ungrievable) (Butler, 2020), ces trois penseuses féministes/antiracistes nous invitent à penser le monde de demain loin de l’individualisme et d’une victimisation fataliste, dans, contre et/ou hors de la violence. À l’occasion de ce webinaire, les trois autrices entameront un dialogue sur les thèmes de la non/violence, autodéfense et protection, suivi d’une discussion avec le public. Présentation en anglais et français, avec interprétation anglais-français disponible. L’évènement aura lieu le 9 juin 2022, à partir de 17h 18H (= Horaire Bruxelles, correspondant à GMT+2:00). Pour vous inscrire : https://bit.ly/3wlDiaC (Vous pouvez également calculer l’heure de la conférence selon votre fuseau horaire à cette adresse.) Françoise Vergès est une féministe antiraciste décoloniale, une curatrice indépendante, et une autrice. Elle a grandi à La Réunion auprès de parents anticolonialistes communistes et féministes, a vécu à Alger puis à Paris où elle a exercé comme journaliste et éditrice féministe. Elle a été présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, a dirigé l’équipe de préfiguration d’un musée postcolonial à La Réunion, a écrit des films, et en 2015, a été une des cofondatrices de l’association « Décoloniser les arts ». Elle a récemment publié Une théorie féministe de la violence (2021), De la violence coloniale dans l’espace public (2021), et Un féminisme décolonial (2019)....

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Économie / Anticapitalisme

Le Sri Lanka s’enflamme !

Le Sri Lanka traverse actuellement la pire crise économique de son histoire. Depuis quelques jours, la situation vire à l’insurrection : plusieurs résidences de ministre ont brûlé, et les personnes de pouvoir sont traquées à travers l’île. Un article de La Barricade Journal Pour comprendre la crise au Sri Lanka, il faut revenir sur les causes qui ont mené à celle-ci, et notamment la situation politique singulière du pays. Le Sri Lanka connaît une situation politique singulière et depuis 50 ans, une révolte divise le pays entre deux ethnies : les Tamouls (qui représentent 20% de la population) et les Cinghalais. Les Tamouls répartis majoritairement au nord et nord-est du pays se sont rebellés dans les années 1980 avant d’être matés par l’Etat en 2009. Durant plusieurs dizaines d’années, les Tamouls situés à l’extrême gauche de l’échiquier politique ont réussi à administrer et contrôler une partie de l’île notamment le nord et le nord-est ; regroupés sous le nom des Tigres de libération de l’îlamn Tamoule. Tout bascule en 2009 lorsque l’Etat lance une vaste opération militaire ne se souciant pas des pertes civiles. Des rumeurs font même état d’armes chimiques utilisées à l’encontre des civils habitant dans les villes rebelles. Suite à ce génocide, les quelques survivants Tamoul se regroupent et créent un parti : le TNA (Alliance Nationale Tamoul). Il est à noter que le Sri Lanka est l’un des rares pays encore socialiste dans sa constitution, ce qui n’empêche aucunement la discrimination raciale étatique. Du côté de la politique institutionnelle du pays, plusieurs partis se battent le pouvoir : d’un côté la droite boudhiste, libérale économiquement mais progressiste sur le plan des droits entre les différentes communautés de l’île ;de l’autre la gauche cinghalaise, se revendiquant marixste mais extrêmement violente au niveau des ethnies. Actuellement le premier ministre du pays est Mahinda Rajapakse. Ce dernier était également Président du pays en 2009 lorsque les massacres contre les tamouls ont été commis. Le Président actuel, lui, n’est autre que Gotabaya Rajapaksa, le frère cadet du premier ministre. C’est dans ce contexte explosif qu’une insurrection est en cours. Des manifestations se déroulent depuis fin mars dans le pays et notamment dans la capitale, Colombo, afin de demander la démission du président face à son incapacité à résoudre la crise économique. Depuis plusieurs jours et suite à une grève générale le 5 mai paralysant l’ensemble du pays, la situation a dégénéré. Lundi, l’étincelle s’est produite lorsque des manifestants campant pacifiquement devant la résidence du Premier ministre se sont fait attaquer par des partisans du pouvoir à coups de matraques. La police protégeant les agresseurs lorsque les manifestants voulaient se défendre. Suite à cette attaque, les manifestants sont passés à l’action en incendiant ou endommageant 103 maisons et 88 véhicules, la plupart appartenant à des ministres, députés ou (...)

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