Ailleurs

Médias

Repression ailleurs, solidarité ici

26 avril, Munchen, Allemagne - Perquisitions dans la bibliothèque anarchiste Frevel, ainsi que dans quelques appartements. Les flics prennent toutes les publications et confisquent l’imprimante. « Les flics essaient de nous intimider, de nous faire peur et de nous terroriser, mais nous ne sommes pas étonnés qu’en période d’état d’urgence et de guerre, l’État s’en prenne à ses ennemis, aux idées anarchistes et à leur diffusion. » ACAB 4 eva 29 mars, Paris, France - Micro trouvé dans la bibliothèque anarchiste Libertad Continuer à défendre et à diffuser ses idées subversives sans tomber dans la paranoïa, tout en trouvant des manières d’approfondir des relations affinitaires loin de tout appareillage électronique reste encore et toujours un défi. Quant à rendre publique cette découverte afin qu’elle puisse être utile à tous –selon les bons conseils que nous a immédiatement prodigués notre amie Riso–, cela nous semble le minimum à faire dans ce genre de cas. Quelques participantes et participants à la bibliothèque anarchiste Libertad Ce que fait l’Etat : incorporer des idées contestataires sous forme d’ inclusion et de diversité tant qu’elles ne critiquent pas fondamentalement l’existence même de l’Etat et du Capital ; et réprimer toutes les autres. Aujourd’hui comme hier, diffusons les idées subversives partout et sous toutes les formes ! Banderole à la façade du Zotte Morgen, bibliothèque anarchiste à Bruxelles qui lit : SOLIDARITE de BX à Munchen et Paris Que vivent les idées anarchistes A Plus d’infos : Français : Munich (Allemagne) : série de perquisitions contre des domiciles et une bibliothèque anarchiste Paris : Un micro de flics trouvé à la bibliothèque anarchiste Libertad English : Munich (Germany) : Raids and charges (article 129) against anarchists Paris,France : Text by Some of the participants at the Libertad anarchist library

Ailleurs Ailleurs |
Guerre / Antimilitarisme

Guerre en Ukraine : Les anarchistes d’Europe du Nord-Est répondent au discours russe.

Il s’agit d’un premier reportage (d’autres récits sont attendus) sur la situation en Ukraine et alentours, produit pour Freedom par le réalisateur et journaliste Alexis Daloumis. Alexis a passé les dernières semaines à Kiyv, et vous avez peut-être déjà entendu parler de lui grâce à son autre production, Belkî Sibê : A Journey Through The Syrian War and Rojava Revolution. Article original : https://freedomnews.org.uk/2022/04/19/ukraine-war-video-dispatch-north-eastern-european-anarchists-respond-to-the-russian-narrative/ « Alors que j’écris ces lignes, la vie a repris son cours à Kiev et le fonctionnement de la ville retourne presque à la normale. La guerre se concentre à l’est, et Kiev n’est plus assiégée. Les rues sont bondées. De plus en plus de bars, de restaurants et de magasins rouvrent leurs portes et les soldats aux check-points disséminés un peu partout dans la ville semblent beaucoup plus détendus qu’il y a quelques semaines. Le couvre feu a été assoupli, il est de 22h à 5h au lieu de 21h à 7h du matin. Quand je suis arrivé ici il y a trois semaines, la ville était une véritable ville fantôme. Les rues étaient vides et il y régnait une étrange atmosphère de suspicion et de terreur. Les sirènes résonnaient régulièrement et à l’époque (contrairement à maintenant), cela donnait du poids à l’inquiétude ainsi ressentie. Les contrôles aux check-points étaient minutieux et souvent zélés. Je me suis rendu à Kiev pour couvrir les activités du réseau « Opération Solidarité » et du « Comité de résistance / Unité anti autoritaire » . C’était cependant le point culminant d’une exploration bien plus large de la mobilisation internationale d’anarchistes et d’anti-autoritaires en appui de la résistance à l’invasion. Ces deux structures mentionnées plus haut, sont respectivement les branches civile et militaire de la résistance locale anti autoritaire. J’ai voyagé en Pologne et Ukraine, à travers divers réseaux de solidarité, afin de réunir assez de contenu pour nourrir une couverture alternative de la situation là bas, en donnant la parole aux anarchistes de la région, afin de créer de l’espace pour leurs idées et points de vue, plutôt que de se focaliser uniquement sur la place des Nazis dans ce conflit (aussi vrai que cela puisse être). Je suis passé à Varsovie, Poznan, puis Varsovie de nouveau , à Cracovie, Rzeszow, à Lviv et Kiev. Ce premier reportage propose de croiser les regards de plus d’une dizaine d’anarchistes et d’antifascistes sur les causes de la guerre, en réponse notamment à la rhétorique du régime de Poutine sur les raisons et les objectifs de l’invasion. Ces personnes interrogées sont vraiment les dernières personnes que l’on pourrait considérer comme nationalistes, ce qui donne à leur témoignage une note particulière, dépassant le cadre du champs anarchiste ou d’extrême gauche, pour quiconque recherche une approche plus sobre, voire « objective » ; ancrée localement, aux événements qui se déroulent, au-delà...

Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

[Parution] Entre océans, forêts et volcans. La lutte radicale Mapuches

Dans les territoires habités par les communautés Mapuches - dont les terres furent accaparées par des investisseurs capitalistes, défigurées par les exploitants forestiers, ravagées par les entreprises énergétiques, polluées par les industriels et colonisées par des suppôts de l’État chilien, les dernières décennies ont été marquées par une lutte incessante. Le petit livre "Entre océans, forêts et volcans" revient sur ces luttes. Si cette publication n’a ni la prétention, ni l’ambition d’expliquer en détail la cosmovision mapuche, leurs coutumes ancestrales, leur spiritualité, les rapports au sein de leurs communautés, elle vise plus modestement à donner un aperçu de l’ampleur de la lutte qui s’y déroule, principalement à travers les communiqués et des déclarations faites par les organisations de lutte ou les communautés mapuches en résistance. Une chronologie qui ne prétend pas non plus à l’exhaustivité accompagne ce recueil de textes – que nous publions non pas parce que nous y adhérons sans critiques, mais parce qu’ils permettent de se faire une idée du panorama et des différentes expressions de la lutte radicale mapuche. Soulignons donc d’emblée deux grandes lacunes dans cette publication. En premier lieu, l’absence d’un approfondissement plus analytique de ce qui, là-bas, est rassemblé dans le concept de « reconstruction nationale mapuche », à savoir, la reconstruction de leurs communautés, la récupération de leurs savoirs et coutumes ancestraux, la tentative de recentrer leurs rapports sur les valeurs, l’éthique et la spiritualité propres à leur cosmovision. Et en deuxième lieu, le fait que ces textes, comme la chronologie des actions et sabotages, ne permettent peut-être pas de saisir les nombreuses expressions de la conflictualité qui agite le Wallmapu. Ainsi, les actions de blocage, manifestations, affrontements avec la police, les combats lors des expulsions, mais aussi les pratiques plus durables - visant par exemple l’autonomie alimentaire par une approche non-productiviste et non-capitaliste de l’agriculture, ou l’abandon du consumérisme de masse en faveur de petites productions artisanales, ou encore les activités culturelles approfondissant la cosmovision mapuche et les rapports sociaux qui en découlent,… - constituent une vaste et importante trame de cette lutte virulente, et ne sont possiblement pas assez mis en relief dans ce recueil qui ne couvre qu’un an de lutte (de 2021 à 2022) et qui se focalise surtout sur la lutte d’un seul côté des Andes, celui sous domination de l’État chilien. À l’heure où ces lignes sont écrites, le Wallmapu se trouve toujours sous état d’urgence. En plus d’importantes forces policières, des troupes militaires sont également déployées afin de mater - ou au moins de freiner - la lutte radicale mapuche en pleine expansion ces dernières années, notamment depuis la vaste révolte sociale qui a secoué le Chili à partir d’octobre 2019. Elle va maintenant devoir faire face à un nouveau (...)

Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

Russie : attendre que tourne la roue de l’Histoire

Réflexions sur la première phase du mouvement antiguerre en Russie. La première phase du mouvement antiguerre en Russie touche à sa fin, réprimée par la force. Dans ce dossier, nous abordons les enjeux de ces contestations, partageons les réflexions d’anarchistes russes sur les raisons pour lesquelles elles se sont heurtées à un mur, et présentons les traductions de quatre articles de groupes anarchistes et féministes russes qui explicitent leur opposition à la guerre, les défis qu’iels ont rencontrés et leur intention de continuer à aller de l’avant. Pourquoi le mouvement antiguerre russe reste notre plus grand espoir L’invasion de l’Ukraine n’aurait jamais été possible si le régime de Poutine n’avait pas passé les dix dernières années à écraser le moindre mouvement social en Russie – notamment en utilisant la torture pour arracher de faux aveux aux personnes détenues et en empoisonnant et emprisonnant les politicien⋅nes riva⋅les. De même, les interventions militaires de Poutine en Biélorussie et au Kazakhstan – sans parler de la Syrie – ont aidé les autocrates à maintenir leur contrôle sur ces pays ; l’Ukraine est le seul pays de ce que Poutine considère comme sa zone d’influence a avoir échappé à sa domination pendant la dernière décennie. Certain⋅es des anarchistes en Ukraine qui ont choisi de prendre les armes contre l’invasion russe sont des expatrié⋅es russes ou biélorusses qui craignent de n’avoir plus nulle part où aller si Poutine s’emparait de l’Ukraine. Pourtant nous ne devons pas tomber dans le piège du récit occidental qui fait de cette situation un affrontement entre « le monde libre » et l’autocratie de l’Est. L’impérialisme militaire de la Russie nous concerne, car le modèle de répression russe n’est qu’une version de la même stratégie d’État à laquelle nous sommes confronté⋅es ailleurs dans le monde. Partout, les autorités s’appuient sur un maintien de l’ordre de plus en plus invasif et répressif pour contrôler les populations qui s’agitent. La guerre en Ukraine n’est que le dernier chapitre d’une histoire qui s’est déjà jouée en Syrie, au Yémen, en Éthiopie, au Myanmar et ailleurs. L’invasion de l’Ukraine correspond à la même stratégie que celle employée par d’innombrables gouvernements à l’intérieur de leurs territoires, appliquée à l’échelle géopolitique : le recours à la force brutale pour réprimer les résistances et étendre le contrôle. La guerre exacerbe toujours le nationalisme. Exactement comme lors de la guerre civile en Syrie, l’invasion russe de l’Ukraine a créé un environnement propice aux fascistes et autres nationalistes pour recruter de nouveaux adhérents et aux militaristes pour légitimer leurs projets – qu’il s’agisse de l’OTAN ou de milices locales. De nombreu⋅ses combattant⋅es ukrainien⋅nes ont pris pour habitude de déshumaniser les soldats russes en les traitant d’« orcs ». Si la responsabilité principale de cette situation incombe toujours à Poutine, cela risque d’avoir des conséquences...

Ailleurs Ailleurs |
Nucléaire

[Bure] Défendons LA GARE ! Empêchons la construction de la route Castor !

En 2004, le site de l’ancienne gare de Luméville a été racheté par des militant.es antinucléaires. La gare fait partie de la future ligne ferroviaire pour le transport des déchets nucléaires vers le projet de dépôt définitif CIGÉO près de Bure. Au cours des 18 dernières années, la Gare a été gérée par des groupes et des collectifs très différents, mais a eu tendance à représenter globalement la partie la plus radicale/écologique/anticapitaliste du mouvement antinucléaire. Au fil des années, la gare a été à plusieurs reprises le lieu d’événements qui se sont imprimés dans la mémoire collective du mouvement comme des moments importants, tels que le festival Hippipest (2005-2007), le camp VMC (2015), les semaines anti-prison (2018-2020), le camp des Rayonnantes (2021) et bien d’autres. Même si tout n’a pas toujours été beau, de nombreuses personnes ont appris à aimer la gare pendant cette période comme un lieu important de leur vie : comme un lieu d’expérimentation politique, comme un terrain d’aventure ou comme un foyer. Mais la gare est avant tout une chose : une barricade juridique et physique dans la lutte contre le projet CIGÉO. Situation actuelle : Avec la conclusion de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP), la lutte pour la gare entre dans une nouvelle phase : la fin de la DUP permet l’expropriation de 6000Ha de terrains qui font obstacle à la construction du projet. La procédure est facilitée par le décret « Opération d’Intérêt National » de fin 2021, qui déresponsabilise le niveau municipal dans les décisions sur les projets d’infrastructure dans la « Zone d’Aménagement du Sud de la Meuse » et ces décisions relèvent désormais essentiellement de la préfecture. Avant même la fin de la DUP, l’ANDRA a annoncé qu’elle commencerait la construction de la future ligne Castor [1] au plus tard en 2024. La gare risque donc d’être confrontée à un conflit juridique avec l’ANDRA au sujet du terrain dans un avenir proche. Cela pourrait (dans le pire des cas) aller très vite et son issue est comme prédéterminée, tout comme les audiences publiques ridicules sur la DUP. Nous nous opposerons toujours légalement à l’expropriation ! Non pas parce que notre foi dans l’État de droit est si grande, mais pour mettre des barricades physiques à côté de celles en papier. Malgré tout l’amour que nous portons à cet endroit qui a été ou est encore le foyer de tant d’entre nous, nous ne faisons pas face à la situation actuelle uniquement avec peur et désespoir. Le destin de cet endroit a toujours été d’être un point stratégique dans cette confrontation et, en fin de compte, le lieu d’une confrontation politique. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas l’intention de partir volontairement ! Que nous célébrions ensemble le 20e anniversaire de ce projet résistant à la gare en 2024, ou que nous ajoutions simplement 20 minutes d’émeutes épiques à la mémoire collective du mouvement, cela dépend principalement de nous. Ce que nous prévoyons de faire...

Ailleurs Ailleurs |
Santé / Soins

[Bure] Semaine formation médic tout terrain (deuxième édition)

[Fr] Du 25 avril au 30 avril 2022, nous invitons toustes celleux qui souhaitent se familiariser avec la pratique de la medic dans des manifestations en milieu urbain et rural, à l’ancienne gare de Luméville, dans le sud de la Meuse. Nous aimerions inviter tout particulièrement celleux qui n’ont pas ou peu d’expérience sur le sujet. À une époque où les luttes sociales s’intensifient dans le monde entier et où les réactions des appareils d’oppression sont très dures, on peut percevoir le role des medics comme l’un de ceux qui a une importance particulière. Un rôle qui peut augmenter la sécurité des personnes lors de manifestations dans les rues et en milieu rural, et donc accroître l’efficacité de ces tactiques et réduire l’impact de la répression sur elles. Notre capacité d’organisation nous permet d’inviter un maximum de 50 personnes. Si vous souhaitez participer, veuillez nous en informer au préalable par mail. Nous disposons de 30 places en maison collective dont 8 en salle non cismec. Certaines personnes devront donc dormir dans une tente (mais on a de nombreuses places pour camper). Informations que nous aimerions avoir avant votre arrivée : si vous arrivez seul ou en groupe et si votre groupe est important. si vous pouvez dormir dans une tente ou si vous avez besoin d’une place dans une maison collective. Si vous choisissez la deuxième option, vous pouvez dormir dans une chambre mixte ou dans une chambre non mixte. Avez-vous des besoins particuliers dont nous devrions nous occuper en avance (conditions d’hébergement, allergies, etc.) Nourriture : La nourriture sera végan et abondante, vous n’aurez donc pas besoin de l’apporter avec vous. Il y aura également de la place pour la cuisine non-végan. Il y aura un petit groupe de cuisine sur place, mais nous voulons aussi compter sur l’auto-organisation, et l’aide des participants sera nécessaire. Les formation seront bilingues (français et anglais) Si vous souhaitez participer, veuillez nous en informer sur streetmedicbure@riseup.net. Organisation de la semaine (modifiable selon le nombre de personnes et les envies des participants) : Lundi Acceuil et présentation de la semaine et du lieu Mardi Journée théorie (présentation des forces de l’ordre, leurs armes, les blessures qu’elles produisent et comment les prendrent en charge) Mercredi Pratique pansements et bandages Discution sur la politique de la street-médic Jeudi Discution sur le matériel et l’organisation en manifestation Cas pratiques Vendredi Discution sur l’impact des manifestations sur le mental Simulation de pratique en manif Samedi Jour des départs [En] From April 25 to April 30, 2022, we invite all those who wish to become familiar with the practice of medic in urban and rural events, to the old station of Luméville, in the south of the Meuse. We would like to invite especially those who have little or no experience in this field. At a time when...

Ailleurs Ailleurs |
Extrême-droite / Antifascisme

[Ukraine] Une autre guerre - Entretien avec A.

Le patriotisme veut imposer l’image d’un peuple uni dans sa résistance, mais cette opération se produit au détriment de celles et ceux qui n’ont pas envie de mourir pour la patrie. Nous nous intéresserons ici à ce qui, en Ukraine et en Russie, ne participe pas à la communion héroïque. Lire l’article en entier sur Une Autre Guerre Entretien avec A., 5 avril 2022 Le changement dans la situation militaire et le retrait des troupes russes de la région de Kiev ont-ils un impact sur les relations entre le gouvernement et les groupes de droite  ? Je pense que pour l’instant les détails de ces relations sont masquées par le «  brouillard  » de la guerre, et je demeure sceptique quant à la possibilité pour ces groupes de droite de faire usage de leur puissance après la guerre. L’Ukraine ne communique pas sur ses pertes, et comme les groupes de droite sont impliqués dans certains des combats les plus intenses, on ne sait tout simplement pas à quel point ils sont encore opérationnels. Mais le fait que le gouvernement ukrainien puisse peindre la guerre comme une victoire signifie de toute façon davantage d’armes pour ces groupes et la croissance du sentiment nationaliste à travers le pays. Le gouvernement pourra imposer plus facilement la normalité dans l’Ouest, à présent, et les milices de droite locales vont poursuivre leurs attaques. Qu’en est-il des lois interdisant certains partis politiques «  pro-russes  »  ? Touchent-elles aussi d’autres organisations   ? Les seuls partis qui ont été visés jusqu’à présent sont des partis ouvertement «  pro-russes  » qui répétaient les propos du Kremlin et qui appelaient à la capitulation de l’Ukraine. Plusieurs organisations de gauche ont été menacées de mesures similaires, soit officiellement par l’État, soit par le public, depuis au moins huit ans maintenant. Tout sentiment contre l’État ukrainien dans cette «  période dangereuse  » est généralement vu comme pro-russe et facilement étouffé. Je pense que ce n’est qu’une question de temps avant que ces mesures «  de guerre  » ne soient dirigées contre les radicaux et les syndicats. L’Ukraine n’ayant pas vraiment de parti «  social-démocrate  », ceux qui tentent de dépeindre les partis «  pro-russes  » comme étant de gauche dans tous les sens du terme mentent, tout simplement. Et la loi sur le travail, permettant de pousser la semaine de travail jusqu’à 60 heures au lieu de 40 et facilitant les licenciements  ? Est-elle passée et appliquée  ? La loi est passée, mais son application est assez limitée jusqu’à maintenant, que je sache. Les réfugiés ont du mal à trouver du travail, et il est clair que les gens sont prêts à travailler 60 heures s’il le faut. L’essentiel de cette loi a pour but de formaliser des pratiques répandues dans l’Est, où la plupart des gens ont simplement quitté leur travail et ont vu leurs appartements et leurs bureaux détruits. Mais elle sera à coup sûr utilisée dans des régions non directement affectées par les...

Ailleurs Ailleurs |
Contrôle social / Répression

Un micro de flics trouvé à la bibliothèque anarchiste parisienne Libertad

Un micro de flics a été retrouvé dans une imprimante-photocopieuse de la bibliothèque anarchiste Libertad à Paris. Bien que mes concepteurs m’aient pompeusement baptisée « RISO comcolor 7050 » en sortie d’usine, je suis plus connue sous le nom d’imprimante-photocopieuse de la bibliothèque anarchiste Libertad. (...) Mardi 29 mars 2022, après avoir retiré une quinzaine de vis pour enlever plusieurs carters et accéder enfin à mes entrailles, des esprits curieux se sont en effet soudain retrouvés nez à nez avec un petit voyant rouge. Alors qu’ils tentaient pour la énième fois de résoudre une panne récurrente, c’est sur un dispositif d’écoute bien planqué qu’ils sont tombés. J’ignore depuis combien de temps il se trouvait là, mais toujours est-il que les larbins policiers ont au moins dû entrer dans la bibliothèque quand il n’y avait personne, avant de choisir mon bide pour le dissimuler et y faire un peu de bricolage. Pour cela, ils ont directement soudé deux câbles à ma prise d’alimentation, qu’ils ont ensuite relié à un transformateur (220v/12v), lui-même connecté à un petit boîtier contenant une carte routeur RB800 modifiée, une batterie, une carte micro SD de 64 Go, une carte sim Orange… d’où dépassaient une antenne et deux micros (gauche et droite), fixés au plus proche des fentes donnant vers l’extérieur. L’imposante stature de ma carcasse l’empêchant de partir en vadrouille, ils n’ont par contre pas jugé nécessaire de me rajouter un GPS, bien que la connectique soit présente à l’intérieur du boîtier. Enfin, suite à une petite autopsie, il s’avère que ce dispositif a été fabriqué par l’un des fournisseurs de différents services de renseignement : Innova, implanté à Trieste (Italie). (...) Lire la suite sur le site de la bibliothèque Libertad

Ailleurs Ailleurs |
Guerre / Antimilitarisme

Avis de tempêtes #51 - Bulletin anarchiste pour la guerre sociale

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 16 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog. Logiques de Guerres Campisme. Lors de la Première boucherie mondiale, si la terrible prise de position de Kropotkine en faveur de la victoire d’une partie des Etats belligérants et au nom de l’espoir d’émancipation même, est devenue célèbre, c’est sans doute parce qu’elle incarnait la faillite toujours possible de l’internationalisme et de l’antimilitarisme, malgré les réponses reçues d’autres anarchistes. Une position campiste même pas originale, puisque les principaux partis socialistes et syndicats ouvriers de l’époque avaient de leur côté déjà cédé aux sirènes de l’Union nationale en s’alignant derrière leur propre Etat belliciste. S’il serait absurde d’oublier que certains anarchistes ont parfois vacillé au pied du mur, y compris dans d’autres types de situations comme les guerres civiles (souvenons-nous du dilemme « guerre ou révolution ? » tranché en faveur de la première par la direction de la CNT espagnole), ce serait pourtant aller un peu vite en besogne de ne retenir que cela. Au fil des guerres qui ont parsemé le siècle dernier, et dans lesquelles ont été pris les compagnons, c’est aussi envers et contre elles que bon nombre d’interventions subversives ont pu être mises en pratique en fonction de l’endroit où ils se trouvaient, comme celle de constituer des groupes de combat autonomes (généralement décentralisés et coordonnés), de bâtir des réseaux d’aide aux déserteurs des deux camps, de mener des sabotages de l’appareil militaro-industriel à l’arrière des fronts, de saper la mobilisation des esprits et de miner l’unité nationale, d’exacerber le mécontentement et le défaitisme en tentant de transformer ces guerres pour la patrie en insurrections pour la liberté. On nous dira peut-être que les conditions ont bien changé depuis ces expérimentations, mais certainement pas au point de ne pas pouvoir puiser dans cet arsenal-là si on souhaite intervenir dans les hostilités, c’est-à-dire en partant d’abord de nos propres idées et projectualités, plutôt que du moindre mal consistant à soutenir le camp et les intérêts d’un Etat contre un autre. Car si nous sommes contre la paix des marchés, contre la paix de l’autorité, contre la paix de l’abrutissement et de la servitude, nous sommes évidemment aussi contre la guerre. Parce que paix et guerre sont en réalité deux termes qui recouvrent une même continuité de l’exploitation capitaliste et de la domination étatique. Energie. Parmi les différents trains de sanctions grandiloquentes prises par les Etats occidentaux pour frapper leur homologue russe à sa tête comme à sa base, chacun aura pu remarquer des petits jeux de dupe bien compris. Parmi les exceptions de taille à ces sanctions (qui en sont à leur quatrième salve), se trouvent en effet actuellement les (...)

Ailleurs Ailleurs |
Nucléaire

[Bure] Fête des barricades à la gare

Défendons LA GARE, empêchons la construction de la route Castor ! La Gare fait partie de la future ligne ferroviaire destinée au transport de déchets nucléaires vers le futur centre de stockage CIGÉO près de Bure. Avec le rendu de la déclaration d’utilité publique (DUP), un cap sera franchi et le projet, alors déclaré « d’intérêt national » pourra outrepasser les oppositions des riverain.e.s et mener à l’expropriation des terrains nécessaires à l’avancée des travaux. Avant même la fin de la DUP, l’ANDRA annonce le début de la construction de la future ligne Castor au plus tard en 2024 : La Gare est donc menacée, dans un avenir proche d’une bataille juridique avec l’ANDRA pour obtenir le terrain et, en fin de compte, d’une expulsion par la force. Nous n’accepterons pas cela ! C’est pourquoi, cet été, nous convions tout.e.s celleux que l’avenir de la Gare importe à venir construire, discuter (mais aussi fêter !) les barricades. Cette semaine festive sera l’occasion de se réunir pour planifier et préparer tout.e.s ensemble notre défense physique. A cette occasion, outre la réalisation de travaux sur le terrain, nous souhaitons également ouvrir un espace de partage d’expériences/connaissances sur le sujet et discuter des stratégies possibles pour la période suivant l’expropriation ainsi que pour le moment de l’expulsion. Cela étant dit, et bien que la « défense » soit au coeur de cette semaine, celle-ci est avant tout l’occasion d’être ensemble à la Gare, et d’apprendre collectivement à s’approprier ce lieu qui, selon nous, vaut la peine qu’on se batte pour lui. A propos de l’ambiance : Il va sans dire (mais on va le dire tout de même) que nous serons intransigeant·es face aux comportements oppressifs sur le camps, et ce, quel que soit leur nature. Comme le thème de la construction de barricades est malheureusement prédestiné à un comportement patriarcal de merde comme le militantisme masculiniste, les fantasmes militaristes de toute-puissance ou encore le mansplaining dans l’artisanat : nous tenons à ré-affirmer clairement que ce genre de comportements ne sont évidemment pas les bienvenus (ici comme ailleurs). Pour celleux qui le souhaitent, des espaces seront bien entendus disponibles pour faire des ateliers en mixités choisies (à définir selon les souhaits des participant.e.s). En organisant cette semaine, notre objectif n’est pas de transformer la Gare en terrain hostile. Nous sommes conscient.e.s que ce lieu ne peut être, à long terme, défendu uniquement par un combat de barricades : notre volonté principale est de créer une ambiance qui soit l’expression de notre position irréconciliable vis-à-vis du projet CIGÉO. Cela signifie donc, outre la préparation à une confrontation à venir, de rester un lieu où nous pouvons toustes nous sentir à l’aise. Situation légale : selon notre conception juridique, nous pouvons construire autant de barricades et creuser autant de fossés que nous le souhaitons, tant que cet endroit n’a pas été...

Ailleurs Ailleurs |
Féminismes / Antipatriarcat

Résistances Féministes Anti-Guerre en Russie

Depuis le 25 février 2022 (deuxième jour de l’invasion russe en Ukraine), un mouvement de Résistance Féministe Anti-Guerre s’organise en Russie sous le nom de Феминистское Антивоенное Сопротивление (Feminist Anti-War Resistance - FAR). Le FAR est une organisation horizontale : il n’y a pas de hiérarchie à proprement parler, tout le monde peut rejoindre le mouvement et utiliser ses symboles. La seule exigence est de partager les valeurs de l’organisation. À leur actif : diffusion d’informations précises sur ce qu’il se passe en Ukraine pour contrer la propagande du gouvernement russe, présence active sur les réseaux sociaux, distribution d’affiches, d’autocollants et de tracts anti-guerre, piquets de grève, actions et performances artistiques dans l’espace public, marches de femmes (déjà dans une centaine de villes russes), lancement d’un fond de soutien aux manifestant-e-s... et un canal Telegram avec plus de 30.000 personnes inscrit-e-s. Ci-dessous, leur manifeste, diffusé en anglais puis traduit dans des dizaines de langues, dont en français, appelle les féministes du monde entier à la solidarité internationale, afin de s’opposer à l’agression militaire déclenchée par le gouvernement de Poutine : "Le 24 février, vers 5h30 du matin, heure de Moscou, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une « opération spéciale » sur le territoire de l’Ukraine visant à « dénazifier » et « démilitariser » cet État souverain. Cette opération était préparée depuis longtemps. Depuis plusieurs mois, les troupes russes se rapprochaient de la frontière avec l’Ukraine. Dans le même temps, les dirigeants de notre pays ont nié toute possibilité d’attaque militaire. Maintenant, nous savons qu’il s’agissait d’un mensonge. La Russie a déclaré la guerre à son voisin. Elle n’a pas laissé à l’Ukraine le droit à l’autodétermination ni l’espoir de mener une vie en paix. Nous déclarons – et ce n’est pas la première fois – que la guerre est menée depuis huit ans à l’initiative du gouvernement russe. La guerre dans le Donbass est une conséquence de l’annexion illégale de la Crimée. Nous pensons que la Russie et son président ne sont pas et n’ont jamais été préoccupés par le sort des habitants de Louhansk et de Donetsk, et que la reconnaissance des républiques huit ans après leur proclamation n’était qu’un prétexte pour envahir l’Ukraine sous couvert de libération. En tant que citoyennes russes et féministes, nous condamnons cette guerre. Le féminisme, en tant que force politique, ne peut être du côté d’une guerre d’agression et d’une occupation militaire. Le mouvement féministe en Russie lutte en faveur des groupes vulnérables et pour le développement d’une société juste offrant l’égalité des chances et des perspectives, et dans laquelle il ne peut y avoir de place pour la violence et les conflits militaires. La guerre est synonyme de violence, de pauvreté, de déplacements forcés, de vies brisées, d’insécurité et d’absence d’avenir. Elle est...

Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

Flambée de colère et semaine de deuil en Corse

Après deux semaines d’agitation populaire suite à l’agression d’Yvan Colonna à la prison d’Arles le 2 mars, son décès, le 21 mars, ouvre une semaine de deuil qui se termine par son enterrement avant une reprise des hostilités provoquée par l’imbécilité crasse des CRS. Voici deux articles parus sur Dijonter.info pour mieux comprendre le contexte et les événements en cours. Flambée de colère YVAN COLONNA Yvan Colonna, le « berger de Cargèse », est une figure de la lutte indépendantiste corse. Il est éleveur de chèvres à Cargèse, membre d’A Cuncolta Naziunalista dès 1983 puis du FLNC dès 1990. Il prend ses distances avec le mouvement en 1993 suite à l’assassinat d’un militant par d’autres nationalistes. On n’entend plus parler de lui, pour la police il s’est rangé et partage son temps entre son travail de berger et l’équipe de foot de Cargèse qu’il entraîne. Pourtant c’est son nom qui ressort suite à l’assassinat du préfet de Corse Claude Érignac le 6 février 1998 à Ajaccio. « Dénoncé » comme l’assassin du préfet, il fait une conférence de presse le 22 mai 1999 pour affirmer « n’avoir aucune responsabilité » dans la mort du préfet et prend le maquis le lendemain. Il réaffirme son innocence dans une lettre manuscrite fin décembre 2000, tout en précisant qu’il ne se rendra pas à la justice en qui il n’a aucune confiance. Yvan est condamné le 20 juillet 2001 pour avoir été guetteur lors de l’attaque à l’explosif de la gendarmerie de Pietrosella en 1997. Il finit par être arrêté près d’Olmeto le 4 juillet 2003 et incarcéré à la prison de la Santé à Paris. Son arrestation est dénoncée par les indépendantistes comme un coup de com’ de Nicolas Sarkozy et provoque des manifestations, comme à Ajaccio où 15 000 personnes marchent derrière le slogan « On a tous hébergé Yvan Colonna ». Yvan Colonna est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité le 13 décembre 2007 par la cour d’assises spéciale de Paris. Le 27 mars 2009, lors de son procès en appel, il est condamné à la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans par la même cour. Yvan Colonna accuse violemment Nicolas Sarkozy d’avoir fait pression sur la procédure en le présentant comme le coupable. La défense appelle le peuple à se pencher sur les conditions dans lesquelles l’enquête s’est déroulée.La décision de justice déclenche des émeutes dans toute la Corse.. Le 30 juin 2010, la cour de cassation annule la condamnation pour vice de procédure. Il est condamné à un an de prison ferme pour transport d’arme de première catégorie et relaxé des autres chefs d’inculpation le 8 juillet 2010. Un troisième procès s’ouvre le 2 mai 2011 à la cour d’assises spéciale de Paris suite à l’appel du parquet. Yvan Colonna sera finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité sans période de sûreté le 20 juin 2011. Signalons au passage qu’il est défendu par Éric Dupond-Moretti à ce moment là. Il sera détenu à Fresnes pendant 8 ans, puis 1 an à Toulon et enfin à Arles, sous le...

Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

Comment la police interroge - et comment s’en défendre

Appel à financement d’un projet de livre sur les techniques utilisées par la police pour mener des interrogatoires Nous nous situons à une époque où les luttes sociales sont bien présentes et où la violence policière, ainsi que sa fonction de maintien de l’ordre, sont de plus en plus thématisées et critiquées. Dans ce contexte, voilà une année que nous travaillons à la réalisation d’un livre détaillant de manière complète le catalogue des stratégies et techniques utilisées par la police pour mener des interrogatoires. Nous cherchons à présent à rassembler 10.000 CHF (francs suisses) / +- 9.500 Euros pour l’impression de 3.000 exemplaires de ce livre. Soutenez ce projet et partagez cet appel dans vos réseaux. Contenu Notre ignorance fait leur force. Cette phrase résume parfaitement ce sur quoi se base un interrogatoire de police : sur notre ignorance. Ignorance sur le sens du travail de la police, ignorance sur les techniques de manipulation utilisées, ignorance sur le cadre juridique et enfin ignorance sur nos moyens de défense. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus se plaçant dans un rapport d’égalité. C’est un conflit dans lequel ce sont les informations livrées par la personne interrogée elle-même qui constitueront la force qui permettra à la police et à la Justice de la frapper – en aiguisant leurs stratégies et manipulations pour des futurs interrogatoires ou sous forme de preuves et d’indices devant un tribunal. Pour mener à bien son travail, la police a besoin de la participation à l’interrogatoire de la personne interrogée. C’est là tout le propos de cet ouvrage : la meilleure défense lors d’un interrogatoire de police est de refuser d’y participer en gardant le silence. C’est un propos tout simple mais qui a besoin d’être répété encore et encore. Car en face, la police dispose de tout un arsenal de techniques et de stratégies de manipulation pour exploiter les faiblesses de la personne interrogée, de possibilités d’enfermement à travers les gardes à vue et détentions provisoires pour l’épuiser et la fragiliser. À cela s’ajoute une culture populaire où l’on intériorise que l’on DOIT répondre quand la police, figure d’autorité, pose des questions. Le livre détaille le fonctionnement de la police au sein du processus de justice, les différentes stratégies d’interrogatoire utilisées, la manière dont la détention est exploitée pour fragiliser les personnes interrogées, le rôle des avocat.e.s et des interprètes, le langage non-verbal, et détaille finalement une liste de pistes pour se fortifier et se protéger de la manière la plus efficace. Il est écrit dans une perspective anarchiste, abolitionniste du système pénal, et un chapitre est consacré à une critique globale contre l’institution policière et des pistes pour la dépasser. L’ambition est de fournir un livre-outil dont la lecture permet de comprendre avec quelles méthodologies la police travaille et comment s’en défendre. Il s’adresse...

Ailleurs Ailleurs |
Logement / Squat

Solidarité avec l’occupation Zone neutre depuis Athènes

Le squat et centre social athènien Notara 26 organise ce samedi 26/03 un rassemblement devant l’ambassade de Belgique pour manifester contre l’expulsion imminente de l’Occupation Zone Neutre de la KBC situé à Molenbeek, 18 avenue du port. Voici leur appel. De Notara 26 au Collectif Zone Neutre, Occupation KBC à Bruxelles : une seule lutte au-delà des frontières ! A nos camarades et amis de Bruxelles, Nous sommes heureux d’avoir des nouvelles de vos luttes ! Nous avons déjà appris l’année dernière que vous occupiez une église et que vous aviez même fait une grève de la faim afin de lutter pour une vie digne. Nous ne savions pas que vous occupiez également des bâtiments ; nous ne pouvions pas imaginer que cela soit possible en Europe. Nous apprécions votre manière passionnée et combative de traiter les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Le fait que dans d’autres coins de l’Europe, il y ait des communautés qui s’organisent collectivement avec des personnes de tant de milieux différents, nous rend plus forts à Athènes. Nous avons le sentiment d’avoir des camarades qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes lignes de front sans même se connaître. Connaître vos luttes nous rend plus forts. Nous avons appris que vous êtes confrontés à l’expulsion de votre squat prévue le 31 mars. Nous ne savons pas quels moyens d’action vous choisirez pour le défendre mais nous vous envoyons toute notre force. Et nous espérons que vous aurez tout le soutien que vous méritez de la part des gens de Bruxelles. Nous pouvons imaginer la discrimination et la répression que l’Etat vous impose. Mais nous savons aussi que si nous sommes solidaires, à un moment donné, nous gagnerons. Honte à la municipalité de Molenbeek qui a ordonné l’expulsion ! Honte à la ville de Bruxelles qui vous traite non pas comme des êtres humains mais comme une main-d’œuvre bon marché ! Et honte à tous les pays européens qui, encore plus aujourd’hui, prouvent qu’il est possible de traiter de manière plus respectueuse les personnes qui ont dû fuir leur pays ! Partout, nous disons non aux expulsions ! Pas de personnes sans maison et pas de maisons inhabitées ! Liberté de mouvement et d’installation pour tous, partout ! D’Athènes, avec une digne rage, L’assemblée de Notara 26 mardi 15 mars 2022. Nous invitons tous les collectifs, squats, personnes à soutenir l’appel !

Bruxelles Bruxelles | Ailleurs Ailleurs |
Extrême-droite / Antifascisme

Ukraine : les origines de la guerre

Article d’origine sur Liège Antifascisme Avant propos Ce 24 février, les troupes russes stationnées depuis plusieurs semaines aux frontières de l’Ukraine ont pénétré sur le territoire de cette dernière dans le but clair de prendre le contrôle par la force du pays, en totalité ou en partie. Si cette invasion marque un tournant dramatique évident dans la guerre qui a lieu en Ukraine, elle n’en constitue cependant pas le début, contrairement à ce que laissent parfois entendre certains médias et élu·es politiques. Nous avons décidé de tenter un résumé chronologique des événements qui ont mené à cette agression russe, afin que chacun·e puisse avoir en main des éléments de compréhension de base du conflit qui se joue et puisse aborder les discours qui circulent avec les outils critiques nécessaires. Dans la situation actuelle, dont la complexité est impossible à approcher entièrement, nous devons garder en tête les possibles biais de lecture que nous avons en tant que personnes vivant dans des régions occidentales et actuellement « en paix » (nos États exportent leurs violences militaires mais nous ne les vivons pas nous-mêmes dans les territoires que nous habitons). Nous invitons à s’intéresser aux sources locales proches idéologiquement (comme par exemple la campagne de solidarité « Operation Solidarity ») ainsi qu’à organiser des échanges, des débats, sur ce sujet difficile que l’article ci-dessous vient nourrir modestement. « No War But Class War » ou (plus lourdement) en français : « La seule guerre que nous voulons est la lutte des classes » – Graffiti à Saint-Pétersbourg, pris dans l’excellent appel du collectif LeftEast. Aujourd’hui, nous assistons à une résistance nationale énorme – exceptionnelle même, selon des reporters sur place – de la population ukrainienne pour faire face à l’invasion militaire impérialiste russe. L’ampleur de cette résistance populaire n’est pas anecdotique et nous pensons que la lecture historique de l’ingérence de la Russie dans la vie du peuple ukrainien peut nous aider à comprendre les motivations d’une telle mobilisation. Ces rapports impérialistes évoluent en se confrontant notamment à l’impérialisme occidental sur lequel nous devons aussi nous pencher. En outre, celui-ci n’a, lui non-plus, jamais mis les intérêts et la sécurité de la population ukrainienne au centre de ses préoccupations ou de ses choix stratégiques et n’a pas forcément et pas toujours eu les faveurs de celle-ci, pas plus que l’impérialisme russe. Cette mise en perspective des jeux impérialistes nous a semblé d’autant plus utile à faire au vu des nombreuses positions que nous avons lues suite à cette invasion et qui s’écrasent régulièrement dans le mur du « campisme ». Or, une analyse étape par étape des origines de cette guerre démontre que, comme pour de nombreuses autres, elle s’articule sur différentes échelles où des « élites » locales rivales s’affrontent en s’appuyant de part et d’autres sur des puissances (...)

Ailleurs Ailleurs |
Écologie

Semaine de défense DTR au Quartier des Lentillères

Invitation à la Semaine de Défense Déter’ des Terres au Quartier Libre des Lentillères à Dijon (France), du 28 Mars au 3 avril Le lundi 28 mars, c’est l’anniversaire des 12 ans du Quartier Libre des Lentillères (qu’on fêtera en grande pompe fin mai). Ce même 28 mars, ça fera aussi 3 semaines que la Maison de l’Angle (la dernière maison du quartier à avoir été occupée) est expulsable. Cette maison se situe à l’angle du quartier, sur la première bande de terrain qui sera construite si la mairie et les promoteurs s’acharnent. Cet espace d’habitation et d’activité participe à la vie du quartier et à la défense des terres maraîchères qui l’entourent. Son expulsabilité sans délai nous a donné envie de montrer combien on était fort-es et de s’entraîner pour être prêt-es quand ça chauffera, tout en continuant à réfléchir de plus belle aux questions qui nous traversent toute l’année autour des territoires qui s’urbanisent à grande vitesse, de la manière de défendre des terres, de la vie collective, des manières d’habiter et du droit au logement. Alors viens nous voir ! On a prévu une semaine de festivités déterminées ! Au programme, faire se rencontrer différents modes d’actions et histoires de luttes, échanger des savoir-faire de marlou et des recettes de loubard, discuter, bricoler et cuisiner dans l’amour et l’enfer de l’autogestion, construire une forteresse imprenable et accueillante dans les esprits comme dans la rue. Tu vois le topo ? Ramène ta fraise, tes outils, tes instruments, tes brochures, ta tente, ta récup’ ou tes légumes du jardin... Un programme est en cours de préparation, mais tu peux proposer tes activités. Pour ça, écris-nous à semainedesterres2022@riseup.net Pour t’inscrire, avoir un aperçu du programme et t’organiser pour venir, c’est ici : https://mensuel.framapad.org/p/semainedesterres-9t3i?lang=en Le week-end, les activités continuent aux Lentillères mais on invite aussi à rejoindre Besançon pour la journée d’occupation de terres aux Vaîtes le samedi et la première assemblée des jardins en lutte le dimanche. Alors rendez-vous aux Lentillères : dès le jeudi 24 mars pour aider à organiser la semaine, ou dimanche 27 au soir pour le repas d’accueil. Aussi, si vous avez envie de rester quelques jours en plus pour aider à ranger c’est bienvenu ! Si vous voulez plus d’info, vous pouvez envoyer un mail à semainedesterres2022@riseup.net N’hésite pas à partager l’info à tes camarades ! Plus d’infos sur le tiek -> https://lentilleres.potager.org/ Il reste un truc important qu’on a pas dit : par chez nous on se sent concerné.e.s par toutes les luttes contre les oppressions systémiques et on veut rester attentives sur le quartier à ne pas reproduire les comportements qui pourraient renforcer ces oppressions, tout en essayant un « vivre ensemble » bigarré. À toi de voir si ça va coller !

Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

Lutter contre la propagande russe

La propagande n’est puissante que parce que nous sommes faibles et n’avons pas de liens entre nous. Nous n’avons toujours pas appris à analyser les sources. Les réseaux sociaux à but lucratif deviennent de plus en plus nos principaux canaux de communication et ne sont pas ou peu adaptés au partage horizontal de l’information, tant ils créent des bulles informationnelles qui nous éloignent les uns des autres. Les anciens médias sont centralisés et partiaux, éliminant nos voix, et nous avons perdu le contrôle des nouvelles plateformes médiatiques. Cependant, si nous comprenons cette réalité, il y a peut-être une voie à suivre. La propagande n’est puissante que parce que nous sommes faibles et n’avons pas de liens entre nous. Nous n’avons toujours pas appris à analyser les sources. Les réseaux sociaux à but lucratif deviennent de plus en plus nos principaux canaux de communication et ne sont pas ou peu adaptés au partage horizontal de l’information, tant ils créent des bulles informationnelles qui nous éloignent les uns des autres. Les anciens médias sont centralisés et partiaux, éliminant nos voix, et nous avons perdu le contrôle des nouvelles plateformes médiatiques. Cependant, si nous comprenons cette réalité, il y a peut-être une voie à suivre. Nous ne devrions pas accorder trop de crédit aux idéologues ou aux idiots utiles ; ils ne sont pas assez intelligents pour transformer les gens en zombies médiatiques. Les gens se transforment eux-mêmes en zombies. Les acteurs étatiques russes sont pratiquement incapables de créer de nouvelles idées. Heureusement pour eux, les anciennes idées sont suffisantes pour atteindre leurs objectifs. Cet article traite des récits de propagande russes les plus couramment reproduits sur le thème des affaires étrangères et notamment de l’Ukraine au cours de la dernière décennie. « Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe, alors je ne vais pas m’impliquer ». Depuis 2014 au moins, la propagande russe ne vise plus nécessairement à convaincre le public de soutenir directement la Russie. Ce n’est pas une tâche facile et il est ardu de créer un récit universel à cette fin. Il est toutefois beaucoup plus aisé de neutraliser ceux qui ne sont pas au courant ou qui sont indécis - dans un tel brouillard, il est plus facile de propager des récits favorables au gouvernement russe. C’est pourquoi le terrain est à ce point saturé de fake news : plus c’est fou et plus c’est passionnel, mieux c’est. Cela crée un sentiment de chaos. Ce manque de clarté dissout intentionnellement les frontières entre faits réels et fiction totale. Dans ce contexte, les acteurs ayant la capacité de spammer rapidement tout l’espace accessible à partir du plus grand nombre de bots sont les plus performants. « Ce que je fais n’a pas d’importance ». Nous connaissons tous ce sentiment, car il reflète quelque peu nos réalités. Nous nous sentons comme étrangers aux processus de décision qui influencent notre propre destin. Si nous (...)

Ailleurs Ailleurs |
Histoire / Archives

Guerre en Ukraine : 10 enseignements syriens

De la Syrie à l’Ukraine : Pistes de Réflexion pour Résister à l’Invasion Russe Article paru sur CrimethInc.com En mars 2011, des manifestations se sont déroulées (à Deera) en Syrie, contre le dictateur Bachar Al-Assad. Pour réprimer le mouvement révolutionnaire qui prenait de l’ampleur, Al-Assad a déployé l’armée régulière ; pendant quelques jours, il semblait possible que le gouvernement soit renversé. C’est à ce moment-là que Vladimir Poutine est intervenu, ce qui a permis à Al-Assad de rester au pouvoir dans le sang, mais aussi à la Russie d’obtenir un point d’appui stratégique dans la région. Le texte ci-dessous est le produit du travail d’un collectif d’exilé.e.s syrien.nes et de leurs camarades. Iels utilisent leurs expériences de la Révolution Syrienne pour réfléchir aux meilleures façons de soutenir la résistance à l’invasion en Ukraine et le mouvement contre la guerre qui s’organise en Russie. Ces dernières semaines, l’attention du monde occidental était presque exclusivement concentrée sur l’Ukraine et la Russie, tout en faisant l’impasse sur le contexte mondial qui a rendu cette situation possible. Le texte qui suit propose une réflexion précieuse sur l’impérialisme, la solidarité internationale, et met en avant l’importance de l’analyse nuancée des luttes, qui sont complexes et contradictoires. Les forces russes et syriennes près des affiches d’Assad et Poutine à l’est de la province d’Idlib 10 enseignements syriens Nous savons que cela peut sembler difficile de se positionner dans un moment comme celui-ci. Entre l’unanimité idéologique des médias dominants et les voix qui relaient sans scrupule la propagande du Kremlin, on ne sait plus qui écouter. Entre une OTAN aux mains sales et un régime Russe criminel on ne sait plus qui combattre, qui soutenir. Nous participant.e.s et ami.e.s de la révolution syrienne souhaitons défendre une troisième voie et proposer un point de vue basé sur les apprentissages de plus de 10 ans de soulèvement et de guerre en Syrie. Clarifions tout de suite : nous défendons aujourd’hui encore la révolte en Syrie dans sa dimension de soulèvement populaire, démocratique et émancipateur, notamment incarnée par l’expérience des comités de coordination et des conseils locaux de la révolution. Si beaucoup l’ont oublié, nous affirmons que ni les crimes et la propagande de Bachar al-Assad ni ceux des djihadistes ne sauraient faire taire cette voix. Dans ce qui suit, nous n’entendons pas comparer ce qui se passe dans les deux pays. Si ces deux guerres ont débuté par une révolte et si l’un des agresseurs est le même, les situations restent bien différentes. Nous comptons plutôt, à partir de nos apprentissages de la révolution et puis de la guerre en Syrie, proposer quelques pistes afin d’aider ceux et celles qui défendent sincèrement des principes émancipateurs à prendre position. “Aux militants anti-guerre ! SVP soutenez l’intervention, nous sommes anti-guerre, nous sommes contre Assad...

Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

Après avoir tout brûlé - Présentation et discussion

Présentation et discussion autour de la dernière décennie de luttes aux États-Unis, et plus spécifiquement autour du soulèvement de 2020 à Minneapolis après l’assassinat de George Floyd et une révolte en prison à St Louis. Les conséquences d’un soulèvement peuvent parfois être plus dévastatrices qu’avant le soulèvement. La rapidité avec laquelle tout est remis en place après l’explosion est décourageante. Les inévitables réformes en réponse agissent d’une manière à nous retrancher dans les impositions quotidiennes d’avant – celle du travail salarié, du loyer, de la racialisation et d’autres indignités personnelles difficiles à définir de la vie sous le Capital. Si un soulèvement ne peut pas être immédiatement nié, il est récupéré et utilisé pour construire des impasses plus fortes contre celui-lui, par ceux et celles qui contribuent à créer les conditions pour le soulèvement en premier lieu. C’est une trahison surréaliste de regarder un beau et vaste moment indéfinissable qu’on a vécu devenir rapidement un récit historique défini, écrit à la fois par les ennemis et les partisans du soulèvement. La beauté et l’horreur de tout cela sont écrites dans la pierre et dépassées par celles et ceux qui cherchent le pouvoir et l’héritage. Comment réagissons nous, qui désirons un changement explosif, de manière personnelle et collective lorsque l’histoire et la récupération nous passent au bulldozer ? À l’heure des tweets rapides, des théories du complot et des prises de position à chaud, est-il possible de ralentir ? Est-il possible de s’engager dans des explorations plus profondes en dehors de la discorde alambiquée de l’Internet, où nous ne perdons pas la tête ? Mais aussi, comment faire pour ne pas être bloqué.e dans le passé, en repassant les moments qui nous ont inspirés mais aussi épuisés et traumatisés ? Comment lutter contre la rancœur qui peut naître après avoir « tout brûlé » ? Qu’est-ce qu’un soulèvement ? Est-il dangereux ? Est-ce que cela remet parfois en question nos propres fondements et aspirations en tant qu’anarchistes ? Est-il la culmination des révoltes subtiles et apparentes dans nos vies quotidiennes contre ce qui cherche à nous réprimer et nous opprimer ? Y a-t-il un moyen d’aller au-delà d’une sorte de romantisme qui glorifie l’émeute, l’incendie, la bagarre avec la police, qui la police, qui occulte les questions difficiles d’un soulèvement sans tomber sans tomber dans les griffes d’un récit de la police ou des ONG ?

Bruxelles Bruxelles | Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

Début de la Grève de la Faim de Libre Flot, à l’isolement depuis 14 mois

Ce Dimanche 27 Février, Libre Flot a décidé d’entamer une grève de la faim alors qu’il est toujours enfermé et à l’isolement dans la prison de Bois d’Arcy (78), France. Voici un communiqué de sa part, à diffuser largement, transmis par les Comités de Soutien aux inculpé·e·s du 8 décembre. POURQUOI JE FAIS LA GRÈVE DE LA FAIM Cela fait plus de 14 mois que je réfute cette infâmante et diffamatoire accusation d’association de malfaiteurs terroriste. Cela fait plus de 14 mois que la DGSI m’a expliqué que je n’étais pas arrêté pour ce qu’elle voulait me faire croire, à savoir mon engagement auprès des forces kurdes contre Daech au Rojava. Cela fait plus de 14 mois que rien ne valide la thèse élaborée de toutes pièces par la DGSI alors même que pendant au moins 10 mois j’ai été suivi, tracé, sous écoute 24 heures sur 24 dans mon véhicule, mon lieu de vie, espionné jusque dans mon lit. Cela fait plus de 14 mois que je comprends que ce sont mes opinions politiques et ma participation aux forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech qu’on essaie de criminaliser. Cela fait plus de 14 mois qu’on reproche une association de malfaiteurs à 7 personnes qui ne se connaissent pas toutes les unes les autres. Cela fait plus de 14 mois à répondre aux questions d’un juge d’instruction utilisant les mêmes techniques tortueuses que la DGSI : la manipulation, la décontextualisation, l’omission et l’invention de propos et de faits afin de tenter d’influencer les réponses. Cela fait plus de 14 mois que je subis les provocations de ce même juge d’instruction qui, alors que je croupis dans les geôles de la République, se permet de me dire que cette affaire lui fait perdre son temps dans la lutte contre le terrorisme. Pire encore, il se permet la plus inacceptable des insultes en se référant aux barbares de l’État islamique comme étant mes« amis de chez Daech ». Bien que verbal, cela reste un acte inouï de violence. C’est inadmissible que ce juge s’octroie le droit de m’injurier au plus haut point, tente de me salir, et crache ainsi sur la mémoire de mes amis et camarades kurdes, arabes, assyrien.ne.s, turkmènes, arménien.ne.s, turc.que.s et internationaux.les tombé.es dans la lutte contre cette organisation. J’en reste encore aujourd’hui scandalisé. Cela fait plus de 14 mois d’une instruction partiale où contrairement à son rôle le juge d’instruction instruit uniquement à charge et jamais à décharge. Il ne prend pas en considération ce qui sort du scénario préétabli et ne sert qu’à valider une personnalité factice façonnée de A à Z par la DGSI, qui loin de me représenter ne reflète que les fantasmes paranoïaques de cette police politique. Ainsi, je suis sans cesse présenté comme « leader charismatique » alors même que tout mode de fonctionnement non horizontal est contraire à mes valeurs égalitaires. Cela fait plus de 14 mois que sans jugement on m’impose la détention dite provisoire que je subis dans les plus terribles conditions...

Ailleurs Ailleurs |
Résistances et solidarités internationales

Anarchistes et guerre : Perspectives anti-autoritaires en Ukraine

Ce texte a été composé collectivement par plusieurs activistes anti-autoritaires d’Ukraine. Nous ne représentons aucune organisation, mais nous nous sommes réuni·es pour écrire ce texte et nous préparer à une éventuelle guerre. En plus de nous, ce texte a été édité par plus d’une dizaine de personnes, dont des participant·es aux événements qui y sont décrits, des journalistes qui ont vérifié l’exactitude de nos affirmations, et des anarchistes de Russie, de Biélorussie et d’Europe. Nous avons bénéficié de nombreuses corrections et clarifications afin d’écrire le texte le plus objectif possible. Si la guerre éclate, nous ne savons pas si le mouvement anti-autoritaire survivra, mais nous ferons notre possible pour que ce soit le cas. En attendant, ce texte est une tentative de déposer en ligne l’expérience que nous avons accumulée. En ce moment, le monde discute activement d’une possible guerre entre la Russie et l’Ukraine. Nous devons préciser que cette guerre est déjà en cours depuis 2014. Mais chaque chose en son temps. Les manifestations de Maïdan à Kiev En 2013, des manifestations de masse débutent en Ukraine, déclenchées par le passage à tabac par les Berkout (forces spéciales de la police) d’étudiants manifestant contre le président de l’époque, Viktor Ianoukovitch, et son refus de signer l’accord d’association avec l’Union Européenne. Ce tabassage a été un déclencheur pour de nombreux secteurs de la société. Il est devenu évident pour tout le monde que Ianoukovitch avait dépassé les bornes. Les manifestations ont finalement conduit à la fuite du président. En Ukraine, on parle pour qualifier ces événements de la « Révolution de la Dignité ». Le gouvernement russe la présente comme un coup d’État nazi, un plan du département d’État étasunien, etc. Les manifestant·es formaient une foule hétéroclite : militants d’extrême-droite et leurs symboles, dirigeant libéraux discourant à propos des valeurs et de l’intégration européennes ; ukrainien·nes ordinaires sorti·es pour s’opposer au gouvernement, quelques militant·es de gauche. C’est le sentiment anti-oligarchique qui dominait parmi les manifestant·es, tandis que certains oligarques qui n’appréciaient pas Ianoukovitch finançaient la contestation. Ianoukovitch ayant, avec son cercle restreint, tenté de contrôler les grandes entreprises pendant son mandat, la contestation représentait pour certains oligarques une chance de sauver leurs affaires. De même, de nombreux·ses dirigeant·es de petites et moyennes entreprises ont participé au mouvement car les proches de Ianoukovitch ne leur permettaient pas de travailler librement, et leur extorquaient de l’argent. Les gens ordinaires étaient mécontents du haut niveau de corruption et du comportement arbitraire de la police. Les nationalistes qui s’opposaient à Ianoukovitch au prétexte qu’il était un politicien pro-russe se sont réaffirmés de manière significative. Des expatrié·es biélorusses et russes se sont joint au mouvement...

Ailleurs Ailleurs |
Santé / Soins

Témoignage d’une infirmière « Covid » en Suisse romande

Je suis infirmière. Habituellement, je ne travaille pas dans cet hôpital. Mais il y a eu une grande campagne, des appels aux professionnel·le·s de la santé, disant qu’ils cherchaient du monde et que nous pouvions postuler. J’ai passé une espèce d’entretien « éclair » : on m’a demandé mon métier, mon diplôme, mon parcours et une petite question clinique. J’ai bien répondu à celle-ci et j’ai été engagée. J’ai commencé peu de jours après. C’était assez rapide. Ce témoignage à été récolté par Le Silure en avril 2020 et publié en juin 2020 « Là, il n’était pas question de rentabilité. Là, c’était le service public. Et ça s’est ressenti. » J’ai travaillé aux soins intermédiaires Covid ; un service de soins aigus, très hospitalier, juste avant les soins intensifs. Un service pour les gens hospitalisés qui ont besoin d’être soutenus dans leur maladie, qui ont besoin d’une assistance pour passer le cap. Après, il y a ceux dont on parle beaucoup, qui sont aux soins intensifs. Elles et ils sont mis dans le coma et, en gros, les machines prennent le relais pour que leur corps fonctionne, le temps de se remettre du Coronavirus. Et moi, j’étais à la croisée des deux, dans un service qui reçoit des patient·e·s dont l’état stable se détériore. Certaines personnes supportent mieux le Coronavirus, car leur système immunitaire arrive à le combattre. Mais quand une personne souffre d’une forme qui dégénère, ça va super vite, elle est anéantie en quelques heures. Le but du service où j’ai travaillé, c’est de ralentir la péjoration et d’éviter au maximum l’intubation. L’intubation, c’est rude pour le corps. Quand on intube des gens attaqués aussi fortement par une maladie, ce n’est pas évident. C’est un acte invasif, les gens sont dans le coma, sédatés. On essaie d’éviter cela. Parce qu’il y a des complications liées à l’intubation, par exemple, des risques de surinfection hospitalière. Parce que pour les patient·e·s, moins elles et ils subissent d’actes invasifs, mieux c’est. Et aussi parce que la survie est directement liée au nombre de lits. Si on arrive à retenir et empêcher la dégradation chez certain·e·s, il reste plus de lits aux soins intensifs pour d’autres cas graves. « Elle a monté en deux semaines un service de soins intermédiaires. » Le service dans lequel j’ai travaillé n’existait pas avant. Une collègue a été appelée le samedi pour commencer le lundi. Elle m’a raconté que son premier jour a consisté à installer le service. Elles et ils étaient 50, une fourmilière incroyable. Il n’y avait pas de lits, pas de matériel. C’était un étage de bureaux. Cette équipe a transformé ce service en deux semaines alors que, en temps normal, ça aurait pris un an. Elle a monté en deux semaines un service de soins intermédiaires avec un équipement important réquisitionné de partout. Tout l’hôpital a fermé ses services non-indispensables. On héritait d’un appareil pour prendre la tension qui venait de la pédiatrie, une pompe du service de chirurgie...

Ailleurs Ailleurs |
Féminismes / Antipatriarcat

Toutes aux frontières !

// Appel traduit en : English, Spanish, Italian, Basque, Mandarin, Russian and Arabic sur le site : https://toutesauxfrontieresfr.wordpress.com/ Appel à soutien : UNE ACTION FÉMINISTE EUROPÉENNE POUR UNE EUROPE SANS MURAILLE ! Depuis 2015, l’Union européenne ne cesse de durcir ses politiques frontalières tant intérieures qu’extérieures, rendant la migration d’autant plus criminalisée. L’Espace Schengen ne cesse de renforcer un arsenal répressif à l’égard des personnes contraintes à l’exil. Cette situation ne fait que développer les économies mafieuses dans lesquelles s’articulent toutes formes de violence faîtes aux exilé·e·s. Ces politiques de criminalisation de la mobilité pèsent particulièrement sur les femmes qui représentent 54% des migrant·e·s en Europe, notamment sur les lesbiennes et les personnes trans. Durant sa trajectoire migratoire, toute personne non conforme à l’ordre patriarcal est cible de violences. Il est grand temps de déployer nos forces pour rendre visible ce qui ne l’est pas. Nous appelons à : REFUSER LE DURCISSEMENT DES POLITIQUES MIGRATOIRES QUI MENACE LES DROITS FONDAMENTAUX DES INDIVIDUS ! REFUSER LE RENFORCEMENT DES CONTRÔLES AUX FRONTIÈRES ! REFUSER LES PRATIQUES ADMINISTRATIVES INHUMAINES ET L’ABSENCE DE PROTECTION JURIDIQUE POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE MIGRATION ! REFUSER L’ACCUEIL INDIGNE ET CONDITIONNEL RÉSERVÉ AUX PERSONNES EN SITUATION DE MIGRATION ! REFUSER LES VIOLENCES FAITES A TOUTES LES FEMMES, LESBIENNES, PERSONNES TRANSGENRES SUR LA ROUTE DE L’EXIL ! NOUS, FÉMINISTES HABITANT·E·S DE L’EUROPE, DE TOUTES LES CLASSES SOCIALES ET DE TOUS LES ÂGES, QUELS QUE SOIENT NOS PROVENANCES, NOS CHOIX, NOS MONDES... NOUS ÉLEVONS LA VOIX POUR DIRE : NON ! CES POLITIQUES EUROPÉENNES NE PEUVENT PAS ÊTRE MENÉES EN NOTRE NOM ! Rejoignez l’action Toutes aux frontières : POUR ROMPRE AVEC L’HISTOIRE PATRIARCALE ET MILITARISTE ! POUR LA LIBERTÉ DE CIRCULATION SUR LA PLANÈTE ! POUR UNE EUROPE SANS MURAILLE ! POUR UN ACCUEIL DIGNE ET LA RECONNAISSANCE DES MOTIFS D’ASILE SPÉCIFIQUES AUX FEMMES, AUX LESBIENNES, À TOUTES PERSONNES NON-CONFORMES À L’ORDRE PATRIARCAL ! POUR CRÉER DES ESPACES DE RÉSISTANCE ET DE SOLIDARITÉ DANS LES LUTTES ! Pour toutes ces raisons, rendez-vous le 5 JUIN 2021 à NICE. Soyons 10 000 féministes pour dire NON à la politique migratoire européenne ! OUI, à une Europe sans murailles ! Venez avec votre cerf-volant, c’est le symbole de l’action Toutes aux frontières ! Plus d’infos sur l’action et le programme de la journée sur le site https://toutesauxfrontieresfr.wordpress.com/

Ailleurs Ailleurs |
Extrême-droite / Antifascisme

Après la perquisition illégale, le KTS récupère ses scellés

Communiqué du 25 avril 2021 Il y a maintenant trois ans et demi, la police a fait une razzia au KTS. Le 25 août 2017, à 5:30 heures du matin, la police criminelle de Stuttgart a perquisitionné toutes les pièces du KTS et pris tout ce qui avait de la valeur. Des documents, des ordinateurs et de l‘argent, beaucoup d‘argent. Ils défoncèrent les portes, arrachèrent des coffres-forts des murs et embarquèrent même les caisses à dons. La cour supérieure administrative du Bade-Wurtemberg décida en octobre 2020 : la perquisition était illégale. L’argent et les scellés ont finalement été restitués en avril 2021. L‘argent avait été déposé sur le compte de la banque fédérale à Trèves après la perquisition. Plus de trente-mille euros sont beaucoup d‘argent pour un espace autogéré dans lequel tout se passe de manière aussi peu commerciale que possible. Au lieu de ramasser des dons pour des projets politiques, le KTS devait d‘abord boucher les trous dans sa propre poche. Tout l‘argent avait été confisqué comme le soi-disant „capital associatif“ du site d‘information radical linksunten.indymedia.org. Bien sûr une telle association n‘a jamais existée. Un projet de média de la gauche radical est à peu près le contraire de la culture associative teutonne et le KTS est quelque chose comme une antithèse au siège d‘une asso. Pour être décryptés, les ordinateurs ont été remis à un groupe de travail commun des renseignements et de la police. Les polices régionales et fédérales ainsi que le département des renseignements intérieurs (office de la protection de la constitution/‘Verfassungsschutz‘) se sont cassé les dents sur un simple cryptage Linux trois ans durant. Le jour des perquisitions, la police régionale devait rapporter une liste des membres aux renseignements, afin que le ’Verfassungsschutz’ leur nomme de nouvelles cibles. Ce groupe de travail est une violation flagrante de la séparation obligatoire des renseignements et de la police, imposée après le troisième Reich. Les documents ont fait leur chemin jusqu‘à la centrale des renseignements fédéraux (BfV) à Cologne. Justement cette même institution qui, selon les dossiers d‘enquête, avait anvoyé l‘indic Reinhold Kapteina à plusieurs rencontres publiques d‘Indymedia Linksunten : „Le service du BfV dispose d‘informations renseignant aux propos de la douzième rencontre de ‚linksunten.indymedia.org‘ qui se tenait du 1 au 3 février 2013 à "l‘espace de rencontres culturelles en autogestion (KTS)" à Freiburg/Breisgau.“ Hans-Georg Maaßen, chef des renseignements à cette époque, a dû quitter son poste en novembre 2018, car il avait nié les attaques nazis de Chemnitz. Son service a pu fouiner trois années durant dans nos documents, alors que l‘acquisitions de ces derniers était illégale au préalable. Les renseignements ont tenté de recruter des personnes dans l‘entourage du KTS à plusieurs reprises depuis les perquisitions. Il est toujours scandaleux quand des institutions de l‘etat essaient de recruter...

Ailleurs Ailleurs |

| 1 | ... | 54 | 55 | 56 | 57 | 58 | 59 | 60 | 61 | 62 | 63 |

Suivre tous les articles "Ailleurs"

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info