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Une autre réponse “La joie armée noire”
Dans la continuité d’Une réponse enthousiaste à “La Joie Armée Noire”, Une autre réponse à “La joie armée noire” réagit à la publication de La Joie Armée Noire, un texte d’anarchistes insurrectionnel.le.s noir.e.s qui réfléchissent à la situation et aux potentialités insurrectionnelles noires après les manifestations et émeutes liées à la mort de George Floyd à partir de 2020 aux États-Unis. Ce texte a aussi été publié par Haters Cafe. Merci à toutes celleux qui ont participé à cette traduction.Introduction de Haters Cafe : Voici une autre réponse à La joie armée noire qui nous a été envoyée par mail. Nous espérons qu’elle permettra de poursuivre les conversations suscitées par l’article original. Une fois encore, nous tenons à souligner que cette réponse ne correspond pas nécessairement aux vues du “Haters Cafe”, que nous ne sommes pas les auteur.rice.s et que nous n’avons pas l’intention de parler au nom de l’auteur.rice. J’ai été très excité.e lorsque je suis tombé.e sur La joie armée noire ! J’ai envie de textes et d’actions anarchistes noires, et j’étais particulièrement heureux.se de voir quelque chose de nouveau qui venait d’une perspective insurrectionnelle au lieu du même vieux socialisme déguisé en anarchie. Personnellement, je suis un.e anarchiste insurrectionnel.le, même si je pense que mes idées sur l’insurrection sont plus antisociales que celles des auteur.rice.s. Pour moi, l’insurrection commence au niveau individuel avec la décision de ne pas se laisser gérer. Il ne s’agit pas nécessairement de révolution pour moi, je suis assez pessimiste quant à cette possibilité, mais si une révolution se produit et qu’elle est anarchiste, cela pourrait être intéressant. J’ai inclus mon opinion politique pour donner un peu contexte sur l’origine de mes idées. Je pense que mes opinions sont assez différentes de celles des auteur.rice.s de La joie armée noire, alors prenez ma critique avec un grain de sel. Les auteur.rice.s mentionnent les masses, et spécifiquement les masses noires, ainsi que le peuple, et même l’humanité toute entière. Pour moi, ces groupes sont trop grands pour être considérés comme uniformes. Je ne pense pas que cela ait un sens de dire que “les masses noires ont prouvé qu’elles n’étaient pas intéressées par le “définancement” [Defund] ou le “contrôle communautaire” [Community Control] de la police ou de parler de “l’ensemble de l’humanité dans une conflictualité constante avec des forces d’oppression”. Ces discours aplatissent de grands groupes de personnes, et c’est une préparation à la déception quand ces groupes sont plus mélangés et compliqués que cela. Certain.e.s Noir.e.s sont flics, ou libéraux.les, ou possèdent des entreprises, ou s’en moquent. L’humanité entière ne va pas se soulever, tous ensemble, si c’était le cas, il n’y aurait même pas besoin d’une insurrection ou d’une révolution puisque tout le monde serait déjà sur la même longueur d’onde dans ce scénario. Certaines personnes se soulèveront (...)

TotalEnergies devant le tribunal pour son mégraprojet en Ouganda et Tanzanie
Accusé de mener un mégaprojet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie au mépris des droits humains et de l’environnement, TotalEnergies a rendez-vous mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris. Le géant pétrolier et gazier est sommé par six ONG de respecter la loi qui lui impose un « devoir de vigilance » sur ses activités dans le monde entier. L’audience sur le fond de cette affaire, la première portée devant la justice depuis une loi pionnière de 2017, se tient avec trois ans de retard. Et ce en raison d’une bataille procédurale finalement perdue par TotalEnergies. Le groupe a été assigné en octobre 2019 par les Amis de la Terre, Survie et quatre associations ougandaises. Elles l’accusent de ne pas respecter la loi française dite du « Rana Plaza », du nom de l’immeuble qui s’est effondré en 2013 au Bangladesh [1]. Cette loi oblige les multinationales à « prévenir les atteintes graves envers les droits humains, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement » chez leurs sous-traitants et fournisseurs étrangers, par l’intermédiaire d’un « plan de vigilance ». Ce plan doit cartographier des risques et établir les mesures pour les prévenir. Mais son contenu est souvent jugé insuffisant par le monde associatif, qui fustige une application déficiente de la loi, faute de sanctions. Saisi par les ONG, le juge civil peut condamner l’entreprise fautive à une astreinte financière jusqu’au respect de ses obligations. « Vive résistance » locale Dans le cas de TotalEnergies, les six ONG ont dans leur viseur deux chantiers colossaux intrinsèquement liés : le projet « Tilenga », un forage de 419 puits en Ouganda, dont un tiers dans le parc naturel des Murchison Falls. Le second concerne le projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline), le plus long oléoduc chauffé au monde, destiné à transporter les hydrocarbures de Tilenga jusqu’à l’Océan indien en traversant la Tanzanie sur 1.445 km. Ces projets sont entrés en pleine phase de construction en février. TotalEnergies avait alors annoncé un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, pour produire dès 2025. Découvertes en 2006, les réserves de l’Ouganda ont suscité l’espoir de transformer la région en Eldorado pétrolier. Elles peuvent durer entre 25 et 30 ans avec un pic de production estimé à 230.000 barils par jour. Mais ces programmes, condamnés par le Parlement européen, le Vatican et quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU, « font l’objet d’une vive résistance de la part des populations locales ». C’est du moins ce qu’affirment les ONG, à l’origine d’un nouveau rapport d’enquête dévoilé début octobre. « Le plan de vigilance de Total est totalement défaillant. Et même quand des mesures existent, les engagements sont beaux sur le papier mais nous constatons un écart complet sur le terrain », dénonce Juliette Renaud, des Amis de la Terre. Opposants arrêtés « Les personnes expropriées...

Vous voulez passer une ou deux nuits dans une colonie israélienne ?
Rien de plus simple. Rendez-vous sur le site de réservation Booking.com, sélectionnez la colonie de votre choix et les dates qui vous conviennent. Scandaleux ? Depuis le 30 septembre dernier, suite à des interpellations sur sa participation à l’entreprise israélienne de colonisation, Booking.com a décidé d’adopter une politique particulière pour ses offres de logements dans les colonies israéliennes. L’entreprise avait annoncé vouloir avertir de « un risque accru pour la sécurité et les droits humains ». Mais suite à des pressions israéliennes, elle s’est contentée d’indiquer pour tous les logements dans les territoires occupés, qu’ils s’agissent de colonies israéliennes ou d’habitations palestiniennes, « Veuillez consulter toutes les recommandations fournies aux voyageurs par votre gouvernement pour prendre une décision en connaissance de cause sur votre séjour dans cette région, qui peut être considérée comme touchée par un conflit ». Pour plus d’infos 👉 https://bit.ly/3fWzYyr 🤔 Vous trouvez cela suffisant ? Selon vous, cette offre de logements ne devrait-elle pas être simplement exclue ? ❌ Pour interdire la commercialisation en Europe et en Belgique de services liés à des terres illégalement accaparées dans des territoires occupés, signez maintenant la pétition européenne 👉 https://bit.ly/3fTmgfC

Révolte en Iran : la résurrection féministe et le début de la fin du Régime
Le 16 septembre 2022, la police des mœurs de Téhéran a assassiné une femme de 22 ans ; soi-disant car elle ne portait pas le hijab comme l’exige la politique de l’État iranien. En réponse, des iranien.ne.s descendent dans la rue depuis près de deux semaines, affrontant la police et ouvrant des espaces ingouvernables de liberté. Pour beaucoup en Iran, il semble qu’un processus révolutionnaire soit en cours. [Article initialement publié en anglais le 28/09/22 sur le site de CrimethInc.] En collaboration avec le Collectif 98, un groupe anticapitaliste et antiautoritaire couvrant les luttes en Iran, nous avons pu interviewer des féministes iraniennes et kurdes sur la situation. Le collectif 98 tire son nom de « Aban » 98, le soulèvement qui s’est propagé à travers l’Iran en novembre 2019, l’année 1398 selon le calendrier iranien. Dans le texte qui suit, ils explorent la signification historique de cette vague de révolte et les forces qui l’ont déclenchée. La femme dont la mort a déclenché ce mouvement est plus connue sous le nom de Mahsa Amini, grâce aux reportages et aux hashtags des réseaux sociaux. Pourtant, son nom kurde est Jina ; c’est le nom sous lequel elle est connue de sa famille, de ses amis et de tout le Kurdistan d’Iran. Les Kurdes d’Iran, étant une minorité ethnique, choisissent souvent un « deuxième nom » persan pour dissimuler leur identité kurde. En kurde, Jina signifie la vie, une conception politique apparue dans ce slogan que les femmes kurdes ont popularisé au sein des régions kurdes de Turquie et du Rojava depuis 2013 et devenu le refrain central de ce cycle de luttes : Jin, Jian, Azadî [“ les femmes, la vie, la liberté »]. De la révolte en Iran aux manifestations anti-guerre en Russie, de la défense d’Exarchia aux débrayages étudiants pour protester contre les politiques anti-trans aux États-Unis, résister au patriarcat est fondamental pour affronter le capitalisme et l’État. Une victoire en Iran galvaniserait une foule de luttes similaires ailleurs dans le monde. Pour suivre les développements en Iran, nous recommandons SarKhatism et Blackfishvoice sur Telegram (tous deux en farsi) et les sites Web du Slingers Collective et du Kurdistan Human Rights Network (tous deux en anglais). Jina signifie la vie : Jina Mahsa Amini. « Le début de la fin » est l’expression utilisée dans un communiqué publié le 25 septembre 2022 par « The Teachers Who Seek Justice » [Les professeurs en quête de justice] sur le cycle actuel de luttes en Iran, une semaine après l’assassinat de Mahsa/Jina Amini. Cette phrase saisit les enjeux de ce moment historique. Cela implique que les prolétaires de la rue, en particulier les femmes et les minorités ethniques, voient la fin des 44 ans de dictature islamique comme très proche. Ils.elles sont entré.e.s dans une phase explicitement révolutionnaire où il n’y a d’autre solution que la révolution. Le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018 a représenté un moment décisif dans...

L’Actu des Oublié.e.s • Saison III • Episode 2 - Royaume-Uni : Mouvement syndical, limites et perspectives
Tous les deux lundis, l’Actu des Oublié.e.s évoque les luttes dans le monde. Cette semaine, nous partons au Royaume-uni. Cette semaine, nous partons au Royaume-uni où des grèves d’une ampleur inédite parcourent le pays depuis la mi-juin. Malgré des victoires significatives dans certains secteurs, une puissance et une longévité inégalées depuis cinquante ans, le mouvement syndical touche ses limites quant à transporter la contestation à l’ensemble de la société britannique. Au sein des syndicats comme en dehors, on cherche alors à former d’autres organes à même de combattre efficacement les politiques outrageusement néo-libérales des gouvernements conservateurs qui s’enchainent depuis douze ans. Si le player ne marche pas, écoutez ici AVEC : Sarah Pickard – Maître de conférences en civilisation britannique à la Sorbonne nouvelle Et Marc Lenormand – Spécialiste du syndicalisme et des mouvements sociaux au Royaume-Uni et maître de conférences à l’Université Paul Valéry de Montpellier. MEDIAS : Révolution Permanente, The World Socialist Web Site, The Guardian Sur la lutte contre la Poll Tax : Dossier « La taxe qui a fait tomber Thatcher » sur solidaire.org wesayenough.co.uk dontpay.uk MUSIQUE : Sun Rise above – Every day I wake up on the wrong side of capitalism, Icykal – It’s that time Laayie et Icykal - Fake Dictators Flohio – 10 More Rounds VISUEL : Affiche de Don’t Pay UK, Juin 2022. Manifestation contre la vie chère, Londres, Avril 2022. Autrice : Alisdare Hickson

Iran : 18e jour de soulèvement
Dans le prolongement des manifestations des universités durant toute la journée du lundi 3 octobre, pour la 18e nuit du soulèvement, des affrontements et des manifestations nocturnes ont eu lieu dans de nombreux quartiers de Téhéran, notamment à Pounak, Amirabad Chomali, Ashrafi Isfahani, Tajrish, Shahrara et Shahryar. Des accrochages ont éclaté entre les forces répressives et la jeunesse insurgée qui manifestait de nuit en scandant « à bas Khamenei » et « à bas le dictateur ». À Tajrish, les gens ont répondu aux menaces et aux propos de Khamenei sur le soulèvement le jour-même avec le slogan « ce dingue de guide est une honte ». À Sanandaj, des manifestants ont mis le feu aux banderoles du régime au carrefour Sharif Abad et du 6-Bahman. Des manifestants et des jeunes rebelles ont manifesté dans le quartier de Nayssar où ils ont affronté des agents à moto. A Chiraz, rue Chamran, les gens ont manifesté de nuit soutenus par un concert de klaxons contre le déploiement massif des forces répressives. Hier, en plus des manifestations de grande ampleur dans des dizaines d’universités, des étudiants ont brûlé l’exposition des miliciens du Bassidj à l’entrée de l’Université d’Ispahan. La cérémonie funéraire d’une jeune insurgée nommée Nika Shakarami, dans la ville de Khorramabad, a tourné à la manifestation. Les forces répressives ont tenté d’y mettre fin en tirant sur les gens et en lançant des gaz lacrymogènes.

Kurdistan : Une grande figure de la jinéologie assassinée
La militante et universitaire Nagihan Akarsel, rédactrice en chef du magazine Jineology et membre du Centre de recherche de jinéologie, a été la cible d’une attaque armée à Sulaymaniyah (Kurdistan irakien) ce mardi matin. Alors qu’Akarsel a perdu la vie sur place, son corps a été transporté à l’Institut de médecine légale de Sulaymaniyah. Connue pour son travail sur les femmes, la jinéologie et le journalisme féminin, Akarsel est née dans la province turque de Konya et vivait à Sulaymaniyah. Dans le cadre d’un projet, la journaliste-écrivain travaillait à la création d’une Académie de jinéologie et d’une bibliothèque des femmes du Kurdistan à Sulaymaniyah. La jinéologie, traduite par « science des femmes », est un élément central de l’idéologie du mouvement de libération kurde et joue un rôle majeur au niveau institutionnel, notamment dans la révolution du Rojava. Pour dénoncer cet assassinat, un rassemblement aura lieu aujourd’hui à 17h au Carrefour de l’Europe à Bruxelles devant la gare centrale.

#2 Interview : les élections au Brésil.
[FAL] : Les élections au Brésil se déroulent ce dimanche 2/10 où nous espérons tou.te.s un défaite cinglante pour Bolsonaro. Avant de rentrer dans le vif du sujet, pourrais-tu nous dire quelques mots sur toi et ton travail ? Mes premiers contacts avec ce pays date de la deuxième moitié des années 90 lorsque, étudiant, j’ai eu la chance de me rendre sur place à plusieurs reprises. Là je me suis familiarisé entre autres aux questions liés à la terre et à la lutte des paysans sans-terre. Plus j’ai commencé à travailler en tant que chercheur au Centre Tricontinental, sur les problématiques liés à l’agriculture, sur l’Amérique latine en général, et plus particulièrement sur le Brésil. Dans ce cadre, j’ai notamment coordonner la publication d’un numéro d’Alternatives Sud (collection du Centre tricontinental) sur le Brésil de Lula en 2010 et dix ans plus tard, en 2020, sur le Brésil de Bolsonaro, une lecture plus sombre du Brésil. [FAL] : Avant de parler de la situation contemporaine, j’aimerai revenir un instant sur des aspects plus historiques du Brésil. De manière peut-être confuse, on a souvent une impression que l’histoire de l’Amérique latine – et celle du Brésil ? – alterne en des périodes marquées à droite puis à gauche. Peux-tu brièvement nous expliquer l’histoire politique et sociale du Brésil, et plus particulièrement les grandes étapes/échelons de l’extrême-droite brésilienne et celles de l’antifascisme au Brésil ? C’est assez compliqué de résumer en quelques mots cette histoire qui est en fait l’histoire du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Je dirais que le fascisme a des racines profondes au Brésil où il s’est greffé sur un système de valeurs traditionnel très autoritaire et hiérarchique. Le Brésil, par exemple, a été l’un des derniers pays à avoir aboli l’esclavage, en 1888. Entre 3 et 5 millions d’esclaves ont été importé durant la période coloniale et après l’indépendance. Bien entendu, cela a laissé des traces. Le premier mouvement fasciste au Brésil naît dans les au début des années 1930, et prend son essor entre 1932 et 1937. Il est donc contemporain à la montée du fascisme mussolinien et du nazisme en Allemagne. Ce mouvement, c’est l’« Action Intrégraliste Brésilienne » qu’on appelait « les intégralistes » et qui va s’inspirer essentiellement du fascisme mussolinien. Il va compter environ un à deux millions de membres et sera fortement ancré dans le sud du pays où l’on trouve une population, essentiellement blanche, qui descend en grande partie de migrants d’origine italienne ou allemande. C’est sur cette base, on va dire socio-ethnique, que s’est construit ce premier mouvement fasciste brésilien qui disparait pratiquement à la fin des années 30. A la fin de ces années, on va voir émerger un régime qui avait à la fois des traits du fascisme et des traits progressistes. Ce régime hybride, c’est l’ « Estado Novo » de Gétulio Vargas, lequel a permis de réelles avancées dans le renforcement des droits sociaux....

L’Actu des Oublié.e.s • Saison III • Episode 1 - Liban : L’inflation gagne et la colère gronde
L’Actu des Oublié.es est de retour avec une troisième saison ! Tous les deux lundis, on évoque les luttes dans le monde. Cette semaine, cap sur le Liban ! Le 14 Septembre à Beyrouth, Sali Hafiz pénètre dans sa propre banque, une arme factice en main, pour obtenir les sous qu’elle possède. Son geste provoque une vague de braquages, révélant la tension que génère la crise économique et ce système qualifié de bancocratie par les associations en lutte. L’occasion de revenir sur l’histoire du Liban et sa situation actuelle alors que se profilent partout des luttes contre la vie chère. Avec Jean Pierre Séléni, journaliste à Orient XXI. L'Actu des Oublié.es - Saison III by L'Actu des Oublié.es >> Si le player ne marche pas, écoutez ici ! << SOURCES L’Orient Le Jour Orient XXI Reportage RFI de Noé Pignède Liban : 17 octobre, la révolution manquée Reportage d’Arthur Sarradin Liban : la Révolution naît des entrailles du chagrin VISUEL Protestations à Beyrouth, octobre 2019 Roman Deckert, source wikimedia commons MUSIQUES 1’51 Malikah - 3am 7arib (I am fighting) 11’33 Rayess Bek - Thawra 19’39 Rap franco-libanais (Anonyme) 22’03 Serge Nader - Nous sommes libanais Tous les épisodes à écouter ici !!

[Interview] les élections italiennes
Le Front Antifasciste de Liège lance une série d’interviews sur des sujets d’actualité lié à l’extrême-droite et à l’antifascisme dans d’autres pays. Il s’agit d’aller à la rencontre de camarades afin de tisser des liens, récolter leurs opinions et expériences mais aussi d’échanger et de débattre. Pour cette première interview, nous vous proposons un entretien avec deux ami.e.s, N et C, qui vivent en Italie. Si le format vous plait, n’hésitez pas à nous en faire part ! Outre que cela nous fait plaisir, ça nous renforcera dans de futures démarches analogues :) [FAL] : Après une énième nouvelle crise politique en Italie, de nouvelles élections vont se dérouler ce 25 septembre. Tous annoncent une victoire de l’extrême-droite mais avant de rentrer dans le vif du sujet, pourriez-vous nous dire quelques mots sur vous ? C & N : Nous sommes un couple dans la trentaine vivant en Toscane (centre nord de l’Italie. Anarchistes tous les deux, moi (C.) je viens de Liège et j’ai toujours baigné dans les milieux anars ; N., lui vient de Livourne et il fréquentait plus les sphères communistes et ultras [NDLR : ultra = supporters de foot] de sa ville. Maintenant nous vivons ensemble depuis 5 ans dans un village de montagne. [FAL] Vous vivez dans une région rurale du centre de l’Italie, dans un endroit où l’extrême-droite municipale gouverne. Comment ça se passe dans votre quotidien ? Et quelles sont les résistances ? C. : Ce qui compose la majorité politique dans notre commune est un parti personnel formé par un homme qui possède un buste de Mussolini et un portrait d’Hitler chez lui. Pour l’anecdote il a également formé un parc public de statues intitulé « Parc de l’honneur et du déshonneur » dans lequel on trouve par exemple du coté honorifique les statues de Trump et de Poutine. Dans une petite commune comme la notre, tout le monde connait tout le monde, ça réduit considérablement les champs d’action car en affichant des couleurs politiques différentes on s’expose à toutes sortes de pression. Par exemple, si on a quoi que ce soit à demander à la commune ils font tout pour retarder ou compliquer les choses comme les permis de constructions etc. D’ailleurs, on a fini par perdre notre travail, on gérait le camping communal, ils ont fini par ne pas renouveler notre contrat alors que c’est ce qui était convenu. Enfin on ne vit pas vraiment en démocratie dans le sens où on a pas vraiment intérêt à dire trop fort ce qu’on pense. En ce qui concerne les résistances elles sont néantissime, le candidat de l’opposition (parti démocratique) s’était d’abord frotté à la Lega avant de se présenter au PD c’est dire la force de leurs convictions, on parle de gens super cathos, pro life, pro famille traditionnelle, rien à espérer de leur part. [FAL] : Avant de parler de la situation contemporaine, j’aimerais revenir un instant sur des aspects plutôt historiques de l’Italie puisqu’à la différence de la Belgique, elle était dans le camp du fascisme...

Russie : 1300 arrestations, des manifestants enrôlés dans l’armée, des sabotages anti-guerre
« Non à la guerre ! » et « Pas de mobilisation ! », scandaient les manifestants à Moscou. L’opposition à la mobilisation aura valu à au moins 1.332 personnes d’être arrêtées, mercredi en Russie, lors de manifestations improvisées dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février. Plusieurs manifestants arrêtés se sont vu remettre un ordre de mobilisation au poste de police après avoir été interpellé, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé auprès de journalistes qu’il n’y avait là rien d’ "illégal". Un témoin raconte qu’après son arrestation, les policiers l’ont conduit dans une pièce à part où ils ont voulu lui faire signer une convocation à se rendre dans un centre de mobilisation de l’armée : « Soit tu signes ça, soit tu passeras dix ans prison ». Mardi, à la veille de la mobilisation partielle, le Parlement avait voté de lourdes peines de prison pour ceux qui refuseraient de rejoindre l’armée ou déserteraient. Le texte n’est cependant pas encore entré en vigueur. Les sabotages anti-guerres se poursuivent en Russie. Le feu a été mis au commissariat militaire à Lomonosovo à Saint Petersbourg, un commissariat est chargé de mobiliser des gens pour les envoyer à l’Ukraine (photo) et dans la ville de Togliatti des cocktails Molotov ont été lancés sur la bâtiment de l’administration de la ville.

Palestine : Attaque de l’occupant contre les étudiants progressistes palestiniens
Vendredi 16 septembre, 11 étudiants de l’Université de Birzeit et membres du Pôle Étudiant Démocratique Progressiste ont été arrêtés par les forces de l’occupation israélienne. Un tribunal militaire a décidé hier de remettre en liberté huit des onze étudiants. Deux ont été placés en détention administrative : Muath Botmeh et Ziad Qaddoumi. C’est une forme de répression qui consiste à maintenir en détention sans procès, et même sans inculpation, des opposants à l’occupation pendant des mois voire des années.

Russie : Manifestations contre la mobilisation, plus de mille arrestations
Plus de mille manifestants ont été arrêtés aujourd’hui mercredi en Russie lors de manifestations spontanées contre la « mobilisation partielle » pour l’offensive en Ukraine, annoncée dans la matinée par le président Vladimir Poutine. Les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février.

RIGHTS ! No Deaths ! Rassemblement à Calais en hommage aux morts aux frontières.
Rassemblement à Calais en hommage aux morts aux frontières. Le 28 septembre 2022, date anniversaire de la mort de Yasser Abdallah, fauché par un camion près d’un parking à Calais, est organisé un rassemblement afin de soutenir la marche européenne « RIGHTS ! NO DEATHS ». Devant le parc Richelieu, les calaisiens solidaires et personnes exilées ont l’habitude de se retrouver à la suite d’un décès pour dénoncer les politiques meurtrières de l’Union Européenne et des gouvernements français et britanniques. Pour rendre un peu d’humanité à des personnes trop souvent considérées comme des statistiques. Des milliers de personnes exilées meurent en tenant de rejoindre l’Europe et de traverses ses frontières. La mobilisation "Right ! No Deaths ! organise une action de protestation les 30 septembre et 1er octobre à Bruxelles. Elle sera aussi de passage à Calais le 28 septembre. Ensemble, dénonçons la responsabilité de l’Union européenne dans ces morts et sa politique migratoire mortifère. Rendez-vous à 17h devant le parc Richelieu pour un hommage aux personnes décédées au cours de l’année et plus largement aux personnes décédées aux frontières. Un temps de parole libre sera également prévu pour les personnes qui souhaitent intervenir.

Iran : Manifestations dans tout le pays, rassemblement solidaire vendredi à Bruxelles
Les manifestations se sont étendues en Iran pour la cinquième nuit consécutive contre le décès brutal de Masha Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs chargée de faire respecter le port du voile obligatoire pour les femmes. Des hommes et des femmes, dont beaucoup avaient ôté leur foulard, sont sortis dans les rues d’une quinzaine de villes, notamment à Téhéran, Mashhad (nord-est), Tabriz (nord-ouest), Rasht (nord), Ispahan (centre) et Kish (sud), bloquant la circulation, incendiant des poubelles et des véhicules de police, lançant des pierres sur les forces de sécurité, détruisant les portraits des ayatollahs, et scandant des slogans hostiles au régime. La police est intervenue partout brutalement. Au total, six personnes ont trouvé la mort lors des manifestations selon le bilan officiel, probablement sous-estimé. En soutien aux luttes du peuple iranien et en hommage à Mahsa, un rassemblement se tiendra ce vendredi 23 septembre, de 16h à 18h devant l’ambassade d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt (à hauteur du campus ULB Solbosch).

[France] Salon du livre anarchiste à Merlieux
La fête du livre anar de Merlieux le 2 Octobre en Picardie ! Le dimanche 2 octobre 2022, la “Fête du Livre” de Merlieux battra son plein ! Et cette année, les anars du groupe Kropotkine seront de la partie en relançant un salon du livre libertaire ! Des débats, des rencontres, des auteurs-trices, des projections, des frites, des éditeurs, des bouquinistes, des ateliers en tous genre, Radio Libertaire en direct, la librairie Publico et plein d’autres surprises vous attendront comme d’habitude au 8, rue de Fouquerolles 02000 Merlieux et Fouquerolles. Venez nombreux-ses et que vivent les livres et l’anarchie ! Voici le programme..

Brigade antirelous, numéro antiagressions… les Zad contre les violences sexuelles
Un article paru sur Reporterre.net en juillet dernier. Non mixité, équipes antirelous… Les Zad, à Notre-Dame-des-Landes, à Bure ou en Suisse, luttent, aussi, contre les violences sexuelles. Et tentent de s’extraire de la logique punitive et carcérale. Lola avait 19 ans quand un homme de la « zone à défendre » (Zad) du Carnet, en Loire-Atlantique, l’a agressée sexuellement durant son sommeil. C’était en novembre 2020. Elle passait alors la nuit dans la caravane de Léo , une connaissance, afin d’éviter la présence d’un homme alcoolisé. Une fois endormie, elle a été réveillée à plusieurs reprises par Léo lui caressant l’entrejambe, un sein, puis son bas-ventre. Les Zad n’échappent pas aux violences sexuelles, endémiques dans nos sociétés . Mais plusieurs lieux travaillent à déconstruire les dominations, à travers une multitude d’initiatives : numéro de téléphone « urgence agressions », cabane en mixité choisie (sans hommes cisgenres ), équipe « antirelous » ou encore manifeste contre les violences sexistes à lire à l’arrivée… « Nous avions instauré ce que nous avons appelé le “Aouch” », détaille, par exemple, Fouzia. Cette personne non-binaire a passé plus de quatre mois sur la Zad de la Colline, en Suisse, un lieu en lutte contre une carrière de ciment expulsé en 2021. « En gros, il s’agissait d’un mot que n’importe qui pouvait dire si iel (contraction de "il" et "elle" afin d’avoir un pronom neutre) se trouvait en situation d’inconfort dû à un comportement sexiste ou macho, allant d’une trop grande prise de place d’un gars alcoolisé sur le dancefloor à des attouchements ou agressions. La personne à qui le “Aouch” était destiné devait répondre “je t’entends” et se retirer. » La technique est un succès : « Ça a marqué plus d’une personne venue sur la Zad », se souvient Fouzia. Sur la question du sexisme, la Colline semble particulièrement avancée. « Un manifeste contre les violences sexistes, sexuelles et queerphobes a été très vite écrit et nous avons fortement recommandé à chaque personne arrivant sur la Zad de le lire », détaille Fouzia. Des collages en soutien à Lola, à Paris et Montreuil (Île-de-France). À Notre-Dame-des-Landes, les personnes victimes peuvent appeler un numéro « urgence agressions », ouvert lors de soirées ou d’événements importants, comme le festival Zadenvies en août 2020, qui a rassemblé des milliers de personnes. « Le numéro était visible à plusieurs endroits pour que des personnes dans l’entourage d’une agression sexiste, raciste, homophobe, transphobe puissent rapporter les faits, demander du soutien », précise un communiqué de la Zad publié sur son site en janvier 2021. Lola est aussi passée par Notre-Dame-des-Landes et se souvient du dispositif : « Des filles se relayaient pour répondre », précise-t-elle. « Une équipe de participant·es s’est formée pour proposer du soutien direct, rapporte aussi le communiqué. Elles arpentaient les parcelles de l’événement avec des brassards jaunes de manière à être...

Russie : L’Organisation de Combat Anarcho-Communiste
Interview avec un groupe anarchiste clandestin actif en Russie, qui promeut l’action directe et gère une caisse de solidarité pour soutenir le sabotage anti-guerre. [Article initialement publié sur le site de CrimethInc. le 22/08/2022] Lorsque l’armée russe envahit l’Ukraine fin février 2022, anarchistes et autres manifestant-e-s anti-guerre bravèrent les mesures anti-manifestation draconiennes et descendirent dans la rue pour exprimer leur opposition. Au fil des mois, ces mouvements de protestation ayant été écrasés, la résistance contre l’invasion a pris de nouvelles formes. À travers la Russie, des attaques clandestines ont visé des voies ferrées, des centres de recrutement de l’armée, des véhicules appartenant à des pro-guerre zélés ainsi que la propagande favorable à la guerre de l’État Russe. Un des groupes soutenant ces attaques est connu en tant qu’Organisation de Combat Anarcho-Communiste (ou the Anarcho-Communist Combat Organization en anglais). Dans cette interview, iels abordent la vision qu’iels ont de leurs prédécesseur-e-s dans l’histoire locale des mouvements anarchistes, la situation politique en Russie et sa détérioration à un point tel qu’il a été possible de réprimer les mouvements sociaux et d’envahir l’Ukraine, et les possibilités d’organisation dans de telles conditions. Nous leur avons aussi demandé de détailler certains de leurs protocoles opérationnels, dans le cas où cela serait utile à d’autres anarchistes, ailleurs, qui seraient contraint d’adopter des stratégies similaires au fur et à mesure que la répression d’État s’intensifie de par le monde. Les hyperliens et les notes entre parenthèses ont été ajoutées par nous, CrimethInc., et non par les auteurs et autrices, dans le but de faciliter la lecture. « Nous, l’Organisation de Combat Anarcho-Communiste, avons saboté les rails de train (coordonnées : 56 16’44’’N 38 12’40.5’’E) menant à la 12e Direction Générale du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie – en défaisant plusieurs boulons et en écartant les rails… » Comme nous le comprenons, l’Organisation de Combat Anarcho-Communiste gère plusieurs pages sur les réseaux sociaux, gère une caisse solidarité servant à soutenir les groupes qui mènent des actions directes clandestines et aide à diffuser les comptes-rendus de ces actions directes ainsi que les infos sur les prisonnier-e-s capturé-e-s au cours de la lutte. Racontez-nous comment vous voyez votre travail de publication, étant donné que c’est le principal biais par lequel beaucoup de gens découvrent vos actions. Nous avons été critiqué-e-s par certain-e-s camarades pour notre activité sur les réseaux sociaux : ce serait un flot infini de courts messages qui n’ont aucun impact sur les esprits des lecteurs/ices. Nous considérons nos tentatives d’utilisation des médias sociaux comme une partie importante de notre travail de communication – à comprendre dans le sens de tentative pour propager nos idées. Notre plate-forme préférée...

Palestine : Save Masafer Yatta : le plus gros nettoyage ethnique en Palestine depuis 1967
Un article de Bruxelles Dévie Masafer Yatta est une région au Sud de Hébron composées d’une vingtaine de villages et de hameaux palestiniens, situés à quelques kilomètres de la ligne verte . 1200 palestinien.nes sont menacé.e.s depuis le 4 mai 2022 d’une expulsion imminente par l’armée Israélienne, qui a décrété une partie des terres de Masafer Yatta comme zone de tir et d’entrainement militaire. Ce déplacement de population constituerait un des plus importants nettoyages ethniques depuis 1967 (la Naska). Dans les années 80’ sous l’impulsion d’Ariel Sharon (ancien militaire criminel de guerre, ministre de l’agriculture au moment des faits, puis premier ministre israélien et protagoniste important dans la stratégie d’implantation de colonies en Cisjordanie), l’état colon d’Israël déclarait une nouvelle zone d’entrainement militaire (Firing Zone) s’étendant sur 3000 hectares, comprenant 12 villages, plus de 1200 personnes, et 1000 infrastructures palestiniennes : maisons, écoles, cliniques médicales etc.,, Bloc de béton indiquant l’entrée en « Firing Area » En 1999, 700 palestinien.ne.s se faisaient expulser une première fois de leurs terres à Masafer Yatta, car ils « vivaient illégalement dans une zone de tir ». A la suite d’un appel d’une association israélienne à la décision d’expulsion, les 700 personnes ont pu rentrer chez elle en attendant la décision juridique finale de la cour suprême Israélienne. Cette dernière tombait le 4 mai 2022, plus de 20 ans plus tard et actait l’ordre d’expulsion pour cette fois 1200 personnes, soit 500 personnes de plus . Depuis plusieurs décennies Israël utilise la déclaration de « military firing zone » en Cisjordanie comme un mécanisme pour continuer l’annexation des terres palestiniennes et l’entreprise de nettoyage ethnique. Un des villages de Masafer Yatta, situé en « Firing Zone », menacé de destruction. Ainsi, dans les années 1970, 15% de la Cisjordanie occupée avait été déclarée comme une zone de tir militaire. Des documents israéliens classifiés, issus d’une série de meeting « top secrets » entre le gouvernement Israélien et l’organisation World Zionist Organization’s Settlements Division, relatent la volonté très claire qui se cache derrière la création des « Military Firing Zone » : en faire des colonies. Ariel Sharon 1979 : « En tant que la personne qui a initié les zones de tir militaire en 1967, elles étaient tous destinées à un seul but : fournir une opportunité pour une installation de colonie juive dans la région », « Dès la fin de la guerre des Six Jours, j’étais encore assis avec ma division dans le Sinaï. J’étais dans le Sinaï quand j’ai dessiné ces zones. Les zones de tir ont été créées dans un seul but : des réserves de terres pour les colonies ». Il décrit leur création comme une manière de produire des « réserves de terres » pour arrêter « la propagation des villages arabes du côté de la montagne vers le désert ». Dans un autre meeting en 1981, « Nous...

Le 6 septembre 1901, Leon Czolgosz assassine William McKinley, président des États-Unis
À Buffalo, dans l’État de New York, le 6 septembre 1901, Leon Czolgosz tire deux coups de pistolet sur le président des États-Unis, William McKinley, alors qu’il visitait l’exposition Pan-américaine au Temple of Music à Buffalo. Le 14 septembre 1901, le président meurt de ses blessures. Théodore Roosevelt, qui prend sa succession à la présidence, fit voter le 3 mars 1903, l’Anarchist Exclusion Act, interdisant l’immigration des anarchistes et facilitant leur expulsion du sol étasunien. Leon Czolgosz Leon Czolgosz naît le 5 mai 1873 à Alpena, dans le Michigan, au sein d’une famille d’émigrants polonais. Il est l’un des huit enfants de la famille américano-polonaise de Paul Czolgosz et de Mary Nowak. À l’âge de dix-sept ans, il trouve un emploi à la Cleveland Rolling Mill Company, mais après le krach économique de 1893, l’usine ferme ses portes. Quand elle ré-ouvre, l’entreprise cherche à réduire les salaires, en réaction de quoi les ouvriers se mettent en grève. Mais rapidement Léon et ses frères sont au chômage. Face à la tourmente économique et sociale autour de lui, Czolgosz ne trouve que peu de réconfort dans l’Église catholique, et recherche rapidement des personnes partageant ses préoccupations concernant l’injustice sociale. Il rejoint plusieurs clubs socialistes d’ouvriers modérés avant de s’intéresser à l’anarchisme. Il commence à lire des publications anarchistes et à assister à des meetings. Il est alors fortement influencé par l’attentat de Gaetano Bresci et essaie de rentrer en contact avec les éditeurs de « Free Society » à Chicago, mais sans succès. L’attentat Le 31 août 1901, Czolgosz se rend à Buffalo, dans l’état de New York, où doit se dérouler une grande exposition panaméricaine. Il loue une chambre à l’hôtel Nowak’s, au 1078 Broadway. Le 6 septembre, Czolgosz se rend au Temple of Music de l’exposition muni d’un revolver "Safety Automatic" de calibre 32, qu’il avait acheté quatre jours plus tôt. Il fait patiemment la queue pour rencontrer le président William McKinley qui prend un bain de foule. À 16 h 07, Czolgosz atteint le devant de la file. McKinley lui tend la main, et Czolgosz tire deux fois à bout portant sur le président. La première balle ricoche sur un bouton de manteau et se loge dans la veste de McKinley, l’autre blesse gravement le président à l’estomac. Des visiteurs arrêtent immédiatement Czolgosz, alors que McKinley s’effondre en arrière. La police a du mal à garder la foule à l’écart de Czolgosz qui tente de le lyncher. Leon Czolgosz, arrêté, déclare être un "anarchiste individuel", lié à aucune organisation. Il reconnaît aussi avoir assisté aux meeting d’Emma Goldman mais que d’aucune façon elle ne l’a influencé dans la réalisation de son acte. Sa déclaration aura comme conséquence de placer Emma Goldman sur la liste des personnes les plus surveillées aux États-Unis. Mais ces déclarations restent encore aujourd’hui soumises à débat au sein des milieux anarchistes étasuniens. A l’époque aucuns...

Retour sur le Camp No Border à Rotterdam
Le 8 août dernier, une semaine d’actions et d’ateliers contre les politiques répressives en matière de frontières et de migration a eu lieu à Rotterdam. Des centaines de militants internationaux se sont réuni.e.s pour des actions, des réunions, des ateliers, des discussions dans le cadre de la lutte pour un monde sans frontières et la liberté de mouvement pour tous. La campagne internationale « Abolish Frontex » [1] est un peu la figure de proue du camp. Le camp, y compris ses actions et ateliers, avait l’objectif d’attirer l’attention sur les politiques répressives et militarisées des Pays-Bas et de l’UE en matière de frontières et de migration, à un moment où elles atteignent de nouveaux sommets avec les murs, le racisme, la violence et les refoulements aux frontières et au-delà. Le camp est organisé par une coalition de militants de plusieurs groupes aux Pays-Bas, et fait suite aux précédents camps No Border à Rotterdam (2013) et à Wassenaar (2019). Le camp de 2019 s’était notamment terminé par l’occupation du toit de l’Agence de communication et d’information de l’OTAN à La Haye, afin de protester contre le rôle de l’OTAN qui pousse les gens à fuir et son implication dans la sécurité des frontières en Méditerranée. Le 9 août, un groupe de personnes du camp No Border a mené une petite action avec des banderoles, des tracts et des discours dans et devant le café Nationale Nederlanden à côté de la gare centrale de Rotterdam. Nationale Nederlanden est une compagnie d’assurance et d’investissement néerlandaise, qui est le deuxième plus grand actionnaire de l’entreprise de construction polonaise Budimex, qui a construit le mur à la frontière entre la Pologne et le Belarus. En détenant près de 10 % des actions de Budimex, Nationale Nederlanden est un grand profiteur de la violence à cette frontière. La section de 105 km du mur dont Budimex est responsable a été achevée le mois dernier. Le groupe a demandé à Nationale Nederlanden de se désengager de Budimex, en informant les personnes visitant le café et les passants de la situation du mur frontalier. Le 11 août, une manifestation de solidarité a eu lieu devant le centre de détention de Rotterdam (DCR). Dans cette prison, des personnes sont enfermées en attendant leur déportation. Le DCR fait partie du régime cruel, raciste et colonial de détention et de déportation de la Forteresse Europe. Environ 80 personnes ont marché vers la DCR pour faire du bruit et montrer aux personnes emprisonnées du soutien. À la prison, certaines personnes ont prononcé des discours pour les personnes à l’intérieur et il était clair que notre présence était remarquée car les gens nous saluaient depuis leurs fenêtres. Des slogans ont été scandé, et des balles de tennis portant le numéro de téléphone d’une ligne d’assistance ont été lancées à l’intérieur des murs de la prison. Pour finir la semaine, le 13 août, une action d’occupation de l’aéroport de Rotterdam a eu lieu. De 12h à 14h, une...

Manifeste internationaliste contre la guerre et la paix capitaliste en Ukraine…
« LEURS GUERRES ! NOS MORTS ! » C’est sous cette bannière que des prolétaires radicaux se démarquèrent des défilés pacifistes organisés en mars 2004 dans les rues d’Espagne après les attentats massacres perpétrés à Madrid qui firent plus de 200 morts. C’est cette consigne défaitiste qu’ils mirent en avant en réponse à l’engagement militaire de l’Espagne en Irak et à la « guerre contre le terrorisme » imposé par l’Etat capitaliste mondial et sa succursale espagnole, se faisant ainsi l’écho des nombreuses manifestations historiques du défaitisme révolutionnaire qui jalonnent le développement des sociétés de classe et donc de la lutte de classe, de la guerre de classe. Manifeste signé par Guerre de Classe En tant que prolétaires sociaux-révolutionnaires, communistes, anarchistes…, nous n’avons absolument aucun intérêt matériel à nous ranger d’une façon ou d’une autre du côté de l’Etat capitaliste et de sa démocratie, quel qu’il soit, du côté de nos ennemis de classe, de nos exploiteurs, de ceux qui, la baïonnette au fusil, nous ont toujours rendu « plomb, mitraille, prison » lorsque nous luttons et descendons dans la rue pour revendiquer notre humanité. Et cela, quelle que soit la nature et l’orientation politique, le régime en place dans la patrie A ou dans la patrie B qui s’affrontent dans un conflit inter-étatique pour des intérêts de conquête et de pouvoir qui sont les leurs. Nous n’exprimerons jamais aucune solidarité avec aucun de nos exploiteurs ! LEURS INTERETS ! NOS MORTS ! Nous ne prenons position pour aucun des Etats en conflit, que l’un soit catégorisé selon la morale politique bourgeoise dominante comme étant « l’agresseur » et l’autre « l’agressé » ou vice versa. Leurs intérêts respectifs en jeu sont exclusivement les leurs et en opposition totale à ceux de la classe exploitée, c’est-à-dire nous autres prolétaires ; c’est pourquoi, en-dehors et contre tout nationalisme, tout patriotisme, tout régionalisme, tout localisme, tout particularisme, nous affirmons haut et fort notre internationalisme ! Le prolétariat, en tant que classe révolutionnaire, n’affiche aucune neutralité envers aucun de ses exploiteurs qui s’affrontent dans la redistribution de leurs parts de marché, mais bien du contraire il les renvoie dos à dos comme étant les deux faces d’une même réalité, le monde de l’exploitation d’une classe par une autre, et il exprime sa profonde solidarité avec tous les secteurs de notre classe qui subissent les assauts démultipliés de l’un ou l’autre de ses ennemis historiques. Mais qu’on nous comprenne bien, jamais à tout jamais nous ne dénierons aux prolétaires la nécessité impérieuse de se défendre contre toute agression, répression, torture, massacre… Et ici, en l’occurrence, les prolétaires en Ukraine n’ont plus désormais en face d’eux seulement leur ennemi habituel, quotidien, c’est-à-dire l’Etat ukrainien « agressé » et ses bourgeois locaux (appelés « oligarques » pour mieux occulter leur véritable nature de (...)