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Résistances et solidarités internationales

Ces tribunes qui n’ont pas oublié le Rojava

Au mois d’août, nous avions relayé un appel aux supporters en solidarité avec le Rojava, visant à ne pas oublier la résistance menée dans cette région kurde située à la frontière turque, côté syrien. Si l’appel, traduit en six langues, n’a pas encore eu le retentissement escompté, certaines tribunes ont répondu présent. Les menaces et agressions persistantes de la Turquie qui pèsent sur le Rojava ne laissent pas insensibles une partie des supporters. Depuis la fin de l’été, plusieurs tribunes ont en effet réitéré leur soutien au Rojava. Notamment en Allemagne où la diaspora kurde est en nombre, et où le solidarité avec le Rojava fait partie des combats de la gauche antifasciste et anti-impérialiste. A leur niveau, les supporters peuvent permettre d’alerter sur la situation dans cette région prise en tenaille entre la Syrie de Bachar el-Assad et la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan. Les tribunes allemandes lancent la campagne En Allemagne, les supporters n’ont pas attendu bien longtemps pour répondre à l’appel lancé. Dès le week-end du 20 août, plusieurs tribunes du pays, de diverses divisions, ont été à pied d’œuvre. “Rise Up for Rojava !” et “Bijî Rojava !”, en Bundesliga, des banderoles solidaires ont été sorties par la Schikeria du Bayern Munich et par les Ultras Mainz de Mayence. En déplacement à Dortmund, les ultras du Werder Brême (Caillera et Infamous Youth) ont eux affiché un simple et efficace “Ultras support Rojava !”. En 3.Liga, les ultras du FC Sarrebruck et ceux du SV Wehen Wiesbaden ont également affiché leur soutien. En Regionalliga (4e échelon), on dénombre également plusieurs manifestations de soutien. De la Nordkurve du SV Babelsberg 03, club de Potsdam, au Block 385 du FSV Frankfurt, en passant par la Sudkurve du FC C Carl Zeiss Jena et les antifascistes du Viola 161 du TB Berlin avec leur banderole “Stop à l’agression militaire turque, Défendons la liberté du Rojava !” [Suite du texte...]

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Racismes / Colonialismes

Une autre réponse “La joie armée noire”

Dans la continuité d’Une réponse enthousiaste à “La Joie Armée Noire”, Une autre réponse à “La joie armée noire” réagit à la publication de La Joie Armée Noire, un texte d’anarchistes insurrectionnel.le.s noir.e.s qui réfléchissent à la situation et aux potentialités insurrectionnelles noires après les manifestations et émeutes liées à la mort de George Floyd à partir de 2020 aux États-Unis. Ce texte a aussi été publié par Haters Cafe. Merci à toutes celleux qui ont participé à cette traduction.Introduction de Haters Cafe : Voici une autre réponse à La joie armée noire qui nous a été envoyée par mail. Nous espérons qu’elle permettra de poursuivre les conversations suscitées par l’article original. Une fois encore, nous tenons à souligner que cette réponse ne correspond pas nécessairement aux vues du “Haters Cafe”, que nous ne sommes pas les auteur.rice.s et que nous n’avons pas l’intention de parler au nom de l’auteur.rice. J’ai été très excité.e lorsque je suis tombé.e sur La joie armée noire ! J’ai envie de textes et d’actions anarchistes noires, et j’étais particulièrement heureux.se de voir quelque chose de nouveau qui venait d’une perspective insurrectionnelle au lieu du même vieux socialisme déguisé en anarchie. Personnellement, je suis un.e anarchiste insurrectionnel.le, même si je pense que mes idées sur l’insurrection sont plus antisociales que celles des auteur.rice.s. Pour moi, l’insurrection commence au niveau individuel avec la décision de ne pas se laisser gérer. Il ne s’agit pas nécessairement de révolution pour moi, je suis assez pessimiste quant à cette possibilité, mais si une révolution se produit et qu’elle est anarchiste, cela pourrait être intéressant. J’ai inclus mon opinion politique pour donner un peu contexte sur l’origine de mes idées. Je pense que mes opinions sont assez différentes de celles des auteur.rice.s de La joie armée noire, alors prenez ma critique avec un grain de sel. Les auteur.rice.s mentionnent les masses, et spécifiquement les masses noires, ainsi que le peuple, et même l’humanité toute entière. Pour moi, ces groupes sont trop grands pour être considérés comme uniformes. Je ne pense pas que cela ait un sens de dire que “les masses noires ont prouvé qu’elles n’étaient pas intéressées par le “définancement” [Defund] ou le “contrôle communautaire” [Community Control] de la police ou de parler de “l’ensemble de l’humanité dans une conflictualité constante avec des forces d’oppression”. Ces discours aplatissent de grands groupes de personnes, et c’est une préparation à la déception quand ces groupes sont plus mélangés et compliqués que cela. Certain.e.s Noir.e.s sont flics, ou libéraux.les, ou possèdent des entreprises, ou s’en moquent. L’humanité entière ne va pas se soulever, tous ensemble, si c’était le cas, il n’y aurait même pas besoin d’une insurrection ou d’une révolution puisque tout le monde serait déjà sur la même longueur d’onde dans ce scénario. Certaines personnes se soulèveront (...)

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Écologie

TotalEnergies devant le tribunal pour son mégraprojet en Ouganda et Tanzanie

Accusé de mener un mégaprojet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie au mépris des droits humains et de l’environnement, TotalEnergies a rendez-vous mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris. Le géant pétrolier et gazier est sommé par six ONG de respecter la loi qui lui impose un « devoir de vigilance » sur ses activités dans le monde entier. L’audience sur le fond de cette affaire, la première portée devant la justice depuis une loi pionnière de 2017, se tient avec trois ans de retard. Et ce en raison d’une bataille procédurale finalement perdue par TotalEnergies. Le groupe a été assigné en octobre 2019 par les Amis de la Terre, Survie et quatre associations ougandaises. Elles l’accusent de ne pas respecter la loi française dite du « Rana Plaza », du nom de l’immeuble qui s’est effondré en 2013 au Bangladesh [1]. Cette loi oblige les multinationales à « prévenir les atteintes graves envers les droits humains, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement » chez leurs sous-traitants et fournisseurs étrangers, par l’intermédiaire d’un « plan de vigilance ». Ce plan doit cartographier des risques et établir les mesures pour les prévenir. Mais son contenu est souvent jugé insuffisant par le monde associatif, qui fustige une application déficiente de la loi, faute de sanctions. Saisi par les ONG, le juge civil peut condamner l’entreprise fautive à une astreinte financière jusqu’au respect de ses obligations. « Vive résistance » locale Dans le cas de TotalEnergies, les six ONG ont dans leur viseur deux chantiers colossaux intrinsèquement liés : le projet « Tilenga », un forage de 419 puits en Ouganda, dont un tiers dans le parc naturel des Murchison Falls. Le second concerne le projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline), le plus long oléoduc chauffé au monde, destiné à transporter les hydrocarbures de Tilenga jusqu’à l’Océan indien en traversant la Tanzanie sur 1.445 km. Ces projets sont entrés en pleine phase de construction en février. TotalEnergies avait alors annoncé un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, pour produire dès 2025. Découvertes en 2006, les réserves de l’Ouganda ont suscité l’espoir de transformer la région en Eldorado pétrolier. Elles peuvent durer entre 25 et 30 ans avec un pic de production estimé à 230.000 barils par jour. Mais ces programmes, condamnés par le Parlement européen, le Vatican et quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU, « font l’objet d’une vive résistance de la part des populations locales ». C’est du moins ce qu’affirment les ONG, à l’origine d’un nouveau rapport d’enquête dévoilé début octobre. « Le plan de vigilance de Total est totalement défaillant. Et même quand des mesures existent, les engagements sont beaux sur le papier mais nous constatons un écart complet sur le terrain », dénonce Juliette Renaud, des Amis de la Terre. Opposants arrêtés « Les personnes expropriées...

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Racismes / Colonialismes

Vous voulez passer une ou deux nuits dans une colonie israélienne ?

Rien de plus simple. Rendez-vous sur le site de réservation Booking.com, sélectionnez la colonie de votre choix et les dates qui vous conviennent. Scandaleux ? Depuis le 30 septembre dernier, suite à des interpellations sur sa participation à l’entreprise israélienne de colonisation, Booking.com a décidé d’adopter une politique particulière pour ses offres de logements dans les colonies israéliennes. L’entreprise avait annoncé vouloir avertir de « un risque accru pour la sécurité et les droits humains ». Mais suite à des pressions israéliennes, elle s’est contentée d’indiquer pour tous les logements dans les territoires occupés, qu’ils s’agissent de colonies israéliennes ou d’habitations palestiniennes, « Veuillez consulter toutes les recommandations fournies aux voyageurs par votre gouvernement pour prendre une décision en connaissance de cause sur votre séjour dans cette région, qui peut être considérée comme touchée par un conflit ». Pour plus d’infos 👉 https://bit.ly/3fWzYyr 🤔 Vous trouvez cela suffisant ? Selon vous, cette offre de logements ne devrait-elle pas être simplement exclue ? ❌ Pour interdire la commercialisation en Europe et en Belgique de services liés à des terres illégalement accaparées dans des territoires occupés, signez maintenant la pétition européenne 👉 https://bit.ly/3fTmgfC

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Extrême-droite / Antifascisme

Révolte en Iran : la résurrection féministe et le début de la fin du Régime

Le 16 septembre 2022, la police des mœurs de Téhéran a assassiné une femme de 22 ans ; soi-disant car elle ne portait pas le hijab comme l’exige la politique de l’État iranien. En réponse, des iranien.ne.s descendent dans la rue depuis près de deux semaines, affrontant la police et ouvrant des espaces ingouvernables de liberté. Pour beaucoup en Iran, il semble qu’un processus révolutionnaire soit en cours. [Article initialement publié en anglais le 28/09/22 sur le site de CrimethInc.] En collaboration avec le Collectif 98, un groupe anticapitaliste et antiautoritaire couvrant les luttes en Iran, nous avons pu interviewer des féministes iraniennes et kurdes sur la situation. Le collectif 98 tire son nom de « Aban » 98, le soulèvement qui s’est propagé à travers l’Iran en novembre 2019, l’année 1398 selon le calendrier iranien. Dans le texte qui suit, ils explorent la signification historique de cette vague de révolte et les forces qui l’ont déclenchée. La femme dont la mort a déclenché ce mouvement est plus connue sous le nom de Mahsa Amini, grâce aux reportages et aux hashtags des réseaux sociaux. Pourtant, son nom kurde est Jina ; c’est le nom sous lequel elle est connue de sa famille, de ses amis et de tout le Kurdistan d’Iran. Les Kurdes d’Iran, étant une minorité ethnique, choisissent souvent un « deuxième nom » persan pour dissimuler leur identité kurde. En kurde, Jina signifie la vie, une conception politique apparue dans ce slogan que les femmes kurdes ont popularisé au sein des régions kurdes de Turquie et du Rojava depuis 2013 et devenu le refrain central de ce cycle de luttes : Jin, Jian, Azadî [“ les femmes, la vie, la liberté »]. De la révolte en Iran aux manifestations anti-guerre en Russie, de la défense d’Exarchia aux débrayages étudiants pour protester contre les politiques anti-trans aux États-Unis, résister au patriarcat est fondamental pour affronter le capitalisme et l’État. Une victoire en Iran galvaniserait une foule de luttes similaires ailleurs dans le monde. Pour suivre les développements en Iran, nous recommandons SarKhatism et Blackfishvoice sur Telegram (tous deux en farsi) et les sites Web du Slingers Collective et du Kurdistan Human Rights Network (tous deux en anglais). Jina signifie la vie : Jina Mahsa Amini. « Le début de la fin » est l’expression utilisée dans un communiqué publié le 25 septembre 2022 par « The Teachers Who Seek Justice » [Les professeurs en quête de justice] sur le cycle actuel de luttes en Iran, une semaine après l’assassinat de Mahsa/Jina Amini. Cette phrase saisit les enjeux de ce moment historique. Cela implique que les prolétaires de la rue, en particulier les femmes et les minorités ethniques, voient la fin des 44 ans de dictature islamique comme très proche. Ils.elles sont entré.e.s dans une phase explicitement révolutionnaire où il n’y a d’autre solution que la révolution. Le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018 a représenté un moment décisif dans...

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Résistances et solidarités internationales

L’Actu des Oublié.e.s • Saison III • Episode 2 - Royaume-Uni : Mouvement syndical, limites et perspectives

Tous les deux lundis, l’Actu des Oublié.e.s évoque les luttes dans le monde. Cette semaine, nous partons au Royaume-uni. Cette semaine, nous partons au Royaume-uni où des grèves d’une ampleur inédite parcourent le pays depuis la mi-juin. Malgré des victoires significatives dans certains secteurs, une puissance et une longévité inégalées depuis cinquante ans, le mouvement syndical touche ses limites quant à transporter la contestation à l’ensemble de la société britannique. Au sein des syndicats comme en dehors, on cherche alors à former d’autres organes à même de combattre efficacement les politiques outrageusement néo-libérales des gouvernements conservateurs qui s’enchainent depuis douze ans. Si le player ne marche pas, écoutez ici AVEC : Sarah Pickard – Maître de conférences en civilisation britannique à la Sorbonne nouvelle Et Marc Lenormand – Spécialiste du syndicalisme et des mouvements sociaux au Royaume-Uni et maître de conférences à l’Université Paul Valéry de Montpellier. MEDIAS : Révolution Permanente, The World Socialist Web Site, The Guardian Sur la lutte contre la Poll Tax : Dossier « La taxe qui a fait tomber Thatcher » sur solidaire.org wesayenough.co.uk dontpay.uk MUSIQUE : Sun Rise above – Every day I wake up on the wrong side of capitalism, Icykal – It’s that time Laayie et Icykal - Fake Dictators Flohio – 10 More Rounds VISUEL : Affiche de Don’t Pay UK, Juin 2022. Manifestation contre la vie chère, Londres, Avril 2022. Autrice : Alisdare Hickson

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Résistances et solidarités internationales

Iran : 18e jour de soulèvement

Dans le prolongement des manifestations des universités durant toute la journée du lundi 3 octobre, pour la 18e nuit du soulèvement, des affrontements et des manifestations nocturnes ont eu lieu dans de nombreux quartiers de Téhéran, notamment à Pounak, Amirabad Chomali, Ashrafi Isfahani, Tajrish, Shahrara et Shahryar. Des accrochages ont éclaté entre les forces répressives et la jeunesse insurgée qui manifestait de nuit en scandant « à bas Khamenei » et « à bas le dictateur ». À Tajrish, les gens ont répondu aux menaces et aux propos de Khamenei sur le soulèvement le jour-même avec le slogan « ce dingue de guide est une honte ». À Sanandaj, des manifestants ont mis le feu aux banderoles du régime au carrefour Sharif Abad et du 6-Bahman. Des manifestants et des jeunes rebelles ont manifesté dans le quartier de Nayssar où ils ont affronté des agents à moto. A Chiraz, rue Chamran, les gens ont manifesté de nuit soutenus par un concert de klaxons contre le déploiement massif des forces répressives. Hier, en plus des manifestations de grande ampleur dans des dizaines d’universités, des étudiants ont brûlé l’exposition des miliciens du Bassidj à l’entrée de l’Université d’Ispahan. La cérémonie funéraire d’une jeune insurgée nommée Nika Shakarami, dans la ville de Khorramabad, a tourné à la manifestation. Les forces répressives ont tenté d’y mettre fin en tirant sur les gens et en lançant des gaz lacrymogènes.

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Extrême-droite / Antifascisme

#2 Interview : les élections au Brésil.

[FAL] : Les élections au Brésil se déroulent ce dimanche 2/10 où nous espérons tou.te.s un défaite cinglante pour Bolsonaro. Avant de rentrer dans le vif du sujet, pourrais-tu nous dire quelques mots sur toi et ton travail ? Mes premiers contacts avec ce pays date de la deuxième moitié des années 90 lorsque, étudiant, j’ai eu la chance de me rendre sur place à plusieurs reprises. Là je me suis familiarisé entre autres aux questions liés à la terre et à la lutte des paysans sans-terre. Plus j’ai commencé à travailler en tant que chercheur au Centre Tricontinental, sur les problématiques liés à l’agriculture, sur l’Amérique latine en général, et plus particulièrement sur le Brésil. Dans ce cadre, j’ai notamment coordonner la publication d’un numéro d’Alternatives Sud (collection du Centre tricontinental) sur le Brésil de Lula en 2010 et dix ans plus tard, en 2020, sur le Brésil de Bolsonaro, une lecture plus sombre du Brésil. [FAL] : Avant de parler de la situation contemporaine, j’aimerai revenir un instant sur des aspects plus historiques du Brésil. De manière peut-être confuse, on a souvent une impression que l’histoire de l’Amérique latine – et celle du Brésil ? – alterne en des périodes marquées à droite puis à gauche. Peux-tu brièvement nous expliquer l’histoire politique et sociale du Brésil, et plus particulièrement les grandes étapes/échelons de l’extrême-droite brésilienne et celles de l’antifascisme au Brésil ? C’est assez compliqué de résumer en quelques mots cette histoire qui est en fait l’histoire du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Je dirais que le fascisme a des racines profondes au Brésil où il s’est greffé sur un système de valeurs traditionnel très autoritaire et hiérarchique. Le Brésil, par exemple, a été l’un des derniers pays à avoir aboli l’esclavage, en 1888. Entre 3 et 5 millions d’esclaves ont été importé durant la période coloniale et après l’indépendance. Bien entendu, cela a laissé des traces. Le premier mouvement fasciste au Brésil naît dans les au début des années 1930, et prend son essor entre 1932 et 1937. Il est donc contemporain à la montée du fascisme mussolinien et du nazisme en Allemagne. Ce mouvement, c’est l’« Action Intrégraliste Brésilienne » qu’on appelait « les intégralistes » et qui va s’inspirer essentiellement du fascisme mussolinien. Il va compter environ un à deux millions de membres et sera fortement ancré dans le sud du pays où l’on trouve une population, essentiellement blanche, qui descend en grande partie de migrants d’origine italienne ou allemande. C’est sur cette base, on va dire socio-ethnique, que s’est construit ce premier mouvement fasciste brésilien qui disparait pratiquement à la fin des années 30. A la fin de ces années, on va voir émerger un régime qui avait à la fois des traits du fascisme et des traits progressistes. Ce régime hybride, c’est l’ « Estado Novo » de Gétulio Vargas, lequel a permis de réelles avancées dans le renforcement des droits sociaux....

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Extrême-droite / Antifascisme

[Interview] les élections italiennes

Le Front Antifasciste de Liège lance une série d’interviews sur des sujets d’actualité lié à l’extrême-droite et à l’antifascisme dans d’autres pays. Il s’agit d’aller à la rencontre de camarades afin de tisser des liens, récolter leurs opinions et expériences mais aussi d’échanger et de débattre. Pour cette première interview, nous vous proposons un entretien avec deux ami.e.s, N et C, qui vivent en Italie. Si le format vous plait, n’hésitez pas à nous en faire part ! Outre que cela nous fait plaisir, ça nous renforcera dans de futures démarches analogues :) [FAL] : Après une énième nouvelle crise politique en Italie, de nouvelles élections vont se dérouler ce 25 septembre. Tous annoncent une victoire de l’extrême-droite mais avant de rentrer dans le vif du sujet, pourriez-vous nous dire quelques mots sur vous ? C & N : Nous sommes un couple dans la trentaine vivant en Toscane (centre nord de l’Italie. Anarchistes tous les deux, moi (C.) je viens de Liège et j’ai toujours baigné dans les milieux anars ; N., lui vient de Livourne et il fréquentait plus les sphères communistes et ultras [NDLR : ultra = supporters de foot] de sa ville. Maintenant nous vivons ensemble depuis 5 ans dans un village de montagne. [FAL] Vous vivez dans une région rurale du centre de l’Italie, dans un endroit où l’extrême-droite municipale gouverne. Comment ça se passe dans votre quotidien ? Et quelles sont les résistances ? C. : Ce qui compose la majorité politique dans notre commune est un parti personnel formé par un homme qui possède un buste de Mussolini et un portrait d’Hitler chez lui. Pour l’anecdote il a également formé un parc public de statues intitulé « Parc de l’honneur et du déshonneur » dans lequel on trouve par exemple du coté honorifique les statues de Trump et de Poutine. Dans une petite commune comme la notre, tout le monde connait tout le monde, ça réduit considérablement les champs d’action car en affichant des couleurs politiques différentes on s’expose à toutes sortes de pression. Par exemple, si on a quoi que ce soit à demander à la commune ils font tout pour retarder ou compliquer les choses comme les permis de constructions etc. D’ailleurs, on a fini par perdre notre travail, on gérait le camping communal, ils ont fini par ne pas renouveler notre contrat alors que c’est ce qui était convenu. Enfin on ne vit pas vraiment en démocratie dans le sens où on a pas vraiment intérêt à dire trop fort ce qu’on pense. En ce qui concerne les résistances elles sont néantissime, le candidat de l’opposition (parti démocratique) s’était d’abord frotté à la Lega avant de se présenter au PD c’est dire la force de leurs convictions, on parle de gens super cathos, pro life, pro famille traditionnelle, rien à espérer de leur part. [FAL] : Avant de parler de la situation contemporaine, j’aimerais revenir un instant sur des aspects plutôt historiques de l’Italie puisqu’à la différence de la Belgique, elle était dans le camp du fascisme...

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Guerre / Antimilitarisme

Russie : 1300 arrestations, des manifestants enrôlés dans l’armée, des sabotages anti-guerre

« Non à la guerre ! » et « Pas de mobilisation ! », scandaient les manifestants à Moscou. L’opposition à la mobilisation aura valu à au moins 1.332 personnes d’être arrêtées, mercredi en Russie, lors de manifestations improvisées dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février. Plusieurs manifestants arrêtés se sont vu remettre un ordre de mobilisation au poste de police après avoir été interpellé, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé auprès de journalistes qu’il n’y avait là rien d’ "illégal". Un témoin raconte qu’après son arrestation, les policiers l’ont conduit dans une pièce à part où ils ont voulu lui faire signer une convocation à se rendre dans un centre de mobilisation de l’armée : « Soit tu signes ça, soit tu passeras dix ans prison ». Mardi, à la veille de la mobilisation partielle, le Parlement avait voté de lourdes peines de prison pour ceux qui refuseraient de rejoindre l’armée ou déserteraient. Le texte n’est cependant pas encore entré en vigueur. Les sabotages anti-guerres se poursuivent en Russie. Le feu a été mis au commissariat militaire à Lomonosovo à Saint Petersbourg, un commissariat est chargé de mobiliser des gens pour les envoyer à l’Ukraine (photo) et dans la ville de Togliatti des cocktails Molotov ont été lancés sur la bâtiment de l’administration de la ville.

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Féminismes / Antipatriarcat

Iran : Les manifestations se poursuivent – attaque contre l’ambassade à Bruxelles

Au moins 50 personnes ont été tuées en Iran dans les manifestations, réprimées par les forces de sécurité depuis maintenant sept jours, après l’assassinat par la police des moeurs d’une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini. Six personnes ont été tuées par arme à feu par les forces de l’ordre dans la ville de Rezvanshahr, dans la province septentrionale de Gilan jeudi soir, et d’autres morts ont été enregistrés à Babol et Amol (Nord). Des commissariats de police et des véhicules des forces de l’ordre ont été incendiés jeudi dans plusieurs villes iraniennes, à Téhéran notamment. Au départ limité au Kurdistan iranien, où une grève générale a été décrétée, le mouvement de septembre a essaimé dans d’autres parties du pays et concerne désormais 80 villes au moins, dont la capitale, Téhéran. A Mashhad, dans le nord-est, un membre des Basij, une force paramilitaire iranienne placée sous l’autorité de l’ayatollah Ali Khamenei, a été poignardé. Un autre bassidji a été tué mercredi à Qazvin, portant à quatre le total de membres des forces de sécurité tués depuis le début de la contestation. Les autorités ont décidé de restreindre l’accès à internet dans l’espoir de limiter la propagation des manifestations. Edit : L’ambassade d’Iran à Bruxelles a été attaquée la nuit de jeudi à vendredi : plusieurs cocktails Molotov ont été lancés contre elle avec succès : Vendredi après-midi, 300 personnes se sont rassemblées devant cette même ambassade. Un manifestant a été interpellé pour avoir tenté d’atteindre l’ambassade malgré le dispositif policier.

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Extrême-droite / Antifascisme

De la Suède à l’Italie, la résistible ascension de l’extrême droite européenne

Partout en Europe, l’extrême droite gagne du terrain. En Suède, le parti nationaliste, deuxième force politique après les législatives, pourrait bientôt jouer un rôle central. À Rome, les post-fascistes de Frères d’Italie s’approchent du pouvoir. Article initialement publié sur Basta.media, écrit par Emma Bougerol Drapeau dans une main, banderole dans l’autre. Au milieu des cabanons de campagne des partis politiques, à Stockholm, le groupuscule « Mouvement de résistance nordique » s’installe. L’organisation néonazie attire les regards des passants, en cet après-midi de début septembre. Les élections législatives se déroulent dans quelques jours. « Vous pouvez voter pour nous à cette élection, se vante l’un des militants en treillis. On ne croit pas en la démocratie, mais c’est bien que les gens puissent nous voir. » Ils passeront quelques heures sur la place, à distribuer des tracts, sous le regard attentif de la police suédoise. « C’est terrifiant. Il y a quelques années, c’était impensable de voir des gens ouvertement vanter ces idées », commente Gabriella, militante sociale-démocrate. Quelques jours plus tard, la montée des idées d’extrême droite se concrétise dans les urnes : le parti des Démocrates de Suède, fondé par des nationalistes et des néonazis à la fin des années 1980, réalise 20 % des voix, derrière les sociaux-démocrates. Il permet à la coalition de droite, dont il fait partie, de battre sur le fil le bloc de gauche (sociaux-démocrates, écologistes et gauche radicale). L’extrême droite pourrait ainsi entrer au gouvernement. La négociation est encore en cours avec les autres partis de droite. Quoiqu’il arrive, l’extrême droite aura une influence importante au sein de l’alliance avec les conservateurs, les démocrates-chrétiens et les libéraux. On pensait le pays scandinave fief inébranlable de la social-démocratie. Le parti d’extrême droite est désormais la deuxième force politique du pays. Aujourd’hui la Suède, demain l’Italie ? Les élections italiennes arrivent à grands pas, et la perspective est tout aussi sombre. Georgia Meloni, cheffe du parti d’extrême droite les Frères d’Italie (Fratelli d’Italia) est en bonne position dans les sondages. À la fin de l’été, elle était créditée de près de 25 % des intentions de vote pour les élections anticipées du 25 septembre [1]. Elle envisage une alliance avec la Ligue du Nord, parti de Matteo Salvini également à l’extrême droite, et Forza Italia, le parti (très) à droite de l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi. Leur coalition pourrait, comme en Suède, obtenir la majorité, et Georgia Meloni est bien placée pour devenir la prochaine présidente du Conseil. En Suède, la campagne a été largement dominée par les thèmes de l’insécurité et de l’immigration, les sujets de prédilection de l’extrême droite, particulièrement depuis 2015. Les problématiques d’intégration des immigrés, en particulier ceux originaires du Moyen-Orient, sont utilisées pour expliquer...

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Écologie

Brigade antirelous, numéro antiagressions… les Zad contre les violences sexuelles

Un article paru sur Reporterre.net en juillet dernier. Non mixité, équipes antirelous… Les Zad, à Notre-Dame-des-Landes, à Bure ou en Suisse, luttent, aussi, contre les violences sexuelles. Et tentent de s’extraire de la logique punitive et carcérale. Lola avait 19 ans quand un homme de la « zone à défendre » (Zad) du Carnet, en Loire-Atlantique, l’a agressée sexuellement durant son sommeil. C’était en novembre 2020. Elle passait alors la nuit dans la caravane de Léo , une connaissance, afin d’éviter la présence d’un homme alcoolisé. Une fois endormie, elle a été réveillée à plusieurs reprises par Léo lui caressant l’entrejambe, un sein, puis son bas-ventre. Les Zad n’échappent pas aux violences sexuelles, endémiques dans nos sociétés . Mais plusieurs lieux travaillent à déconstruire les dominations, à travers une multitude d’initiatives : numéro de téléphone « urgence agressions », cabane en mixité choisie (sans hommes cisgenres ), équipe « antirelous » ou encore manifeste contre les violences sexistes à lire à l’arrivée… « Nous avions instauré ce que nous avons appelé le “Aouch” », détaille, par exemple, Fouzia. Cette personne non-binaire a passé plus de quatre mois sur la Zad de la Colline, en Suisse, un lieu en lutte contre une carrière de ciment expulsé en 2021. « En gros, il s’agissait d’un mot que n’importe qui pouvait dire si iel (contraction de "il" et "elle" afin d’avoir un pronom neutre) se trouvait en situation d’inconfort dû à un comportement sexiste ou macho, allant d’une trop grande prise de place d’un gars alcoolisé sur le dancefloor à des attouchements ou agressions. La personne à qui le “Aouch” était destiné devait répondre “je t’entends” et se retirer. » La technique est un succès : « Ça a marqué plus d’une personne venue sur la Zad », se souvient Fouzia. Sur la question du sexisme, la Colline semble particulièrement avancée. « Un manifeste contre les violences sexistes, sexuelles et queerphobes a été très vite écrit et nous avons fortement recommandé à chaque personne arrivant sur la Zad de le lire », détaille Fouzia. Des collages en soutien à Lola, à Paris et Montreuil (Île-de-France). À Notre-Dame-des-Landes, les personnes victimes peuvent appeler un numéro « urgence agressions », ouvert lors de soirées ou d’événements importants, comme le festival Zadenvies en août 2020, qui a rassemblé des milliers de personnes. « Le numéro était visible à plusieurs endroits pour que des personnes dans l’entourage d’une agression sexiste, raciste, homophobe, transphobe puissent rapporter les faits, demander du soutien », précise un communiqué de la Zad publié sur son site en janvier 2021. Lola est aussi passée par Notre-Dame-des-Landes et se souvient du dispositif : « Des filles se relayaient pour répondre », précise-t-elle. « Une équipe de participant·es s’est formée pour proposer du soutien direct, rapporte aussi le communiqué. Elles arpentaient les parcelles de l’événement avec des brassards jaunes de manière à être...

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Guerre / Antimilitarisme

Russie : L’Organisation de Combat Anarcho-Communiste

Interview avec un groupe anarchiste clandestin actif en Russie, qui promeut l’action directe et gère une caisse de solidarité pour soutenir le sabotage anti-guerre. [Article initialement publié sur le site de CrimethInc. le 22/08/2022] Lorsque l’armée russe envahit l’Ukraine fin février 2022, anarchistes et autres manifestant-e-s anti-guerre bravèrent les mesures anti-manifestation draconiennes et descendirent dans la rue pour exprimer leur opposition. Au fil des mois, ces mouvements de protestation ayant été écrasés, la résistance contre l’invasion a pris de nouvelles formes. À travers la Russie, des attaques clandestines ont visé des voies ferrées, des centres de recrutement de l’armée, des véhicules appartenant à des pro-guerre zélés ainsi que la propagande favorable à la guerre de l’État Russe. Un des groupes soutenant ces attaques est connu en tant qu’Organisation de Combat Anarcho-Communiste (ou the Anarcho-Communist Combat Organization en anglais). Dans cette interview, iels abordent la vision qu’iels ont de leurs prédécesseur-e-s dans l’histoire locale des mouvements anarchistes, la situation politique en Russie et sa détérioration à un point tel qu’il a été possible de réprimer les mouvements sociaux et d’envahir l’Ukraine, et les possibilités d’organisation dans de telles conditions. Nous leur avons aussi demandé de détailler certains de leurs protocoles opérationnels, dans le cas où cela serait utile à d’autres anarchistes, ailleurs, qui seraient contraint d’adopter des stratégies similaires au fur et à mesure que la répression d’État s’intensifie de par le monde. Les hyperliens et les notes entre parenthèses ont été ajoutées par nous, CrimethInc., et non par les auteurs et autrices, dans le but de faciliter la lecture. « Nous, l’Organisation de Combat Anarcho-Communiste, avons saboté les rails de train (coordonnées : 56 16’44’’N 38 12’40.5’’E) menant à la 12e Direction Générale du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie – en défaisant plusieurs boulons et en écartant les rails… » Comme nous le comprenons, l’Organisation de Combat Anarcho-Communiste gère plusieurs pages sur les réseaux sociaux, gère une caisse solidarité servant à soutenir les groupes qui mènent des actions directes clandestines et aide à diffuser les comptes-rendus de ces actions directes ainsi que les infos sur les prisonnier-e-s capturé-e-s au cours de la lutte. Racontez-nous comment vous voyez votre travail de publication, étant donné que c’est le principal biais par lequel beaucoup de gens découvrent vos actions. Nous avons été critiqué-e-s par certain-e-s camarades pour notre activité sur les réseaux sociaux : ce serait un flot infini de courts messages qui n’ont aucun impact sur les esprits des lecteurs/ices. Nous considérons nos tentatives d’utilisation des médias sociaux comme une partie importante de notre travail de communication – à comprendre dans le sens de tentative pour propager nos idées. Notre plate-forme préférée...

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Extrême-droite / Antifascisme

Palestine : Save Masafer Yatta : le plus gros nettoyage ethnique en Palestine depuis 1967

Un article de Bruxelles Dévie Masafer Yatta est une région au Sud de Hébron composées d’une vingtaine de villages et de hameaux palestiniens, situés à quelques kilomètres de la ligne verte . 1200 palestinien.nes sont menacé.e.s depuis le 4 mai 2022 d’une expulsion imminente par l’armée Israélienne, qui a décrété une partie des terres de Masafer Yatta comme zone de tir et d’entrainement militaire. Ce déplacement de population constituerait un des plus importants nettoyages ethniques depuis 1967 (la Naska). Dans les années 80’ sous l’impulsion d’Ariel Sharon (ancien militaire criminel de guerre, ministre de l’agriculture au moment des faits, puis premier ministre israélien et protagoniste important dans la stratégie d’implantation de colonies en Cisjordanie), l’état colon d’Israël déclarait une nouvelle zone d’entrainement militaire (Firing Zone) s’étendant sur 3000 hectares, comprenant 12 villages, plus de 1200 personnes, et 1000 infrastructures palestiniennes : maisons, écoles, cliniques médicales etc.,, Bloc de béton indiquant l’entrée en « Firing Area » En 1999, 700 palestinien.ne.s se faisaient expulser une première fois de leurs terres à Masafer Yatta, car ils « vivaient illégalement dans une zone de tir ». A la suite d’un appel d’une association israélienne à la décision d’expulsion, les 700 personnes ont pu rentrer chez elle en attendant la décision juridique finale de la cour suprême Israélienne. Cette dernière tombait le 4 mai 2022, plus de 20 ans plus tard et actait l’ordre d’expulsion pour cette fois 1200 personnes, soit 500 personnes de plus . Depuis plusieurs décennies Israël utilise la déclaration de « military firing zone » en Cisjordanie comme un mécanisme pour continuer l’annexation des terres palestiniennes et l’entreprise de nettoyage ethnique. Un des villages de Masafer Yatta, situé en « Firing Zone », menacé de destruction. Ainsi, dans les années 1970, 15% de la Cisjordanie occupée avait été déclarée comme une zone de tir militaire. Des documents israéliens classifiés, issus d’une série de meeting « top secrets » entre le gouvernement Israélien et l’organisation World Zionist Organization’s Settlements Division, relatent la volonté très claire qui se cache derrière la création des « Military Firing Zone » : en faire des colonies. Ariel Sharon 1979 : « En tant que la personne qui a initié les zones de tir militaire en 1967, elles étaient tous destinées à un seul but : fournir une opportunité pour une installation de colonie juive dans la région », « Dès la fin de la guerre des Six Jours, j’étais encore assis avec ma division dans le Sinaï. J’étais dans le Sinaï quand j’ai dessiné ces zones. Les zones de tir ont été créées dans un seul but : des réserves de terres pour les colonies ». Il décrit leur création comme une manière de produire des « réserves de terres » pour arrêter « la propagation des villages arabes du côté de la montagne vers le désert ». Dans un autre meeting en 1981, « Nous...

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Histoire / Archives

Le 6 septembre 1901, Leon Czolgosz assassine William McKinley, président des États-Unis

À Buffalo, dans l’État de New York, le 6 septembre 1901, Leon Czolgosz tire deux coups de pistolet sur le président des États-Unis, William McKinley, alors qu’il visitait l’exposition Pan-américaine au Temple of Music à Buffalo. Le 14 septembre 1901, le président meurt de ses blessures. Théodore Roosevelt, qui prend sa succession à la présidence, fit voter le 3 mars 1903, l’Anarchist Exclusion Act, interdisant l’immigration des anarchistes et facilitant leur expulsion du sol étasunien. Leon Czolgosz Leon Czolgosz naît le 5 mai 1873 à Alpena, dans le Michigan, au sein d’une famille d’émigrants polonais. Il est l’un des huit enfants de la famille américano-polonaise de Paul Czolgosz et de Mary Nowak. À l’âge de dix-sept ans, il trouve un emploi à la Cleveland Rolling Mill Company, mais après le krach économique de 1893, l’usine ferme ses portes. Quand elle ré-ouvre, l’entreprise cherche à réduire les salaires, en réaction de quoi les ouvriers se mettent en grève. Mais rapidement Léon et ses frères sont au chômage. Face à la tourmente économique et sociale autour de lui, Czolgosz ne trouve que peu de réconfort dans l’Église catholique, et recherche rapidement des personnes partageant ses préoccupations concernant l’injustice sociale. Il rejoint plusieurs clubs socialistes d’ouvriers modérés avant de s’intéresser à l’anarchisme. Il commence à lire des publications anarchistes et à assister à des meetings. Il est alors fortement influencé par l’attentat de Gaetano Bresci et essaie de rentrer en contact avec les éditeurs de « Free Society » à Chicago, mais sans succès. L’attentat Le 31 août 1901, Czolgosz se rend à Buffalo, dans l’état de New York, où doit se dérouler une grande exposition panaméricaine. Il loue une chambre à l’hôtel Nowak’s, au 1078 Broadway. Le 6 septembre, Czolgosz se rend au Temple of Music de l’exposition muni d’un revolver "Safety Automatic" de calibre 32, qu’il avait acheté quatre jours plus tôt. Il fait patiemment la queue pour rencontrer le président William McKinley qui prend un bain de foule. À 16 h 07, Czolgosz atteint le devant de la file. McKinley lui tend la main, et Czolgosz tire deux fois à bout portant sur le président. La première balle ricoche sur un bouton de manteau et se loge dans la veste de McKinley, l’autre blesse gravement le président à l’estomac. Des visiteurs arrêtent immédiatement Czolgosz, alors que McKinley s’effondre en arrière. La police a du mal à garder la foule à l’écart de Czolgosz qui tente de le lyncher. Leon Czolgosz, arrêté, déclare être un "anarchiste individuel", lié à aucune organisation. Il reconnaît aussi avoir assisté aux meeting d’Emma Goldman mais que d’aucune façon elle ne l’a influencé dans la réalisation de son acte. Sa déclaration aura comme conséquence de placer Emma Goldman sur la liste des personnes les plus surveillées aux États-Unis. Mais ces déclarations restent encore aujourd’hui soumises à débat au sein des milieux anarchistes étasuniens. A l’époque aucuns...

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Éducation populaire / Partage de savoirs

Anarchist Book Fair / Anarchistische boekenbeurs / Foire du livre anarchiste / Amsterdam

Nous sommes de retour pour la 6e Foire du Livre Anarchiste d’Amsterdam ! Elle aura lieu les samedi 29 et dimanche 30 octobre 2022 au Dokhuis (Plantage Doklaan 8). Une fois de plus, l’événement durera plusieurs jours, avec des stands et ateliers proposés par des collectifs anarchistes de toute la région. Ca va être trop bien ! [EN + NL below/hieronder] FR // Cela semble de plus en plus clair pour toustes : nous allons faire face à une année d’épreuves, de conflits géopolitiques, d’augmentation des prix de la nourriture et des produits de première nécessité, et de turbulences sociales. Dans ces conditions, il est toujours aussi important - si pas plus - de se rassembler pour construire des alternatives viables au statu quo. La foire du livre est une opportunité d’apprendre au sujet des luttes politiques, qu’elles soient proches géographiquement, historiques ou dans d’autres parties du monde. Apprenons et collaborons pour un monde sans Etats, frontières, écocide, capitalisme et sans la violence qui rend tout ceci possible. Après tout, le savoir est un pouvoir ! Tu es à la recherche d’une communauté, de discussions approfondies ou d’individus et collectifs sur la même longueur d’onde ? Viens à la Foire du Livre Anarchiste d’Amsterdam ! Tu cherches des livres et zines anarchistes ? Nous aurons tout cela, et beaucoup d’autres choses encore : vêtements, badges, maison d’éditions, distros, ateliers, discussions et nourriture vegan ! Alors viens checker tout ça ! Plus d’infos arriveront bientôt au sujet des collectifs, stands et ateliers présents lors de la foire, ainsi que sur l’organisation logistique des journées ! Garde l’oeil ouvert ! Envie de donner un coup de main ? Nous cherchons encore des bénévoles qui auraient envie d’aider durant l’événement. Nous cherchons aussi des personnes ou groupes qui voudraient tenir un stand et/ou ont des chouettes idées d’ateliers. Emballé-e-s ? Contacte-nous par e-mail ! anarchistbookfairamsterdam(at)riseup.net EN// We are back for the 6th annual Anarchist Book Fair in Amsterdam ! The Book Fair will take place on Saturday the 29th and sunday the 30th of october 2022 at the Dokhuis (Plantage Doklaan 8). It will again be a multiple day event of stands and workshops of anarchist collectives from all around the region. It’s going to be great ! As is becoming clear to everyone, we will be facing a year of economic hardship, geopolitical unrest, rising prices of food and basic necessities and social turbulence. In these conditions it is just as -if not more- important than ever to get together to build viable alternatives to the status quo. The bookfair is an opportunity to learn about political struggles close to home, in history and in other parts of the globe. Let us learn and work together for a world without states, borders, ecocide, capitalism and without the violence that makes it possible. Knowledge is power after all ! Are you looking for community, in-depth conversation or like...

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Guerre / Antimilitarisme

Retour sur le Camp No Border à Rotterdam

Le 8 août dernier, une semaine d’actions et d’ateliers contre les politiques répressives en matière de frontières et de migration a eu lieu à Rotterdam. Des centaines de militants internationaux se sont réuni.e.s pour des actions, des réunions, des ateliers, des discussions dans le cadre de la lutte pour un monde sans frontières et la liberté de mouvement pour tous. La campagne internationale « Abolish Frontex » [1] est un peu la figure de proue du camp. Le camp, y compris ses actions et ateliers, avait l’objectif d’attirer l’attention sur les politiques répressives et militarisées des Pays-Bas et de l’UE en matière de frontières et de migration, à un moment où elles atteignent de nouveaux sommets avec les murs, le racisme, la violence et les refoulements aux frontières et au-delà. Le camp est organisé par une coalition de militants de plusieurs groupes aux Pays-Bas, et fait suite aux précédents camps No Border à Rotterdam (2013) et à Wassenaar (2019). Le camp de 2019 s’était notamment terminé par l’occupation du toit de l’Agence de communication et d’information de l’OTAN à La Haye, afin de protester contre le rôle de l’OTAN qui pousse les gens à fuir et son implication dans la sécurité des frontières en Méditerranée. Le 9 août, un groupe de personnes du camp No Border a mené une petite action avec des banderoles, des tracts et des discours dans et devant le café Nationale Nederlanden à côté de la gare centrale de Rotterdam. Nationale Nederlanden est une compagnie d’assurance et d’investissement néerlandaise, qui est le deuxième plus grand actionnaire de l’entreprise de construction polonaise Budimex, qui a construit le mur à la frontière entre la Pologne et le Belarus. En détenant près de 10 % des actions de Budimex, Nationale Nederlanden est un grand profiteur de la violence à cette frontière. La section de 105 km du mur dont Budimex est responsable a été achevée le mois dernier. Le groupe a demandé à Nationale Nederlanden de se désengager de Budimex, en informant les personnes visitant le café et les passants de la situation du mur frontalier. Le 11 août, une manifestation de solidarité a eu lieu devant le centre de détention de Rotterdam (DCR). Dans cette prison, des personnes sont enfermées en attendant leur déportation. Le DCR fait partie du régime cruel, raciste et colonial de détention et de déportation de la Forteresse Europe. Environ 80 personnes ont marché vers la DCR pour faire du bruit et montrer aux personnes emprisonnées du soutien. À la prison, certaines personnes ont prononcé des discours pour les personnes à l’intérieur et il était clair que notre présence était remarquée car les gens nous saluaient depuis leurs fenêtres. Des slogans ont été scandé, et des balles de tennis portant le numéro de téléphone d’une ligne d’assistance ont été lancées à l’intérieur des murs de la prison. Pour finir la semaine, le 13 août, une action d’occupation de l’aéroport de Rotterdam a eu lieu. De 12h à 14h, une...

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Guerre / Antimilitarisme

Manifeste internationaliste contre la guerre et la paix capitaliste en Ukraine…

« LEURS GUERRES ! NOS MORTS ! » C’est sous cette bannière que des prolétaires radicaux se démarquèrent des défilés pacifistes organisés en mars 2004 dans les rues d’Espagne après les attentats massacres perpétrés à Madrid qui firent plus de 200 morts. C’est cette consigne défaitiste qu’ils mirent en avant en réponse à l’engagement militaire de l’Espagne en Irak et à la « guerre contre le terrorisme » imposé par l’Etat capitaliste mondial et sa succursale espagnole, se faisant ainsi l’écho des nombreuses manifestations historiques du défaitisme révolutionnaire qui jalonnent le développement des sociétés de classe et donc de la lutte de classe, de la guerre de classe. Manifeste signé par Guerre de Classe En tant que prolétaires sociaux-révolutionnaires, communistes, anarchistes…, nous n’avons absolument aucun intérêt matériel à nous ranger d’une façon ou d’une autre du côté de l’Etat capitaliste et de sa démocratie, quel qu’il soit, du côté de nos ennemis de classe, de nos exploiteurs, de ceux qui, la baïonnette au fusil, nous ont toujours rendu « plomb, mitraille, prison » lorsque nous luttons et descendons dans la rue pour revendiquer notre humanité. Et cela, quelle que soit la nature et l’orientation politique, le régime en place dans la patrie A ou dans la patrie B qui s’affrontent dans un conflit inter-étatique pour des intérêts de conquête et de pouvoir qui sont les leurs. Nous n’exprimerons jamais aucune solidarité avec aucun de nos exploiteurs ! LEURS INTERETS ! NOS MORTS ! Nous ne prenons position pour aucun des Etats en conflit, que l’un soit catégorisé selon la morale politique bourgeoise dominante comme étant « l’agresseur » et l’autre « l’agressé » ou vice versa. Leurs intérêts respectifs en jeu sont exclusivement les leurs et en opposition totale à ceux de la classe exploitée, c’est-à-dire nous autres prolétaires ; c’est pourquoi, en-dehors et contre tout nationalisme, tout patriotisme, tout régionalisme, tout localisme, tout particularisme, nous affirmons haut et fort notre internationalisme ! Le prolétariat, en tant que classe révolutionnaire, n’affiche aucune neutralité envers aucun de ses exploiteurs qui s’affrontent dans la redistribution de leurs parts de marché, mais bien du contraire il les renvoie dos à dos comme étant les deux faces d’une même réalité, le monde de l’exploitation d’une classe par une autre, et il exprime sa profonde solidarité avec tous les secteurs de notre classe qui subissent les assauts démultipliés de l’un ou l’autre de ses ennemis historiques. Mais qu’on nous comprenne bien, jamais à tout jamais nous ne dénierons aux prolétaires la nécessité impérieuse de se défendre contre toute agression, répression, torture, massacre… Et ici, en l’occurrence, les prolétaires en Ukraine n’ont plus désormais en face d’eux seulement leur ennemi habituel, quotidien, c’est-à-dire l’Etat ukrainien « agressé » et ses bourgeois locaux (appelés « oligarques » pour mieux occulter leur véritable nature de (...)

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