Technologies / Numérique

Médias

Des drones pour surveiller la ville ?

Ce jeudi 24 avril, la commune d’Ixelles votera l’usage de drones policiers équipés de caméras mobiles. Une mesure supposément testée déjà depuis le 15 avril, en toute discrétion, qui interroge sur l’avenir de nos libertés dans l’espace public. Ces drones pourraient être utilisés dans le cas de crimes et délits, mais aussi pour de simples contraventions, infractions ou encore desdites « incivilités ». Une notion floue, sujette à interprétation : qu’est-ce qui est jugé « incivil » ? Et par qui ? Qu’adviendra-t-il des données recueillies par ces caméras mobiles ? Qui y a accès ? Un rassemblement ? Une prise de parole publique ? Un drapeau palestinien trop visible ? Les possibilités d’intervention sont nombreuses, et les critères, flous. Qui protège-t-on ? La zone de police Bruxelles Capitale Ixelles justifie l’usage de drones avec caméras par plusieurs objectifs : Enregistrer les conditions de déroulement des interventions de police ; Améliorer la traçabilité et le compte rendu des opérations aux autorités de police administrative et judiciaire ; Accroître la sécurité des fonctionnaires de police ; Réduire le nombre de faits de violence ainsi que les plaintes infondées à l’encontre des agents ; Renforcer le professionnalisme des interventions policières. Derrière ces objectifs, a priori présentés comme neutres ou techniques, se décèle une logique orientée : des drones pour la sécurité des agent·es, pour montrer la réalité du terrain. En effet, ces dispositifs ne capturent qu’un angle, une perspective de cette prétendue réalité : celle des forces de l’ordre. Les caméras restent par contre aveugles lorsqu’il s’agit de remettre en question le point de vue policier. En effet, jusqu’ici, les images de vidéosurveillance recueillies par la police n’ont que très peu servi à l’incrimination des policier·es dans des affaires de violences. Les caméras ne fonctionnent pas : non branchées, hors service, ou avec des images « écrasées ». En 2014, Soulaïmane Archich Jimili, 15 ans, est mort écrasé par le métro à Bruxelles après un contrôle policier. Les 11 minutes de vidéo précédant sa mort, lorsqu’il est intercepté par la police, ont disparu. La STIB a simplement répondu que les images avaient été « écrasées » sans aucune autre explication. Parmi les objectifs annoncés pour le déploiement des drones, figure également la volonté de réduire les « plaintes infondées contre des agents ». Cette rhétorique contribue à discréditer la parole des plaignant·es et perpétue une culture du doute systématique envers les victimes de violences policières. Elle détourne l’attention des violences réelles, documentées depuis des années par des instances internationales et nationales comme le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), Médecins du Monde, Amnesty International, ou encore la Ligue des droits humains. Pour les victimes de violences policières, l’accès à la justice est semé d’embûches, dans une « jungle judiciaire et...

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Contrôle social / Répression

Technologie et prison (1) : Détection et brouillage des portables

Nous livrerons sous forme de feuilleton une série d’articles tirés par la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf ) réalisée par Carapatageavec une première livraison relative aux téléphones portables. La détection des téléphones À partir des années 2000, la présence de portables dans les taules s’est multipliée et jusqu’à aujourd’hui l’administration pénitentaire (AP) tente au maximum de limiter leur nombre. En 2023, 53 000 portables qui ont été saisis dans les prisons en France. Les très petits portables étant sous le seuil de sensibilité des détecteurs de métaux classiques, une nouvelle génération de portiques à ondes millimétriques (POM – photo), a été mise en place depuis 2011 dans plusieurs prisons françaises. Ces POM permettent de voir à l’écran la présence d’objets métalliques, plastiques, liquides, semi-liquides, et en papier, y compris lorsqu’ils sont dissimulés. En 2024, sur les 187 prisons françaises, 18 disposent d’un brouillage sur tout l’établissement et 90 d’un brouillage partiel sur le quartier d’isolement. Le brouilleur émet un signal plus puissant sur la fréquence ciblée, créant ainsi de multiples interférences. Cependant, les brouilleurs sont chers, leur fonctionnement est gêné par la quaité d’obstacle (murs en béton armé, grilles, barreaudages, etc.), ils sont déjà en partie obsolète avec la 4G, ils brouillent les ondes dans le voisinnage de la prison, et certains détenus utilisent des petits routeurs qui permettent de contourner les brouilleurs… Les brouilleurs de la prison de la Santé (Paris), réouverte en 2019, ne fonctionnent vraiment que pour la 2G et la 3G et seulement au rez-de-chaussé ! Et cela coûte 7 millions d’euros par an…

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Éducation populaire / Partage de savoirs

Week-end de formation autour de l’auto-defense numérique

Le collectif de formation anti-rep techno-critique Escadron de mobylettes vous invite à participer à son week-end de formation autour de l’auto-defense numérique qui aura lieu le 17 et 18 mai 2025 à Bruxelles. Le collectif de formation anti-rep techno-critique Escadron de mobylettes vous invite à participer à son week-end de formation autour de l’auto-defense numérique qui aura lieu le 17 et 18 mai 2025 à Bruxelles. Lieu : Fourni aux inscrites (Bruxelles) Dates : samedi 17 mai et dimanche 18 mai 2025 de 9h30 à 18h Viens passer le week-end à te former sur comment te défendre face aux multiples menaces informatiques auxquelles tu es exposé.e lorsque tu fais ou organises du militantisme. Pourquoi faire un week-end entier et pas seulement 2-3h ? D’un point de vue de lutte pour une décentralisation des savoirs, nous n’apprécions pas que certaines personnes dans des collectifs puissent définir les comportements sécuritaires à adopter de tout le monde sans que personne d’autre dans le collectif ne puisse en discuter par manque de connaissances de leur part. Avec une formation de 2 jours, vous aurez des connaissances solides sur beaucoup de domaines sécuritaires, cela vous permettra aussi de partager ce savoir à votre tour. Plus de temps pour une meilleure qualité de formation et une formation plus approfondie Cette formation est proposée avec une vision techno-critique et non techno-solutioniste, cela veut dire que nous ne considérons pas qu’utiliser des outils numériques soit la réponse à tout les problèmes de sécurité, nous parlerons aussi de comment on peut s’en passer. Cette formation est accessible à tout le monde, que vous soyez novice ou beaucoup plus expérimenté.e. Pour participer à ce week-end de formation, vous devez être disponible tout le long du week-end, il est impossible de ne participer qu’à une partie. Plus d’informations sur le programme : https://escadrondemobylettes.noblogs.org/ateliers-proposes/securite/formation-auto-defense-2-jours/ Hébergement possible (dans la limite des places disponibles) Prix : dons libres Pour s’inscrire, cliquez ici : https://cryptpad.extinctionrebellion.fr/form/#/2/form/view/J5U39jAJhzwP-+pchzDN5hHHbdV3BwYbZe2lehEU-k8/ ou envoyez nous un mail : contact-escadrondemobylettes@riseup.net Qui organise ça ? Ce week-end de formation est organisé par Escadron de mobylettes : EscadronDeMobylettes.noblogs.org Escadron de mobylettes est un collectif d’activistes qui organise depuis plusieurs années des formations autour de l’auto-défense numérique. Nous travaillons avec de nombreuses organisations dans de nombreux pays européens, dont la France.

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Contrôle social / Répression

[Europol] La biométrie se laisse de plus en plus souvent duper

La biométrie a longtemps été considérée comme étant un procédé très résistant au piratage, mais la technologie disponible offre des moyens de contourner ces dispositifs. La situation est telle qu’Europol, l’agence européenne de police criminelle, publie mi-avril 2025 une note (voir ici ) destinée à informer les services d’enquêtes des pays de l’UE sur les modalités de ce type de fraude qui tend à se développer fortement. Ces modes opératoires sont désormais accessibles techniquement et financièrement. Tous les canaux sont ciblés pour leurrer les capteurs : Des masques en silicone personnalisés ou des images numériques (deepfake ou hypertrucage). Les modèles performants sont aujourd’hui commercialisés autour de 3 000 $. Si le profil s’y prête, des maquillages soignés peuvent même suffire. Des lentilles spéciales ou des images haute résolution de l’œil pour tromper la reconnaissance de l’iris. Des synthèses vocales ou des enregistrements pour diffuser la voix d’une personne. Des empreintes digitales artificielles sont créées à partir de moules ou d’impressions 3D. Elles auront été préalablement captées, par exemple sur un verre ou sur des couverts. Enfin, la signature veineuse, constituée par une empreinte du réseau de veines prise sur un doigt ou la paume de la main. La réponse passe par la combinaison des expertises diverses : en associant l’intelligence artificielle, la biométrie et la sécurité numérique. Avec par exemple une analyse plus fine de la « vivacité biométrique », pour s’assurer encore plus précisément que la personne qui se présente est bien réelle et non un masque modélisé. Europol plaide pour une meilleure protection de la confidentialité des données biométriques. La tâche est ardue. Dès 2014, à l’occasion d’un Congrès de pirates informatiques, un hacker avait montré comment il était parvenu à capter les empreintes digitales d’Ursula Von der Leyen, alors ministre allemande de la Défense, à partir d’une simple photo de sa main publiée dans la presse. Idem pour l’iris d’Angela Merkel, alors Chancelière, à partir de ses portraits publics disponibles en haute définition… Le siège d’Europol, à La Haye

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Contrôle social / Répression

[USA] Les polices face à « l’innovation malveillante »

La transformation des avancées technologiques en outils de subversion ou de criminalité est un phénomène appelé « innovation malveillante » ou « l’utilisation de la créativité à des fins destructrices ». Il n’est pas nouveau mais le paysage technologique actuel offre un niveau d’accessibilité et de dangerosité sans précédent. Ainsi l’intelligence artificielle (IA) générative dont l’intégration dans les appareils personnels aura une croissance annuelle du marché estimée supérieure à 120 % dans un avenir proche. Or il s’agit d’une technologie disruptive qui donne les moyens de défier les stratégies traditionnelles des forces de l’ordre. Elle peut générer des e-mails d’hameçonnage, fabriquer des images truquées, programmer des drones autonomes, etc. Les IA jailbreakées peuvent même contribuer à la création d’armes. Douze caractéristiques facilitent le détournement de ces technologies : accessibilité, prix abordable, facilité d’utilisation, portabilité, dissimulabilité, efficacité, polyvalence, disponibilité sur le marché libre, adaptabilité à des usages non prévus, intégration avec d’autres technologies, résonance symbolique et absence de contrôle réglementaire. Les experts jugent « hésitante » la réponse des institutions de sécurité caractérisées comme réticentes au changement, accablées par l’inertie bureaucratique et la lenteur des cycles d’adoption. Or, pour contrer les innovations malveillantes, il faut une approche anticipatrice, comme des partenariats avec les entreprises technologiques afin d’atténuer les menaces. Les organes législatifs devraient aussi être proactifs dans la réglementation.

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Écologie

[Soirée de présentation] Le fond de la terre est rouge

Après 3 mois d’existence, l’assemblée de lutte en soutien au Congo, sort un fanzine sur la guerre du sous-sol qui ravage le cœur de l’Afrique depuis plus de 30 ans. Rejoignez-nous pour une soirée de présentation dès 18h à l’Antenne Noire (rue du Marais 1) ! Né d’une volonté de concrétiser les liens entre les horreurs du Congo et l’économie capitaliste globale, « Le fond de la terre est rouge » nous plonge dans la sanglante machine à extraire qui produit guerres, exploitation et destructions. Plus qu’un texte de contre-information, ce fanzine se veut être un appel à la solidarité et à la lutte aux cotés des exploité.es au Congo et ailleurs. Car le malheur du Congo nous concerne directement. Dénoncer et transformer la réalité congolaise, c’est bousculer la réalité mondiale présente ! Programme de la soirée : 18h : Ouverture des portes & bar. 18h30 : Présentation du fanzine & lectures 19h15 : Discussion sur les perspectives de luttes 20h : Repas, sérigraphie (ramène tes textiles) et d’autres surprises ! 22h : Clôture Le fanzine sera disponible gratuitement tout au long de la soirée ! Si tu veux diffuser le « Le fond de la terre est rouge » dans ton collectif, ton squat, ta famille, PARTOUT ce sera possible de repartir avec pleiiiins d’exemplaires ! Le bar, la bouffe et la sérigraphie seront à prix libre ! Bienvenue à toustes !

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Écologie

[Zine] CrashTest#4 ! + prépa #5

CRASH-TEST = Zine noir et blanc participatif à tendance anarco-punk, ouvert sur le monde.Automatic word wrap Le titre, le contenu, l’équipage... tout peut encore changer, c’est le principe du test , et tout peut s’arrêter, c’est le principe du crash. CRASH-TEST #4 44 petites pages en Noir et Blanc Où trouver Crash-Test ? PIY (Print It Yourself) Les liens vers le PDF sont ou seront bientôt disponibles ICI si vous souhaitez gérer des impressions, des distributions ou des ventes. Crash-Test#5 : SPORT On propose un thème et c’est « Sport ». Mais pas obligé d’être dans le thème non plus. Mais c’est plus marrant. Et tout ce qui est envoyez en retard sera publié en retard. DEADLINE de la recolte du contenu le 1er MAI PARTICIPER ? C’est cool d’envoyer des trucs le plus tôt possible, comme ça d’autre personnes pourront peut être ajouter des images ou peaufiner les mises en pages toussa. mag-a-zinne@proton.me Toujours à faire, encore à faire : Print It Yourself (cf plus haut) Distribuer, faire la promo du trucs, trouver de nouvelles personnes qui pourrait aimer prendre de la place dans ces pages. Envoyez vos conseils, critiques, retours pour orienter les crash dans un meilleur axe ou vers un autre mur. Envoyer vos propositions ou contributions ou thune pour la suite. Dite nous si vous souhaitez vous occuper d’une page en particulier ou d’une rubrique en particulier. Vous pouvez rejoindre le Comité Ré(d)actionnaire pour aider à la recherche de contenus, à la compilation et à la finalisation (mise en page, impressions etc). mag-a-zinne@proton.me Le formulaire de participation est aussi toujours utilisable si vous souhaitez rejoindre l’équipage (c’est une mailing-list) sans encore trop savoir quoi y apporter (les stages d’observation sont acceptés) :https://stuut.info/IMG/pdf/formulaire_candidaturev4-2.pdf

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Contrôle social / Répression

[USA] Révolution dans l’étude des empreintes digitales

Des chercheurs de l’université de Columbia ont démontré, grâce à l’intelligence artificielle, que les empreintes digitales possèdent une signature commune à tous les doigts d’un même individu. L’équipe de Columbia a entraîné une intelligence artificielle sur des centaines d’empreintes digitales provenant de différentes personnes. Au fil de cet apprentissage, l’IA a développé la capacité d’identifier avec une précision dépassant 80 % que des empreintes de doigts différents appartenaient à une même personne. L’IA ne se limite pas donc pas aux « minuties » (bifurcations, îlots ou terminaisons de lignes) qui sont depuis toujours les points de repère des experts humains pour identifier une empreinte digitale. L’IA a réussi à observer ce que l’œil humain ne peut pas détecter : des similitudes dans les angles et les courbures près du centre des empreintes digitales. Cette découverte pourrait transformer radicalement les enquêtes policères en permettant de relier une empreinte à un suspect dont on ne possède que l’empreinte d’un autre doigt. Des milliers d’affaires non résolues pourraient potentiellement être rouvertes. Avec le taux actuel de réussite de 80 %, cette méthode n’est pas mûre pour une utilisation devant un tribunal, mais l’équipe pense qu’avec un entraînement plus approfondi, l’IA pourrait atteindre une précision quasi parfaite. Outre les applications policière, les applications de cette découverte sont multiples (déverrouillage des appareils avec n’importe quel doigt, sécurité renforcée contre les tentatives d’usurpation, fiabilité supérieure dans divers environnements, etc.)

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Contrôle social / Répression

Toujours des problèmes pour la Sûreté

Les syndicats de la Sûreté de l’Etat (Sypol, SLFP, CGSP et CSC) ont écrit le 21 mars au Comité R une lettre portant sur trois points. D’abord par les déboires du système informatique de la Sûreté baptisé « Atlas » qui n’est toujours pas fiable (voir notre article ). Ses lacunes font craindre une perte d’information consécutive au suivi hasardeux des pièces à traiter, ainsi qu’une altération à long terme des informations de la base de données. Aucune information n’est perdue, mais on ne retrouve pas des infos. « Atlas », commandé en raison de l’augmentation des informations entrantes (de 13 000 à 40 000 en dix ans ), a coûté près de 40 millions d’euros. Second sujet : « Remix », la vaste réforme interne qui a repensé tout son modèle d’investigation. Un manque de clarté et de définition des processus-workflows-prises de responsabilités depuis sa mise en place a mené à une mise en concurrence contre-productive de plusieurs lignes hiérarchiques. A cela s’ajoute un désinvestissement dans le “humint” » (renseignement auprès de sources humaines). Le modèle d’investigation qui se veut très réactif (ouvrir une enquête, agir et refermer l’enquête), or cette temporalité ne convient pas à un travail avec des sources humaines, qui requiert un temps long. Les officiers traitants, ceux qui font de la collecte de terrain, sont de moins en moins, d’autres ont dû clôturer des sources humaines bien placées dans certains milieux. La lettre syndicale conclut sur les conséquences : perte d’efficacité, perte de motivation, augmentation des absences pour maladie de longue durée, départ rapide de nouvelles recrues etc. Lors d’une audition à la Chambre mi-février, Francisca Bostyn (photo, avec Abdellatif Hammouchi, chef de la police nationale et du renseignement intérieur du Maroc), administratrice générale de la Sûreté de l’Etat, avait reconnu que le travail proactif et préventif avait été quelque peu perdu de vue en raison du nouveau modèle et que l’organisme était en train de procéder à des ajustements.

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Extrême-droite / Antifascisme

[États-Unis] Le DOGE utilise l’IA pour espionner les fonctionnaires

Afin, de repérer les éléments de langage des fonctionnaires hostiles à Trump et Musk, le Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE) utilise l’IA ( Intelligence artificielle). Le Département a « massivement » utilisé le chatbot Grok AI de Musk dans le cadre de son travail de réduction des effectifs de l’administration fédérale. Le DOGE a recours à l’application Signal pour assurer ses communications, ce qui pourrait violer les règles fédérales sur la tenue de dossiers, car les messages peuvent être configurés pour disparaître après un certain temps. L’utilisation de l’IA et de Signal renforce les inquiétudes, le Département opère avec une transparence limitée et Elon Musk ou l’administration Trump pourraient utiliser les informations recueillies pour promouvoir leurs propres intérêts ou pour s’en prendre à des cibles politiques. À l’Agence de protection de l’environnement (EPA), certains responsables ont été informés que l’équipe de Musk déployait l’IA pour surveiller les travailleurs, en analysant leurs éléments de langage dans les communications considérées comme hostiles à Trump ou à Musk. L’EPA, qui applique des lois telles que le Clean Air Act (diminution du smog et de pollution de l’air en général ) et œuvre à la protection de l’environnement, fait l’objet d’un examen minutieux. Le DOGE utilise aussi l’IA pour surveiller les applications et les logiciels de communication, notamment Microsoft Teams, qui est largement utilisé pour les appels et les chats virtuels. Le DOGE est décrit par Musk comme une technologique qui vise à rendre le gouvernement fédéral américain plus « efficace » en ciblant le gaspillage, la fraude et les abus. Les Démocrates affirment que Musk et Trump purgent le gouvernement des fonctionnaires non partisans et installent des fonctionnaires loyaux qui fermeraient les yeux sur la corruption. De nombreux républicains et indépendants critiquent également les actions du DOGE.

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Contrôle social / Répression

[USA] Des logiciels israéliens pour réprimer les étudiants pro-palestiniens

La répression des étudiants pro-palestiniens a mis en lumière la politique sécuritaire des universités américaines. L’une des plus grandes universités publiques du pays, l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign (UIUC), poursuit actuellement des manifestants dans des campements en utilisant des preuves issues de logiciels d’espionnages. Sa police, le département de police de l’Université de l’Illinois (UIPD) disposait d’un budget total de 13,5 millions de dollars pour l’exercice 2022-2023. 2 300 caméras sont actuellement installées sur le campus. L’université a récemment obtenu une subvention fédérale de près d’un million de dollars pour la création d’un « centre de lutte contre la criminalité en temps réel » qui permet de surveiller les caméras de surveillance, d’effectuer des recherches dans les bases de données et d’utiliser des lecteurs de plaques d’immatriculation. L’UIPD a envoyé des photos d’un étudiant manifestant au Centre de renseignement et de lutte contre le terrorisme de la police d’État de l’Illinois, qui les analysées par un logiciel de reconnaissance faciale. Depuis au moins 2021, l’Université de l’Illinois a conclu un contrat avec Cellebrite, l’entreprise israélienne de technologies de surveillance. L’université a renouvelé son contrat en novembre 2024, pour l’utilisation des logiciels Digital Collector et Inspector (un outil qui recherche l’historique Internet, les téléchargements, les localisations, les recherches récentes, etc.) pour 17 464,40 $. Ce renouvellement du contrat intervient après plus d’un an de génocide à Gaza est en opposition directe aux préoccupations des étudiants, qui tentent d’obtenir depuis 2020, en vain, un référendum sur le boycott académique d’Israël. L’université est donc une cliente fidèle d’une entreprise complice de violations des droits humains en Palestine et ailleurs. Cellebrite a récemment vendu pour 54 millions de dollars d’outils à l’ICE, qui peuvent être utilisés pour la répression migratoire de Trump.

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1er août - journée - Partout

Appel à contribution brochure contre le genre et la technologie

Avec la conviction que patriarcat et technologies sont des arcanes du pouvoir qui nous enserrent et contrôlent nos corps et nos esprits, que le genre est un élément majeur de la séparation et la domination des vivant.es, comment faire vivre des perspectives de lutte contre le genre dans une critique anti-industrielle contre la technologie ? On part à la recherche de propositions qui sortent des habituelles réponses technophiles au cauchemar de la binarité, des critiques de la technologie qui fétichisent un retour à l’état de Nature, et du regard essentialiste sur le vivant. Envoie tes écrits, dessins ou tout ce qui te plaira avant le 1er août 2025, à contrib-antigenreantitech@riseup.net. Alors que le monstre de la civilisation techno-industrielle avale une part toujours plus grande du vivant, les initiatives contre le développement des technologies et l’extraction des ressources nécessaires à leur production se multiplient. De la théorie aux attaques contre les entreprises dévastatrices, les réseaux de fibres optiques et d’alimentation électrique, on ne peut que se réjouir que le feu prenne toujours plus contre ces rouages de la domination. Écrits, occupations, rencontres et discussions animent aussi les constellations anti-autoritaires et anarchistes sur ces questions, croisant ou confrontant des perspectives écolos, révolutionnaires, anticivilisationnelles, nihilistes… Mais si depuis quelques années des textes posent le rapport au genre comme un élément central de la civilisation, on constate avec (beaucoup de) regret que cette question est encore trop souvent absente, voire que les perspectives queer sont carrément attaquées dans nombre d’écrits contre la technologie issus des espaces francophones. Au départ des discussions, il y a l’idée que la technologie est un instrument majeur de la domination : à la fois outil de contrôle et produit des diverses oppressions nécessaires à son développement (par exemple des divers processus coloniaux absolument nécessaires à l’extractivisme et aux matériaux de nos chères technologies quotidiennes). Cependant la domination, imposant exploitation et discipline, c’est aussi la séparation des vivant.es en catégories nommables, territorialisées, comme les enclosures des terrains agricoles, et réparties hiérarchiquement. Les corps, opposés et arrachés à l’esprit, sont réduits à leurs fonctionnalités (re)productives, devenant alors outil de travail et rouage de la machine - qu’on appelle état, capitalisme ou léviathan. On les classe et on les enferme dans des catégories (genrées, classistes, racistes, âgistes, validistes ...) avec les hiérarchies qui en découlent. Au fil de nos échanges, de nos expériences et de nos lectures, nous arrivons à un constat commun : si la technologie est un moyen pour la civilisation de nous maintenir enchaîné.es, la production du genre est partout dans le processus de domestication, imposé par les institutions, mais que chacun.e d’entre nous perpétue, à...

Partout Partout | Féminismes / Antipatriarcat |
Extrême-droite / Antifascisme

Tesla chahutée à travers le monde, notamment en Belgique

À la suite du signe nazi d’Elon Musk à l’investiture de Trump et de son soutien toujours plus important aux projets néo-fascistes de par le monde, une voiture de son entreprise Tesla a été endommagée à Bruxelles. « Raciste« , c’est ce qui a été inscrit sur une voiture de la marque. Des actions similaires ont eu lieu dans d’autres endroits du monde, en Allemagne, en France et en majorité aux Etats-Unis, où de nombreux concessionnaires ou magasins et véhicules de l’entreprise de Musk ont été dégradés. À Toulouse par exemple un concessionnaire Telsa a été incendié la nuit du 2 mars. Aux Etats-Unis, le 1er mars, 50 actions simultanées contre l’entreprise d’Elon Musk ont également eu lieu, allant du blocage du concessionnaire, à leur incendie, jusqu’à des tirs à balles réelles. Cela s’est passé le mercredi 19 février, à Salem dans l’Oregon aux Etats-Unis. Un autocollant a été retrouvé avec les mots « Kill Elon » sur le magasin visé. Ce mouvement mondial d’actions directes* s’accompagne d’un net recul de Tesla sur le marché de l’automobile comparé à ses concurrents. En Europe et en Belgique, les ventes de Tesla ont dégringolé de près de 50% par rapport à l’année dernière. En Allemagne, ce pourcentage monte jusqu’à 75% pour le mois de janvier, comparé à l’an dernier. La première semaine du mois de février 2025 a également vu la fortune de Musk chuté de 40,9 milliards de dollars. Par ailleurs, avant les élections anticipées en Allemagne – à l’issues desquelles le CDU** est sorti vainqueur – Musk avait soutenu le parti néo-fasciste allemand l’AfD, qui multiplie les références au nazisme et porte un projet fasciste pour l’Etat allemand. La présidente de l’AfD avait lors de son échange avec Musk, affirmé qu’Hitler était un « communiste » et qu’il n’était absolument pas « d’extrême droite« , ce avec quoi le fasciste le plus riche du monde était complètement d’accord. La marque de Musk subit donc une forme de boycott spontané à l’international, y compris en Belgique. Ce malgré le soutien répété, à moitié dissimulé, du MR et de son centre de « recherche » Jean Gol, à Musk et la nouvelle administration de Trump. Il y a quelques mois, dans une publication sur X (Twitter) supprimée depuis, Corentin de Salle (président du Centre de « recherche ») et Mathieu Michel, posaient fièrement et l’air grave avec ce message « Ne laissons pas la MUSKPHOBIE tuer la liberté d’expression !«  Le MR et le centre Jean Gol – ce centre est contesté par des scientifiques, il s’apparente à un centre de propagande idéologique – souhaitent profiter des offensives fascistes en Amérique du Nord, pour faire avancer leur propre agenda politique, ainsi que pour déplacer la fenêtre du politiquement acceptable en Belgique, vers une extrême droite toujours plus dure. On peut le remarquer au niveau de la culture (GLB veut supprimer le ministère de la culture), sur les politiques racistes (notamment migratoires), sur les politiques répressives (loi anti-casseur, «...

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Urbanisme / Transports

[USA] Trump et sa ministre de la justice menacent les anti-Tesla

Evoquant les militants anti-Tesla, le président Trump a déclaré “J’ai hâte de voir les voyous terroristes prendre 20 ans de prison pour ce qu’ils font à Elon Musk et Tesla. Ils pourraient peut-être purger leur peine dans des prisons du Salvador, qui sont récemment devenues célèbres pour leurs conditions si accueillantes !”, une allusion à une récente expulsion controversée de membres présumés d’un gang vénézuélien vers le Salvador, dont les autorités ont diffusé des images montrant des prisonniers durement traités au cours de leur transfert. La ministre américaine de la Justice Pam Bondi a annoncé jeudi l’inculpation de trois personnes pour avoir incendié des voitures et des bornes de recharge avec des cocktails Molotov. “Ceci est un avertissement : si vous participez à cette vague de terrorisme intérieur contre les biens de Tesla, le ministère de la Justice vous mettra derrière les barreaux”, a menacé la ministre qui a déclaré que trois suspects encouraient jusqu’à vingt ans de prison. Outre Lucy Nelson, (voir notre article ) et Adam Matthew Lansky (voir notre article ), la menace vise à Daniel Clarke-Pounder, 24 ans, inculpé suite à l’incendie au cocktails Molotov de bornes de recharge Tesla à North Charleston, en Caroline du Sud. La déclaration de Bondi fait suite au dernier incident au cours duquel cinq véhicules Tesla ont été incendiés mardi matin dans un centre Tesla à Las Vegas (photo).

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