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Contrôle social / Répression

[Europol] La biométrie se laisse de plus en plus souvent duper

La biométrie a longtemps été considérée comme étant un procédé très résistant au piratage, mais la technologie disponible offre des moyens de contourner ces dispositifs. La situation est telle qu’Europol, l’agence européenne de police criminelle, publie mi-avril 2025 une note (voir ici ) destinée à informer les services d’enquêtes des pays de l’UE sur les modalités de ce type de fraude qui tend à se développer fortement. Ces modes opératoires sont désormais accessibles techniquement et financièrement. Tous les canaux sont ciblés pour leurrer les capteurs : Des masques en silicone personnalisés ou des images numériques (deepfake ou hypertrucage). Les modèles performants sont aujourd’hui commercialisés autour de 3 000 $. Si le profil s’y prête, des maquillages soignés peuvent même suffire. Des lentilles spéciales ou des images haute résolution de l’œil pour tromper la reconnaissance de l’iris. Des synthèses vocales ou des enregistrements pour diffuser la voix d’une personne. Des empreintes digitales artificielles sont créées à partir de moules ou d’impressions 3D. Elles auront été préalablement captées, par exemple sur un verre ou sur des couverts. Enfin, la signature veineuse, constituée par une empreinte du réseau de veines prise sur un doigt ou la paume de la main. La réponse passe par la combinaison des expertises diverses : en associant l’intelligence artificielle, la biométrie et la sécurité numérique. Avec par exemple une analyse plus fine de la « vivacité biométrique », pour s’assurer encore plus précisément que la personne qui se présente est bien réelle et non un masque modélisé. Europol plaide pour une meilleure protection de la confidentialité des données biométriques. La tâche est ardue. Dès 2014, à l’occasion d’un Congrès de pirates informatiques, un hacker avait montré comment il était parvenu à capter les empreintes digitales d’Ursula Von der Leyen, alors ministre allemande de la Défense, à partir d’une simple photo de sa main publiée dans la presse. Idem pour l’iris d’Angela Merkel, alors Chancelière, à partir de ses portraits publics disponibles en haute définition… Le siège d’Europol, à La Haye

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[Brochure] Technologie et prison

Emission audio disponible ici . Introduction Une des caractéristiques des prisons modernes c’est d’être équipées de toujours plus de technologies. Ces avancées technologiques sont présentées comme des améliorations pour les prisonnier·es et, par opposition aux vieux cachots vétustes, ce serait carrément humanisant. En réalité les technologies servent globalement à augmenter la sécurité de la prison, synonyme de plus d’isolement pour les prisonnier·es, en limitant les contacts humains et en tentant de ne laisser plus aucun angle mort, en mettant chaque endroit et chaque interaction sous contrôle. Que ce soit la protection des murs d’enceinte, le contrôle des visiteur·euses, le contrôle des mouvements dans la détention et des communications des détenu·es entre elleux et avec l’extérieur, les outils technologiques visent à restreindre au max le peu de marge de manoeuvre qui existent dans les prisons et empêcher la débrouille. Pour cela on va voir que les dispositifs de brouillage d’ondes et les caméras se multiplient, les détecteurs d’objets sur les personnes se perfectionnent, l’utilisation de la biométrie se banalise, le traitement des données se numérise, se centralise, s’automatise. On parlera aussi de l’accès des détenu·es aux technologies, car comme à l’extérieur la soi-disant émancipation par la technologie aide à faire passer la pillule de la société sécuritaire que nous promet le tout numérique. Après cet état des lieux de l’usage de la technologie dans les prisons françaises on ira voir ce qui se passe du côté des entreprises privées et de certaines prisons étrangères, car les deux ont une influence sur le futur d’ici. Pour finir on parlera de luttes et résistances à l’intérieur des prisons contre les avancées technologiques. Panorama de l’usage de la technologie dans les taules françaises La détection des téléphones À partir des années 2000, la présence de portables dans les taules s’est multipliée et jusqu’à aujourd’hui l’administration pénitentaire (AP) tente au maximum de limiter leur nombre. En 2023, par exemple, c’est 53 000 portables qui ont été saisis dans les taules en France. Mais les portables introduits étant pour certains très petits, il est difficile d’empêcher leur entrée, les détecteurs de masse métallique ne détectant les métaux qu’à partir d’un certain poids. Il est donc facile de trouver des portables miniatures dans le commerce et de les faire entrer. Une nouvelle génération de portiques plus efficaces, similaires à ceux des aéroports, a été mise en place depuis 2011 dans les maisons centrales, à Lannemezan, Saint Maur, Moulins, Clairvaux, Condé-sur-Sarthe, Arles, Réau, Vendin-le-Vieil, Lille-Annoeullin, Valence et Fresnes. Ces POM, portiques à ondes millimétriques, détectent les surfaces et permettent de voir à l’écran la présence d’objets métalliques, plastiques, liquides, semi-liquides, et en papier, y compris lorsqu’ils sont dissimulés entre les vêtements et la peau de la personne contrôlée....

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[Brochure] La Maison du Peuple, Toulouse, mai 2023

La Maison du Peuple (MDP) du 1er Mai, c’est la quatrième MDP ouverte sur Toulouse. La précédente date de 2020-2021, elle avait fermé le cycle Gilets Jaunes. La MDP du 1er Mai 2023, c’est le squat du mouvement social contre la réforme des retraites. Pas n’importe où, à deux pas de la gare, dans l’épicentre. La MDP a été expulsée le 6 juin 2023 après des tirs de mortier sur les gendarmes qui rentraient de manif. 36 jours d’occup’, c’est court et intense. On va vous en raconter quelques moments. Préface Pour certain.es, l’histoire commence à la gare. Il y a plein de gens qui attendent leur train et entendent parler de l’ouverture du lieu, et qui viennent voir. Certain.es repartent prendre leur train et pour d’autres, il y un gros dilemme : il y a une méga-ambiance ici. Alors ils vont rester avec nous parce qu’ils ont ce sentiment qu’ici il va se passer des dingueries, il est temps de changer ses plans et de vivre ici et maintenant. On veut pas d’un texte lisse où tout va dans le même sens. Parce que construire ce récit nous fait comprendre, nous rencontrer, revenir sur les moments les plus difficiles et se soutenir, faire perdurer les liens, pour continuer à s’organiser. Parce qu’on ne veut pas oublier. Communiqué 1 À la suite de la manifestation du 1er mai 2023 [à Toulouse], rien ne s’arrête, une maison du peuple est ouverte 62 boulevard Pierre Semard ! À quelques pas de la gare sur un des sites pressentis pour la Tour Occitanie. Des infos contradictoires tournent : « suivre le bruit des casseroles ! » et des rdv sont donnés pour après la manif. Mais il y a des casseroles de partout et il n’y a pas de fin à la manif. Les affrontements sur le boulevard sont intenses, un camion de police est nassé et chahuté, les flics reçoivent des émulsions joyeuses, cacatovs et autres réjouissances. Le cortège est coupé en deux par la police, les lacrymos ne font pas peur, les gens sont équipés et les renvoient. Une barricade enflammée bloque la direction du bâtiment qu’on veut ouvrir, on est dépassés par la spontanéité, les gens appellent à rester à Jean Jaurès. Des rassemblements annexes à la manif réussissent à se composer et à converger en direction du bâtiment. Par hasard, la manifestation sauvage remonte les allées Jean Jaurès dans la même direction. Un cordon de CRS se retrouve sur le trottoir en face du bâtiment qu’on veut ouvrir, leur but peut être d’empêcher la sauvage de Jean Jau d’atteindre la gare. Mais la 2e sauvage arrive par un autre angle. Les CRS, pris en étau, ne savent plus où gazer parce que toute action peut se retourner contre eux. Et là, un culot de ouf, on avance malgré leur présence, la porte du bâtiment est ouverte de l’intérieur et tout le monde rentre dans l’ancien local des cheminots. Victoire, la maison du peuple est à nous ! Curieux.ses, les manifestant.es visitent un bâtiment labyrinthique et se l’approprient spontanément. Un drapeau rouge est planté sur le toit. Des tags et banderoles ornent déjà les murs du...

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[Brochure] Comment la police interroge et comment s’en défendre

Privilégier le texte en format pdf à lire sur l’écran : Comment la police interroge et comment s’en défendre - version page par page 96 pages A5 à lire sur l’écran ou à imprimer en format livret. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux et égalitaire entre deux individus. C’est un conflit. Introduction Comprendre pour se défendre Notre ignorance fait leur force. Cette phrase résume parfaitement ce sur quoi se base un interrogatoire de police : sur notre ignorance. Ignorance sur le sens du travail de la police, ignorance sur les techniques de manipulation utilisées, ignorance sur le cadre juridique et enfin ignorance sur nos moyens de défense. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus se plaçant dans un rapport d’égalité. C’est un conflit. Contrairement à un conflit physique où une personne utilise sa force pour attaquer l’autre, dans un interrogatoire la police exploite tes propres faiblesses pour les retourner contre toi et t’attaquer avec. Ce sont les informations livrées par la personne elle-même qui permettront à la police et à la Justice de la frapper – en aiguisant leurs stratégies et manipulations pour des futurs interrogatoires ou sous forme de preuves et d’indices devant un tribunal. On touche ici à un point central pour comprendre comment se défendre : pour mener à bien son travail, la police a besoin de la participation de la personne interrogée. Avec le temps, j’ai fait un constat ; la majorité des personnes qui livrent des informations permettant à la police de faire son travail ne se considèrent pas elles-mêmes comme des « balances ». Bien plus, ils·elles pensent n’avoir rien dit d’important, avoir parlé uniquement d’elles·eux-mêmes, n’avoir eu rien à se reprocher ou même avoir réussi à berner la police en mentant. C’est là tout le propos de cet ouvrage : la meilleure défense lors d’un interrogatoire de police est de refuser d’y participer en gardant le silence. C’est un propos que je vais répéter souvent dans les pages qui suivent, mais c’est un propos qui a besoin d’être répété encore et encore. Car en face, la police dispose de tout un arsenal de techniques et de stratégies de manipulation pour exploiter tes faiblesses, de possibilités d’enfermement à travers les gardes à vue et détentions provisoires pour t’épuiser et te fragiliser. À cela s’ajoute une culture populaire où l’on intériorise que l’on DOIT répondre quand la police, figure d’autorité, pose des questions. « Pour mener à bien son travail lors de l’interrogatoire, la police a besoin de la participation de la personne interrogée. » Avant de continuer, un avertissement Ce livre n’est pas pensé pour être un guide juridique. Il s’adresse à un public de différents pays où les législations ne sont pas toujours les mêmes. Toutefois, ces différences juridiques n’affectent que très peu le contenu que je transmets et n’influencent en rien son propos. Les mécanismes et stratégies d’interrogatoire développés par...

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Histoire / Archives

Partout la fête et la révolte. Pour un 1er mai révolutionnaire !

En écho à l’appel pour un 1er mai politiquement offensif, voici un appel à l’action pour le 1er mai en provenance des USA. Descendons dans la rue. Organisons la résistance ! Le 1er mai est synonyme de résistance Un appel à l’action le 1er mai En ce premier mai, rassemblez-vous pour défier la tyrannie et l’oppression. Rassemblez-vous pour créer des communautés fondées sur la solidarité et l’entraide. Rassemblez-vous avec tous ceux qui veulent une vie meilleure. Rassemblez-vous pour honorer ceux qui se sont battus avant nous. Rassemblez-vous pour montrer qu’un autre monde est possible. À l’approche du 1er mai 2025, nous sommes confrontés à une situation de plus en plus sombre. Donald Trump et ses laquais restructurent l’État, réorientent encore plus de ressources vers la répression et se remplissent les poches au passage. Ils expulsent déjà des étudiants en raison de leurs opinions politiques et ont clairement fait savoir qu’ils avaient l’intention de passer à l’expulsion des citoyens américains. Pendant ce temps, les dégâts écologiques, les catastrophes climatiques, les guerres et les génocides déjà en cours ne font que s’intensifier. Si certains font profil bas, espérant que le vent tournera, c’est une terrible erreur. L’ampleur de ce cauchemar dépendra de ce que les gens font maintenant pour construire des mouvements de résistance. Plus le temps passe, plus l’emprise de Trump sur les institutions se renforcera, et plus il sera en mesure d’étendre et d’intensifier la répression. Même si les politiques mal pensées de Trump suffisent à retourner la majorité de la population contre lui, cela ne répondra pas à la question de savoir comment le pousser hors du pouvoir - il a déjà montré qu’il ne quitterait pas le pouvoir de son plein gré. Cela ne garantira pas non plus que la suite sera meilleure. N’oublions pas que nous en sommes arrivés à cette situation à cause du règne catastrophique de l’administration Biden. Il n’y a pas d’autre solution : nous devons construire des mouvements populaires puissants qui nous permettront de nous défaire les uns des autres et de populariser une analyse radicale de ce à quoi nous sommes confrontés. Le 1er mai est l’occasion idéale pour cela. Depuis près d’un siècle et demi, les anarchistes et autres révolutionnaires l’ont célébré comme un jour de fête et de résistance. En puisant dans cette longue tradition, nous disposons de nombreux points de référence sur ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Où que vous soyez, vous pouvez faire quelque chose pour le 1er mai. Mieux encore, organisez une semaine d’événements comprenant des activités d’éducation, d’entraide, d’art et de divertissement, ainsi qu’une marche ou une manifestation. La suite ici : https://fr.crimethinc.com/2025/04/08/may-day-means-resistance-a-call-to-take-action-on-may-first

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[Lisbonne (Portugal)] aidez-nous à acheter notre centre social anarchiste Disgraça

Disgraça – L’histoire d’un centre social anarchiste Il y a 9 ans, nous avons décidé de rompre avec l’ennui qui hantait nos routines et de nous réunir pour ouvrir un espace anti-autoritaire où nous pourrions discuter et créer des solutions collectives aux problèmes que nous avions individualisés. Aujourd’hui, dans une ville dévastée par la spéculation immobilière, la crise du logement et l’élitisation de la culture, nous nous sommes réuni.es en résistance, cette fois pour mettre fin à l’extorsion mensuelle à laquelle nous sommes soumis.es et pour acquérir collectivement notre espace “Disgraça”. Un espace où nous et tant d’autres nous sommes organisé.es, avons conspiré, rêvé et nous sommes amusé au cours de la dernière décennie – pour assurer un avenir qui devra de plus en plus être basé sur la solidarité et l’entraide, par opposition à un avenir basé sur le marché de l’immobilier et la propriété privée, otage des propriétaires. Tout a commencé le 11 septembre 2015. Au sommet d’une des collines de Lisbonne, les portes de Disgraça se sont ouvertes. Des murs fades et insipides, des salles vides et pleines d’èchos, de la multitude de volontés qui convergeaient vers ce lieu, ce projet en mouvement perpétuel s’est épanoui. Des murs sont tombés, des murs se sont élevés, des murs ont été griffonnés. Et comme une poussée d’insoumission, venue des couches profondes de la ville, nous avons matérialisé, pièce par pièce, le potentiel communautaire de chaque partie du bâtiment. Animé.es par des rêves, des désirs et des besoins communs, nous avons construit une cantine et une salle communautaire, une bibliothèque, une salle de concert DIY, un atelier où règne le chaos, une salle de répétition et une salle de sérigraphie, une salle de sport (l’endroit le plus ordonné de Disgraça), la donnerie [zone de gratuité] Desumana et, à partir du souvenir d’une vitrine vide, une librairie anarchiste accueillante – Tortuga. Depuis lors, nous avons consacré des heures interminables, individuellement et collectivement, aux exigences quasi quotidiennes du projet, telles que la gestion des conflits, les vagues d’épuisement, le métronome ingrat d’un loyer, les dépenses élevées et la vie dans une ville qui se vide de sa vie chaque jour qui passe. Si l’autogestion est notre rempart, nous n’avons pas encore atteint un niveau qui nous permette de le faire de manière durable. En acquérant collectivement l’espace Disgraça, tous les collectifs de résistance et les mouvements sociaux qui dépendent de ce centre social gagneront en durabilité et en autonomie. Sans loyer ni propriétaire, nous pourrons nous concentrer sur la création de l’avenir que nous voulons construire demain. Un laboratoire informel de pratiques anti-autoritaires La ville de Lisbonne, comme toutes les grandes villes, est de plus en plus hostile aux modes de vie qui vont à l’encontre de la logique mercantile. Beaucoup d’entre nous ont été expulsé.es du centre vers ses marges par les magnats, les (...)

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[Brochure] Squat et écriture

Sommaire : L’appel à texte Un squat de A à Z Spatule la chatte du squat Journal d’Enzo et Fabiola Gargano La maison froide Divagation - Le micro magique Petits textes Le collectif individuel – L’individuel collectif Retour La main étrange Sans titre Sans titre Tout péta Au moment où j’écris ces lignes Un squat de A à Z (contact : @pomodoro@corneill.es) Tu peux me passer la rallonge ? J’ai pas assez de force, là… Je fouille silencieusement dans le sac à dos à nos pieds en étouffant la lumière de ma lampe entre mes doigts et je sors délicatement le tube d’acier de 50 cm avant de le tendre à Gigi. Pendant qu’elle coince la crosse de la monseigneur dans le volet métallique et emboîte le tuyau sur le pied-de-biche, je referme le sac et me prépare à courir. Elle éteint sa frontale et prend appui sur le mur avec son pied. OïïïïnnnnnnnnnKLANG ! Le volet est ouvert, mais on bouge pas, on attend, accroupies. Je tends l’oreille. Rien. Pétain ça fait flipper, je souffle. Tu veux faire la porte au pied de biche aussi ? Nan, regarde, le fût de la serrure dépasse d’au moins 3 mm… Passe la clé à molette, on va la casser. D’habitude, je me planque dans le camion avec les cagettes d’affaires, ou je fais le guet dans la rue, c’est la première fois que je me porte volontaire pour l’ouverture. J’ai les mains qui tremblent en sortant la grosse clé à molette du sac. Je regarde Gigi la serrer sur le bas de la serrure. Faut que tu me files un coup de main, dit-elle, le tube est pas assez large pour la clé. On fait comme je t’ai montré hier. Ouais, hier, dans un endroit safe, en plein jour… Je me cale à ses côté, elle compte jusqu’à trois et on donne un coup sec vers le haut, puis vers le bas puis CLAC ! La clé à molette manque de me glisser des doigts. On fait une pause de quelques secondes, par sécurité, mais le volet a fait bien plus de bruit. Gigi me tend morceau de gros fil de fer. Vas-y, elle chuchote. Tu peux virer les morceaux du fût, après y a juste à faire tourner le merdier au milieu. Ok… Je souffle pour me calmer, faut pas traîner, les autres peuvent se faire choper n’importe quand là-dehors. Je galère un peu mais, enfin, le penne recule et la porte s’ouvre. Au même moment, Gigi claque sa langue et j’entends les pas précipités des copines qui arrivent en courant avec les cageots chargés. Mel et Nouk entrent en premier, posent leur fardeau et partent faire le tour de la maison pendant que les autre déchargent dans le hall d’entrée. Moi je profite que la porte ouverte ne gêne pas le passage pour remplacer la serrure. Mel se penche dans la cage d’escalier. On est bon, y a personne ! D’acc’, je ferme la porte, répond Gigi. Elle tire le volet et l’attache au fil de fer, puis je referme la porte à clé. Si les bâtards débarquent maintenant, ça devrait tenir assez longtemps pour nous laisser le temps de filer par le toit, mais ça empêche pas de rajouter un ou deux verrous ! Sinon, regarde, dis-je. Si on burine la cloison,...

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[Brochure] Aimer ses parents n’est pas un devoir.

Chapitre 1 2020 : j’écris ce texte dans ma langue étrangère préférée 2015, 5 mois avant sa mort mon père demande à son frère si celui-ci peut trouver les adresses de ses quatre enfants. 2010 : La psy que je consulte pour des douleurs chroniques me demande comment je me sentirai quand mon père mourra sans que je l’ai revu. 2000 : je coupe les ponts avec mon père Chapitre 2 Comment vais-je ? je vais bien, lecteurices, très bien. je suis satisfaite et même fière d’avoir pris la bonne décision au bon moment sans me laisser dissuader de prendre mes distances de ne plus le rencontrer de ne plus être en contact avec lui une décision possible parce que j’ai reçu une autonomie matérielle financière psychologique Je vais bien maintenant que je sais que mes demi-frères et soeur aussi n’avaient aucun contact avec lui Je vais bien maintenant que j’ai entendu tant de voix raconter comment les parents peuvent être mauvais maintenant que j’ai appris que on a le droit de ne pas voir ses parent.e.s on a le droit de ne pas aimer ses parent.e.s Je me suis protégée moi-même toute seule Toute seule j’ai porté cette lourde culpabilité j’ai eu honte je me suis cachée et malgré le poids de la culpabilité et de la honte j’allais mieux sans avoir de contact avec mon père Le temps de la culpabilité est révolu Je suis fière. Chapitre 3 Aimer ses parents n’est pas un devoir. Je vous renvoie la question : Pourquoi devrais-je aller mal ? Pourquoi les enfants qui coupent les ponts devraient être pathologisés ? Pourquoi est-ce moralement répréhensible de se dérober à ses parents Pourquoi voyez-vous seulemet les ponts coupés par les enfant au lieu des faits et gestes des parents ? Pourquoi les enfants devraient aimer leurs parents à tout prix indépendamment de leur souffrance ? Ma réponse est : Aimer ses parents n’est pas notre devoir. Aimer n’est pas un devoir. Nous pouvons prendre nos distances autant que nécessaire. Chapitre 4 Parent.e.s, il faut qu’on parle. Ecoutez ce que vos enfants adultes ont à vous dire toustes les enfants Celleux qui vont mieux parce qu’ielles ont coupé les ponts Celleux qui ne vont pas mieux parce qu’ielles n’ont pas (encore) pu couper les ponts Celleux qui ont trouvé une manière de faire avec vous malgré tout Celleux qui passent leur vie à vous pardonner Celleux qui croient que c’est leur faute quelque part Celleux qui vivent tous les jours avec peur cauchemars et contraintes Tous les enfants Parent.e.s, écoutez vos enfants. nous ne prendrons pas en compte que vous avez eu la vie dure nous ne prendrons pas en compte combien vous nous aimez comment vous avez travaillé dur ni les sacrifices que vous avez fait ce ne sont pas des justifications cela ne compense pas les maux les bonnes intentions ne suffisent pas votre amour ne justifie aucune souffrance nous n’avons pas à être reconnaissant.e.s il n’y a pas de circonstances atténuantes nous connaissons le capitalisme, le racisme, le sexisme, le validisme et aussi les (...)

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1er août - journée - Partout

Appel à contribution brochure contre le genre et la technologie

Avec la conviction que patriarcat et technologies sont des arcanes du pouvoir qui nous enserrent et contrôlent nos corps et nos esprits, que le genre est un élément majeur de la séparation et la domination des vivant.es, comment faire vivre des perspectives de lutte contre le genre dans une critique anti-industrielle contre la technologie ? On part à la recherche de propositions qui sortent des habituelles réponses technophiles au cauchemar de la binarité, des critiques de la technologie qui fétichisent un retour à l’état de Nature, et du regard essentialiste sur le vivant. Envoie tes écrits, dessins ou tout ce qui te plaira avant le 1er août 2025, à contrib-antigenreantitech@riseup.net. Alors que le monstre de la civilisation techno-industrielle avale une part toujours plus grande du vivant, les initiatives contre le développement des technologies et l’extraction des ressources nécessaires à leur production se multiplient. De la théorie aux attaques contre les entreprises dévastatrices, les réseaux de fibres optiques et d’alimentation électrique, on ne peut que se réjouir que le feu prenne toujours plus contre ces rouages de la domination. Écrits, occupations, rencontres et discussions animent aussi les constellations anti-autoritaires et anarchistes sur ces questions, croisant ou confrontant des perspectives écolos, révolutionnaires, anticivilisationnelles, nihilistes… Mais si depuis quelques années des textes posent le rapport au genre comme un élément central de la civilisation, on constate avec (beaucoup de) regret que cette question est encore trop souvent absente, voire que les perspectives queer sont carrément attaquées dans nombre d’écrits contre la technologie issus des espaces francophones. Au départ des discussions, il y a l’idée que la technologie est un instrument majeur de la domination : à la fois outil de contrôle et produit des diverses oppressions nécessaires à son développement (par exemple des divers processus coloniaux absolument nécessaires à l’extractivisme et aux matériaux de nos chères technologies quotidiennes). Cependant la domination, imposant exploitation et discipline, c’est aussi la séparation des vivant.es en catégories nommables, territorialisées, comme les enclosures des terrains agricoles, et réparties hiérarchiquement. Les corps, opposés et arrachés à l’esprit, sont réduits à leurs fonctionnalités (re)productives, devenant alors outil de travail et rouage de la machine - qu’on appelle état, capitalisme ou léviathan. On les classe et on les enferme dans des catégories (genrées, classistes, racistes, âgistes, validistes ...) avec les hiérarchies qui en découlent. Au fil de nos échanges, de nos expériences et de nos lectures, nous arrivons à un constat commun : si la technologie est un moyen pour la civilisation de nous maintenir enchaîné.es, la production du genre est partout dans le processus de domestication, imposé par les institutions, mais que chacun.e d’entre nous perpétue, à...

Partout Partout | Féminismes / Antipatriarcat |
Racismes / Colonialismes

« Gens de Varsovie », une analyse de Tessa Parzenczewski

Pourquoi tant d’émotion ? Pourquoi ces chroniques nous bouleversent-elles autant ? L’évocation des rues d’abord. Milna, Nowolipki, Nalewki, Muranow, Pawia… Ces noms résonnent d’abord en nous comme autant de repères lors de la révolte du ghetto de Varsovie, c’est ainsi qu’ils sont parvenus jusqu’à nous après, au fil des récits, des témoignages. Mais qu’en était-il avant ? C’est ce que Ber Kuczer nous restitue, recréant par la magie de son écriture aux registres multiples,humour, ironie, mais aussi séquences déchirantes, tout un monde juif en pleine ébullition culturelle et politique, en ces années 20 et 30, où les journaux se multiplient, toutes tendances confondues, où la littérature yiddish connaît un essor exceptionnel, et où contrairement à certaines idées reçues, c’est loin du shtetl que certains auteurs découvrent la modernité et toutes ses facettes. Chroniqueur lui même à l’époque dans la presse yiddish, Kuczer fait revivre des séquences comme prises sur le vif, où la rue juive s’anime, revit, où des foules anonymes se détachent quelques individus, personnages du quotidien, journalistes, boutiquiers, mais aussi des écrivains dont les noms brillent encore aujourd’hui : Peretz, Sholem Aleichem, Shalom Asch, Anski, Peretz Markish… Dans la Pologne de ces années-là, l’antisémitisme prospère et l’auteur nous en donne des échos glaçants. Nous irons avec lui jusqu’en 1939. Kuczer parviendra à quitter la Pologne au dernier moment et passera la guerre en Union soviétique. Il reviendra à Varsovie en 1946, ignorant la terrible réalité. Et nous l’accompagnerons dans les ruines de son passé, dans son deuil immense, le coeur serré… Une note très personnelle : ma famille maternelle habitait rue Nalewki 18. Informations sur le livre Gens de Varsovie Ber Kuczer Traduit du yiddish par Bernard Suchecky et Katia Fater-Simbsler Edition Genèse 270p. 23,50 € Tessa Parzenczewski

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Extrême-droite / Antifascisme

« Salutations de la clandestinité » de Martin [Burkhard Garweg]

À la famille, aux amis, aux camarades, aux alliés et aux résidents du camping [ou Martin résidait sous une fausse identité]. À tous ceux qui souhaitent échanger avec moi et partager notre point de vue. Légal, illégal, qui s’en soucie ? Le 26 février dernier, Daniela Klette a été arrêtée à Berlin. Des journalistes qui ont offert leurs services comme auxiliaires de police, contribuant à transformer un État de plus en plus autoritaire en une communauté d’enquêteurs et d’informateurs, ont utilisé l’IA pour retrouver des images de Daniela sur Internet. L’aide historique de ces journalistes dénonciateurs de podcasts a apporté un soutien opportun aux contrôles biométriques par reconnaissance faciale, nouvelle étape vers un contrôle totalitaire de l’État.[pour en savoir plus ] La chasse à l’homme policière qui a suivi, visant Volker Staub et moi-même, a toujours été marquée par le mensonge et l’alarmisme. La police et les médias bourgeois prétendent que nous sommes des criminels violents et des terroristes prêts à tuer pour de l’argent sans sourciller. L’immeuble où vivait Daniela et les immeubles voisins ont été évacués, sous prétexte d’explosifs dangereux. Des mesures, dont des opérations de guerre psychologique, ont été mises en œuvre pour mobiliser la population autour de cette chasse à l’homme. Il a depuis été établi que la grenade et le lance-roquettes retrouvés étaient factices, ce que la police savait sans doute depuis le début. L’objectif de cette opération, qui a duré plusieurs jours, était de tromper et de manipuler la population. Mais surtout, l’objectif derrière la création d’une image de criminels violents est de dépolitiser et de saper l’histoire de l’opposition fondamentale – l’histoire des tentatives de libération des conditions violentes du capitalisme, nées de la résistance du mouvement de 68 et liées aux luttes révolutionnaires et anticoloniales à travers le monde. Le projet de guérilla urbaine de la RAF a pris fin il y a vingt-six ans. Cependant, pour ceux d’entre nous poursuivis en tant que militants de la RAF, la vie clandestine n’a pas pris fin. On s’efforce de nous présenter comme une bande de voleurs violents et en maraude, représentant un danger pour la population et prêts à tuer, simplement pour de l’argent. Pour nous, en revanche, il est hors de question de recourir à la violence susceptible de tuer ou de blesser physiquement des personnes simplement pour de l’argent. S’il est regrettable d’effrayer les employés des bureaux de change ou des sociétés de transport de véhicules blindés, il n’y a aucune raison de croire ce que disent la police ou l’appareil judiciaire. Leur seul objectif est de délégitimer l’opposition fondamentale et de créer un climat dans lequel la violence et la répression d’État semblent justifiées. « La violence est le fondement de la société bourgeoise : dans la misère de son système pénal, dans les ghettos en marge de la vie quotidienne bourgeoise, dans la militarisation de la «...

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Santé / Soins

[brochure] Qu’est-ce qu’on fout ? (2e partie)

Le texte L’un-e d’entre nous est tombé-e par hasard sur ce texte dans la revue en ligne Période . Son auteure, c’est Chi-Chi Shi, qui est diplômée en théorie politique de l’université d’Oxford. Le texte original est un article universitaire paru en 2018 dans le n°26 de la revue Historical Materialism sous le titre « Defining my Own Oppression : Neoliberalism and the demands of Victimhood ». Il est disponible en texte sur historicalmaterialism.org et en audio sur Youtube . Cette brochure est la 2e partie du projet. C’est mieux d’avoir lu la 1re pour comprendre celle-là. C’est aussi là qu’on a expliqué notre démarche. Si tu n’as pas le premier numéro, tu peux écrire à souffrance-politique@@@riseup.net ou regarder sur infokiosques.net . Tous les mots suivi d’une * sont définis dans le lexique publié dans la brochure n°1 , sauf deux qui se trouvent en fin de brochure. Sommaire : 4) La politique qui part du ressentiment et du trauma On parle de l’importance du ressentiment causé par l’oppression. Il donne l’impression de pouvoir agir politiquement mais qu’en fait il empêche de penser la fin du système. On voit aussi que l’intérêt accru pour le trauma est en même temps une conséquence et une réponse au néolibéralisme. 5) Soigner les symptômes, négliger les causes Comment on se concentre sur les effets et symptômes du système plutôt que sur son fonctionnement. On verra que ça construit le capitalisme et le néolibéralisme comme des faits nécessaires et incontestables. 6) Souffrir = savoir ? Est-ce que la connaissance, la légitimité et la vérité c’est la même chose que l’expérience de la souffrance ? 7) Reconnaître les obstacles à la résistance collective Comment tout ça empêche de créer du collectif autour d’objectifs communs ? 8) Conclusion Annexes Ici, y a des tableaux récapitulatifs, des outils de luttes et des liens pour mettre tout le savoir dans cette brochure en pratique !

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Racismes / Colonialismes

Lettre de Daniela Klette à la Conférence Rosa Luxemburg

Chers participants à la Conférence Rosa Luxemburg – Chers camarades, Je vous salue aujourd’hui depuis la prison de Vechta. Il y a près d’un an, après des décennies de clandestinité, j’ai été arrêtée. Devant moi se trouvent plusieurs années de procès, où je suis accusée d’avoir participé à des expropriations armées. Par ailleurs, la justice poursuit un autre procès contre moi, où je serai accusée d’avoir participé à des actions de guérilla urbaine contre le capitalisme et l’impérialisme. J’avais 17 ans lorsque la lutte de libération vietnamienne a vaincu l’impérialisme mené par les États-Unis. Cette incroyable victoire a été obtenue grâce à la solidarité mondiale – malgré le napalm, malgré l’immense machine militaire qui s’est dressée contre le mouvement de libération et malgré les massacres de la population vietnamienne commis par l’armée américaine avec l’aide et la complicité de l’Occident, en particulier de l’Allemagne. J’avais 16 ans lorsque j’ai appris le meurtre d’un homme en détention, en grève de la faim contre la torture de l’isolement. Il s’agissait d’Holger Meins, qui s’était élevé contre le système et avait été tué en prison, victime d’une malnutrition délibérée et du refus de soins médicaux lors d’une alimentation forcée ordonnée par l’État. C’était une époque de tentatives de libération et de luttes anticoloniales dans de nombreux pays : par exemple, les Black Panthers contre l’oppression raciste et pour la révolution aux États-Unis, la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, ou le FSLN au Nicaragua contre la dictature. J’ai commencé à comprendre ce que l’humanité pouvait attendre du capitalisme et de l’impérialisme. Oui, je me considérais comme faisant partie des mouvements mondiaux luttant pour la libération de l’exploitation et de l’oppression, contre le capitalisme et le patriarcat, et contre la guerre et le militarisme. Le système judiciaire examine actuellement ma culpabilité au sens juridique du terme. Pour moi, il ne s’agit pas de culpabilité, mais de ce qui a mobilisé et continue de mobiliser des millions de personnes : comment surmonter les conditions mondiales qui engendrent la guerre, les déplacements, l’exploitation, l’oppression patriarcale et raciste, la pauvreté et la destruction écologique totale ? Les puissants se préparent à la grande guerre pour préserver leur pouvoir. La société est marquée par une pauvreté croissante, la militarisation et une dérive vers la droite. Le capitalisme court à la catastrophe écologique. L’état du monde actuel montre sans équivoque que les questions sur la manière de surmonter ces conditions étaient justifiées et demeurent nécessaires. Ces questions nous concernent tous, et nous ne pouvons y répondre que collectivement et par des mouvements de grande ampleur. J’aimerais être avec vous pour travailler ensemble sur ces questions. Mais la répression et la détermination de l’État à condamner l’histoire de l’opposition fondamentale empêchent une telle chose. (...)

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Santé / Soins

[Brochure] Vélovalidismes

Vélovalidismes Mon vélo et moi, on ne fait qu’un. Des fois j’aimerais que ça ait toujours été le même, même si aujourd’hui c’est mon quatrième vélo. Cadre droit, selle haute, pédaler vite, le vent sur le visage, avaler le goudron, l’ivresse de la vitesse et l’équilibre du vélo sans les mains. Dans les années 90 j’étais adolescente et on n’avait pas de voiture dans ma famille. Tous les jours, à vélo pour aller au lycée, pour aller faire du théâtre ou les courses, pour le plaisir de promener toute seule. J’étais la seule de mon école et parmi mes amies. Iels trouvaient ça bizarre, c’était le contraire de cool. J’assumais à moitié. Avec elles, je devais pousser mon vélo, slalomer avec les poubelles et les caniveaux, et on se prenait les pédales dans les tibias. Mais seule sur mon vélo, la ville m’appartenait. Pas besoin d’attendre un bus ni d’attendre qu’on vienne me chercher. Je vais où je veux comme je veux. Tout va bien tant que le trajet n’est pas trop long ni fatiguant. J’ai tout fait avec mon vélo, transporter des gens, les sacoches blindées de courses, transporter des trucs encombrants et lourds avec tendeurs et ficelles dans tous les coins. Toujours seule et à mon rythme, parfois lent, parfois très lent, parfois en poussant. En calculant l’itinéraire, jamais trop long ou bien avec une grande pause, jamais de forts dénivelés. Pendant mes études, le trajet jusqu’au campus, à 6km en côte douce, était inimaginable. Lorsqu’elles sont inévitables, prévoir de poser le pied, et de marcher. J’ai toujours eu des vélos avec 7 vitesses (et parfois 3 plateaux) même pour ceux que j’ai emprunté en voyage. Il faut que je ne puisse jamais forcer, il faut que je puisse changer les vitesses même sur du plat. Sans les vitesses et sans la planification de l’itinéraire, faire du vélo devient un enfer. Vélo-enfer Je suis malade chronique depuis 20 ans. Cela fait peu de temps que j’ai compris qu’il s’agit d’un handicap invisible. Il y a plein de déclencheurs qui vont provoquer des crises douloureuses – la fatigue, les aliments, les émotions fortes, les allergies, les stimuli visuels ou audio, le décalage horaire, les variations hormonales, la pression atmosphérique... Les crises ne sont que le sommet de l’iceberg, la manifestation incontournable de ma maladie. Elles sont plus ou moins fréquentes, mais la maladie est toujours là, comme une épée de Damoclès sur chacune de mes journées. L’effort physique, même court, un soupçon intense, celui qui active juste ma circulation sanguine et fait battre mon cœur un peu fort, déclenche des crises très violentes, longues et déstabilisantes. Au plus tard deux heures après le début de l’effort, mon visage est rouge, très rouge, je ne supporte ni aucun bruit ni aucune lumière (même pas une tache de soleil dans une pièce sombre), j’ai l’impression d’être horriblement déshydratée, puis mon crâne est pris dans un étau qui menace de le faire éclater ou de faire exploser mon cerveau à l’intérieur. La douleur,...

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Santé / Soins

Les étoffes – Récits d’expériences émancipatrices

L’évasion … on l’associe souvent au rêve, au voyage, ou à un slogan marketing. Pour nous, c’est avant tout un processus d’émancipation. Bienvenue sur « Les étoffes », un podcast autoproduit. Un podcast de 7 récits d’expériences émancipatrices, récoltées entre septembre 2023 et janvier 2025, L’évasion … on l’associe souvent au rêve, au voyage, ou à un slogan marketing. Pour nous, c’est avant tout un processus d’émancipation. Comment peut-on s’évader d’une institution (prisons, centres d’accueil, écoles,…) ? S’évader des normes et constructions sociales (par exemple le genre, la classe sociale, l’hétéro-normativité), des croyances ou des peurs ? Comment s’évader d’une secte ? Quelles évasions sont possibles face au handicap comme stigmatisation sociale ? Nous avons rencontré des personnes qui ont partagé avec nous leurs expériences d’évasion. Bienvenue sur “Les étoffes”, un podcast autoproduit, réalisé par Laure Betris, musicienne et raconteuse d’histoires, Jill, artiste sonore et le Projet Evasions, réseau de création et diffusion de contenus anarchistes et émancipateurs. Illustrations par @em.manif sur Instagram N’hésitez pas à diffuser l’information pour qu’elle se propage à la vitesse du son ! Et si vous aussi vous souhaitez nous raconter vos histoires d’évasion, écrivez-nous à radioevasion@riseup.net. Vous pouvez écouter les épisodes sur Arte Radio ou directement sur notre site. Un avortement n’est pas forcément traumatisant – Episode 7 21.1.2025 – Dans cet épisode nous vous partageons l’expérience d’avortement de Céline et ses réflexions autour de sa portée émancipatrice. Si ce récit fait écho avec votre propre expérience et que vous avez envie d’échanger avec Céline, écrivez-nous à radioevasion@riseup.net. Dans la même thématique découvrez Childfree, notre jeu de rôle pro-choix, crée par Axiel Cazeneuve Expertise en camouflage social – Episode 6 08.01.2024 – Dans cet épisode nous vous partageons le réçit de Séb, vivant sur le spectre de l’autisme et expert en camouflage social. Plutôt que de réaliser un entretien, Séb a préféré nous transmettre directement son témoignage. La peau comme une prison – Episode 5 04.12.2023 – Dans cet épisode nous vous partageons l’histoire de Nicolas, touché par une maladie de peau qu’il vit comme un enfermement, et les pratiques qu’il a expérimentées pour s’en libérer. Une experience d’incarcération - Episode 4 06.11.2023 – Dans cet épisode nous vous partageons l’histoire de Sasha, qui a vécu une expérience d’incarcération. Le poids des normes sociales - Episode 3 02.10.2023 – Dans cet épisode nous vous partageons l’histoire de Joséphine, qui cherche à se libérer du poids des normes sociales comme le couple, l’image corporelle ou la pression de la réussite. Se libérer de l’hétéronormativité – Episode 2 04.9.2023 – Dans cet épisode nous vous partageons l’histoire de Camille et son chemin pour se libérer des normes liées au genre et à la sexualité. Quitter les...

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Écologie

REPENSER L’APOCALYPSE : UN MANIFESTE ANTI-FUTURISTE AUTOCHTONE

Article publié le 19 mars 2020, mais à nouveau d’actualité. Ce texte, de notre très regretté camarade Klee Benally, a été publié en mars 2020, pendant la pandémie de COVID. Étant donné que depuis le 5 mars, nos dirigeants européens ont décidé de nous refaire le coup de la guerre nucléaire, pour sauver le capitalisme, je pense que ce texte est de nouveau d’actualité. Bien qu’il ait été écrit du point de vue des Autochtones colonisés d’Amérique, il concerne tous ceux qui ne peuvent qu’être victimes de la folie de nos dirigeants – pauvres, SDF, smicards, sans-papiers, chômeurs… Sans oublier que la France a aussi ses colonisés, en Guyane, en Polynésie, à Mayotte… Les prolos européens n’ont pas plus de raison de se reconnaitre dans le délire des gens au pouvoir, ni de subir les catastrophes causées par leur politique suicidaire. Comme l’écrivait déjà Guy Debord en 1971 (!) nous avons manifestement atteint le « …moment historique longtemps attendu, et souvent prévu sous des figures partielles inadéquates : l’impossibilité de la continuation du fonctionnement du capitalisme ». Bien sûr, ça n’a fait qu’empirer. Ils sont prêts à organiser la fin du monde plutôt que de renoncer à leurs profits sans fin. Pas sûr que Macron et l’Union Européenne soient capables de déclencher la Troisième Guerre Mondiale, mais ils sautent sur l’occasion d’enrichir les producteurs d’armes et d’énergie aux dépens des pauvres et des gens ordinaires. Aux U.S.A., Trump choisit de laisser tomber l’OTAN et l’Europe, et de balayer toutes les lois de protection de l’environnement – déjà insuffisantes – pour se lancer dans la course à l’énergie. Les U.S.A. vont donc tout faire exploser, pour exploiter des mines de lithium, d’uranium, etc., mais aussi forer pour du pétrole, du gaz de schistes, du charbon… C’est la raison pour laquelle Zuckerberg, Besos et autres se sont tous ralliés à Trump, leurs projets d’Intelligence Artificielle et autres vont consommer une quantité inimaginable d’électricité. Mais tout comme les Autochtones n’ont rien à voir avec la folie colonialiste/capitaliste, les gens ordinaires d’Europe ou de leurs colonies n’ont rien à y gagner non plus. La révolte, et la solidarité mondiale sont URGENTES. « Détruire ce qui nous détruit ». Christine Prat 5 mars 2025 Par Klee Benally Indigenous Action 19 mars 2020 Traduction Christine Prat REPENSER L’APOCALYPSE : UN MANIFESTE ANTI-FUTURISTE AUTOCHTONE « La fin est proche. Ou est-elle déjà venue et repartie auparavant ? » – Un ancêtre Pourquoi pouvons-nous imaginer la fin du monde, mais pas la fin du colonialisme ? Nous vivons le futur d’un passé qui n’est pas le nôtre. C’est une histoire de fantaisies utopiques et d’idéalisation apocalyptique. C’est un ordre social global pathogène de futurs imaginés, construits sur le génocide, l’esclavage, l’écocide et la ruine totale. Quelles conclusions peuvent-elles être réalisées dans un monde construit d’ossements et de métaphores vides ? Un monde de fins (...)

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Violences sacrificielles et représailles

Dans l’analyse suivante, nous explorons les réponses à deux exécutions extrajudiciaires différentes afin de comprendre les différentes formes de violence qui se manifestent actuellement dans notre société. En annexe, nous proposons un tour d’horizon incomplet de diverses réponses à l’assassinat de Brian Thompson, le PDG d’UnitedHealthcare. Dans l’analyse suivante, nous explorons les réponses à deux exécutions extrajudiciaires différentes afin de comprendre les différentes formes de violence qui se manifestent actuellement dans notre société. En annexe, nous proposons un tour d’horizon incomplet de diverses réponses à l’assassinat de Brian Thompson, le PDG d’UnitedHealthcare. Chaque jour, une cinquantaine de personnes sont tuées par balle aux États-Unis. Le 4 décembre 2024, l’une d’entre elles était Brian Thompson, le PDG d’UnitedHealthcare, la société d’assurance maladie la plus rentable du pays. Au cours des semaines qui ont suivi, nous avons toustes entendu parler de ce PDG bien plus que d’aucune des centaines d’autres personnes tuées par balle ce mois-ci. En parallèle, l’attaque a suscité un élan de soutien, malgré les efforts des médias et des patrons pour la réprimer. Le 13 décembre, le président Donald Trump et le vice-président JD Vance ont invité Daniel Penny à se joindre à eux lors du match de football américain entre l’armée et la marine, uniquement parce que ce dernier avait assassiné de manière insensée une personne noire et avait été acquitté1. Ici, nous voyons certaines des personnalités politiques les plus puissantes du monde tenter de susciter l’enthousiasme pour les exécutions extrajudiciaires, à condition qu’elles ciblent des personnes marginalisés. Il faut comprendre la réaction populaire au meurtre du PDG d’United Healthcare dans le contexte d’une société où la vie est de plus en plus marchandisée. Après que l’extrême droite a glorifié George Zimmerman et Kyle Rittenhouse ; après que des millions de personnes ont participé à un soulèvement national exigeant que la police cesse de tuer des Noirs et des personnes de couleur, pour ensuite voir les politiciens de toute couleur redoubler d’efforts pour soutenir la police, avec pour conséquence que celle-ci a continué d’assassiner des gens à un rythme de plus en plus rapide ; après le soutien bipartisan au génocide à Gaza ; après des centaines de fusillades dans des écoles , des centaines de milliers d’overdoses d’opioïdes et des millions de décès dus au COVID-19 , sans parler des innombrables décès évitables résultant des industries de la santé et des assurances à but lucratif, est-il vraiment si surprenant qu’une personne ait tiré sur un dirigeant ? Ce qui est surprenant, c’est que dans presque tous les autres cas, les tueurs ont ciblé des personnes moins puissantes qu’eux. La décision de Trump d’accueillir Daniel Penny est une mise en pratique littérale du dicton de Frank Wilhoit selon lequel « il doit y avoir des groupes dominants que la loi protège mais...

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[Brochure] Alternatives au flicage basées sur la justice handie

Nous saluons et soutenons les mouvements pour la justice transformatrice et handie qui ont rendu possible ce travail. Criper l’abolition L’abolition ne se résume pas a mettre fin aux espaces et aux pratiques d’incarcération et de flicage. Fondamentalement, l’abolition consiste a réinventer de meilleures conditions de vie, de sorte qu’il devienne impensable d’avoir recours aux prisons et au flicage. Agir face aux dommages et aux conflits dépasse largement la prévention et la gestion de crise. L’abolition concerne tous les espaces qui produisent des dommages et les érigent en conditions de vie normale. S‘en remettre aux professions du travail social et de la psychiatrie, qui servent les intérêts de l’Etat, c’est occulter que le complexe institutionnel de santé mentale, comme présenté une “alternative” a la police et aux prisons, perpétue en réalité la surveillance, l’enfermement et la répression de l’Etat avec une impunité assurée par des silences sédatés et structurels. Ces systèmes de flicages "plus doux" contraignent les personnes handicapées et neurodivergentes a subir violence, incarcération et discrimination, tout en les excluant des prises de décisions impactant directement leurs vies. Les abolitionnistes ont créé le terme “complexe carcéro-industriel" pour souligner que le problème ne se limite pas aux prisons, puisque le système économique capitaliste est structuré par des institutions punitives. Parallèlement, nous devons aussi mettre fin au complexe médico-industriel, structuré par le profit. Ainsi, une perspective abolitionniste ancrée dans la justice handie doit aussi être anticapitaliste. Nous ne devons pas reproduire les systèmes que nous tentons d’abolir. Les solutions nécessaires exigent de centrer les besoins, les idées et les témoignages des personnes les plus vulnérables afin de créer les communautés pleines de vie que nous désirons et méritons. Nous méritons un monde ou nos expériences et nos identités ne sont pas médicalisées, marchandisées, pathologisées et criminalisées. Nous méritons un monde où chaque personne est encouragée et soutenue dans sa résilience et son développement. Nous luttons pour que notre valeur et notre humanité soient reconnues. Alors que les révoltes et les appels a abolir toutes formes d’incarcération et de flicage se poursuivent, nous devons saluer les contributions des personnes organisatrices et survivantes noires, autochtones, non-blanches, queers, trans, intersexes et non-binaires, immigrées, migrantes et réfugiées, handicapées et neurodivergentes, femmes et fems, jeunes ou âgées, dont la résistance et la résilience nous ont permis de vivre ce moment. Alors que se diffuse l’appel des organisateurs, des organisatrices et des mouvements noirs a définancer la police et a investir dans les communautés noires, une question émerge : comment assurer notre sûreté collective ? Nous sommes des abolitionnistes survivant’es de la psychiatrie, des personnes handicapées et leurs...

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Médias

Sortie du livre “N’étudiez pas les pauvres et les sans-pouvoirs, tout ce que vous direz sera utilisé contre elleux”

On a fabriqué un livre après avoir décanter un long texte pendant 8 ans. Voici un article qui synthétise quelques aspects présents dans le livre. Le livre est à prix libre, incluant la gratuité. A la fin de l’article, y a la liste des lieux où en trouver, et aussi le pdf à télécharger. Sommaire Pourquoi ce livre : Les gens qui ne veulent pas, iels peuvent dire non Ça peut être intéressant pour nous, pour notre minorité, pour nos luttes Si iel déconne y aura des gens pour lui dire Pour finir Pourquoi ce livre : En février 2017, on découvre la thèse d’une personne de notre milieu qui décrit sous toutes les coutures nos vies dans un récit “ethnographique”. On lui avait pourtant dit non, ou plutôt les gens qui savaient avaient pu lui formuler un refus. Le contenu est nul, pas intéressant, accumule les clichés oppressifs. Il est de plus dangereux en ce qu’il divulgue de nos modes d’organisations, de nos points faibles et de nos histoires personnelles, malgré une soi-disant anonymisation. En en discutant, on s’est vite rendu compte que ce n’est pas la première fois que ça arrive, que des chercheur.se.s dans des cercles militants et/ou minoritaires ont déjà utilisé leurs camarades comme “terrain”. On nous a parlé d’une personne dans les squats à Marseille, de personnes à la ZAD de NDDL, dans des festivals, dans des lieux refuges pour personnes exilées… le point commun étant que toutes ces personnes n’ont jamais fait lire leur taf aux personnes étudiées et ont tenté de cacher ce qu’elles avaient produit. Comment ça a pu arriver ? Comment faire pour que ça n’arrive plus ? Pourquoi diffuser encore des appels à participer à des recherches sur les personnes ou groupes minorisés (trans, racisé.es, migrant.es etc…) ? A qui ça sert ? Pourquoi pense-t-on qu’on a quelque chose à y gagner ? Le but de ce livre est de comprendre les mécanismes qui peuvent nous amener à laisser des chercheur.ses faire des recherches au sein des luttes et/ou des minorités, et de nous donner des outils pour les combattre. La thèse de T. n’étant qu’un exemple de ce qu’il peut se passer, il permet de comprendre pourquoi ces recherches sont, au mieux inutiles, au pire dangereuses. Dans chaque chapitre on reprend un argument entendu qui défend la recherche puis on le déconstruit en 2 étapes : d’abord au travers d’une analyse générale, puis en prenant pour exemple ce qu’il s’est passé dans notre expérience pour illustrer la forme que ça peut prendre. On a mis un résumé (TLDR) au début de chaque chapitre, si tu galères à lire de longs textes. C’est parce que nous refuserons d’être étudié.es, que nous nous organiserons contre, que nous serons vigilant.es, que l’utilisation des minorités comme un zoo facile d’entrée s’arrêtera. Pour nous il ne s’agit pas d’erreurs, ni d’accidents, ou de “boulette” mais d’un problème de pouvoir, et c’est pour cela qu’on le martèle : ce livre ne se destine pas aux chercheurs et chercheuses mais à celles et ceux pouvant être...

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Appel à contributions pour une brochure sur les pratiques de sports de combat quand on a vécu des violences domestiques

On est quelques personnes de collectifs de sports de combat autogérés d’Île-de-France à réfléchir à la pratique de sports de combat quand on a vécu des violences domestiques (intrafamiliales et/ou conjugales). On aimerait bien rassembler des témoignages, des ressources, des expériences pour sortir une brochure sur le sujet ! Salut, On est quelques personnes de collectifs de sports de combat autogérés d’Île-de-France à réfléchir à la pratique de sports de combat quand on a vécu des violences domestiques (intrafamiliales et/ou conjugales). On aimerait bien rassembler des témoignages, des ressources, des expériences sur ce thème ; on a envie de parler en même temps des aspects positifs et des difficultés/blocages que ça peut créer. On voudrait rassembler des petits tips et des idées d’exercices collectifs ou individuels pour avoir une partie un peu plus « pratique ». On aimerait que le plus de personnes possibles se sentent libres de contribuer : les violences dans les cercles dits « intimes » peuvent prendre des formes très variées, des intensités différentes, produire des traumatismes ou non. Toutes les personnes s’y retrouvant, peu importe leur rôle, sont invitées à participer. On voudrait compiler tout ça pour sortir une brochure sur le sujet, donc si des personnes veulent contribuer ou en discuter, c’est possible d’écrire à : sports-violences@proton.me ! Tout sera anonymisé et on fixe comme deadline le 10 avril pour envoyer du contenu. A + !

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Médias

[Site] Nous ne nous tairons plus : pratiques féministes de la radio et leurs contextes (1975-2000)

Ce site propose en libre accès le contenu du livre Nous ne nous tairons plus : pratiques féministes de la radio et leurs contextes (1975-2000) édité en 2025 par les Archives contestataires. L’ouvrage fait suite à une journée d’étude qui s’est déroulée le 12 octobre 2023 à Genève autour des pratiques féministes de la radio. Il vient conclure un programme de numérisation, description et valorisation des archives sonores de deux émissions de radio féministes genevoises : Radio pleine lune et Remue-ménage. Ce site rend accessible les différentes contributions qui composent le volume ainsi que les extraits sonores qui illustrent les articles. Il est possible de commander l’ouvrage papier en écrivant à reservation@archivescontestataires.ch (176 pages, 13 x 20.8 cm, 19.00 CHF / EUR).  : : Sommaire : : Juliette Volcler, « Préface. Pirater les pirates » « Ne haïssez pas les médias, soyez les médias », en 1999, le slogan de la plateforme collaborative Indymedia invitait chacune et chacun à développer un « journalisme citoyen » sur Internet. Nouveau moment de lutte, avec l’émergence de l’altermondialisme pour s’opposer à la mondialisation néolibérale, notamment lors du sommet de l’OMC à Seattle. Archives contestataires, « Pratiques féministes de la radio. Une histoire d’archives et de sons » En 2011, Viviane Gonik nous confiait une dizaine de cartons de tailles et de formes diverses remplis de cassettes audio. C’étaient les archives sonores de Radio pleine lune, l’émission féministe diffusée tous les mercredis sur les ondes de Radio Zones et dont Viviane avait été une des productrices. Près de 200 émissions sont conservées sur un total difficile à définir précisément. Tout un monde de paroles et de musiques contenu dans des supports désormais trop fragiles pour être réécoutés sans risquer de les détruire. Anne-Christine Schindler, « Les Wellenhexen. Contre-culture féministe sur les ondes » Les Sorcières des ondes ont laissé peu de traces. Parmi celles qui subsistent se trouve un tract. On y voit une sorcière comique avec un micro, assise devant des appareils de transmission et d’enregistrement et on peut y lire « nous reviendrons » (mir chömmed wider) ainsi que des dates et des heures. C’est par ce genre de tracts que les radios pirates annonçaient leurs émissions. Géraldine Beck, « "Le mouvement des femmes comme racine et horizon". Pratiques de la radio par le mouvement féministe genevois » Au printemps 1976, la Nouvelle gauche genevoise est captivée, quelques soirées durant, par la diffusion d’une série d’émissions de radio produite par un groupe de pirates du coin. Émise illégalement sur la fréquence 101MHzs, elle s’appelle Radio pirate 101 et présente des contenus contestataires en lien avec les luttes locales. Les animatrices et animateurs dénoncent la crise, le chômage, la pollution, la circulation en ville, les mauvaises conditions (...)

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Guerre / Antimilitarisme

[Livre] PAS DE CAPITULATION SPIRITUELLE, ANARCHIE AUTOCHTONE ENFENSE DU SACRÉ, DE KLEE BENALLY

En novembre 2023, l’auteur Diné (Navajo) Klee Benally, a publié un livre magnifique sur la révolte radicale contre l’oppression capitaliste et coloniale. Le 30 décembre 2023, il nous a quitté, emporté par une maladie dont, officiellement, la cause est inconnue, mais dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle avait tout à voir avec les mines d’uranium et le nucléaire contre lesquels il avait lutté toute sa vie. Klee était né dans la réserve Navajo, le 6 octobre 1975. Sa famille était originaire d’une région appelée Big Mountain. En 1974, les Républicains, conduits par Barry Goldwater, avaient profité du scandale du Watergate pour faire passer une loi qui attribuait Big Mountain à la réserve Hopi, à la suite de quoi 10 000 Navajos ont été expulsés de chez eux. Des femmes âgées, armées de fusils de chasse, avaient résisté longtemps à la déportation. La grand-mère et des tantes de Klee avaient participé en première ligne à la résistance. Aujourd’hui, seule sa tante Louise Benally, beaucoup plus jeune que les autres, résiste toujours. Klee avait donc grandi dans la révolte et éprouvait une grande colère qu’il ne savait pas comment exprimer. Jusqu’à l’âge de 10 ans, quand il a découvert le punk. Sa mère était une ancienne chanteuse folk, et elle a formé un groupe avec Klee, son frère et sa sœur. Klee n’avait que 13 ans, mais il pouvait enfin exprimer sa rage. En Europe, il était surtout connu comme chanteur-guitariste du groupe punk-rock Blackfire. Son frère et sa sœur pensaient que c’était le meilleur moyen de faire connaître leurs problèmes. Klee avait des doutes, tandis qu’il devenait de plus en plus anarchiste. Il a acquis la conviction que l’action directe était préférable à la musique. Le groupe s’est séparé au printemps 2011. Klee a continué à écrire et enregistrer des morceaux aux paroles plus révolutionnaires et sorti trois albums, mais a consacré de plus en plus de temps à la lutte. Comme il vivait en Arizona, l’état le plus raciste des États-Unis, il a souvent été arrêté et poursuivi. Il a pourtant continué à lutter jusque dans les toutes dernières semaines de sa vie. Entre autres, il a soutenu les Palestiniens dès le 7 octobre 2023, jusqu’à ce qu’il soit vaincu par la maladie. Dans son livre, il exprime avant tout que rien n’est possible dans le système capitaliste, qu’il ne faut rien en espérer, que ce soit sauver la nature, combattre les inégalités les plus criantes, trouver un peu de justice. Il faut « détruire ce qui nous détruit ». Il avait une personnalité et un charisme exceptionnels. Il était surdoué, avait beaucoup de talents, et se disait lui-même musicien, réalisateur, artiste et – par-dessus tout – anarchiste Diné (Navajo). Il manque terriblement à tous ceux qui ont eu la chance de le connaître et à ceux qui continuent le combat. Christine Prat, (la traductrice) Un extrait du tout dernier article qu’il a publié 10 jours avant de se taire pour toujours : « …Ils sont autorisés par les Service des...

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