Racismes / Colonialismes

Santé / Soins

Fusillades à Bruxelles : déshumanisation médiatique et récupération politique pour une guerre contre la drogue inefficace

Bruxelles connaît une montée des violences liées au trafic de drogue depuis quelques semaines. Selon les données de la police fédérale, le nombre de fusillades enregistrées est passé de 56 en 2022 à 92 en 2024, soit une augmentation de 65 % en deux ans. Ces incidents surviennent principalement dans des quartiers comme Anderlecht, Molenbeek, Saint-Gilles ou encore Schaerbeek, où des rivalités entre groupes criminels s’exacerbent autour du contrôle des points de deal. Un exemple marquant est la fusillade du 5 février 2025 devant la station de métro Clemenceau. Plusieurs hommes armés ont ouvert le feu. Les assaillants ont ensuite pris la fuite en utilisant les tunnels du métro, provoquant une vaste opération policière et la fermeture du réseau pendant plusieurs heures. Il y a quelques semaines, un jeune homme de 19 ans s’est fait tragiquement tué lors d’une de ces fusillades. Depuis, plusieurs perquisitions ont eu lieu, entraînant l’arrestation de plusieurs suspects. Les habitants subissent, les quartiers s’enfoncent, et les politiques continuent de marteler leur rhétorique sécuritaire sans jamais remettre en question leur propre responsabilité. Dès qu’une fusillade éclate, les médias se jettent sur l’affaire, relayant des récits alarmistes qui alimentent un climat de peur et de stigmatisation des quartiers populaires. Les articles insistent sur la « guerre des gangs », sur la « montée de la violence urbaine » et sur le danger supposé que représenteraient certaines populations. Cette narration contribue à renforcer des stéréotypes racistes et culturalistes, faisant des jeunes hommes issus de l’immigration les boucs émissaires de cette crise. On parle de « zones de non-droit », de « jeunes radicalisés par la criminalité », mais jamais du rôle des politiques d’abandon, du désintérêt total des autorités pour ces quartiers laissés à l’agonie. Les médias généralistes, plutôt que de questionner les racines du problème : la situation sociale, économique et somme toute politique, se contentent de recycler les éléments de langage fournis par le gouvernement et relayer les saillies des politiciens d’extrême-droite. Rien, ou presque, sur l’absence d’investissements dans l’éducation, sur la précarisation croissante des jeunes de ces quartiers, sur les dynamiques sociales qui rendent le trafic de drogue si attractif pour ceux qui n’ont aucune autre perspective d’avenir. Par ailleurs, la couverture médiatique fait rarement état des causes profondes du problème : le sous-investissement chronique dans les infrastructures publiques de ces quartiers, le manque d’opportunités économiques pour la jeunesse, ou encore les effets délétères des politiques répressives sur le trafic de drogue. Loin de questionner l’échec des stratégies policières, les médias reprennent souvent sans recul les discours sécuritaires des responsables politiques. Si les médias sont coupables de servir la soupe sécuritaire, les politiques, eux, excellent dans l’art de la (...)

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Racismes / Colonialismes

CINE-DEBAT avec Estelle Depris (Sansblancderien) sur le racisme systémique

Pour ce deuxième rendez-vous des 50 ans du CVB, nous investissons le CinéFlagey (Kinograph) afin d’aborder la question du racisme systémique. En partenariat avec Estelle Depris (Sans Blanc de Rien), cette soirée sera l’occasion d’interroger les structures de discrimination à l’œuvre dans notre société et d’ouvrir le débat. Nous commencerons par la projection du film Photo de classes de Lista Boudalika (1992), un documentaire qui raconte la rencontre entre deux groupes de jeunes filles que tout semble séparer : culture, religion et milieu social. D’un côté, des lycéennes issues d’un quartier huppé de Woluwe, de l’autre, des étudiantes en secrétariat dans une école technique située dans un quartier populaire de Schaerbeek. Ce film explore les liens et divisions qui surgissent de cette confrontation, et pose un regard sensible sur les dynamiques de classe et de discrimination. Extrait : https://vimeo.com/399853515 Après la projection, Estelle Depris animera un débat interactif sur le racisme systémique. Éducatrice, conférencière et consultante spécialisée dans les questions de discrimination raciale et de blanchité, elle sensibilise depuis des années au privilège blanc et aux mécanismes de domination systémique. Fondatrice du compte Sans Blanc de Rien, elle est aussi l’autrice de Mécanique du privilège blanc, un ouvrage de référence sur le sujet. Le débat sera interactif : munissez-vous de vos GSM et participez à un échange en salle avec sondages, quiz et nuages de mots pour déconstruire ensemble les préjugés. Xavière Remacle, l’enseignante à l’origine de la rencontre entre les deux classes d’étudiantes du film, sera également présente pour échanger avec le public. Mercredi 16 avril 2025 à 18h50 CinéFlagey - Studio 5 Place Sainte-Croix, 1050 Ixelles Programme : 18h50 > Projection du film Photo de classes 19h45 > Débat : Racisme systémique : comment amener les personnes blanches à l’antiracisme ? Entrée gratuite sur réservation RESERVATIONS ⚠️ Une voix qu’on tente de faire taire ⚠️ Depuis plusieurs années, Estelle Depris subit des attaques racistes, des vagues de signalements abusifs et des tentatives de piratage visant à la réduire au silence. Instagram vient de supprimer son compte pour la 8ᵉ fois, validant ainsi ces pressions numériques et empêchant son travail de sensibilisation d’exister sur la plateforme. Ce n’est pas un simple bannissement : c’est une censure ciblée qui prive une voix engagée de son espace d’expression. Nous sommes donc d’autant plus heureux·ses et fier·es de l’avoir avec nous pour ce débat, afin de faire entendre cette voix essentielle.

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Écologie

CONTRE LEFARDEAU DU COLONISATEUR” : LA JUSTICE CLIMATIQUE IMPLIQUE LA LUTTE ANTICOLONIALE ET ANTICAPITALISTE

Par Indigenous Action, Klee Benally Automne 2021 Publié le 7 novembre 2021 Traduction Christine Prat Le réchauffement climatique est une conséquence directe de la guerre contre Notre Mère la Terre. À moins d’affronter les idéologies et les structures fondamentales qui précipitent cette crise et les liquider, nous nous condamnons, nous et les générations futures, à la non-existence. Les grandes corporations à but non-lucratif « Super Vertes » et les organisations soi-disant non-gouvernementales (y compris Autochtones) ont posé les conditions de contestation et de triage de cette crise de telle manière que, à travers les proclamations de prévoyance supposant montrer un meilleur futur devant nous, elles se manifestent comme un bref mirage superficiel qui nous renvoie l’image inévitable de notre propre extinction, ou d’une existence dans un paysage d’enfer désolé et décimé. Mais que peut-on attendre d’autre d’une série de tactiques systématisées qui ne nous font que tourner en rond ? Contrastant avec la crise vraiment léthale, existentielle, à laquelle toute la terre et les espèces qui en dépendent sont confrontées, les tactiques actuelle de la Désobéissance Civile Non-Violente échouent précisément parce que ceux qui les emploient se méprennent systématiquement sur l’urgence de la catastrophe à l’horizon, et adoptent la sécurité de demi-mesures, dans leur prise de position, leurs tactiques, leurs analyses, leur stratégie et leurs structures, comme « protestation » qui se manifeste matériellement comme une acquiescence enjolivée, sous la forme toujours plus symbolique de manifestations et d’aventures, dans la zone de confort politique d’une marche vers une catharsis, come si ça allait empêcher les glaciers de fondre et des espèces entières de disparaitre. Cette vaine attitude de soi-disant « protection », « préservation » et d’accumulation de « pouvoir politique » (lobby) sert au contraire à renforcer l’état et son monopole de la violence, au lieu de les défier. On ne peut que supposer une psychologie derrière cet épuisement créatif et cet aveuglement conceptuel, ou plus simplement une réticence née de la peur d’être taxé d’ « alarmisme » ou d’être « trop radical ». Alors que presque tout le Mouvement Environnemental Néo-libéral pour la Justice Climatique (et on ne peut douter qu’il est « Néo-libéral » sauf à penser que le Capitalisme Vert et l’économie Verte signifient autre chose ?), a sonné l’alarme de la nécessité absolue d’un changement radical. Dans notre cas, en tant que Peuple Autochtone, nous avons sonné l’alarme depuis avant C. Colomb, entre nous, et pour les colons envahisseurs, en leur rappelant qu’on ne peut pas manger de l’argent. Les tactiques du Mouvement pour la Justice Climatique sont limitées dans la mesure où elles sont exprimées fondamentalement comme une forme de lobbying agressif (aux niveaux national et international). Mais on ne peut pas s’attendre à beaucoup plus, quand elles produisent des stratégies visant à...

Guerre / Antimilitarisme

[Palestine] 62 prisonniers politiques palestiniens tués depuis le 7 octobre

Soixante-deux prisonniers politiques palestiniens (identifiés et déclarés) ont été tués dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023. Parmi ces 62 prisonniers politiques, 21 venaient de Cisjordanie, de Jérusalem-Est occupée et du territoire israélien. Les 41 autres étaient originaires de la bande de Gaza. Ce chiffre représente le plus grand nombre jamais enregistré, faisant de cette période la plus meurtrière de l’histoire du mouvement des prisonniers depuis 1967. Le total des victimes mortelles identifiées parmi les prisonniers depuis 1967 s’élève désormais à 298. Il y a aussi des dizaines de morts parmi les prisonniers de Gaza dont l’identité reste inconnue. Il est très fréquent que les familles soient averties de la mort du prisonnier plusieurs jours ou plusieurs mois après sa survenue. Ainsi, Zuhair Omar Sharif (58 ans) de Gaza a été arrêté alors qu’il travaillait en Israël le 7 octobre 2023 et est décédé le 18 octobre 2023. Sa mort n’a été annoncée que le 30 décembre 2024. Les corps de 59 corps des prisonniers morts dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023 n’ont pas été tous rendus à leur famille. Ce sont 70 corps de prisonniers tués que les autorités israéliennes gardent dans les morgues ou des tombes anonymes comme moyen de sanction ou de pression sur les familles. Parmi eux, le corps d’un enfant de 15 ans, Mohammad Tariq Salim Abou Sneneh d’Abu-Dis. Le corps d’un prisonnier décédé dans les prisons israéliennes retenu le plus longtemps par Israël est celui d’Anis Dawla, mort pendant la grève de la prison de Nafha en 1980…

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Racismes / Colonialismes

LE CRI une émission des personnes privées de libertés

LE CRI est une émission réalisée et animée par des personnes privées de liberté. Chaque jeudi soir, un atelier d’expression radiophonique est organisé par le GSARA asbl et La Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus à la prison de Haren. Les participants décident ensemble d’une question ou d’une problématique sur la vie quotidienne et les difficultés de l’enfermement carcéral, puis ils préparent l’enregistrement qui se réalise dans les conditions du direct. L’émission est diffusée sur : . Radio Air Libre 87.7 MHz - Dernier jeudi du mois - 19:30 Retour ligne automatique . Radio Campus 92.1 FM - Premier mardi du mois - 10:00Retour ligne automatique . Radio Panik 105.4 FM - Premier jeudi du mois - 11:00 Si vous avez envie de nous contacter : lecri@gsara.be Bonnes écoutes à tout.e.s. Le Cri est une émission mensuelle réalisée par des détenus de la prison de Haren, dans le cadre d’un atelier d’éducation permanente organisé par le GSARA asbl et la FAMD (Fondation d’Assistance Morale aux Détenues) au sein de la prison de Haren. C’est une émission de débat entre les détenus sur leur condition de vie et l’univers carcéral. L’atelier à lieu une fois par semaine et nous enregistrons une émission par mois dans les conditions d’un direct (les contraintes de la prison ne permettent pas d’enregistrer en direct). Les participants, avec l’accompagnement de l’animateur décident ensemble d’un sujet ou d’une thématique à aborder, préparent l’émission, le contenu, la conduite, l’organisation puis enregistrent. La partie technique est aux mains de l’animateur (parfois avec le soutien d’un des participants). L’émission est donc un échange d’idées et de points de vue des participants sur un sujet particulier, choisi et décidé par eux-mêmes. Il y a des parties musicales. Souvent, un ou plusieurs participants souhaitent chanter, lire un texte ou proposer un choix musical. Ces éléments viennent ponctuer les différentes parties de l’émission. Les génériques (début et fin), les virgules sonores sont réalisées et enregistrées par les participants. Contact : lecri@gsara.be Réalisation : Faouzi, Jamal, Mehdi, Taoufik, Dylan, Serhat, Frédéric, Karim Arrangement sonore et Mixage : Jean-Noël Boissé Un atelier mené par Benjamin Durand (GSARA asbl) et Despina Psimarnou (FAMD). Une production du GSARA asbl en partenariat avec la FAMD.

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Racismes / Colonialismes

« Gens de Varsovie », une analyse de Tessa Parzenczewski

Pourquoi tant d’émotion ? Pourquoi ces chroniques nous bouleversent-elles autant ? L’évocation des rues d’abord. Milna, Nowolipki, Nalewki, Muranow, Pawia… Ces noms résonnent d’abord en nous comme autant de repères lors de la révolte du ghetto de Varsovie, c’est ainsi qu’ils sont parvenus jusqu’à nous après, au fil des récits, des témoignages. Mais qu’en était-il avant ? C’est ce que Ber Kuczer nous restitue, recréant par la magie de son écriture aux registres multiples,humour, ironie, mais aussi séquences déchirantes, tout un monde juif en pleine ébullition culturelle et politique, en ces années 20 et 30, où les journaux se multiplient, toutes tendances confondues, où la littérature yiddish connaît un essor exceptionnel, et où contrairement à certaines idées reçues, c’est loin du shtetl que certains auteurs découvrent la modernité et toutes ses facettes. Chroniqueur lui même à l’époque dans la presse yiddish, Kuczer fait revivre des séquences comme prises sur le vif, où la rue juive s’anime, revit, où des foules anonymes se détachent quelques individus, personnages du quotidien, journalistes, boutiquiers, mais aussi des écrivains dont les noms brillent encore aujourd’hui : Peretz, Sholem Aleichem, Shalom Asch, Anski, Peretz Markish… Dans la Pologne de ces années-là, l’antisémitisme prospère et l’auteur nous en donne des échos glaçants. Nous irons avec lui jusqu’en 1939. Kuczer parviendra à quitter la Pologne au dernier moment et passera la guerre en Union soviétique. Il reviendra à Varsovie en 1946, ignorant la terrible réalité. Et nous l’accompagnerons dans les ruines de son passé, dans son deuil immense, le coeur serré… Une note très personnelle : ma famille maternelle habitait rue Nalewki 18. Informations sur le livre Gens de Varsovie Ber Kuczer Traduit du yiddish par Bernard Suchecky et Katia Fater-Simbsler Edition Genèse 270p. 23,50 € Tessa Parzenczewski

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Racismes / Colonialismes

LA CONFÉRENCE DES AUTRICES DECOLONIALES HOURIA BOUTELDJA ET LOUISA YOUSFI PRISE À PARTIE

Vendredi 14 février, l’autrice décoloniale Houria Bouteldja et la journaliste Louisa Yousfi donnaient une conférence croisée au Théâtre de la Parole à Bruxelles. Lors de celle-ci, des individu•es se sont introduits sur le site du théâtre et ont à la fois cassé une vitre et mis de la colle sur une serrure. Des tags avaient aussi été faits la veille de la conférence. Si cette attaque apparaît comme une tentative d’intimidation, les autrices ont rappelé sur les réseaux sociaux à quel point ces attaques leurs étaient coutumières et que cela ne les inquiétait en rien. Ces individu•es qui s’opposent donc aux discours décoloniaux prônés par les deux autrices ont inscrit sur les murs du théâtre de la parole « Bouteldja et Yousfi, que la peur change de camp » et « la révolution ne s’écrit pas au nom de la race, le fascisme oui ». Bien que ces deux phrases puissent initialement semer le doute sur leurs intentions politiques, il apparaît néanmoins qu’elles s’inscrivent à la fois dans une logique raciste et relèvent une islamophobie manifeste chez les détracteurs des deux autrices. En effet, régulièrement, des conférences ou rencontres avec Houria Bouteldja sont annulées à cause de telles menaces. En octobre 2023 déjà, des affiches menaçantes avaient été collées sur la devanture de la librairie Terra Nova à Toulouse, où Bouteldja devait tenir une conférence. En inscrivant sur ce mur « Bouteldja et Yousfi, que la peur change de camp », les auteurs de cet acte font entendre que les discours décoloniaux prônés par les autrices mettraient en danger les intérêts d’une partie de la population. Mais à quelle partie de la population ces personnes font-elles allusion ? Dans ses écrits Houria Bouteldja parle du racisme d’un point de vue structurel et matériel et met en lumière les oppressions que le suprématisme blanc fait subir à l’ensemble des personnes non-blanches. Si ces personnes inscrivent que « la peur doit changer de camp », c’est certainement parce qu’elles ont beaucoup à gagner en conservant leurs propres privilèges. La seconde inscription « la révolution ne s’écrit pas au nom de la race, le fascisme oui », fait entendre que la question raciale n’a rien à faire dans quelconque visée révolutionnaire. Pourtant, les questions de race et de classes sont au cœur de la pensée décoloniale, qui sont vues comme des cadres de lecture complémentaires plutôt que compétitifs. Comment imaginer une révolution totale sans remise en question des rapports de race issus des colonialismes historiques et actuels ? Houria Bouteldja est régulièrement attaquée pour son usage du concept de « race » dans l’analyse des rapports sociaux. Pourtant, comme l’autrice l’explique dans plusieurs ouvrages, la race n’est pas une donnée biologique, mais une construction sociale et politique, produite par le racisme, de la même manière que les matérialistes considèrent que le capitalisme produit la classe et que le patriarcat produit le...

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Racismes / Colonialismes

Vers une criminalisation généralisée des réfugié•es ?

@@b@@Une vague répressive sans précédent@@/b@@ Depuis quelques mois, les politiques migratoires connaissent un durcissement à travers le monde. Des États-Unis à l’Europe, plusieurs gouvernements ont choisi de restreindre drastiquement l’accueil des personnes réfugiées, invoquant des raisons de sécurité ou de contrôle desdits « flux migratoires ». Ces politiques, en Europe et en Amérique du Nord, témoignent d’un virage sécuritaire et fascisant dans la gestion de l’accueil des personnes réfugiées. @@b@@États-Unis : Guantanamo, déportations de masse et arrestations…@@/b@@ Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump applique une politique raciste et inhumaine contre les personnes réfugiées, orchestrant des expulsions de masse qui ciblent en priorité les populations latino-américaines, africaines et haïtiennes. Sa stratégie repose sur la peur et la répression, pour transformer la question de l’immigration en une crise fabriquée et justifier une violence d’État sans précédent. L’une des mesures les plus choquantes de cette offensive est son projet d’envoyer jusqu’à 30 000 personnes sans papiers, dont des mineurs, à Guantanamo, une prison tristement célèbre pour ses violations des droits humains. Initialement conçue pour détenir des terroristes présumés, cette base militaire située à Cuba devient désormais un outil de détention arbitraire, où des personnes seront enfermées sans autre justification que leur présence sur le sol américain. Cette décision a suscité l’indignation des ONG et des défenseur·euses des droits humains, qui dénoncent une dérive autoritaire dangereuse. Une autre mesure phare du gouvernement Trump est la déportation massive des personnes réfugiées, avec la promesse de « renvoyer des millions » de personnes. Les images diffusées par le gouvernement montrent des personnes menottées, embarquées de force dans des avions militaires. Trump et ses alliés justifient ces actions en les présentant comme une réponse nécessaire aux « criminels étrangers », un discours qui cherche à diaboliser les réfugié·es et une volonté assumée de criminaliser l’exil. Dans ce cadre, les arrestations arbitraires aussi sont en hausses. Les responsables de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) ont reçu des instructions pour intensifier les arrestations, avec un objectif quotidien de 1 200 à 1 500 interpellations. Les forces de l’ordre, elles, ont reçu carte blanche pour intervenir dans les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte, bafouant les principes fondamentaux de protection des individus vulnérables. L’ICE ne se contente plus d’expulsions aériennes : 1 500 militaires sont déployés à la frontière mexicaine pour des reconduites « au sol ». Pendant ce temps, le Salvador a proposé d’accueillir les personnes expulsées, quelle que soit leur nationalité, en les plaçant dans une « méga-prison » de 40 000 places, une offre saluée par l’administration Trump comme « un accord migratoire extraordinaire« . Les conséquences de ces (...)

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La police porte plainte à l’encontre d’un collectif qui lutte contre les violences policières

Une plainte a été déposée par le secrétaire national du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS), Thierry Belin, à l’encontre du Comité Zone-Midi contre les violences policières. Le Comité Zone-Midi, comme son nom l’indique, est essentiellement actif autour de la zone de police midi. Le comité a à plusieurs reprises interpellé des conseils communaux pour faire porter des revendications citoyennes contre les violences policières racistes. Notamment lors de l’affaire du commissariat Démosthène, qui avait suscité une vive réaction dans l’opinion publique après les révélations de la RTBF (Investigation), parmi d’autres sources, dévoilant plusieurs vidéos de passages à tabac au sein de ce commissariat. Dans un communiqué de presse, le Comité Zone-Midi détaille la situation : « Dans cette séquence [celle des révélations de la RTBF] aux interventions anti-racistes multiples (familles de victimes de violences policières, journalistes, avocats, activistes, conseillers communaux, artistes, citoyens, etc.), le Comité Zone-Midi contre les violences policières a mené plusieurs interpellations au conseil de police de façon à implémenter une politique proactive de tolérance zéro en matière de violence raciste. » Comité Zone-Midi contre les violences policières « Malgré cette large mobilisation citoyenne, aucun des policiers poursuivis pour des faits de racisme n’a été licencié. Certains ont même été promus alors que d’autres ont obtenu des indemnités de procédures. Les policiers témoignent eux-mêmes du fait que cette culture de l’impunité entretenue fait fuir les bons policiers et transforme la zone midi en la pire des zones du pays. Cette absence de responsabilité des pouvoirs publics, pourtant régulièrement interpellés sur cette question depuis de nombreuses années par des collectifs saint-gillois, forestois et anderlechtois, dégrade durablement l’image de notre police. » Comité Zone-Midi contre les violences policières « Or, c’est aujourd’hui le Comité Zone-Midi qui se trouve incriminé pour « diffamation » et « calomnie ». La phrase qui nous conduira devant la chambre du conseil est la suivante : « le commissariat de Démosthène va fermer. Un contingent important de policiers néo-nazis va être transféré dans le nouveau commissariat de la Gare du Midi. Il est temps d’exclure de la fonction publique les policiers racistes ». Cette stratégie de criminalisation s’inscrit dans un large mouvement des syndicats policiers et des partis d’extrême droite visant à éteindre, de façon préventive, toute politique transformatrice du statu quo conservateur actuel.« Comité Zone-Midi contre les violences policières Mais qui est Thierry Belin qui a déposé la plainte avec le syndicat SNPS ? Secrétaire nationale du syndicat des policiers, Belin est connu pour ses positions très réactionnaires, dont sa haine envers les luttes anti-racistes et féministes. Son compte X (anciennement Twitter), regorge de propos pouvant être qualifiés...

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Racismes / Colonialismes

Justice pour Imad : un rassemblement organisé à Seneffe 2 ans après sa mort

Ce dimanche 23 mars 2025, cela fera deux ans qu’Imad a été tué d’une balle dans la tête et d’une autre dans le coeur par un policier à Seneffe. Deux ans que ses proches sont sans réponse dans le combat qu’ils mènent pour rétablir justice et vérité. Deux ans qu’ils sont ignorés à la fois par les pouvoirs politiques et judiciaires qui ne leur laissent aucun espoir de justice. En hommage à Imad et pour protester contre ce traitement inhumain, un rassemblement est une nouvelle fois organisé à Seneffe. Ce rassemblement aura lieu au Clos des Lilas à 17 heures le dimanche 23 mars. Les circonstances tragiques dans lesquelles Imad a été tué démontrent à quel point l’impunité policière est particulièrement importante quand il s’agit de victimes non-blanches. Imad était un père de famille de 43 ans et le seul refus d’obtempérer qu’il a commis a permis de justifier à ce policier qui est à ce jour encore en service, de lui assener une balle dans le cœur et dans la tête. Depuis, ses proches sont sans la moindre réponse de justice. La sœur d’Imad indiquait dans son discours à la journée de lutte contre les violences policières, qu’elle avait terriblement peur de tomber nez à nez avec le policier qui a tué son frère. En février passé, malgré l’ensemble des preuves qui montrent qu’il s’agissait d’un homicide policier, le procureur du roi a demandé un non-lieu. Ce non-lieu, s’il est prononcé, signifierait que le policier inculpé n’irait pas en justice et laisserait donc les proches d’Imad dans un vide sans précédent. Nous vous invitions à suivre la page Instagram Justice.pour.imad pour avoir plus d’informations et vous rappelons qu’il est possible de soutenir financièrement le comité via le compte : BE65 5230 8110 3896 avec la communication « Justice pour Imad ». Des t-shirts et des bics sont aussi à vendre pour soutenir le comité. Pour information, un départ groupé est organisé depuis la gare de Bruxelles Midi à 14h15 et un repas sera prévu à la fin du rassemblement afin de rompre le jeune ensemble.

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Extrême-droite / Antifascisme

[Iran] Quatre militantes kurdes emprisonnées suite au 8 mars

Leyla Pashaei, Soheyla Motaei, Soma Mohammad-Rezaei et Baran Saedi ont été arrêtées par des agents du ministère du Renseignement à Sanandaj et Dehgolan ces derniers jours. Malgré les demandes répétées de leurs familles, les autorités sécuritaires et judiciaires n’ont fourni aucune précision sur les conditions de détention ni sur le lieu de détention. Mohammad-Rezaei et Saedi ont été arrêtées le 9 mars à Sanandaj, tandis que Pashaei et Motaei ont été arrêtées le lendemain à Sanandaj et Dehgolan. Les quatre femmes auraient été transférées au centre de détention du ministère du Renseignement à Sanandaj. Leur arrestation est intervenue peu après leur participation aux manifestations organisées à l’occasion de la Journée internationale des femmes à Sanandaj, le 8 mars. Pashaei avait déjà été arrêtée à Sanandaj le 23 septembre 2022 lors des manifestations antigouvernementales « Femmes, Vie, Liberté », puis libérée sous caution le 4 octobre 2022. Motaei a également été arrêtée à deux reprises lors des mêmes manifestations, le 1er octobre et le 12 novembre 2022. Le 5 décembre 2022, elle avait été condamnée à 18 mois de prison pour « trouble à l’ordre public », 15 mois pour « propagande contre l’État », 13 mois pour « diffusion de fausses informations visant à troubler l’opinion publique », neuf mois pour « propagande en faveur de groupes et d’organisations hostiles à l’État » et cinq mois pour « résistance aux forces de l’ordre ». Elle a été de nouveau arrêtée le 22 janvier 2025 lors d’une grève générale pour protester contre les condamnations à mort prononcées contre les prisonnières politiques kurdes.Par ailleurs, Saedi avait déjà été arrêtée le 20 septembre 2023 lors du soulèvement antigouvernemental « Femme, Vie, Liberté » à Sanandaj et avait été libérée sous caution après environ deux mois de détention.

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