Racismes / Colonialismes

[Chine] DeepSeek censure la minorité ouïghoure
L’intelligence artificielle développée en Chine soulève des interrogations sur la neutralité et l’objectivité des intelligences artificielles. DeepSeek opère une censure systématique de la situation des Ouïghours, un groupe ethnique turcophone musulman, qui vit principalement dans la région autonome du Turkestan oriental (Xinjiang), dans l’ouest de la Chine. Cette minorité est violemment réprimée par le gouvernement chinois, cette répression inclut des emprisonnements massifs dans des camps de rééducation, des sévices physiques et psychologiques, ainsi que des tentatives de destruction culturelle et religieuse. Ces actes sont passées sous silence ou minimisées dans les médias contrôlés par Pékin. DeepSeek, alimentée par d’énormes bases de données et des algorithmes sophistiqués capables d’analyser, de filtrer et de manipuler l’information, est accusée de participer activement à cette censure, cette IA semble systématiquement filtrer et bloquer les informations sur la situation des Ouïghours. Les utilisateurs ont pu remarquer que lorsque l’IA est interrogée sur le sujet, elle s’autocensure. Il y a plusieurs mois, c’est l’application TikTok qui avait été épinglée pour la censure du génocide culturel de cette minorité. Ces IA sont donc capables de détecter des termes, images ou vidéos jugés sensibles par le Parti communiste chinois, et de les bloquer, de les altérer avant la diffusion au public.

Le monde académique belge pour Gaza6 700 universitaires signent une lettre pour le boycott
Ce mercredi 15 janvier, le jour de l’annonce d’un cessez-le-feu entre la résistance palestinienne et le régime colonial israélien, près de 6 700 universitaires, doyen·nes, professeur·es, chercheur·ses, et étudiant·es ont signé une lettre ouverte adressée aux conseils des recteurs néerlandophones (VLIR) et francophones (CRef) en Belgique, pour réclamer un boycott académique. Depuis des décennies, mais encore plus depuis le 7 octobre, des voix se lèvent au sein du monde universitaire pour la mise en place d’un boycott à l’encontre de l’Etat israélien. En Belgique, depuis plus d’un an, des mobilisations étudiantes et du corps académique ont eu lieu dans différentes universités du pays contre la complicité des institutions belges avec le génocide en cours et la colonisation de la Palestine. Dans cette lettre ouverte, « Belgian Universities for Palestine » explique sa démarche derrière son appel au boycott. Quelques extraits choisis : « En tant que personnel et étudiant·es des universités belges, nous nous adressons à vous parce que nous ressentons une profonde inquiétude et un besoin urgent d’assumer notre responsabilité sociale et juridique en tant que communauté universitaire. Dès le 15 octobre 2023, une semaine après les attentats du 7 octobre, 800 universitaires et experts en droit international, en études des conflits et en études sur les génocides ont mis en garde contre le risque de génocide dans une déclaration publique. Aujourd’hui, plus d’un an plus tard, nous sommes tous témoins de la façon dont leur mise en garde, fondée sur une expertise académique et des connaissances historiques approfondies, est devenue une réalité.« « Selon l’agence des Nations unies OCHA, plus de 44 000 personnes ont déjà été tuées et plus de 100 000 blessées. Sur les 2,2 millions d’habitant·es de Gaza, 1,9 million sont déplacé·es à l’intérieur du pays, soit 90 % de la population. Plus de 340 000 d’entre eux sont confronté.es de manière catastrophique à l’insécurité alimentaire. De nombreux experts pensent que le nombre réel de victimes est beaucoup plus élevé. Des milliers de personnes sont encore ensevelies sous les décombres causés par les bombardements incessants. En outre, les chiffres officiels ne tiennent pas compte des décès indirects dus aux maladies, à la faim et au manque de soins de santé. En juin, la revue scientifique The Lancet a publié une estimation qui chiffre à 186 000 le nombre total de décès causés par la campagne militaire israélienne, soit près de 8 % de la population. Un rapport publié en octobre 2024 par l’université de Brown estimait que la faim à elle seule avait coûté la vie à plus de 65 000 personnes.« « Si l’on inclut les victimes directes et indirectes, on obtient une image beaucoup plus complète et encore plus choquante du génocide actuel. Devi Sridhar, professeure de santé publique mondiale à l’Université d’Édimbourg, estime que plus de 335 000 personnes sont probablement déjà mortes, soit près de 15 % de la (...)

[Israël] Arrestation de deux libraires
Indignation après un assaut par la police israélienne contre une librairie vendant des livres sur les territoires palestiniens, livres sur la Nakba, l’épuration ethnique et le conflit israélo-paslestinien rédigés par des auteurs israéliens et des auteurs du monde entier. La librairie Educational Bookshop est une institution culturelle à Jérusalem-Est. Deux de ses employés, les frères Mouna, ont été arrêtés et présentés devant un juge ce lundi 10 février, pour avoir vendu des livres « incitant à la haine » selon la police. Un rassemblement de soutien s’est tenu devant le tribunal où ont comparu Mahmoud et Ahmad Muna, des slogans tels que : « Non à la censure » et « Israël est un État fasciste »ont été scandés. Les deux libraires sont arrivés pieds et poings liés au tribunal. L’avocat des deux hommes et leurs soutiens dénoncent une atteinte flagrante à la liberté d’expression. Ils ont été condamnés à huit jours de détention, mais la condamnation a été revue à la baisse et ils ne resteront au final incarcérés qu’une journée.

Nouvel an, racisme et naufrage médiatique : La N-VA veut en profiter pour autoriser le Flash-Ball
Comme les années précédentes, la soirée du nouvel an 2024-2025 fut marquée par une série de tensions sociales dans toute la Belgique, caractérisée par des affrontements entre des jeunes, aidé·es de feux d’artifices, et les forces de l’ordre. De tels affrontements ont eu lieu à Bruxelles, à Anvers, mais aussi à Gand, Alost, Gembloux, ou encore à Tubize et probablement ailleurs. L’attention médiatique et politique s’est cependant majoritairement concentrée sur Bruxelles, épicentre des révoltes sociales, tant par leur nombre que par leur intensité le soir de la nouvelle année. Au lendemain de la nouvelle année, Théo Francken ex-secrétaire d’Etat à la migration et membre de la N-VA martelait sur X que les forces de l’ordre devaient pouvoir utiliser le FN 303, une arme à feu semi-automatique tirant des balles en caoutchouc « à létalité réduite« . 1. Le FN 303 une arme de guerre & coloniale FN303 Le FN 303 est une arme produite en Belgique. Fabriqué par la société d’armement wallonne, FN Herstal (propriété de la région wallonne), il est commercialisé à l’international, notamment vendu aux États-Unis. Les Etats-Unis ont utilisé cette arme en Irak et en Afghanistan dès 2003. Le FN 303 est une arme qualifiée de « projectile à impact cinétique ». Ce type d’arme est par exemple utilisé en Palestine par l’état colonial israélien. FN Herstal. Selon un rapport d’Amnesty (1) sur l’utilisation des armes à létalité réduite avec des projectiles en caoutchouc explique qu’en Palestine « 35 personnes palestiniennes ont été blessées par les projectiles à impact cinétique en mousse noire entre juillet 2014 et fin 2016. Seize d’entre elles étaient mineures et 28, dont 12 mineures, ont été touchées à la tête. Dix-sept ont perdu la vue à un œil ou aux deux yeux. Parmi les blessures subies par les autres, ont été répertoriées des mâchoires et des dents cassées, des fractures multiples des os du visage et du crâne, des hémorragies cérébrales et des lésions cérébrales irréversibles. […] Récemment, un enfant de 10 ans est mort après avoir reçu un projectile en mousse noire à la poitrine, le 19 juillet 2016.« Une arme qui peut tuer : Munitions du FN303. Le FN 303, est un arme dite à « létalité réduite » et pas « non létale » comme prétendent les politiques et les médias qui reprennent leurs propos. En 2016, un enfant palestinien de 10 ans est tué par tir de flash-ball à a-Ram, au nord de Jerusalem lors d’un affrontement avec les forces armées coloniales israéliennes. En 2004, une étudiante américaine de 21 ans, décède suite à un tir de FN 303 à Boston après un match du championnat US de baseball. Au moins 2 autres personnes ont été blessées par le même type d’arme ce soir-là. S’il ne tue pas systématiquement, le FN 303 reste particulièrement dangereux car il provoque des blessures terribles : il éborgne, brise les os et mutile. L’usage croissant du FN 303 en Belgique : En Belgique, l’intégration du FN 303 au matériel des forces de...

Comprendre l’accord du gouvernement Arizona
Après sept mois de négociations, le gouvernement Arizona (N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit) a conclu un accord ce vendredi 31 janvier 2025. La Ligue des droits humains dénonce un « recul alarmant des droits fondamentaux » et un « tournant sécuritaire inquiétant ». L’accord est signé, cela signifie qu’il sert de guide et d’objectif pour le gouvernement durant les 5 prochaines années ; les mesures ne sont pas encore votées au parlement. Tour d’horizon des mesures fascisantes qui traversent l’accord. Tournant sécuritaire • Plus de moyens pour la police : fusion et refinancement des polices locales, y compris les six zones de Bruxelles, avec une présence accrue dans certains lieux comme les gares. • Déploiement de la reconnaissance faciale, malgré son inefficacité contre la criminalité et son impact sur les inégalités sociales. • Renforcement des pouvoirs répressifs : fouilles préventives, facilitation et augmentation des SAC (amendes qui ne passent pas par la justice), transactions pénales immédiates : les policiers peuvent proposer à des voleurs de vélos, des détenteurs de drogues ou d’armes, d’échapper à la justice moyennant le paiement immédiat d’une amende. Ces transactions, décidées sans base légale claire, inquiètent les défenseurs des droits humains, et des avocat·es qui y voient une nouvelle attaque contre l’État de droit. • Restriction du droit de grève : la protection juridique des syndicats ne s’appliquera qu’aux manifestations et grèves annoncées à l’avance. • Loi anti-manifestation : possibilité pour un juge d’interdire à une personne de participer à des actions collectives pendant plusieurs années. Cette idée reflète la loi anti-casseur qui avait poussé le monde syndical a une forte mobilisation. • Augmentation des places en prison : en en construisant des nouvelles, ou en louant des prisons à l’étranger pour les détenu·es sans titre de séjour. Augmentation du budget consacré à l’armement : en 2025, 1,39 % du PIB (7,34 milliards d’euros) sera consacré à l’armement, avec un objectif de 2 % en 2029 (11,57 milliards). Cela signifie 4,23 milliards supplémentaires pour des tanks et des obus, au détriment des pensions et de la sécurité sociale. Aucune mesure concrète n’est prévue contre les violences policières et le profilage racial, malgré de nombreux décès liés aux interventions d’agent·es. La priorité reste le maintien de l’ordre, au détriment des droits humains. Une lettre ouverte de l’Observatoire International des Prisons dénonce les violations des droits fondamentaux des détenus avec ces mesures, violations déjà en cours notamment à cause d’une surpopulation carcérale critique. Il a été démontré que l’augmentation du nombre de prisonnier·ères découle de l’insécurité économique et de politiques répressives, et non d’une hausse de la criminalité qui, elle, est en baisse ces dernières années. L’État belge fait le choix d’investir massivement dans la construction de nouvelles prisons, ultime maillon de (...)

[Allemagne] Chants et Slogans en arabe interdits à Berlin
Les manifestations pro-palestiniennes à Berlin subissent une nouvelle attaque, les slogans et chants en arabe sont désormais interdits sous le prétexte de lutter contre l’antisémitisme. La police s’appuie sur des déclarations non fondés. Une fausse information signée d’un journaliste du journal Bild a affirmé qu’un cortège pro-palestinien scandait « Quiconque possède une arme doit tirer sur les Juifs ou la remettre au Hamas ». Sauf que cela n’a pas été démontré par les services d’observations des autorités. La police berlinoise en a pourtant profité pour interdire les slogans en arabe. Kai Wegner, maire de Berlin, envisage dans le futur une interdiction totale des manifestations pro-palestiniennes. En Allemagne, soutenir la Palestine devient un délit, et la liberté d’expression un vague souvenir. Traduction en arabe du nom Palestine

[Syrie/Rojava] 30 jours de résistance populaire au barrage de Tishreen
Depuis un mois des civils sont venus et mènent une résistance historique sur le corps du barrage de Tishreen font face aux attaques continues de l’État turc contre le nord et de l’est de la Syrie, ils protègent le barrage vital pour la vie. Les manifestations autour du barrage de Tishreen ont commencé le 8 janvier, un convoi de civils était alors parti de la province de l’Euphrate, trois des provinces de Tabqa, Raqqa et Deir ez-Zor, et six convois de la province de Jazira. À ce jour, La Turquie n’a cessé de lancer des attaques agressives contre le barrage ( voir nos articles ici , ici et ici ), ciblant les manifestants, entraînant la mort de 24 civils, hommes et femmes, et faisant plus de 200 blessés.

Le MR recrute à l’extrême droite (et le devient tranquillement…)
On n’arrête plus le MR dans son extrême-droitisation. En effet, plusieurs membres du parti d’extrême droite ‘Chez Nous’ ont dernièrement adhéré au MR sous l’aval personnel de Georges Louis Bouchez. Il s’agit principalement de Noa Pozzi, tête de liste de’ Chez Nous’ dans la circonscription de Liège pour les élections législatives de juin 2024. Adepte du blackface, Noa Pozzi a été jusqu’à l’été 2024 coordinateur belge du réseau néofasciste international « Patriots Network ». Un réseau soutenant entre autres le parti d’extrême droite allemand AFD ainsi que le Vlaams Belang et saluant récemment la carrière de Jean Marie Lepen. Noa Pozzi n’a évidemment aucunement renié ses valeurs et son engagement depuis son passage au MR. Le 10 décembre, donc après son adhésion au MR qui date de novembre, le nouveau membre retweetait sur X un post du syndicat étudiant francais d’extrême droite l’UNI-Lille et appelait à une convergence entre les jeunes MR et ce mouvement. En haut à gauche, Matheo Besson et GLB. En haut à droite, Noa Pozzi et GLB. En bas Raphaël Cormann et GLB. D’autres individus comme Matteo Besson, l’un des premiers cadres de Chez Nous issu du Hainaut, ou encore Raphaël Cormann, militant actif (que l’on peut notamment apercevoir sur des vidéos tenant une banderole « Stop Immigration) ont également adhéré récemment au MR. Raphaël Cormann, Noa Pozzi, Matheo Besson. D’autres informations interpellantes, révélées par le journaliste Michel Henrion, indiquent que des membres du parti ‘Chez Nous’ sont aussi démarchés par des membres du MR pour rejoindre leurs rangs. C’est le cas notamment à Couvin, où un attaché parlementaire du MR a personnellement contacté Adrien Roger, ex-tête de liste du parti d’extrême-droite dans la région et connu pour ses propos racistes, pour qu’il rejoigne le Mouvement Réformateur. Publication du journaliste Michel Henrion. Publication du journaliste Michel Henrion. Ces cas récents sont loins d’être isolés au MR. Ces dernières années plusieurs personnalités d’extrême droite ont tranquillement rejoint ce parti, comme l’ex-animateur radio Marc Isaye (partageant des posts aux contenus racistes sur les réseaux sociaux), Georges Pierre Tonnelier (ex-membre du FN belge, condamné à 6 mois ferme pour antisémitisme), ou encore Chantal Deltour et Gérald vanderlin (transfuges de l’ex-Parti Populaire). Si ces personnalités rejoignent le MR, c’est parce qu’elles s’y sentent bien et en cohérence avec leurs convictions profondes. Sous la conduite d’un Georges Louis Bouchez à droite toute, le fond de l’air est devenu bien rance dans ce parti. Depuis des années, le président du MR multiplie les déclarations et positionnement chocs, poussant la fenêtre d’Overton toujours plus loin à droite en Belgique francophone. Par exemple, on notera son soutien indéfectible à la politique génocidaire d’Israël, son admiration pour la « constance d’un Eric Zemmour », son support envers...

[4 février 1794] La France a galèré à voter l’abolition de l’esclavage
Le 4 février 1794, la Convention nationale vote à l’unanimité l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies françaises, arrachée par la révolte des esclaves à Saint-Domingue. Cinq ans après le vote de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la République reconnaît enfin outre-mer ses principes universels de liberté et d’égalité. La révolution française était blanche... Pourquoi l’esclavage n’est pas aboli dès 1789 ? Le 26 août 1789, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est adoptée. De portée universelle, elle affirme dans son article 1er « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. », un principe qui aurait dû conduire immédiatement à l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, où plus de 700 000 personnes sont maintenues en servitude. Les premiers révolutionnaires sont en effet divisés sur la question coloniale, un enjeu qui met en exergues leurs propres contradictions, et le régime d’exception dans lequel ce système a été installé par l’Etat, depuis la promulgation du Code Noir par Louis XIV en 1685. Pendant que les blancs de France débattent de la liberté ou non des esclaves dans leurs colonies, il faudra attendre un coup de pied au cul par le Soulèvement des esclaves à Haïti en 1791 pour que les lignes bougent (enfin). Dans les débats des blancs entre 1789 et 1791, Mirabeau et la Société des Amis des Noirs (sic.) veulent interdire la traite et posent l’abolition de l’esclavage comme un objectif de très long terme, un combat que porte également la révolutionnaire féministe Olympes de Gouges. Mais le jacobin Barnave, l’homme fort de la Révolution en 1790-91, est un soutien du parti colonial, représenté par le Club de Massiac, lobby qui s’est formé dès août 1789 pour s’opposer à l’application de la DDHC dans les colonies. A plusieurs reprises, il convainc l’Assemblée de refuser la citoyenneté aux « libres de couleur » noirs ou métis qui revendiquent au nom des Droits de l’Homme la fin des discriminations qu’ils subissent dans les colonies. Quel a été le rôle des esclaves ? Pour une histoire racontée en BD de la révolution à Haiti, voir : Toussaint Louverture : The Story of the Only Successful Slave Revolt in History, Cyril Lionel Robert Jame. « Il n’y a pas eu d’esclavage sans révolte, sans résistance de multiples formes » explique l’historien Marcel Dorigny, spécialiste de la Révolution. Les personnes en esclavage ont eu un rôle décisif dans cette première abolition : c’est en effet leur soulèvement à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), à partir de 1791, qui a permis de renverser le pouvoir esclavagiste outre-mer, et de d’emporter les résistances à l’abolition en métropole. Chaque territoire conserve néanmoins une histoire spécifique, aux issues différentes (abolition de l’esclavage à Saint-Domingue et en Guadeloupe, maintien en Martinique et dans l’Océan Indien à La Réunion et Maurice) : « Il n’y a pas eu de « Révolution française » dans les colonies. Il y...

[Turquie] Une actrice poursuivie pour son rôle de combattante kurde
Le lundi 3 février, l’actrice Melisa Sözen, qui incarnait une combattante kurde dans la série française « Le bureau des légendes » a été entendue plus de sept ans après les faits, par la police turque pour « propagande terroriste et soutien au PKK » à la demande du procureur général d’Istanbul qui a ouvert une enquête. Dans la série, elle portait l’uniforme d’une combattante kurde des Unités de défense de la femme (YPJ). L’interpellation de l’actrice s’inscrit dans la vague d’arrestation et de procès menée depuis des années par le pouvoir en place contre des journalistes, des avocats, des personnalités politiques ou des personnalités du monde culturel.

[France/Paris] Manifestation le 8 février pour Georges Abdallah
Le 15 novembre dernier, le tribunal d’application des peines de Paris a ordonné la libération de Georges Abdallah, détenu depuis maintenant plus de 40 ans. Le parquet antiterroriste a immédiatement fait appel et une audience s’est tenue le 20 décembre dernier. La décision sera rendue le 20 février prochain. Si la Cour confirme la décision de novembre, cela signifiera la libération effective de notre camarade. C’est donc le moment d’un (ultime ?) effort de mobilisation. A l’appel de la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah et plusieurs organisations, une manifestation de soutien est organisée à Paris le samedi 8 février dès 14H au départ de la place de la République.

Georges-Louis Bouchez et le MR : le choix de l’islamophobie décomplexée
Le Mouvement Réformateur (MR) est-il encore un parti libéral ou a-t-il définitivement viré vers l’extrême droite ? Sous la houlette de Georges-Louis Bouchez, la réponse semble claire : le MR s’enfonce tête baissée dans une stratégie islamophobe et populiste, inspirée des tendances de l’extrême droite européenne. Les dernières déclarations de Bouchez ne sont pas des accidents maladroits, mais bien symptomatiques d’une stratégie assumée, celle du choix politique de l’extrême-droitisation de son parti, le MR. Lors d’une conférence organisée par le centre Jean Gol le 17 décembre dernier, Bouchez a déclaré vouloir : « inscrire l’islamophobie comme délit pénal, c’est d’une débilité sans nom. » Il a poursuivi en comparant l’islamophobie à l’arachnophobie, insinuant que les musulman·es seraient comparables à des araignées, qu’on pourrait légitimement craindre et détester. Bouchez s’est donné des airs de défenseur de la liberté d’expression : « On a le droit d’avoir peur de l’islam et de critiquer l’islam. » Ce discours ne relève pas d’une maladresse, mais d’une stratégie cynique : nourrir la haine pour engranger des voix. En légitimant la peur et la discrimination, Bouchez s’inscrit pleinement dans la rhétorique raciste des partis d’extrême droite européens. L’islamophobie ne se limite pas à une peur irrationnelle comme veut le faire croire Georges-Louis Bouchez. Ce terme, largement étudié, désigne une forme spécifique de racisme qui cible les musulman·es en tant qu’individus et en tant que groupe religieux. L’islamophobie englobe les préjugés, les discours haineux, la marginalisation et les violences dirigées contre des personnes perçues comme musulman·es. Elle va même jusqu’à engendrer la mort de musulman·es ou de personnes identifiées comme telles dans l’espace public, tué·es parfois par la police, d’autres fois par des citoyen·es racistes animé·es par des idéologies de haine. Elle engendre, avec d’autres facteurs systémiques, l’enfermement massif des personnes dans des centres fermés et des prisons, où elles sont détenues sans aucune forme de justice ni procès équitable, simplement en raison de leur existence ou de leur statut perçu.* Elle justifie des politiques ségrégationnistes qui visent à empêcher certaines parties de la population, en particulier les personnes de confession musulmane, d’accéder aux études et au travail, en raison de leur religion ou de leur apparence. Chaque année, en Belgique, des attentats planifiés par des groupes d’extrême-droite sont déjoués. Ces attaques ciblent des musulman·es ou des lieux liés à l’Islam, révélant une menace constante et organisée. Cette violence systémique ne se limite pas à des actes isolés, mais s’inscrit dans un climat de normalisation et de banalisation du racisme, alimenté par des discours politiques et médiatiques stigmatisants, comme ceux du MR et de Gloub. Ces discours façonnent une perception publique où les musulman·es et les personnes perçues comme telles sont constamment...