
[Brochure] Heineken en Afrique : Colonialisme, violences sexuelles et génocide
Cette brochure est inspirée d’une sélection d’article effectuée par le site internet « Sobriété et anarchisme ». Compilation de deux articles : une interview d’Olivier van Beemen lors de la parution de son livre Heineken en Afrique, une multinationale décomplexée (2018) faite par Les Inrockuptibles. Et une enquête de Mediapart sur le rôle de Heineken dans le génocide au Rwanda. * * * * * La face cachée de Heineken Les Inrockuptibles, 17 sept. 2018, Julien Rebucci Dans cet article le terme "prostitution" a été remplacé par "travail du sexe" sauf dans les citations. Le journaliste d’investigation néerlandais Olivier van Beemen a enquêté durant cinq ans sur les pratiques du brasseur Heineken en Afrique. Emploi de travailleuses du sexe, implication dans le génocide du Rwanda ou entremise dans la Cour constitutionnelle du Burundi, au fil des années, la multinationale a fait mainmise sur le continent. Heineken est l’un des fleurons de l’industrie néerlandaise. Présente dans 170 pays [En 2024 c’est 190 pays], l’entreprise est un symbole de la mondialisation galopante et du capitalisme triomphant. Après cinq années d’une enquête qui l’a conduit à mener quatre cents entretiens dans douze pays africains et à consulter des centaines de documents émis par l’entreprise elle-même, Olivier van Beemen met en évidence les pratiques de la multinationale dans une partie du monde où les Etats sont souvent défaillants. Il détaille les méthodes de Heineken pour y réaliser des profits bien supérieurs à sa moyenne mondiale, tout en prétendant participer au développement économique du continent africain. Cet ouvrage remet en cause la légende dorée construite par Heineken et brise le mythe d’une entreprise vertueuse et soucieuse du développement durable. L’auteur montre comment la firme a pu rester en place dans de très nombreux pays africains malgré la décolonisation et les guerres civiles, parfois au prix d’implications douteuses (apartheid sud-africain, génocide au Rwanda où l’entreprise brassait de la bière pour les génocidaires). Heineken a tiré profit de l’absence de réglementations en matière de marketing, de santé ou de normes environnementales, et ceci sans jamais tenir compte des dommages causés par l’abus d’alcool aux économies et aux sociétés dans lesquelles l’entreprise opère. Comme le souligne Olivier van Beemen en préambule de l’interview qu’il nous a donnée : « L’importance de ce livre est bien de montrer qu’il ne s’agit pas seulement d’actes isolés mais bel et bien d’une structure organisée sur l’ensemble du continent africain. » Que représente le marché de la bière pour le continent africain ? Olivier van Beemen – Pour les brasseurs internationaux, l’Afrique représente l’avenir. Et encore : le continent se révèle être déjà très rentable pour des entreprises comme Heineken. Car grâce à des coûts de production plus faibles que sur d’autres continents, la bière rapporte en Afrique près de 50 % de plus qu’ailleurs. Ils sont peu...