Getting The Voice Out

C’est quoi ?
Getting The Voice Out est un collectif qui se bat en soutien aux
personnes
migrantes et/ou exilées confrontées aux lois répressives belges et
européennes en matière d’immigration et d’asile.
C’est qui ?
Nous ne sommes ni une asbl, ni une ONG, ni un parti politique. Nous ne
recevons aucun subside quel qu’il soit de la part d’aucune institution,
aucune autorité, aucun organisme légalisé, et nous ne leur en
demanderons jamais, car nous les tenons responsables du maintien du
système en place. Nous sommes pour une abolition du système, et nous ne
pensons pas que l’État ni quel que pouvoir public que ce soit va nous
donner les moyens de le faire. Nous sommes un collectif indépendant
constitué exclusivement de militant·e·s.
Quelles luttes ?
L’accès aux informations concernant les centres fermés et de ce qui s’y
déroule est quasiment inexistant. En effet, les journalistes sont
interdits de visite, seuls les parlementaires fédéraux et quelques
associations ont la possibilité d’y pénétrer (bien que les visites sont
rares). Les seuls points de vue que l’on peut entendre à travers les
médias dominants sont ceux des autorités qui enferment et expulsent,
jamais les voix de celles et ceux qui sont concerné·e·s par ces
politiques. C’est sur base de ces constats et en lien avec le réseau No
Border qu’a été créé le site internet www.gettingthevoiceout.org. Les
objectifs du site consistent à faire sortir la voix des détenu·e·s
concernant leurs conditions d’enfermement et d’expulsion, ainsi qu’à
témoigner des résistances qu’ils et elles mènent dans ces prisons.
Depuis peu, dans le même ordre d’idée de diffusion des témoignages des
personnes détenues en centres fermés et en écho à leurs luttes, le
collectif réalise également le podcast « Lance-Pierre »
https://soundcloud.com/user-501071043
En savoir plus sur Getting the voice out :
https://www.gettingthevoiceout.org
Nous contacter :
gettingthevoiceout@riseup.net
Nous soutenir :
https://www.gettingthevoiceout.org/nous-contacter-et-nous-soutenir/


Nouvelles des centres fermés 10 avril 2023
Santé mentale et médicamentation. Tentative d’expulsion de trois hommes algériens 1.Santé mentale et médicamentation La violence du système carcéral et l’enfermement en lui-même ont des impacts catastrophiques sur la santé mentale des détenu.e.s. Récemment, plusieurs personnes nous font part de leur inquiétude au sujet de co-détenu.e.s qui sont manifestement en grande souffrance : “Leur place n’est pas ici. Ils doivent être soignés. C’est inhumain. C’est de la maltraitance.“ “C’est la camisole chimique” : Beaucoup de détenu.e.s nous font part du fait qu’iels reçoivent des médicaments sans qu’il n’y ait aucun suivi, de même que très peu d’informations sur la nature de ces médicaments et de ces supposés traitements.Il n’est pas rare non plus que des personnes enfermées dénoncent le recours à des médicaments dans un but répressif pour “calmer” les détenu.e.s qui se révoltent, ou encore, dans un autre contexte, pour faciliter les tentatives d’expulsion… “Y. avait cassé la télé : ils l’ont pris avec six agents de sécurité et mis au bloc 5. Là il restait très agité et a reçu 3 piqûres. Puis il est revenu dans notre bloc. Il ne savait plus parler et il bavait… On a rouspété et pour finir ils l’ont transféré au 127 bis pour qu’on ne voie plus tout ça.” “Et quand on dit quelque chose les matons nous disent : c’est pas nous, c’est l’Office des Etrangers qui décide.” 2. Tentative d’expulsion de trois hommes algériens Trois hommes détenus dans différents centres fermés ont subi une tentative d’expulsion ce mercredi 05/04/23 dans le même avion vers l’Algérie. Leur expulsion n’a pas eu lieu et à 23h, ils étaient tous trois de retour aux centres de Vottem et de Merksplas. Nous avons appris que l’un d’eux a été tabassé par la police après avoir refusé d’avaler des médicaments lors de la tentative d’expulsion. “Ils s’entrainent à utiliser des méthodes pour nous piéger, nous on s’entraine à s’adapter à chaque changement et à résister.” Violences physiques et psychologiques, intimidations, contraintes… l’escorte policière n’hésite pas quant aux méthodes pour forcer les rapatriements. L’Office des Etrangers s’acharne dans sa volonté d’expulser les personnes détenues, même dans des cas où l’expulsion s’avère impossible (par exemple parce que l’ambassade du pays concerné ne délivre pas de laissez-passer) : “C’est inimaginable. Y en a qui restent en centre fermé jusqu’à 18 mois pour rien. Ils savent pas les expulser ou certains résistent jusqu’au bout. C’est des enfermements inutiles.”

[Podcast/Ecoute collective] Femmes en exil et enfermement [Lance-Pierre#3]
Jeudi 13 avril à 19 heures, le collectif Getting the Voice Out et La vieille Chéchette organisent une soirée d’écoute du troisième épisode du podcast Lance-Pierre : Femmes en exil et enfermement. L’écoute sera suivie d’une discussion. Dans ce troisième épisode de Lance-Pierre, nous abordons la question des femmes en exil et de l’enfermement. À travers plusieurs rencontres, des témoignages nous sont livrés et dépeignent l’expérience de femmes face aux réalités des politiques migratoires. Se cacher, craindre l’enfermement, y être confrontées. Résister. Dans cet épisode interviennent des membres du Comité des Femmes Sans-Papiers. Lance-Pierre est un podcast réalisé par le collectif Getting the Voice Out, qui lutte contre les centres fermés et les expulsions, en soutien aux premières personnes concernées. Comme une pierre lancée à la figure des frontières, par milliers, jusqu’à les briser... Les précédents épisodes du podcast : #1 Qu’est-ce qu’un centre fermé ? et #2 Racisme, colonialisme, centres fermés : quels liens ?, sont à retrouver sur Spotify et en accès libre sur Acast et Soundcloud.

Actualité des centres fermés : 06.03.2023 – 22.03.2023
Il y a une dizaine de jours, plusieurs personnes détenues alertaient d’un vol collectif vers la RDC. Les jours suivants, les contacts avec ces personnes étaient très limités et plusieurs téléphones étaient sur répondeur. Le vol a été annulé Les assistant.e.s sociaux.ales, aussi appelé.e.s, accompagnateur.trice.s au retour, encouragent de plus en plus les personnes détenues au retour volontaire. Certaines personnes craquent après de nombreux mois de détention. En vue du ramadan, de nombreux transferts ont lieu dans les centres. Les détenus faisant le ramadan sont rassemblés dans des ailes séparés. Ils ont droit à un micro-onde et un frigo Certaines personnes en détention depuis de nombreux mois déclarent qu’il y a un grand turnover dans les centres, soit de nombreux rapatriement : « on en a appelé 3 aujourd’hui au bureau, puis on ne les a jamais revus. La sécurité vient vider leur armoire et ils reviennent plus. Du coup on comprend qu’ils sont à l’aéroport. “ A Merksplas, la disparation d’une boule de billard entraine une fouille à nu des personnes détenues : « Une boule de billard avait disparu : fouille ce matin de toutes les armoires et fouilles à corps. Tout le monde à poil et on peut plus jouer au billard » Au centre de Merksplas, les personnes détenues ont recueilli 3 petits chats qu’ils nourrissent et disent que ce sont des chats ‘sans papiers’. Beaucoup de détenus souffrent de problèmes de santé mentale importants et ne reçoivent aucun soin adéquat :“ il y a des malades mentaux ici : ils n ‘ont rien à faire ici , ils ont besoin d’être soignés, y en a qui parle tout seul, y en a qui pleure tout le temps ; ils ont besoin de soins, ils sont très mal ». Une personne nous rapporte avoir été mise au cachot pendant 48 heures, au motif qu’il est considéré comme étant un “meneur” : “ C’est indigne ces cachots, enfermé comme des chiens , comme un tigre dans une cage ” FEU AUX CENTRE FERMÉS

Expulsion collective de 34 personnes soumises au règlement Dublin par vol militaire
L’Office des Étrangers persiste dans une application absurde, arbitraire, et inhumaine du règlement Dublin en déportant une trentaine de personnes par vol militaire vers la Croatie. Pour rappel, il existe un règlement européen dit ‘Dublin’ qui permet de déterminer le pays responsable de la demande d’asile en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué, est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne et où les empreintes ont été prises. Cela permet donc à la Belgique de renvoyer les personnes demandeuses d’asile vers le pays dubliné, soit le première pays par lequel elles sont rentrées dans l’Union européenne. Un vol militaire a expulsé ce 17/03/2023 trente quatre personnes de différentes nationalités vers la Croatie, pays réputée pour son traitement très violent (tortures, agressions sexuelles…) envers les personnes en situation de migration . Les abus de l’état croate sont pointés par de nombreux rapports et organisations internationales. La Cour Européenne des droits de l’Homme a également rappelé la Croatie à l’ordre dans plusieurs condamnations. Nous n’avions pas eu connaissance précédemment d’expulsions par vol ‘militaire’ collectif vers la Croatie organisées par l’Office des Étrangers. Cette approche démontre la volonté de l’Office des Étrangers de vouloir dissuader les personnes demandeuses d’asile, passées par la Croatie d’introduire des demandes en Belgique. L’OE veut envoyer comme message que les personnes seront automatiquement renvoyées. Les personnes faisant l’objet de ce renvoi ont tou.te.s été rassemblé.e.s la veille du départ au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Plusieurs d’entre elles ont été transférées. D’autres avaient reçu une notification les prévenant d’une expulsion le 17/03 à 10 heures. Le jour J les personnes détenues au centre fermé 127 bis ont été éveillées par l’arrivée de bus et d’un grand nombre de combis de police Un détenu présent au moment des faits nous dit : “ Un bus de l’aéroport est venu chercher 34 personnes . Six était déjà au 127 bis, les autres venaient d’autres centres et ont été amenés la veille au 127 bis. Nous avons tous été réveillés par ça. Y avait des flics partout. On était tous choqués. ” Les personnes ont été embarquées une par une dans un véhicule, pour certain.e.s de force. Elles ont ensuite été amenées à l’aéroport sous escorte policière. Nous apprenons que certain.e.s d’entre eux sont bien arrivé.e.s à Zagreb. Parmi elles, un nombre important de personnes d’origine burundaise . Des membres de la diaspora burundaise en Belgique étaient présents à l’aéroport pour dénoncer ces expulsions .

Témoignages : Conditions de vie dans les centres fermés. 12 mars 2023
De nombreux témoignages nous reviennent des centres relatant la violence dont fait preuve le personnel et les conditions de détention inhumaine. Pour rappel, les centres fermés ont comme objectif de placer les personnes sans titre de séjour en détention afin de les expulser du territoire belge. Le fonctionnement d’un centre fermé est similaire à celui d’une prison. Notre objectif est de dénoncer l’existence même de ces centres. Nous sommes régulièrement en contact avec des personnes détenues vivant de graves violations de leurs droits fondamentaux, isolées du reste du monde. Ci-après, nous avons regroupé thématiquement plusieurs témoignages relatifs à la vie quotidienne en centre fermé : Service médical Chaque centre comporte un service médical auquel les personnes détenues peuvent adresser pour bénéficier de soins. La théorie est très loin de la pratique. Très régulièrement, nous recevons des témoignages de personnes à qui les soins sont refusés, ou dont les problèmes médicaux sont traités de manière superficielle. Très peu d’infrastructures prennent en compte la question de la santé mentale. A titre d’exemple, des personnes nous ont rapporté récemment : “Tu demandes des soins : paracetamol. Tu as mal : paracetamol. Paracetamol pour tout et pour rien”. “Tu as des problèmes psychologiques, t’es nerveux : calmant ou on te propose une piqûre”. “Quand on parle au directeur des suivis médicaux, il dit qu’il n’a rien à voir avec ça… S’il est directeur il a à voir, c’est pas normal ça”. Dialogue avec le personnel Les personnes détenues relatent également avoir des contacts difficiles avec les membres du personnel. Ils considèrent très peu leurs demandes, et celles-ci donnent rarement lieu à des réponses positives. Dès qu’ils osent faire valoir leur droit ou réclamer un peu de dignité, ils sont directement punis ou alors mis dans une cellule isolée pendant de nombreuses heures. “Dès que tu abordes une règle ou que tu veux proposer quelque chose, tu as droit à un “avertissement” ou le cachot pendant 24 heures” . “On parle avec un mur, notre parole n’est pas prise en considération…Ça rentre d’un côté et ça sort de l’autre”. Racisme Les personnes détenues nous font également part du fait que les membres du personnel sont ouvertement racistes dans leurs paroles, leurs comportements, leurs attitudes… “Il y a des gros racistes parmi le personnel”. “Un gardien d’extrême droite, super raciste. Il mérite pas de travailler ici, même si tu es raciste, tu gardes ton racisme dehors. Ton racisme tu le gardes pour toi.T’as rien à faire ici avec ton racisme. On est des humains pas des animaux, même si on est en situation irrégulière”. “On nous garde ici comme des animaux, tu vis ici depuis des années puis on t’enferme dans une prison parce que tu es étranger”. “Je comprends pas, on est des humains, on a des enfants, des parents…” “Les assistants sociaux connaissent rien, même pas un bonjour. Et tout est en...

Nouvelles des centres fermés
Du 20 février 2023 au 5 mars 2023. – Merksplas. Plusieurs personnes détenues nous ont rapporté avoir fait l’objet de racisme, particulièrement de la part des “assistant.e.s au retour”. – De nombreuses personnes “dublinées” ont été expulsées dans un délai de 5 jours après leur arrestation sans avoir la possibilité de prévenir leurs proches ou un.e avocat.e. Le Règlement Dublin est un règlement européen qui établit quel pays est responsable d’examiner la demande d’asile d’une personne au sein de l’Union Européenne. Un des critères pour déterminer le pays responsable est le premier pays d’entrée dans l’Union. – Quatre femmes et quatre hommes avec qui nous avons eu contact ont été expulsées vers la Croatie, pays vers lequel ils et elles étaient “dubliné.e.s”. Ces personnes sont passées par la Croatie et y ont subi de nombreuses violences. En effet, la Croatie est réputée pour son traitement très violent (tortures, agressions sexuelles…) envers les personnes en situation de migration et a déjà été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des Droits humains à ce titre. De nombreux rapport internationaux condamnaient par ailleurs les pratiques abusives de l’Etat croates telles que les violences policières ou les refoulements collectifs. [1] Malgré cela, l’Etat belge considère la Croatie comme un pays sûr. – Centre fermé Merksplas et 127 bis. Il est de plus en plus difficile d’avoir accès à un téléphone au sein de certains centres. Pour la plupart des détenu.e.s, le téléphone est le seul moyen de contact avec le monde extérieur. Les téléphones sont généralement fournis par le centre, de manière payante ou gratuite. Actuellement, les téléphones se font de plus en plus rares. Les détenu.e..s partagent donc un téléphone à plusieurs. – Centre fermé Bruges. 26 femmes sont actuellement détenues dans le centre. Alors que nous n’avions pas connaissance de femmes détenues à Bruges, il semble que la situation est en évolution. – Plusieurs personnes rapportent avoir été arrêtées sur leur lieu de travail (Horeca, chantiers). Ces milieux de travail sont régulièrement la cible de contrôles d’identité. – De nombreuses expulsions ont eu lieu vers l’Algérie. Des détenu.e.s nous rapportent que les expulsions ont lieu systématiquement les mercredis, vendredis et dimanches. – Centre fermé Merksplas. Un détenu dans un état de santé critique. Il nous dit avoir une plaie ouverte à la jambe et n’avoir reçu que du paracétamol. De manière générale, beaucoup de détenu.e.s rapportent être dans un état psychologique très précaire. – Centre fermé 127 bis. Mouvement de protestation suite à la découverte d’un cas covid positif. Les personnes détenues s’inquiètent des mesures sanitaires prises suite à la découverte de ce cas. Pour toute réponse, la directrice du centre leur indique qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir des masques avant plusieurs jours et qu’il ne faut pas s’inquiéter. – Plusieurs personnes détenues rapportent avoir été...

Mort au centre fermé de Merksplas après une grève de la faim
Ce mercredi 15 février 2023 , nous avons reçu le matin plusieurs appels de personnes détenues nous faisant part du décès d’une personne au centre fermé de Merkplas. Cet homme de nationalité géorgienne et âgé de 40 ans était en grève de la faim depuis plusieurs jours et avait été mis à l’isolement.Il était père de 3 enfants vivant en France, pays dont il possédait un titre de séjour. Il était de passage en Belgique et avait été arrêté par ce qu’il n’avait pas ces papiers sur lui il y a une vingtaine de jours. Il a été retrouvé mort ce matin dans sa cellule. Le personnel aurait tenté de le réanimer mais il était déjà trop tard. Les pompiers sont ensuite intervenus. Les circonstances exactes du décès sont encore inconnues. Le décès a été confirmé aux personnes détenues par le personnel du centre. À 13h47, nous apprenons que les détenus manifestent et que la police est sur place en masse pour tenter de calmer ces manifestations. Une vingtaine de détenus ont été violemment emenés par la police. Nous n’avons aucune informations quant au soutien que la famille ou les personnes détenues ont reçu. Contact : 0494/770545

La Belgique expulse vers la Croatie, pays ciblé pour de nombreux faits de violences à l’égard des personnes migrantes.
Dans le cadre de la procédure Dublin, plusieurs personnes enfermées en centre fermé ont été expulsées vers la Croatie où elles y avaient déjà subi des faits de violences graves. D’autres risquent d’être expulsées dans les jours prochains. 09/02/2023 Depuis plusieurs mois des personnes de nationalité burundaise sont régulièrement arrêtées dans des lieux d’hébergement (centre ouvert, samusocial, centre Arianne, centre Fedasil, domicile, adresse de référence ) ou à l’Office des étrangers. Toutes ces personnes font l’objet d’un “Dublin Croatie”, ce qui signifie que la Croatie est le premier pays de l’Union européenne où elles ont été contraintes de donner leurs empreintes digitales et que par conséquent, la Croatie est considéré comme le pays européen “responsable” de traiter leur demande de protection internationale.De manière générale, ces arrestations font partie d’une stratégie de l’Office des étrangers qui vise à renforcer les expulsions de personnes “dublinées” et à les enfermer de manière systématique en centre fermé. L’un des objectifs visé par cette stratégie est de dissuadé de nouvelles arrivées. Nous avons récemment été en contact avec cinq femmes enfermées au centre fermé de Holsbeek. A ce jour, deux d’entre elles ont été expulsées vers Zagreb. Trois hommes burundais sont également enfermés au centre fermé 127 bis. Des recours en extrême urgence contre l’Office des étrangers ont été introduits pour contester ces expulsions. Iels témoignent : “On est dans le couloir de la mort”. “On ne peut pas se rendre compte de ce que l’on a subi lors de notre passage en Croatie”. “C’est de la torture”. La situation des personnes migrantes en Croatie est largement commentée par Human Rights Watch : l’organisation rapporte que les autorités croates sont rendues responsables à de multiples reprises de refoulement illégaux de personnes ayant tenté de rejoindre la Croatie depuis la Serbie ou la Bosnie-Herzégovine. En outre, de nombreux témoignages font état de violences physiques de la part de la police croate ainsi que d’entrave à l’accès à la procédure d’asile.(HRW, 2023) Un communiqué, daté du 8 décembre 2022 et signé par plusieurs organisations internationales (Amnesty International, Border Violence Monitoring Network, Centre for Peace Studies, Danish Refugee Council, ECRE, Human Rights Watch, Oxfam, International Rescue Committee) déplore la décision du Conseil de l’Europe d’admettre la Croatie dans l’espace Shengen malgré de nombreuses preuves de non-respect des droits humains. “Entre le début du mois d’août et la fin du mois de novembre, un total de 1 395 personnes ont déclaré avoir été repoussées illégalement de Croatie vers la Bosnie-Herzégovine, selon les données recueillies dans le cadre du programme de surveillance de la protection en Bosnie-Herzégovine du Conseil danois pour les réfugiés”. (HRW, 2022) De plus,l’ONG note que les autorités croates n’ont mené aucune enquête concernant les allégations de violences (...)

Centre fermés - AUDIO - témoignage d’une expulsion violente
04/02/2023 Il était dans le centre fermé de Vottem depuis plusieurs mois. Des hommes de la sécurité sont venus le chercher par surprise pour l’amener à l’aéroport pour sa première tentative d’expulsion vers Tunis avec escale à Rome ; Dans le vol vers Rome il a résisté et les passagers se sont levés pour empêcher cette expulsion , certain.e.s ont filmé. Le commandant de bord a donné l’ordre à la police fédérale de le faire sortir de l’avion ; Il a été transféré au centre fermé de Merksplas. Il présente de nombreuses séquelles physiques et psychiques et désire témoigner de cette violence. AUDIO ici https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/02/AUDIO-EXPULSION-VIOLENTE.mp3 Un appel à retrouver les témoins de cette expulsion a aussi été lancé Appel à témoins- aéroport de Bruxelles-national -27.01.2023 Un homme a subi une très violente tentative d’expulsion ce vendredi 27 janvier 2023. Il a été mis sur le vol ITA Airways au départ de Brussels Airport à 11h40 en direction de Rome. Plusieurs passagers se sont opposés à cette expulsion et certains ont filmé la scène. Nous cherchons des témoins ou des vidéos de ces faits. Pouvez-vous prendre contact avec nous par le biais de notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par notre numéro de GSM +32484026781 MERCI” Pour plus d’ info sur "Comment arreter une expulsion" : https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion Transcription du témoignage “Normalement elle vient l’assistante sociale elle va dire “oui t’as un ticket” ou quoi, moi, il m’ont pas dit, ils m’ont pas prévenu. A 6h du matin ils sont venus à 7, ils m’ont attaché, ils m’ont mis des vêtements, c’est pas les miens ils sont plus grands que moi. Ils m’ont mis direct dans la voiture oui, j’étais à Vottem et directement à l’aéroport . A l’aéroport j’ai trouvé 4 personnes, ils m’ont déjà attrapé dès que je suis descendu de la voiture direct j’ai eu une gifle et ils m’ont amené jusqu’au cachot et alors on a attendu l’avion, et à chaque fois ils me poussent, “ouais, tu retournes, ouais sinon on va te frapper” menaces et tout et après j’étais attaché par le pied et ils m’ont menotté par la main. Ils m’ont mis dans l’avion et je commence à crier moi, j’ai crié, j’ai crié, j’insulte, j’ai crié , j’ai demandé à mon dieu qu’il m’aide mais par après à mon avis le pilote leur a dit “descendez le, il va laisser des traces”, j’ai été à l’hôpital, j’ai des traces bleues, ils m’ont frappé avec les coudes et ils m’ont insulté et c’est grave, vraiment. On croit qu’il y a les droits de l’Homme mais il n’y a pas les droits de l’Homme ici, je ne comprends pas. - Q : c’était la première tentative d’expulsion ? - C’est la première fois ! Normalement t’as le choix, ou tu veux ou tu refuses. Non ils sont rentrés dans la cellule à 6h du matin, bim bim j’ai rien compris, je te jure, j’ai rien compris . Merci beaucoup au revoir.”

Des expulsions de Belgique vers l’Iran...
InfoMigrants et la journaliste Bahar Makooi reviennent sur le combat d’Aisha qui a dû faire face à la violence raciste dans le centre fermé Caricole ainsi que lors de plusieurs tentatives d’expulsion. Alors que la Belgique prétend qu’il n’y a pas de risque pour les Iraniens renvoyés ou se trouvant en Turquie, l’article revient aussi sur plusieurs cas attestant de la mise en danger que constituerait l’expulsion d’une personne iranienne en Turquie. Et des 3 iraniens qui ont subit des tentatives d’expulsion cette semaine et dont les expulsions ont été annulées en dernière minute . Merci aux mobilisation à l’aéroport. STODEPORTATIONS

Pas de nouvelle d’un homme violemment frappé par des gardiens du centre fermé 127 bis
Ce 4 janvier 2023, nous avons reçu des appels de plusieurs personnes détenues concernant des violences perpétrées par des gardiens du centre fermé 127bis, près de l’aéroport à Zaventem, dans la commune de Steenokkerzeel. Selon un premier témoin, la scène se déroule non loin du service médical du centre. Un détenu demande avec insistance à parler à sa famille. Le ton monte et plusieurs gardiens lui sautent dessus et le frappent violemment. Des personnes détenues souhaitant témoigner de ce qui s’est passé, nous font part de ce qui suit : “Un homme a été agressé violemment par 6 gardiens parce qu’il insistait pour pouvoir prévenir sa famille”. “Ils ont essayé de l’étrangler” ; “Ses dernières paroles étaient ‘au secours’ puis il a perdu connaissance”. Depuis leur chambre, d’autres témoins détenus observent alors comme ils peuvent les conséquences de ce passage à tabac.L’un d’entre eux nous dit avoir pensé qu’il était mort ; “Il était tout bleu et inconscient” . Ils ont vu plusieurs ambulances arriver, dont une spécifiquement équipée de matériels de réanimation, ainsi que trois voitures de police. “Les ambulanciers couraient avec des bonbonnes d’oxygène. C’était la panique totale“. Une ambulance l’a finalement amené, sans doute vers un hôpital. Un autre détenu témoin de l’incident qui protestait a aussi été maltraité et amené à l’hôpital. Le 8 janvier 2023, nous restons sans nouvelle du premier homme violenté et amené dans l’ambulance à la suite des coups et de la violence subie par les gardiens. Selon nos informations, les codétenus qui ont demandé de ses nouvelles n’en ont obtenu aucune. Le second homme amené à l’hôpital a réussi à s’évader, profitant du chaos. Bon vent à lui ! Depuis lors, nous rencontrons beaucoup de difficultés à obtenir plus d’informations au travers des contacts que nous avons avec certains détenus du centre. Les téléphone des témoins directs qui nous avaient prévenu sont coupés. L’un d’eux nous avait dit “ j’irai sans doute au cachot suite à mon appel mais je m’en fous. Il faut que vous sachiez ”. Cette situation est des plus inquiétantes et est emblématique des violences subies par les personnes enfermées. Ce témoignage nous confirme que les personnes détenues en centre fermé font l’objet de violence de la part des gardiens. Violences tellement importantes que deux personnes ont du être transférées à l’hôpital. Aucune information n’a été donnée pour avertir les autres personnes détenues. Et enfin, il est interpellant que nous restons sans nouvelles des personnes témoignant de ces violences (sans doute mises au cachot, d’après leur témoignage ) ainsi que les pratiques punitives que nous observons souvent dans les centres et plus généralement d’informations quant à ces violences. Les violences physiques et psychiques sont une réalité quotidienne pour les personnes en centre fermé. Il est fondamental de les dénoncer et de mettre fin à la détention de tous et toutes. Liberté pour...

La double peine : “Je voyage d’une prison à une autre”
Témoignage d’une personne détenue en centre fermé et en grève de la faim, décembre 2022. En juin 2020, on publiait un article sur notre site internet dénonçant la double peine. Pour rappel, il s’agit de détenu.e.s à qui les papiers sont retirés suite à une condamnation de trouble à l’ordre public ou ayant été condamné.e.s pour un délit mineur (excès de vitesse, amendes non payées, etc). Ils.elles sont ensuite ré-arrêté.e.s ou sont transféré.e.s de la prison vers un centre fermé en vue de leur expulsion. Cette pratique permet à l’Office des étrangers (OE) de renvoyer, vers un pays dit d’origine, des personnes vivant en Belgique depuis des années,ou y étant nées. C’est le cas notamment d’un homme qui est en grève de la faim depuis 20 jours dans un centre fermé. Il nous demande d’alerter et réclame sa libération. Il a 40 ans et vit en Belgique depuis 20 ans. Toute sa famille est installée ici. Après un séjour en prison, il a été transféré au bout de sa peine vers un centre fermé : “Je voyage d’une prison à une autre” “Ik word verplaatst van de ene gevangenis naar de andere” Témoignage 19/12/2022 : “3 weken geleden werd ik van de gevangenis naar het centrum gebracht. Ik heb toen munten van 2 en 1 euros ingeslikt. Ik werd naar het ziekenhuis gebracht maar de dokters konden niets doen. Bij mijn terugkeer heb ik niet meer willen eten, ik blijf in hongerstaking tot ik vrijgelaten wordt. Na 10 dagen werd ik van deze gevangenis naar een andere gesloten centrum gebracht. Ik reis constant van de ene gevangenis naar de andere. Ik ben nu 20 dagen in hongerstaking ik zal voortdoen tot ik vrijgelaten wordt. ik heb al 10 kg verloren en heb overal pijn. Het is verschrikkeliijk. Help mij. Zeg aan iedereen hoe alles hier is. Ik heb mijn straf tot het einde toe uitgezeten. Waarom word ik een tweede keer gestraft ? Omdat ik een buitenlander ben ? Dat is discriminatie.” Traduction : “Il y a 3 semaines, j’ai été emmené de la prison au centre. J’ai ensuite avalé des pièces de 2 et 1 euros. On m’a emmené à l’hôpital mais les médecins n’ont rien pu faire. A mon retour, je n’ai pas voulu manger, je resterai en grève de la faim jusqu’à ma libération. Après 10 jours, j’ai été emmené de cette prison vers un autre centre de détention. Je suis constamment en déplacement d’une prison à l’autre. J’ai déjà perdu 10 kg et j’ai des douleurs partout. C’est terrible. Aidez-moi, s’il vous plaît. Dites à tout le monde comment ça se passe ici. J’ai accompli ma peine jusqu’au bout. Pourquoi je suis puni une deuxième fois ? Parce que je suis étranger ? C’est de la discrimination.” Cette personne est doublement punie pour ce qui lui est reproché. Après avoir exécuté sa peine, on lui retire son titre de séjour et elle est placée en centre fermé en vue d’être rapatriée dans un pays qui n’est plus le sien. On la coupe de tous les liens qu’elle a avec la Belgique et tous ses proches. C’est pourquoi nous dénonçons la double peine qui est raciste et discriminatoire. Il...

[Appel aux dons] En cette fin d’année, coup de pouce à la lutte contre les Centres fermés !
Pour soutenir les luttes Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos : BE 13 523045586439 Communication : Soutien aux luttes Pour soutenir l’achat de recharges téléphoniques Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC : TRIOBEBB Communication : Lyca Merci ! L’argent collecté sert à soutenir la résistance en centre fermé, les actions de soutien aux luttes ou qui dénoncent l’existence des centres.

Grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas
Très régulièrement, nous sommes informé.e.s de grèves individuelles de la faim et parfois de la soif dans les différents centres. Les personnes détenues réclament alors pour certain.e.s leur libération, estimant leur incarcération injuste. 16/11/2022 D’autres refusent leur expulsion dans un pays où iels ne veulent ou ne peuvent plus retourner. Ces actions représentent pour elles.eux un ultime moyen de résistance. Les directions des centres les appellent des actes de rebellion. Grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas Nous sommes alerté.e.s ce 15/11/2022 par le CRACPE* d’une grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas : ”Ils sont 32 en grève de la faim dans une aile du centre et pensent que les autres ailes démarreront demain matin. Ils dénoncent : ne pas savoir combien de temps leur détention va durer, les lenteurs administratives, on ne sait rien de son avenir, on prolonge les détentions sans cesse de 2 mois en deux mois les assistants sociaux et assistantes sociales ne font rien pour aider on maintient en détention alors que les Ambassades ne délivrent pas de laissez-passer, par exemple quand on a des attaches familiales en Belgique et qu’on devrait les libérer les conditions de détention sont invivables, exemple extinction des feux et confinement dès 22h30, nourriture sans qualité, froid la nuit car chauffage coupé et couettes légères mise au cachot pour n’importe quel prétexte, exemple avoir gardé un briquet en poche, et ce pendant plusieurs jours accès au gsm limitée… Ils exigent de renconter le directeur de l’Office des Étrangers.” Témoignage d’un détenu : “C’est pour nous casser physiquement et moralement qu’on nous maltraite. C’est fait intentionnellement. C’est de la discrimination. Moi j’appelle ça de la torture”. Update : 16/11/2022 : Ils sont toujours en grève de la faim. La direction leur dit que “c’est Bruxelles qui décide”. Ces actions collectives sont habituellement très vite, et violemment, réprimées : mises au cachot et transferts dans le but de casser le mouvement de protestation. Appelons à la solidarité avec les prisonnier.ère.s détenu.e.s arbitrairement parce qu’ielles n’ont pas “les bons papiers” ! PERSONNES N’EST ILLÉGAL. NON AUX CENTRES FERMÉS LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOUSTES ! *Le CRACPE (Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers) est un collectif liégeois.https://www.cracpe.be/

Grèves de la faim aux centres fermés (Merksplas)
05/11/2022 Très régulièrement nous sommes alertés de grèves de la faim et parfois de la soif dans les différents centres. Ils réclament pour certains leur libération, estimant leur incarcération injuste. D’autres refusent leur expulsion dans un pays où ils ne veulent ou peuvent plus retourner. Ces actions représentent pour eux un ultime moyen de résistance quand il n’y a plus d’autres issues. Les directions des centres appellent ces actions des actes de rebellion. Nous relatons ici la dernière communication que nous avons reçue : Un détenu de nationalité albanaise détenu au centre fermé de Merksplas depuis 5 mois mène une grève de la faim depuis plus de 25 jours. Actuellement en isolement, son état de santé est très précaire. Depuis deux nuits, il a décidé de dormir par terre pour protester contre la direction du centre fermé, qui ne lui permet pas de partager le temps de préau du matin avec les autres détenus. Dans la conversation qu’il a eue il y a quelques jours avec le directeur, il a répété “qu’il préférait mourir dans sa cellule en Belgique plutôt que d’être expulsé dans son pays où il risque de perdre la vie.” LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’ INSTALLATION

Un demandeur d’asile en grève de la faim au Caricole expulsé violemment. Le renforcement des procédures Dublin fait déjà des victimes.
Osman (nom d’emprunt) est kurde alevi et est en grève de la faim depuis deux semaines au centre fermé Caricole à côté de Bruxelles. Il refusait d’être renvoyé en Pologne et de faire partie de ces personnes que le règlement Dublin permet de renvoyer aux frontières de l’Europe dans des conditions indignes. Alors que le gouvernement accélère actuellement la pression sur les personnes dites dubliné.es, la situation d’Osman témoigne des effets dévastateurs de ce règlement. Osman (nom d’emprunt) est kurde alevi et est en grève de la faim depuis deux semaines au centre fermé Caricole à côté de Bruxelles. Il refusait d’être renvoyé en Pologne et de faire partie de ces personnes que le règlement Dublin permet de renvoyer aux frontières de l’Europe dans des conditions indignes. Alors que le gouvernement accélère actuellement la pression sur les personnes dites dublinées, la situation d’Osman témoigne des effets dévastateurs de ce règlement. Enfermé depuis près de deux mois, il n’a pas d’autre choix. Sa demande est simple : être libéré pour ne plus être sous la menace d’une expulsion en Pologne et en Turquie, et pouvoir demander l’asile en Belgique. A son arrivée en Europe, la crainte d’être renvoyé en Turquie empêcha Osman de manger pendant douze jours. Il est arrivé en Belgique en mars 2022 et a été arrêté et enfermé le 23 août au centre fermé Caricole. Il a quitté la Turquie car il y était en danger à cause de son origine kurde et de ses convictions religieuses. Pour accéder au territoire européen, il a obtenu un visa pour la Pologne mais n’y est jamais allé car sa volonté était de venir en Belgique pour retrouver une partie de sa famille. Le règlement Dublin permet à la Belgique de le renvoyer en Pologne pour que ce pays où il n’est jamais allé et ne connaît personne traite sa demande d’asile. Le 6 octobre dernier, un vol était prévu pour l’expulser à Varsovie. Il a pu le refuser mais craint une nouvelle tentative d’expulsion, et que celle-ci soit la première étape d’un retour forcé vers la Turquie. En dépit de moyens juridiques lui permettant de faire valoir sa demande de protection internationale en Belgique, il a décidé d’entamer une grève de la faim le 5 octobre sans boire pendant les six premiers jours. Son choix, il l’explique avec ces mots : « je préfère finir ma vie en protestant contre le fait d’être ignoré ici plutôt que d’être envoyé en Turquie et de mourir. » Les manquements du service médical. Fatigue, perte de poids, difficultés à marcher, vertiges fréquents, évanouissement et maux de ventre intenses sont les principaux symptômes dont souffre Osman alors que le service médical du centre ne prend que peu en considération ses plaintes. Une médecin externe lui a rendu visite à deux reprises et fait état des plusieurs problèmes tant sur le plan somatique que psychologique. Les analyses biologiques et urinaires qu’elle a préconisées n’ont jusque-là pas été réalisées par le service médical du Caricole. L’Office des (...)

Evasion au centre ferme Caricole
Quelques (cinq selon nos informations) détenus se sont évadés du centre fermé ce 04/10/2022 Le centre Caricole est un des centres d’enfermement mis en place par l’Etat belge. Il a pour fonction d’enfermer les personnes arrêtées aux aéroports et aux frontières. Parmi elles, des personnes qui venaient en visite ou en touristes et qui ne possédaient pas les papiers requis pour entrer sur le territoire. Ces personnes sont rapatriées vers leur pays de départ. D’autres font une demande de protection internationale et sont arrêtés à l’aéroport, leur demandes étant jugées suspectes par la police de l’aéroport et l’Office des étrangers. Ils sont enfermés au centre Caricole, le temps que leur demande d’asile soit traitée. Les détenu.e.s sont actuellement témoins de plusieurs expulsions très violentes dont celle d’une personne de nationalité irakienne expulsée vers le Burundi. Toustes les détenu.e.s avaient été très choqué.e.s par cette expulsion. Ce 04/10 dans la soirée 5 détenus ont choisi la liberté et ont quitté le centre ( nos autorités appellent cela une évasion ). Nous n’avons pas de nouvelles des évadés. Bon vent à eux ! STOPDEPORTATIONS

Grève de la Faim au centre fermé de Merkplas
21/09/2022 TEMOIGNAGE AUDIO DE MICHEL Une personne enfermée au centre fermé de Merksplas depuis 9 mois a entamé une grève de la faim ce 22/09/2022. Elle réclame justice et humanité. Michel (nom d’emprunt) fuit la guerre au Rwanda à l’âge de 6 ans avec sa famille. Il sera contraint de passer un certain temps dans des camps de réfugiés, d’abord en République Démocratique du Congo, puis au Kenya. Durant cette fuite, ses parents décèdent. En 2001, il est rapatrié en Belgique à l’âge de 12 ans avec une partie de sa famille. Reconnu réfugié en 2002, il est très traumatisé par son parcours et tout ce qu’il a vu comme atrocités pendant le génocide.Il commet alors des actes qualifiés de “faits de délinquance”. Il est condamné pour troubles à l’ordre public et incarcéré à plusieurs reprises entre 2008 et 2014. Suite à ces condamnations, le CGRA lui retire son statut de réfugié en 2016. Son avocat introduit un recours contre cette décision. A sa sortie de prison, il suit une formation et trouve un travail, bien aidé par son assistante de justice à Namur.Mais le couperet tombe en 2019 : le Conseil du contentieux pour étrangers rejette le recours contre le retrait de son statut de réfugié. Il reçoit un Ordre de quitter le territoire. Il est arrêté et amené au centre fermé en décembre 2021 en vue de sa déportation vers son “pays d’origine”, le Rwanda.Il témoigne qu’il ne peut et ne veut pas retourner dans le pays qu’il a quitté à ses 6 ans. Il lui reste en mémoire les meurtres et toutes les atrocités dont il a été témoin, ainsi que la mort de ses parents survenue pendant son exil. A son arrivée en Belgique, il était traumatisé et a très vite “pété les plombs”. Il nous relate qu’après ses années de prison il a tout fait pour reprendre sa vie en main. Il ne connaît personne au Rwanda, ne parle pas la langue, tous les membres de sa famille résident en Belgique ou en France et ont le statut de réfugiés (oncles, cousins…).Il a très peur des représailles au Rwanda, son père restant dans la mémoire de beaucoup comme ayant participé au génocide, car il était colonel dans l’armée rwandaise et était recherché. Sa libération a été ordonnée à 5 reprises par la chambre du Conseil. A chaque fois, l’Office des étrangers a interjeté appel. Il passe à nouveau ce mardi 4/10/2022 devant la Chambre des Mises en Accusations pour la cinquième procédure introduite afin d’obtenir sa libération. Ce 4 octobre 2022 marquera également le 13e jour de sa grève de la faim. Nous refusons toutes les expulsions et dénonçons la politique de rapatriements raciste et cynique de l’état Belge. Transcription du témoignage : “Salut à vous qui écoutez l’enregistrement. Je suis un jeune homme de 33 ans. Je suis né au Rwanda et je vis en Belgique depuis 21 ans. Actuellement je suis détenu en centre fermé depuis environ dix mois. Et depuis une semaine enfermé dans un cachot pour faire une grève de la faim. Je vais vous raconter brièvement mon parcours de vie et les...

[Urgent] EXPULSION FORCÉE VERS L’IRAN + COMMUNIQUE DE PRESSE
EXPULSIONS VIOLENTES ET MENACE D’UNE TROISIÈME EXPULSION POUR UNE JEUNE IRANIENNE CE 23 septembre 2022. URGENT ce 23.09.2022 : Nouvelle expulsion pour la personne d’origine iranienne dont la vidéo tournait. Alors que l’Office des étrangers prétendait le contraire, on apprend ce matin, qu’elle a été emmenée du Caricole à l’aéroport pour être mise sur un vol à priori à 11.30 en direction d’Istanbul. Elle est décidée à refuser cette nouvelle expulsion, ayant très peur de rentrer au pays et demande notre aide. Mise à Jour : L’embarquement commence, elle serai bien dans l’avion, Aisha devait être renvoyée vers l’Iran à 11h30. Des militants ont veillé sous la fenêtre de son centre fermé toute la nuit. Ils étaient à nouveau à Zaventem vendredi, pour tenter de convaincre les passagers d’intervenir. Article (Le Soir) : Vive émotion autour de l’expulsion de Belgique d’Aisha, une Iranienne de vingt ans COMMUNIQUE DE PRESSE Ce 20.09.2022, une jeune femme de 20 ans, originaire d’Iran, a résisté à sa deuxième tentative d’expulsion. Poings et pieds attachés, escortée par deux policiers, elle a manifesté sa résistance en criant . Elle a ainsi interpellé les passagers qui l’ont soutenue. Elle a fini par être sortie de l’avion. Il semblerait qu’un vol sécurisé soit prévu demain matin (23.09.2022). Ce 22 septembre marquait les 24 ans de la mort de Semira Adamu étouffée par 9 gendarmes lors de sa 6e tentative d’expulsion. Malgré cet assassinat, rien n’a changé au vu de l’acharnement que subi Aisha. La deuxième expulsion a pu être évitée de justesse car des passagers du vol Turkish Airline TK1938 se sont levés pour la soutenir dans sa résistance. Aisha est actuellement enfermée au centre fermé Caricole. Lors de sa première expulsion, la police et les agents de la compagnie l’avaient déjà intimidée en la frappant avant et après la tentative d’expulsion. Aisha est en effet rentrée au centre couverte de sang et d’hématomes. Dans les vidéos prises par les passagers, on peut entendre Aisha crier « I just fight for my life, please leave me alone, I’m just a refugee, they want to force me to return back, please do something ! All of you I’m begging you, do something. I don’t want to die, I’m just 20 years old , I don’t want to die”. « Les passagers ont eu le réflexe d’enregistrer ce qu’il se passait, on manque encore trop souvent de preuves sur les violences vécues par les personnes expulsées de la part des policiers et du personnel des centres fermés. Cela permet de faire connaître ce qu’il se passe réellement dans ces centres. Il faut que les gens prennent conscience de la violence de nos politiques migratoires : la politique des frontières a tué il y a 24 ans et est aujourd’hui responsable de la mort de milliers de personnes » explique une militante. Les mesures de contrainte et la violence exercée augmentent au fil des tentatives d’expulsion. Selon nos sources, Aisha risque une troisième tentative d’expulsion ce...

Émeutes, grèves de la faim et répression dans les centres fermés
Un article de Getting the Voice Out. Les détenu.e.s avec qui nous sommes en contact réclament leur liberté, leurs droits, une alimentation convenable et l’accès à des soins médicaux. Ils et elles protestent contre ces enfermements, contre les expulsions. Iels sont détenu.e.s dans une précarité totale, vivent toute la journée en groupe d’une vingtaine de personnes de différents continents/pays ensemble. La nuit, iels sont enfermé.e.s dans des chambres à 2 ou 4 lits (sauf pour Bruges avec leur vieux dortoirs à 20 lits). La direction sélectionne qui peut être avec qui et fait tout pour empêcher les échanges en plaçant dans les chambres des personnes ne parlant pas les mêmes langues. Malgré cela, la solidarité s’installe. Les protestations sont parfois collectives, parfois individuelles. La direction utilise tous les moyens imaginables pour les faire taire. A Merksplas (province d’Anvers), on entend beaucoup parler de mises au cachot systématiques dès qu’un.e détenu.e lève la voix. Ce 23 août 2022, la sécurité est venue prendre de force un homme pour l’expulser. Plusieurs détenus protestent et essaient d’empêcher ce kidnapping. La rage monte et des objets volent ; la direction appelle la police. Les robocops débarquent en force pour réprimer cette rébellion. Suite à cela, 5 détenus sont mis au cachot ainsi que l’homme qu’il était prévu d’expulser. Ce dernier sera finalement emmené à l’aéroport le lendemain, à 7 heures du matin, par la police. A Vottem (Liége), le CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres pour Etrangers) nous informe : On a eu deux grévistes de la faim très déterminés, grève de la faim totale, et pour le deuxième grève de la soif entamée. A une semaine d’intervalle même scénario : nous avons fait appel à un médecin extérieur car les personnes allaient très mal. Les deux fois ils les ont amenés et libérés aux urgences à l’hôpital de la Citadelle, juste avant la visite du médecin extérieur ! Le premier est parti de suite, le deuxième a dû vraiment être pris en charge (grève de la soif). Au centre fermé de Holsbeek, une vingtaine de femmes sont actuellement détenues et en souffrance. Elles ont souvent des parcours très lourds : certaines fuient un mariage forcé, d’autres ont été victimes de violences conjugales, d’autres encore ont été victimes de traite d’êtres humains. Certaines femmes sont détenues après une demande de co-habitation ou de mariage, considéré par l’Office comme un mariage blanc dans le but d’avoir des papiers.Nous apprenons aussi régulièrement que des femmes fuyant leur pays pour échapper aux violences liées à leurs homosexualité sont enfermées suspectées par le CGRA et l’office de mentir et demandant des preuves de leur homosexualité. Dans le centre, les violences sont nombreuses, racistes, institutionnelles et médicales. Nous recevons actuellement des témoignages concernant les soins médicaux défaillants et des violences de la part du personnel du centre. La déshumanisation raciste est (...)

Témoignage d’une résistance à une expulsion forcée !
VOL SN BRUXELLES – CONAKRY via DAKAR 19 juillet 2022 #stopdeportation Apres plusieurs semaines ” turbulentes” , mais envers et contre tout, de bonnes énergies aussi…., enfin ce départ tant attendu. Mon cousin Moussa est en l’avance, destination Gare du Nord où on se fait une chaleureuse accolade sur le quai. A croire que tous rentrent au pays ce jour là ! Une file interminable et 3 guichets au contrôle retardent l’embarquement de 45 minutes. Enfin installés, on palabre en ouolof avec mes voisins de vol et ça les ravit. Deux fois dans l’intervalle de quelques secondes, on entend soudain un cri venant de la dernière rangée : un jeune homme entouré de 2 personnes semblant l’accompagner. Au début nous ne réalisons pas ce qui est en train de se passer, on continue à échanger dans la bonne humeur. Souhaitant faire quelques pas avant le décollage, je me dirige vers le fond de l’avion. Une dame affublée d’un gilet orange fluo m’interdit d’aller plus loin. Je la regarde d’un air perplexe. Elle réitère en précisant “police”. Et là, je comprends soudain la situation : rapatrié de force, le jeune essaie de nous avertir. Il est “escorté” de 7 policiers en civil. Je regarde ceux entourant le gamin. L’index levé, je leur dis deux fois, calmement mais fermement : ”ça je ne peux pas cautionner”. Je retourne vers mon siège. Sans m’y asseoir, je préviens les passagers alentours. Le jeune homme crie à nouveau. On réalise alors la terreur de celui-ci, cette fois deux hommes réagissent. S’ensuit un début d’émeute de par ceux-ci, quelques autres s’en mêlant. La police, secondée par l’équipage, nous intime l’ordre de nous asseoir. Ce qui se fait peu à peu. Je suis la seule encore debout, fixant les policiers, le jeune homme, et répétant : ”ça je ne peux pas cautionner “. Une hôtesse s’énerve alors sur moi en me tutoyant et me menaçant de me faire descendre (surenchérie par un des policiers). Mon voisin perd soudain son sang froid , s’en prend à cette hôtesse quant à la manière dont elle m’a parlé. Deux mamans accompagnées de leurs enfants refusent de voyager dans ce contexte, s’emportent à leur tour. Le ton monte de plus bel. Après plus d’une heure , les policiers font enfin descendre le jeune homme. Des passagers installés dans la partie centrale applaudissent. Première et seule réaction de la sorte : une Européenne me dit quelque peu exaspérée : ” il est descendu, c’est bon maintenant,vous pouvez vous asseoir”. Mais le fourgon – incognito aussi- est à l’arrêt et deux policiers sont toujours dans l’avion . Je ne cède pas,encore, et toujours debout… Après une dizaine de minutes, ils rejoignent finalement le tarmac et la camionnette démarre . Une fois assise, je me rends compte que j’ai la respiration courte et les jambes flageolantes. Que j’ai réussi à garder mon calme – extérieurement- tout en étant intransigeante… Qu’ils auraient vraiment pu m’empêcher de...
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