Getting The Voice Out

C’est quoi ?

Getting The Voice Out est un collectif qui se bat en soutien aux
personnes
migrantes et/ou exilées confrontées aux lois répressives belges et
européennes en matière d’immigration et d’asile.

C’est qui ?

Nous ne sommes ni une asbl, ni une ONG, ni un parti politique. Nous ne
recevons aucun subside quel qu’il soit de la part d’aucune institution,
aucune autorité, aucun organisme légalisé, et nous ne leur en
demanderons jamais, car nous les tenons responsables du maintien du
système en place. Nous sommes pour une abolition du système, et nous ne
pensons pas que l’État ni quel que pouvoir public que ce soit va nous
donner les moyens de le faire. Nous sommes un collectif indépendant
constitué exclusivement de militant·e·s.

Quelles luttes ?

L’accès aux informations concernant les centres fermés et de ce qui s’y
déroule est quasiment inexistant. En effet, les journalistes sont
interdits de visite, seuls les parlementaires fédéraux et quelques
associations ont la possibilité d’y pénétrer (bien que les visites sont
rares). Les seuls points de vue que l’on peut entendre à travers les
médias dominants sont ceux des autorités qui enferment et expulsent,
jamais les voix de celles et ceux qui sont concerné·e·s par ces
politiques. C’est sur base de ces constats et en lien avec le réseau No
Border qu’a été créé le site internet www.gettingthevoiceout.org. Les
objectifs du site consistent à faire sortir la voix des détenu·e·s
concernant leurs conditions d’enfermement et d’expulsion, ainsi qu’à
témoigner des résistances qu’ils et elles mènent dans ces prisons.

Depuis peu, dans le même ordre d’idée de diffusion des témoignages des
personnes détenues en centres fermés et en écho à leurs luttes, le
collectif réalise également le podcast « Lance-Pierre »
https://soundcloud.com/user-501071043

En savoir plus sur Getting the voice out :
https://www.gettingthevoiceout.org

Nous contacter :
gettingthevoiceout@riseup.net

Nous soutenir :
https://www.gettingthevoiceout.org/nous-contacter-et-nous-soutenir/

Racismes / Colonialismes

Témoignages des violences policières aux aéroports de Zaventem et de Charleroi

Témoignages des violences policières aux aéroports de Zaventem et de Charleroi 19 Décembre 2023 Très régulièrement, nous recevons des témoignages de violences policières lors de tentatives d’expulsions forcées. Ici quelques-uns parmi d’autres récoltés ces derniers mois : “6 flics : J’ai été déshabillé et fouille complète, menotté et grosse ceinture. J’ai été porté dans l’avion. Les flics ont dit aux passagers que j’étais un prisonnier. Moi j’ai crié que je n’étais pas un prisonnier, que je n’ai jamais fait de mal. Du coup ils m’ont poussé avec la tête en bas entre mes genoux en me prenant par les cheveux par 2 flics… J’ai continué à crier. Cela a duré 15 minutes. J’étouffais. Puis ils m’ont redressé pendant 1 minute, puis à nouveau tête en bas. Je croyais que j’allais mourir. Les hôtesses sont intervenu.e.s et ont demandé de me sortir. Retour au commissariat. On me propose de voir un médecin. Je refuse. Je suis ramené à la camionnette et transféré vers un autre centre fermé. “ Témoignage d’un co-détenu sur l’expulsion d’un jeune homme : “Ils étaient 9 à l’aéroport pour l’expulser vers son pays Dublin. Il refusait. Neuf policiers se sont acharnés sur lui puis il a été ramené au centre. Tout son visage est tuméfié et il a mal partout.” Témoignage d’un détenu depuis 11 mois en centre fermé qui a subi déjà 3 tentatives d’expulsion forcée : “Après 11 mois de centre fermé ils vont encore essayer de m’expulser. C’est très dur : cachot au centre, cachot à l’aéroport, ligoté. Puis embarquement avec violence, me battre pour alerter les passagers, être sorti de l’avion, à nouveau cachot et insultes. Puis retour dans un centre, à nouveau cachot : c’est trop dur. Je pense parfois à quitter la vie. Je veux pas et je peux pas retourner au pays. Ma vie est ici.” Autre témoignage publié récemment : A l’arrière de l’avion, ils étaient au total six policiers en civil à l’entourer, le maltraiter et l’empêcher de respirer. L’un d’entre eux se tenait devant lui afin de cacher aux passagers les violences que ses collègues exerçaient sur son corps. “Alors que j’étais assis, j’ai crié à l’aide en français puis en anglais. Ils ont appuyé sur ma tête au maximum, puis ils m’ont relaché au moment où je commençais à perdre connaissance” témoigne S. Témoin de la scène, une passagère sous le choc s’est levée en interpelant les policiers : “vous êtes policiers ou criminels ?”. Réponse d’un policier : “ça ne vous regarde pas, c’est la loi !” “Quelle loi ? Vous voyez pas que ce monsieur est en train de mourir !” répondra la passagère. Le pilote est alors intervenu et l’hôtesse de l’air a demandé aux policiers d’arrêter et de faire sortir S de l’avion tout en exprimant sa colère :“le monsieur devient blanc, il change de couleur. Il va mourir, le pilote demande qu’il sorte de l’avion !” En sortant, il n’arrivait pas à marcher. Une fois de retour dans l’aéroport, il a été mis en cellule pendant deux heures en boxer, puis transféré vers un autre (...)

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Racismes / Colonialismes

[COMMUNIQUE DE PRESSE] Expulsion vers la Bulgarie d’un demandeur d’asile afghan

Violences policières et défaillances systémiques dans le système d’asile bulgare. Le collectif Getting the Voice Out dénonce l’arrestation et les tentatives d’expulsion d’une personne afghane mineure (ensuite qualifiée majeure par l’Office des étrangers selon un test osseux dont les fondements ont déjà été contestés par des professionnel.les de la santé). Ce Monsieur a introduit sa demande de protection internationale en Belgique. Ayant ses empreintes en Bulgarie, les autorités belges ont décidé d’appliquer le règlement Dublin et lors d’un rendez-vous ultérieur à l’Office des étrangers, il a été arrêté pour être enfermé au centre fermé de Merksplas. Il a déjà subi une première tentative d’expulsion au cours de laquelle il a subi des violences physiques importantes. Une seconde tentative est prévue ce mardi 12 décembre vers la Bulgarie, pays où les violences subies par les personnes migrantes sont dénoncées régulièrement par de nombreuses associations internationales dont Human Right watch. A. est enfermé au centre fermé de Merksplas et a été violenté lors d’une tentative d’expulsion pour la Bulgarie ce 22 novembre 2023. Celui-ci a été réveillé à 6h du matin et emmené à l’aéroport, pieds et mains menottés. Il a spécifié qu’il ne voulait pas être renvoyé en Bulgarie où les conditions d’accueil des personnes migrantes sont particulièrement déplorables. Il a alors été violenté par l’escorte policière qui « l’accompagnait ». Il a reçu plusieurs coups de coude, a été frappé sur le flan gauche et a reçu un coup au niveau des testicules. Le jeune homme qui présente plusieurs traces de coups sur le corps témoigne « Un agent s’est levé sur mes pieds, avec ses lourdes bottes. Suite à un problème technique l’avion n’a finalement pas décollé et j’ai été ramené au centre fermé. Je suis toujours très choqué par ce qu’il s’est passé ». Conformément à l’article 3 du règlement Dublin, la Belgique n’expulsait plus vers ce pays, en raison de de défaillances systémiques dans le système d’asile bulgare et les conditions d’accueil des demandeurs. Bien que la situation n’ait pas évolué, la Belgique a décidé depuis plusieurs mois de renvoyer à nouveau des demandeurs de protection internationale vers la Bulgarie en application du règlement Dublin. Les conditions d’accueil inhumaines, le manque de place dans les structures d’accueil, les difficultés d’accès à un avocat, les procédures d’asile défaillantes, les violences policières et les pushbacks sont toujours d’actualité. En septembre 2023, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés [OSAR] considère qu’une personne transférée vers la Bulgarie « se retrouve dans une situation de dénuement matériel extrême. ». « L’OSAR qualifie les transferts vers la Bulgarie d’illicites et maintient sa position selon laquelle il faut renoncer d’une manière générale aux renvois vers la Bulgarie. » Il est indispensable que la Belgique se déclare compétente pour le traitement de leur demande, et qu’ils ne soient pas (...)

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Nouvelles des centres fermés et témoignages Novembre 2023

01/11/2023 DOUBLE PEINE & REGLEMENT DUBLIN [1] : Quand le chat se mord la queue La notion de « double peine », aussi appelée « bannissement », fait ici référence au processus que subissent des personnes étrangères condamnées à une peine de prison, qui, à la fin de leur peine, sont ensuite transférées directement vers un centre fermé afin d’être rapatriées vers leur pays d’origine. Il ne s’agit pas de quelques cas isolés, puisque la double peine concerne une partie très importante des personnes détenues en centre fermé. La sur-représentativité des personnes étrangères et sans-papiers dans les prisons s’explique principalement par les traitements d’une police raciste qui agit au faciès, et par les conditions de vie précaires dans lesquelles les autorités les maintiennent et les obligeant ainsi à s’exposer à la répression. Nous rapportons ici le cas d’un détenu qui s’est retrouvé à sept reprises enfermé en centre fermé suite à des peines de prison. Etant donné que ses empreintes ont été enregistrées aux Pays-Bas, il a été, à chaque fois, renvoyé dans ce pays en application du règlement Dublin¹. Il est père de 4 enfants en Belgique. A propos de son parcours, il nous dit : « On s’habitue au système. Je passe de prison en centre fermé puis de temps en temps un peu de liberté ». EXTORSIONS POLICIERES & REPRESSION Les intimidations policières sont monnaie courante à l’égard des personnes sans-papiers. Encore récemment, un homme raconte les abus subis au cours de son arrestation, qui a eu lieu à Anderlecht : il avait 3000 euros en poche. La police lui a pris 2000 euros et lui a fait un reçu. Il ne sait pas comment récupérer son argent. Un autre témoignage met en lumière l’absence de protection des personnes sans-papiers, tant dans la rue que dans les centres fermés, véritables zones de non-droit.Une fois de plus dans le cas rapporté ci-dessous, c’est sur les victimes que s’abat la répression : « J’ai été battu au centre fermé par des membres de la sécurité. J’ai appelé la police. Ils sont venus et j’ai déposé une plainte. Résultat pour moi : 4 jours de cachot et transfert. [2] » A ce jour, Monsieur n’a aucune nouvelle des suites de sa plainte. Ces comportements sont perpétrés en toute impunité et il existe très peu de possibilité pour les personnes sans titre de séjour de pouvoir faire valoir leurs droits. La possibilité pour les personnes sans-papiers de porter plainte est rendue compliquée par le système et les chances de poursuites sont très maigres. RETOUR “VOLONTAIRE” Au centre fermé de Bruges, les personnes détenues nous font part d’importantes pressions de la part du service social à accepter des retours volontaires. Il s’agit ici de procédures de rapatriement organisées en collaboration avec l’OIM (Organisation Internationale de la Migration) et qui promet aux personnes rapatriées une aide à un projet de réintégration ou professionnel sur place. Cela concernerait plusieurs pays de destination...

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Soirée de présentation : ouvrage de témoignages recueilllis par GVO

Silenciées - l’enfermement des personnes sans-papiers est une compilation de textes explicatifs, témoignages et illustrations. Dans cet ouvrage, les personnes détenues racontent : la violence de l’enfermement, le racisme du personnel et des institutions, l’absence totale d’accès aux droits les plus fondamentaux, les expulsions, mais aussi la solidarité qui s’organise et les résistances qui y sont menées. Silenciées L’enfermement des personnes sans-papiers en Belgique Recueil de témoignages réalisé par le collectif Getting the Voice Out Depuis 2010, le collectif Getting the Voice Out récolte des témoignages de personnes détenues en centres fermés, ces prisons où l’État belge enferme celles et ceux qui n’ont pas les « bons papiers » en vue de les expulser. Getting the Voice Out est un collectif indépendant et autogéré de militant·e·s. Il se donne pour objectif de relayer le plus largement les paroles des personnes en centre fermé. Il s’inscrit dans la lutte contre les frontières et toutes les formes d’enfermement, pour la liberté de circulation et d’installation de tous et toutes. L’existence du collectif fait suite au constat suivant : peu d’informations existent sur les centres fermés. Les seuls points de vue que l’on peut entendre à travers les médias sont ceux des autorités qui enferment et expulsent, jamais les voix de celles et ceux qui sont concerné·e·s par ces politiques. Le collectif considère que la réalité de l’enfermement ne peut se comprendre que par la voix des personnes enfermées. Silenciées - l’enfermement des personnes sans-papiers est une compilation de textes explicatifs, témoignages et illustrations. Dans cet ouvrage, les personnes détenues racontent : la violence de l’enfermement, le racisme du personnel et des institutions, l’absence totale d’accès aux droits les plus fondamentaux, les expulsions, mais aussi la solidarité qui s’organise et les résistances qui y sont menées… Le vendredi 13 octobre à 19h aura lieu une présentation du recueil fraîchement imprimé aux ateliers du Toner, Chaussée de Wavre 150, à Ixelles. Des membres du collectif Getting the Voice Out seront présent·e·s pour échanger autour de la question des centres fermés. La présentation sera ponctuée de l’écoute d’un épisode de Lance-Pierre, le podcast du collectif.

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Expulsions en cascade : de l’hôpital à l’aéroport

Monsieur M. devait subir sa troisième tentative d’expulsion vers Dakar ce samedi 7 octobre 2023. En Belgique depuis 8 ans, il est enfermé depuis maintenant plus de 9 mois. M. est desespéré : il a déjà entammé plusieurs procédures pour obtenir une régularisation, mais à chaque fois sans succès. Lors de sa seconde tentative d’expulsion en juin 2023, il a résisté et a réussi à descendre de l’avion grâce au soutien des passager·ères. Il a ensuite été transféré au centre fermé 127bis, où il continuait d’espérer une libération. Ces dernières semaines,les détenu·es nous ont informé·es que certaines expulsions n’étaient plus annoncées à l’avance. Certain·es détenu·es étaient mis·es de force et par surprise au cachot pour leur expulsion quelques heures plus tard. Les co-détenu·es nous parlent de “kidnapping” en évoquant ce nouveau procédé d’expulsion. Vu ce contexte, M. devenait très prudent et sentait “dans le fond de lui” que cela arriverait d’un moment à l’autre. En effet, le vendredi 6 octobre au soir, il est convoqué par le personnel du centre et comprend qu’on prévoit de l’expulser de force le lendemain matin. Il refuse de se rendre à l’endroit où il est convoqué. De désespoir, il avale un coupe-ongles. L’ambulance est appelée, et M. quitte le centre pour l’hôpital. Le samedi matin, les médecins remettent un avis positif, et estiment que M. est en état de prendre l’avion. Il est donc envoyé vers l’aéroport de Zaventem et mis de force dans l’avion. Sept policiers l’accompagnent, en lui attachant les mains et les pieds. Des militant·es prévenu·es par les co-detenu·es étaient présent·es à l’aéroport pour prévenir les passager·ères du vol de cette expulsion violente. Les passager·ères se sont levé·es avant le décollage en guise de protestation contre cette expulsion. M. s’est débattu, et a finalement été sorti de l’avion. Il est de retour en centre, cette fois à Vottem, où on lui explique qu’il sera mis en isolement sans accès au téléphone pendant 48 heures. Nous dénonçons également les actions de l’Office des Étrangers, qui voulait s’assurer qu’une personne soit bien expulsée pour le Sénégal. Lors du départ de M. vers l’hôpital, son état de santé met sa possibilité d’expulsion en doute. L’Office décide alors de donner la place dans le vol à monsieur H., détenu au centre fermé de Vottem. H. est donc mis au cachot et prévenu de son expulsion en dernière minute et par surprise. Vu l’avis des médecins, M. reprend finalement sa place dans le vol. H.est ramené à Vottem. Ce nouveau mode de fonctionnement des expulsions est inadmissible : il prend les détenu·es par surprise et met un frein à l’organisation d’une mobilisation militante à l’aéroport. Nous dénonçons toutes les violences qui continuent d’être commises, et continuons de nous positionner contre toutes les expulsions. À bas les centres fermés, à bas les frontières et leur monde ! Liberté pour toustes ! #STOPDEPORTATION

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Mis à l’écart par les gardiens du centre pour l’expulser par surprise, il résiste aux violences de la police et à son expulsion

Jeudi dernier, le 28 septembre 2023 sur le coup de midi, S qui est agé de 52 ans est fatigué à cause de plusieurs maladies (cholestérol, syphilis, hypertension, etc.) et un enfermement en centre fermé qui dure depuis le mois de janvier. C’est alors que les gardiens du 127bis lui offre la possibilité de se retirer dans une chambre seul pour s’y reposer disent-ils. Il s’agit en fait d’un piège tendu en vue de son expulsion imminente. S nous dit : “c’est un grave manque de respect, ils m’ont trahi”. Le lendemain, des policiers en civil de la police fédérale le prennent de force, le menottent et lui annoncent qu’ils partent vers l’aéroport de Zaventem, avant de lui dire une fois sur la route qu’ils l’amènent à l’aéroport de Charleroi. S demande à voir le billet du vol et le laisser-passer de l’ambassade d’Algérie, son pays d’origine. Il n’aura comme seule réponse : “c’est pas ton affaire, c’est la loi, c’est comme ça !” A l’arrière de l’avion, ils étaient au total six policiers en civil à l’entourer, le maltraiter et l’empêcher de respirer. L’un d’entre eux se tenait devant lui afin de cacher aux passagers les violences que ses collègues exerçaient sur son corps. “Alors que j’étais assis, j’ai crié à l’aide en français puis en anglais. Ils ont appuyé sur ma tête au maximum, puis ils m’ont relaché au moment où je commençais à perdre connaissance” témoigne S. Témoin de la scène, une passagère sous le choc s’est levée en interpelant les policiers : “vous êtes policiers ou criminels ?”. Réponse d’un policier : “ça ne vous regarde pas, c’est la loi !” ”Quelle loi ? Vous voyez pas que ce monsieur est en train de mourir !” répondra la passagère. Le pilote est alors intervenu et l’hôtesse de l’air a demandé aux policiers d’arrêter et de faire sortir S de l’avion tout en exprimant sa colère : “le monsieur devient blanc, il change de couleur. Il va mourir, le pilote demande qu’il sorte de l’avion !” En sortant, il n’arrivait pas à marcher. Une fois de retour dans l’aéroport, il a été mis en cellule pendant deux heures en boxer, puis transféré vers un autre centre fermé. Il sera déplacé au centre de Merksplas après avoir dû faire face à une ultime menace d’un des policiers agresseurs : “tu peux m’attendre, la prochaine fois”.Après cette tentative d’expulsion, S a contacté le consulat d’Algérie à Bruxelles qui lui a dit ne jamais avoir donné de laissez-passer. Le témoignage de S nous renseigne une fois de plus sur la succession des violences racistes subies par des personnes sans papiers sous le coup d’une expulsion : la violence de l’Office des étrangers qui décide de détenir depuis plus de huit mois un homme pour la seul raison que l’Etat lui refuse un titre de séjour, celle du personnel du centre fermé prêt à mentir pour collaborer efficacement à une expulsion et des policiers enragés de la police fédérale de l’escorte. Rappelons que c’est aussi dans l’aéroport de Charleroi que Jozef Chovanec a été assassiné en 2018 par des...

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SEMIRA : 1998-2023 même constat, même combat

 !!!! Changement de programme !!!! La manifestation de dimanche 24 septembre prévue à Steenokkerzeel est reportée ! Rendez-vous Esplanade sainte-Gudule à Bruxelles dimanche 24 septembre à 15h ! 22 septembre 1998. Semira Adamu, jeune femme nigériane de 20 ans, subit sa sixième tentative d’expulsion, à laquelle elle tente de résister encore, en chantant. Les 9 gendarmes qui l’« escortent » veulent alors la faire taire et décident d’appliquer la « technique du coussin ». Pendant 11 minutes, ils maintiennent sa tête enfoncée dans un coussin. Ils la tuent. !!!! Changement de programme !!!! La manifestation de dimanche 24 septembre prévue à Steenokkerzeel est reportée ! Rendez-vous Esplanade sainte-Gudule à Bruxelles dimanche 24 septembre à 15h ! Semira Adamu était détenue au centre fermé 127bis, à Steenockerzeel, à côté des pistes d’atterrissage de l’aéroport de Zaventem. Elle était venue en Belgique pour échapper à un mariage forcé. Sa demande de protection avait été rejetée par l’État belge. Des milliers d’autres personnes ont depuis été enfermées dans cette même prison qui ne dit pas son nom. D’autres « centres fermés » ont depuis été construits. Aujourd’hui, on en dénombre 6 en Belgique, et les gouvernements successifs prévoient d’en construire d’autres encore. Les expulsions se font à la chaîne : elles se comptent par milliers chaque année. Si la technique du coussin a depuis été abolie, bien d’autres techniques d’entrave et de violences physiques et psychologiques sont toujours appliquées par les escortes policières. Les témoignages à ce sujet sont nombreux (voir https://www.gettingthevoiceout.org/category/temoignages/...). Rafles, arrestations, enfermement, précarisation, traque, répression, déportations... Les frontières tuent, le passé et le présent ne cessent de le démontrer : Semira il y a 25 ans, Mawda il y a 5 ans, Tamazi il y a 7 mois... Du 21 au 24 septembre 2023, plusieurs événements auront lieu pour honorer la mémoire de Semira et témoigner de notre solidarité envers toutes les personnes exposées à la violence des frontières. Ces 4 jours mettront également en lumière les initiatives de lutte actuelles contre l’enfermement, les expulsions et la persécution des personnes migrantes et sans-papiers, et pour un monde sans frontières, pour la liberté de circulation et d’installation de tousxtes. Il y a 25 ans, « ils ont tué une femme, pas son combat » ! Programme : Les trois soirées auront lieu à Bruxelles, au DK (70b rue du Danemark, 1060 Saint-Gilles). Jeudi 21/09 à 18h30 : soirée organisée par le collectif Zone Neutre (table d’hôte, témoignages, poésie, musique et rencontre entre collectifs). Vendredi 22/09 19h : « Palestinians in detention », projection et discussion avec le comité des réfugiés palestiniens de Belgique, organisée par Samidoun. (La discussion aura lieu en anglais, en arabe et en français et les traductions seront assurées). Samedi 23/09 : Après-midi : Marche blanche « Justice pour Imad » à...

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Règlement Dublin : La Belgique expulse Angel, désormais en centre fermé en Suède et risque des persécutions au Kenya en raison de son orientation sexuelle.

Si vous connaissez des personnes, collectifs ou associations pouvant aider Angel à sortir d’un centre de détention en Suède et à obtenir la protection internationale, contactez-nous immédiatement. Contexte : Angel a été contrainte de quitter le Kenya suite à une attaque lesbophobe ayant entrainé le décès de sa compagne. Après deux refus de protection internationale en Suède, elle décide de venir en Belgique introduire une nouvelle demande. Cependant, à cause du règlement Dublin, la demande est rejetée et Angel est transférée du centre Dublin de Zaventem au centre fermé pour femmes de Holsbeek, où elle passe près d’un mois enfermée. Angel finit par accepter l’expulsion en Suède car elle ne supporte plus les conditions de détention. Malheureusement, Angel est placée à son arrivée en Suède en centre fermé. Elle y est détenue depuis trois mois, et risque une déportation vers le Kenya, où sa vie est en danger. Témoignage ( engl) ici : https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/08/zweden-2.mp3 Transcription du témoignage : “Je m’appelle Angel. Je viens du Kenya. Je suis lesbienne. Actuellement, je suis en Suède.“ “J’ai introduit ma première demande d’asile en Suède et l’Office national suédois des migrations m’a donné un négatif. J’ai essayé de leur expliquer ce qu’il s’était passé quand j’étais au Kenya. Comment j’ai été attrapée avec ma partenaire. Et puis ma partenaire, comment ils ont blessé ma partenaire. Les autorités suédoises me croient mais ils veulent les éléments pour prouver ça et à ce moment-là, je n’en avais pas parce que c’était à l’époque du COVID que je suis arrivée ici. Et plus tard, quand le COVID était en baisse, j’ai essayé mais malgré tout je ne pouvais pas trouver qui que ce soit pour m’aider à trouver les preuves car [?] jusqu’à ce que je trouve un avocat qui a fait une investigation. Il a été au bar où nous nous sommes faites battre avec ma partenaire. Il a demandé et a trouvé la vérité. Donc quand les éléments sont arrivés… J’ai essayé de faire appel avec ces éléments mais les autorités suédoises n’ont pas voulu poursuivre avec mon dossier. Après ça, j’étais très déçue et très inquiète, je ne pouvais pas rester dans ce pays sans permis, sans travailler. J’ai des enfants, avant, dans mon pays. Je ne pouvais pas aider mes enfants. Et là je décide d’aller en Belgique pour voir si la Belgique pouvait m’aider, pour leur montrer mes éléments. Ainsi, ils pourraient avoir aussi les preuves au pays. L’Office des Etrangers [en Belgique] a dit qu’ils ne pouvaient pas m’aider car mes empreintes digitales sont déjà en Suède, et donc je dois retourner en Suède. J’ai dit “d’accord” et alors ils m’ont ramenée. L’Office national suédois des migrations, ils me détiennent jusqu’à aujourd’hui. Maintenant cela fait trois mois que je suis dans le centre de détention. Et ici, il n’y a pas de médicament, il n’y a pas de médecin, et j’ai des complications de santé. Donc là, ils veulent me déporter dans...

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Centre fermé de Holsbeek : Les femmes protestent contre leurs enfermements

Le centre fermé de Holsbeek, situé en périphérie de Leuven, est le seul des 6 centres fermés de Belgique qui n’enferme que des femmes. Ce 16 août 2023, une femme âgée de 58 ans a été retrouvée inconsciente dans sa chambre. Il semblait qu’elle ne mangeait plus depuis plusieurs jours et que personne ne l’avait remarqué. Tout le monde a été choqué.e de la voir dans cet état. Elle a été amenée à l’hôpital. “On ne savait pas si elle était morte ou vivante”, rapportent les détenues. Cet événement a déclenché de fortes protestations. Elles sont une vingtaine de détenues à manifester ce jour contre leur enfermement. L’une des femmes qui se sont révoltées a été mise au cachot. La directrice, qui était dans son bureau, n’a même pas pris la peine de venir à elles pour écouter leurs revendications. 16/08/2023 AIDEZ NOUS. ON A BESOIN DE VOTRE AIDE Voici les motifs de leurs protestations : • Les conditions de vie épouvantables : elles dénoncent particulièrement les conditions d’hygiène, l’état des toilettes qui sont très sales… • L’insuffisance des repas : “on reçoit une petite portion. Si on demande plus, ils nous disent non et jettent le reste devant nos yeux à la poubelle”. “C’est une forme de torture qu’ils nous infligent.” Certaines détenues rapportent aussi que la nourriture servie est parfois avariée et qu’elles sont régulièrement malades après les repas. • Le manque d’encadrement et de soins pour certaines femmes très vulnérables. Certaines détenues sont dans des états de santé catastrophiques. L’une d’elle n’a plus qu’en seul rein et est enfermée depuis 5 mois. Une détenue raconte qu’elle a perdu 15 kilos en 3 mois de détention. • L’administration de médicaments inappropriés et aux mauvaises heures : “moi je suis très malade et prends beaucoup de médicaments. Mais ils ne me les donnent pas aux bonnes heures et il me semble parfois que ce ne sont pas toujours les bons médicaments. Parfois je me sens comme droguée après.” • La présence d’une femme enceinte dans le centre depuis un mois. • Les détentions administratives. “Nous sommes traitées comme des criminelles”. • La longueur des détentions : certaines femmes sont enfermées parfois depuis 5 mois, 8 mois, 10 mois, parfois presque 1 an, attendant une expulsion ou une libération. “C’est insupportable ces attentes et ces non décisions.” • L’incompréhension des décisions de libérations/expulsions et leur caractère aléatoire. “AIDEZ NOUS. ON A BESOIN DE VOTRE AIDE “ “Nous sommes ici comme des animaux. Mais en Belgique, même les animaux ont des droits.” Les détenues déplorent également l’impossibilité de faire sortir des preuves en images de toutes les injustices et mauvais traitements qu’elles subissent. Leurs smartphones leur sont en effet confisqués à leur arrivée dans le centre fermé. “On parle, on parle, on pleure, on crie… Mais à la fin, on est toujours en prison.” Getting the voice out revendique la fin de tous enfermements et la liberté de...

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Racismes / Colonialismes

Appel à soutien - Situation de Richard N.

Il fait actuellement face à un risque imminent d’expulsion forcée vers le Cameroun 24 JUILLET 2023 Il y a peu, nous communiquions sur la situation alarmante de Richard Ngaballa. Contraint de fuir le Cameroun en raison de son homosexualité, il s’est vu refuser l’asile par l’État belge, qui a évoqué un manque de preuves de son orientation sexuelle. Il fait actuellement face à un risque imminent d’expulsion forcée vers le Cameroun, pays où il a déjà subi des tortures et mauvais traitements. Richard a déjà été confronté à une première tentative d’expulsion le vendredi 14 juillet 2023. La prochaine tentative sera certainement organisée avec une escorte policière, et donc plus difficile à résister. ICI COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 17 /07/2023. Alors que tout l’entourage de Richard est au courant de son homosexualité, le CGRA (et via lui, l’État belge) dit ne pas être convaincu. Une décision prise en dépit des risques encourus de prison et de violence à Yaoundé. Une plainte y a pourtant été posée à l’encontre de Richard au sujet de son homosexualité. Getting the Voice Out se positionne contre toutes formes d’enfermement et contre les frontières. Toute personne devrait avoir le droit de vivre et se déplacer où elle le souhaite. Par conséquent, nous ne reconnaissons pas la légitimité des instances migratoires et d’asile. Cependant, il nous semble important de dénoncer l’absurdité des décisions prises et l’impact que celles-ci ont sur la vie des personnes concernées. Si vous souhaitez soutenir Richard, vous pouvez écrire au Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) et à l’Office des Etrangers afin de signaler votre indignation face au traitement dont il fait l’objet de la part de l’État belge. (Plus bas lettre type et adresses des services concernés) Lettre-type et adresses : Monsieur le directeur de l’Office des Etrangers, Madame, Monsieur, J Je vous envoie ce mail afin de vous interpeller sur la situation de Richard Ngaballa, actuellement détenu au centre fermé 127bis. Monsieur Ngaballa a été contraint de fuir le Cameroun en raison de persécutions liées à son orientation sexuelle, et a demandé la protection internationale à plusieurs reprises. Si Monsieur Ngaballa est expulsé au Cameroun, il risque la mort ou la prison. Nous considérons que Richard Ngaballa doit être libéré de toute urgence et recevoir le statut de réfugié en Belgique pour bénéficier de la protection à laquelle il a droit. Nous vous demandons de procéder à la libération de Richard Ngaballa de toute urgence. Bien à vous, À envoyer à : Centre fermé 127 bis : Accueil : onthaalbis@ibz.fgov.be / T : 02 755 00 00 Service social : 127bis.socialedienst@ibz.fgov.be Service “retour” : 127bis.returnoffice@ibz.fgov.be Office des Etrangers : infodesk : infodesk@ibz.fgov.be / 02 793 80 00 Service “asile, interview et décisions” : asile.interviews@ibz.fgove.be / 02 206 13 72 Freddy Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers –...

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Racismes / Colonialismes

L’absurdité du règlement Dublin

Parcours d’une femme de 67 ans : Érythrée-Roumanie-Norvège-Roumanie-Belgique-Roumanie. 12/07/2023 Elle a voulu quitter son pays, l’Érythrée, pour rejoindre ses enfants et petits enfants installés en Norvège. Sur sa route, elle a déposé ses empreintes en Roumanie . Arrivée en Norvège, l’Etat a décidé d’appliquer le règlement Dublin et de la détenir en centre fermé puis de la renvoyer en Roumanie. Elle a décidé depuis la Roumanie de rejoindre des amies en Belgique. Une fois en Belgique, elle a fait une demande de protection internationale et a été mise dans un centre ouvert. L’office des Étrangers a découvert qu’elle était “dublinée” et l’a enfermé au centre fermé pour femmes de Holsbeek. Elle a été à nouveau expulsée en Roumanie avec escorte roumaine ET belge ce 27/06/2023 ! Pour rappel, le réglement Dublin réglemente le pays responsable de la demande d’asile d’une personne au niveau européen en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne. Les autorités déterminent ce pays en fonction des empreintes que les personnes ont été contraintes de déposer. La Norvège comme la Belgique ont expulsé cette femme vers la Roumanie en vertu du règlement Dublin, un pays dans lequel elle n’a fait que passer. #StopDublin

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Centre fermé de Bruges : appel des détenus

18 juin 2023 : les personnes détenues nous font part de leurs inquiétudes pour un de leurs co-détenus. M. est en grève de la faim et de la soif de manière discontinue depuis plus de quarante jours. Actuellement, il pèse seulement environ quarante kilos et se plaint de fortes douleurs aux reins. M. est détenu depuis dix mois dans trois centres fermés différents et a déjà subi trois tentatives d’expulsion violentes. Il a été libéré le 14 juin 2023 par la Chambre du Conseil de Charleroi suite à une demande de libération introduite par son avocat. L’État belge a décidé de s’acharner et de faire appel de cette décision. M. restera en centre fermé et va comparaître devant la Chambre de Mise en Accusation dans quinze jours. Les personnes détenues nous rapportent : “Il y en a plusieurs en grève de la faim. Moi aussi je crois que je vais arrêter de manger, c’est tout ce qu’il me reste à faire pour obtenir la liberté. Un homme est en grève de la faim depuis quarante jours. Il va crever Madame, et on est là à ne rien pouvoir faire. C’est de la torture de voir ça.” Ces faits s’inscrivent dans un contexte général de violence au centre fermé de Bruges que les personnes détenues dénoncent : “C’est affreux ici Madame. On recoit pas nos médicaments, mais des calmants on en reçoit tant qu’on veut. La nourriture est de très petite quantité. On est mis au cachot pour un oui ou un non. Des hommes enfermés ici ont des enfants dehors (l’un d’eux en a six), d’autres ont des papiers en règle dans un autre pays d’Europe. C’est pas normal tout ça Madame.”

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Santé / Soins

[Appel à soutien] Merksplas : une semaine en grève de la faim et de la soif comme ultime tentative de libération. 30 mai 2023

Mohamed S. est détenu dans le centre fermé de Merksplas depuis le 21 septembre 2022 en vue d’une expulsion vers son “pays d’origine”, l’Algérie. Il vit depuis 30 ans en Europe et réside en Belgique depuis 2002. Ne pas boire et ne pas manger comme dernier recours Ce 24 mai 2023, Mohamed a entamé une grève de la faim et de la soif. Il nous dit : “La liberté n’a pas de prix, je mets ma vie entre parenthèses, je meurs ou je vis, c’est à eux de décider. Je n’ai pas trouvé d’autre solution”. Les différents recours introduits par son avocat devant les juridications administratives et judiciaires complices, n’ont pas permis sa libération. Il risque désormais sa vie en espérant être libéré. Huit jours après le début de son action, il se sent fiévreux et souffre de nombreux vertiges. À bout de force, il est contraint de rester dans son lit 24h/24 et ne peut bénéficier des deux seules heures de sortie autorisées. La possibilité de la mort renforcée par l’inconscience du personnel et de l’Office des étrangers Une grève de la soif peut très rapidement entrainer de graves séquelles cérébrales et rénales irréversibles, ainsi que la mort à court terme. Mohamed a été mis en isolation médicale dans le bloc 5 du centre fermé de Merksplas, mais ne reçoit pas le suivi médical adapté à sa situation. Au cinquième jour de sa grève, il a demandé qu’une prise de sang soit réalisée, ce qui lui a été refusé au motif que “ce n’est pas nécessaire”. Nous rappelons qu’il est recommandé de faire un bilan sanguin de départ, puis un autre de façon hebdomadaire et particulièrement si la perte de poids est supérieure à 10% de la masse corporelle.Mohamed est autant conscient des risques pris que de la négligence raciste du personnel du centre et de l’Office des étrangers à son égard. Il nous dit : “Nous sommes des otages ici et je n’ai pas trouvé d’autres solutions”. Trois mois après la mort suspecte et toujours inexpliquée (sauf à croire la théorie de la “mort naturelle” avancée par les autorités dès le lendemain du drame) d’un homme géorgien dans ce même centre fermé, les codétenus de Mohamed sont très inquiets. Très régulièrement, des détenus dans les centres fermés entament des grèves de le faim et/ou de la soif pour réclamer leur libération face à ces enfermements sans fin et extrêmement violents. Nous sommes actuellement en contact avec une personne détenue au centre fermé de Bruges qui en est aujourd’hui à 22 jours de grève de la faim. Appel à soutien Nous vous invitons à envoyer des mails et téléphoner aux responsables de ces maltraitances pour que Monsieur Mohamed S. reçoive les soins appropriés et in fine sa libération : Monsieur le Directeur de l’Office des Étrangers, Madame, Monsieur, Je vous envoie ce mail afin de vous interpeller sur la situation d’une personne actuellement détenue au centre fermé de Merksplas. Il s’agit de Mohamed S., de nationalité algérienne, et ayant quitté son pays il y a plus de 30 ans. Actuellement, il est...

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ALERTE EXPULSION : vol collectif vers la Guinée Conakry

Une déportation collective par vol militaire vers la Guinée Conakry est prévue ce mardi 23/05/2023 à 10 heures au départ de l’aéroport de Melsbroek (base aérienne militaire). Une première déportation collective avait déjà été programmée vers la Guinée et la RDC par l’Office des Étrangers le 26/04/2023, qui avait été annulée en dernière minute. Une quinzaine de détenu·e·s guinéen·ne·s ont déjà été mis·e·s au cachot aux centres fermés de Merksplas et de Vottem ce samedi en vue de les transférer dimanche et lundi au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel, pour les mettre ensuite de force ce mardi 23/05/2023 à 10 heures sur un avion militaire à l’aéroport de Melsbroek. STOP DEPORTATIONS ! A propos des expulsions par vols collectifs : Les vols collectifs organisés avec ou sans Frontex sont organisés de plus en plus régulièrement depuis la Belgique. Ces vols ne sont divulgués à personne par les autorités et semblent faire partie des « secrets d’État ». Voici un aperçu de ce qui a pu être rassemblé au sujet du déroulement d’une expulsion collective. LES SEMAINES QUI PRÉCÈDENT : Arrestations dans les lieux publics de personnes « sans papiers » avec une nationalité visée, détention dans les centres fermés de ces personnes. Maintenance dans les centres fermés des personnes déjà enfermées et/ou ayant déjà subi des tentatives d’expulsions. Enfermement au 127bis des personnes demandant l’asile à l’aéroport et analyse rapide de leurs dossiers. LES JOURS QUI PRÉCÈDENT : Transfert des centres fermés belges vers le centre fermé 127bis de tou·te·s les détenu·e·s désigné·e·s par l’Office des Étrangers. LES HEURES QUI PRÉCÈDENT : Mise en isolement des personnes sur le point d’être expulsées, y compris un nombre inconnu de « réservistes » pour le vol. ET 4 à 5 HEURES AVANT LE VOL : Embarquement des personnes sur le point d’être expulsées dans des camionnettes et des bus, parfois militaires. Les prisonnier·e·s sont menotté·e·s et accompagné·e·s chacun·e de 2 ou 3 policiers en uniforme ou en civil. Les personnes qui résistent et celleux qui ont refusé une expulsion précédente et qui donc sont considéré·e·s comme dangereux·ses ont droit à un traitement spécial : isolement, mise à nu et flexions en présence de policiers, ligoté·e·s et accompagné·e·s d’une escorte spéciale. Cet embarquement prend en général plus de 2 heures et est parfois accompagné de violences physiques et psychologiques. Départ du convoi vers l’aéroport militaire de Melsbroek à la Chaussée de Haecht, embarquement dans un avion militaire. Les personnes expulsées restent menottées pendant le vol, certain·e·s ceinturé·e·s, et iels sont chacun·e accompagné·e·s par 2 ou 3 policiers et/ou militaires. A l’arrivée, iels sont remis·e·s aux autorités avec leur dossier d’asile.

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Témoignage Audio d’une expulsion illégale 11/05/2023

Madame Touria vit depuis 17 ans en Belgique. Suite au dépôt de son dossier de mariage auprès de la commune avec son compagnon, elle a été arrêtée et amenée en centre fermé en janvier 2023. AUDIO Témoignage de Madame Touria sur son expulsion violente : “Sept policiers pour m’expulser illégalement” AUDIO de la demande de Touria de médiatisation : “ Je veux des médias ” : Contextualisation de la situation de Madame Touria : Madame Touria vit depuis 17 ans en Belgique. Suite au dépôt de son dossier de mariage auprès de la commune avec son compagnon, elle a été arrêtée et amenée en centre fermé en janvier 2023. La commune a considéré cette demande comme étant un « mariage blanc », soit qu’elle cherchait par son mariage uniquement un avantage au séjour. Touria souffre de problèmes de santé mentale et a très mal supporté son enfermement dans les centres fermés de Holsbeek puis de Bruges pendant 5 mois. Des médecins extérieurs l’ont visitée et ont attesté de cet état de santé. Son avocate a fait un recours qui passait devant la chambre des mises en accusation et une demande d’annulation de son expulsion du 11 mai 2023 vers Casablanca, programmée par l’Office des étrangers. Le 11 mai 2023, la chambre des mises en accusation a décidé que Madame Touria devait être libérée.Malgré tout, Madame a été expulsée illégalement le jour même. Transcription du témoignage 1 Bonsoir, c’est Madame Touria xxx (orthographe de son nom ?). Je suis en route pour aller à Tanger. J’ai reçu un positif pour la liberté du centre. Maintenant, je suis au Maroc. J’ai rien compris. J’ai demandé aux policiers : “Montrez-moi la décision. Je n’ai pas encore la décision qu’on veut me transférer au Maroc.” Il dit : “Non, on a la décision, c’est négatif”. Il m’a dit comme ça. Je dis : “Montrez-moi”. Il dit : “Non”. Il y a presque 7 policiers avec moi. Imaginez ! 7 policiers. Il m’a dit : “Vous retournez gentiment”. J’ai dit : “Non !” J’ai commencé à crier. J’ai dit : “J’ai pas pris mes médicaments, je suis pas bien”. Il a appelé le médecin de l’aéroport. Il est juste venu me donner un petit comprimé, il m’a dit : “Mets-le en bas de la langue, comme ça. Et vous vous calmez.” C’est tout. J’ai montré le certificat du centre. Il a pris en photo, comme ça. Et c’est tout. Quand je monte dans l’avion, il y a 3 policiers à la porte, et 2 assis, un à droite, et un… Je sais pas, je suis comme une criminelle. Ils vont voyager avec une criminelle. Transcription du témoignage 2 Maintenant, je voudrais parler avec des journalistes. Je veux parler avec des journalistes de ma situation. 5 mois dans le centre fermé. Je rêve que j’aurai un jour ma liberté. Ils m’ont libérée, ils m’ont transférée au Maroc. La liberté, c’est : transférer au Maroc. C’est pas là-bas.

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Émeute au centre fermé de Merksplas : les détenus se révoltent face aux conditions d’enfermement et à la répression

28/04/2023 À l’heure du déjeuner, une trentaine de détenus du centre fermé de Merksplas se sont retranchés dans la cantine. Ils l’ont fait pour exprimer leur mécontentement à l’égard des conditions de vie dans le centre. Il y a deux mois à peine, un homme qui avait entamé une grève de la faim pour protester contre la situation y est décédé. La police a réagi rapidement et de manière agressive. Avec une cinquantaine de policiers, des matraques et des boucliers prêts à l’emploi, ils ont envahi le centre vers 14 heures. « Les détenus avaient tout détruit au troisième étage. Ils ont tout cassé. Les policiers ont déplacé sans ménagement une quinzaine de personnes vers les cellules d’isolement », selon le témoignage anonyme de l’un des détenus. Vers 15 heures, la police a fait savoir qu’elle avait déjà quitté le centre. Les journalistes présents sur place ont cependant pu constater qu’à 16 heures, d’importantes forces de police étaient toujours actives pour emmener les personnes vers les cellules d’isolement. Des témoins oculaires à l’extérieur du centre et certains détenus ont parlé d’une démonstration de force sans précédent de la part de la police. Selon eux, un étage du bloc 3 du centre est devenu largement inutilisable après les incidents de cet après-midi. La suite des événements n’est pas encore claire. De nombreuses personnes sont placées dans des cellules d’isolement, ce qui laisse planer une grande incertitude. Les policiers ont quitté les lieux en disant : « À la prochaine fois, hé ! » Les détracteurs des centres soulignent les pratiques violentes et inhumaines qu’ils représentent et revendiquent leur fermeture immédiate. https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/04/filmje-mersplas.mp4 Solidarité avec les détenu.e.s en lutte ! Liberté pour toustes !

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Double soirée de soutien contre les frontières

Soirée de soutien au Comité des Femmes Sans-Papiers et aux personnes détenues en centres fermés Le Comité des Femmes Sans-Papiers rassemble différentes femmes de différentes origines, souvent seules, cheffes de famille, très vulnérables et exposées à toutes les formes d’exploitations et de violences. Elles sont dans la lutte pour exprimer les questions spécifiques des femmes sans-papiers et revendiquer leurs droits. Getting the Voice Out est un collectif qui lutte contre les centres fermés et les expulsions, en soutien aux premières personnes concernées. Les centres fermés sont des prisons qui détiennent administrativement des personnes migrantes et sans-papiers en vue de les expulser. Le temps de cette soirée, les deux collectifs s’associent pour dénoncer les politiques migratoires belges et européennes toujours plus répressives, la machine à enfermer et expulser, et le système de frontières dans lequel s’inscrivent ces politiques, oppressives, racistes et coloniales. Rendez-vous ce vendredi 12 mai à la Poissonnerie pour affirmer notre solidarité à touxtes celles et ceux en lutte contre les frontières ! Programme : 18:00 – Ouverture 18:30 – Discussion 19:30 – Repas 20:30 – Performances début des concerts 21:00 – Orel 22:30 – Average 23:30 – Cheapjewels & Le Talu 00:30 – Djs 02:00 – Fin de la soirée La Poissonnerie : 214 rue du Progrès, Schaerbeek Bouffe à prix libre Enfants bienvenuxes Entrée à prix libre (apporte du cash $$) Les bénéfices de la soirée seront répartis entre le Comité des Femmes Sans-Papiers et le collectif Getting the Voice Out. Pour ce dernier, l’argent sera principalement utilisé pour fournir des recharges téléphoniques aux personnes détenues en centre fermé. Pas de racisme, de sexisme, d’homophobie, transphobie, pas de fachos, pas de relous ! Ni frontières, ni nations, liberté de circulation

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[Projection-débat] La Voie d’Henriette

30 ANS DES CENTRES FERMES EN BELGIQUE... Y A RIEN A FETER ! Henriette est une jeune maman célibataire, et c’est aussi une personne sans papier qui est porte-parole du collectif de la voix des sans papiers. Tous les jours, elle se bat avec le soutien de son avocat, Maitre Lurquin, pour loger les familles sans papier au coeur de Bruxelles. Pour sa sécurité, Henriette a dû se séparer de son compagnon, et a perdu la possibilité d’obtenir une régularisation. Avec son fils, elle vit désormais de déménagement en déménagement, se demandant quel avenir cette enfance pourra lui offrir. À la lutte pour la régularisation et pour l’installation dans un logement sain s’ajoute celle de la reconnaissance des identités de chacun. La parole des concernées est-elle nécessaire pour mobiliser ? Comment engager des perspectives sans instrumentaliser celles et ceux qui subissent la politique migratoire ? 👥 A l’issue de la projection, nous échangerons avec le Comité des Femmes sans papiers autour de ces questions légitimes. 🔴 INFOS/INSCRIPTION (recommandée) : https://bit.ly/41WKLvk ▶ Du 15 au 25 mai, PAC vous propose une immersion visuelle et auditive dans l’univers des centres fermés, durant laquelle nous questionnerons collectivement l’accueil que la Belgique réserve aux personnes en situation d’exil. En 2023, nous « fêtons » à la fois les 30 ans de l’existence officielle des centres fermés en Belgique (loi Tobback en 1993) et à la fois les 35 ans de leur existence réelle puisque c’est en 1988 que le Centre 127 a vu le jour sur le site de l’aéroport de Bruxelles-National, à Melsbroek. ✊ Afin de ne pas laisser passer ce triste anniversaire inaperçu, l’exposition "30 ans de centres fermés" revient sur l’histoire de ces centres mais aussi celle des luttes qui s’y sont opposées. 🔸 L’exposition regroupe les travaux de plusieurs collectifs et artistes : les enfants du Village du Monde, le collectif Krasnyi, le dessinateur Titom, l’artiste Céline De Vos... ainsi que des témoignages de personnes détenues en centre fermé, recueillis par le collectif Getting the Voice Out.

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Nouvelles des centres fermés 10 avril 2023

Santé mentale et médicamentation. Tentative d’expulsion de trois hommes algériens 1.Santé mentale et médicamentation La violence du système carcéral et l’enfermement en lui-même ont des impacts catastrophiques sur la santé mentale des détenu.e.s. Récemment, plusieurs personnes nous font part de leur inquiétude au sujet de co-détenu.e.s qui sont manifestement en grande souffrance : “Leur place n’est pas ici. Ils doivent être soignés. C’est inhumain. C’est de la maltraitance.“ “C’est la camisole chimique” : Beaucoup de détenu.e.s nous font part du fait qu’iels reçoivent des médicaments sans qu’il n’y ait aucun suivi, de même que très peu d’informations sur la nature de ces médicaments et de ces supposés traitements.Il n’est pas rare non plus que des personnes enfermées dénoncent le recours à des médicaments dans un but répressif pour “calmer” les détenu.e.s qui se révoltent, ou encore, dans un autre contexte, pour faciliter les tentatives d’expulsion… “Y. avait cassé la télé : ils l’ont pris avec six agents de sécurité et mis au bloc 5. Là il restait très agité et a reçu 3 piqûres. Puis il est revenu dans notre bloc. Il ne savait plus parler et il bavait… On a rouspété et pour finir ils l’ont transféré au 127 bis pour qu’on ne voie plus tout ça.” “Et quand on dit quelque chose les matons nous disent : c’est pas nous, c’est l’Office des Etrangers qui décide.” 2. Tentative d’expulsion de trois hommes algériens Trois hommes détenus dans différents centres fermés ont subi une tentative d’expulsion ce mercredi 05/04/23 dans le même avion vers l’Algérie. Leur expulsion n’a pas eu lieu et à 23h, ils étaient tous trois de retour aux centres de Vottem et de Merksplas. Nous avons appris que l’un d’eux a été tabassé par la police après avoir refusé d’avaler des médicaments lors de la tentative d’expulsion. “Ils s’entrainent à utiliser des méthodes pour nous piéger, nous on s’entraine à s’adapter à chaque changement et à résister.” Violences physiques et psychologiques, intimidations, contraintes… l’escorte policière n’hésite pas quant aux méthodes pour forcer les rapatriements. L’Office des Etrangers s’acharne dans sa volonté d’expulser les personnes détenues, même dans des cas où l’expulsion s’avère impossible (par exemple parce que l’ambassade du pays concerné ne délivre pas de laissez-passer) : “C’est inimaginable. Y en a qui restent en centre fermé jusqu’à 18 mois pour rien. Ils savent pas les expulser ou certains résistent jusqu’au bout. C’est des enfermements inutiles.”

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Actualité des centres fermés : 06.03.2023 – 22.03.2023

Il y a une dizaine de jours, plusieurs personnes détenues alertaient d’un vol collectif vers la RDC. Les jours suivants, les contacts avec ces personnes étaient très limités et plusieurs téléphones étaient sur répondeur. Le vol a été annulé Les assistant.e.s sociaux.ales, aussi appelé.e.s, accompagnateur.trice.s au retour, encouragent de plus en plus les personnes détenues au retour volontaire. Certaines personnes craquent après de nombreux mois de détention. En vue du ramadan, de nombreux transferts ont lieu dans les centres. Les détenus faisant le ramadan sont rassemblés dans des ailes séparés. Ils ont droit à un micro-onde et un frigo Certaines personnes en détention depuis de nombreux mois déclarent qu’il y a un grand turnover dans les centres, soit de nombreux rapatriement : « on en a appelé 3 aujourd’hui au bureau, puis on ne les a jamais revus. La sécurité vient vider leur armoire et ils reviennent plus. Du coup on comprend qu’ils sont à l’aéroport. “ A Merksplas, la disparation d’une boule de billard entraine une fouille à nu des personnes détenues : « Une boule de billard avait disparu : fouille ce matin de toutes les armoires et fouilles à corps. Tout le monde à poil et on peut plus jouer au billard » Au centre de Merksplas, les personnes détenues ont recueilli 3 petits chats qu’ils nourrissent et disent que ce sont des chats ‘sans papiers’. Beaucoup de détenus souffrent de problèmes de santé mentale importants et ne reçoivent aucun soin adéquat :“ il y a des malades mentaux ici : ils n ‘ont rien à faire ici , ils ont besoin d’être soignés, y en a qui parle tout seul, y en a qui pleure tout le temps ; ils ont besoin de soins, ils sont très mal ». Une personne nous rapporte avoir été mise au cachot pendant 48 heures, au motif qu’il est considéré comme étant un “meneur” : “ C’est indigne ces cachots, enfermé comme des chiens , comme un tigre dans une cage ” FEU AUX CENTRE FERMÉS

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Expulsion collective de 34 personnes soumises au règlement Dublin par vol militaire

L’Office des Étrangers persiste dans une application absurde, arbitraire, et inhumaine du règlement Dublin en déportant une trentaine de personnes par vol militaire vers la Croatie. Pour rappel, il existe un règlement européen dit ‘Dublin’ qui permet de déterminer le pays responsable de la demande d’asile en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué, est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne et où les empreintes ont été prises. Cela permet donc à la Belgique de renvoyer les personnes demandeuses d’asile vers le pays dubliné, soit le première pays par lequel elles sont rentrées dans l’Union européenne. Un vol militaire a expulsé ce 17/03/2023 trente quatre personnes de différentes nationalités vers la Croatie, pays réputée pour son traitement très violent (tortures, agressions sexuelles…) envers les personnes en situation de migration . Les abus de l’état croate sont pointés par de nombreux rapports et organisations internationales. La Cour Européenne des droits de l’Homme a également rappelé la Croatie à l’ordre dans plusieurs condamnations. Nous n’avions pas eu connaissance précédemment d’expulsions par vol ‘militaire’ collectif vers la Croatie organisées par l’Office des Étrangers. Cette approche démontre la volonté de l’Office des Étrangers de vouloir dissuader les personnes demandeuses d’asile, passées par la Croatie d’introduire des demandes en Belgique. L’OE veut envoyer comme message que les personnes seront automatiquement renvoyées. Les personnes faisant l’objet de ce renvoi ont tou.te.s été rassemblé.e.s la veille du départ au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Plusieurs d’entre elles ont été transférées. D’autres avaient reçu une notification les prévenant d’une expulsion le 17/03 à 10 heures. Le jour J les personnes détenues au centre fermé 127 bis ont été éveillées par l’arrivée de bus et d’un grand nombre de combis de police Un détenu présent au moment des faits nous dit : “ Un bus de l’aéroport est venu chercher 34 personnes . Six était déjà au 127 bis, les autres venaient d’autres centres et ont été amenés la veille au 127 bis. Nous avons tous été réveillés par ça. Y avait des flics partout. On était tous choqués. ” Les personnes ont été embarquées une par une dans un véhicule, pour certain.e.s de force. Elles ont ensuite été amenées à l’aéroport sous escorte policière. Nous apprenons que certain.e.s d’entre eux sont bien arrivé.e.s à Zagreb. Parmi elles, un nombre important de personnes d’origine burundaise . Des membres de la diaspora burundaise en Belgique étaient présents à l’aéroport pour dénoncer ces expulsions .

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