Arts / Créations
[Philippines] 5 militants culturels arrêtés à Cavite
Les militants et artistes Shenice Wacan, Ronaldo Valderrama, Andrew Peña, Denn Martizano et Christine Quillosa, collectivement appelés les « 5 d’Imus », ont été arrêtés dans la ville d’Imus, alors qu’ils s’apprêtaient à créer des œuvres d’art protestataires contre les transformations foncières et les démolitions généralisées dans la province de Cavite aux Philippines. Ils n’avaient même pas commencé que des agents de la sécurité civile de l’administration locale les ont interpellés et accusés d’être responsables d’autres œuvres d’art protestataires dans la région. Les agents de sécurité ont menacé de tirer sur les militants. Les travailleurs culturels ont ensuite été remis à la police nationale philippine à Barangay Malagasang, dans la même ville. Deux des militants culturels arrêtés, Shenice Wacan et Ronaldo Valderrama, sont membres de l’Alliance collective Cavite pour le changement social (CCLASIC), qui exprime sa protestation par la poésie, la danse, le chant et les arts visuels comme la peinture. Ils ont tous deux rejoint la CCLASIC après que leurs familles ont été victimes de démolitions violentes. Valderrama est également l’ancien vice-président d’Anakbayan-Cavite.

[Brochure] Mortel
Tu tiens dans tes mains un ensemble de contributions et de témoignages autour de la mort et du deuil. Le sujet n’étant pas hyper léger, j’imagine que si tu as ouvert cette brochure et commencé la lecture c’est qu’à priori t’es ok avec tout ce que cela peut soulever en toi. L’idée d’une brochure sur le sujet ne date pas d’hier. Mais c’est grâce aux discussions organisées au Placard Brûle fin 2024, à Toulouse, que j’ai eu la motivation nécessaire pour lancer un appel à contributions, accompagnée d’une personne qui s’est rendue dispo pour faire une partie de la mise en page. Merci à elle. Merci à toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin. On l’a finie en avril 2025. On a eu envie de compiler des récits de cérémonies, d’accompagnement de proches à mourir. Dedans on aimerait y parler de nos vécus d’obsèques et cérémonies. Que ces moments aient été pleins de force et de choses incroyables ou au contraire hardcore. On a envie d’ouvrir un espace de discussion sur le sujet, pour briser les tabous et nourrir des imaginaires, ne pas laisser à l’état et au capitalisme cet ultime moment. Pour comprendre comment se défendre aussi. Mais surtout pour imaginer des obsèques queers/punks/anars, ou en tout cas à l’image de ce que nous sommes, ce dont on rêverait... et pour, jusqu’à la mort, ne pas leur laisser le dernier mot ! On espère que lire cette brochure te fera autant de bien que ça nous en a fait de la réaliser. Obscènes obsèques En racontant cette cérémonie l’autre jour à la discussion au placard brûle, j’en gardais un bon souvenir. En relisant ce que j’en avais écrit à l’époque dans mon carnet, et dont je me disais peut être en faire une contrib’, c’est un peu bresson en fait, ça donne des choses comme ça : « Nos tenues obscènes rompent avec le balai des costards et des robes respectables. La couleur est la même, certes, mais notre noir est des ténèbres de tous les jours, de vengeance. Il n’a rien de convenable et de solennel. Il transpire le manque, l’ivresse, les overdoses. Il connaît les viols et les coups, la haine de soi, le mépris et les insultes ; les nuits blanches, le néon des hôpitaux, la froideur des cellules. « Tant que y a du noir y a de l’espoir » Des gueules de punk, des tronches de fatigué.es. Queers of despair. » Alors j’écris un truc plus à l’arrache pour ce zine parce que y avait des choses chouettes dans cette cérémonie. Déjà, le croque-mort sapé en costard qui nous dit « Bonjour mesdames et monsieurs les schalgs », ça tuait. Puis le fait qu’on soit beaucoup là, à se parler ou pas, avec nos pires dégaines de punk, de scandales. Franchement, les gens savaient pas trop si y avait un concert de hardcore dans une cave ou la réouverture d’une maison close pas loin. Ça cassait bien le décor. Entre deux mif’ friquées qui venaient enterrer leur arrière grande tante. Le fait que l’adelphe ait pu causer avec les darons avant, et que les daron.nes aient respecté ses demandes, a permis que ça se...

Community Kitchen + Docu : Palestinian Resistance - JH Sojo
Community kitchen - Fundraiser for a family in Gaza / Cuisine populaire - Benefit pour une famille à Gaza / Volkskeuken - Benefiet voor een familie in Gaza 3 July 2025 @ 7PM JH Sojo Leuven In support of the Palestinian resistance, we host a community kitchen (cuisine populaire / volkskeuken) followed by the screening of the movie 5 Broken Cameras. There will also be a small market. The food is at free contribution, all donations will go to a family in Gaza. Bring cash !

[Zine] coutoentrelesdents apériodique n°1
toujours dans la perspective d’abolir toutes formes d’oppressions à l’aide des moyens les moins contradictoires avec cette finalité, coutoentrelesdents publie son premier apériodique gratuit 32 pages pour parler de l’influence situationniste dans le rap et le punk, découvrir ce que fait la lézarde avec des brochures et des livres sur les bords de seine, évoquer cet anti-france qui fait trembler bourgeois et conservateurs, rencontrer koala et sa bd la couche, discuter avec malvie qui encre les peaux à contre-courant, et raviver le souvenir de vice et râlement déviant ! c’est téléchargeable gratuitement en ligne en allant sur coutoentrelesdents.noblogs.org dans l’onglet infokiosk, et disponible en physique en nous envoyant un mail (onglet contact)
[Royaume-Uni] Comparution de Mo Chara, rappeur du trio Kneecap
Mo Chara, le rappeur du trio nord-irlandais Kneecap, a comparu ce mercredi pour « infraction terroriste » devant un tribunal de Londres. Accueilli sous les acclamations et les applaudissements, Mo Chara a dû traverser une foule compacte brandissant des drapeaux irlandais, palestiniens et des pancartes « Libérez la Palestine ! ». Son groupe originaire de Belfast rappe en anglais et en irlandais, revendique haut et fort son engagement en faveur de la cause palestinienne. Liam O’Hanna (Liam Og O Hannaidh en gaélique), nom de scène Mo Chara est accusé de s’être couvert d’un drapeau du Hezbollah classé terroriste pendant un concert à Londres le 21 novembre 2024 et d’avoir crié « Allez le Hamas ! Allez le Hezbollah ! . Le rappeur sous le coup d’une enquête depuis le 1er mai ( notre article ici ) a été inculpé le 21 mai. Les avocats du rappeur, ont affirmé que son inculpation avait eu lieu hors délai légal. Mo Chara, qui était accompagné des autres membres du trio, Móglaí Bap et DJ Próvaí, est reparti libre. La prochaine audience est prévue pour le 20 août.
[France/Jura] appel à dons pour l’ouverture d’une bibliothèque libertaire
Une bibliothèque libertaire, La Comédie noire, va ouvrir prochainement à Lons-le-Saunier. C’est le projet d’un lieu de diffusion des idées anarchistes, un endroit où se retrouver, lire, échanger, conspirer… Un vieux canapé, une table et quelques chaises, un petit bar, un coin cuisine pour que l’expérience démarre. Tout ça, c’est chouette, mais une des bases du fonctionnement sera le prêt de livres. Et pour l’instant, les étagères sont un peu vides. Pour pouvoir lancer le projet et faire connaître tous.tes les auteur.e.s qu’on adore, il nous faut des livres. Donc on fait appel à votre générosité et à vos bons plans pour en obtenir. En attendant qu’on mette en place quelques points de dépôt, nous contacter. (lacomedienoire[@]riseup.net) [Publié en mai 2025 sur Rabasse .]

[Zine] Le Seum n°12 est sorti !
Le seum est un petit journal anarchiste-communiste (ou l’inverse ah ah) gratuit et distribué partout où des camarades sont motiv’ pour le faire. Ici, vous trouverez le lien du dernier numéro et l’édito ! Le seum va sur ses 5 ans. On a commencé tout feu tout flamme, entre deux confinements mais encore porté par l’élan des GJ – on voyait se lever à l’horizon de tous les continents de nouveaux soulèvements. Et si on devait résumer le propos du canard depuis, ce serait : souffler sur des braises brûlantes. Et, avec d’autres, on a soufflé. Mais cela n’a pas suffit, pas pour le moment. Et la période est au reflux, à la contre-révolution, la guerre, la catastrophe. Notre époque est marquée par cette chute vertigineuse des possibles tolérables par le régime capitaliste ; toutes les probabilités sont contre nous. En ultime conséquence, les capitalistes états-uniens montent des plans pour se réfugier sous terre dans des bunkers ou partir sur Mars tandis que le parti communiste chinois nous promet 100 000 ans de servitude industrielle. Mais dans ce journal, nous ne nous résignerons pas au règne du probable. Un petit doigt nous dit qu’il ne recouvre pas le réel, qu’il existe une force absente de ces calculs mécaniques. Un camp sur lequel personne ne mise un centime – et à juste titre, car si nous gagnons, c’en est fini de l’argent. L’improbable victoire des prolétaires, des gilets jaunes, des perdantes, des zéros. Et c’est la seule voie de sortie. Et quand on fera le compte enthousiaste de notre temps pour ceux qui encore ne sont pas nés, mais qui s’annoncent avec un visage plus généreux, nous seront les gagnants nous qui avons le plus souffert de lui. Car être en avance sur son temps c’est souffrir beaucoup de lui Mais c’est beau d’aimer le monde avec les yeux de ceux qui ne sont pas nés encore Et splendide de se savoir déjà victorieux alors que tout autour de soi est encore si froid et si sombre Écrivait un poète révolutionnaire du Guatemala, Otto René Castillo, il y a plus d’un demi-siècle… Bonne lecture ! Le journal est disponible en pdf ici.
[brochure] La fable du chardon et du bouquet
Chardon a le seum. À mesure qu’elle étend son regard autour d’elle, elle ne constate qu’injustice, exploitation et désolation. Une énième loi sécuritaire, de nouvelles personnes noyées en Méditerranée, une femme violée toutes les dix minutes, et des milliards d’animaux en cage. Elle a le seum, et bien l’intention d’en découdre avec ce monde qui la fait gerber. Alors elle et ses potes commencent à traîner dans le milieu squat/anarchiste/féministe/anti-autoritaire ; un joyeux bordel qui ne prend pas le temps de se définir et qui bouillonne de réflexions comme de propositions concrètes pour nourrir leurs envies d’agir. Au fil de ses aventures, Chardon entend, et constate, que le pouvoir qu’elle exècre tant existe aussi entre elle et son entourage, qu’il n’est pas l’apanage des institutions, mais qu’il est tristement reproduit dans leur milieu, et dans les relations qu’elle construit. Qu’elle le subit par endroits, et qu’elle le fait subir à d’autres. Alors elle a d’autant plus le seum. D’abord envers ses potes mecs surtout, même si elle apprend vite que les choses sont plus complexes. Chardon est une meuf blanche, mais elle pourrait être brune, neuroatypique ou non, cis ou non binaire, classe moyenne ou prolo, elle se retrouverait quoi qu’il en soit quelque part dans la chaîne alimentaire des oppressions systémiques : en position d’être opprimée par certain.es, et d’en opprimer d’autres. Alors au seum qu’elle construit envers les personnes qui ne veulent pas entendre parler d’oppressions systémiques, ou qui n’en font pas assez, s’ajoute une envie d’être elle–même attentive aux dominations qu’elle reproduit. Elle apprend à nuancer ses propos, à ne pas voir tout noir ou tout blanc. Elle se veut cohérente, et ses aspirations anti-autoritaires la poussent, logiquement, à ne pas vouloir faire partie du camp des oppresseurs. Alors elle lit beaucoup sur le sujet, et apprend qu’elle a des privilèges, liés à sa naissance ou à son parcours de vie, et qu’il convient d’en faire quelque chose, si elle se veut juste et cohérente. Elle apprend aussi qu’elle peut être l’alliée de certaines luttes, et que c’est aux premier.es concerné.es de décider ce qui est pertinent à faire ou à dire pour lutter contre leurs oppressions propres. Tout cela lui semble bien logique, bien qu’un peu catégorique. Elle voit bien d’où vient cette idée, et fini par la faire sienne, même si le fait que certaines personnes ne puissent pas donner leur avis la met aussi mal à l’aise. Mais elle a elle-même constaté la quantité de relou.es donneur.euses de leçons qu’il faut bien pouvoir faire taire. Chardon décide alors qu’elle sera une bonne alliée, en plus d’être actrice d’une lutte plus générale contre les institutions, et le sexisme. Elle découvre le concept d’appropriation culturelle, coupe ses dreads et questionne ses activités, comme le yoga ou le massage chinois. C’est vrai qu’en tant qu’occidentale elle n’est pas vraiment légitime à pratiquer des activités que sa culture...