Belgique

Racismes / Colonialismes

Mémoire des luttes en Belgique - Grève de la faim des travailleurs et travailleuses immigré.e.s (1974)

Contenu produit par IRRUPTION, webmédia engagé couvrant la Belgique francophone, indépendant et apartisan Contexte Au sortir de la 2e guerre, la Belgique a besoin de main d’œuvre pour travailler dans ses mines. Elle passe des accords avec divers pays (Italie, Maroc, Turquie...), recrutant des milliers de travailleur.euse.s utiles à son développement, dans les secteurs miniers, de la métallurgie ou encore de la construction. L’immigration est alors fortement encouragée à travers des mesures permettant de rapides régularisations et les regroupements familiaux. Ces mesures contentent à la fois l’Etat et le patronat, parce qu’ en plus de fournir la main d’œuvre nécessaire aux différents secteurs, elles permettent de la fixer et de limiter le vieillissement de la population. Cependant, dès la fin des années 1960, le ministre de l’Emploi et du travail, à l’époque en charge de la migration, prend des mesures restrictives en la matière : refus de délivrance d’un permis de travail et de régularisation des étranger.e.s arrivé.e.s comme touristes, interdiction d’accéder à un autre emploi que celui pour lequel une autorisation a été accordée, et retour dans le pays d’origine des étranger.e.s au chômage. Malgré la suppression de ces mesures grâce, notamment, à la pression mise par les syndicats FGTB et CSC, le sort des travailleur.euse.s immigré.e.s se détériore et nombreux.ses d’entre eux.elles deviennent clandestin.e.s. Déroulé des évènements En février 1973, un groupe de travailleurs et travailleuses sans-papiers organise une manifestation devant l’Eglise St.Jean-Baptiste à Molenbeek. Ces manifestant.e.s, se regroupant sous le nom de “groupement de travailleurs marocains”, protestent contre les arrestations d’illégaux.ales, et réclament l’octroi d’un permis de travail et de séjour pour ces dernier.e.s. La manifestation est fortement réprimée par la police. En mars, 9 de ces militants entament une grève de la faim, cette fois-ci dans l’église St. Jean-Nicolas à Schaerbeek. « … Nous qui connaissons tous les jours les rafles policières dans nos quartiers, les expulsions, le travail clandestin sans sécurité, sans aucun droit, nous disons que cela doit cesser (...) Ici en Belgique, des milliers de nos frères se trouvent dans des conditions difficiles, sans papiers, sans aucun droit en tant que travailleurs immigrés (...) Nous ne pouvons plus nous taire sur une pareille situation, nous ne pouvons plus accepter l’esclavage. C’est le devoir de tout frère immigré de rejoindre notre combat, c’est aussi le devoir de la population belge de nous soutenir. » Le soutien au mouvement s’étend petit à petit à plus de 70 associations, quelques Belges se lancent également dans une grève de la faim, et une pétition recueille plus de mille signatures en quelques jours. Mais les grévistes sont interrompus par la police et expulsés vers le Maroc et la Tunisie dans les jours qui suivent. Suite à ces expulsions, plusieurs manifestations (...)

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Histoire / Archives

Mémoire des luttes en Belgique - L’insurrection wallonne de 1886

Contenu produit par IRRUPTION, webmédia engagé couvrant la Belgique Francophone, indépendant et apartisan. Contexte En 1886, le suffrage censitaire masculin est d’application en Belgique. Seuls ceux qui payent le plus d’impôts disposent du droit de vote, c’est-à-dire … 2% de la population. Dans le même temps, les conditions de vie du monde ouvrier sont déplorables. Les législations sociales sont alors quasiment inexistantes en Belgique. De plus, en 1886, la Belgique traverse une grave crise économique : forte baisse des salaires, licenciements massifs, chômage généralisé, journée de treize heures …. pour celles et ceux qui ont du travail. Déroulé des évènements Le 18 mars 1886, à Liège, une manifestation est organisée place Saint-Lambert par un comité anarchiste. Celle-ci, visant à commémorer l’anniversaire de la Commune de Paris, tourne à l’émeute généralisée. Affrontements avec les gendarmes et pillages durent toute la nuit. Le lendemain, le bassin liégeois s’embrase. Les charbonnages sont à l’arrêt, la grève est générale, des destructions ont lieu. Dans les jours suivants, les autorités rassemblent une véritable petite armée venue des quatre coins de la Belgique. La région liégeoise est en état de siège, on ne peut circuler sans « laissez-passer », et les arrestations des meneurs se succèdent. Aux alentours du 25 mars, la situation commence à se calmer dans la cité ardente. Néanmoins, à la même date, c’est au tour du Hainaut de s’enflammer. La grève se répand comme une traînée de poudre dans tout le bassin industriel. Le 26, des affrontements et saccages d’usines ont lieu à Gilly et à Jumet, où des milliers d’ouvriers détruisent la verrerie Baudoux et incendient le château du propriétaire. Dans la soirée, les soldats font usage de leurs armes à Roux, faisant 5 tués et 10 blessés graves. Le 27 mars, la région de Charleroi est à son tour placée en état de siège. 22 000 réservistes de l’armée sont rappelés. L’ordre est donné de tirer sur les grévistes sans sommation. Le lendemain, toujours à Roux, les militaires abattent une dizaine d’ouvriers manifestant près des verreries. Le 29 mars 1886, les autorités triomphent sur les ouvriers. On recense une vingtaine de tués dans la population. Au tournant de mars-avril, les ouvriers résignés, reprennent le travail, faute d’argent. Impacts Après la révolte de 1886 et la peur qu’elle a suscitée, la bourgeoisie au pouvoir ne peut plus fermer les yeux sur les conditions de la classe ouvrière. Une commission est chargée d’étudier la « situation du travail industriel dans le royaume ». Plusieurs législations sociales sont votées à partir de 1887 : interdiction du travail des enfants de moins de 12 ans, limitation du travail des jeunes entre 12 et 16 ans, interdiction du travail de nuit pour les hommes de moins de 16 ans et les femmes de moins de 21 ans. La Belgique reste néanmoins fortement à la traîne en termes de droit social, en comparaison à des pays comme l’Allemagne. De plus, le pouvoir...

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Éducation populaire / Partage de savoirs

Pourquoi faut-il en finir avec les prisons ? (brochure)

Version PDF : « Pourquoi faut-il en finir avec les prisons ? Introduction Nous avons un tas de représentations sur les prisons, au moins quelques idées et un avis. Ces représentations répondent à un besoin humain : comprendre ce qui se passe autour de nous, y compris concernant les institutions. On a donc toutes et tous un avis sur la prison. Pourtant sa réalité est assez méconnue et, assurément, plus le flou sur une situation est grand, plus des préjugés lui collent à la peau. Ces idées préconçues nous servent à comprendre, ou en tout cas à faire comme si on comprenait, comme si on avait des réponses à toutes les questions. Car en effet, chacun.e se pose des questions sur la prison : que s’y passe- t-il ? Quelle est son utilité ? Qui va en prison ? Nous protège-t- elle ? Rien de plus naturel que le questionnement. Le problème est que les réponses que l’on nous sert aujourd’hui sont en fait très éloignées de la réalité carcérale. Un exemple est l’idée que « la prison nous protège ». Si tel était le cas, quoi de plus naturel que d’adhérer au système carcéral ? En effet, le besoin de protection est capital pour tout le monde. Mais si la prison ne nous protège pas, à quoi sert-elle ? Comment nous protéger pour vivre en collectivité ? C’est parce que les auteur.e.s de cette brochure se sont posé.e.s ces questions qu’iels [1] se sont rassemblé.e.s pour la rédiger. Si les préjugés servent à comprendre la réalité et s’y repérer, ils la construisent aussi et maintiennent donc le système carcéral en place. La démarche vise donc la déconstruction des préjugés farouches sur cette institution opaque qu’est la prison tout en tenant compte des besoins de protection et de justice sociale. Ce qui est écrit est issu de nombreuses réflexions et discussions, d’échanges avec des détenu.e.s et des proches de détenu.e.s. À cela s’ajoute l’expérimentation de luttes anti-carcérales, où les réactions des autorités révèlent les réelles lignes politiques gestionnaires de l’Etat tant dans son aspect répressif que dans son attitude déniant la réalité. Beaucoup ont du mal à s’imaginer un monde sans prison. On nous donne l’impression que ce châtiment a toujours existé, qu’il va de soi. Ce n’est cependant pas le cas : il y a bien eu un « avant » prison et il y aura un « après ». Car cette institution n’est ni indispensable, ni même utile et participe aux inégali- tés des sociétés actuelles. Il est temps de déconstruire toutes nos idées préconçues sur les prisons pour ensuite pouvoir les décon- struire brique par brique. Table des matières Introduction Est-ce si dur que ça la prison ? Alors que les détenu.e.s sont logé.e.s, nourri.e.s et qu’iels ont même la télévision ? Mais la prison est indispensable pour notre sécurité ? Mais il faut bien punir les criminel.le.s ! Et les grand.e.s criminel.le.s dangereux.ses alors ? Qu’est-ce qu’on ferait de Marc Dutroux ? Si la prison ne marche pas, pourquoi on l’a inventée ? N’a-t-elle vraiment aucun sens...

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Écologie

Global strike - People over profit !

organisé par : Youth For Climate Ineos Will Fall Extinction Rebellion Belgium Rise for Climate Belgium : Citizen Mobilization to save Humanity Teachers For Climate Youth for Climate Leuven Grootouders voor het Klimaat Be FAITES PASSER LE MESSAGE : Nous descendons à nouveau dans la rue le 25 mars et nous avons besoin de vous ! Cela fait maintenant plus de deux ans que nous faisons grève, et cela a eu un énorme impact politique. Donc ce que nous faisons fonctionne. Mais nous devons continuer à le faire. Cette grève mondiale se concentrera sur #PeopleNotProfit. En soulignant le fait que la lutte pour le climat est une lutte de classe et que, depuis des années, la classe dirigeante, principalement à travers les entreprises et les gouvernements du Nord global, a exercé son pouvoir, acquis par le colonialisme, la suprématie blanche et l’exploitation, pour détruire la terre et ses occupants sans remords. Ils ont délibérément sacrifié les écosystèmes et les peuples du Sud global au nom de leur soi-disant « développement » et de leur éternelle « croissance économique ». Pendant ce temps, la classe ouvrière est utilisée comme des outils pour construire le système même qui les détruit. Alors nous refusons de faire partie de ce système et nous frappons à nouveau, dans tous les pays du monde. Rejoignez-nous à Bruxelles. Et n’oubliez pas d’amener des amis ! Le lieu exact et les autres détails pratiques seront annoncés prochainement ! VERSPREID HET WOORD : Op 25 maart gaan we opnieuw de straat op en we hebben jullie nodig ! We staken nu al meer dan twee jaar, en het heeft een enorme politieke impact gehad. Dus wat we doen, werkt. Maar we moeten het blijven doen. Deze wereldwijde staking zal zich richten op #PeopleNotProfit. We benadrukken het feit dat de klimaatstrijd een klassenstrijd is en dat de heersende klasse, voornamelijk via bedrijven en regeringen uit het Noorden van de Wereld, jarenlang hun macht hebben uitgeoefend, verkregen door kolonialisme, blanke suprematie en uitbuiting, om de aarde en haar bewoners zonder wroeging te vernietigen. Zij hebben doelbewust de ecosystemen en de volkeren van het Zuiden opgeofferd ten behoeve van hun zogenaamde « ontwikkeling » en eeuwigdurende « economische groei ». Ondertussen wordt de arbeidersklasse gebruikt als gereedschap om het systeem op te bouwen dat hen juist vernietigt. Dus weigeren we deel uit te maken van dit systeem en slaan we opnieuw toe, in alle landen over de hele wereld. Ga met ons mee naar Brussel. En neem zeker wat vrienden mee ! De exacte locatie en verdere praktische details worden binnenkort meegedeeld !

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Racismes / Colonialismes

Centres fermés : déportations à la chaine

De nombreux.ses détenu.es en centres fermés sont ou vont être expulsé.es ces jours-ci, principalement vers l’Afrique subsaharienne. De nombreux.ses détenu.es en centres fermés sont ou vont être expulsé.es ces jours-ci, principalement vers l’Afrique subsaharienne. Il s’agit en majeure partie de personnes qui ont été arrêtées à l’aéroport et à qui une demande d’asile a été refusée. Elles sont désespérées et nous disent être en danger dans le pays quitté mais que le CGRA ou l’Office des étrangers n’ont pas jugé leur demande valable pour diverses raisons. Tout est basé sur les preuves écrites, leur parole n’est pas entendue, sur le fait qu’elles.ils proviennent de pays dits « sûrs » etc. Ces détenu.es affolé.es nous appellent constamment pour demander de l’aide. Nous jonglons avec leurs avocat.e.s qui sont pour certain.e.s aux abonné.e.s absent.e.s ou qui pour d’autres ne parviennent plus à trouver de solution juridique pour empêcher ces expulsions. Dernières déportations effectives à notre connaissance : 28/12/2021 : Expulsion forcée vers l’Iran 28/12/2021 : Déportation forcée vers le Cameroun. 18/01/2022 : Expulsion à 2 reprises vers Istanbul pour un Irakien, à 2 reprises la Turquie l’a refusé et il a été ramené en CF en Belgique 19/02/2022 : Vol collectif vers la RDC avec à notre connaissance 3 hommes et une femme (plus d’infos suivent) Déportations prévues à notre connaissance : 21/02/2022 : vers le Cameroun 22/02 : vers le Bénin 22/02 : vers la Côte d’Ivoire 25/02 : vers le Sénégal Leur seul moyen d’empêcher leur expulsion est de refuser un test Covid que beaucoup de pays et/ou de compagnies aériennes exigent. Mais, là aussi, la pression monte dans les centres : ceux qui refusent le test sont mis en quarantaine, et leur expulsion annulée est alors considérée comme refusée, ce qui aura comme conséquence qu’ils/elles seront accompagné.es d’une escorte lors de la prochaine tentative. Parole de détenus : « J’ai un billet pour le refoulement demain le 21 et hier j’ai refusé de faire le test. Ils cherchent à le faire par tous les moyens. » TOU.TE.S ont une raison légitime de vouloir quitter leur pays. Tout est fait pour empêcher que des « étranger.e.s » viennent s’installer chez nous. Liberté de circulation et d’installation pour tou.te.s ! NO BORDER !

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Extrême-droite / Antifascisme

Extrêmes droites impliquées dans les mobilisations « Covid » en Belgique

Le but de cet article n’est pas de faire une analyse [1] mais de fournir des informations. Des syndicats de personnels soignants, collègues, délégué.es, groupes de gilets jaunes, etc. se font actuellement approcher par des collectifs ou individus d’extrême droite opportunistes et nous ont demandé de les aider à les reconnaître. Cette liste sera régulièrement mise à jour et nous la compléterons avec des groupes confusionnistes, qui font le jeu de l’extrême droite sans que cela ne soit toujours de manière consciente. Toutes les images utilisées sont publiques. Vous pouvez déjà retenir les noms suivants (cela va de la droite populiste au néo-nazisme) : Civitas, En Colère, éVeil, L’Éveil du Peuple Belge, Feniks, Indépendants Citoyens (InCi), Project Thule, Nation, Nationale Beweging, PNE (Parti national européen), Réaction 19, Samen Voor Vrijheid / Ensemble pour la Liberté, Schild & Vrienden, Valeurs Nationales, United People, Voorpost, Viruswaanzin + Cédric Zachariou, David Bouillon, Frédéric Baugniet « Fred Panpan », Grégory Bourguignon, Leticia Knevels, Michael Verstraeten, Olivier Leboutte « Être Souverain », Valeria Appeltans. Samen voor Vrijheid / Ensemble pour la Liberté Organisation de la manifestation du 21 novembre 2021 à Bruxelles. Les personnes qui se présentent comme figures publiques de Samen voor Vrijheid sont : Sarah Melis, Sacha Vliegen et Ezra Armakye. Ils administrent ensemble le groupe fermé « Protest tegen de coronamaatregelen » sur facebook. La première était déjà impliquée dans les mobilisations confusionnistes de Europeans United, elle est proche de Feniks et de Dries Van Langenhove, qui l’a conseillée sur la façon de parler à la presse. Le deuxième est membre de Feniks et de Schild & Vrienden, ancien du NSV (Nationalistische Studentenvereniging) l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang. Pour tenter maladroitement de cacher cela, il utilise les fausses identités de « Stephan Vanderbingen » et « Stephan Patrick » sur facebook. Le troisième est un allumé qui veut nous sauver de l’apocalypse pour nous amener « à la pleine lumière », et ce en s’alliant avec des néo-nazis… La banderole des organisateurs en tête de manifestation était portée par les membres de Feniks, groupe issu de Schild & Vrienden (voir plus bas). Détails si cela était encore nécessaire : les chasubles bleues et les talkies-walkies des organisateurs. Continuer à nier cette implication de l’extrême droite au cœur de l’organisation et prétendre que sa présence n’aurait été qu’anecdotique n’est plus de la naïveté mais un aveuglement complice. Feniks Feniks est un groupe issu de Schild & Vrienden, qui est le nom d’une organisation néo-nazie déjà trop connue pour pouvoir faire de la récupération sur internet et dans la rue de manière efficace. Feniks est né sur les réseaux sociaux en… novembre 2021, probablement à l’occasion de cette marche. C’est la première fois qu’on les voyait en rue. Sur la photo ci-dessous, tous les (...)

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