Belgique

Extrême-droite / Antifascisme

Retour sur la manifestation « Fascists Not Welcome »

Merci à la Coalition Stand Up pour la préparation et l’organisation de cette mobilisation 🤝🏼. Merci au Kraktakara soundsystem pour son ambiance 🔊 ! Et merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées, en noir ou en couleurs 💜. Encore une fois, les autorités avaient voulu interdire la présence des fascistes ET des antifascistes dans Bruxelles au motif de risques de trouble à « l’ordre public », rejouant l’équivalence nauséabonde entre les fascistes et les antifascistes. Ce n’est pas comme cela qu’on lutte contre la montée des extrêmes droites… Heureusement, notre recours en urgence au Conseil d’État a permis de casser cette interdiction (comme il avait cassé l’interdiction pour les fascistes la veille). Le cortège était très jeune, plein d’énergie 💥, et rassemblait un peu plus d’un millier de personnes. Les fans du Vlaams Belang (parti multimillionnaire, blindé de thunes 💸 pour financer sa communication et ses nombreux cars afin d’amener les gens sur place) étaient +- 1 500. Vu la situation politique, nous pourrions être bien plus et nous devrions les empêcher de proférer leur haine dans l’ espace public, mais c’est une bonne nouvelle qu’ils aient rassemblé moins de monde que lors de leurs dernières mobilisations (5 000 personnes à leur marche « contre Marrakech » et plus de 10 000 à leur meeting au Hesel). Ils ont beau s’habiller proprement et avoir tous le même drapeau (ce qui donne un effet de masse), les slogans scandés étaient les mêmes que d’habitude : Eigen volk eerst (« Notre peuple d’abord »), België barst (« Belgique crève ») et Linkse ratten, rol uw matten (« Rats de gauche, roulez vos paillasses »). Ces forces racistes et antisociales menacent d’approfondir les inégalités et la violence dans notre société. Pourtant, la RTBF a choisi de briser le cordon sanitaire médiatique hier 🎤 en donnant la parole, en pleine ouverture de son JT du soir, au Vlaams Belang et à Chez Nous qui lançaient ainsi leur campagne électorale, sans recadrage de leurs propos. C’est exactement la tactique de l’extrême droite… et les médias plongent dedans tête baissée. On a vu ce que cela donne en Flandres. « Moins d’immigration, moins de gaspillage de l’argent public, moins de taxes et plus de sécurité » (ils disaient aussi plus de pouvoir d’achat pour les flamands mais le parti Chez Nous est assez stupide pour s’allier avec ce parti flamingant anti-prolétaires wallons). « Nous avons le même programme » anônnent-ils fièrement face caméra. Blablabla… dans les faits ils ont voté contre une augmentation du salaire minimum au niveau européen, ils ont défendu la mise sous franchise chez Delhaize, ils se sont opposés aux investissements dans les services publics tels que les soins de santé ou l’enseignement, etc. Faisons toustes notre part, par tous les moyens possibles, pour s’opposer aux extrêmes droites partout où elles se trouvent : dans les urnes, dans les médias et dans la rue.

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Médias

Nouvelle émission « À la cloche de bois » !

Ding dong ! L’émission radio « À la cloche de bois » est de retour ! Le collectif et le format ont changé mais l’émission continue à vous parler des luttes pour l’accès au logement pour toutes et tous, en soutien aux lieux de vie alternatifs « occupés » et autonomes, avec ou sans papiers, à Bruxelles et ailleurs ! Luttes urbaines, luttes de territoires, dans cette émission on donne la parole aux squatteureuses, aux précaires du logement et à toutes les personnes qui luttent à leurs cotés. Le tout est bien sûr accompagné de sons qui nous font kiffer ! Ce mercredi 31 mai à 20h30 on reprendra les ondes pour vous parler du retour de la loi anti-squat en Belgique. On accueillera un compagnon de la Plateforme contre la loi anti-squat qui reviendra sur le combat mené contre cette loi depuis 2017. Ensuite on passera un enregistrement informatif et ludique, parsemé de témoignages, sur les procédures juridiques liées aux expulsions de squat. Avant de faire un détour par Lyon où Tofie, militante au DAL, nous parlera de la loi Kasbarian Bergé qui menace les squatteureuses et locataires en France. Et pour la fin on reprendra la parole en studio pour parler perspectives malgré les tristes nouvelles ! À la cloche de bois sera en direct ce mercredi à 20h30 sur Radio Air Libre 87.7 FM et accessible en stream sur https://radioairlibre.net/ ! L’émission est dorénavant trimestrielle et sera rediffusée au courant du mois de juin sur radio Panik et radio Campus. Toutes les émissions sont également disponibles en podcast sur https://alaclochedebois.noblogs.org/ Et si vous voulez nous écrire c’est par ici : alaclochedebois@riseup.net ! Hâte de vous partager tout ça ! La nouvelle équipe de La cloche de bois

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Contrôle social / Répression

Liste des huissiers impliqués dans la répression de Delhaize

Nous, citoyen.ne.s, voulons pouvoir exprimer notre gratitude aux organisations et personnes qui assurent l’ordre étatique autour de nous, et ce malgré les calomnies, le mépris, les critiques. En l’occurence, concernant Delhaize, nous vous partageons les études d’huissiers ayant donné de leur personne pour que les grèves intempestives n’empêchent pas nos moments de shopping, seuls moments d’apaisement dans un tel environnement accablant. Ils sont parfois décriés, nous partageons leurs adresses car, souvent obligés à rester discret, il nous est difficile de savoir où aller les remercier. Ben Van Schel, étude SDS : Avenue de Jette 32 1081 Koekelberg (Bruxelles) Michel Joor, étude Michel Joor : Rue du Docteur Harvengt, 7040 Quévy Emilie Marique, étude Michel Joor : Avenue du Champ de Bataille 376, Mons 7012 Sébastien Rochez, étude Pro-Actio : Chaussée de Douai, 80 7500 Tournai (+ Grand Place 25 A 7860 Lessines) François Dubois, étude Legalink : Rue de Nimy, 31/C01, Mons. Pascal Bodart, Etude Interventus : Rue du Parc 9 à 4020 Liège (+ Saive Esplanade De Cuyper-Beniest Bloc B 2/124 (2e étage) à 4671 SAIVE + Rue de Huy n° 19/1 4300 Waremme + Rue Miville n° 6 4101 Jemeppe s/ meuse + Place de Rome n° 11/6 4960 Malmedy) La gratitude étant rare dans notre société, tâchons de partager les infos pour trouver où se logent les bonnes âmes.

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Médias

ATELIER DE PRODUCTION ZIN TV 2023

Récemment reconnu comme atelier de production par le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour une période de deux ans, nous avons l’opportunité d’offrir deux types d’aide : AIDE À LA CRÉATION ET À LA RÉALISATION : L’aide à la création et à la réalisation est organisée sous forme d’un atelier-résidence de création documentaire qui accueillera un maximum de 4 projets sur une durée de 3 mois. Durant ces 3 mois, trois sessions collectives seront proposées en plus d’un suivi de production individuel. AIDE À LA FINITION : ZIN TV propose une aide en service et/ou en matériel : au montage, à l’étalonnage et au mixage. L’ATELIER DE PRODUCTION DE ZIN TV L’atelier de production de ZIN TV a pour vocation de soutenir la production et la diffusion de projets de films documentaires engagés, sans exigence de durée et de moyens. Des films qui mettent en lumière des regards singuliers, des expertises de terrain, des expressions de l’urgence sociale. Les projets peuvent être portés individuellement ou collectivement. Au travers de l’atelier de production, nous voulons promouvoir le regard des collectivités, d’organisations sociales, du monde militant, d’acteurs culturels qui ne sont pas nécessairement (re)connus et participer à populariser l’écriture documentaire. PHILOSOPHIE DE L’ATELIER : Engagement des projets : Quelle est la nécessité de faire ce film ? Les films soutenus par ZIN TV répondent à un besoin identifié. Ils sont ancrés dans une réalité sociale et font écho à des expériences peu entendues et/ou qui rendent visibles nos luttes sociales. Une démarche collective : Les films sont réalisés dans le partage et l’échange avec les protagonistes, ils valorisent leur regard critique sur des problématiques qui les concernent. Les porteur·euse·s de projets connaissent bien la réalité et ont des contacts fiables et accessibles. Les collectifs de réalisation sont les bienvenus. Décloisonner les formats : Le fond comme la forme portent une empreinte politique et doivent être questionnés lors de la fabrication des films. Les candidat.e.s proposent un regard singulier et ont l’envie de développer une approche cinématographique avec le soutien de l’atelier de production. Faisabilité : Nous valorisons une pratique cinématographique artisanale et sans démonstration de moyens. Territoire : L’atelier de production de ZIN TV est soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il s’adresse donc prioritairement à des projets ayant un ancrage avec le territoire de la fédération Wallonie-Bruxelles. AIDE À LA CRÉATION ET À LA RÉALISATION : L’aide à la création et à la réalisation est organisée sous forme d’un atelier-résidence de création documentaire qui accueillera un maximum de 4 projets sur une durée de 3 mois. Durant ces 3 mois, trois sessions collectives seront proposées en plus d’un suivi de production individuel. DÉPOSER UNE CANDIDATURE : Pour accompagner vos projets de film, nous...

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Racismes / Colonialismes

ALERTE EXPULSION : vol collectif vers la Guinée Conakry

Une déportation collective par vol militaire vers la Guinée Conakry est prévue ce mardi 23/05/2023 à 10 heures au départ de l’aéroport de Melsbroek (base aérienne militaire). Une première déportation collective avait déjà été programmée vers la Guinée et la RDC par l’Office des Étrangers le 26/04/2023, qui avait été annulée en dernière minute. Une quinzaine de détenu·e·s guinéen·ne·s ont déjà été mis·e·s au cachot aux centres fermés de Merksplas et de Vottem ce samedi en vue de les transférer dimanche et lundi au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel, pour les mettre ensuite de force ce mardi 23/05/2023 à 10 heures sur un avion militaire à l’aéroport de Melsbroek. STOP DEPORTATIONS ! A propos des expulsions par vols collectifs : Les vols collectifs organisés avec ou sans Frontex sont organisés de plus en plus régulièrement depuis la Belgique. Ces vols ne sont divulgués à personne par les autorités et semblent faire partie des « secrets d’État ». Voici un aperçu de ce qui a pu être rassemblé au sujet du déroulement d’une expulsion collective. LES SEMAINES QUI PRÉCÈDENT : Arrestations dans les lieux publics de personnes « sans papiers » avec une nationalité visée, détention dans les centres fermés de ces personnes. Maintenance dans les centres fermés des personnes déjà enfermées et/ou ayant déjà subi des tentatives d’expulsions. Enfermement au 127bis des personnes demandant l’asile à l’aéroport et analyse rapide de leurs dossiers. LES JOURS QUI PRÉCÈDENT : Transfert des centres fermés belges vers le centre fermé 127bis de tou·te·s les détenu·e·s désigné·e·s par l’Office des Étrangers. LES HEURES QUI PRÉCÈDENT : Mise en isolement des personnes sur le point d’être expulsées, y compris un nombre inconnu de « réservistes » pour le vol. ET 4 à 5 HEURES AVANT LE VOL : Embarquement des personnes sur le point d’être expulsées dans des camionnettes et des bus, parfois militaires. Les prisonnier·e·s sont menotté·e·s et accompagné·e·s chacun·e de 2 ou 3 policiers en uniforme ou en civil. Les personnes qui résistent et celleux qui ont refusé une expulsion précédente et qui donc sont considéré·e·s comme dangereux·ses ont droit à un traitement spécial : isolement, mise à nu et flexions en présence de policiers, ligoté·e·s et accompagné·e·s d’une escorte spéciale. Cet embarquement prend en général plus de 2 heures et est parfois accompagné de violences physiques et psychologiques. Départ du convoi vers l’aéroport militaire de Melsbroek à la Chaussée de Haecht, embarquement dans un avion militaire. Les personnes expulsées restent menottées pendant le vol, certain·e·s ceinturé·e·s, et iels sont chacun·e accompagné·e·s par 2 ou 3 policiers et/ou militaires. A l’arrivée, iels sont remis·e·s aux autorités avec leur dossier d’asile.

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Féminismes / Antipatriarcat

Ladyfest BXL 2023

Un festival féministe transdisciplinaire et inclusif ! Ladyfest BXL est une collective militante active dans le champ des arts et de la culture à Bruxelles depuis 2012. A l’origine l’initiative nous provient des USA sous l’impulsion de la mouvance Riot Grrrl qui cherche alors à faire de la place pour les femmes et minorités de genre sur la scène alternative. Il est question de “mettre en valeur, célébrer et encourager le travail et les talents artistiques, organisationnels et politiques des femmes”. On lui doit son succès à des figures de proue telles que Kathleen Hanna (Bikini Kills), Renee Scroggings (ESG), Beth Ditto (The Gossip) ou encore Chan Marshall (Cat Power), mais surtout à une équipe bénévole qui aura su insuffler au projet l’inspiration suffisante pour en faire un véritable mouvement mondial. Comme de nombreux projets à caractère socio-culturel et militant, le festival se nourrit d’énergies bénévoles et adhère à la pratique du DIY. Depuis 2019, la nouvelle équipe en charge d’assurer la relève et la continuité du projet propose une vision innovante et favorable à l’empouvoirement des artistxs programmé.es mais aussi du public, et ce au travers d’une démarche féministe intersectionnelle. Pour cette édition spéciale, Ladyfest BXL mettra le focus sur la question du handicap mental en proposant, comme événement d’ouverture, le vernissage de l’expo Hors Cadres. Fruit d’une collaboration avec le Centre Sésame et Art et Marges sous forme d’un projet pilote abordant les enjeux féministes auprès de femmes artistes et porteuses d’un handicap mental. Au programme, expo, spectacles, concerts, théâtre, projections, rencontres, conférences et bien d’autres surprises vous seront proposées à prix accessible. Tout au long du festival, vous pourrez découvrir un “mini marché” qui rassemblera des créations engagées par des créatrices engagées. A noter : un espace enfant sera proposé dans les locaux de La Maison du Livre de Saint-Gilles afin que la parentalité ne soit pas un frein à votre venue ! Pour les enfants à partir de 6 ans, animations prévues. Horaires et Inscription - Espace Enfants : Maison du Livre, rue de Rome 24,28 Pour les enfants à partir de 6 ans avec animation prévue ! Inscriptions obligatoire par mail à ladyfest.bxl@gmail.com avant le 25 mai. Vendredi 26 mai de 17h45 à 20h30 Samedi 27 mai de 15h à 20h30

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Racismes / Colonialismes

Témoignage Audio d’une expulsion illégale 11/05/2023

Madame Touria vit depuis 17 ans en Belgique. Suite au dépôt de son dossier de mariage auprès de la commune avec son compagnon, elle a été arrêtée et amenée en centre fermé en janvier 2023. AUDIO Témoignage de Madame Touria sur son expulsion violente : “Sept policiers pour m’expulser illégalement” AUDIO de la demande de Touria de médiatisation : “ Je veux des médias ” : Contextualisation de la situation de Madame Touria : Madame Touria vit depuis 17 ans en Belgique. Suite au dépôt de son dossier de mariage auprès de la commune avec son compagnon, elle a été arrêtée et amenée en centre fermé en janvier 2023. La commune a considéré cette demande comme étant un « mariage blanc », soit qu’elle cherchait par son mariage uniquement un avantage au séjour. Touria souffre de problèmes de santé mentale et a très mal supporté son enfermement dans les centres fermés de Holsbeek puis de Bruges pendant 5 mois. Des médecins extérieurs l’ont visitée et ont attesté de cet état de santé. Son avocate a fait un recours qui passait devant la chambre des mises en accusation et une demande d’annulation de son expulsion du 11 mai 2023 vers Casablanca, programmée par l’Office des étrangers. Le 11 mai 2023, la chambre des mises en accusation a décidé que Madame Touria devait être libérée.Malgré tout, Madame a été expulsée illégalement le jour même. Transcription du témoignage 1 Bonsoir, c’est Madame Touria xxx (orthographe de son nom ?). Je suis en route pour aller à Tanger. J’ai reçu un positif pour la liberté du centre. Maintenant, je suis au Maroc. J’ai rien compris. J’ai demandé aux policiers : “Montrez-moi la décision. Je n’ai pas encore la décision qu’on veut me transférer au Maroc.” Il dit : “Non, on a la décision, c’est négatif”. Il m’a dit comme ça. Je dis : “Montrez-moi”. Il dit : “Non”. Il y a presque 7 policiers avec moi. Imaginez ! 7 policiers. Il m’a dit : “Vous retournez gentiment”. J’ai dit : “Non !” J’ai commencé à crier. J’ai dit : “J’ai pas pris mes médicaments, je suis pas bien”. Il a appelé le médecin de l’aéroport. Il est juste venu me donner un petit comprimé, il m’a dit : “Mets-le en bas de la langue, comme ça. Et vous vous calmez.” C’est tout. J’ai montré le certificat du centre. Il a pris en photo, comme ça. Et c’est tout. Quand je monte dans l’avion, il y a 3 policiers à la porte, et 2 assis, un à droite, et un… Je sais pas, je suis comme une criminelle. Ils vont voyager avec une criminelle. Transcription du témoignage 2 Maintenant, je voudrais parler avec des journalistes. Je veux parler avec des journalistes de ma situation. 5 mois dans le centre fermé. Je rêve que j’aurai un jour ma liberté. Ils m’ont libérée, ils m’ont transférée au Maroc. La liberté, c’est : transférer au Maroc. C’est pas là-bas.

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Contrôle social / Répression

Limitation des allocations de chômage : où sont les profiteurs ?

Cette analyse est une version longue d’une carte blanche parue sur le site du journal Le Vif le 10 mai et de La Libre, le 13 mai 2023. Inefficace en matière de « retour à l’emploi », dérisoire en termes d’économies espérées, la limitation dans le temps des allocations de chômage revient pourtant (encore une fois) au-devant de la scène politique. De quoi détourner l’attention des vrais profiteurs en attaquant au passage un droit salarial fondamental ? Une fois n’est pas coutume, c’est la « nouvelle gauche » flamande, incarnée par Conner Rousseau, qui a remis le sujet sur le tapis. Un projet qui s’inscrit en réalité dans la droite ligne de « l’État social actif », défendu dès les années 2000 par le mentor de Rousseau, Frank Vandenbroucke . Après deux années de chômage, un bénéficiaire d’allocations devrait accepter un « job de base » sous peine de se voir exclu. Et voilà le débat sur la limitation dans le temps des allocations de chômage relancé, les libéraux (flamands et francophones) et la NVA se faisant un plaisir de surenchérir sur la proposition « socialiste » . Une spécificité belge Rappelons en effet que la Belgique est le dernier pays au monde à garantir un système d’indemnisation du chômage illimité dans le temps. Une « tare » pour la droite, mais que l’on peut tout aussi bien considérer comme une conquête salariale fondamentale dont on devrait être fier . Non seulement parce qu’elle protège les travailleurs individuellement, mais aussi et surtout parce qu’elle constitue un outil de défense collective extrêmement puissant contre les tentatives patronales de tirer les conditions de travail vers le bas. Concrètement, un chômage « généreux » permet à ceux qui en bénéficient de ne pas devoir accepter n’importe quel emploi… et à ceux qui en occupent un de ne pas subir la concurrence de chômeurs prêts à tout pour prendre leur place. Au risque d’entretenir « l’assistanat » ? Cette vision de horde de profiteurs désireux de passer leur journée à ne rien faire est déjà absurde (et insultante) en soi. Mais au vu de l’état de la planète, on pourrait de toute façon défendre l’idée que c’est un moindre mal quand on voit le nombre d’emplois aux conséquences écologiques et sociales catastrophiques… Des attaques incessantes Reste que cette spécificité belge est attaquée de longue date et que de nombreuses brèches ont déjà été introduites dans le principe d’illimitation dans le temps des allocations . Parmi celles-ci, l’introduction du statut de cohabitant dans les années 1980 (qui pénalise les femmes de façon disproportionnée) ou encore le renforcement de la dégressivité par le gouvernement Di Rupo en 2012 . La même année, ce même gouvernement limitait également à trois ans le bénéfice des allocations perçues « sur base des études » , ce qui aura notamment pour effet d’exclure du chômage des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux anciens travailleurs à temps partiel qui n’avaient jamais réussi à ouvrir leurs droits «...

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Contrôle social / Répression

Projet de loi : Interdiction de manifester en Belgique

Un projet de loi permettant d’interdire à certaines personnes de manifester en plus d’une autre condamnation pénale risque d’être voté en commission justice aujourd’hui. La liberté de manifester de tous est en danger, car non seulement le projet de loi a une application très large, mais pour le mettre en oeuvre il risque d’encore augmenter les contrôle d’identité des manifestants : "Le texte, s’il est adopté, permettra aux juges qui condamneront des personnes pour des actes de violence ou de dégradation lors de manifestations ou d’événements publics, d’adjoindre une sanction complémentaire (s’ils estiment que l’auteur des faits est susceptible de récidiver). Celle-ci portera sur une interdiction de participer à de tels rassemblements allant jusqu’à trois ans (ou six ans en cas de récidive). Sur le papier, c’est une loi qui vise spécifiquement les hooligans ou les « casseurs » qui infiltrent les manifestations. Mais les actes susceptibles de tomber sous le coup de cette loi couvrent un spectre plus large : le fait de mettre le feu ; de détruire des biens ; d’altérer ou de détériorer des marchandises ; d’avoir « méchamment » enlevé, coupé ou détruit les liens ou obstacles retenant un bateau, un wagon ou une voiture ; de dégrader la propriété d’autrui ; d’être membre d’une association ou bande dont le but est d’attenter à une personne ou à une propriété ; de menacer d’une atteinte contre une personne ou une propriété ; de porter des coups et blessures ; de se rendre coupable d’un homicide. « Les faits pour lesquels cette peine pourrait être prononcée, ne sont pas que des faits graves », s’inquiète le président de la FGTB. « Le simple fait d’allumer une palette de bois sur un piquet de grève, de taguer une façade ou de bloquer un dépôt en empêchant des denrées périssables de sortir, pourrait être puni par cette peine allant jusqu’à trois ans d’interdiction de manifester. » Inquiétude démesurée ? Pas aux yeux de l’association d’avocats progressistes Progress Lawyers Network, ou de l’Institut fédéral pour la protection et la promotion des droits humains (IFDH) qui estime que « la liberté de manifester ne peut pas être restreinte à la légère » et ne peut l’être que « dans des circonstances très limitées ». Pour elle, « le projet de loi soulève de sérieuses questions, en particulier sur la nécessité de la peine proposée ». Le Conseil supérieur de la Justice se serait également montré très critique à l’encontre du texte, ajoute le patron de la FGTB. (...) La colère du président de la FGTB est d’autant plus grande que ce texte est d’abord passé en gouvernement. Et que ni la famille socialiste (PS, Vooruit), ni la famille écologiste (Ecolo, Groen) n’ont jugé utile de recaler ou recadrer le projet de loi du ministre de la Justice. « C’est injustifiable pour ces partis de soutenir un projet comme celui-là dans un contexte comme celui que nous connaissons », peste Thierry Bodson. « D’autant que ce texte n’était pas repris dans l’accord de (...)

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Contrôle social / Répression

Usage du section 7 contre une anarchiste belge

Le samedi 6 mai 2023, une anarchiste de Belgique a été sortie du bus par cinq flics, en arrivant sur le sol anglais, alors qu’elle était en route pour le Royaume-Uni. Détail non-négligeable : c’était pendant le week-end du couronnement du Roi. Elle a été arrêtée (“detained, not arrested”) par la police anti-terroriste de Kent (counter-terrorism division) sur base de la législation anti-terroriste section 7. [NL onder] Au commissariat, elle a été détenue pendant 6 heures, ce qui est le maximum légal sans envoi en prison (entre l’arrestation et la relâche). Sous la législation Section 7, il est prévu que la personne soit interrogée (enregistrée en audio) avec prise d’empreinte et d’ADN, photos du visage, du corps et des tatouages, on lui demande l’accès au code de son téléphone dont le contenu est totalement copié. Quand on refuse, l’utilisation de la violence est prévue dans la loi et si on persiste dans le refus, on est envoyé en prison, pour une durée indéterminée - le temps de récolter les informations souhaitées. On offre la possibilité d’être assisté.e par un.e avocat.e, en disant que celui ou celle-ci ne fera que confirmer la législation. La personne a subi cette procédure extrêmement violente. L’interrogatoire a duré 1 à 2 heures et les questions étaient surtout liées aux idées de cette personne, et à ses activités en Belgique, qui remontaient parfois à de nombreuses années en arrière. On n’a pas hésité à aborder la relation avec certains membres de sa famille. L’approche de la police était fort réglementée, avec un "officier du consentement" qui passait toutes les 2 heures, ou un contrôle du corps qui était présenté comme un "massage", et tout cela pendant qu’on t’offre du thé et du café. Une guerre psychologique qui est propre à l’appareil répressif de l’État, comme accompagnement à l’utilisation de la violence physique, qui n’a pas été utilisée cette fois. La raison de l’arrestation et de l’interrogatoire n’a pas été donnée, si ce n’est le fait d’être anarchiste et potentiellement dangereuse. Après les 6 heures, l’anarchiste a été relâchée sans plus d’informations. L’anarchiste a été mise sur une liste de l’État belge en 2017 avec – à leurs yeux – de potentiels “terroristes”, au moment où les premières personnes qui avaient combattu en Syrie revenaient. Leurs familles et ami.e.s ont été mises sur cette liste également ; tout le réseau de ces personnes était suivi par la Sûreté d’État. Après, on y a ajouté des anarchistes et plus récemment des personnes des milieux d’extrême droite. Peu de choses sont connues à propos de cette liste, de la façon d’observer ou de suivre des gens, et du nombre de personnes qui sont sur cette liste. Pour les personnes qui sont sur cette liste, les expériences divergent. Certaines sont harcelées tous les mois par les flics en civil à leur adresse de domicile, parfois aussi à une adresse qui n’est pas officiellement liée à leur personne. Parfois les flics sont seuls, parfois deux, parfois...

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Classisme / Lutte des classes

Etudes de huissiers et magasins Delhaize vandalisés dans plusieurs villes

Gand, Liège, Mons, Bruxelles. Cette nuit, des actions politiques ont visé plusieurs magasins Delhaize ainsi des études d’huissiers pour soutenir les travailleurs et travailleuses en lutte de Delhaize et rentrer dans le rapport de force contre les grands patrons de Delhaize. Cela fait maintenant plus de deux mois que les travailleurs et travailleuses de Delhaize ont commencé leur mouvement de protestation et de grève face à l’annonce de franchisation des magasins intégrés. Deux mois que la direction de Delhaize snobe les employé.e.s, reste sur sa position, axé sur l’objectif de maximiser le profit des actionnaires, et réprime le mouvement. La répression a atteint son comble par l’envoi systématique d’huissiers ordonnant des astreintes et une légalisation pure et simple de ce matage patronal par le tribunal de première instance néerlandophone. Ces astreintes retirent le principal moyen de lutte des travailleurs et travailleuses et augmentent la pression d’un risque financiers sur une population qui pousse déjà des cris de détresse à propos de leur situation socio-économique et du manque de considération des plus puissants et riches de la société. L’ordonnance du tribunal, en priorisant le droit du commerce face au droit de grève, acte en réalité une priorisation de la loi de maximisation des profits dans les mains de quelques uns, au détriment d’une précarisation de la vie du reste de la population. Cette nuit, les attaques contre les magasins Delhaize et les études d’huissiers sont des attaques contre cette distribution inégale du pouvoir, où copinent les instances étatiques et les patrons. La sourde oreille de la part des bourgeois n’éteindrera pas la révolte qui se montre régulière et tenace depuis de nombreuses semaines. Les actions, ayant pris la forme de tags, clashages de peinture, répendages d’huile, blocages de caddies, veulent défendre le droit de grève, lutter contre l’ultra-libéralisation de la société et appellent au boycott des magasins Delhaize.

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Médias

[Podcast] Retour au 1 er mai à Bruxelles - Tranche d’Anar

En podcast ou en direct, à écouter sur le nouveau site tout neuf de RADIO AIR LIBRE Retour au 1er Mai 2023 à Bruxelles D’un côté , le 1er mai révolutionnaire a marché pour affirmer l’existence et la détermination du camp révolutionnaire dans la métropole. Le cortège a abouti place du Jeu de Balle où était organisé un village de stands, des animations, et une foire du livre politique et social qui attirent un public militant défendant des idées anticapitalistes, anti-fascistes, anti-racistes, anti-patriarcales, internationalistes, anti-répressives, écologistes, etc.... De l’autre, a eu lieu la traditionnelle « fête du travail » organisée par la FGTB au Mont des Arts avec deux scènes musicales, une rue syndicale, une exposition immersive sur la sécurité sociale, des débats engagés et le traditionnel village militant. Cette fête attire beaucoup de monde dans une ambiance très bon enfant. Elle permet aussi à diverses associations de se visibiliser .Gwen et moi, nous nous sommes partagées la tâche pour saisir quelques moments importants de cette journée. Place du Jeu de Balle, vous pourrez entendre un petit reportage sonore de la manif du 1er Mai révolutionnaire, des sons de slogans et quelques interviews sur fond musical. Au Mont des arts, loin de la cacophonie ambiante et de la foule, a eu lieu, dans une salle à l’écart, un débat organisé par le Comité Femme Eliane Vogel-Polsky sur le travail non-rémunéré des femmes Bonne écoute https://radioairlibre.net/emissions/tranche-danar/retour-au-1-er-mai-a-bruxelles Diffusions Mercredi 03 Mai 2023 à 20:30 Vendredi 05 Mai 2023 à 11:00 Illustration : https://1mai.xyz/toutes-au-1er-mai-revolutionnaire-2023

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Racismes / Colonialismes

Émeute au centre fermé de Merksplas : les détenus se révoltent face aux conditions d’enfermement et à la répression

28/04/2023 À l’heure du déjeuner, une trentaine de détenus du centre fermé de Merksplas se sont retranchés dans la cantine. Ils l’ont fait pour exprimer leur mécontentement à l’égard des conditions de vie dans le centre. Il y a deux mois à peine, un homme qui avait entamé une grève de la faim pour protester contre la situation y est décédé. La police a réagi rapidement et de manière agressive. Avec une cinquantaine de policiers, des matraques et des boucliers prêts à l’emploi, ils ont envahi le centre vers 14 heures. « Les détenus avaient tout détruit au troisième étage. Ils ont tout cassé. Les policiers ont déplacé sans ménagement une quinzaine de personnes vers les cellules d’isolement », selon le témoignage anonyme de l’un des détenus. Vers 15 heures, la police a fait savoir qu’elle avait déjà quitté le centre. Les journalistes présents sur place ont cependant pu constater qu’à 16 heures, d’importantes forces de police étaient toujours actives pour emmener les personnes vers les cellules d’isolement. Des témoins oculaires à l’extérieur du centre et certains détenus ont parlé d’une démonstration de force sans précédent de la part de la police. Selon eux, un étage du bloc 3 du centre est devenu largement inutilisable après les incidents de cet après-midi. La suite des événements n’est pas encore claire. De nombreuses personnes sont placées dans des cellules d’isolement, ce qui laisse planer une grande incertitude. Les policiers ont quitté les lieux en disant : « À la prochaine fois, hé ! » Les détracteurs des centres soulignent les pratiques violentes et inhumaines qu’ils représentent et revendiquent leur fermeture immédiate. https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/04/filmje-mersplas.mp4 Solidarité avec les détenu.e.s en lutte ! Liberté pour toustes !

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Extrême-droite / Antifascisme

CE QUE LAMISSION DE SARAH SCHLITZ RACONTE SUR L’EXTRÊME-DROITE, LES PARTIS ET L’HYPOCRISIE EN POLITIQUE

Nous sommes nombreux-ses au sein du Front Antifasciste de Liège à nourrir une colère à l’encontre de la Vivaldi, notamment en raison des derniers accords du gouvernement sur le non-accueil des personnes demandeuses d’asile. Nous l’avons d’ailleurs fait savoir lors de la marche contre le centre fermé de Vottem du dimanche 16 avril, et à de nombreuses autres occasions par le passé. Les membres d’Ecolo et du PS auraient dû démissionner à ce moment-là, si ce n’est avant, mais malheureusement c’est à partir d’une histoire de logos montée en épingle par l’extrême droite et suivie par les autres partis qu’une de leurs membres les plus progressistes vient de démissionner. Dans la foulée, cette même extrême-droite (Sander Loones de la N-VA), annonce qu’à son sens la secrétaire d’état à l’égalité des chances, des genres et à la diversité n’a pas besoin d’être remplacée : au-delà d’un respect des règles, c’est bien une compétence, l’égalité, qui était visée. Si nous critiquons les partis « de gauche » et leurs élu-es, parties prenantes de la coalition Vivaldi ou non, il s’agit pour nous de désaccords politiques profonds, et c’est à ce titre que nous exprimons réserves, critiques ou désaccords francs et ouverts. Nous soutenons que tous les partis dits « traditionnels » contribuent à l’extrême-droitisation de notre société en rendant possible l’exercice d’une violence sociale qui est de nature à légitimer le discours et le projet de l’extrême-droite. Il n’est bien entendu pas surprenant que la N-VA tente de pousser à la démission une secrétaire d’État qu’elle considère comme « trop féministe », « trop progressiste » à son goût, et qu’elle procède en instrumentalisant des faits périphériques. Cette stratégie n’a rien d’inédit, rappelons-nous le battage autour de la nomination d’une femme portant le foulard au sein du même cabinet en 2021 ou des jugements excessifs faits autour de sa participation à une balade liégeoise en non mixité qui avait lieu depuis des années. Nous dénonçons évidemment cette stratégie, et à défaut de soutenir la secrétaire d’état et membre d’Ecolo, nous soutenons la personne qui subit un dénigrement et un harcèlement sexiste, initié par l’extrême-droite, et entretenu par d’autres qui s’empressent, pour diverses raisons, de se joindre à la meute. Nous pourrions nous contenter, comme d’autres l’ont fait, de dénoncer un double standard -qui amènerait toutefois un angle trop restrictif – , en rappelant que l’ancienne secrétaire d’état à l’égalité des chances Zuhal Demir (N-VA) avait elle aussi utilisé son logo personnel pour des projets subsidiés, ou que l’ancien ministre des finances du gouvernement Michel Johan Van Overtveldt (N-VA lui aussi) avait fait joindre un tract à propos du tax-shift lors de l’envoi des déclarations d’impôts. Nous pourrions souligner, comme d’autres l’ont fait, que Théo Francken (N-VA) ne s’était pas excusé pendant le scandale de la fraude aux visas humanitaires, à propos duquel il avait menti, et (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Appel à la manifestation du 8 mai 2023

Appel aux mobilisations pour le 8 mai 2023 Le 20 décembre 2018, nous lancions un appel à la constitution d’un Front antifasciste faisant le constat que le danger de l’extrême droite n’avait jamais disparu et au contraire avait fortement repris force et vigueur les dernières années. Plusieurs indicateurs montraient que la vigilance envers les idées d’extrême droite et envers celles et ceux qui les portent avait baissé d’un à plusieurs crans et qu’une tolérance mal comprise avait ouvert des brèches dans un cordon sanitaire que l’on pouvait penser clairement établi. Quatre ans plus tard, l’extrême droite continue de progresser. Les dernières élections en France, Suède et Italie démontrent que le danger grandit. En Belgique francophone, par contre, notre mobilisation a permis de fortement saboter les listes d’extrême droite lors des dernières élections les empêchant d’obtenir des élus. Depuis, nous continuons à intervenir directement contre les tentatives d’émergence d’un parti structuré. Que ce soit Nation ou Chez nous, ils restent à ce stade groupusculaire malgré les moyens importants que l’internationale fasciste investit dans le second. Ces derniers mois, en Flandre aussi la réaction antifasciste se développe notamment contre la tournée dans les universités du leader historique du Vlaams Belang, Filip De Winter. Face à cette réalité, nous tenons à mobiliser un antifascisme déterminé à empêcher l’extrême droite francophone d’obtenir des élus lors des élections de 2024. Celles-ci seront à tous les niveaux : communal, provincial, régional, fédéral et européen. Un échec de l’extrême droite lors de ces élections feraient que la prochaine possibilité pour elle ne se représenterait pas avant… 2029 ! L’enjeux est donc de taille et notre mobilisation et nos actions doivent être à la hauteur. C’est pourquoi, dans le cadre plus large des actions de la coalition 8 mai, nous appelons à une manifestation le 8 mai au soir devant le monument National à la résistance. Le 8 mai car c’est la date de la fin de la seconde guerre mondiale en Europe ; Le 8 mai car il fut un jour férié jusqu’en 1974. Et nous nous associons à la revendication que cette date soit à nouveau férié comme jour de la lutte antifasciste ; Le 8 mai qui fut pendant des années à Liège l’occasion de rassemblements/manifestations. Une tradition arrêtée qu’il est temps de réactiver ; Le 8 mai devant le Monument National à la Résistance pour faire la jonction entre le passé et le présent, transmettre la mémoire de la lutte antifasciste sous toute ses formes. Nous appelons toutes les collectifs, associations et mouvements ayant signé l’appel du front en 2018, ainsi qu’à toutes les autres qui voudraient s’y associer à signer cet appel et à nous rejoindre le 8 mai devant le Monument national à la Résistance ! Coalition 8 mai| www.coalition8mai.be | Coalition 8 mai Front Antifasciste Liège 2.0 | liege.antifascisme.be |liege@antifascisme.be |

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Économie / Anticapitalisme

Retraite et franchisation : une violence institutionnelle cachée ?

Le front social est animé ces derniers temps. Que ce soit en France avec l’allongement de la carrière donnant droit à la retraite ou chez nous avec la volonté de massivement franchiser de l’enseigne commerciale Delhaize. Il nous semble qu’il existe des points communs entre ces deux situations a priori incomparables. [Un édito de SAW-B] Dans le premier cas, la politique fiscale d’Emmanuel Macron (qui consiste principalement à des réductions d’impôts pour les plus nantis et par des aides aux entreprises [1]) affaiblit les moyens de l’Etat. Comme il n’y a plus assez d’argent, il faut trouver des moyens quelque part : en obligeant à travailler plus longtemps. L’explication paraît limpide : si on ne le fait pas, le système va s’effondrer. Dans le second cas, la logique de deux commissions paritaires pour des mêmes emplois en fonction du statut du supermarché est un choix politique. D’un côté, le personnel des magasins intégrés bénéficie de meilleures conditions de salaire et de travail. De l’autre, le personnel des magasins franchisés, dépendant d’une autre commission paritaire, est moins bien loti. Impossible également d’avoir une négociation collective pour l’ensemble des travailleurs de tous les franchisés Delhaize. L’activité des supermarchés étant plus coûteuse quand elle est intégrée, les patrons de Delhaize ont fait leur choix et décidé de franchiser tous les magasins et de se séparer d’une partie de son personnel de la maison-mère. Dans les deux cas, celles et ceux qui paient le prix fort, ce sont les travailleurs et travailleuses. Ils perdent peu à peu foi dans le sens de leur travail tant leurs conditions se détériorent et les rémunérations ne sont plus proportionnelles à l’énergie qu’ils y consacrent. C’est qu’il y a un gouffre entre la vision du travail par les uns (ceux et celles qui légifèrent et contrôlent) et son vécu par les autres (ceux et celles qui le réalisent). La sociologue Dominique Méda [2] rappelle qu’un dispositif d’enquête longitudinale existe depuis 1978, avec une mise à jour tous les cinq ans. Celle-ci avait détecté le malaise au sein de l’hôpital, elle nous dit que la moitié des personnes associent travail et mal-être, que 44% des personnes pensent qu’elles ne pourront pas tenir jusqu’à 60 ans dans le même travail. Une enquête européenne montre aussi qu’en France, les contraintes physiques sont plus importantes qu’ailleurs, qu’il y a davantage de contraintes psychiques, plus de discriminations, plus de violence au travail, moins d’autonomie, moins de participation aux décisions. Comment se fait-il que de tels signaux restent ignorés par les décideurs ? Ce sont ces personnes qui ressentent dans leurs corps, dans leur tête, cette tension entre détérioration de leurs conditions de travail et aspirations à d’autres significations du travail qui protestent, se rebiffent, tentent de faire plier… mais rien n’y fait. Parfois, cela dégénère et ils sont montrés du doigt pour faire preuve de violence. Une violence...

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