Migrations / Frontières

Atelier d’écriture en solidarité avec les prisonnier.e.s antifascistes incarcérés suivi d’une bénéfit pour la communauté de Prosfygika𝐤𝐚
Le front Antifasciste de Liège au côté de Peuple & Culture et du squat du KAFC vous invitent à un atelier d’écriture en solidarité avec les antifascistes incarcéré.e.s. Organisé depuis maintenant trois ans aux alentours du 25 juillet, il s’agit pour nous de répondre à l’appel de NYCAntifa. Débutée en 2014 comme le Jour de Solidarité avec Jock Palfreeman, un homme Australien subissant une condamnation de vingt ans de prison en Bulgarie pour avoir défendu deux hommes Roms lors d’une attaque de hooligans de foot fascistes, la date du 25 juillet s’est élargie, dès 2015, en une campagne de solidarité internationale. Que ce soit aux Etats-Unis, en Russie, Biélorussie, en Hongrie, l’année passée c’est une bonne vingtaine de lettres que nous avons envoyé. Rendez-vous ce vendredi 12 juillet à Liège à 17h au point d’accueil devant l’école communale fondamentale de Bressoux-Piron, Avenue Brigade Piron 1, 4020 Liège, avant de rejoindre collectivement le KAFC. Pour plus d’informations, cliquez ici. Dans la continuité, une soirée est prévue en bénéfit pour la communauté squat de Prosfygika. Il s’agit d’une communauté en lutte au plein centre d’Athènes. Le quartier qu’on appelle Prosfygika, est composé de 8 blocs situés entre la court suprême de Grèce et les bureaux de la direction Générale de la police d’Athènes (GADA). Les 8 blocs abritent aujourd’hui plus de 500 personnes, adultes et enfants, appartenant à la classe des opprimé.e.s et provenant de divers horizons politiques, culturels, religieux et ethniques du monde entier. Ces derniers jours le quartier connaît une répression et subit une politique de terreur de la part de l’État. Le 18 juin dernier, des flics parfois aidés par des supplétifs fascistes, ont kidnappé et isolé sans aucune raison 4 membres de la communauté, le 20 juin le soir, et cela devant des enfants, des femmes enceintes et des personnes vulnérables, les flics sont entrés et ont gazé la communauté, arrêté deux membres qui sont dans l’attente du prochain jugement. Depuis, ces personnes sont interdites d’approcher la communauté malgré qu’elles y vivent, travaillent et ont des proches. Enfin le 21 juin, après-midi, les flics ont arrêté cette fois ci un jeune de 15 ans, alors qu’il allait faire ses courses en dehors du quartier, l’ont torturé, tabassé, insulté avec des propos sexistes et menacé de viol, ont terrorisé sa mère et son petit frère, immigré.e.s du Venezuela. C’est pourquoi un appel à la solidarité a été lancé. Pour les concerts, rendez-vous au KAFC à partir de 20h. Pour plus d’infos, cliquez ici. Durant les concerts, nous aurons la chance de recevoir : 𝐋𝐚 𝐫𝐢𝐯𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐂𝐇𝐎𝐒𝐄 𝐀𝐜𝐡𝐢𝐥𝐥𝐞 & 𝐓𝐦𝐨𝐢𝐧 𝐂𝐨𝐮𝐜𝐨𝐮 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐬𝐢𝐫 𝐂𝐚𝐫𝐚𝐟𝐮𝐧𝐤 𝐄𝐯𝐞

Quelques explications et éléments historiques sur la Résistance en Palestine
Un bulldozer défonce la barrière qui enclave la bande de Gaza le 7 octobre. Le 7 octobre 2023, la résistance palestinienne a lancé une offensive contre l’occupation sioniste sur les terres palestiniennes occupées depuis plus de 76 ans. Une attaque d’ampleur, qui a manifestement largement dépassé les services de sécurité israéliens. L’attaque du 7 octobre a été marquée par des crimes de guerre, ainsi que par une importante propagande coloniale à leur sujet. Elle a été succédée par une guerre génocidaire et une agression particulièrement meurtrière de l’armée d’occupation israélienne contre Gaza, qui dure depuis près de 9 mois. La propagande coloniale du régime sioniste, basée notamment sur de fausses informations (bébés décapités, etc…)3 ou des informations non-vérifiées, a également servi à justifier sur la scène internationale le lancement d’une entreprise génocidaire à Gaza. La déshumanisation des palestinien·nes, orchestrée par la propagande coloniale, a été un élément clé de la légitimation du génocide. Le 7 octobre restera cependant une date historique clé et marquante pour la résistance contre le colonialisme en Palestine. Il existe un avant et après 7 octobre pour la présence l’impérialisme occidental, et l’Etat colonial israélien, au Proche et Moyen-Orient. Cette attaque armée comprenait différents objectifs qui ont été volontairement mal relayés ou omis dans le discours occidental, à savoir : rétablir un rapport de force entre la résistance palestinienne et le colonialisme, organiser un échange de prisonnier·ères pour libérer potentiellement les milliers d’hommes, de femmes et d’enfants enfermé·es dans les geôles israélienne, freiner le processus de normalisation des relations entre les Etats réactionnaires arabes et Israël, briser le mythe de l’invincibilité de l’armée d’occupation, répondre à l’intensification de la politique coloniale israélienne, ramener la cause palestinienne et sa libération sur la scène internationale, … Si les objectifs poursuivis par l’attaque du 7 octobre n’ont pas été clairement identifiés comme tels en Occident, certainement à cause de l’emphase médiatique sur les crimes de guerre qui ont eu lieu lors du 7 octobre et le discours de désinformation sur la résistance palestinienne qui a suivi, il nous paraît important de donner ici quelques clés de compréhensions historiques et actuelles sur ce qu’est la résistance palestinienne. En somme, l’histoire n’a pas commencé le 7 octobre, loin de là. Le bilan du génocide est de plus de 37 000 personnes palestinien.nes tuées à Gaza. Plus de 10 000 encore sous les décombres et disparues. Plus de 80 000 personnes blessées. Ces chiffres ont été communiqués par le ministère de la Santé à Gaza, plusieurs ONG quant à elles estiment que le bilan est beaucoup plus lourd, prenant en compte les personnes présumées mortes. En Cisjordanie, plus de 500 palestinien.nes ont été tuées. A Gaza comme en Cisjordanie, la proportion d’enfants tués par le régime colonial est (...)

Le vol terrifiant AT-833 de Bruxelles à Casablanca
Récit d’une expulsion le 18 juin 2024 [TW violences policières] Cinq personnes, trois hommes et deux femmes, ont été expulsé·es ce 18 juin 2024 sur un vol commercial, escorté·es par 28 policier·ères. Nous étions prévenu·es d’une expulsion forcée d’une dame marocaine à cette date sur le vol AT-833 (Royal Air Maroc) vers Casablanca. Nous apprenons que dans ce vol, il y avait au total cinq détenu·es ligoté·es (deux femmes et trois hommes), “accompagné·es” de 28 policier·ères en civil – policier·ères que l’on appelle communément “escortes” lorsqu’iels exécutent cette fonction. Les policier·ères les ont escorté·es jusqu’à leur arrivée à Casablanca. Nous apprenons que ces cinq personnes ont été embarquées violemment avant l’arrivée des passager·ères, à l’arrière de l’avion. Nous apprenons qu’un des hommes qui résistait à son expulsion présentait à son arrivée à Casablanca des hématomes sur tout le corps. En atteste ce témoignage d’un homme les accueillant à leur arrivée à Casablanca : “Un jeune homme d’une trentaine d’années au visage pâle et aux globes oculaires entourés de bleu et de rouge, avec une dent cassée (une incisive), a été débarqué de l’avion à Casablanca. J’ai appris qu’il a été victime de torture et d’agressivité juste avant qu’il soit sorti de son cachot après cinq jours d’enfermement au centre de détention à côté de l’aéroport de Zaventem. Son corps présentait des traces de coups, tacheté presque partout par des couleurs bleu et rouge foncé. Ligoté par les pieds et les mains, il a été transporté jusqu’à son siège dans l’avion où on continuait toujours à lui donner des coups et à l’écraser. Dans l’avion, on lui pressait les yeux avec les doigts d’une façon atroce. Les policiers ont couvert son visage avec une couverture et plusieurs fois il a subi des tentatives d’étranglement.“ Nous apprenons enfin qu’un autre détenu attaché à son siège avait un regard vitreux, presque endormi, totalement absent, donnant à penser qu’on lui a administré une substance à son insu pour le plonger dans cet état. Une femme était menottée et a subi des pressions sur son thorax. Elle garde toujours à ce jour des traces de coups sur tout le corps et est psychologiquement très traumatisée. De plus, cette dame souffre d’une maladie chronique grave, et n’a pas reçu les médicaments dont elle a besoin. Quant à la deuxième femme présente dans l’avion, sa famille n’a encore aucune nouvelle d’elle, ce qui est très inquiétant. Iels nous disent : “J’ai le cœur plein de haine.“ “Cela vous coûte combien tout ça ? 28 tickets aller-retour pour l’escorte, tout cela pour faire du mal.“ “Les droits humains sont au courant ?“ Ces récits, d’une violence innommable, ont pu être reconstitués grâce au suivi de proches des concerné·es et au courage des victimes qui ont témoigné. Il y a de quoi se poser la question de toutes les expulsions et tentatives d’expulsion dont nous ne serons peut-être jamais informé·es. La Belgique...

La situation des réfugié·es palestinien·nes dans les centres fermés : illustration de l’hypocrisie de l’État belge
Depuis l’intensification massive des attaques perpétrées par l’État d’Israël à Gaza, de nombreux·ses réfugié·es palestinien·nes se sont retrouvé·es au centre fermé Caricole. Arrêtées à l’aéroport de Zaventem, ces personnes sont incarcérées depuis plusieurs mois tout en étant soumises à des procédures très longues et criminalisantes. Les centres fermés sont des institutions carcérales, qui visent l’éloignement du territoire de la personne concernée, autrement dit un retour forcé. Aujourd’hui, alors qu’on parle de génocide, les demandes d’asiles introduites par les personnes originaires de Palestine sont refusées, alors que leurs documents attestent et prouvent qu’elles arrivent de Gaza. Comment est-ce possible ? Comment peut-on remettre en question une telle évidence ? Pour sortir de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, il est demandé des sommes exorbitantes pour traverser (jusqu’à 10 000 euros). Des familles en viennent à se séparer. Il faut alors trouver asile ailleurs, au prix d’un voyage rude et dangereux, pour ensuite rejoindre un pays d’Europe. L’Europe qui prétend, sans convaincre, défendre les droits humains, mais qui en réalité emprisonne des victimes de guerre. Il est impensable que cette politique continue de stigmatiser et d’incarcérer des demandeur·euses d’asile dont la situation est connue et ne devrait pas être remise en cause. La procédure Dublin est un exemple de cette hypocrisie, de ce refus de prise en charge sous couvert de responsabilités du premier pays d’entrée. Les procédures doivent impérativement être simplifiées, et les dossiers analysés plus rapidement comme cela s’est passé pour les Ukrainien·nes lors de l’invasion russe. Dans ce cas, avait même été activée la directive 2001/55/CE (“pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées”). À ce jour, pour les Palestinien·nes, il s’agit encore de prouver et de justifier le statut de réfugié·e. Cette situation est inacceptable pour toute personne fuyant son pays et faisant face à un tel mur d’incompréhension. Mais, au vu de la situation à Gaza, cela est encore plus interpellant. Les Palestinien·nes enfermé·es exigent des moyens adéquats pour contacter leur famille, et une mise en liberté immédiate. Au-delà de l’urgence absolue de mettre en place un système de protection efficace et inconditionnel à l’égard de toute personne en provenance de Gaza, nous rappelons que tout être humain devrait avoir le droit à un accueil international, quelles que soient les raisons de départ du pays d’origine. Pour une liberté de circulation et d’installation pour toustes, depuis Gaza et ailleurs ! À partir de témoignages recueillis par le collectif Getting the Voice Outauprès de plusieurs détenu·es palestinien·nes du centre fermé Caricole. The situation of Palestinian refugees in closed centres : an illustration of the hypocrisy of the Belgian state De situatie van Palestijnse vluchtelingen in gesloten centra : een voorbeeld...

[Radio] Métaux critiques : quand l’Europe mine sa transition - Gresea Echos
Les Promesses de l’Aube du 19 Juin. Ce mercredi 19 juin, nous recevrons Romain Gelin, du GRESEA pour décortiquer la dernière livraison du GRESEA Echos, consacrée aux métaux critiques. Il sera question d’Europe, d’extractivisme, de nouvelles mines, de biodiversité. L’Union européenne a récemment entériné son règlement sur les matières premières critiques. Avec cette loi, l’Europe pave la voie à une relance minière sur son sol. Le besoin de réduire la dépendance à l’étranger pour ses approvisionnements et la transition énergétique sont les principaux éléments évoqués pour justifier cette loi, l’une des plus rapidement votées de l’histoire européenne. Mais l’ouverture de nouvelles mines pose de nombreuses questions : démultiplier les activités extractives, destructrices de la biodiversité, et émettrices de pollutions pour l’eau, l’air et le sol est-elle la meilleure manière de s’attaquer à la crise écologique ? Quid de l’exploitation des fonds marins ? La relance minière permettra-t-elle de s’affranchir de l’approvisionnement extérieur ? Aura-t-on réellement besoin de minerais dans les quantités avancées par l’Agence internationale de l’énergie ou les lobbies industriels ? À quoi vont servir les métaux extraits ? À la fabrication de panneaux solaires et d’éoliennes ou à produire des SUV et du matériel militaire ? Quelle place pour la réduction des besoins et l’économie circulaire ? Va-t-on rouvrir de nouvelles mines en Belgique ? Les populations auront-elles la possibilité de s’exprimer sur les nouveaux projets et de les refuser ? C’est de ces éléments dont le Gresea Échos n°118 traitera dans sa dernière livraison. Illustration : http://www.gresea.be

[France/Kanaky] Des dirigeants indépendantistes kanaks emmenés en détention en France
Christian Tein (photo), et d’autres responsables du mouvement indépendantiste, arrêtés suite au soulèvement kanak, vont être placé en détention provisoire en France, après leur mise en examen à Nouméa. Cette décision a été prise par un juge des libertés et de la détention (JLD), appelé à se prononcer sur le sort de Christien Tein, considéré comme le dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), et de dix autres personnes, interpellées mercredi en même temps que lui (voir notre article ). Les chefs de mise en examen n’ont pas été précisés. Christian Tein doit être incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin). Une autre mise en cause, Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit être placée en détention à Dijon. Mère de trois enfants, dont le plus jeune a 4 ans, cette militante va être séparée de sa famille. Quant à Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, elle doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand. Ces décisions interviennent six semaines après le début du soulèvement kanak.

[Kanaky] Rafle dans les milieux indépendantistes
Huit personnes ont été arrêtées, mercredi 19 juin, dont Christian Tein, une des animateurs de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), mouvement à l’origine du soulèvement contre la réforme du corps électoral en Kanaky. Les huit personnes ont été placés en garde à vue. Celles-ci pourront durer jusqu’à 96 heures, « s’agissant de faits relevant de la criminalité organisée », a précisé le procureur de la République de Nouméa. Le parquet de Nouméa avait ouvert le 17 mai une enquête notamment pour association de malfaiteurs visant « des commanditaires » présumés des émeutes, dont « certains membres de la CCAT ». La Cellule de coordination des actions de terrain, ou CCAT, organisation créée en novembre 2023, est frontalement opposée à la réforme électorale. Elle est dans le collimateur du gouvernement depuis le début du soulèvement kanak. Mercredi matin, le siège de l’Union calédonienne, qui abrite également des bureaux de la CCAT, a été bouclé puis perquisitionné par les forces de l’ordre. Dans le centre-ville de Nouméa, un vaste périmètre de sécurité a été mis en place devant le siège de la gendarmerie, où se déroulent les gardes à vue.

[CARTE BLANCHE] Journée mondiale des réfugié·es : le droit d’asile en danger
En ce 20 juin 2024, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugié·es, le CIRÉ et ses organisations membres alertent sur la menace qui pèse sur le droit d’asile. Vous trouverez leur analyse et leur mise en garde dans cette carte blanche, intitulée « Journée mondiale des réfugié·es : le droit d’asile en danger ». La journée mondiale des réfugié·es, ce 20 juin 2024, suit de peu les récents résultats des élections en Belgique, en France et dans le reste de l’Europe, qui nous laissent empli·es de crainte, mais aussi de force. La percée record des partis de droite et d’extrême-droite nous atterre, tant elle annonce la mort, déjà engagée, du droit d’asile. Si les résultats des élections augurent une politique migratoire européenne encore plus restrictive, les autorités belges et européennes ne les ont en effet pas attendus pour détricoter le droit d’asile et d’accueil des personnes en fuite. Chaque jour, des personnes sont contraintes d’abandonner leur pays en raison de persécutions, d’un conflit armé ou de violations des droits humains. Les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR) sont alarmants et ils n’ont jamais été aussi élevés. Fin avril 2024, on comptait 120 millions de personnes déracinées de force (un chiffre qui a plus que doublé en dix ans). Peu savent que, comme le rappelle le HCR, l’immense majorité des personnes déplacées à travers le monde le sont à l’intérieur de leur propre pays, ou trouvent refuge dans des pays limitrophes. Il est donc essentiel de rappeler que l’Union européenne et la Belgique n’accueillent en réalité qu’une toute petite part des personnes déplacées. Il est aussi important de redire que demander l’asile est un droit fondamental protégé par la Convention de Genève, qui consacre le droit à chercher protection dans un autre pays depuis 1951 et scelle ainsi le statut de réfugié·e. Statut qui sera complété plus tard par la protection subsidiaire, pour les situations de violences aveugles, et par la protection temporaire, activée récemment pour les Ukrainien·nes. Le droit d’asile est un droit fondamental reconnu à chaque être humain, indépendamment de son sexe ou de sa nationalité, qui est plus que jamais indispensable au vu des contextes de violences, de guerre et d’insécurité au niveau mondial. Pourtant, aujourd’hui, il n’a jamais autant été mis en danger. En avril dernier, malgré les mises en garde récurrentes de la société civile, le Parlement européen adoptait le « Pacte Asile et Migration », conçu pour permettre à l’Europe de répondre aux « crises » successives en matière migratoire. En réalité, ce pacte contribue à renforcer les politiques déjà mises en oeuvre ces dernières années pour empêcher les personnes migrantes d’arriver sur le territoire de l’UE et d’y demander l’asile. Il prévoit un filtrage de ces personnes aux frontières extérieures de l’UE en fonction de leur nationalité, ne réserve l’accès à la procédure d’asile « normale » qu’à une minorité d’entre...

Libération d’Aïcha du centre fermé d’Holsbeek !
"Une victoire qui fait du bien ! Aïcha Touré a été libérée du centre fermé d’Holsbeek suite à toute la pression du Comité des Femmes Sans-Papiers qui n’a rien lâché depuis des mois : pétition, interpellations politiques, rassemblements … Finalement comme député je me suis rendu directement sur place (ma prérogative préférée), en compagnie d’Aliette, soutien infaillible et de Bintou Toure, porte-parole de la Coordination des sans-papiers de Belgique. On a remis un coup de pression car tout était en ordre pour la faire sortir mais ça bloquait encore à l’Office des Étrangers visiblement. Après des coups de fils dans tous les sens et plusieurs heures d’attente anxieuse quelle joie de la voir sortir libre avec ses affaires ! Aïcha a fuit la Guinée où elle a vécu la répression de la junte militaire mais aussi des sévices liés à un mariage forcé. Elle attend encore que ses deux grands garçons puissent la rejoindre. Il y a quelques mois elle a été arrêtée par la police lors d’une rafle dans la galerie Matonge où elle se faisait coiffer pour participer à une cérémonie. Diabétique, avec une santé fragile qui ne cessait de se dégrader, il est heureux qu’elle ai enfin obtenu le statut de réfugié ! Le combat pour un accueil digne et des procédures claires et objectives pour le séjour et le travail continue." Petya Obolensky

Pour la libération de Doudou CHAM
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COORDINATION DES SANS-PAPIERS Bruxelles, le 4 juin 2024 Depuis le 5 avril dernier, notre camarade Doudou Cham est incarcéré au centre fermé de Vottem. Il a été raflé sur son lieu de travail à la suite d’un contrôle de l’administration. Il risque à tout moment une expulsion forcée vers son pays d’origine, la Gambie. Nous condamnons fermement l’arrestation et l’incarcération de notre ami, au même titre que celles de toutes les personnes migrantes emprisonnées de manière arbitraire dans les camps pour étrangers, et exigeons sa libération immédiate. Doudou Cham est un membre de la Coordination des sans-papiers de Belgique. Il a participé activement à la sensibilisation sur la réalité des migrants en Belgique, dans le cadre du Bureau d’étude des sans-papiers (BESP) et de plusieurs collectifs de sans-papiers ces dernières années. Avec d’autres, il a contribué à déconstruire au quotidien les préjugés sur les migrants et à créer des ponts entre les Belges et les personnes migrantes. Il est inadmissible que le mouvement des sans-papiers se voie ainsi décapité d’une de ses figures de proue. Nous rappelons que Doudou Cham est arrivé en Belgique en 2008 (il y a plus de 16 ans !), fuyant les persécutions politiques du régime dictatorial de Yayah Djamé, alors président de la Gambie. Il est inconcevable que Doudou soit expulsé de force vers son pays d’origine qu’il a quitté il y a si longtemps, où il n’a plus aucun repère, l’exposant ainsi aux représailles de la sûreté de l’Etat gambien. Doudou Cham est un réfugié politique à qui l’asile a été refusé ! Doudou Cham dispose d’un diplôme en études financières. Cependant, il reste sans accès légal au marché de l’emploi – encore moins aux allocations sociales. Malgré les difficultés de vie inhérentes à sa situation administrative, il s’est engagé généreusement depuis les années 2010 dans plusieurs structures citoyennes du tissu associatif bruxellois, dont il est devenu un visage connu et reconnu. Très doué en sérigraphie, et parlant couramment le français, l’anglais et le néerlandais, il partage régulièrement ses connaissances et son savoir-faire avec de jeunes élèves pendant des ateliers de vacances. Sa contribution au media Sans-Papiers TV est une expérience très réussie. Doudou Cham est un travailleur que le droit du travail a abandonné, c’est un citoyen à qui la Belgique refuse la citoyenneté ! Doudou est également un collègue, un colocataire, un voisin, un confrère, un ami. Quelqu’un que nous connaissons depuis des années. Quelqu’un qui est apprécié, respecté, aimé par son entourage et les gens qui le côtoient. Quelqu’un qui, comme chacun d’entre nous, aspire à vivre dignement et à poursuivre l’aventure sociale qu’il a débuté il y a 16 ans en s’installant à Bruxelles. Doudou Cham est d’ici !

[France] Perquisition, instruction : une camarade dort au centre de rétention administrative (CRA) depuis vendredi
Ce mercredi 29 mai, une camarade italienne a été interpellée à l’aéroport d’Orly (Île-de-France). Elle rentrait d’Italie. Les flics l’ont emmenée directement à son domicile et ont procédé à une perquisition. Une instruction est en cours. La camarade a par ailleurs reçu une OQTF et est maintenant retenue au CRA du Mesnil-Amelot. Ce mercredi 29 mai, une camarade italienne a été interpellée à l’aéroport d’Orly (Île-de-France). Elle rentrait d’Italie. Les flics l’ont emmenée directement à son domicile et ont procédé à une perquisition. Ils sont rentrés dans toutes les chambres et ont tout retourné, en défonçant le mobilier et en insultant les collocs présent.e.s à ce moment-là. A l’issue de la perquisition, les flics sont repartis avec le matériel informatique qu’ils ont trouvé, des téléphones, des vêtements, des tracts politiques et des sprays de peinture. La camarade a ensuite été emmenée en garde à vue dans le commissariat du 1er arrondissement de Paris. Elle est accusée de dégradations en réunion, de menaces réitérées, de diffamation et de refus de donner les codes d’accès de son téléphone. Les flics disent l’avoir repérée sur des caméras de vidéosurveillance. Sa garde à vue a été renouvelée pour 24h puis elle a été déférée le 30 mai au soir au Tribunal judiciaire de Paris. Elle a ensuite été mise en examen et informée qu’une instruction était en cours. Une instruction, c’est une grosse enquête dirigée par une juge d’instruction et qui peut permettre aux flics d’utiliser de nombreux moyens d’enquête. Le plus souvent, l’instruction est utilisée pour les affaires les plus graves ou les plus complexes. Elle peut durer de nombreux mois voire plusieurs années. Ici, les flics s’intéresseraient particulièrement aux luttes contre les constructions de CRA. Ils auraient consulté des sites d’information militants et seraient tombés sur l’appel à faire partout en France et ailleurs des actions au mois de mai (https://paris-luttes.info/contre-le-business-de-l-18146) A la fin de sa garde à vue, la camarade a été libérée sous contrôle judiciaire avec mesure d’éloignement en dehors de l’Île-de-France. La juge d’instruction a également imposé une interdiction de quitter le territoire français le temps de l’enquête. Parallèlement, la préfecture a prononcé une obligation de quitter le territoire français (OQTF). A sa sortie du tribunal, elle a été placée au CRA du Mesnil-Amelot (à côté de l’aéroport Charles de Gaulle, en Île-de-France). Force et solidarité avec la camarade et toutes les personnes enfermées ! Nique les instructions, vive les évasions !

Pétition : CESSER les prolongements de la durée d’incarcération dans les centres fermés pour motifs dérisoires
Alpha Oumar Diallo, un artiste bruxellois d’origine guinéenne, sort de chez lui pour acheter une carte prépayée le 25 décembre 2023 sans jamais en revenir. Cela fait 5 mois qu’il vit un calvaire derrière les murs du 127bis, un centre fermé de rapatriement. Une pétition, c’est quoi au juste ? Une pétition est une proposition que vous pouvez adresser à la Chambre des représentants, quels que soient votre âge, votre nationalité, votre langue ou votre lieu de résidence. Cet outil démocratique vous permet de demander au Parlement de se pencher sur des préoccupations de citoyens. Une pétition pourra déboucher, le cas échéant, sur une nouvelle loi, sur un contrôle accru de l’action du gouvernement ou sur une prise de position. Ma pétition peut porter sur quels sujets ? Concrètement, votre pétition peut porter sur toutes les compétences fédérales. C’est le cas, par exemple, du marché du travail, de la sécurité sociale, de grandes parties de la fiscalité, des questions de police et de justice, des relations internationales, de la défense nationale, etc. Alpha Oumar Diallo, un artiste bruxellois d’origine guinéenne, sort de chez lui pour acheter une carte prépayée le 25 décembre 2023 sans jamais en revenir. Cela fait 5 mois qu’il vit un calvaire derrière les murs du 127bis, un centre fermé de rapatriement. La durée d’incarcération ne doit théoriquement pas dépasser 6 mois consécutifs. En réalité, lorsque le migrant change de centre, refuse l’expulsion, voire même dans le cas où le migrant reçoit une nouvelle décision négative de l’Office des étrangers concernant la demande de régularisation, les compteurs sont remis à zéro. Comme c’est le cas pour ce cher peintre, Alpha Oumar Diallo. Ayant été enfermé et torturé à Conakry pour avoir fait une caricature du président Condé. Il lutte depuis 2014 dans le but de trouver refuge en Belgique, mais malheureusement, il est quasiment impossible pour les réfugiés politiques de prouver la véracité du récit de pied en cap. C’est pour cette raison que nous nous sommes rassemblés avec un petit collectif pour organiser un vernissage en son honneur au Mappa Mundo au Hall Saint-Géry, le 5 mai 2024 où une de ses œuvres viendra couronner sa façade sur une hauteur de 7 mètres. Nous aimerions partager la beauté de son art pour sensibiliser un maximum de personnes sur un aspect du système qui, hélas, aussi inhumain, est devenu banalisé. Je suis bien consciente que nous avons besoin d’une supervision dans une société, sinon on en vient à l’anarchie en perdant toute modération. Toutefois, c’est désolant de savoir qu’on vit dans une société dite évoluée, défendant les droits humains, mais qui finalement se voit enfermer des personnes pour des raisons absurdes. Notamment un manque de preuves sur la tortures subies, alors que les cicatrices sont perceptibles sur le corps de la victime. Est-ce réellement le monde dans lequel on aimerait voir nos prochaines générations grandir ? On s’aperçoit qu’au lieu de...