Migrations / Frontières

Semaine internationale d’actions contre Frontex
Le 6 octobre 2024 marque le 20e anniversaire de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex. Pendant ces 20 longues années, cette institution a semé la mort et l’insécurité. Nous comptons et déplorons plus de 48,647 people décès causés par le régime frontalier de l’UE depuis 1993. Frontex est un acteur clé dans la guerre contre les personnes en mouvement et un symbole de son échec. Abolir Frontex appelle à une semaine internationale d’actions du 30 septembre au 6 octobre. Nous vous invitons, vous et vos groupes locaux, à organiser une action contre Frontex et le régime frontalier meurtrier de l’UE. 💡 Comment puis-je participer ? La manière la plus simple de participer est de prendre part à notre action de cartes postales de 10 minutes. Si vous êtes actif dans un groupe local, vous pouvez organiser une session collective de rédaction de cartes postales - soit en interne au sein de votre groupe, soit dans le cadre d’une action publique où vous informez les gens sur les crimes de Frontex et leur demandez d’écrire eux-mêmes des cartes postales. Sur notre site web, vous trouverez toutes les informations et le matériel relatifs à l’action cartes postales. Parmi les autres idées et actions passées, citons la distribution de tracts, la pose de banderoles, de grafs, d’affiches de rue, les rassemblements, les discours, les installations artistiques, les manifestations, les occupations, les blocages, les sabotages, les barrages forcés, et bien d’autres choses encore. Il y a de nombreuses façons d’agir et nous pouvons être créatifs ! Vous trouverez plus d’informations sur le mouvement Abolissons Frontex et des idées d’actions, ainsi qu’une liste des sites institutionnels et opérationnels de Frontex sur notre site web. Veuillez nous informer si quelque chose se passe dans votre ville à cette occasion en envoyant un courriel à info[at]abolishfrontex.org afin que nous puissions l’intégrer dans notre travail médiatique.

Nouvelles des centres fermés – août/septembre 2024
News from detention centres – August/September 2024 Nieuws uit gesloten centra – augustus/september 2024 Retour sur la tentative de suicide (127bis) [TW automutilations] En date du 11 août dernier, plusieurs détenus du centre fermé 127bis alertaient d’une tentative de suicide [1] . L’homme concerné se serait coupé les veines dans les toilettes. “Il y avait du sang partout dans le couloir, c’était affreux.” Tous les détenus se disaient extrêmement traumatisés par cette tentative de suicide, et certains ont du mal à s’en remettre. Nous n’avons pas pu entrer en contact avec cet homme, qui était semble-t-il enfermé depuis 2 jours. Nous avons en revanche appris via une association que l’homme aurait ensuite été transféré au centre fermé de Merksplas après un passage à l’hôpital, mais qu’il aurait depuis été “déposé” à la frontière des Pays-Bas, dans des conditions que nous ignorons. Climat électrique (127bis) Cette tentative de suicide au 127bis est intervenue dans un contexte, toujours actuel, de tension accrue et de violence omniprésente. Les conditions matérielles de détention sont de plus en plus délétères. Depuis plusieurs mois déjà, plusieurs ailes du centre sont infestées de punaises de lit [2]. Des membres du personnel se sont mis en grève à cause de la présence de punaises de lit dans leurs locaux. Ce sont évidemment les détenus qui vont subir les conséquences de cette grève : les douches sont limitées, ils n’ont plus droit à des visites. Ce sont pourtant bien eux également qui souffrent en premier lieu de l’infestation de punaises de lit et sa mauvaise gestion par la hiérarchie du centre. Le mois dernier, plusieurs personnes dénonçaient également les conditions d’hygiène : odeurs nauséabondes, saleté… Les détenus nous partagent : “Nos conditions de vie sont insupportables” “En plus d’être privés de liberté, on veut pas sortir malades d’ici”, Violence et climat de terreur (Bruges) Des récits d’agression de la part de gardiens nous parviennent fréquemment, faisant état d’un climat de terreur : le moindre événement devient un prétexte pour des passages à tabac et ceux-ci sont devenus quasi quotidiens. Les détenu·es se sentent dépourvus de tout droit. Au centre fermé de Bruges, un détenu a été frappé par un maton sans raison. Les détenus nous disent : “En général, plusieurs gardiens sont violents et frappent. Plusieurs gardiens profitent de leur pouvoir. On risque notre vie ici. On n’est pas en sécurité.” Les détenu·es ont demandé à parler à la direction mais celle-ci était absente. Un chef de la sécurité leur a dit de faire un rapport. À ce jour, nous ignorons les éventuelles suites. Suite des protestations face à l’invasion de punaises de lit (127bis) Il y a deux semaines au 127bis, des détenus ont participé à des mouvements de protestation face à l’invasion de punaises de lit. Ils finiront par passer la nuit dehors, dénonçant les conditions sanitaires critiques [3]. L’un d’eux,...

Conférence-débat avec l’auteur de « Papiers pour tous »
Conférence-débat : 📅 40 ans de mobilisations en faveur de la régularisation des personnes sans-papiers en Belgique : quels enjeux, quelles perspectives ? Avec Youri Lou Vertongen Docteur en Sciences Sociales et professeur invité à l’Université Saint-Louis de Bruxelles. Il est l’auteur de « papiers pour tous », recherche consacrée à 40 ans de mobilisations pour la régularisation des personnes sans-papiers en Belgique. 🔍 Son ouvrage, divisé en deux volumes, examine : Les mouvements collectifs en faveur de la régularisation des personnes sans-papiers en Belgique. Les modalités d’actions entreprises par les personnes sans-papiers pour obtenir un titre de séjour. La réflexion sur les questions de micropolitique au sein de ces mouvements sociaux. La préservation de la mémoire des luttes des immigrés en quête de statut en Belgique. 🌟Ne manquez pas cette opportunité unique d’en apprendre davantage sur un sujet crucial. Ensemble, explorons l’impact des luttes pour la régularisation des sans-papiers et réfléchissons aux perspectives d’avenir. Rejoignez-nous pour une soirée enrichissante et engageante ! 🗓️ Le 26 septembre à 19h 📍 Rue Lamir 18/20, 7000 Mons 🚪 Entrée libre - réservation souhaitée 📞 Contact pour réservation : 0485 640 898 📧 Email : marianela.gallegos@pac-monsborinage.be 🤝 Partenaires de l’événement : Espace Sémaphore, Groupe montois de soutien aux Sans-Papiers et Présence et Action Culturelles Mons Borinage.

Centres fermés en Belgique : décès et conditions inhumaines sous silence
Le dimanche 22 septembre à 14h, une manifestation a lieu à Charleroi pour dénoncer l’enfermement des personnes sans-papiers et la construction d’un nouveau centre fermé à Jumet. Cet événement intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par d’importantes infestation de punaises de lit dans plusieurs centres fermés et le décès d’un détenu au centre fermé de Vottem. Selon le collectif Getting The Voice Out, un homme géorgien, diabétique, arrivé au centre une semaine avant, aurait cessé de s’alimenter pendant cinq jours, sans recevoir les soins nécessaires. Le 2 septembre, il aurait fait un malaise et aurait été transféré à l’aile médicale du centre. Le 5 septembre, les gardiens ont annoncé son décès, officiellement attribué à une crise cardiaque. Une rhétorique classique développée par les directions des centres fermés afin d’expliquer les décès des détenus. La direction du centre de Vottem aurait alors menacé celles et ceux qui oseraient parler : « Celui qui en parle va directement au cachot. » Depuis 2023, on décompte désormais 4 décès dans les centres fermés en Belgique : Tamazi Rasoian à Merksplas en février 2023, un suicide dans ce même centre en décembre 2023, et un autre au 127bis en mars 2024. Par ailleurs, le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel est en proie à une infestation de punaises de lit depuis juillet, touchant à la fois les chambres et les espaces de vie des détenu·es. Les mesures mises en place pour contenir la situation sont inadéquates : les détenu·es sont simplement déplacé·es d’une aile à l’autre, sans qu’une solution globale soit envisagée pour éradiquer les nuisibles. Pire, les détenus sont privés de droits élémentaires : suspension des visites, coupures internet, accès restreint aux toilettes… Cette situation a conduit une partie du personnel du centre à se mettre en grève la semaine dernière, tandis que des détenu·es ont même passé la nuit du 8 au 9 septembre à l’extérieur en signe de protestation. La situation à 127bis n’est malheureusement pas un cas isolé. Des conditions similaires ont été signalées dans d’autres centres fermés, notamment à Merksplas et à Bruges. Mais au-delà des conditions de détention désastreuses, c’est l’existence même de ces centres fermés qui est dénoncée. En Belgique, entre 6 000 et 8 500 personnes sont détenues chaque année dans l’un des six centres fermés déjà existants. Au lieu d’octroyer à ces personnes un titre de séjour et de leur garantir des droits fondamentaux, l’État belge préfère investir dans des infrastructures privatives de liberté, renforçant ainsi le contrôle sur les personnes sans-papiers. Ces centres, construits sur le modèle carcéral, participent à la criminalisation des migrant·es et légitiment les discours racistes et sécuritaires à leur égard. Entourés de grillages, équipés de caméras de surveillance et surveillés par des gardiens, les centres fermés fonctionnent comme des prisons, avec des règles strictes et des sanctions disciplinaires telles...

Extrême-droite : manifestation du groupe fasciste et nationaliste VoorPost à Anvers
Voorpost organise un rassemblement ce samedi 21 septembre à Anvers. Le groupe manifeste pour exiger une « re-migration » des personnes exilées ainsi qu’une augmentation des contrôles aux frontières du territoire européen. Voorpost est une organisation d’extrême droite qui est active en Flandre et aux Pays Bas, et qui défend l’unification de la Flandre, des Pays-Bas et de … l’Afrique du Sud. Son logo, ses adhérent·es et sa ligne politique trouvent leurs origines dans des mouvances politiques proches du nazisme historique. Si, ce samedi, c’est Voorpost qui défilera dans l’espace public, rappelons que l’été a d’une part été marqué par de violentes attaques à l’encontre des personnes exilées au Royaume-Uni, mais aussi par un retour historique aux contrôles des frontières en Allemagne. Voorpost construit son discours raciste et réactionnaire autour de thèse comme le prétendu « grand remplacement ». Cette thèse défend que l’identité et la culture des pays européens seraient progressivement remplacées par celles de populations non-européennes, ce qui contribuerait à un « changement de civilisation ». Fillip de Winter (membre du Vlaams Belang et proche sympathisant de Voorpost) a par exemple écrit un livre sur le sujet et en a fait la promotion dans toute une série d’universités flamandes il y a de cela deux ans. En plus d’être éminemment fausse, cette théorie prend racine dans les discours fascistes d’avant 1940. Face à ce rassemblement et au danger des discours qu’elle prône, une contre-manifestation antifasciste est organisée à Anvers au même moment. Elle se déroulera ce samedi 21 septembre à 14h sur la place Coninck. S’opposer au rassemblement de Voorpost visibilise le fait que des discours fascisants n’ont pas leur place dans l’espace public tant ils mettent en danger une importante partie de la population. Lutter contre le fascisme, c’est empêcher, au maximum, que ce genre de discours prolifère. Sources : infolibertaire.net secoursrouge.org

Manifestation : Stop à l’enfermement des personnes sans-papiers ! Ni ici, ni ailleurs !
À Jumet, à côté de Charleroi, le gouvernement prévoit la construction d’ici 2028 d’un centre fermé de 200 places au total, ce qui en ferait le plus grand centre de détention dite "administrative" de Belgique. [Netherland and English below] Les centres fermés séquestrent des personnes pour cause de « situation administrative irrégulière » et ont pour but officiel de déporter ces personnes détenues hors du territoire belge par avion, de force. Autrement dit, ces centres privent de liberté des personnes ayant pour seule infraction à leur charge de n’avoir pas les « bons » papiers. Ces dispositifs de détention furent implantés en Belgique à l’entrée de l’extrême droite au Parlement dans les années nonante. Depuis lors, la machine à enfermer et à expulser continue toujours d’être renforcée, les centres fermés s’étendent de plus en plus et témoignent d’une politique migratoire raciste, violente et meurtrière. Aujourd’hui, on dénombre 6 centres fermés en Belgique, et les gouvernements successifs prévoient d’en construire d’autres encore. Les budget déployés pour exécuter ces traitements inhumains sont astronomiques. Les expulsions se font à la chaîne : elles se comptent par milliers chaque année. L’ensemble de ce dispositif de détention-expulsion, d’une grande violence physique et psychologique, pousse les personnes à bout. Et l’État belge a été condamné à plus de 8000 reprises pour non-respect du droit fondamental de l’accueil des demandeurs et demandeuses d’asile. Depuis l’existence des centres fermés, de nombreuses personnes y ont trouvé la mort, dans certains cas par suicides, parfois dans des circonstances obscures, et parfois dans des meurtres. C’est en mémoire de Semira Adamu, résistante sans-papiers tuée en 1998 par la police lors de sa sixième tentative d’expulsion, que nous manifesterons contre les centres fermés ce 22 septembre. Cette date nous rappelle sa mort, provoquée par le racisme et les politiques migratoires. Celles-ci ne cessent de faire des victimes de : Mawda (tuée par la police en 2023), Tamazi (mort en 2023 en centre fermé), c’est en leur mémoire aussi que nous nous rassembleront. Et en mémoire de tou.te.s les autres, anonymes, aux frontières, dans la mer, sur les routes, tous les jours. Luttons contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Traques, rafles, arrestations, détentions, expulsions... Les frontières et leurs politiques violentent et tuent, le passé et le présent ne cessent de le démontrer. Toute notre solidarité va aux victimes de ces actes de torture, commis par des fonctionnaires de l’État en toute impunité. Nous n’acceptons pas la construction d’un centre fermé à Jumet, nous ne croyons pas les mensonges et omissions des politiques, nous ne tolérons pas qu’ils nous cachent ce qu’un projet de centre fermé incarne réellement : l’incarcération et la déportation de milliers de personnes pour la seule raison qu’elles n’ont pas les...

Nouveau cas de décès, cette fois au Centre fermé de Bruges : les détenus nous racontent
Un homme de nationalité géorgienne, arrivé au centre fermé de Bruges il y a une semaine, avait arrêté de manger pendant 5 jours. Cet homme souffrait de diabète et ne recevait pas les traitements adéquats. Le 2 septembre, il a fait un malaise et a été amené à “l’aile médicale” du centre. Les détenus nous avaient averti de la situation deux jours plus tard, avec l’arrivée de plusieurs ambulances de réanimation. Le lendemain, le 5 septembre, des gardiens leur ont annoncé que l’homme était décédé “d’une crise cardiaque”. Certains détenus du centre ont été transférés dans un autre centre fermé dès le lendemain. Cet homme était vraisemblablement malade et n’a pas eu de suivi médical approprié à son état. Il en est mort. Officiellement, il serait mort d’une crise cardiaque. Il est extrêmement difficile d’obtenir des informations plus précises, les détenus étant menacés de subir de la répression s’ils en parlent. Dans le centre fermé de Vottem, la direction a dit aux détenus qui ont appris le décès : “Celui qui en parle va directement au cachot” L’annonce de ce décès intervient un mois à peine après qu’une tentative de suicide ait eu lieu au centre 127bis. Cela fait aussi tristement échos aux personnes mortes en centre fermé au cours de l’année dernière seulement : Tamazi Rasoian à Merksplas en février 2023, dans des circonstances toujours inconnues [1] ; Un cas de suicide, toujours à Merksplas, en décembre 2023 [2] ; Un autre cas de suicide au 127bis, en mars 2024 [3]. Pour toutes ces personnes tuées par des politiques migratoires racistes et assassines : ni oubli, ni pardon.

[Brochure] La colonisation de la Palestine et ses conéquences
Les prémices 1890 : Préoccupé par les pogroms en Russie, le journaliste Theodor Herzl déclare nécessaire la création d’un État juif en Palestine et publie, en 1896, « L’État des Juifs ». 1897 : Le Congrès de Bâle est considéré comme l’événement fondateur du mouvement sioniste. Un fonds national juif est créé, chargé de l’achat de terres en Palestine. 1915 : Accords Hussein-McMahon : les Britanniques promettent aux Arabes la création d’un royaume sur l’ensemble de la péninsule arabique, à l’issue de leur victoire sur l’Empire ottoman. 1916 : Accords secrets Sykes-Picot : le Royaume-Uni et la France conviennent de se partager le Proche-Orient en violation de l’accord Hussein-McMahon. Il est prévu de placer la Palestine, siège des lieux saints, sous statut international. 1917 : Déclaration Balfour : le Royaume-Uni promet au mouvement sioniste de l’aider à créer un foyer national juif en Palestine. Le mandat britannique 1922 : La Société des Nations attribue le mandat sur la Palestine au Royaume-Uni. 1933 : Hitler est nommé chancelier de la République de Weimar. La politique antisémite du IIIe Reich stimule l’immigration juive en Palestine. L’accord commercial « Haavara » est signé entre les autorités sionistes et le régime nazi. 1936-1939 : Grande révolte palestinienne contre l’occupation britannique et contre la colonisation sioniste ; la répression décime l’élite palestinienne. Les milices sionistes, la Haganah et l’Irgoun, se structurent en véritable armée. 1937 : Plan Peel, premier plan de partage attribuant 30 % de la Palestine au Yishouv (communauté juive). 1938 : Échec de la conférence d’Évian dont l’objectif était de venir en aide aux réfugié·es juif·ves allemand·es et autrichien·nes fuyant le régime nazi. 1939 : Le Livre blanc britannique préconise l’indépendance de la Palestine pour 1947, la soumission de l’immigration juive à l’accord des habitant·es arabes et des mesures limitant l’acquisition de terres par les sionistes. 1941-1945 : Génocide des juif·ves européen·nes. 1942 : Le Programme de Biltmore est adopté à New-York. Les sionistes revendiquent un État juif sur l’ensemble de la Palestine mandataire. 1946 : Affrontements généralisés en Palestine. Création de l’État d’Israël et conséquences pour les Palestinien·nes 1947 : Les Nations unies votent la résolution 181 qui partage la Palestine en un État juif (56 % du territoire), un État arabe (44 %) et une zone sous tutelle internationale (Jérusalem et Bethléem). Les sionistes acceptent, les Palestinien·nes refusent. 1948 : En mars, Ben Gourion met en œuvre le plan Daleth d’épuration ethnique. La moitié de l’expulsion se produit ainsi avant la première guerre israélo-arabe. L’État d’Israël est proclamé le 14 mai. Le lendemain éclate la première guerre israélo-arabe à l’initiative des pays arabes voisins. Israël occupe 78 % de la Palestine mandataire. Au total, 400 villages arabes sont détruits, entraînant un exode de 800 000...

[Turquie] Interdiction d’ouvrages accusés de contenir de la « propagande terroriste »
Ce 6 septembre, à la demande du parquet général, le tribunal pénal d’Izmir a décidé d’interdire et de confisquer tous les livres « Les filles de Kobani : L’histoire de la rébellion – Courage et justice » écrit par la journaliste-auteure américaine Gayle Tzemach Lemmon en 2016. Le livre contient des souvenirs, des récits des femmes qui luttent contre l’Etat islamique (DAECH / ISIS) à Kobané et « La couleur pourpre de la politique kurde » compilé par Gültan Kisanak (voir article ici ) en 2018, recueil d’écrits de vingt-deux femmes politiques kurdes emprisonnées en Turquie. Il explore les défis personnels et collectifs auxquels sont confrontées les femmes kurdes dans un système patriarcal et anti-kurde ainsi que leurs convictions politiques inspirées des mouvements anticapitalistes et socialistes en Turquie. Les 2 livres ont été saisis le 6 octobre 2023 lors de l’arrestation et de la perquisition au domicile Berna Çelik ancienne coprésidente provinciale d’Izmir du Parti démocratique des peuples (HDP). Selon le bureau du procureur « Il est entendu que les livres contiennent de la propagande terroriste de l’organisation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ». Le tribunal a ordonné le rappel de tous les livres vendus jusqu’à présent. La culture Kurde est plus que jamais dans le collimateur du gouvernement turc.

[France] Répression contre les soutiens à la Palestine : Une infirmière arrêtée, un professeur suspendu
La répression des personnes soutenant la Palestine et opposées au génocide à Gaza continue de sévir en Europe. Voici des exemples récents qui se sont déroulés en France : Jeudi 5 septembre, Imane Maarifi, une infirmière française qui a passé 2 semaines à Gaza et qui n’a cessé de dénoncer les crimes de l’armée d’occupation dont elle a été témoin a été perquisitionnée et placée en garde à vue. La raison de cette arrestation ? Elle s’était opposée à la tenue à Paris, du Salon de l’immobilier Israélien (qui propose entre-autre à la vente des biens dans la partie de la Palestine occupée suite à la guerre de 6 six jours). Elle a été libérée le lendemain. On ignore s’il y aura des suites à cette procédure. En avril, un agent de sécurité lui avait confisqué un drapeau palestinien lors d’un match de football auquel assistait Emmanuel Macron. Elle voulait lui remettre un témoignage collectif rédigé par plusieurs médecins sur les horreurs de Gaza et lui faire part de l’urgence d’un cessez-le-feu. Imane Maarifi, une infirmière française qui a passé 2 semaines à Gaza et qui n’a cessé de dénoncer les crimes de l’armée d’occupation La répression n’est pas que policière, mais peut aussi être administrative et/ou sociale : Benoît Huou, professeur de mathématique à la Toulouse School of Economics a été suspendu à titre conservatoire après avoir appelé au boycott d’Israël. Il avait évoqué, dans un de ses cours du 3 septembre, un courrier de lecteurs de la revue « The Lancet » qui évaluait, au début de juillet, à 186 000 le nombre de Palestiniens assassinés par l’armée israélienne. « La situation n’a pas commencé le 7 octobre, et il est malhonnête de dire que le responsable de ce qui se passe actuellement est le Hamas », avait poursuivi Benoît Huou, appelant au boycott d’Israël. « Je ne veux pas parler de ce qui s’est passé le 7 octobre, mais rien, absolument rien ne justifie de massacrer une population civile comme c’est en train de se passer », a ajouté l’enseignant tout en dénonçant le soutien tacite du gouvernement français. Ces déclarations lui ont valu une suspension à titre conservatoire dès le lendemain. Sylvie Retailleau, ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a personnellement demandé à ce que des sanctions soient prises.

Semaines de mobilisation_Semira Adamu : Stop à l’enfermement des personnes sans-papiers !
Dimanche 22 septembre se tiendra, à Charleroi, la manifestation pour lutter contre l’enfermement des personnes sans-papier et contre la violence des politiques migratoires. Charleroi car à Jumet (commune de Charleroi), le gouvernement prévoit la construction d’ici 2028 d’un centre fermé1 de 200 places au total, ce qui en ferait le plus grand centre de détention de Belgique. 22 septembre en mémoire de Semira Adamu, résistante sans-papier tuée en 1998 par la police lors de sa sixième tentative d’expulsion. Cette date nous rappelle sa mort ainsi que celles de Mawda (tuée par la police en 2023), Tamazi (mort en 2023 en centre fermé), provoquées par le racisme et les politiques migratoires. Nous nous rassemblerons en leur mémoire ainsi qu’en celle de toustes les autres, anonymes, aux frontières, dans la mer, sur les routes, tous les jours. Dans ce cadre, différents collectifs des quatre coins de Belgique se sont coordonnés pour organiser, dans les semaines précédant la manifestation, plusieurs événements en lien avec la lutte contre l’enfermement des personnes sans papier. Ces événements existent autant pour mobiliser un maximum avant le 22 septembre que pour s’organiser et lever les voix contre les politiques migratoires racistes et meurtrières. Rendez-vous en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles pour des projections, des discussions, des écoutes de podcasts, des repas solidaires qui rappellent qu’il n’y a qu’une solution : fin des centres fermés, fin des frontières et liberté de circulation et d’installation pour toustes ! ! PLUS D’INFOS BIENTÔT, N’HESITE PAS À VENIR RECHECKER ! BRUGES : -* 17 septembre au burg4 (Burg 4, 8000 Brugge), projection et discussion, 19h. > plus d’infos ici BRUXELLES : 20 septembre au DK (Rue de Danemark 70B), projection du film « Bamako » et discussion organisées par Zone Neutre. > plus d’infos ici 21 septembre au Nova (Rue d’Arenberg 3), soirée « Semira ni oubli ni pardon », table d’hôte, podcast, projection et discussion. GAND : 15 septembre au Lina (Edward Anseeleplein 2), projection et table d’hôte, 19h. LA LOUVIÈRE : 16 septembre à la JOC (Rue sylvain Guyaux 32/B), projection du film "Tout contact laisse une trace", 18h. > plus d’infos ici LOUVAIN : 11 septembre à la JH Sojo (Eenmeilaan 35), projection et discussion, 19h. > plus d’infos ici LIÈGE : 7 septembre à la Casa Nicaragua (Rue Pierreuse 23), après-midi No Border avec table ronde, projection, musique et bouffe (13h-21h). > plus d’infos ici 14 septembre à partir de 12h au CPCR ( Rue Jonruelle 11) pour leFesti’fal, avec expo, musique, stands… > plus d’infos ici 19 septembre à CCKALI (Rue St Thomas 32), permanence spéciale de Come To Be. ANVERS : 7 octobre à De Studio (Maarschalk Gerardstraat 4, 2000 Antwerpen) plus d’infos à venir Luttons contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Pour la mémoire de Semira Adamu et...

[Ouvrage] VSP, l’odyssée des sans-papiers ?
Cet ouvrage est le fruit d’une co-production du Bureau d’étude des sans-papiers (BESP ) et du collectif La Voix des sans-papiers (VSP). Il s’inscrit pleinement dans le cadre de la plateforme nationale IN MY NAME pour une politique migratoire positive. Une publication a été éditée en 2024. Vous souhaitez un exemplaire papier ou une version pdf ? Contactez-nous !

Regroupement familial : les revenus comme outil de sélection
Depuis plusieurs années, le regroupement familial est en constante évolution dans la plupart des pays de l’Union européenne. En raison des changements dans les politiques nationales, mais aussi des évolutions législatives et jurisprudentielles européennes. La Belgique n’a pas échappé à cette tendance. Les dispositions de la loi du 15.12.1980 relatives au regroupement familial ont fait l’objet de multiples réformes. La plupart de celles-ci, celle de février 2024 également, ont eu pour objectif de “mettre la législation en conformité avec la jurisprudence belge ou européenne”, de renforcer le contrôle des conditions mises au regroupement familial, et surtout de “contrer les abus”. Au lendemain des élections fédérales, plusieurs partis politiques à la manœuvre dans la constitution du prochain gouvernement fédéral annoncent vouloir réguler la migration et renforcer encore les conditions mises au regroupement familial, en particulier la condition de revenus. Il nous semblait donc important de revenir sur cette exigence de disposer de ressources “stables, régulières et suffisantes” quand on souhaite être rejoint·e par sa famille en Belgique. Lien du PDF

[Allemagne] Encore une condamnation d’un militant kurde
La dernière audience de l’activiste kurde Kenan Ayaz a eu lieu le 2 septembre au tribunal d’État de Hambourg. Ayaz a été condamné à 4 ans et 3 mois de prison. Ayaz a été arrêté à l’aéroport de Larnaca à Chypre en mars 2023 sur la base d’un mandat d’arrêt européen demandé par la Cour fédérale de justice et extradé vers l’Allemagne au début du mois de juin. Depuis lors, il est détenu à la maison d’arrêt de Holstenglacis à Hambourg dans des conditions de détention plus strictes. Avant l’audience, un rassemblement de solidarité a été organisé devant le bâtiment du tribunal. Lors de l’audience finale, le tribunal a déclaré que Kenan Ayaz était condamné à 4 ans et 3 mois de prison pour avoir prétendument assumé des responsabilités de haut niveau au sein du PKK entre 2018-2019. L’avocat de Kenan Ayaz a déclaré qu’il ferait appel dans la semaine.