Prisons / Anticarcéral

Contrôle social / Répression

[Allemagne] Daniela Klette, second jour de procès

Environ 70 personnes solidaires avec Daniela Klette et venus de différentes régions d’Allemagne se sont rassemblées au cours de la journée du 31 mars devant le tribunal de l’OLG (Haute Cours Régionale de Justice) à Celle. De nombreux discours ont été prononcés, des slogans ont été criés, un stand d’information avait été installé. Les contrôles d’admission, y compris pour la presse, étaient rigides, les chaussures ont dû être enlevées pour être contrôlées, seuls les stylos et les blocs-notes ont pu être emportés. Le public n’a pas été admis au sein du tribunal bien que ce dernier connaît l’intérêt du public pour cette affaire. Selon la défense, l’acte d’accusation ne se réfère pas uniquement aux vols dont est suspectée Daniela (voir article ici ) mais à plusieurs reprises font référence au prétendu passé de la RAF de l’accusée (notre dossier ici ), « il y a donc une condamnation préliminaire publique claire », explique Ulrich Klinggräff, un de ses avocats. Dans l’après-midi, Lukas Theune, son autre avocat, a mis en évidence un autre problème de l’accusation : les données numériques font 18 téraoctets, elles ont été copiées sur un disque dur juridique, mais n’ont pu être récupérées à la LKA (organisme d’application de la loi) de Basse-Saxe que la veille du procès. Pour la défense, il n’est pas humainement possible d’en prendre connaissance dans un laps de temps, aussi court. Lors du départ de Daniela Klette vers la prison, une quinzaine de personnes ont maintenu une banderole et scandé des slogans de soutien afin de rendre son retour en incarcération moins douloureux.

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Racismes / Colonialismes

[France/Calais] Résumé Mars 2024

AU MOINS 5 MORT.ES EN MARS Le 05/03/25, des os humains (sur lesquels nous n’avons aucune information) ont été retrouvés au phare de Walde sur une plage connue pour des départs de bateaux. Le 08/03/25, un homme kowétien d’une soixantaine d’années est mort d’un arrêt cardiaque sur une embarcation au large de Marck. Le 19/03/25, un jeune homme somalien est mort au large de Boulogne/mer en tentant la traversée. Le small-boat était parti d’Equihen-Plage. Le 20/03/25, un homme a été retrouvé inconscient au large de Gravelines, il tentait lui aussi la traversée de la Manche. Le 21/03/25, un homme a été retrouvé pendu à quelques dizaines de mètres de la plage du Châtelet à Tardinghen. Le 24/03/25, le corps d’une jeune femme a été trouvé près du phare de Walde à Marck. INTERCEPTION DE BATEAUX Malgré la proposition de Retailleau du 27 février dernier de pouvoir intercepter les small-boat dans un rayon de 300 mètres proche de la côte, il est toujours interdit pour les flics d’intervenir une fois que les bateaux sont sur l’eau. La réalité est tout autre : l’usage de bombes lacrymo et les crevaisons des bateaux pneumatiques font partie du quotidien et mettent en danger les personnes qui prennent la mer. Le 4 mars, une association du Littoral a fait un signalement au procureur suite à des témoignages qui expliquent que des policiers sont rentrés dans l’eau pour lacérer le caoutchouc d’un bateau qui a explosé entraînant la chute de toutes les personnes à bord. SQUAT ORANGE Cet immense hangar squatté par environ 350 personnes situé dans une zone industrielle de Calais, permet à ses habitant.es de ne pas être expulsé.es toutes les 48h. Après une première tentative d’expulsion échouée grâce aux habitant.es et à leur avocat en janvier, une nouvelle audience a eu lieu le 25 mars au tribunal de proximité de Calais. L’avocat a demandé à ce qu’un délai de 8 mois soit accordé avant l’expulsion. La juge rendra sa décision le 11 avril. Grâce à une belle mobilisation, les conditions de vie au squat Orange se sont nettement améliorées (eau, toilettes, élec). 8 MARS En cette journée de luttes féministes, des ateliers (pancartes, discussions, chorale féministe, free shop) puis un rassemblement ont été organisés. Le temps convivial et la cantine à prix libre ont permis de faire un don à deux associations : une asso qui soutient les femmes en exil et une autre, nouvelle qui visibilise les personnes trans. LES ARRÊTES ANTI-DISTRIBUTION La bataille juridique au sujet des nombreux arrêtés anti-distribution de nourriture et de boissons par les assos non mandatées par l’état a commencé il y a 4 ans. Après une 1re victoire en octobre 2022, Darmanin alors ministre de l’intérieur avait fait appel. Le 27/02/25, la cour d’appel de Douai a définitivement jugé illégaux les arrêtés de la honte. MANIF 22/03 A Dunkerque, une marche a été organisée pour la journée internationale de lutte contre le racisme et pour l’égalité des droits pour...

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Santé / Soins

Arpentage | Par-delà le principe de répression. Dix leçons sur l’abolitionnisme pénal – Geoffroy de Lagasnerie

Par-delà le principe de répression. Dix leçons sur l’abolitionnisme pénal – Geoffroy de Lagasnerie Tout interroger, tout bousculer, tout refonder, et produire, à partir de là, quelque chose comme une désorientation générale de nos sens, une transformation des affects que nous sommes souvent conduits à éprouver lorsque nous sommes victimes ou témoins d’une agression, d’une scène de violence ou d`une injustice : tel serait le projet que j’aimerais accomplir ici. Comme une entreprise de destruction de nos repères culturels et de construction d`une nouvelle morale, qui se situerait au-delà du principe de répression – qui serait débarrassée, enfin, de l’emprise que les notions de crime, de responsabilité, de plainte et de punition exercent sur notre appréhension des actions humaines et de leur régulation. En un sens, je conçois ce livre comme une sorte d`expérimentation radicale, qui testerait la capacité de la réflexion d’être plus forte que les impulsions premières et les impensés sociaux. Sommes-nous capables d`être affectés par un raisonnement au point de remanier complètement nos manières de percevoir et donc aussi de nous comporter individuellement et politiquement ? Et sinon, à quoi sert la philosophie ? » Un arpentage c’est quoi ? Une méthode de lecture collective issue de la culture ouvrière. INFOS PRATIQUES Date : Le lundi 21 avril 2025 Timing : De 14h à 19h00 Lieu : La vieille Chéchette, Rue du Monténégro 2, 1060 Saint-Gilles PAF : Gratuit. Apporte ce que tu veux à manger Inscription obligatoire : https://framaforms.org/lagasnerie-par-dela-le-principe-de-repression-1743065705 Contact : mborensztejn@liguedh.be Max 12 personnes ! En cas d’annulation, merci de nous le faire savoir dès que possible afin que nous puissions donner votre place à quelqu’un·e d’autre.

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Guerre / Antimilitarisme

[Palestine] 62 prisonniers politiques palestiniens tués depuis le 7 octobre

Soixante-deux prisonniers politiques palestiniens (identifiés et déclarés) ont été tués dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023. Parmi ces 62 prisonniers politiques, 21 venaient de Cisjordanie, de Jérusalem-Est occupée et du territoire israélien. Les 41 autres étaient originaires de la bande de Gaza. Ce chiffre représente le plus grand nombre jamais enregistré, faisant de cette période la plus meurtrière de l’histoire du mouvement des prisonniers depuis 1967. Le total des victimes mortelles identifiées parmi les prisonniers depuis 1967 s’élève désormais à 298. Il y a aussi des dizaines de morts parmi les prisonniers de Gaza dont l’identité reste inconnue. Il est très fréquent que les familles soient averties de la mort du prisonnier plusieurs jours ou plusieurs mois après sa survenue. Ainsi, Zuhair Omar Sharif (58 ans) de Gaza a été arrêté alors qu’il travaillait en Israël le 7 octobre 2023 et est décédé le 18 octobre 2023. Sa mort n’a été annoncée que le 30 décembre 2024. Les corps de 59 corps des prisonniers morts dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023 n’ont pas été tous rendus à leur famille. Ce sont 70 corps de prisonniers tués que les autorités israéliennes gardent dans les morgues ou des tombes anonymes comme moyen de sanction ou de pression sur les familles. Parmi eux, le corps d’un enfant de 15 ans, Mohammad Tariq Salim Abou Sneneh d’Abu-Dis. Le corps d’un prisonnier décédé dans les prisons israéliennes retenu le plus longtemps par Israël est celui d’Anis Dawla, mort pendant la grève de la prison de Nafha en 1980…

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Racismes / Colonialismes

LE CRI une émission des personnes privées de libertés

LE CRI est une émission réalisée et animée par des personnes privées de liberté. Chaque jeudi soir, un atelier d’expression radiophonique est organisé par le GSARA asbl et La Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus à la prison de Haren. Les participants décident ensemble d’une question ou d’une problématique sur la vie quotidienne et les difficultés de l’enfermement carcéral, puis ils préparent l’enregistrement qui se réalise dans les conditions du direct. L’émission est diffusée sur : . Radio Air Libre 87.7 MHz - Dernier jeudi du mois - 19:30 Retour ligne automatique . Radio Campus 92.1 FM - Premier mardi du mois - 10:00Retour ligne automatique . Radio Panik 105.4 FM - Premier jeudi du mois - 11:00 Si vous avez envie de nous contacter : lecri@gsara.be Bonnes écoutes à tout.e.s. Le Cri est une émission mensuelle réalisée par des détenus de la prison de Haren, dans le cadre d’un atelier d’éducation permanente organisé par le GSARA asbl et la FAMD (Fondation d’Assistance Morale aux Détenues) au sein de la prison de Haren. C’est une émission de débat entre les détenus sur leur condition de vie et l’univers carcéral. L’atelier à lieu une fois par semaine et nous enregistrons une émission par mois dans les conditions d’un direct (les contraintes de la prison ne permettent pas d’enregistrer en direct). Les participants, avec l’accompagnement de l’animateur décident ensemble d’un sujet ou d’une thématique à aborder, préparent l’émission, le contenu, la conduite, l’organisation puis enregistrent. La partie technique est aux mains de l’animateur (parfois avec le soutien d’un des participants). L’émission est donc un échange d’idées et de points de vue des participants sur un sujet particulier, choisi et décidé par eux-mêmes. Il y a des parties musicales. Souvent, un ou plusieurs participants souhaitent chanter, lire un texte ou proposer un choix musical. Ces éléments viennent ponctuer les différentes parties de l’émission. Les génériques (début et fin), les virgules sonores sont réalisées et enregistrées par les participants. Contact : lecri@gsara.be Réalisation : Faouzi, Jamal, Mehdi, Taoufik, Dylan, Serhat, Frédéric, Karim Arrangement sonore et Mixage : Jean-Noël Boissé Un atelier mené par Benjamin Durand (GSARA asbl) et Despina Psimarnou (FAMD). Une production du GSARA asbl en partenariat avec la FAMD.

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Extrême-droite / Antifascisme

[Iran] Quatre militantes kurdes emprisonnées suite au 8 mars

Leyla Pashaei, Soheyla Motaei, Soma Mohammad-Rezaei et Baran Saedi ont été arrêtées par des agents du ministère du Renseignement à Sanandaj et Dehgolan ces derniers jours. Malgré les demandes répétées de leurs familles, les autorités sécuritaires et judiciaires n’ont fourni aucune précision sur les conditions de détention ni sur le lieu de détention. Mohammad-Rezaei et Saedi ont été arrêtées le 9 mars à Sanandaj, tandis que Pashaei et Motaei ont été arrêtées le lendemain à Sanandaj et Dehgolan. Les quatre femmes auraient été transférées au centre de détention du ministère du Renseignement à Sanandaj. Leur arrestation est intervenue peu après leur participation aux manifestations organisées à l’occasion de la Journée internationale des femmes à Sanandaj, le 8 mars. Pashaei avait déjà été arrêtée à Sanandaj le 23 septembre 2022 lors des manifestations antigouvernementales « Femmes, Vie, Liberté », puis libérée sous caution le 4 octobre 2022. Motaei a également été arrêtée à deux reprises lors des mêmes manifestations, le 1er octobre et le 12 novembre 2022. Le 5 décembre 2022, elle avait été condamnée à 18 mois de prison pour « trouble à l’ordre public », 15 mois pour « propagande contre l’État », 13 mois pour « diffusion de fausses informations visant à troubler l’opinion publique », neuf mois pour « propagande en faveur de groupes et d’organisations hostiles à l’État » et cinq mois pour « résistance aux forces de l’ordre ». Elle a été de nouveau arrêtée le 22 janvier 2025 lors d’une grève générale pour protester contre les condamnations à mort prononcées contre les prisonnières politiques kurdes.Par ailleurs, Saedi avait déjà été arrêtée le 20 septembre 2023 lors du soulèvement antigouvernemental « Femme, Vie, Liberté » à Sanandaj et avait été libérée sous caution après environ deux mois de détention.

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Résistances et solidarités internationales

[Etats-Unis] Grève des gardiens, 7 morts en prison

Au moins sept prisonniers sont morts depuis le début des grèves des gardiens de prison le 17 février, la raison de cette grève, l’opposition à une loi de 2022 qui impose des limites strictes à l’utilisation de l’isolement cellulaire. Etablissement correctionnel d’Adirondack, près de la frontière canadienne, la distribution de nourriture a été interrompue durant plusieurs jours à l’arrêt de travail des gardiens, la distribution de repas aux détenus affamés a du être mise en place par les autorités du district. Dans l’établissement correctionnel d’Auburn, dans le centre de New York, deux hommes malades sont morts après ne pas avoir reçu de soins médicaux assez rapidement. À l’établissement correctionnel de Sing Sing, au nord de la ville de New York, les détenus avaient été confinés dans des zones de logement pendant plus d’une semaine, un homme s’est pendu dans sa cellule, sans personne pour intervenir. Dans certaines prisons, les détenus ont été forcés de se passer de nourriture chaude et de douches. Dans d’autres, ils ont manqué leurs dates d’audience ou ont été privés de médicaments, de services ou de soins de santé mentale. Le samedi 22 février, un détenu d’un établissement, Messiah Nantwi, 22 ans, est décédé après avoir été battu avec d’autres détenus par des agents correctionnels, ces derniers ont été placés en congé administratif pendant que la police d’État et d’autres agences enquêtent sur le décès.

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Extrême-droite / Antifascisme

« Salutations de la clandestinité » de Martin [Burkhard Garweg]

À la famille, aux amis, aux camarades, aux alliés et aux résidents du camping [ou Martin résidait sous une fausse identité]. À tous ceux qui souhaitent échanger avec moi et partager notre point de vue. Légal, illégal, qui s’en soucie ? Le 26 février dernier, Daniela Klette a été arrêtée à Berlin. Des journalistes qui ont offert leurs services comme auxiliaires de police, contribuant à transformer un État de plus en plus autoritaire en une communauté d’enquêteurs et d’informateurs, ont utilisé l’IA pour retrouver des images de Daniela sur Internet. L’aide historique de ces journalistes dénonciateurs de podcasts a apporté un soutien opportun aux contrôles biométriques par reconnaissance faciale, nouvelle étape vers un contrôle totalitaire de l’État.[pour en savoir plus ] La chasse à l’homme policière qui a suivi, visant Volker Staub et moi-même, a toujours été marquée par le mensonge et l’alarmisme. La police et les médias bourgeois prétendent que nous sommes des criminels violents et des terroristes prêts à tuer pour de l’argent sans sourciller. L’immeuble où vivait Daniela et les immeubles voisins ont été évacués, sous prétexte d’explosifs dangereux. Des mesures, dont des opérations de guerre psychologique, ont été mises en œuvre pour mobiliser la population autour de cette chasse à l’homme. Il a depuis été établi que la grenade et le lance-roquettes retrouvés étaient factices, ce que la police savait sans doute depuis le début. L’objectif de cette opération, qui a duré plusieurs jours, était de tromper et de manipuler la population. Mais surtout, l’objectif derrière la création d’une image de criminels violents est de dépolitiser et de saper l’histoire de l’opposition fondamentale – l’histoire des tentatives de libération des conditions violentes du capitalisme, nées de la résistance du mouvement de 68 et liées aux luttes révolutionnaires et anticoloniales à travers le monde. Le projet de guérilla urbaine de la RAF a pris fin il y a vingt-six ans. Cependant, pour ceux d’entre nous poursuivis en tant que militants de la RAF, la vie clandestine n’a pas pris fin. On s’efforce de nous présenter comme une bande de voleurs violents et en maraude, représentant un danger pour la population et prêts à tuer, simplement pour de l’argent. Pour nous, en revanche, il est hors de question de recourir à la violence susceptible de tuer ou de blesser physiquement des personnes simplement pour de l’argent. S’il est regrettable d’effrayer les employés des bureaux de change ou des sociétés de transport de véhicules blindés, il n’y a aucune raison de croire ce que disent la police ou l’appareil judiciaire. Leur seul objectif est de délégitimer l’opposition fondamentale et de créer un climat dans lequel la violence et la répression d’État semblent justifiées. « La violence est le fondement de la société bourgeoise : dans la misère de son système pénal, dans les ghettos en marge de la vie quotidienne bourgeoise, dans la militarisation de la «...

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Racismes / Colonialismes

Lettre de Daniela Klette à la Conférence Rosa Luxemburg

Chers participants à la Conférence Rosa Luxemburg – Chers camarades, Je vous salue aujourd’hui depuis la prison de Vechta. Il y a près d’un an, après des décennies de clandestinité, j’ai été arrêtée. Devant moi se trouvent plusieurs années de procès, où je suis accusée d’avoir participé à des expropriations armées. Par ailleurs, la justice poursuit un autre procès contre moi, où je serai accusée d’avoir participé à des actions de guérilla urbaine contre le capitalisme et l’impérialisme. J’avais 17 ans lorsque la lutte de libération vietnamienne a vaincu l’impérialisme mené par les États-Unis. Cette incroyable victoire a été obtenue grâce à la solidarité mondiale – malgré le napalm, malgré l’immense machine militaire qui s’est dressée contre le mouvement de libération et malgré les massacres de la population vietnamienne commis par l’armée américaine avec l’aide et la complicité de l’Occident, en particulier de l’Allemagne. J’avais 16 ans lorsque j’ai appris le meurtre d’un homme en détention, en grève de la faim contre la torture de l’isolement. Il s’agissait d’Holger Meins, qui s’était élevé contre le système et avait été tué en prison, victime d’une malnutrition délibérée et du refus de soins médicaux lors d’une alimentation forcée ordonnée par l’État. C’était une époque de tentatives de libération et de luttes anticoloniales dans de nombreux pays : par exemple, les Black Panthers contre l’oppression raciste et pour la révolution aux États-Unis, la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, ou le FSLN au Nicaragua contre la dictature. J’ai commencé à comprendre ce que l’humanité pouvait attendre du capitalisme et de l’impérialisme. Oui, je me considérais comme faisant partie des mouvements mondiaux luttant pour la libération de l’exploitation et de l’oppression, contre le capitalisme et le patriarcat, et contre la guerre et le militarisme. Le système judiciaire examine actuellement ma culpabilité au sens juridique du terme. Pour moi, il ne s’agit pas de culpabilité, mais de ce qui a mobilisé et continue de mobiliser des millions de personnes : comment surmonter les conditions mondiales qui engendrent la guerre, les déplacements, l’exploitation, l’oppression patriarcale et raciste, la pauvreté et la destruction écologique totale ? Les puissants se préparent à la grande guerre pour préserver leur pouvoir. La société est marquée par une pauvreté croissante, la militarisation et une dérive vers la droite. Le capitalisme court à la catastrophe écologique. L’état du monde actuel montre sans équivoque que les questions sur la manière de surmonter ces conditions étaient justifiées et demeurent nécessaires. Ces questions nous concernent tous, et nous ne pouvons y répondre que collectivement et par des mouvements de grande ampleur. J’aimerais être avec vous pour travailler ensemble sur ces questions. Mais la répression et la détermination de l’État à condamner l’histoire de l’opposition fondamentale empêchent une telle chose. (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

[France] la justice se penche sur le cas de Gino, militant menacé d’extradition

Rexhino Abazaj, dit Gino, militant antifasciste albanais, est incarcéré à la prison de Fresnes depuis 4 mois et menacé d’extradition vers la Hongrie ( voir article ici ), où il encourt jusqu’à 24 ans de prison. Il est poursuivi dans le cadre de l’affaire dites des « Antifascistes de Budapest » pour des violences lors d’une contre-manifestation face à des néonazis. Ce 12 mars, se tenait une audience pour statuer sur son sort. À la demande de garanties faites par la justice française, les autorités hongroises ont répondu mais de manière incomplète et vague, notamment sur le lieu de détention et les conditions de son procès. La défense met l’accent sur la disproportion des accusations et des moyens déployés contre leur client, soulignant que l’extradition vers la Hongrie exposerait Gino à des conditions de détention « inhumaines et dégradantes ». L’isolement carcéral proposé par la Hongrie pour garantir la sécurité de Gino a été aussi vivement critiqué par la défense, qui y voit un traitement punitif. Après deux heures d’audience, le président de la cour, a annoncé que le délibéré serait rendu le 9 avril. Concernant la demande de mise en liberté de Gino, après deux refus, la cour a jugé la requête recevable et a ordonné une enquête de faisabilité. La décision sur une éventuelle mise en semi-liberté, assortie d’un placement sous bracelet électronique, sera rendue le 26 mars.

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