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100 000 grévistes sous l’occupation allemande (1941) - Mémoires des luttes belges

100 000 grévistes sous l’occupation allemande (1941) - Mémoires des luttes belges

En mai 1941, la Belgique est occupée par l’Allemagne nazie depuis un an. Au vu de sa production industrielle majeure (notamment de charbon et d’acier), le plat pays est d’importance stratégique pour l’effort de guerre allemand. La situation est néanmoins très compliquée pour la population. Les denrées alimentaires sont rationnées, celles-ci manquent et les prix s’envolent. Les salaires sont également bloqués et toute action de grève est interdite par l’occupant (passible du tribunal de guerre). Plusieurs petites grèves ont cependant lieu un peu partout dans le pays à partir d’août 1940 (non sans subir la répression) et vont culminer en mai 1941…

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Irruption

Déroulé des évènements 💥 :

Alors que le ravitaillement de pommes de terre est devenu inexistant en mai 1941, le 9 mai, les travailleurs du charbonnage de la Boverie à Seraing décident de ne pas descendre dans la mine. Le lendemain, des travailleuses de l’énorme usine Cockerill à Liège reprennent le mouvement et très vite, la grève s’étend à tout le bassin industriel. Mineurs et métallurgistes, avec à leur tête le communiste (et leader syndical) Julien Lahaut cessent le travail pour revendiquer une hausse des salaires, des rations alimentaires supplémentaires, des allocations de vacances, etc. Bientôt, entre 70.000 et 100.000 travailleur.euse.s sont en grève à Liège.

La ville de Seraing est l’épicentre du mouvement. Un comité de grève est créé et siège à l’hôtel de ville. Le 15 mai, Julien Lahaut (qui a été mandaté pour les négociations) tient un meeting devant la foule. La police militaire allemande en arme et baïonnette au canon, est prête à charger. Un avion survole Seraing. Le comité de grève reçoit l’injonction de donner le mot d’ordre de reprise. Lahaut résiste et parcourt la foule en déclarant : « Dispersez-vous, ne cédez pas à la provocation. Mais nom di dju la grève continue ! ».

Cette situation arrive aux oreilles du quartier général du Führer, alors en pleine préparation de l’invasion de l’URSS. Un général alemand note : “chaque jour de grève, c’est 2000 tonnes d’acier perdue”. La grève liegeoise met donc en péril les ambitions militaires nazies. Selon l’historien José Gotovitch, Hitler en personne intervient pour que Liège, bastion du conflit social, soit ravitaillé impérativement. Qui plus est, pour mettre un terme à cette grève, les Allemands doivent augmenter les salaires de manière substantielle (8 %). Finalement le travail reprendra entre le 19 et le 21 mai.

Impact 🎯 :

Cette grève, rentrée dans l’histoire comme celle “des 100.000”, est un réel succès, de surcroît sans faire de victimes. Elle va inspirer d’autres mouvements en Belgique et en France (notamment, des grèves d’ampleurs similaires dans le Nord). Néanmoins, les autorités allemandes durcirent également le ton et la répression sur les syndicalistes fut d’autant plus féroce. Un mois après la grève, et suite à l’invasion de l’URSS, Julien Lahaut (ainsi que des centaines de camarades) est arrêté et déporté. La grève des 100.000 reste toutefois un exemple marquant de résistance ouvrière et syndicale face au totalitarisme.

Sources 📖 :

Solidaires (2016). Mai 1941, la grève des 100 000. Gagner une grève en temps de guerre.

Wikipedia. Grève des 100 000

Gotovitch,J. La « grève des 100 000 » - mai 1941. CarCob

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Histoire / Archives

Les Grèves de 1932 - Mémoires des luttes belges

Contenu réalisé par Irruption-Webmedia Contexte La crise financière de 1929 déclenche une série de mesures protectionnistes pour protéger les industries nationales. La Belgique, pays exportateur, est lourdement affectée par ce contexte international. Des réductions de salaire et des mises au chômage partiel sont décidées partout dans le pays, notamment dans le secteur minier (qui connaît déjà des baisses de salaires depuis plusieurs années). La misère plane de nouveau sur le pays, particulièrement dans la région du Borinage déjà frappée par des restructurations et des fermetures de puits. Un nombre croissant de familles ouvrières peine à nourrir leurs enfants et est forcé de boire de l’eau stagnante des citernes car les redevances ne sont plus payées. Les conditions de travail se délitent à mesure que les charbonnages négligent les mesures de sécurité pour économiser sur les frais d’exploitation. En 1932, on recense 204 ouvriers morts dans le cadre de leur travail. Déroulé des évènements Des grèves éclatent à la fin du mois de juin dans le Borinage et s’amplifient à la suite d’une décision gouvernementale de diminuer les allocations de chômage. Le 5 juillet, la centrale des mineurs du Borinage décrète la grève générale. Le lendemain, les mineurs du Centre suivent le pas. Les femmes participent activement aux grèves et aux manifestations. Elles bloquent l’entrée des mines pour empêcher les « jaunes » d’aller travailler et se couchent sur des rails pour empêcher certains tramways de circuler. D’autres secteurs industriels se joignent ensuite au mouvement et la grève se propage dans toute la Wallonie. On compte plus de 150 000 ouvriers en grève. La partie social-démocrate et réformiste de la gauche est fustigée par le mouvement et plusieurs maisons du peuple socialistes sont l’objet d’attaques et d’occupations. Un sentiment révolutionnaire s’empare de la Wallonie en ce début d’été 1932. Le drapeau rouge titre : « Pour la victoire des Mineurs, pour la victoire de la classe ouvrière, Vive la grève générale dans toutes les industries ! » La violence répressive de l’État ne tarde pas à arriver pour mater la violence révolutionnaire, elle-même conséquence de la violence institutionnelle qui ne cessait de s’enraciner dans le quotidien ouvrier. Le gouvernement des « affameurs » envoie l’armée dans le Hainaut et arrête près de 300 personnes entre le 11 et le 13 juillet. Julien Lahaut, membre éminent du Parti communiste de Belgique, est arrêté. Deux ouvriers furent tués par les balles de la gendarmerie. Au secours, organe mensuel de la section belge du secours rouge international : « Au cours d’une manifestation parcourant les rues de Roux, les grévistes se heurtèrent aux forces de gendarmerie ; ils réclamaient du pain, la bourgeoisie leur envoya du plomb. Plusieurs travailleurs sont blessés, l’un d’eux succombe. C’est un jeune homme de 20 ans, Louis Tayenne, membre du syndicat socialiste de Marchienne ». Impact À partir de la (...)

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Logement / Squat

Operation ’Matelas’ : les Marolles contre la gentrification (1989)

Contenu réalisé par Irruption-Webmedia Contexte : En juillet 1989, la ville de Bruxelles déclare 12 immeubles insalubres dans le quartier de la Samaritaine, se situant dans les Marolles. 79 personnes louant ces appartements reçoivent alors des avis d’expulsions, sans plan de relogement au sein du quartier. Dès le début des années 80, le quartiers populaire des Marolles subit l’arrivée de propriétaires et promoteurs immobiliers (qu’avait subi précédemment le quartier du Sablon) qui voient en ce quartier un potentiel commercial important pour faire du profit. Les habitant.e.s doivent faire face à des hausses de loyers ou des expulsions pour cause d’insalubrité. Les immeubles ensuite rénovés ne leur sont plus destinés et leur deviennent inaccessibles. L’annonce de 1989 est une nouvelle tentative de “sablonisation”, terme local pour “gentrification”. Le Sablon, (re-)devenu un quartier couru, s’étend petit à petit au quartier des Marolles. Les habitant.e.s et commerçant.e.s plus aisé.e.s remplacent ainsi les plus précaires. Déroulé des évènements : Suite à plusieurs réunions entre les habitant.e.s réuni.e.s en comité et les pouvoirs publics se révélant infructueuses, les samaritain.e.s passent à la vitesse supérieure : il.elle.s prennent la rue ! « L’opération matelas » se met en place : le quartier, alors rebaptisé « Quartier libre de la Samaritaine », est investi par les matelas et les fauteuils, et les habitant.e.s y passent leurs nuits. Il.elle.s sont rejoints par diverses associations et réclament le droit de rester vivre dans leur quartier. Le 13 Août, les habitant.e.s et leurs soutiens annoncent : « Nous bloquerons les rues de la Samaritaine et des Chandeliers, et réclamerons un droit de passage de 50 francs à ceux qui voudront emprunter ces rues ! ». L’action est plus symbolique qu’effective, mais restera tout de même dans les mémoires. Impact : Ce mois d’occupation à la belle étoile imposera à la ville et aux propriétaires de faire des pas de côté : plusieurs suspensions des arrêtés d’expulsions ont lieu, le relogement au sein du quartier et la prise en charge de ses coûts sont garantis par les pouvoirs publics, une commission de concertation pour la rénovation du quartier est créée, et les propriétaires s’engagent à rénover les immeubles tout en maintenant les loyers accessibles. Finalement, la majorité des habitant.e.s seront relogé.e.s dans le quartier, mais certain.e.s seront tout de même contraint.e.s de le quitter. La ville mettra également en place un plan de construction de 80 logements sociaux dans le quartier, dont le comité de la Samaritaine assurera l’accompagnement des personnes. A l’heure actuelle, le comité est toujours actif et le droit au logement constitue toujours un enjeu crucial au sein du quartier des Marolles. Sources : Pavé dans les Marolles (2019) 1989, Opération Matelas : chronique d’une insoumission marollienne Comité de la Samaritaine (Site internet) Radio Panik...

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Écologie

La Bataille de l’Eau-Noire (1978) à Couvin - MÉMOIRES DES LUTTES BELGES

En 1978, le ministre socialiste des travaux publics, Guy Mathot, décide de faire construire un barrage sur la rivière l’Eau noire. Situé aux portes de la ville de Couvin (Province de Namur), ce projet de digue de 70 mètres deviendrait ainsi le plus grand ouvrage de ce type en Belgique. A Couvin, les habitant.e.s ne sont pas d’accord. Premièrement, on s’oppose à l’inondation de la magnifique vallée de l’Eau noire au riche patrimoine écologique. De l’autre, on se refuse à vivre le restant de ses jours sous la menace d’une catastrophe, le barrage devant être édifié à un endroit où les roches sont particulièrement friables. Néanmoins, les travaux publics décident de passer en force… En réaction, les Couvinois et Couvinoises décident d’organiser la résistance contre ce projet jugé destructeur. Un important travail d’information local est mis en place et c’est bientôt toute la ville qui se lève contre le barrage. Des assemblées sont mises en places tous les vendredis soirs, rassemblant des Couvinois.es de tous les horizons. Devant le mépris de l’état, des actions directes sont organisées. Billets de banque cachetés du slogan « Non au barrage », occupation surprise du cabinet du ministre à Bruxelles, cortège de véhicules long de plusieurs kilomètres sillonnant les villages environnants, interpellation du roi, randonnées de sensibilisation, … le mouvement populaire, d’inspiration joyeusement anarchiste, déroute son adversaire par son imagination. « Notre action la plus folle fut certainement le purin déversé sur le bureau de l’ingénieur des travaux en réponse à sa déclaration ‘Quand j’entends les Couvinois, je tire la chasse’, se rappelle un des Couvinois (Alter-Echos, 2015). Les Couvinois.e.s écrivent même l’histoire belge en créant la première radio libre structurée du pays, Radio Eau Noire, qui émettait depuis les bois, pas plus de 10 minutes par jour pour éviter d’être repéré. La lutte est véritablement plurielle englobant toute la petite ville. Celle-ci prend un tournant encore plus radical quand des actions de sabotage du chantier sont effectuées, avec les machines finissants à l’eau et des bâtiments de chantier détruits et mis à feu. Le 26 août 1978, 300 personnes se rassemblent face à un escadron de gendarmes, et détruisent une seconde fois les baraquements sous les yeux des journalistes et des forces de l’ordre impuissantes. Impact 🎯 : Suite à cette dernière action spectaculaire, et après une étude universitaire indépendante qui confirmait l’intuition des Couvinois.e.s, le projet fut enterré. Ce combat, quoique relativement méconnu, reste marquant à bien des égards. Première, il s’agit d’une des premières luttes en Belgique, qui plus est victorieuse, contre un projet d’artificialisation Celle-ci fera des petits, entre des collectifs de défense de zone naturelles (liaison CHB, etc), juqu’aux Zad d’Haren, d’Arlon ou de la Chartreuse. De plus, de par son inventivité, sa représentativité et sa détermination, la bataille de l’Eau...

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Histoire / Archives

Mémoire des luttes en Belgique - L’insurrection wallonne de 1886

Contenu produit par IRRUPTION, webmédia engagé couvrant la Belgique Francophone, indépendant et apartisan. Contexte En 1886, le suffrage censitaire masculin est d’application en Belgique. Seuls ceux qui payent le plus d’impôts disposent du droit de vote, c’est-à-dire … 2% de la population. Dans le même temps, les conditions de vie du monde ouvrier sont déplorables. Les législations sociales sont alors quasiment inexistantes en Belgique. De plus, en 1886, la Belgique traverse une grave crise économique : forte baisse des salaires, licenciements massifs, chômage généralisé, journée de treize heures …. pour celles et ceux qui ont du travail. Déroulé des évènements Le 18 mars 1886, à Liège, une manifestation est organisée place Saint-Lambert par un comité anarchiste. Celle-ci, visant à commémorer l’anniversaire de la Commune de Paris, tourne à l’émeute généralisée. Affrontements avec les gendarmes et pillages durent toute la nuit. Le lendemain, le bassin liégeois s’embrase. Les charbonnages sont à l’arrêt, la grève est générale, des destructions ont lieu. Dans les jours suivants, les autorités rassemblent une véritable petite armée venue des quatre coins de la Belgique. La région liégeoise est en état de siège, on ne peut circuler sans « laissez-passer », et les arrestations des meneurs se succèdent. Aux alentours du 25 mars, la situation commence à se calmer dans la cité ardente. Néanmoins, à la même date, c’est au tour du Hainaut de s’enflammer. La grève se répand comme une traînée de poudre dans tout le bassin industriel. Le 26, des affrontements et saccages d’usines ont lieu à Gilly et à Jumet, où des milliers d’ouvriers détruisent la verrerie Baudoux et incendient le château du propriétaire. Dans la soirée, les soldats font usage de leurs armes à Roux, faisant 5 tués et 10 blessés graves. Le 27 mars, la région de Charleroi est à son tour placée en état de siège. 22 000 réservistes de l’armée sont rappelés. L’ordre est donné de tirer sur les grévistes sans sommation. Le lendemain, toujours à Roux, les militaires abattent une dizaine d’ouvriers manifestant près des verreries. Le 29 mars 1886, les autorités triomphent sur les ouvriers. On recense une vingtaine de tués dans la population. Au tournant de mars-avril, les ouvriers résignés, reprennent le travail, faute d’argent. Impacts Après la révolte de 1886 et la peur qu’elle a suscitée, la bourgeoisie au pouvoir ne peut plus fermer les yeux sur les conditions de la classe ouvrière. Une commission est chargée d’étudier la « situation du travail industriel dans le royaume ». Plusieurs législations sociales sont votées à partir de 1887 : interdiction du travail des enfants de moins de 12 ans, limitation du travail des jeunes entre 12 et 16 ans, interdiction du travail de nuit pour les hommes de moins de 16 ans et les femmes de moins de 21 ans. La Belgique reste néanmoins fortement à la traîne en termes de droit social, en comparaison à des pays comme l’Allemagne. De plus, le pouvoir...

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Racismes / Colonialismes

Mémoire des luttes en Belgique - Grève de la faim des travailleurs et travailleuses immigré.e.s (1974)

Contenu produit par IRRUPTION, webmédia engagé couvrant la Belgique francophone, indépendant et apartisan Contexte Au sortir de la 2e guerre, la Belgique a besoin de main d’œuvre pour travailler dans ses mines. Elle passe des accords avec divers pays (Italie, Maroc, Turquie...), recrutant des milliers de travailleur.euse.s utiles à son développement, dans les secteurs miniers, de la métallurgie ou encore de la construction. L’immigration est alors fortement encouragée à travers des mesures permettant de rapides régularisations et les regroupements familiaux. Ces mesures contentent à la fois l’Etat et le patronat, parce qu’ en plus de fournir la main d’œuvre nécessaire aux différents secteurs, elles permettent de la fixer et de limiter le vieillissement de la population. Cependant, dès la fin des années 1960, le ministre de l’Emploi et du travail, à l’époque en charge de la migration, prend des mesures restrictives en la matière : refus de délivrance d’un permis de travail et de régularisation des étranger.e.s arrivé.e.s comme touristes, interdiction d’accéder à un autre emploi que celui pour lequel une autorisation a été accordée, et retour dans le pays d’origine des étranger.e.s au chômage. Malgré la suppression de ces mesures grâce, notamment, à la pression mise par les syndicats FGTB et CSC, le sort des travailleur.euse.s immigré.e.s se détériore et nombreux.ses d’entre eux.elles deviennent clandestin.e.s. Déroulé des évènements En février 1973, un groupe de travailleurs et travailleuses sans-papiers organise une manifestation devant l’Eglise St.Jean-Baptiste à Molenbeek. Ces manifestant.e.s, se regroupant sous le nom de “groupement de travailleurs marocains”, protestent contre les arrestations d’illégaux.ales, et réclament l’octroi d’un permis de travail et de séjour pour ces dernier.e.s. La manifestation est fortement réprimée par la police. En mars, 9 de ces militants entament une grève de la faim, cette fois-ci dans l’église St. Jean-Nicolas à Schaerbeek. « … Nous qui connaissons tous les jours les rafles policières dans nos quartiers, les expulsions, le travail clandestin sans sécurité, sans aucun droit, nous disons que cela doit cesser (...) Ici en Belgique, des milliers de nos frères se trouvent dans des conditions difficiles, sans papiers, sans aucun droit en tant que travailleurs immigrés (...) Nous ne pouvons plus nous taire sur une pareille situation, nous ne pouvons plus accepter l’esclavage. C’est le devoir de tout frère immigré de rejoindre notre combat, c’est aussi le devoir de la population belge de nous soutenir. » Le soutien au mouvement s’étend petit à petit à plus de 70 associations, quelques Belges se lancent également dans une grève de la faim, et une pétition recueille plus de mille signatures en quelques jours. Mais les grévistes sont interrompus par la police et expulsés vers le Maroc et la Tunisie dans les jours qui suivent. Suite à ces expulsions, plusieurs manifestations (...)

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Histoire / Archives

Grève de 1960 : il y a 62 ans, la Belgique au bord de l’insurrection

Au milieu de l’année 1960, le gouvernement essaye de reporter les pertes qu’occasionne l’indépendance du Congo sur les travailleur.se.s belges : “un effort spécial doit être engagé” suite aux “dommages économiques importants” de l’indépendance du Congo. C’est dans ce but qu’il propose le projet de la loi unique au parlement en septembre 1960. C’est une loi qui voulait redresser l’économie belge par l’austérité [1], portée sur les travailleur.se.s du public et du privé : l’idée était de s’en prendre aux chômeurs, au secteur de la santé, aux pensions, … tout en mettant en place une politique favorable aux entreprises. Article paru sur Bruxelles Dévie Au départ, cette loi fait réagir les travailleur.se.s. Pourtant, les syndicats nationaux [2] n’ont jamais déclaré la grève générale, ni la CSC (fédération de syndicats chrétiens), ni la FGTB (fédération de syndicats socialistes). M. Cool, président de la CSC refuse de s’opposer à la loi unique dans son ensemble et propose de négocier avec le gouvernement. Le Parti Socialiste Belge, quant-à-lui, s’oppose à la loi unique et demande la démission du gouvernement. Pourtant, à la suite du mouvement de grève, il demande aux grévistes de retourner au travail et de laisser cette affaire entre les mains des parlementaires. Ni les directions syndicales, ni les partis politiques n’ont vraiment soutenu la grève, mis à part le Parti communiste belge. Le 14 décembre, ils sont 100.000 travailleur.se.s à prendre la rue. Dès le 20 décembre, date des débuts des débats parlementaires sur la loi, plusieurs secteurs (“sous-groupes”) de syndicats se lancent dans la grève générale, majoritairement en Wallonie. Le lendemain, le Secrétaire National de la FGTB déclare “Nous avons essayé, M. Le Premire Ministre, par tous les moyens, même avec l’aide des patrons, de limiter la grève à un secteur particulier”. Rien n’y fait : la colère des travailleur.se.s est trop grande ; un immense mouvement de grève générale embrase le pays dès le 21 décembre, après que de nombreux.ses ouvrier.ère.s aient appelé, dans pratiquement toutes les usines, à rejoindre le mouvement. De nombreuses centrales syndicales qui n’avaient pas suivi le mouvement se voient presque forcées de déclarer la grève générale dans les jours qui suivent, comme à Charleroi. Des rassemblements et manifestations se déroulent dans tout le pays. Le 22 décembre, le président de la CSC déclare au Premier Ministre : “je ne tiens plus mes troupes en main, en dépit de nos consignes, les syndicats chrétiens fraternisent de plus en plus avec leurs collègues socialistes”. A la suite de la grève, de nombreuses communes se retrouvent sans aucun employé communal, ni pour l’administration, ni pour le ramassage des déchets, ni même, dans certains cas, pour la police. Pendant toute la période de la grève, donc, ce seront les syndicats, organisés en conseils, qui remplaceront le pouvoir communal dans ces communes, en se divisant les tâches, comme dans la ville de Liège par...

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Migrations / Frontières

Grève des travailleuses domestiques

Le 16 juin, à l’occasion de la journée internationale des travailleuses.eurs domestiques, les travailleuses domestiques sans papiers de la Ligue de la CSC Bruxelles, soutenues par le MOC BXL, appellent à la grève des travailleuses.eurs domestiques et à la grève solidaire de toustes les autres travailleurs.euses ! (Article mis à jour le 31 mai 2022) (Extrait de leur appel) Pourquoi la grève ? Pour protester contre l’exploitation que nous subissons au quotidien ; Pour mettre en lumière notre travail indispensable et invisible effectué dans les maisons de nos patronnes et patrons ; Pour que notre travail soit reconnu et nos vies respectées ; Pour exiger un permis de travail et la régularisation des sans-papiers auprès des responsables politiques. Faire grève en arrêtant de travailler, c’est montrer au grand public et responsables politiques : que des milliers de familles, sans notre travail, n’ont pas de solutions pour s’occuper de leurs enfants et parents âgés... et donc dépendent de nous ; Que nous avons le pouvoir de changer les choses parce que nous sommes indispensables. ✊🏾✊🏻 Faire grève le 16 juin, c’est montrer que les travailleur.se.s sans-papiers sont indispensables à l’organisation du pays ! C’est protester contre l’exploitation que 150.000 travailleur.se.s sans-papier subissent au quotidien ! ✊🏻✊🏾 Au programme, place du Luxembourg à 1050 Ixelles : 11h : Conférence de presse 12h-14h : Parlement des travailleuses domestiques Infos : Magali Verdier - 0487 16 35 58 - magali.verdier@mocbxl.be Au programme au 19 rue Plétinckx à 1000 Bruxelles : 15h-17h : « Debout les femmes » : témoignages de combats syndicaux des travailleuses domestiques ici et ailleurs 17h30-19h30 : « Célébrons cette journée de grève » : apéro convivial Inscriptions requise pour les moments de l’après-midi - 02 224 32 24 - Florence.notte@acv-csc.be Nous avons besoin de votre soutien : En étant présent-e-s à l’un de ces moments En participant à la caisse de solidarité sur le compte bancaire du MOC BXL - BE 17 7995 5001 1321 - Communication « soutien grève Ligue 16 juin 2022 » Lien de l’événement facebook Voir la vidéo de l’appel à la grève sur facebook Une vidéo youtube avec un témoignage et appel à la grève d’une militante de la Ligue Le documentaire « Nous, les domestiques modernes » réalisé par des membres de la Ligue des travailleuses domestiques avec ZIN TV, visible sur le site de ZINTV

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Extrême-droite / Antifascisme

[Liège] Festi’FAL, le festival ardemment antiraciste !

Lieu de rencontres, d’échanges et de débats entre des citoyen.ne.s, avec ou sans papier et des militant.e.s, l’évènement répond aux besoins et urgences de la lutte contre les droites extrêmes et l’extrême droitisation de nos sociétés. Ardemment anti-raciste, le FESTI’FAL est une initiative de Peuple et Culture organisée en partenariat avec le Front Antifasciste de Liège 2.0, le CPCR et La Cible. Cette année, le Festi’FAL met en perspective la lutte contre les extrêmes droites, le racisme et les politiques migratoires avec les indispensables combats pour la régularisation et la dignité des personnes sans papier. PROGRAMME : 12h00 – 17h00 Activités libre : Stands : Grimage (De quoi faire plaisir aux petits comme aux grands) ; Sérigraphie (imprime ton slogan et ton logo mais n’oublie pas de ramener tes t-shirt !) ; Création de badges militant (Choisis tes images ou textes et presse ton badge !) ; Les fléchettes ça pète ! (Explose les ballons et teste tes connaissances sur l’antiracisme !) Photomaton (Souriez, vous êtes cliché !) Graff’ : Viens taguer tes plus beaux dessins et tes plus beaux slogans ! Et encore d’autres surprises. Expositions : Zin TV : Une exposition audiovisuelle de différentes capsules vidéos sur les luttes des personnes sans-papiers en Belgique. « Liège Antifa » : Jean-Luc Jonlet, photographe liégeois, déambule dans les rues de Liège et photographie les plus beaux graff qui embellissent les murs de Liège. Il nous a transmis quelques-uns de ses clichés d’un graffeur d’un liégeois « Liège Antifa ». Ateliers avec inscription de 13h00 - 14h30 et 15h - 16h30 : Front Antifasciste : Arpentage "Libres d’obéir" de Johann Chapoutot. Dans ce livre, Chapoutot, historien du nazisme, défend une thèse forte : il y a une continuité entre le nazisme et les théories de management. Une thèse à débattre collectivement ! L’arpentage est une technique de lecture partagée, elle permet de lire un livre collectivement, en peu de temps, par un découpage et une répartition des contenus entre les participant.es. Nombre de participant.e.s : 10. Inscription : chatserrants@mailo.com PEC : Atelier d’écriture rap : c’est puissant, ça se compose aisément ! Force du mot et magie d’la rime, ça clache, ça sonne, et puis y’a le tempo. C’est du rap, composé là, sur le tas, avec ce qu’on a. Et tout le monde y arrive, surtout quand tout le monde s’y met ! Ouvert à tous et toutes à partir de 14 ans, sans prérequis hormis l’usage élémentaire de la langue française. Aucun matériel à prévoir. Minimum 5 et maximum 12 participant.es. Inscriptions indispensables auprès de Peuple et Culture : Marie-Eve Maréchal 0474/812263 marie-eve.marechal@peuple-et-culture-wb.be CPCR : Initiation au jeu coopératif « Antifa ». Antifa est un jeu de plateau de simulation et de gestion dans lequel vous faites vivre un groupe antifasciste local. Chaque joueur incarne un militant avec des compétences particulières. Chaque mois, votre groupe va être confronté aux exactions...

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Économie / Anticapitalisme

’Balai Libéré’ : l’autogestion des travailleuses du nettoyage de l’Université Catholique de LLN - (1975-1990)

À la fin des années 60, les grands syndicats belges (FGTB, CSC) se trouvent dans une impasse intellectuelle et politique liée à leur institutionnalisation croissante et à leur manque de démocratie interne. C’est à ce moment-là que la notion d’autogestion commence à émerger afin de répondre à un désir grandissant de radicalité dans les milieux ouvriers. Un aspect intéressant des expériences d’autogestion en Belgique réside dans leur pragmatisme. En effet, le mouvement s’est rapidement concentré sur la manière de mettre en place l’autogestion d’une entreprise, plutôt que par sa définition théorique. Ce trait peut expliquer la longévité de certains mouvements comme celui du « Balai Libéré » qui fonctionna de 1975 à 1990. Déroulé des évènements : Le 25 février 1975, les ouvrières travaillant pour la société de nettoyage ANIC qui effectuent en sous-traitance les travaux de nettoyage pour l’Université Catholique de Louvain sur le site de Louvain-La Neuve se mettent en grève. Celle-ci éclate suite à la décision du patron d’envoyer une vingtaine de travailleuses sur un chantier à 150 km de leur lieu de travail habituel. Cette grève fait également suite à un précédent conflit avec le patron. Les griefs des ouvrières sont multiples : salaire plus bas que la moyenne, frais de déplacement non-remboursés, des mois de travail non-déclarés, etc. Aidées par des militants de la CSC, les ouvrières mettent en place des groupes de travail afin de formuler des revendications. Rapidement, elles commencent à remettre en cause l’utilité d’avoir un patron pour effectuer un travail qu’elles connaissent mieux que quiconque. Quelques jours plus tard, elles adressent une lettre de licenciement à leur patron et à leur brigadier : « réunies depuis une semaine dans des groupes de travail et en assemblée générale, les ouvrières de feu votre firme ont constaté ce qui suit : tout d’abord nous constatons après une étude approfondie de notre travail que nous pouvons parfaitement l’organiser entre nous. (...) Ensuite, nous découvrons que votre rôle principal a été de nous acheter notre force de travail à un prix négligeable pour la revendre à un prix d’or à l’UCL (...) Nous sommes au regret de vous signifier votre licenciement sur le champ pour motif grave contre vos ouvrières ». Le 10 mars 1975, elles créent l’ASBL “Le Balai Libéré” . En juillet 1979, l’association se convertit en coopérative. La plupart des nettoyeuses et les 6 laveurs et laveuses de vitres prennent des parts dans la coopérative. Des 35 personnes en 1975, elles sont 96 en 1980. L’organisation de l’autogestion évolue à plusieurs reprises durant ses quinze années, avec notamment l’abrogation de toute forme de hiérarchie et l’instauration d’une tentative de rotation des fonctions dans l’autogestion. “Le Balai Libéré repose également sur une assemblée générale où les orientations se décident. Durant ces 15 années, plusieurs améliorations des conditions de travail prennent place : meilleure (...)

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Histoire / Archives

La fronde des ouvriers de la pierre de Sprimont (1886) - MÉMOIRES DES LUTTES BELGES

À la fin du 17e siècle, l’industrie de la pierre se développe dans la région de l’Ourthe-Amblève. C’est néanmoins autour du village de Sprimont que l’activité est la plus importante. À la fin du 19e siècle, dans un village autrefois presque exclusivement agricole, plus de 1000 ouvriers travaillent dans les carrières. Les conditions sociales sont extrêmements rudes (journées de 16h, travail des enfants, salaires dérisoires, …). On y retrouve des préoccupations similaires à celles des ouvriers des mines ou de la métallurgie. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, au printemps 1886, alors que les provinces de Liège et du Hainaut connaissent un soulèvement ouvrier majeur, Sprimont suit le mouvement. Déroulé des évènements 💥 : Les travailleurs des carrières font d’ailleurs bien plus que d’accompagner ce mouvement populaire. Le 10 Avril 1886, alors que l’ordre est revenu à Liège, les carrières sprimontoises se mettent en grève, conduites par le tailleur de pierre Jean-Hubert Pahaut. Deux jours plus tard, plus de 900 ouvriers de la région ont arrêté le travail. 450 militaires sont déployés à Aywaille et Sprimont pour maintenir l’ordre. Les revendications des ouvriers comprennent : l’augmentation des salaires, la suppression du “truck-système” par lequel les patrons contraignaient les travailleurs à se fournir dans le magasin patronal (reprenant ainsi d’une main ce qu’ils avaient donné de l’autre), la journée de 12 heures de travail maximum, le paiement régulier de leur salaire, etc. Le 12 Avril 1886, accusé de semer le trouble dans les carrières, Pahaut est arrêté. Deux jours plus tard, ce dernier est libéré et est accueilli en héros par les ouvriers. Dans le même temps, pendant que le travail reprend petit à petit, des négociations s’enclenchent avec les autorités et les patrons. Le 24 Mai, alors que le dialogue semble s’embourber, les ouvriers sprimontois avec Pahaut à leur tête réalisent une action spectaculaire. Ce dernier, juché sur un cheval blanc, et à la tête d’un cortège de 500 tailleurs de pierre déterminés, accomplissent les 25 km qui les séparent de Liège et atteignent la place St-Lambert. Le coup de force est impressionnant. Muni d’un maillet de tailleur, Pahaut (surnommé à la suite de cette action “le Roi Pahaut”) - est chargé de remettre au gouverneur, Pety de Thozée, les revendications des ouvriers sous la forme d’une pétition à délivrer au Parlement. Impact 🎯 : Dans les jours qui suivent, des avancées sociales sont obtenues. Plusieurs revendications ouvrières sont entendues, et le "règlement Pahaut” qui structure celles-ci est étendu à l’ensemble des carrières de la région. Ces progrès sociaux (quoique locaux) font partie des premiers acquis des travailleurs en Belgique. A la suite des événements de 1886, les ouvriers sprimontois s’organisent (en syndicats et/ou parti) et c’est bientôt tout un maillage (maisons du peuple, coopératives ouvrières, etc) qui se constitue dans la région. En cherchant un peu, son...

Écologie

Récit d’un militant belge à Lützerath

À Lützerath, à moins de 50km de la frontière belge, une lutte de territoire est en cours (depuis plus de 10 ans) pour empêcher l’expansion de la mine de charbon à ciel ouvert, gérée par l’entreprise allemande RWE. Le village a été exproprié, une occupation des bâtiments existants et des forêts avoisinantes a suivi. C’est une des plus grandes ZAD d’Europe. Les structures construites sont impressionnantes, allant de simples cabanes au sol à de vraies habitations dans les arbres. L’occupation était légale jusqu’au lundi 9 janvier 2023. Depuis ce jour, les moyens mis en place pour évacuer l’occupation sont immenses. Plusieurs centaines de policer·ères sont mobilisé·es, des bulldozers détruisent les cabanes et les barricades, des nacelles sont utilisées pour faire descendre les activistes suspendu.e.s en hauteur. Jour 1 Je suis finalement arrivé à la ZAD de Lützi après beaucoup de changements d’avis, de préparation et d’oublis. J’ai essayé de prendre le minimum avec moi. Le voyage en train a été un peu long, surtout que je ne vois rien par la fenêtre et que j’ai oublié mes écouteurs. Je suis finalement arrivé à Erhelenz où j’ai speedé pour faire des courses. J’ai pu me maintenir à 20 balles. Puis, je suis arrivé à l’arrêt de bus et j’ai trouvé des gens qui allaient au même endroit que moi. Je les ai suivi·es jusqu’au premier camp qui était déjà impressionnant et que j’ai vraiment apprécié voir. Là, j’ai laissé mes papiers et j’ai trouvé une navette jusque Lützi. La marche jusque-là était impressionnante. J’ai entendu le son d’une éolienne, vu les gigas machines de la mine au loin et la pollution lumineuse. Puis je suis arrivé, j’ai posé mes affaires, pris à manger et aidé à faire la vaisselle en rigolant un peu avec des gens. C’est une drôle de solitude d’être entouré de gens qui parlent une autre langue. Jour 2 Je venais à peine de me réveiller, je me demandais quoi faire que j’ai entendu l’alarme. La police était là pour dégager les premières structures qui leur bloquaient la route. J’ai donc passé la matinée au bloc « barricade » avant qu’on se fasse dégager (et que je me fasse tordre le poignet). Ensuite, je me suis reposé un peu, j’ai mangé et je suis allé aider à creuser une tranchée jusqu’à ce que j’en aie marre. Puis j’ai mangé un peu et respiré un coup avant de passer 1h30 sur un Monopod sous la pluie. En vrai, c’était globalement fun. Je me suis posé un peu pour me réchauffer, j’ai eu de supers discussions avec un mec, fumé un peu, avant de manger un bon coup puis participé à l’AG de notre lieu. On a ensuite beaucoup réfléchi à barricader notre grange, tester des trucs et j’ai finalement aidé à amener des briques avant d’aller dormir. J’ai aussi chillé devant la mine et c’était à vomir. Je me suis déjà trouvé quelques compagnonnes. J’ai trouvé une solidarité énorme partout où j’allais. J’ai aussi pu appeler mes proches et donner des nouvelles. Ca fait du bien d’avoir leur soutien. Beaucoup d’âme sur cette Zad. Jour...

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Économie / Anticapitalisme

Occupation du PS, MR et Ecolo contre l’explosion des prix - Vidéo

🔴 Ce lundi 6 février, plus de 200 personnes, syndicalistes et activistes, ont envahis simultanément les sièges des trois partis francophones MR, PS et Ecolo du gouvernement fédéral. Elles reprochent à ces partis d’ignorer la réalité de l’appauvrissement et des difficultés concrètes auxquelles une partie importante de la population fait face. 💥 Les occupant.e.s demandent que les dirigeant.e.s des partis écoutent les témoignages de la réalité à laquelle les gens sont confrontés. Les façades des partis ont été recouvertes de factures d’énergie et des bannières ont été installées sur lesquelles on peut lire « L’énergie au Peuple ! ». Les occupant.e.s tiennent aussi des assemblées de discussion sur la situation, sur les revendications et sur la suite à donner au mouvement. 💥 Cette action s’inscrit dans une alliance des luttes ; syndicats et activistes s’allient pour faire bouger les lignes. La coalition revendique : 👉 Un plafonnement des prix de l’énergie à un niveau réellement accessible, imposé aux producteurs et aux fournisseurs d’énergie par une réduction des dividendes distribués à leurs actionnaires. 👉 La sortie du secteur énergétique de la logique de marché et une gestion démocratique de l’énergie par la socialisation du secteur. 👉 L’abrogation de la loi de blocage des salaires et le maintien de l’indexation des salaires et des allocations. Pour voir la vidéo : https://www.instagram.com/p/CoW2POzpGpc/ https://www.facebook.com/IrruptionMedia/videos/2677554465720065 https://www.youtube.com/watch?v=p6DPGLSEJog LES MURS LES PLUS PUISSANTS TOMBENT PAR LEURS FISSURES Réseau ADES Centrale Nationale des Employés Don’t Pay Belgique / On ne paiera pas CGSP ACOD ALR LRB

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DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

11 juin - journée - La Haye Bruxelles Paris Strasbourg Genève

Convoi de justice 🇵🇸

Konvooi voor justitie 🇵🇸 Convoy for justice 🇵🇸 convoi_de_justice Mobilisation urgente concernant les détenus palestiniens Depuis octobre 2023, Amnesty International dénonce « des actes de torture et d’autres mauvais traitements » infligés aux détenus palestiniens. B’Tselem, ONG israélienne de défense des droits humains, parle de « mauvais traitements systématiques » et de « torture ». L’ONG Addameer déclare que « les détenus palestiniens sont privés de soins médicaux, de nourriture, d’eau, ainsi que de visites familiales et d’avocats. » → En janvier 2025, Addameer recensait 56 Palestiniens morts en détention depuis le début du génocide, en raison de torture, de mauvais traitements ou de privation de soins. Ce chiffre est monté à 63 morts en mars 2025, après la mort d’un adolescent détenu. Une tragédie de plus, un système de violences institutionnalisées. Le silence n’est plus une option. Un convoi citoyen pour la justice partira le 11 juin de La Haye vers Genève, pour dénoncer ces injustices devant l’ONU. Des anciens détenus témoigneront. Leurs récits doivent mener à des résolutions, des sanctions, de la justice. Chaque voix compte. Chaque présence est une conscience citoyenne. Suivez et relayez avec #convoyforjustice #palestine #justice#palestinianlivesmatter#justiceforpalestine #solidarity #humanrightsviolation#humanrights@europalestine @act4palestine_be @palestinian_voiced @middleeasteye@palestinianvideos @europe.palestine.network @urgencepalestine 📣 Appel aux associations et collectifs : Si vous souhaitez apparaître parmi les signataires de notre communiqué de presse, merci de m’envoyer au plus vite votre logo et votre accord de signature. 👉 Dès réception de votre message sur WhatsApp au 06 03 74 88 66, je vous transmettrai les éléments de communication. 🙏 Merci d’avance pour votre réactivité et votre engagement solidaire ! On compte sur vos relais ;) dans vos boucles et aussi de vos partages sur les réseaux . reposter les visuels et les posts en mettant votre musique , tagguez un max de grosse page et tagguez la notre en repost derrière !!!!! C’est important 🙏 Pour Bruxelles, on sera à Place du Luxembourg à 12h Pour trouver les ressources et autres liens : https://taplink.cc/convoy4justice?from=qr

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