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Contexte :
En juillet 1989, la ville de Bruxelles déclare 12 immeubles insalubres dans le quartier de la Samaritaine, se situant dans les Marolles. 79 personnes louant ces appartements reçoivent alors des avis d’expulsions, sans plan de relogement au sein du quartier.
Dès le début des années 80, le quartiers populaire des Marolles subit l’arrivée de propriétaires et promoteurs immobiliers (qu’avait subi précédemment le quartier du Sablon) qui voient en ce quartier un potentiel commercial important pour faire du profit. Les habitant.e.s doivent faire face à des hausses de loyers ou des expulsions pour cause d’insalubrité. Les immeubles ensuite rénovés ne leur sont plus destinés et leur deviennent inaccessibles.
L’annonce de 1989 est une nouvelle tentative de “sablonisation”, terme local pour “gentrification”. Le Sablon, (re-)devenu un quartier couru, s’étend petit à petit au quartier des Marolles. Les habitant.e.s et commerçant.e.s plus aisé.e.s remplacent ainsi les plus précaires.
Déroulé des évènements :
Suite à plusieurs réunions entre les habitant.e.s réuni.e.s en comité et les pouvoirs publics se révélant infructueuses, les samaritain.e.s passent à la vitesse supérieure : il.elle.s prennent la rue !
« L’opération matelas » se met en place : le quartier, alors rebaptisé « Quartier libre de la Samaritaine », est investi par les matelas et les fauteuils, et les habitant.e.s y passent leurs nuits. Il.elle.s sont rejoints par diverses associations et réclament le droit de rester vivre dans leur quartier.
Le 13 Août, les habitant.e.s et leurs soutiens annoncent : « Nous bloquerons les rues de la Samaritaine et des Chandeliers, et réclamerons un droit de passage de 50 francs à ceux qui voudront emprunter ces rues ! ». L’action est plus symbolique qu’effective, mais restera tout de même dans les mémoires.
Impact :
Ce mois d’occupation à la belle étoile imposera à la ville et aux propriétaires de faire des pas de côté : plusieurs suspensions des arrêtés d’expulsions ont lieu, le relogement au sein du quartier et la prise en charge de ses coûts sont garantis par les pouvoirs publics, une commission de concertation pour la rénovation du quartier est créée, et les propriétaires s’engagent à rénover les immeubles tout en maintenant les loyers accessibles.
Finalement, la majorité des habitant.e.s seront relogé.e.s dans le quartier, mais certain.e.s seront tout de même contraint.e.s de le quitter. La ville mettra également en place un plan de construction de 80 logements sociaux dans le quartier, dont le comité de la Samaritaine assurera l’accompagnement des personnes.
A l’heure actuelle, le comité est toujours actif et le droit au logement constitue toujours un enjeu crucial au sein du quartier des Marolles.
Sources :
Pavé dans les Marolles (2019) 1989, Opération Matelas : chronique d’une insoumission marollienne
Comité de la Samaritaine (Site internet)
Radio Panik (2018). Association de Bienfaiteurs.
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