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Contrôle social / Répression

[2/8] Bon cop, bad cop - Comment la police interroge et comment s’en défendre

Le média Renversé publie sur son site un focus en plusieurs partie autour du livre « Comment la police interroge et comment s’en défendre », que nous republions ici. Ce livre est pensé comme un outil d’autodéfense contre la pratique policière de l’interrogatoire. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus. C’est un conflit. Dans ce conflit, notre ignorance fait leur force. Stratégies d’interrogatoire À l’inverse des techniques de manipulation citées plus haut, les stratégies qui suivent prennent place dans une plus longue temporalité. Elles vont se développer sur la totalité de l’interrogatoire, voire même sur plusieurs interrogatoires d’affilée. Alors que les techniques de manipulation seront utilisées spontanément en fonction de l’interaction police-suspect·e, les stratégies d’interrogatoire sont choisies et préparées à l’avance selon le profil de la personne interrogée. Bon flic, méchant flic Mise en situation Assise dans un petit bureau tout bétonné, tu as devant toi un inspecteur particulièrement agressif qui gesticule, hausse la voix, t’injurie et te menace. Tout d’un coup, la policière derrière lui l’interrompt, s’assoit en face de toi et te regarde calmement. Elle déclare d’une voix rassurante que tout est moins grave que ce qu’il n’y paraît, que c’est bientôt fini, que tu dois juste répondre à ces quelques petites questions et qu’ensuite, promis, tu pourras partir. Tu cèdes ? Non ? Alors le premier flic tape sur la table, te foudroie du regard, menace de te ramener en cellule et de t’y garder pour la semaine, et puis te pose des questions très précises auxquelles tu n’as aucune envie de répondre. Quand la flic « sympa » voit que le thème abordé t’est désagréable, elle coupe son collègue et te lance sur un autre sujet, qui paraît inoffensif et sur lequel tu t’engages volontiers ne serait-ce que pour que le flic « méchant » reste à l’écart et éviter les sujets sensibles. Sauf que petit à petit les questions te ramènent vers le sujet indésirable et que le flic « méchant » n’attend qu’une occasion pour te ressauter dessus. Tiendras-tu le coup ? Bienvenue dans la stratégie du bon flic / méchant flic, grand classique des séries policières. Dans cette stratégie d’interrogatoire, l’un·e des policiers·policières aura une attitude agressive et menaçante, attaquant frontalement sur des sujets désagréables et inconfortables. À l’inverse, l’autre prendra une attitude rassurante, calme, presque bienveillante. Entre eux, tu es comme une balle de ping-pong, envoyée de l’un·e à l’autre jusqu’à ce que tu craques. Le rôle du flic « méchant » est de te mettre la pression, de te pousser dans tes retranchements, de t’épuiser et de t’effrayer. Lorsque le·la deuxième inspecteur·inspectrice juge que tu es prêt·e à craquer, ou lorsqu’un sujet particulièrement sensible est abordé, il·elle prend le relais, te rassure, t’offre un verre d’eau, te propose une pause, et d’une voix calme te fait des promesses avant de (...)

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Contrôle social / Répression

[1/8] Dresser un profil de la personne auditionnée - Comment la police interroge et comment s’en défendre

Le média Renversé publie sur son site un focus en plusieurs partie autour du livre « Comment la police interroge et comment s’en défendre » que nous republions ici. Le livre Comment la police interroge et comment s’en défendre est pensé comme un outil d’autodéfense contre la pratique policière de l’interrogatoire. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus. C’est un conflit. Dans ce conflit, notre ignorance fait leur force. Profilage Avant tout interrogatoire, les inspecteurs·inspectrices en charge du dossier vont dresser un profil de la personne auditionnée. En fonction de l’importance de l’enquête, ce profil pourra être très détaillé et précis ou au contraire constitué uniquement de quelques traits de caractère grossiers. Pour se faire une idée du comportement que tu pourrais avoir lors de l’interrogatoire, toute information disponible sur toi est bonne à prendre : situation financière, parcours scolaire, environnement social, relations familiales et professionnelles, passions, sensibilités et valeurs morales. Si tu as déjà eu affaire à la police, les procès-verbaux de tes précédents interrogatoires vont être parcourus afin d’anticiper tes réactions. Si tu as été arrêté·e et placé·e en garde à vue avant ton interrogatoire, les agent·es seront attentifs·attentives à ton attitude à leur égard, au niveau de stress et d’anxiété que te provoque la privation de liberté, à la facilité que tu as de t’exprimer, au choix des mots que tu utilises. Les informations disponibles sur ton état médical (alcoolisme, toxicomanie, maladie chronique, etc.) sont également des informations utiles, pour l’enquête autant que pour l’interrogatoire. Certains corps de police reçoivent des formations basiques de psychiatrie afin que les enquêteurs·enquêtrices soient capable de créer un profil psychologique de la personne interrogée en exploitant ses troubles psychologiques tels que la dépression, la bipolarité ou encore la schizophrénie. Tu ne connais rien des policiers·policières en face de toi, eux·elles par contre, auront une idée assez précise de qui tu es. C’est le propre du renseignement : cumuler des informations afin de gagner un avantage stratégique et une emprise sur son adversaire. Classification des informations Je sais que tu sais ce que je sais que tu sais (pensée policière) Contrairement à toi, les inspecteurs·inspectrices ont connaissance du dossier d’enquête. Cela leur procure un avantage non négligeable. Lors de la mise en place de leur stratégie d’interrogatoire, les enquêteurs·enquêtrices vont répartir leurs connaissances en trois niveaux. Informations qui peuvent/doivent t’être transmises. Informations qui peuvent t’être transmises si cela peut te pousser à donner des informations en retour. Informations qui ne doivent en aucun cas t’être transmises. Les informations de la deuxième catégorie te seront données si les policiers·policières estiment que cela leur donnera de nouvelles informations en...

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Santé / Soins

Que faire quand on a agressé quelqu’un.e

Traduction d’un texte de Kai Cheng Thom paru dans le livre Beyond Survival : Strategies and Stories from the Transformative Justice Movement (2020). Paru en français sur le site Trrransgrrrls. Assise dans mon lit, je commence à écrire (les lits sont mes endroits favoris pour écrire), et une partie de moi me dit : « n’écris pas cet article ». Dans cette partie de moi, résonne la peur et la honte qui entourent les questions d’agression, d’abus et de violence – le tabou que la plupart des communautés maintiennent à propos du fait que non seulement des personnes auxquelles nous tenons ont vécu des viols, des abus et des agressions, mais aussi que parmi ces mêmes personnes qui comptent pour nous, il y a des violeur·es et des agresseur·es. Et peut-être le secret que nous gardons en nous le plus honteusement, c’est qu’il est bien possible que nous-mêmes ayons été ou soyons encore des agresseur·es – la peur qu’il se pourrait bien que nous soyons les méchant·es de l’histoire, les monstres dans la nuit. Personne ne veut être un·e agresseur·e. Personne ne veut admettre qu’iel a pu faire du mal à une autre personne. Et cela nous est d’autant plus difficile quand tant d’entre nous sommes des survivant·es d’agression et d’abus. Mais la vérité, c’est qu’agresseur·es et survivant·es d’agressions n’existent pas et n’ont jamais existé de manière strictement séparée : parfois, des personnes blessées en blessent d’autres. Dans la culture du viol où nous vivons, il est parfois difficile de faire la différence entre la douleur dont tu fais l’expérience et la douleur que tu infliges à d’autres. Dans les années qui ont suivi la première publication de cet essai, nous avons assisté, dans le sillage du mouvement #MeToo, à un basculement dans l’intensité et dans la fréquence avec laquelle l’agression et les violences entre partenaires intimes sont discutées en public. Si ce mouvement a provoqué des changements positifs et exposé de nombreuses personnes abusives dans les sphères du pouvoir, il a également souligné la complexité et le caractère épidémique des agressions. Et il nous a aussi montré, sans l’ombre d’un doute, que les survivant·es peuvent, ielles aussi, être des agresseur·es. Il nous a montré que nous ne pouvons pas nous contenter de penser les agresseur·es comme des monstres incompréhensibles qui doivent être exterminé·es – parce que les agresseur·es sont aussi nos héro·ïnes, nos amant·es, nos ami·es, notre famille. Il nous a montré que, avec plus d’urgence que jamais, nous devons trouver des manières de répondre à la violence et d’en guérir. Il y a sept ans, au cours d’une de mes premières formations pour venir en aide aux survivant·es de violence intime, une personne a demandé si l’association qui nous formait prenait également en charge les personnes qui agressaient ou abusaient leurs partenaires et qui cherchaient de l’aide pour arrêter. La réponse ne s’est pas faite attendre : « Nous ne travaillons pas avec les agresseur·es....

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Médias

Infokiosques.net - Neurones, guerre sociale et perspectives révolutionnaires

Pour celleux qui ne connaîtraient pas encore infokiosques.net, voici une petite présentation du site (qui existe depuis 2002 !) et de ce qu’on y trouve (des zines, des brochures, et encore des zines... par centaines !). Infokiosques.net est un site internet qui a été créé en 2002 par quelques personnes qui écrivaient, éditaient et/ou diffusaient déjà des brochures en papier. Il est donc géré par un collectif de gens participant à des infokiosques, des distros, des éditions autogérées. En 2003, des gens d’infokiosques.net diffusaient ce petit texte, toujours d’actualité aujourd’hui : "Qu’est-ce qu’un infokiosque ? Cette société nous pose question, nous empêche de vivre. Parfois elle nous fait vomir, toujours elle nous révolte. Capitalisme, patriarcat, rapports de domination, désastres écologiques, forces étatiques, de quoi faire frémir toute notre bile. Parfois nous voudrions cultiver cette bile, comment dire, l’approfondir, la relever, la garnir de données, d’arguments, d’idées d’action. Mieux connaître ce que nous critiquons pour mieux savoir ce que nous vomissons et comment nous le vomissons. Alors nous nous auto-organisons et nous montons un infokiosque, une sorte de librairie alternative, indépendante. Nous discutons des publications, brochures, zines et autres textes épars qui nous semblent intéressants ou carrément nécessaires de diffuser autour de nous. Nous les rassemblons dans cet infokiosque, constituons ainsi nos ressources d’informations, et les ouvrons au maximum de gens. Nous ne sommes pas les troupes d’un parti politique, ni les citoyen-ne-s réformateurices de nos pseudo-démocraties, nous sommes des individus solidaires, qui construisons des réseaux autonomes, qui mettons nos forces et nos finesses en commun pour changer la vie et le monde. Les textes subversifs sont nombreux et c’est partout hors des circuits spectaculaires-marchands (et même au sein de ces circuits, des fois) qu’il est possible d’en trouver. En mettant de côté une puis deux puis trois brochures, jusqu’à en avoir une ou deux ou trois dizaines, il ne reste plus qu’à photocopier tout ça en plusieurs exemplaires et trouver un lieu où les poser pour que chacun-e puisse venir les feuilleter et les emporter. Alors nous bichonnons les photocopieuses, nous récupérons du papier à foison, nous faisons jouer les réseaux de connaissances, le bouche à oreille. « Tiens, la semaine dernière on parlait des catastrophes écologiques en Amérique trans-caucasienne. Ben figure-toi que je suis tombé sur une brochure qui en parle : je te la photocopie et je te la passe ». Nous aimons ces moyens de communication directe, nous aimons le do it yourself, l’auto-production, la débrouille, nous aimons ces modes de diffusion autonomes. Dans le monde merveilleux des infokiosques, l’information n’est pas soumise aux logiques commerciales, publicitaires, spectaculaires, financières qui ligotent les médias classiques et puissants. Elle n’est pas centralisée, standardisée,...

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Médias

Sortie du livre : Comment la police interroge et comment s’en défendre

Après une année et demie de travail, le Projet Évasions a le plaisir d’annoncer la parution d’un livre, pensé comme un outil d’auto-défense contre la pratique policière de l’interrogatoire. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus. C’est un conflit. Et dans ce conflit, notre ignorance fait leur force. Ignorance sur le sens du travail de la police, ignorance sur les techniques de manipulation utilisées, ignorance sur le cadre juridique et enfin ignorance sur nos moyens de défense. Article en français Artikel auf Deutsch Article in english Articolo in italiano En réponse à ce constat, après une année et demie de travail, nous avons le plaisir d’annoncer la parution d’un livre, pensé comme un outil d’auto-défense contre la pratique policière de l’interrogatoire. Nous diffusons ce livre à prix libre. Commandez-le dès maintenant en français ou allemand à travers le formulaire de commande sur notre site internet. Une version PDF y est également disponible. Ce livre est le fruit de nombreuses complicités : relectures, corrections, discussions critiques, encouragements, illustrations, mise en page, traductions, impression et diffusion. Un chaleureux merci à toutes les personnes qui ont rendu ce projet possible. Rappelons le contexte dans lequel tu es placé·e lorsque tu vis une situation d’interrogatoire : Tu ne possèdes que des informations lacunaires sur l’enquête qui te concerne et sur les éléments que la police détient. Tu vis un moment inhabituel et stressant. Tu es dans l’incertitude de ce qui va t’arriver. Si tu es mis·e en détention, tu subis toute une série de pressions supplémentaires dues à tes conditions d’emprisonnement et à la privation de liberté. En face de toi, tu as des personnes entraînées à des techniques de manipulation poussées, fortes d’une expérience professionnelle en la matière et d’une connaissance plus ou moins large de ton profil. L’ensemble des stratégies et techniques de la police ont un point commun : pour atteindre leurs objectifs, la participation de la personne interrogée est nécessaire, voire essentielle. Cet élément constitue la meilleure défense que tu possèdes. Si tu refuses cette collaboration, tu détruis les armes que la police pourrait utiliser contre toi. Protégez-vos amixes de la police, offrez-leur ce livre.Traduction Cet ouvrage a pour objectif d’être un outil d’autodéfense. Afin que l’on puisse apprendre collectivement et individuellement à se protéger de la police jusqu’à ce que l’on jette cette institution dans les poubelles de l’histoire. En parallèle de l’écrit, son contenu est transmissible oralement lors d’ateliers et de conférences. Mais il y a encore bien d’autres moyens de transmission qu’il serait intéressant d’explorer : podcast, vidéo-tutoriel, bande-dessinée, livre-audio etc. Si des personnes intéressées par ce genre de projets souhaitent reprendre ce contenu, n’hésitez pas à prendre contact avec nous. De plus, pour augmenter...

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Santé / Soins

« Burn-out militant » : changer le monde, oui, mais sans s’oublier  ! Comment tenir sur la longueur  ?

L’engagement pour une bonne cause fait partie de la vie de beaucoup d’entre nous. Que ce soit localement, dans notre village ou dans notre quartier, pour un sujet de société plus large, pour l’environnement ou, bien sûr, pour les femmes : les combats sont innombrables. Et parfois, notre militantisme prend de plus en plus de place dans notre vie… jusqu’à nous faire souffrir. C’est le “burn-out militant”, qui a de multiples causes. Morceaux choisis d’un dossier (à retrouver en intégralité dans le magasine Axelle Mag n° 214) consacré à ce phénomène méconnu. Rendez-vous en fin d’article pour découvrir quelques pistes pour nous aider à militer dans la durée. Le burn-out n’est pas réservé aux entreprises. Il s’infiltre jusque dans le militantisme. Dans notre société inégalitaire, cet épuisement guette différemment les femmes, qu’elles soient bénévoles ou salariées d’organisations qui luttent pour un monde meilleur. Rencontre avec plusieurs militantes fatiguées… Nous connaissons tous·tes cette image. Une femme qui montre son biceps, point serré, un ruban rouge dans les cheveux. La phrase “We can do it” (“nous pouvons le faire”) est écrite au-dessus d’elle. Cette illustration de Rosie la riveteuse, la travailleuse américaine qui se relève les manches, est utilisée par les féministes depuis les années 1980 pour mettre en lumière la lutte collective pour l’égalité. Des militantes auxquelles axelle a tendu l’oreille ont cependant été contraintes de dire, à certains moments de leur vie  : “Je ne peux plus le faire.” Elles renoncent, ne serait-ce que temporairement, à leur engagement, et souhaitent briser ce qui est encore un tabou pour beaucoup  : le “burn-out militant”. En racontant leurs histoires, ces femmes engagées, mais épuisées, montrent qu’il doit exister de multiples manières de militer pour une cause. L’implication sept jours sur sept “Il y a plusieurs causes au burn-out militant. Je pense que la principale, c’est d’avoir trop de choses à faire. Tu commences par simplement t’impliquer, par être activiste, et puis tu découvres qu’il y a de plus en plus de dossiers sur lesquels te mobiliser”, explique Sarah, militante féministe [tous les prénoms ont été modifiés, ndlr]. "Comment est-ce que tu peux prendre une pause quand tu sais que des gens meurent de l’autre côté de la planète  ?" Emma est elle aussi féministe et son engagement a pris de plus en plus de place dans sa vie. Elle a, en outre, travaillé pour une organisation de défense des droits humains. Son militantisme laissait peu de place à la vie privée, dans une organisation qui semblait entretenir le chevauchement entre le personnel et le professionnel. Emma raconte  : “Dans l’organisation où je travaillais, les gens s’impliquaient sept jours sur sept. Il n’y avait pas de pause ou de moment de repos. Comment est-ce que tu peux prendre une pause quand tu sais que des gens meurent de l’autre côté de la planète  ? Il y a une forme de pression. Quand tu ne vois aucun...

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Santé / Soins

Comment rendre votre milieu militant plus inclusif des personnes neurodivergentes ?

traduction d’un texte de Liz Kessler Version audio Récemment des ami.e.s et moi avons discuté de la manière dont les personnes avec des handicaps d’apprentissage, des handicaps de développement et des personnes avec des problèmes de santé mentale sont exclues des milieux militants. Même dans les milieux et les collectifs autogérés qui veulent réfléchir au validisme et nous inclure les gen.te.s ne savent pas quelles mesure concrètes ielles peuvent mettre en place. Voici quelques idées pour bien démarrer. (Quelques notes sur la terminologie : j’utilise le terme personnes handicapées plutôt que personnes avec des handicaps parce que c’est comme ça que je préfère parler de moi et qu’un nombre grandissant de personnes parlent d’elles-même de cette manière. Ceci [tous les liens sont en anglais] est une bonne explication de pourquoi. Neurodivergent est un terme général pour des personnes dont le cerveau fonctionne de manière différente que ce qui est considéré comme « normal » ou socialement acceptable. Cela désigne des personnes qui sont dépressives, qui ont de l’anxiété, des handicaps de développement ou d’apprentissage, mais ça peut inclure d’autres choses aussi. C’est le contraire de neurotypique, qui veut simplement dire que le cerveau d’une personne fonctionne « normalement ».) 1. Ne vous attendez pas à ce que tout le monde fournisse la même quantité de travail Trop souvent la légitimité des gen.te.s en tant que militant.e.s est mesurée par le nombre d’heures qu’ielles consacrent à leur militantisme. Rappelez vous qu’on a tou.te.s des capacités différentes. Parfois c’est parce que nous devons nous occuper de membres de notre famille ou qu’on doit travailler plus pour payer nos factures, mais certain.e.s d’entre nous avons besoin de temps juste pour prendre soin de nous-mêmes. Personne ne devrait être exclu.e à cause de cette réalité. Être ouvert à propos de nos limites est une bonne manière de commencer ; un groupe qui a des discussions régulières sur ses limites a plus de chance de les respecter. Mettre en place les conditions pour que chacun.e puisse donner son consentement de manière active et enthousiaste est une bonne règle à suivre, et pas seulement pour le sexe : quand on demande à une personne de s’occuper d’une tâche, il est important d’être sur.e qu’on est pas en train de mettre la pression pour que cette personne fasse quelque chose qui va dépasser ses limites ou sa zone de confort. Parler de ses limites signifie que certaines personnes auront plus de chance de dire non à court terme, mais ça fera des militants qui seront plus actifs dans le long terme. 2. Acceptez les personnes qui ne sont pas fiables, et trouver des moyens de les inclure Au delà du respect des limites des personnes, on doit respecter les personnes qui se retirent d’un engagement à la dernière minute. Si une personne appelle et dit « désolé.e, je ne peux pas venir aujourd’hui », dites leur que c’est ok, demandez leur ce dont ils ont...

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Logement / Squat

[Brochure] Le piratage de l’élec de A à S - Une brochure dont vous êtes l’héro.ine

Cette brochure est le fruit d’expériences, de bricolages, de tâtonnements. D’apprentissages grâce aux potes, de recherches sur le web, d’éclairages par d’autres qui savaient, de galères sur des réseaux qui déconnaient. On n’est pas électricien.nes de formation. On ne prétend pas tout savoir, loin de là. Mais après des années à galérer de squat en squat avec notre élec, à apprendre, à comprendre, à chercher des infos, on a constaté qu’il n’existait qu’une seule brochure sur le sujet (à notre connaissance : « Manuel d’électricité DIY » dispo sur infoskiosques.net), et malgré tout ce qu’elle a pu nous aider, cette brochure ne traite pas de certains sujets, en particulier des arrivées élec. Elle annonce à la fin qu’il y aura une suite… Après plusieurs années à l’attendre, on s’est dit que c’était cool de contribuer ! On s’est donc proposé de mettre à l’écrit tout ce qu’on avait pu engranger d’infos de ci de là. Ca n’est pas exhaustif, ça mérite d’être complété. On renvoie celles et ceux qui cherchent un complément d’info vers cette fameuse brochure. On invite celles et ceux qui auraient envie de nous faire des retours d’expériences, nous raconter leurs anecdotes, confirmer ou infirmer ce qu’on dit, partager d’autres tips à nous écrire, des fichiers, photos ou autres à nous transférer. Pareil pour des retours sur la brochure, sa clarté ou non, des parties qui vous semblent pas assez développées etc. On invite aussi celles et ceux qui auraient des questions ou des demandes de précisions à nous écrire et, si nécessaire, à nous demander un coup de main. On peut aussi organiser un atelier pratique, lié à cette bochure. Voici un mail de contact pour tout et n’importe quoi qui traite de l’élec : nik-ton-compteur@riseup.net Sur ce, on vous laisse vous plonger dans ce goulbi-goulba de câbles : bonne lecture ! P-S : On a fait une intro un peu longue histoire de revenir sur des principes de base de l’élec, tout ça. Si tu veux entrer direct dans le vif du sujet, tu peux commencer ta lecture de cette « Brochure dont tu es l’héro.ïne » en allant direct page 27 ! Lire et/ou télécharger la brochure en entier sur infokiosques.net ! POURQUOI PIRATER ? Une brochure sur le piratage de compteur électrique ? C’est quoi ce truc de toto ? Ce truc de sabotage gratuit, sans aucune finalité si ce n’est celle de profiteur.euses, qui vivent au dépend du système et de notre Etat social, incapables de s’occuper d’elleux-même et de survivre, si ce n’est en grattant la productivité des autres ? Ah ouais ? Pirater son compteur, ça serait un truc de paresseureuses ? On va vous démontrer, vite fait, dans les grandes lignes, en survolant, en quoi, au contraire, c’est super politique. Et en quoi celleux qui paient encore leur facture après avoir lu ça collaborent au système en place… a- Pirater pour survivre La première raison, la plus évidente, c’est que la fraude aux compteurs est une technique aussi vieille que le développement des réseaux...

Écologie

Appel au mouvement écologiste – Passons à l’offensive

Le ravage écologique est en cours. La croissance « verte », le solutionnisme technologique ou la transition douce par l’État sont des mythes réconfortants dont il faut maintenant faire le deuil. Deux possibilités se présentent alors à nous : l’effondrement des écosystèmes ou celui du système capitaliste. Dans le premier cas, les conditions nécessaire à la vie sur Terre se trouvent extrêmement réduites. Dans le deuxième cas, c’est-à-dire si le système capitaliste s’effondre, les écosystèmes reprennent vie, les communautés humaines et non-humaines peuvent s’épanouir. Face au ravage écologique nous devons démanteler le capitalisme et les infrastructures sur lequel il repose. Le mouvement écologiste actuel Le mouvement écolo emploi une stratégie défensive, consistant essentiellement à limiter la casse. Cela se traduit par des manifestations/actions non-violente visant une législation plus respectueuse des milieux naturel, par des occupations de lieux d’implantations de grands projets inutiles et destructeurs, ou, dans une logique libérale, par la sensibilisation des individus afin qu’ils opèrent des changements personnels dans leurs modes de vie. Ces stratégies posent plusieurs problèmes. La modification législative à pour l’instant prouvé son inefficacité, les politiques feront tout pour conserver leurs intérêts et ceux des capitalistes (ré-introduction des néonicotinoïdes, une seule proposition gardée parmi les 146 de la Convention citoyenne pour le climat…). La désobéissance civile peut être un mode d’action excluant pour les personnes ne pouvant se permettre de se livrer à visage découvert à la répression de l’État. De plus en l’absence de flanc radical (partie offensive du mouvement) les actions de désobéissance ne peuvent créer un rapport de force suffisant au changement. Par rapport aux occupations (par exemple les ZAD), elles nécessitent que nous soyons toujours plus nombreux·ses pour maintenir un rapport de force, faute de moyens face à l’État et les multinationales. Nous mobilisons donc toutes nos forces sur quelques luttes localisées et pendant ce temps la destruction continue partout ailleurs sans que les infrastructures du ravage en cours ne soient touchées. De plus, la perte de mobilité engendrée par les occupations nous rend facilement localisable, nous perdons l’initiative et l’avantage de la surprise dont notre ennemi obtient le monopole. Aussi, cette stratégie demande du temps, énormément de temps, et ce temps nous ne l’avons plus. Nous devons lutter contre le réflexe rituel qui nous amène à choisir automatiquement cette tactique et requestionner sa pertinence dans chaque contexte de lutte. Victoire ? Au final, nos victoires, ou du moins absences de défaite, se résument à éviter une énième destruction mais en aucun cas les piliers du système ne sont affectés. Nous devons nous réapproprier ce que le système capitaliste à déjà conquis et détruit et le rendre inapte à détruire quoi que ce soit de plus....

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Féminismes / Antipatriarcat

[Brochure] Ex Masculus, Réflexions critiques sur les groupes d’hommes pro-féministes

Cette brochure est une compilation de voix s’exprimant sur le thème du « travail des hommes pro-féministes », sur ce que c’est, pourquoi nous en avons besoin et comment s’y prendre. Les textes de cette brochure proviennent d’une myriade de personnes incluant des queers, des trans, des femmes et des hommes. Nous avons des vécus différents, sommes issu·es d’horizons, de perspectives, d’environnements, de gènes immensément variés, et de so- cialisations que des gouffres séparent. Pourtant il y a un nous, une manière dangereusement omniprésente de généraliser le nous, qui a besoin de changer. Des vies sont en jeu et des vies s’éteignent ; enlevées, ensevelies sous l’avalanche de traumas, de honte et d’impuissance. Parce que les modèles d’apprentissage social ne sont pas remis en cause, nos corps (et nos esprits, inextricables) deviennent des terrains accidentés et peuplés de mines pour les attentes et les jugements des autres, pour leur violence et leur propre impuissance intériorisée. Les corps des femmes et des personnes trans sont confrontés à des risques disproportionnés et incroyablement variables dus à la violence étatique et extralégale¹. Ce n’est pas nouveau et cela n’a jamais été tolérable. Pourtant, cette violence est communément acceptée aux niveaux micro et macro-sociaux². L’objectification des corps est devenue monnaie courante ; la piqûre que l’on ressent des regards lourds et indiscrets, des attouchements et des réflexions sexistes nous agresse immanquablement et de façon insidieuse. Et nous perdons nos ami·es, nos mères, nos sœurs et nos fils. Le désespoir a été étouffé à la fois par le climat de complaisance à l’égard du harcèlement et des agressions sexuelles et par la consécration de l’objectification par l’état, l’église, la famille et la communauté qui renforcent ces attentes et ces schémas en ne reconnaissant pas, en n’abordant pas et en n’attaquant pas la réalité des abus dans nos vies quotidiennes. Les hommes (ou les personnes qui font l’expérience de privilèges masculins) doivent être tenus pour responsables. Les hommes doivent se tenir mutuellement responsables et assumer leurs responsabilités vis-à-vis des privilèges qu’ils possèdent et de leur socialisation. En reconnaissant les écarts de pouvoir inhérents à nos interactions sociales, les hommes peuvent commencer à s’intéresser de façon critique à nos identités en étant activement à l’écoute des femmes et des personnes trans. Ces voix ne sont pas considérées sur un pied d’égalité, parce que nous vivons avec les réalités du passé et sous le poids écrasant et sans pareil du présent, de ses insuffisances et de ses brutalités. Nous devons concevoir un monde en nous ancrant dans le présent à partir des conditions dans lesquelles nous vivons et agissons toutes et tous. Les hommes doivent se pencher de manière critique sur ce que signifie être « un homme » et sur les conceptions actuelles de la masculinité en incluant nos fils, nos frères, nos pères et nos...

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Éducation populaire / Partage de savoirs

Aide à la rédaction de compte-rendu

Un article pour aider les personnes qui assistent à des événements, participent à des manifs ou des actions, ont des procès à raconter et à écrire. Il est important de pouvoir décrire et relayer ce qu’il se passe dans la ville, au delà des appels et annonces qui sont faites sur stuut.info. Cela dans l’espoir que ça aidera à agir et à comprendre ce monde pour mieux le défaire. Parce que stuut.info n’est pas le journal d’une équipe mais un outil collaboratif pour publier nos luttes. Article repris d’IAATA.info Nous avons structuré cet article comme un guide d’écriture, des questions auxquelles répondre pour rédiger un article seul.e ou à plusieurs. Il y a certainement d’autres méthodes et tout apport, conseil, astuce est bienvenue. Avant d’écrire, cela peut aider de penser la question de « qui » raconte. Est-ce que l’on écrit en disant « JE » en parlant de ses ressentis (ou pas) en disant ce que l’on fait et pourquoi. Est-ce qu’au contraire on cherche à garder de la distance en cherchant plutôt le « ON », le « ILS », « ELLES », « IELS »... La façon dont on se positionne est importante, tant sur la forme que sur le fond. Il est aussi important de se poser la question de l’impact de nos écrits sur les personnes ou sur leurs situations. Vos écrits peuvent avoir des conséquences sur les personnes qui organisent ou participent à ces actions, manifestations, etc. Un peu dans le même état d’esprit, c’est bien de distinguer les faits, les descriptions, de l’avis que l’on peut avoir dessus. Compte-rendu de manifestation : Pourquoi cette manif ? Lien de l’appel, contexte, est-ce qu’il y en a eu d’autres avant ? Description de la manif ? Combien de personnes, quel groupes/partis/tendances... Qu’est-ce qu’il y a sur les banderoles ? Quels sont les slogans ? Le parcours de la manif ? L’ambiance générale ? Le temps qu’il fait ? Le dispositif policier ? Evénement(s) particulier(s) ? Est-ce qu’il y a eu un moment qui t’a marqué-e ? Des prises de parole ? Des interactions avec des passant-e-s ? Des actions ? Documents pour illustrer ? Photos (visages floutés, pas d’action pouvant donner lieu à inculpation en cours, métadonnées effacées), tracts, affiches... Est-ce qu’il y aura une suite ? Une prochaine date donnée, un avis sur la question...Compte-rendu d’action Pourquoi cette action ? Lien de l’appel, contexte, est-ce qu’il y en a eu d’autres avant ? Description de l’action ? Combien de personnes ? Quels sont les slogans ? Pourquoi cette cible ? L’ambiance générale ? Le dispositif policier ? Evénement(s) particulier(s) ? Est-ce qu’il y a eu un moment qui t’a marqué-e ? Des prises de paroles ? Des interactions ? Documents pour illustrer ? Photos (visages floutés, pas d’action pouvant donner lieu à inculpation en cours, méta données effacées), tracts, affiches... Est-ce qu’il y aura une suite ? Une prochaine date donnée, un avis sur la question...Compte rendu d’un procès Des exemples de compte rendus sur Rebellyon Assister à l’audience :...

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Aide à la rédaction d’auto-entretien

Une lutte, une grève, un collectif qui se réunit depuis quelques temps, un squat... Bref, il se passe quelque chose et tu y prends/vous y prenez part. Seul-e ou à plusieurs, réalisez vous-même votre entretien pour une future publication. Article repris d’IAATA.info Nous avons réalisé une série de questions afin de vous aider à rédiger un entretien. Vous pourrez, en y répondant, vous nourrir des réponses pour rédiger un texte plus détaillé, ou simplement publier les réponses telles quelles, ou mélanger les deux... En vous relisant, réécrivant, en vous faisant lire par d’autres personnes, vous verrez bien ce que vous appréciez le plus. Si vous vous pensez plus à l’aise à l’oral, vous pouvez aussi vous enregistrer, afin de pouvoir discuter plus librement, seul-e ou à plusieurs, écouter et réécouter l’enregistrement et le retranscrire ensuite. Qui êtes vous ? Ce n’est pas une fiche de police, donc l’idée n’est pas de donner une identité, mais de se situer, de savoir qui parle par rapport au contexte. L’inscription sociale (âge, genre, profession...) prend une certaine importance pour faire connaître votre point de vue. Parfois les positionnements politiques sont aussi importants... À vous de voir. Qu’est-ce qui se passe très concrètement ? Luttes, occupations, manifs, actions, grève... Où ? quand ? Comment ? Pourquoi ? Décrivez un peu les différentes personnes, forces, acteur-rices de cette lutte. Contre qui ou contre quoi ? Décrire l’ennemi, ses stratégies etc... Comment en est-on arrivé là ? Les choses n’arrivent pas toujours de manière inopinée. Ici la question est double : . Comment est-ce que cet événement collectif est arrivé ? . Et comment avez-vous été amené-e à y prendre part ? Pourquoi pas une petite chronologie ? Une compil’ de tracts/photos/vidéos/captures de réseaux sociaux...? (Visages floutés, pas d’action pouvant donner lieu à inculpation en cours, métadonnées effacées). Est-ce qu’il y a différentes manières d’agir, différentes pratiques en jeu ? Est-ce qu’il y a une diversité dans le groupe de ceux et celles qui luttent ? Quels sont les enjeux ? Une question qui semble compliquée et pour les spécialistes, mais pas forcément si on la découpe en plusieurs bouts : C’est quoi qui vous fait bouger ? Qu’est-ce qui vous remue à l’intérieur ? C’est quoi le sentiment qui domine : colère, dégoût, tristesse, peur, joie, espoir... Est-ce qu’il y a eu des événements déclencheurs ? Vous attendez quoi de ce moment ? Vous pariez sur quelle issue ? Pourquoi ? Est-ce qu’il y a des échéances à venir ? Des dates de rassemblements, manifs, négociations etc...

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Pourquoi faut-il en finir avec les prisons ? (brochure)

Version PDF : « Pourquoi faut-il en finir avec les prisons ? Introduction Nous avons un tas de représentations sur les prisons, au moins quelques idées et un avis. Ces représentations répondent à un besoin humain : comprendre ce qui se passe autour de nous, y compris concernant les institutions. On a donc toutes et tous un avis sur la prison. Pourtant sa réalité est assez méconnue et, assurément, plus le flou sur une situation est grand, plus des préjugés lui collent à la peau. Ces idées préconçues nous servent à comprendre, ou en tout cas à faire comme si on comprenait, comme si on avait des réponses à toutes les questions. Car en effet, chacun.e se pose des questions sur la prison : que s’y passe- t-il ? Quelle est son utilité ? Qui va en prison ? Nous protège-t- elle ? Rien de plus naturel que le questionnement. Le problème est que les réponses que l’on nous sert aujourd’hui sont en fait très éloignées de la réalité carcérale. Un exemple est l’idée que « la prison nous protège ». Si tel était le cas, quoi de plus naturel que d’adhérer au système carcéral ? En effet, le besoin de protection est capital pour tout le monde. Mais si la prison ne nous protège pas, à quoi sert-elle ? Comment nous protéger pour vivre en collectivité ? C’est parce que les auteur.e.s de cette brochure se sont posé.e.s ces questions qu’iels [1] se sont rassemblé.e.s pour la rédiger. Si les préjugés servent à comprendre la réalité et s’y repérer, ils la construisent aussi et maintiennent donc le système carcéral en place. La démarche vise donc la déconstruction des préjugés farouches sur cette institution opaque qu’est la prison tout en tenant compte des besoins de protection et de justice sociale. Ce qui est écrit est issu de nombreuses réflexions et discussions, d’échanges avec des détenu.e.s et des proches de détenu.e.s. À cela s’ajoute l’expérimentation de luttes anti-carcérales, où les réactions des autorités révèlent les réelles lignes politiques gestionnaires de l’Etat tant dans son aspect répressif que dans son attitude déniant la réalité. Beaucoup ont du mal à s’imaginer un monde sans prison. On nous donne l’impression que ce châtiment a toujours existé, qu’il va de soi. Ce n’est cependant pas le cas : il y a bien eu un « avant » prison et il y aura un « après ». Car cette institution n’est ni indispensable, ni même utile et participe aux inégali- tés des sociétés actuelles. Il est temps de déconstruire toutes nos idées préconçues sur les prisons pour ensuite pouvoir les décon- struire brique par brique. Table des matières Introduction Est-ce si dur que ça la prison ? Alors que les détenu.e.s sont logé.e.s, nourri.e.s et qu’iels ont même la télévision ? Mais la prison est indispensable pour notre sécurité ? Mais il faut bien punir les criminel.le.s ! Et les grand.e.s criminel.le.s dangereux.ses alors ? Qu’est-ce qu’on ferait de Marc Dutroux ? Si la prison ne marche pas, pourquoi on l’a inventée ? N’a-t-elle vraiment aucun sens...

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Médias

Sécurité informatique

Quelques réflexes de sécurité informatique garantissent l’anonymat pour soi et pour les autres. Sur Stuut, l’anonymat des contributeur-ices, des utilisateur-ices ou des modérateur-ices est important : tout simplement pour permettre de partager les luttes sociales sans mettre en danger les personnes qui les portent ! Autant la navigation sur le site est sécurisée (les données de connexion et d’utilisation ne sont pas enregistrées), autant on encourage à Utiliser Tor : Tor est un navigateur internet qui anonymise la connexion internet et masque l’adresse IP originelle (numéro d’identification unique de l’appareil qui connecté au réseau internet). Il ne faut aucune connaissance informatique, il suffit de télécharger Tor pour l’utiliser comme un navigateur internet normal Utiliser Tails : Tails est un système d’exploitation Linux orienté vers un anonymat complet (Tor y est pré-installé). Le site de Tails propose des tutoriels pour s’initier à utiliser Tails Ne pas laisser de traces des articles que tu publies sur l’ordinateur que tu utilises (historique, brouillons...) Flouter les personnes reconnaissables (visages et signes distinctifs) Pour en savoir + On recommande tout particulièrement la lecture des chapitres Consulter des sites web et Publier un document du Guide d’autodéfense numérique. D’autres pistes sont aussi proposées ici. Ces outils ne sont pas toujours faciles à appréhender. Ne reste pas bloqué.e., n’hésite pas à contacter Stuut pour avoir du soutien technique.

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Logement / Squat

[Brochure] Toutes les portes s’ouvrent

Il y a plein de raisons de vouloir ouvrir une porte fermée, mais cette brochure a été pensée pour des ouvertures de squats. En en discutant on s’est rendu compte que même si la plupart des techniques sont déjà connues, il n’existe pas à notre connaissance de brochure qui les recenserait. On a donc essayé de les présenter dans une brochure, dans l’idée de les diffuser plus largement et de ne plus dépendre « d’ouvreurs.euses expérimenté.e.s ». Il y a plein de raisons de vouloir ouvrir une porte fermée, mais cette brochure a été pensée pour des ouvertures de squats. En en discutant on s’est rendu compte que même si la plupart des techniques sont déjà connues, il n’existe pas à notre connaissance de brochure qui les recenserait. À l’exception notable des techniques de crochetage qui ont déjà été couvertes dans une autre brochure. L’intérêt à nos yeux de partager ces connaissances et expériences est de rendre accessible ces techniques à celleux qui ne font pas partie des cercles dans lesquels elles sont connues ou qui voudraient s’affranchir d’ouvreur.euse.s expérimenté.e.s et des relations de pouvoir que ça peut créer. Au passage, on trouve important de souligner que pour nous ouvrir et faire vivre un squat s’inscrit dans une démarche de lutte contre la propriété et pour faire face aux galères de logement. Du coup si ce que tu as en tête c’est d’ouvrir un squat simplement pour te faire un max de fric en louant des chambres, en organisant des soirées payantes, ou d’en faire un squat d’artiste qui sera ta propre galerie avec des oeuvres hors de prix et des vernissages mondains, tu peux arrêter ta lecture ici. On a rien contre les artistes qui vivent et produisent dans des squats hein, juste contre celleux qui se conventionnent avec les proprios, qui se revendiquent apolitiques et qui participent aux dynamiques de gentrification. DE LA PORTE AU SQUAT Même si on a fait de notre mieux pour être les plus complet.e.s et clair.e.s possible, la brochure entre tes mains n’est pas un sésame magique qui garantira une ouverture réussie. Elle est aussi limitée que nos connaissances partagées : on ne parle que de ce que l’on connait. Par exemple on se concentre beaucoup sur les cylindres à goupilles qui sont les plus répandus mais on ne propose rien pour les serrures à gorges (qu’on trouve notamment sur certains modèles de portes antisquat) parce qu’on ne maîtrise pas suffisamment les techniques pour celles-ci. D’ailleurs, si en lisant tu réalises que tu connais une technique éprouvée qui n’apparait pas ici, n’hésite pas à nous la partager via notre mail pour qu’on puisse l’inclure dans une future édition. Tu t’en doutes sûrement mais ouvrir une porte avec les techniques décrites ici n’est pas forcément toujours légal. On laisse à ton appréciation les précautions que tu prendras en le faisant en fonction de la situation (mais on te lâche pas complètement non plus, on a quelques suggestions plus loin). Il faut savoir aussi que même si tout s’est (...)

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