Contrôle social / Répression

Racismes / Colonialismes

La presse kurde perquisitionnée à Denderleeuw : une nouvelle tentative d’étouffer le mouvement ?

Le mardi 23 avril dernier, aux alentours de 1h30 du matin, la police belge a perquisitionné les locaux des médias Kurdes « Stêrk » et « Medya Haber » à Denderleeuw, non loin de Bruxelles. Ces perquisitions, entreprises par la police fédérale belge, interviennent alors que de nombreuses agressions ont été commises à l’encontre de membres de la communauté kurde depuis qu’une famille kurde de la province du Limbourg ait été attaquée à son domicile le 24 mars dernier. En menant ces perquisitions, l’Etat belge comme ses voisins français et allemand, montre son intention de réprimer le mouvement Kurde. La perquisition, intervenue en pleine nuit, a eu lieu sans notification préalable auprès d’avocat·es ou de représentant·​​​​​​​es des sociétés visées et a donc été effectuée dans un cadre totalement illégal. De plus, de manière très symbolique, celle-ci s’est déroulée lors de la journée internationale de la presse kurde qui lutte pour sa liberté partout où le peuple kurde est opprimé. Lors de la perquisition, qui a duré de 1h30 à 6h du matin, une grande quantité de matériel médiatique a été saisi ou saboté par la police. Certains câbles de diffusion ont par exemple été coupés et une partie des ordinateurs a été détruite. Selon différents journaux, la descente de police qu’ont connu ces deux médias kurdes mardi passé à Denderleeuw a été effectuée à la demande l’Etat français, qui depuis quelque temps entreprend une large vague de répression à l’encontre de ressortissants kurdes sur son territoire. La France, en toute complicité avec l’Etat turc, a récemment livré trois militants kurdes à la Turquie. De plus, en parallèle de cette descente de police, 9 personnes d’origine kurde ont été arrêtées en Île-de-France. Cette vague de répression à l’encontre de la communauté kurde est entretenue par la Turquie qui, en plus de commettre des crimes de guerre dans le sud-ouest de son territoire, tente de réprimer le mouvement kurde partout où celui-ci fleurit. Face à ces perquisitions, nous tenons à affirmer notre soutien à la presse kurde qui lutte pour la liberté d’un peuple opprimé et pour la propagation d’une langue et d’une culture qui est la sienne. Dans leur communiqué, les médias concernés par cette descente de police appellent l’Etat belge a clarifier ses liens avec le régime d’Erdogan, et rappellent que ces perquisitions, menées sans mandats, sont une violation de la loi et que leurs avocat·​​​​​​​es comptent porter plainte. Sources : https://rojinfo.com/les-raids-contre-les-medias-kurdes-en-belgique-ont-ete-menes-a-la-demande-de-la-france/ https://anfenglishmobile.com/freedom-of-the-press/belgian-media-raids-on-kurdish-media-carried-out-at-the-request-of-france-72916 https://serhildan.org/communique-des-travailleurs-de-la-television-kurde-suite-aux-perquisitions/ https://www.humanite.fr/monde/conseil-de-leurope/turquie-la-repression-contre-les-kurdes-sintensifie-la-france-designee-comme-complice

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Racismes / Colonialismes

Amoureux vos papiers : 6 mois de démarches pour se marier

N et H se rencontrent il y a 2 ans dans leur pays, la Tunisie. H, ingénieur, décroche un emploi en Belgique dans un bureau d’étude renommé. Ce peut être une double aubaine car dans leurs pays, deux hommes n’ont pas le droit de se marier. Ils s’installent en Belgique et déposent comme il se doit une demande de mariage dans leur commune de résidence. Dans la foulée, le visa Schengen de N. – obtenu grâce à son poste de Directeur financier – expire. Ayant mis fin à son contrat de travail, le visa n’est pas renouvelé et sans visa, il lui est interdit de travailler… L’un des deux partenaires ayant ainsi perdu son titre de séjour, la commune estime devoir lancer une enquête au Parquet du Procureur du Roi afin de vérifier s’il n’y a pas volonté de fraude, de « mariage blanc ». Ils restent tous deux confiants car les employés de l’Etat Civil autant que de la police ont toujours été professionnels. Le couple n’a encore jamais ressenti d’homophobie et se sent respecté. Et l’enquête se passe effectivement très bien. Et puis, le couac. Un courrier de l’Office des Etrangers l’interroge sur les raisons de sa présence sur le territoire. Pourquoi ne pourrait-il pas légalement rentrer en Tunisie pour y demander un visa pour mariage en Belgique et revenir après l’avoir obtenu ? Pourquoi ? Parce qu’en Tunisie nous dit N. « l’homosexualité est sans doute la pire des choses ». Cette autorisation de mariage, il ne peut en aucun cas l’obtenir chez lui. Pire. Les risques d’arrestation, de tests physiques humiliants, de viol et de prison sont élevés. N. y a d’ailleurs déjà été menacé et frappé par un policier. L’administration belge semble l’ignorer et leur propose donc cette solution comme réaliste. Le couple sait par ailleurs que ce questionnaire de l’Office des Etrangers est une procédure pour montrer que l’institution travaille au cas par cas, mais que très bientôt il recevra un ordre de quitter le territoire. Il le reçoit effectivement, et c’est un choc. Pourtant, la procédure de demande de mariage protège N. En effet, jusqu’à la réponse de la commune à la demande de mariage, N. a le droit de vivre légalement en Belgique. L’administration belge, par deux biais, lui signifie deux ordres opposés. Lequel suivre ? En insécurité totale, N. décide de ne pas rentrer en Tunisie. Ce fut le début de plusieurs semaines d’anxiété extrême, d’insomnies, de troubles émotionnels ayant eu des répercussions physiques. Qui ont pris fin le jour où le Bourgmestre a accepté de les marier. Et nous sommes ravis pour eux. Autant d’obstacles, ce n’est pas inhabituel. Amoureux Vos Papiers est témoin de cela au quotidien. Et ce n’est pas terminé, puisque N. a perdu son droit de vivre sur le territoire belge, lié à la procédure de mariage. N’est-ce pas ironique ? Maintenant qu’on leur a permis de se lier par la loi, N. n’a plus le droit de vivre ici. Seule la procédure suivante le mettra à l’abri administrativement jusqu’à la prochaine décision. Le choix entre le (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Ne faites pas entrer Frontex, faites le sortir !

Ce jeudi 25 avril 2024, le projet de loi Frontex de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden sera soumis au vote des parlementaires fédéraux. Ce texte donne le cadre légal au déploiement de Frontex sur le territoire belge, pour assister la Police Fédérale dans la gestion des frontières, et la Police Aéronautique en tant qu’escorte des personnes visées par une mesure de retour forcé. [FR] – COMMUNIQUÉ DE PRESSE Ce jeudi 25 avril 2024, le projet de loi Frontex de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden sera soumis au vote des parlementaires fédéraux. Ce texte donne le cadre légal au déploiement de Frontex sur le territoire belge, pour assister la Police Fédérale dans la gestion des frontières, et la Police Aéronautique en tant qu’escorte des personnes visées par une mesure de retour forcé. La campagne #Abolish Frontex s’oppose à ce projet de loi et rappelle aux parlementaires fédéraux qui s’apprêtent à voter le texte que : l’agence Frontex a fait l’objet de très nombreuses accusations et enquêtes lors de refoulements (push backs illégaux) notamment en mer Égée ou encore en Europe de l’Est, de nombreuses ONG ont pointé la responsabilité de l’agence Frontex dans des actes relevant de traitements inhumains par le passé, notamment en ayant séparé des enfants de leur mère lors d’une expulsion de Grèce. les agents de Frontex collaborent activement avec les soi-disant garde-côtes libyens, qui sont impliqués dans des crimes contre l’humanité, notamment des actes de torture et de traite des êtres humains, Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex, et aujourd’hui candidat du Front National aux élections en France, a lui-même reconnu l’incompatibilité des missions de l’agence avec le respect des droits humains. Si ce projet de loi est voté, les agents de Frontex pourront être déployés dans les aéroports, les ports maritimes, dans la gare de Bruxelles-Midi au terminal Eurostar pour y assurer les contrôles frontaliers, procéder à des privations de liberté sur le territoire belge – dans la rue, à la sortie des centres d’accueil, dans les transports en commun, à la gare ou au commissariat – s‘ils estiment que cela entre dans le champ des « missions à exécuter sur le territoire belge ». Cette disposition leur permettrait, le cas échéant, d’agir seuls dans l’attente d’une force de police belge. L’agent Frontex agira dans ce cas comme un agent de police belge sans en être un. Avec quel(s) moyens de défense, immédiats ou ultérieurs, pour les personnes concernées ? Quels seront les recours légaux efficaces en cas d’abus et de violations des droits humains ? Les activités de Frontex sont en contradiction avec l’application des droits fondamentaux des personnes en migration. Le Conseil d’État l’a par ailleurs souligné dans son examen de l’avant-projet de loi, mais aucune modification n’ a été introduite dans la version finale pour répondre à ces inquiétudes. Nous...

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Extrême-droite / Antifascisme

REPORT DU VOTE DU PROJET DE LOI AUTORISANT LEPLOIEMENT DE FRONTEX EN BELGIQUE

AGISSONS AVANT LE 2 MAI POUR L’EMPÊCHER DÉFINITIVEMENT ! COMMUNIQUÉ DE PRESSE Le vote du projet de loi du CD&V visant à autoriser Frontex à exercer des fonctions de police en Belgique a été reporté au 2 mai, sous la pression des manifestations d’opposition d’un grand nombre de citoyens. En commission de l’intérieur, hormis le PTB-PVBA, tous les partis se sont entendus pour voter ce projet de loi, y compris Ecolo et PS. Quelles tractactions nauséabondes les partis de gauche ont-ils pu mener pour accepter une telle compromission ? Les partis de gauche espèrent qu’il sera toujours temps après les élections, d’interjeter appel, tandis que “le gouvernement en affaires courantes ne pourrait pas faire adopter d’arrêté royal après un vote en séance plénière“. Cette stratégie est à la fois naïve politiquement et inexacte juridiquement. Le CD&V radicalisé sur la sécurisation des frontières ne nous fera pas un tel cadeau. Un vote en faveur de la loi Frontex ouvrirait un précédent extrêmement dangereux et irréversible. La Vivaldi voudrait offrir un nouveau chèque en blanc à l’agence européenne dans la Manche, en mer du Nord, à la gare du midi, à Zaventem, à Zeebruge, etc. À l’heure où activistes, journalistes d’investigation et parlementaires européens tentent de démanteler Frontex en mer Egée et en Méditerranée centrale pour complicité de crimes contre l’humanité, Fabrice Leggeri, ex-directeur de Frontex, est poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité et de torture par la LDH française et l’association Utopia 56. Et le gouvernement belge fait entrer le loup dans la bergerie, avec une unanimité déconcertante. Concrètement, il serait possible pour Frontex d’assurer des missions de police (arrestations, détentions et expulsions) en Belgique, à la gare du midi, à Zaventem, à Zeebrugge, etc. L’agence européenne est complice de crimes contre l’humanité, elle collabore avec les gardes-côtes libyens, elle participe aux push back en mer Egée, ne signale pas les bateaux en détresse, etc. Dans la suite du collectif Abolish Frontex, le Ciré, le Mouvement Ouvrier Chrétien, le Cracpe, le MRAX, Migrations Libres, Getting the Voice Out, ObsPol etc. appellent tous les parlementaires PS, Vooruit, Ecolo/Groen et les vrais libéraux à voter contre ce projet de loi. Nous appelons les associations de la société civile et les citoyens à continuer d’interpeler les parlementaires et partis politiques pour empêcher ce texte honteux de passer. Nous appelons à une mobilisation collective pour empêcher ce vote le 2 mai. Écrivez-leur ! Nous réitérons notre solidarité avec toutes les personnes en migration et nous tenons à clamer haut et fort notre résistance à ces politiques migratoires répressives et brutales. Ce système migratoire, qui repose sur la militarisation accrue des frontières, la criminalisation des personnes migrantes et la déresponsabilisation illimitée des États membres ne peut...

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Extrême-droite / Antifascisme

Affaire Mehdi : Non-lieu pour les policiers impliqués, la famille va faire appel

Ce mardi 23 avril, la chambre du conseil a décrété un non-lieu pour les policiers impliqués dans la mort de Mehdi. Concrètement, cela signifie qu’aucun des policiers ne passera en procès. La partie civile (la famille de Mehdi, la Ligue des droits humains et la Liga voor mensrechten) demandait un procès pour homicide involontaire, négligence coupable et traitement inhumain. Aucun des chefs d’accusation n’a été retenu. Ce non-lieu survient quelques mois après celui proclamé pour les policiers impliqués dans la mort d’Adil Charrot, à Anderlecht. La famille a décidé de faire appel de cette décision, en précisant ne pas comprendre « que les policiers responsables de la mort de Mehdi et ceux qui lui ont fait subir un traitement dégradant ne doivent pas rendre le moindre compte devant la justice. Cela confirme à nouveau l’impunité dont bénéficient les policiers alors que trop de jeunes sont morts suite à des interventions. » Rappelons que Mehdi est décédé après avoir été percuté par une voiture de police qui roulait à 98km/h, à contresens et sans sirène. Les policiers ont laissé s’écouler plusieurs minutes avant de tenter de lui porter secours, tandis qu’il gisait au sol. Ils ont cependant pris le temps de le fouiller, alors qu’il était entre la vie et la mort. La famille de Mehdi appelle à ne pas baisser les bras et continue de revendiquer un procès public. Sources : @justicepourmehdi Le Soir

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Économie / Anticapitalisme

[France] 75 000 euros pour un jet de pétard (contesté)

Huit ans après les faits, un manifestant a été condamné par la Cour d’appel de Toulouse à verser 76.430 euros de dommages et intérêts à dix policiers pour des jets de pétards lors du dispersement d’une manifestation en juin 2016. À l’époque, la contestation contre la nouvelle loi Travail, la fameuse loi El Khomri, est très forte dans toute la France. Les manifestations se multiplient. Le jeudi 2 juin 2016, Maxime, intermittent du spectacle et militant associatif, participe à Toulouse à une nouvelle journée de mobilisation contre cette nouvelle loi Travail du gouvernement Valls. Des affrontements ont lieu à la fin du défilé. Maxime est désigné par un des policiers comme l’un des manifestants ayant jeté des pétards. Il est interpellé peu après mais clame son innocence. Jugé au tribunal correctionnel en octobre 2016, il est condamné à trois mois de prison avec sursis pour « violence avec arme sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné des ITT de plus de huit jours ». Même s’il nie avoir jeté ces pétards, il n’interjette pas appel. Mais très vite, plusieurs policiers se plaignent de souffrir d’acouphènes plus précisément liés au jet de ces pétards. L’agent judiciaire de l’État, représentant le ministère de l’Intérieur, demande à la justice d’évaluer « les dépenses de santé futures ». Le 8 décembre 2020, le jugement du tribunal correctionnel de Toulouse condamne Maxime à payer 81.950 euros de dommages et intérêts. Le manifestant est sous le choc et fait appel, mais la justice vient de confirmer ce jugement. Il va devoir finalement payer 76.430 euros de dommages et intérêts aux policiers.

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Extrême-droite / Antifascisme

Une conférence pro-palestinienne avec Salah Hammouri menacée par l’ULB

Ce vendredi 26 avril, une conférence est co-organisée par BDS ULB, CEAE (Cercle des Etudiants Arabo-Européens), l’ABP et les Ambassadeurs d’Expression citoyennes. Elle accueille Salah Hammouri, un avocat et résistant franco-palestinien emprisonné illégalement de longues années dans les prisons israéliennes et expulsé de Jérusalem en 2022. Depuis que cet événement a été annoncé, les organisateur·rices de l’événement ont été contacté·es plusieurs fois par les autorités de l’ULB qui ont menacé la tenue de la conférence. Dans une publication, le groupe étudiant l’UEJB (en prenant des positions pro-sionistes), s’est vivement attaqué à la conférence, à son visuel (une carte de la Palestine historique, de la mer au Jourdain) ainsi qu’à Salah Hammouri, le décrivant fallacieusement comme un « terroriste ». Très rapidement, les autorités de l’ULB ont alors contacté le collectif BDS leur demandant de changer le visuel. Elles ont expliqué au collectif qu’elles l’invitaient à le changer dans les 24h, sans quoi la conférence serait interdite, car le visuel avec une carte de la Palestine historique nierait le « droit d’autodétermination du peuple juif », selon les autorités de l’ULB. Des pressions au sein de l’université existent à l’encontre de BDS ULB depuis sa création, mais elles se sont intensifiées après le 7 octobre. Depuis, à chacun des événements publics de BDS ULB, des personnes en profitent pour intimider et menacer le collectif étudiant. Lors de sa création, le collectif BDS a pu être accepté comme cercle à l’ULB après une procédure qui avait été plus compliquée que la normale, car suscitant débat et vote au Conseil d’Administration de l’université. Le mouvement sioniste se présente effectivement comme étant le mouvement « d’autodétermination du peuple juif », qui devrait établir un Etat-nation, suprémaciste, en colonisant la Palestine. Théorisé à la fin du 19e siècle en réaction à l’intensification de l’antisémitisme en Europe, le sionisme a repris toutes les caractéristiques des projets des Etats-nations européens, racialistes et coloniaux. L’idéologie sioniste, qui a été déclarée comme une idéologie raciste par l’ONU, entretient volontairement une confusion entre identité juive (culturelle/religieuse) et l’Etat colonial israélien, en se présentant comme à la fois le porte-parole des juif·ves du monde et en même temps leur Etat-nation. Or, tant lors de sa création qu’aujourd’hui, cette assimilation entre judaïsme et sionisme est dénoncée, et ce, premièrement par des communautés juives. Nous pouvons donc nous étonner qu’en plein génocide, au sein d’une université qui se présente comme engagée, les autorités reprennent sans nuance le narratif du sionisme au sujet de la colonisation de la Palestine, alors qu’au moins plus de 35 000 palestinien•nes ont été tué•es depuis le 7 octobre. Il est encore plus interpellant que l’ULB participe directement à la répression de militant·es palestinien·nes comme Salah Hammouri. Amnesty...

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Guerre / Antimilitarisme

Mouvement Palestine à Bruxelles : entre ingérance israélienne, perquisitions anti-terroristes et agressions physiques

Le 21 janvier, lors d’une grande manifestation nationale à Bruxelles pour la Palestine, une agression a été commise par le service de sécurité de la coalition organisatrice de la manifestation contre le bloc du Comité Populaire pour la Palestine (PCP) et de Samidoun. Ces deux organisations (PCP et Samidoun) soutiennent le peuple palestinien et militent pour la décolonisation entière de la Palestine, c’est-à-dire le démantèlement d’Israël au profit d’une Palestine multiconfessionnelle et démocratique. L’agression du 21 janvier fait suite à une série d’autres attaques lors des manifestations à Bruxelles depuis le 7 octobre et semble s’inscrire dans une dynamique de répression plus large au niveau national et européen, et plus particulièrement envers les voix qui soutiennent la résistance, en ce compris la résistance armée en Palestine. En Belgique, la répression étatique, utilisant parfois des moyens anti-terroristes contre le mouvement social en solidarité avec la Palestine, a été largement impulsée sous pression et requête directe de l’Etat israélien, en plein génocide. Ainsi, depuis le 7 octobre, la rédaction de Bruxelles Dévie a mené une enquête d’investigation sur le mouvement de solidarité avec la Palestine à Bruxelles. En près de 7 mois d’enquête, nous avons répertorié et récolté de nombreuses informations au sujet de perquisitions, d’interdictions d’évènements et de manifestations en lien avec la Palestine, d’agressions physiques au sein des manifestations, ainsi que de diverses pressions politiques du niveau communal et au plus haut niveau de l’Etat, le gouvernement. Enquête. Présentons d’abord les différentes organisations concernées. Premièrement Samidoun, qui est une organisation internationale de gauche de la diaspora palestinienne dont le but est de soutenir les prisonnier·ères politiques palestinien·nes, en visibilisant leurs luttes et en soulignant l’importance de leur rôle dans la libération. Samidoun est implantée dans différents pays en Occident (Europe et Amérique du nord) et en Palestine. L’organisation milite également pour une Palestine libre, démocratique et égalitaire où tous et toutes pourront vivre peu importe leur religion, origine, … cela de la mer au fleuve. En outre, Samidoun effectue ce travail politique tout en tissant des liens avec les luttes sociales en Occident. Par ailleurs, le PCP (Popular Committee for Palestine) est un nouveau comité qui s’est constitué à Bruxelles à la suite du 7 octobre. Il réunit des militant·es internationalistes, des organisations politiques ainsi que des personnes de la diaspora palestinienne. L’objectif du comité est de soutenir le droit à la résistance palestinienne, les luttes locales belges et internationales, cela dans une perspective anti-impérialiste. Le PCP partage avec Samidoun la revendication de la libération de la Palestine sur son territoire historique de la mer au Jourdain. Depuis le 7 octobre, les manifestations nationales à Bruxelles sont organisées...

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Guerre / Antimilitarisme

Nicole de Moor demande la révocation du statut de réfugié de Mohammed Khatib, réfugié politique palestinien

Nicole de Moor (Secretaire d’Etat à l’Asile et la Migration, CD&V) vient de demander la révocation du statut de réfugié de Mohammed Khatib, un réfugié politique palestinien fortement impliqué dans la lutte en soutien à la résistance palestinienne. Ainsi, l’Office des étrangers a demandé cette révocation au CGRS (Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides). Mohammed Khatib est, entre-autres, le coordinateur européen de Samidoun, un réseau de solidarité avec les prisonnier·ères politiques palestinien·nes. Pour justifier son choix, Nicole de Moor a déclaré : « pas d’asile pour les prédicateurs de la haine extrêmistes ». Depuis octobre, Samidoun est ciblé par Israël. Le réseau a des antennes en Europe et en Amérique du Nord. L’Etat israélien a fait pression sur plusieurs gouvernements européens pour que les branches locales de Samidoun se fassent interdire. Ainsi, Samidoun Deutschland a par exemple été dissout à la mi-octobre par le gouvernement allemand. En France, Samidoun est interdit de manifester et menacé de dissolution. Cette pression a également été relayée par la droite et l’extrême droite belge, qui ont fait de Samidoun une « organisation pro-hamas », qu’il fallait interdire. Pourtant, Samidoun établit clairement ses objectifs : un Etat palestinien multiconfessionnel et démocratique, ce qui est loin des revendications du Hamas. Notons que vers la fin du mois de novembre, le ministre israélien Amichai Chikli (membre du parti politique d’extrême droite « Likoud », dont Benjamin Netanyahou est le président) a adressé deux lettres à la ministre de l’Intérieur belge Annelies Verlinden (CD&V) au sujet de l’organisation Samidoun à Bruxelles. Il y demandait l’interdiction totale de cette organisation sur le territoire belge ainsi qu’une augmentation de la surveillance à l’égard de Mohammed Khatib, coordinateur européen de Samidoun. Mohammed Khatib est né à Aïn El Helwi, le plus grand camp de réfugié·es palestinien·nes au Liban. Il est originaire du village Malaha dans la région de Safah, occupée dès 1948 par l’Etat israélien. Arrivé en Belgique en 2010, Mohammed Khatib est resté sans-papiers durant 5 ans. Il a ensuite obtenu le statut de réfugié politique, que Nicole de Moor veut désormais lui retirer, sous prétexte qu’il représenterait un danger. Depuis des années, Khatib affiche son soutien à la résistance contre la colonisation, dont la résistance armée (un droit proclamé par l’ONU), et défend également la création d’un Etat palestinien multiconfessionnel et démocratique. La demande de Nicole de Moor a été largement critiquée, notamment par l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB), ainsi que par Charleroi pour la Palestine qui explique : » Les réfugiés palestiniens dans notre pays ont le droit de revendiquer le retour dans leur pays, la Palestine. Ils ont le droit de réclamer la libération de la Palestine, du fleuve à la mer. Ils ont le droit de soutenir la résistance palestinienne et d’exiger l’arrêt...

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Extrême-droite / Antifascisme

Bande dessinée : « Mawda : autopsie d’un crime d’État »

Le 16 mai 2018 la police belge tuait une petite fille de 4 ans sur les routes de la migration. Ce 4 avril 2024, six ans plus tard, une soirée était organisée au CPCR pour revenir sur cette affaire, en présence de l’auteur-illustrateur Manu Scordia et de l’avocat Robin Bronlet. La bande dessinée « Mawda : autopsie d’un crime d’État » retrace rigoureusement les différentes étapes de cet événement tragique, ses causes et ce qu’il s’en est suivi. On ne peut que la conseiller tellement le travail fournit est de qualité. Un travail de mémoire et d’analyse salutaire. Un travail de mémoire et d’analyse salutaire. C’est une nouvelle occasion pour nous de revenir sur cette triste affaire,comme nous l’avions déjà fait en 2020 après une conférence organisée par la LDH à l’Université de Liège, en présence du journaliste d’investigation Michel Bouffioux et de l’avocate Selma Benkhelifa. Le cadre de ce meurtre policier Le meurtre de la petite Mawda Shawri, en présence de son frère et de ses deux parents, s’est déroulé dans le cadre de « l’opération Médusa ». Cette opération, lancée par le ministre de l’intérieur de l’époque Jan Jambon (N-VA), consiste à arrêter à tout prix les personnes migrantes. Et ce prix est parfois la mort… La plupart des victimes de ces opérations de chasse aux migrant·es sont d’ailleurs inconnues car non médiatisées. L’opération Médusa, responsable de la mort de Mawda, est toujours en cours et le procès des véritables responsables de sa mort (les politiques qui promeuvent la chasse aux migrant·es) n’a pas eu lieu. Ils sont toujours là et ils sont occupés à empirer la politique migratoire belge et européenne. Les faits, les faits, encore les faits Ce soir-là, les policiers ont donné une première version aux ambulanciers. Selon eux, la petite serait tombée de la camionnette. Ensuite, ils ont prétendu qu’il y avait eu des échanges de tirs avec la camionnette. Enfin, ils ont prétendu que les personnes migrantes avaient utilisé la petite fille comme bouclier humain et qu’elles auraient casser une vitre du véhicule avec son crâne. Le procès verbal des policiers est donc un faux. Et pourtant… Pourtant, le parquet va systématiquement relayer ces versions mensongères (ainsi que la presse) et il ne va jamais exiger des policiers qu’ils s’expliquent sur leurs mensonges. L’impunité n’a pas de limites. Le procès verbal des policiers est donc un faux. Et pourtant le parquet va systématiquement relayer ces versions mensongères (ainsi que la presse) et il ne va jamais exiger des policiers qu’ils s’expliquent sur leurs mensonges. Comme Manu Scordia le souligne, le fait que des milliers de personnes aient pu (décider) de gober des versions pareilles en dit long sur le racisme généralisé. Et ce cas illustre bien la connivence entre police, justice et médias lorsqu’ils construisent ensemble l’impunité policière. On retrouve ces mécanismes dans presque chacune des « affaires » de meurtres policiers. À la page 162 l’auteur...

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Santé / Soins

Manifestation - CRISES EN PRISON : UNE SEULE SOLUTION LACARCÉRALISATON - 24/04

Rendez-vous ce 24 avril à 17h devant le SPF Justice (Boulevard de Waterloo, 115, 1000 Bruxelles) pour faire entendre les voix des détenu.es et de leurs proches et en finir avec le désastre carcéral. Depuis le 1er avril, des grèves d’agents sont en cours dans différentes prisons belges afin de dénoncer, notamment, la surpopulation carcérale et les conditions déplorables qui y sont en partie liées. Si ces conditions impactent les agents, elles touchent avant tout les détenu.es et leurs proches. Or, on entend bien moins la voix de ces personnes (majoritairement noires, arabes et sans papiers), subissant en première ligne le système carcéral, qui sont encore plus fragilisées par l’absence de personnel. Pendant ces grèves, ces personnes incarcérées sont prises en otage dans le sens où iels servent de moyen de pression au prix de leur déshumanisation. Depuis le début des grèves, des mesures ont été prises par les autorités afin de limiter la surpopulation carcérale : ainsi, certain.e.s détenu.e.s en fin de peine sont autorisé.e.s à sortir un mois sur deux de la prison. Ce genre de mesures prouvent que les autorités sont prêtes à considérer des personnes aptes à être libérées et que l’enfermement est un choix politique et non une nécessité. Pourquoi, dans ce cas, ne pas les libérer définitivement ? L’ouverture de la prison de Haren, et ses multiples dysfonctionnements, vient nous démontrer que le fantasme d’une « prison plus humaine », sur-défendu par l’État, doit être abandonné. Aujourd’hui, agents, détenu.e.s et autres acteur.ice.s du monde carcéral sont d’accord pour dire que la situation n’a jamais été pire qu’à Haren. Pour ces raisons, nous appelons à manifester pour : Faire entendre la voix des détenu.es et de leurs proches et montrer notre solidarité avec elles et eux ; Exiger, dans un premier temps, la libération de suffisamment de détenu.e.s afin de faire cesser la surpopulation carcérale ; Réclamer la mise en place d’un processus de décarcéralisation plus général ; Ceci afin d’amorcer la transition vers une société où la prison deviendrait la mesure d’exception (comme le préconise d’ailleurs le nouveau Code Pénal), avant de définitivement cesser d’exister, au profit d’autres formes de justice. Collectif des Proches de Détenu.e.s de Belgique (CPDB) Bruxelles Panthères Collectif des Madres Comité de Haren Front2Mères Belgique JOC Bruxelles JOC Liège Réseau Soutien Agriculture Paysanne

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Extrême-droite / Antifascisme

Une police des étrangers en Belgique ?

La secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole De Moor (CD&V) et le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open VLD) souhaitent mettre en place une « police des étrangers ». Le gouvernement fédéral nommerait 5 agent·es du département de l’immigration en tant qu’officier·ères de police judiciaire, afin d’aider à identifier les personnes sans-papiers accusées de crimes graves. Sous ordonnance d’un juge d’instruction, cette nouvelle police serait chargée d’identifier les suspect·es dans le cadre d’une enquête. Ces agent·es auraient la possibilité de lire les téléphones portables des suspect·es sans permis de séjour, afin de pouvoir les identifier. En mars 2024, Nicole de Moor déclarait : « Nous le faisons dans l’intérêt de la sécurité. Pour une identification correcte, il est très important de pouvoir examiner un téléphone portable. Les gens prétendent souvent ne pas avoir de documents d’identité, mais ils ont souvent des photos d’eux sur leur téléphone portable. Dès qu’une personne est punie, le département de l’immigration peut déjà entamer le dossier de retour. » Cela représenterait une nouvelle force d’action pour le département de l’immigration. Pour que ce projet de loi voie le jour, il doit d’abord être adopté par la Chambre des représentants. Ces propos s’inscrivent dans un processus de criminalisation des personnes sans-papiers, justifiant ainsi les politiques répressives envers les personnes sans-papiers. Depuis plusieurs années, nous assistons à un renforcement de l’arsenal répressif et à une restriction du droit au séjour, avec notamment la politique de retour « proactive » menée par Nicole de Moor. Par exemple, une jeune fille courant un risque de mutilations génitales sera probablement reconnue comme réfugiée mais ses parents, arrivés en Belgique avec elle, n’auront pas forcément droit au séjour. Sans-papiers, que deviennent-ils, que deviennent-elles ? Ces politiques de restriction du droit au séjour donnent le sentiment d’une véritable loterie pour obtenir des papiers. De nombreuses personnes se retrouvent alors en situation d’illégalité administrative. Ainsi, ces personnes se retrouvent dans une situation extrêmement précaire. Nombre d’entre elles ont subi des violences, qu’elles soient physiques, sexuelles ou policières, en Belgique, dans leur pays d’origine et sur la route. Ce qui peut se traduire par des carences en santé, ou des stress post-traumatiques. Ces politiques de restriction les poussent souvent à travailler de manière illégale, les privant de ce fait des droits sociaux (congé maladie, chômage, retraite, etc…). Depuis des dizaines d’années, le gouvernement belge bafoue les droits des personnes privées de papiers. Il préfère rendre toute une partie de la population illégale, pour ensuite les pointer comme des criminel·les.

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Guerre / Antimilitarisme

Solidarité avec Mohamed Khatib. Solidarité avec Samidoun.

COMMUNIQUÉ DE L’UNION DES PROGRESSISTES JUIFS DE BELGIQUE C’est avec sidération que l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) a pris connaissance de la montée en force de la répression subie par une partie de la communauté palestinienne en Belgique, engagée aux côtés de la résistance palestinienne, ainsi que par ses soutiens. Le 5 avril, ZinTV, média d’information et association d’éducation permanente publiait un communiqué de presse alarmant, faisant état d’intimidations et de menaces subies à l’occasion de l’organisation d’un événement sur la résistance palestinienne. Cette semaine, c’est par le journal Le Soir que nous apprenons que Mohamed Khatib, porte-parole de Samidoun Europe, mouvement arabe internationaliste qui lutte pour la libération des prisonnier.es politiques palestinien.nes, est menacé de perdre son statut de réfugié et d’être expulsé de Belgique. Quels que soient les différends politiques que l’on peut avoir avec ce mouvement, cette menace est intolérable et vient secouer les fondements mêmes de notre démocratie. Nous écrivons ces lignes en connaissance de cause. Au mois de mars de cette année, une délégation de l’UPJB a rencontré Samidoun Bruxelles dans nos locaux, pour discuter de deux incidents. D’une part, les violences subies par leurs membres lors de manifestations co-organisées par l’UPJB (drapeaux arrachés, coups et gifles portés par des membres du service d’ordre). D’autre part, l’intervention d’un des membres de notre association dans l’émission du 7 décembre 2023 « Café sans filtre » sur la chaîne LN24, où, mis sous pression par le journaliste, il avait affirmé que Samidoun « posait problème » et qu’on travaillait à « les minoriser ». Lors de cette rencontre, les échanges entre les deux délégations ont été francs et cordiaux. L’occasion de discuter de nos points de convergence et de divergence et aussi pour notre membre de clarifier ses intentions, de prendre des distances vis-à-vis de ses propos et présenter ses excuses (il s’en est, depuis, expliqué sur sa page Facebook). Bien qu’il y ait des différences politiques entre nos deux mouvements, nous nous battons pour la même cause : la défense des droits des Palestinien-nes. Et nous réfutons catégoriquement les accusations portées à l’encontre de M. Khatib. Cette campagne de diffamation ne le cible pas seulement lui, personnellement ; elle met en danger la liberté d’expression, la liberté de la presse et la liberté d’association de tout un chacun en Belgique. La vague répressive qui s’abat sur le mouvement et ses soutiens ainsi que sur des médias d’information belges qui travaillent à créer, dans le respect de la diversité d’opinions, des espaces de réflexion, d’échange et de débat, est d’autant plus inquiétante qu’elle fait suite à des pressions exercées par l’ambassade d’Israël. Cette ambassade représente aujourd’hui un gouvernement d’extrême droite raciste et fasciste, qui, depuis plus de six mois, bombarde la population de Gaza dans une...

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Écologie

Enjeux et perspectives de l’écologie révolutionnaire

Les Soulèvements de la Terre Bruxelles et le Front d’Action Révolutionnaire vous invitent ce Vendredi 19 Avril à 18h30 pour une présentation/discussion autour des « Enjeux et perspectives de l’écologie révolutionnaire : Analyse des expériences de Sainte-Soline, du No Tav et de code rouge. » Les Soulèvements de la Terre Bruxelles et le Front d’Action Révolutionnaire vous invitent ce Vendredi 19 Avril à 18h30 pour une présentation/discussion autour des « Enjeux et perspectives de l’écologie révolutionnaire : Analyse des expériences de Sainte-Soline, du No Tav et de code rouge. » Quels sont les enjeux et les perspectives actuels des mouvements de masse sur le terrain de l’écologie ? Face à la catastrophe en cours, on assiste à l’omniprésence d’une écologie de masse, qui manifeste pour demander aux institutions d’adoucir le désastre. En parallèle, d’autres mouvements surgissent, qui tentent de dépasser ce cadre. Les soulèvements de la terre, Ende Gelände, NOTAV... Depuis quelques années, nous voyons apparaître différents mouvements d’actions, souhaitant tous, à différents niveaux, se distancier du réformisme et du légalisme qui structure l’écologie mainstream. Grâce à un état des lieux des forces et faiblesses qui composent l’actuel paysage politique de l’écologie et à des retours d’expérience de différentes actions ayant eu lieu en Belgique comme en France, nous tenterons de cerner les possibilités ou les impasses des mouvements en cours. Cette présentation à lieu dans le cadre de Avril Agitation et sera suivie d’échanges. INFOS PRATIQUES Vendredi 19 Avril 2024 - 18h30 Chau. de Ninove 370 - 1070 Anderlecht Bring some cash 💵

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Extrême-droite / Antifascisme

Palestine : un cri étouffé jusque dans le monde associatif et médiatique bruxellois

Est-il acceptable que la tenue d’une conférence portant sur la résistance palestinienne entraîne la descente d’une brigade anti-terroriste dans un lieu culturel et dans la rédaction d’un média ? Analyser les enjeux fondateurs qui sous-tendent la situation actuelle en Palestine est une entreprise d’intérêt général. Il est évident que le débat public est actuellement influencé par certains effets de cadrage et des mécanismes de légitimation/délégitimation qui doivent être mis en perspective. ZIN TV travaille depuis de longues années sur ces mécanismes de propagande. Nous sommes même subsidiés pour accomplir ce travail et pour le promouvoir. La nécessité d’entendre d’autres récits que celui proposé par la diplomatie israélienne est pour le moins légitime. Pourtant, les propositions d’analyses qui s’écartent du récit imposé depuis le 7 octobre 2023, sont silenciées, criminalisées, accusées de faire l’apologie du terrorisme ou de l’antisémitisme. Face à ce manque de pluralité médiatique, il nous semblait important de soutenir l’expression de voix qui ne s’inscrivent pas dans ce « bruit médiatique ». En ce sens, dans le cadre de la Per­ma­nence Vidéo des Luttes Sociales, nous avons docu­men­té depuis les pre­mières mobi­li­sa­tions la soli­da­ri­té popu­laire exem­plaire qui s’exprime en sou­tien à la Pales­tine. Afin de rendre compte de la situa­tion avec plus de pro­fon­deur et de sen­si­bi­li­té, nous avons éga­le­ment mis en place un cycle de pro­jec­tions de films docu­men­taires autour de cette ques­tion. Nous avons aus­si réa­li­sé une émis­sion qui per­met­tra de décons­truire les biais majeurs et récur­rents du trai­te­ment média­tique israé­lien, en essayant d’as­su­mer au mieux ce rôle délais­sé de contre-pou­voir (bien­tôt en publi­ca­tion sur notre site). Entre­temps, le col­lec­tif Sami­doun, un réseau inter­na­tio­nal de soli­da­ri­té avec les mil­liers pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens déte­nus dans les geôles israé­liennes, nous a deman­dé d’ac­cueillir un de leurs évé­ne­ments dans nos locaux au CBO à Jette (il s’agit d’une occu­pa­tion tem­po­raire qui regroupe une dizaine de col­lec­tifs et associations). L’é­vé­ne­ment en ques­tion por­tait sur la cri­mi­na­li­sa­tion crois­sante des orga­ni­sa­tions (pro-)palestiniennes en Europe. En tant que média d’action col­lec­tive, culti­vant une proxi­mi­té avec le ter­rain asso­cia­tif et mili­tant, nous esti­mions que cela entrait en adé­qua­tion avec nos mis­sions et qu’il s’a­gis­sait d’un sujet d’in­té­rêt géné­ral. Nous avons donc accep­té la demande. A peine Sami­doun a‑t-il publié une annonce fai­sant la pro­mo­tion de cet évè­ne­ment, que nous rece­vions un appel de la com­mune de Jette disant avoir été infor­mée par l’ambassade israé­lienne qu’un évè­ne­ment “pro­blé­ma­tique” avait été pro­gram­mé au CBO. Nous appre­nions qu’une enquête de police et de l’OCAM avait été dili­gen­tée pour déter­mi­ner si cette confé­rence repré­sen­tait un dan­ger (...)

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Guerre / Antimilitarisme

Journée internationale d’action avec Daniela Klette et les camarades recherchés

L’arrestation de Daniela Klette après une clandestinité de plusieurs décennies (voir notre article), dans un état dont la police, qui a tant de moyens, faisait de ce dossier une priorité, est un exploit. Une telle clandestinité fait, par procuration, la fierté de tout le mouvement révolutionnaire, et lui donne une leçon d’intelligence, de méthode et de détermination. Le nombre de manifestation de sympathie avec Daniela, Ernst-Volker et Burkhard (les deux autres membres de la RAF encore recherchés) montre que ce sentiment est largement partagé, ce qui rend d’autant plus enragé les représentants du régime. Le fait que Daniela ait été placée immédiatement à l’isolement total est une nouvelle marque de cet rage, tout comme de licenciement d’une infirmière qui avait participé à une manifestation solidaire. Au delà des clandestins de la RAF, nombre d’autres camarades ont fait le choix difficile et courageux de la clandestinité, plutôt que de se soumettre à la justice de classe ou de négocier avec elle. C’est le cas de nombreux antifascistes poursuivis pour différentes affaires (Antifa Ost, Budapest). Les structures du régime (politique, policière, judiciaire et médiatique) veulent briser cette dynamique antifasciste comme toute dynamique de résistance, car c’est dans la résistance que se forge la perspective révolutionnaire. Le Secours rouge international appelle à soutenir ce toutes les manière les camarades recherchés, et à donner une démonstration de cet engagement en participant à une journée internationale d’action le 14 avril, jour d’une manifestation de solidarité avec Daniela Klette devant la prison de Vechta. voir le texte complet de l’appel

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Racismes / Colonialismes

Départ collectif Marche Contre le Centre Fermé de Vottem

Départ collectif de Bruxelles vers Liège pour manifester contre le centre fermé de Vottem. RDV à 11h45, train en direction de Liège-Guillemins & Eupen de 12h07 à Bruxelles-Nord. ✊ 25 ans, Vottem, je ne l’accepte toujours pas ‼️ Il y a 25 ans, en mars 1999, s’ouvrait le centre fermé pour étrangers de Vottem. Aujourd’hui, il existe en tout 6 centres fermés pour étrangers en Belgique dont actuellement un seul en Wallonie. Appel du CRACPE : En 2023 ils ont une capacité théorique d’environ 700 places. En 2023, 8333 personnes ont été éloignées de Belgique, dont 3383 à partir d’un centre fermé par une expulsion forcée, 1843 refoulements directement à l’arrivée à l’aéroport, 3107 départs « volontaires » (Le Soir 6/02/24) . De nouveaux centres fermés sont en projet : à Jumet, à Zanvliet, et un autre à Jabbeke remplacerait celui de Bruges afin d’augmenter encore le nombre de retours forcés. Ce durcissement de la politique migratoire de l’Etat belge est à mettre en lien avec la contamination des idées de l’extrême-droite. Nous n’acceptons pas : ❌ Le renvoi vers leurs pays d’origine des personnes alors qu’elles ont fui des persécutions de toutes sortes, qu’elles soient politiques, racistes, sexistes ou homophobes etc.. Ou encore la guerre, les conséquences du réchauffement climatique, la misère liée à l’exploitation. Beaucoup n’ont pu obtenir un titre de séjour en Belgique, à cause de la politique restrictive de l’Etat belge en matière d’asile, mais aussi d’accès au regroupement familial, d’obtention d’un permis de travail ou d’un séjour étudiant etc. ❌ La détention sur simple décision d’une administration, l’Office des Etrangers ; il ne s’agit pas d’une ordonnance judiciaire, d’un délit, mais d’un enfermement arbitraire, contraire aux Droits Humains. ❌ La violence exercée à l’égard de ces personnes : les centres fermés ont comme objet la mise en œuvre du processus d’expulsion, tout est organisé pour briser la résistance à celle-ci. Dès qu’un.e détenu.e proteste contre les conditions de détention ou se montre opposé à son expulsion, il se retrouve au cachot -prison dans la prison- , ou en isolement, cachot déguisé ! La réalité des centres fermés, ce sont aussi des décès : suicides, décès de personnes mises au cachot alors qu’elles sont dans une situation de santé préoccupante. Ce sont des coups, des tortures, des insultes portés au paroxysme au moment de l’expulsion. ❌ La maltraitance : la récente grève du personnel du centre fermé de Vottem en décembre 2023 a mis en lumière des conditions sanitaires et de vie déplorables non conformes à la dignité humaine. Dans les centres fermés se trouvent aussi des personnes malades, vulnérables, dont les soins ne sont pas pris en charge. ❌ La séparation des familles qui devient définitive au moment de l’expulsion : une étude récente de JRS (Jesuit Refugee Service) - rapport_separation_de_familles.pdf (jrsbelgium.org - montre que 40% des personnes détenues ont une famille en Belgique,...

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