Contrôle social / Répression

[Turquie] 42 000 policiers à Istanbul contre le 1ᵉʳ mai
La police turque a commencé à boucler mardi les abords de la place Taksim d’Istanbul pour empêcher tout rassemblement le 1ᵉʳ mai sur ce lieu devenu l’épicentre, en 2013, d’une vague de contestation contre Erdogan. De hautes barrières métalliques ont été dressées autour de la place, sur laquelle débouche la célèbre avenue piétonne Istiklal. Plus de 42.000 policiers seront déployés mercredi à Istanbul, a prévenu le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya. “Nous ne permettrons pas aux organisations terroristes (…) de faire du 1er mai un champ d’action et de propagande”, a-t-il prévenu. Les rassemblements ne sont plus autorisés depuis plusieurs années sur la place Taksim, mais des organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger. Plusieurs d’entre elles ont appelé à marcher mercredi en sa direction.

Amoureux vos papiers : 6 mois de démarches pour se marier
N et H se rencontrent il y a 2 ans dans leur pays, la Tunisie. H, ingénieur, décroche un emploi en Belgique dans un bureau d’étude renommé. Ce peut être une double aubaine car dans leurs pays, deux hommes n’ont pas le droit de se marier. Ils s’installent en Belgique et déposent comme il se doit une demande de mariage dans leur commune de résidence. Dans la foulée, le visa Schengen de N. – obtenu grâce à son poste de Directeur financier – expire. Ayant mis fin à son contrat de travail, le visa n’est pas renouvelé et sans visa, il lui est interdit de travailler… L’un des deux partenaires ayant ainsi perdu son titre de séjour, la commune estime devoir lancer une enquête au Parquet du Procureur du Roi afin de vérifier s’il n’y a pas volonté de fraude, de « mariage blanc ». Ils restent tous deux confiants car les employés de l’Etat Civil autant que de la police ont toujours été professionnels. Le couple n’a encore jamais ressenti d’homophobie et se sent respecté. Et l’enquête se passe effectivement très bien. Et puis, le couac. Un courrier de l’Office des Etrangers l’interroge sur les raisons de sa présence sur le territoire. Pourquoi ne pourrait-il pas légalement rentrer en Tunisie pour y demander un visa pour mariage en Belgique et revenir après l’avoir obtenu ? Pourquoi ? Parce qu’en Tunisie nous dit N. « l’homosexualité est sans doute la pire des choses ». Cette autorisation de mariage, il ne peut en aucun cas l’obtenir chez lui. Pire. Les risques d’arrestation, de tests physiques humiliants, de viol et de prison sont élevés. N. y a d’ailleurs déjà été menacé et frappé par un policier. L’administration belge semble l’ignorer et leur propose donc cette solution comme réaliste. Le couple sait par ailleurs que ce questionnaire de l’Office des Etrangers est une procédure pour montrer que l’institution travaille au cas par cas, mais que très bientôt il recevra un ordre de quitter le territoire. Il le reçoit effectivement, et c’est un choc. Pourtant, la procédure de demande de mariage protège N. En effet, jusqu’à la réponse de la commune à la demande de mariage, N. a le droit de vivre légalement en Belgique. L’administration belge, par deux biais, lui signifie deux ordres opposés. Lequel suivre ? En insécurité totale, N. décide de ne pas rentrer en Tunisie. Ce fut le début de plusieurs semaines d’anxiété extrême, d’insomnies, de troubles émotionnels ayant eu des répercussions physiques. Qui ont pris fin le jour où le Bourgmestre a accepté de les marier. Et nous sommes ravis pour eux. Autant d’obstacles, ce n’est pas inhabituel. Amoureux Vos Papiers est témoin de cela au quotidien. Et ce n’est pas terminé, puisque N. a perdu son droit de vivre sur le territoire belge, lié à la procédure de mariage. N’est-ce pas ironique ? Maintenant qu’on leur a permis de se lier par la loi, N. n’a plus le droit de vivre ici. Seule la procédure suivante le mettra à l’abri administrativement jusqu’à la prochaine décision. Le choix entre le (...)

[France] Mobilisation contre la répression anti-syndicale
En début de semaine, l’inspection du travail française rendait public sa décision de refuser l’autorisation de licenciement du représentant syndical de l’usine Neuhauser de Fürst, Christian Porta. Cependant, l’entreprise du groupe InVivo a, dans un complet déni du droit, décidé de licencier malgré tout le syndicaliste. Dans ce contexte, de très nombreux soutiens régionaux et nationaux du syndicaliste se sont mobilisés ce jeudi pour témoigner de leur solidarité avec le syndicaliste et pour dénoncer la direction de Neuhauser. Un rassemblement de 300 personnes s’est tenu jeudi matin devant le portail du site de Fürst.

[Iran] Un rappeur protestataire condamné à mort
Toomaj Salehi, 33 ans, risque la pendaison. Arrêté en octobre 2022, ce jeune rappeur suivi par plus de 2,4 millions de personnes sur Instagram. Il avait soutenu par ses chansons et ses déclarations sur les réseaux sociaux le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes. Il avait été condamné en juillet 2023 à six ans et trois mois de prison, échappant à la peine de mort sur décision de la Cour suprême. En novembre dernier, il avait été libéré sous caution avant d’être de nouveau emprisonné au début du mois suivant. Il a été poursuivi pour de nouvelles charges en janvier dernier, et le tribunal révolutionnaire d’Ispahan l’a condamné à la peine de mort pour « corruption sur Terre ». Cette nouvelle condamnation, qui peut encore faire l’objet d’un appel. Toomaj Salehi, qui a été torturé en prison, serait retenu à la prison Dastgerd d’Ispahan, dans le centre du pays.

Ne faites pas entrer Frontex, faites le sortir !
Ce jeudi 25 avril 2024, le projet de loi Frontex de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden sera soumis au vote des parlementaires fédéraux. Ce texte donne le cadre légal au déploiement de Frontex sur le territoire belge, pour assister la Police Fédérale dans la gestion des frontières, et la Police Aéronautique en tant qu’escorte des personnes visées par une mesure de retour forcé. [FR] – COMMUNIQUÉ DE PRESSE Ce jeudi 25 avril 2024, le projet de loi Frontex de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden sera soumis au vote des parlementaires fédéraux. Ce texte donne le cadre légal au déploiement de Frontex sur le territoire belge, pour assister la Police Fédérale dans la gestion des frontières, et la Police Aéronautique en tant qu’escorte des personnes visées par une mesure de retour forcé. La campagne #Abolish Frontex s’oppose à ce projet de loi et rappelle aux parlementaires fédéraux qui s’apprêtent à voter le texte que : l’agence Frontex a fait l’objet de très nombreuses accusations et enquêtes lors de refoulements (push backs illégaux) notamment en mer Égée ou encore en Europe de l’Est, de nombreuses ONG ont pointé la responsabilité de l’agence Frontex dans des actes relevant de traitements inhumains par le passé, notamment en ayant séparé des enfants de leur mère lors d’une expulsion de Grèce. les agents de Frontex collaborent activement avec les soi-disant garde-côtes libyens, qui sont impliqués dans des crimes contre l’humanité, notamment des actes de torture et de traite des êtres humains, Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex, et aujourd’hui candidat du Front National aux élections en France, a lui-même reconnu l’incompatibilité des missions de l’agence avec le respect des droits humains. Si ce projet de loi est voté, les agents de Frontex pourront être déployés dans les aéroports, les ports maritimes, dans la gare de Bruxelles-Midi au terminal Eurostar pour y assurer les contrôles frontaliers, procéder à des privations de liberté sur le territoire belge – dans la rue, à la sortie des centres d’accueil, dans les transports en commun, à la gare ou au commissariat – s‘ils estiment que cela entre dans le champ des « missions à exécuter sur le territoire belge ». Cette disposition leur permettrait, le cas échéant, d’agir seuls dans l’attente d’une force de police belge. L’agent Frontex agira dans ce cas comme un agent de police belge sans en être un. Avec quel(s) moyens de défense, immédiats ou ultérieurs, pour les personnes concernées ? Quels seront les recours légaux efficaces en cas d’abus et de violations des droits humains ? Les activités de Frontex sont en contradiction avec l’application des droits fondamentaux des personnes en migration. Le Conseil d’État l’a par ailleurs souligné dans son examen de l’avant-projet de loi, mais aucune modification n’ a été introduite dans la version finale pour répondre à ces inquiétudes. Nous...

REPORT DU VOTE DU PROJET DE LOI AUTORISANT LE DÉPLOIEMENT DE FRONTEX EN BELGIQUE
AGISSONS AVANT LE 2 MAI POUR L’EMPÊCHER DÉFINITIVEMENT ! COMMUNIQUÉ DE PRESSE Le vote du projet de loi du CD&V visant à autoriser Frontex à exercer des fonctions de police en Belgique a été reporté au 2 mai, sous la pression des manifestations d’opposition d’un grand nombre de citoyens. En commission de l’intérieur, hormis le PTB-PVBA, tous les partis se sont entendus pour voter ce projet de loi, y compris Ecolo et PS. Quelles tractactions nauséabondes les partis de gauche ont-ils pu mener pour accepter une telle compromission ? Les partis de gauche espèrent qu’il sera toujours temps après les élections, d’interjeter appel, tandis que “le gouvernement en affaires courantes ne pourrait pas faire adopter d’arrêté royal après un vote en séance plénière“. Cette stratégie est à la fois naïve politiquement et inexacte juridiquement. Le CD&V radicalisé sur la sécurisation des frontières ne nous fera pas un tel cadeau. Un vote en faveur de la loi Frontex ouvrirait un précédent extrêmement dangereux et irréversible. La Vivaldi voudrait offrir un nouveau chèque en blanc à l’agence européenne dans la Manche, en mer du Nord, à la gare du midi, à Zaventem, à Zeebruge, etc. À l’heure où activistes, journalistes d’investigation et parlementaires européens tentent de démanteler Frontex en mer Egée et en Méditerranée centrale pour complicité de crimes contre l’humanité, Fabrice Leggeri, ex-directeur de Frontex, est poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité et de torture par la LDH française et l’association Utopia 56. Et le gouvernement belge fait entrer le loup dans la bergerie, avec une unanimité déconcertante. Concrètement, il serait possible pour Frontex d’assurer des missions de police (arrestations, détentions et expulsions) en Belgique, à la gare du midi, à Zaventem, à Zeebrugge, etc. L’agence européenne est complice de crimes contre l’humanité, elle collabore avec les gardes-côtes libyens, elle participe aux push back en mer Egée, ne signale pas les bateaux en détresse, etc. Dans la suite du collectif Abolish Frontex, le Ciré, le Mouvement Ouvrier Chrétien, le Cracpe, le MRAX, Migrations Libres, Getting the Voice Out, ObsPol etc. appellent tous les parlementaires PS, Vooruit, Ecolo/Groen et les vrais libéraux à voter contre ce projet de loi. Nous appelons les associations de la société civile et les citoyens à continuer d’interpeler les parlementaires et partis politiques pour empêcher ce texte honteux de passer. Nous appelons à une mobilisation collective pour empêcher ce vote le 2 mai. Écrivez-leur ! Nous réitérons notre solidarité avec toutes les personnes en migration et nous tenons à clamer haut et fort notre résistance à ces politiques migratoires répressives et brutales. Ce système migratoire, qui repose sur la militarisation accrue des frontières, la criminalisation des personnes migrantes et la déresponsabilisation illimitée des États membres ne peut...

[France] 75 000 euros pour un jet de pétard (contesté)
Huit ans après les faits, un manifestant a été condamné par la Cour d’appel de Toulouse à verser 76.430 euros de dommages et intérêts à dix policiers pour des jets de pétards lors du dispersement d’une manifestation en juin 2016. À l’époque, la contestation contre la nouvelle loi Travail, la fameuse loi El Khomri, est très forte dans toute la France. Les manifestations se multiplient. Le jeudi 2 juin 2016, Maxime, intermittent du spectacle et militant associatif, participe à Toulouse à une nouvelle journée de mobilisation contre cette nouvelle loi Travail du gouvernement Valls. Des affrontements ont lieu à la fin du défilé. Maxime est désigné par un des policiers comme l’un des manifestants ayant jeté des pétards. Il est interpellé peu après mais clame son innocence. Jugé au tribunal correctionnel en octobre 2016, il est condamné à trois mois de prison avec sursis pour « violence avec arme sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné des ITT de plus de huit jours ». Même s’il nie avoir jeté ces pétards, il n’interjette pas appel. Mais très vite, plusieurs policiers se plaignent de souffrir d’acouphènes plus précisément liés au jet de ces pétards. L’agent judiciaire de l’État, représentant le ministère de l’Intérieur, demande à la justice d’évaluer « les dépenses de santé futures ». Le 8 décembre 2020, le jugement du tribunal correctionnel de Toulouse condamne Maxime à payer 81.950 euros de dommages et intérêts. Le manifestant est sous le choc et fait appel, mais la justice vient de confirmer ce jugement. Il va devoir finalement payer 76.430 euros de dommages et intérêts aux policiers.

[Italie] Mega-procès contre les militants des luttes des chômeurs à Naples
Un méga-procès qui dirigé contre la lutte pour l’emploi et les salaires dans la ville de Naples (l’une des villes italiennes où le taux de chômage est le plus élevé, avec 40 %), en particulier pour les mois de décembre 2022 et du 23 mars, à l’époque où les institutions nationales et locales avaient refusé les négociations sociales et s’étaient dérobées à leurs engagements en matière de formation et d’insertion professionnelle. 43 camarades issus de différentes réalités syndicales et politiques de la gauche de classe à Naples sont procès, notamment des militants du Mouvement des chômeurs du 7 novembre, de Cantiere 167 Scampia, des Si-Cobas et de l’Iskra.

[Italie] Répression contre des manifestants solidaires d’Alfredo Cospito
À l’aube du lundi 22 avril, la DIGOS a notifié 18 mesures de contrôle judiciaire dans le cadre d’une opération répressive en relation avec la manifestation qui, le 4 mars 2023, a eu lieu à contre la prison et le 41-bis, aux côtés du prisonnier anarchiste Alfredo Cospito alors en grève de la faim. Une manifestation lors de laquelle des marteaux, des béliers artisanaux et des pavés ont été utilisés contre des symboles de la violence de l’État et du capital, avec des dégâts chiffrés en environ 630 000 euros (voir notre article). Le bilan judiciaire est de trois arrestations domiciliaires pour des manifestants de Turin, de Cuneo et de Rome, sept obligations de résidence avec pointage quotidien à la police, une interdiction de résidence, huit obligations de pointage quotidien à la police, 75 personnes sous enquête, à travers toute l’Italie. L’opération policière appelée « City », coordonnée par le Parquet de Turin, a pour chefs d’inculpation sont de dévastation et pillage, violence, coups et blessures contre des agents de police, avec des circonstances aggravantes.

Mouvement Palestine à Bruxelles : entre ingérance israélienne, perquisitions anti-terroristes et agressions physiques
Le 21 janvier, lors d’une grande manifestation nationale à Bruxelles pour la Palestine, une agression a été commise par le service de sécurité de la coalition organisatrice de la manifestation contre le bloc du Comité Populaire pour la Palestine (PCP) et de Samidoun. Ces deux organisations (PCP et Samidoun) soutiennent le peuple palestinien et militent pour la décolonisation entière de la Palestine, c’est-à-dire le démantèlement d’Israël au profit d’une Palestine multiconfessionnelle et démocratique. L’agression du 21 janvier fait suite à une série d’autres attaques lors des manifestations à Bruxelles depuis le 7 octobre et semble s’inscrire dans une dynamique de répression plus large au niveau national et européen, et plus particulièrement envers les voix qui soutiennent la résistance, en ce compris la résistance armée en Palestine. En Belgique, la répression étatique, utilisant parfois des moyens anti-terroristes contre le mouvement social en solidarité avec la Palestine, a été largement impulsée sous pression et requête directe de l’Etat israélien, en plein génocide. Ainsi, depuis le 7 octobre, la rédaction de Bruxelles Dévie a mené une enquête d’investigation sur le mouvement de solidarité avec la Palestine à Bruxelles. En près de 7 mois d’enquête, nous avons répertorié et récolté de nombreuses informations au sujet de perquisitions, d’interdictions d’évènements et de manifestations en lien avec la Palestine, d’agressions physiques au sein des manifestations, ainsi que de diverses pressions politiques du niveau communal et au plus haut niveau de l’Etat, le gouvernement. Enquête. Présentons d’abord les différentes organisations concernées. Premièrement Samidoun, qui est une organisation internationale de gauche de la diaspora palestinienne dont le but est de soutenir les prisonnier·ères politiques palestinien·nes, en visibilisant leurs luttes et en soulignant l’importance de leur rôle dans la libération. Samidoun est implantée dans différents pays en Occident (Europe et Amérique du nord) et en Palestine. L’organisation milite également pour une Palestine libre, démocratique et égalitaire où tous et toutes pourront vivre peu importe leur religion, origine, … cela de la mer au fleuve. En outre, Samidoun effectue ce travail politique tout en tissant des liens avec les luttes sociales en Occident. Par ailleurs, le PCP (Popular Committee for Palestine) est un nouveau comité qui s’est constitué à Bruxelles à la suite du 7 octobre. Il réunit des militant·es internationalistes, des organisations politiques ainsi que des personnes de la diaspora palestinienne. L’objectif du comité est de soutenir le droit à la résistance palestinienne, les luttes locales belges et internationales, cela dans une perspective anti-impérialiste. Le PCP partage avec Samidoun la revendication de la libération de la Palestine sur son territoire historique de la mer au Jourdain. Depuis le 7 octobre, les manifestations nationales à Bruxelles sont organisées...

[Grèce] Actions contre le nouveau code pénal
Le 22 février, le parlement grec (photo) a promulgué un nouveau Code pénal et un nouveau Code de procédure pénale. Une loi qui cible clairement les actions de lutte et les choix de survie des laissé.es-pour-compte, en prévoyant l’incarcération pour les peines qui dépassent la durée d’un an, en abolissant de facto le sursis probatoire, sauf dans des cas bien précis. C’est pour dénoncer cette loi qui plusieurs atctions ont été menées par des anarchistes en Grèce, comme les dégradations d’un supermarché de la chaîne Sklavenitis et de trois distributeurs automatiques de billets, dans la ville de Néa Filadélfia (jeudi 14 mars, tôt le matin) ; de la peinture jetée sur la permanence de Tragakis, député de Néa Dimokratía, dans le secteur de Nikaia (samedi 16 mars, dans le soir) ; les dégradations d’un supermarché de la chaîne AB Vasilopoulos et d’un distributeur automatique de billets, dans le quartier athénien de Gýzi (mercredi 20 mars, tôt le matin) ; et la casse dans une filiale de l’Attica Bank et sur un distributeur automatique de billets, dans le quartier athénien de Patíssia (mercredi 20 mars, tôt le matin).

Les télévisions kurdes perquisitionnées à la demande de la justice française
Plus d’une centaine d’enquêteurs belges ont perquisitionné les locaux des chaînes de télévision kurdes Strong TV et Medya Haber à Denderleeuw dans la nuit de lundi à mardi vers minuit et demi. Pendant les quatre heures qu’a duré la perquisition, l’ensemble du bâtiment a été fouillé et des dossiers, des ordinateurs portables et d’autres équipements techniques ont été saisis, entre autres. Au cours de la perquisition, de nombreux dégâts ont été causés au bâtiment. Plusieurs portes ont été fracturées et les télécommunications ont été coupées. Des faux plafonds ont été ouverts à plusieurs endroits. La perquisition a été effectuée dans le cadre d’un Ordre d’enquête européen (OE), à la demande du parquet antiterroriste français, qui enquête sur le financement du PKK. La France et l’Union européenne considèrent le PKK comme une organisation terroriste. Selon la Belgique, le PKK n’est pas une organisation terroriste. Ce n’est pas la première fois que ces studios sont ciblés ; La police belge avait déjà effectué une descente en mars 2010 (voir notre article), saisissant tous les ordinateurs et disques durs. Les enquêtes et poursuites n’ont pas abouti et les télévisions n’ont fait l’objet d’aucune sanction.

Nicole de Moor demande la révocation du statut de réfugié de Mohammed Khatib, réfugié politique palestinien
Nicole de Moor (Secretaire d’Etat à l’Asile et la Migration, CD&V) vient de demander la révocation du statut de réfugié de Mohammed Khatib, un réfugié politique palestinien fortement impliqué dans la lutte en soutien à la résistance palestinienne. Ainsi, l’Office des étrangers a demandé cette révocation au CGRS (Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides). Mohammed Khatib est, entre-autres, le coordinateur européen de Samidoun, un réseau de solidarité avec les prisonnier·ères politiques palestinien·nes. Pour justifier son choix, Nicole de Moor a déclaré : « pas d’asile pour les prédicateurs de la haine extrêmistes ». Depuis octobre, Samidoun est ciblé par Israël. Le réseau a des antennes en Europe et en Amérique du Nord. L’Etat israélien a fait pression sur plusieurs gouvernements européens pour que les branches locales de Samidoun se fassent interdire. Ainsi, Samidoun Deutschland a par exemple été dissout à la mi-octobre par le gouvernement allemand. En France, Samidoun est interdit de manifester et menacé de dissolution. Cette pression a également été relayée par la droite et l’extrême droite belge, qui ont fait de Samidoun une « organisation pro-hamas », qu’il fallait interdire. Pourtant, Samidoun établit clairement ses objectifs : un Etat palestinien multiconfessionnel et démocratique, ce qui est loin des revendications du Hamas. Notons que vers la fin du mois de novembre, le ministre israélien Amichai Chikli (membre du parti politique d’extrême droite « Likoud », dont Benjamin Netanyahou est le président) a adressé deux lettres à la ministre de l’Intérieur belge Annelies Verlinden (CD&V) au sujet de l’organisation Samidoun à Bruxelles. Il y demandait l’interdiction totale de cette organisation sur le territoire belge ainsi qu’une augmentation de la surveillance à l’égard de Mohammed Khatib, coordinateur européen de Samidoun. Mohammed Khatib est né à Aïn El Helwi, le plus grand camp de réfugié·es palestinien·nes au Liban. Il est originaire du village Malaha dans la région de Safah, occupée dès 1948 par l’Etat israélien. Arrivé en Belgique en 2010, Mohammed Khatib est resté sans-papiers durant 5 ans. Il a ensuite obtenu le statut de réfugié politique, que Nicole de Moor veut désormais lui retirer, sous prétexte qu’il représenterait un danger. Depuis des années, Khatib affiche son soutien à la résistance contre la colonisation, dont la résistance armée (un droit proclamé par l’ONU), et défend également la création d’un Etat palestinien multiconfessionnel et démocratique. La demande de Nicole de Moor a été largement critiquée, notamment par l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB), ainsi que par Charleroi pour la Palestine qui explique : » Les réfugiés palestiniens dans notre pays ont le droit de revendiquer le retour dans leur pays, la Palestine. Ils ont le droit de réclamer la libération de la Palestine, du fleuve à la mer. Ils ont le droit de soutenir la résistance palestinienne et d’exiger l’arrêt...

Bande dessinée : « Mawda : autopsie d’un crime d’État »
Le 16 mai 2018 la police belge tuait une petite fille de 4 ans sur les routes de la migration. Ce 4 avril 2024, six ans plus tard, une soirée était organisée au CPCR pour revenir sur cette affaire, en présence de l’auteur-illustrateur Manu Scordia et de l’avocat Robin Bronlet. La bande dessinée « Mawda : autopsie d’un crime d’État » retrace rigoureusement les différentes étapes de cet événement tragique, ses causes et ce qu’il s’en est suivi. On ne peut que la conseiller tellement le travail fournit est de qualité. Un travail de mémoire et d’analyse salutaire. Un travail de mémoire et d’analyse salutaire. C’est une nouvelle occasion pour nous de revenir sur cette triste affaire,comme nous l’avions déjà fait en 2020 après une conférence organisée par la LDH à l’Université de Liège, en présence du journaliste d’investigation Michel Bouffioux et de l’avocate Selma Benkhelifa. Le cadre de ce meurtre policier Le meurtre de la petite Mawda Shawri, en présence de son frère et de ses deux parents, s’est déroulé dans le cadre de « l’opération Médusa ». Cette opération, lancée par le ministre de l’intérieur de l’époque Jan Jambon (N-VA), consiste à arrêter à tout prix les personnes migrantes. Et ce prix est parfois la mort… La plupart des victimes de ces opérations de chasse aux migrant·es sont d’ailleurs inconnues car non médiatisées. L’opération Médusa, responsable de la mort de Mawda, est toujours en cours et le procès des véritables responsables de sa mort (les politiques qui promeuvent la chasse aux migrant·es) n’a pas eu lieu. Ils sont toujours là et ils sont occupés à empirer la politique migratoire belge et européenne. Les faits, les faits, encore les faits Ce soir-là, les policiers ont donné une première version aux ambulanciers. Selon eux, la petite serait tombée de la camionnette. Ensuite, ils ont prétendu qu’il y avait eu des échanges de tirs avec la camionnette. Enfin, ils ont prétendu que les personnes migrantes avaient utilisé la petite fille comme bouclier humain et qu’elles auraient casser une vitre du véhicule avec son crâne. Le procès verbal des policiers est donc un faux. Et pourtant… Pourtant, le parquet va systématiquement relayer ces versions mensongères (ainsi que la presse) et il ne va jamais exiger des policiers qu’ils s’expliquent sur leurs mensonges. L’impunité n’a pas de limites. Le procès verbal des policiers est donc un faux. Et pourtant le parquet va systématiquement relayer ces versions mensongères (ainsi que la presse) et il ne va jamais exiger des policiers qu’ils s’expliquent sur leurs mensonges. Comme Manu Scordia le souligne, le fait que des milliers de personnes aient pu (décider) de gober des versions pareilles en dit long sur le racisme généralisé. Et ce cas illustre bien la connivence entre police, justice et médias lorsqu’ils construisent ensemble l’impunité policière. On retrouve ces mécanismes dans presque chacune des « affaires » de meurtres policiers. À la page 162 l’auteur...

Une police des étrangers en Belgique ?
La secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole De Moor (CD&V) et le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open VLD) souhaitent mettre en place une « police des étrangers ». Le gouvernement fédéral nommerait 5 agent·es du département de l’immigration en tant qu’officier·ères de police judiciaire, afin d’aider à identifier les personnes sans-papiers accusées de crimes graves. Sous ordonnance d’un juge d’instruction, cette nouvelle police serait chargée d’identifier les suspect·es dans le cadre d’une enquête. Ces agent·es auraient la possibilité de lire les téléphones portables des suspect·es sans permis de séjour, afin de pouvoir les identifier. En mars 2024, Nicole de Moor déclarait : « Nous le faisons dans l’intérêt de la sécurité. Pour une identification correcte, il est très important de pouvoir examiner un téléphone portable. Les gens prétendent souvent ne pas avoir de documents d’identité, mais ils ont souvent des photos d’eux sur leur téléphone portable. Dès qu’une personne est punie, le département de l’immigration peut déjà entamer le dossier de retour. » Cela représenterait une nouvelle force d’action pour le département de l’immigration. Pour que ce projet de loi voie le jour, il doit d’abord être adopté par la Chambre des représentants. Ces propos s’inscrivent dans un processus de criminalisation des personnes sans-papiers, justifiant ainsi les politiques répressives envers les personnes sans-papiers. Depuis plusieurs années, nous assistons à un renforcement de l’arsenal répressif et à une restriction du droit au séjour, avec notamment la politique de retour « proactive » menée par Nicole de Moor. Par exemple, une jeune fille courant un risque de mutilations génitales sera probablement reconnue comme réfugiée mais ses parents, arrivés en Belgique avec elle, n’auront pas forcément droit au séjour. Sans-papiers, que deviennent-ils, que deviennent-elles ? Ces politiques de restriction du droit au séjour donnent le sentiment d’une véritable loterie pour obtenir des papiers. De nombreuses personnes se retrouvent alors en situation d’illégalité administrative. Ainsi, ces personnes se retrouvent dans une situation extrêmement précaire. Nombre d’entre elles ont subi des violences, qu’elles soient physiques, sexuelles ou policières, en Belgique, dans leur pays d’origine et sur la route. Ce qui peut se traduire par des carences en santé, ou des stress post-traumatiques. Ces politiques de restriction les poussent souvent à travailler de manière illégale, les privant de ce fait des droits sociaux (congé maladie, chômage, retraite, etc…). Depuis des dizaines d’années, le gouvernement belge bafoue les droits des personnes privées de papiers. Il préfère rendre toute une partie de la population illégale, pour ensuite les pointer comme des criminel·les.

Europol monte au front contre le chiffrement de bout en bout
Europol et les responsables des polices nationales d’Europe s’opposent au chiffrement de bout en bout, assurant aux seuls émetteurs et destinataires d’avoir accès à des messages échangés. Dans une déclaration commune publiée dimanche, les forces de police s’opposent aux mesures de protection de la vie privée de grande envergure que des sociétés technologiques comme Meta mettent en place pour leurs services de messagerie. Le chiffrement de bout en bout empêche ces entreprises d’accéder aux communications entre leurs utilisateurs. En conséquence, les forces de police ne seront plus en mesure de recueillir des preuves par l’intermédiaire des entreprises technologiques. Les forces de police demandent aux entreprises technologiques de conserver la capacité de détecter et de signaler les activités nuisibles et illégales et aux autorités de veiller à ce que les forces de police puissent obtenir des informations « pour assurer la sécurité de la population ». « Les entreprises technologiques ont une responsabilité sociale dans le développement d’un environnement plus sûr où les forces de l’ordre et la justice peuvent faire leur travail », a déclaré Catherine De Bolle, cheffe d’Europol.

Palestine : un cri étouffé jusque dans le monde associatif et médiatique bruxellois
Est-il acceptable que la tenue d’une conférence portant sur la résistance palestinienne entraîne la descente d’une brigade anti-terroriste dans un lieu culturel et dans la rédaction d’un média ? Analyser les enjeux fondateurs qui sous-tendent la situation actuelle en Palestine est une entreprise d’intérêt général. Il est évident que le débat public est actuellement influencé par certains effets de cadrage et des mécanismes de légitimation/délégitimation qui doivent être mis en perspective. ZIN TV travaille depuis de longues années sur ces mécanismes de propagande. Nous sommes même subsidiés pour accomplir ce travail et pour le promouvoir. La nécessité d’entendre d’autres récits que celui proposé par la diplomatie israélienne est pour le moins légitime. Pourtant, les propositions d’analyses qui s’écartent du récit imposé depuis le 7 octobre 2023, sont silenciées, criminalisées, accusées de faire l’apologie du terrorisme ou de l’antisémitisme. Face à ce manque de pluralité médiatique, il nous semblait important de soutenir l’expression de voix qui ne s’inscrivent pas dans ce « bruit médiatique ». En ce sens, dans le cadre de la Permanence Vidéo des Luttes Sociales, nous avons documenté depuis les premières mobilisations la solidarité populaire exemplaire qui s’exprime en soutien à la Palestine. Afin de rendre compte de la situation avec plus de profondeur et de sensibilité, nous avons également mis en place un cycle de projections de films documentaires autour de cette question. Nous avons aussi réalisé une émission qui permettra de déconstruire les biais majeurs et récurrents du traitement médiatique israélien, en essayant d’assumer au mieux ce rôle délaissé de contre-pouvoir (bientôt en publication sur notre site). Entretemps, le collectif Samidoun, un réseau international de solidarité avec les milliers prisonniers politiques palestiniens détenus dans les geôles israéliennes, nous a demandé d’accueillir un de leurs événements dans nos locaux au CBO à Jette (il s’agit d’une occupation temporaire qui regroupe une dizaine de collectifs et associations). L’événement en question portait sur la criminalisation croissante des organisations (pro-)palestiniennes en Europe. En tant que média d’action collective, cultivant une proximité avec le terrain associatif et militant, nous estimions que cela entrait en adéquation avec nos missions et qu’il s’agissait d’un sujet d’intérêt général. Nous avons donc accepté la demande. A peine Samidoun a‑t-il publié une annonce faisant la promotion de cet évènement, que nous recevions un appel de la commune de Jette disant avoir été informée par l’ambassade israélienne qu’un évènement “problématique” avait été programmé au CBO. Nous apprenions qu’une enquête de police et de l’OCAM avait été diligentée pour déterminer si cette conférence représentait un danger (...)

Outils d’autodéfense numériques pour smartphone
Une affiche pour avoir quelques outils d’autodéfense numérique L’idée est de rendre accessible quelques conseils et outils pour comprendre et choisir où vont les données de nos téléphones. Comment on peut utiliser plus d’applications libres afin de s’indépendantiser des grosses entreprises que sont les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). Et par ailleurs, protéger les infos sensibles que concernent nos activités militantes. L’affiche se veut un support visuel et attractif pour rentrer dans ce vaste monde de l’autodéfense numérique. Mais elle ne remplace en rien un atelier en réel, des discussions avec des personnes qui s’y connaissent ou les bouquins et brochures sur le sujet. Et bien sûr, elle est vouée à être changée, améliorée et retravaillée. Un outil à faire voyager et à s’approprier !

Journée internationale d’action avec Daniela Klette et les camarades recherchés
L’arrestation de Daniela Klette après une clandestinité de plusieurs décennies (voir notre article), dans un état dont la police, qui a tant de moyens, faisait de ce dossier une priorité, est un exploit. Une telle clandestinité fait, par procuration, la fierté de tout le mouvement révolutionnaire, et lui donne une leçon d’intelligence, de méthode et de détermination. Le nombre de manifestation de sympathie avec Daniela, Ernst-Volker et Burkhard (les deux autres membres de la RAF encore recherchés) montre que ce sentiment est largement partagé, ce qui rend d’autant plus enragé les représentants du régime. Le fait que Daniela ait été placée immédiatement à l’isolement total est une nouvelle marque de cet rage, tout comme de licenciement d’une infirmière qui avait participé à une manifestation solidaire. Au delà des clandestins de la RAF, nombre d’autres camarades ont fait le choix difficile et courageux de la clandestinité, plutôt que de se soumettre à la justice de classe ou de négocier avec elle. C’est le cas de nombreux antifascistes poursuivis pour différentes affaires (Antifa Ost, Budapest). Les structures du régime (politique, policière, judiciaire et médiatique) veulent briser cette dynamique antifasciste comme toute dynamique de résistance, car c’est dans la résistance que se forge la perspective révolutionnaire. Le Secours rouge international appelle à soutenir ce toutes les manière les camarades recherchés, et à donner une démonstration de cet engagement en participant à une journée internationale d’action le 14 avril, jour d’une manifestation de solidarité avec Daniela Klette devant la prison de Vechta. voir le texte complet de l’appel

[France] Un troisième militant kurde sur le point d’être expulsé
Après l’expulsion de Firaz Korkmaz,le 29 mars et Mehmet Kopal, le 9 avril (voir nos articles ici et ici), un troisième militant kurde est sur le point de se faire expulser. Le matin du 12 avril, Serhat Gültekin, un réfugié et militant kurde de 27 ans, a été emmené dans un centre de détention à l’aéroport de Paris, en France. Il devrait être expulsé vers la Turquie, où il risque une lourde peine de prison. Serhat Gültekin aurait demandé la protection de la France, invoquant les persécutions subies en Turquie pour ses activités politiques. Après un premier rejet de sa demande d’asile, une nouvelle demande avait été déposée lui délivrant une attestation de demandeur d’asile le 27 novembre 2023. Un mois plus tard, Serhat Gültekin reçoit une obligation de quitter le territoire français, au motif qu’il n’aurait pas demandé de titre de séjour.