Classisme / Lutte des classes

[Côte d’Ivoire] Répression des syndicalistes de l’enseignement
Arrestations arbitraires, intimidations, menaces de radiation et poursuites judiciaires infondées ponctuent le quotidien des syndicalistes de l’enseignement en Côte d’Ivoire aujourd’hui, Ghislain Dugarry Assy, secrétaire à la communication du syndicat Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité, a été interpellé dans la nuit du 2 au 3 avril à son domicile. Une arrestation musclée, la fille du syndicaliste évoque une porte d’entrée défoncée et une maison saccagée. Au moins trois instituteurs avaient également été arrêtés, Ghislain Dugarry Assy a été présenté devant un juge d’instruction et placé sous mandat de dépôt. Poursuivi pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement des services publics de l’Etat », a été transféré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan et il a été condamné à deux ans de prison ferme le 8 avril.

[Iran] Huit militant.e.s devant le tribunal
Huit militants syndicaux et des droits civiques ont comparu jeudi devant la première chambre du tribunal révolutionnaire islamique de Sanandaj, dans la province du Kurdistan. Ils sont accusés de « propagande contre l’État » et de « trouble à l’ordre public ». Les accusés – Susan Razani, Seyyed Khaled Hosseini, Jamal Asadi, Farshid Abdollahi, Eghbal Shabani, Fardin Miraki, Sheys Amani et Arman Salimi – avaient été convoqués le 5 janvier devant la deuxième chambre du parquet général et révolutionnaire de Sanandaj pour leur mise en examen. Ils ont tous été libérés sous caution dans l’attente de leur procès. L’affaire porte sur leur participation aux funérailles d’une mère dadkhah à Sanandaj, que les autorités ont citées comme preuve à l’appui des accusations portées contre eux. Parmi les accusés figure Farshid Abdollahi, père de Houman Abdollahi, tué lors du soulèvement antigouvernemental « Femmes, Vie, Liberté ». Plusieurs autres personnes, dont Razani, Hosseini, Shabani, Miraki, Amani et Asadi, sont des militants syndicaux bien connus basés à Sanandaj.

[France] Les renseignement militaires s’inquiètent de « l’ultra-gauche »
Lors du point presse du ministère français des Armées du 10 avril, le directeur du renseignement et de la sécurité de la défense [DRSD, le contre-espionnage militaire], le général Philippe Susnjara, a pointé la menace « des groupuscules de plus en plus violents ». « Historiquement, cette menace était liée à l’islam radical (…). Désormais, tous les mouvements idéologiques, religieux et politiques sont touchés par cette tendance de radicalisation : ultra-droite, ultra-gauche, verts radicaux, complotistes, etc. (…) aujourd’hui, notre point d’attention est la convergence des luttes entre différents types de groupuscules, à l’image de ce qui s’est passé récemment entre les groupuscules antimilitaristes et les mouvements pro-palestinens, qui ont par exemple ciblé un certain nombre d’entreprises de notre Base industrielle et technologique de défense ». Même si « il n’y a pas eu d’action étatique caractérisée (…) la possible instrumentalisation, consciente ou non, de ces groupuscules par des acteurs étatiques qui y auraient un intérêt (…) est un point d’attention pour nous », a conclu le général Susnjara.

[Jordanie] Des militants propalestiniens de gauche emprisonnés
Mardi 8 avril, plusieurs militants ont été arrêtés suite à une manifestation devant l’ambassade israélienne à Amman en Jordanie pour dénoncer le génocide en cours en Palestine. Après avoir été blessés par la police, les militants de gauche Ward Nabeel Alalan et Mohammad Amer dit « Saloom » ont été placés en détention administrative sans inculpation par les forces de sécurité jordaniennes.

Partout la fête et la révolte. Pour un 1er mai révolutionnaire !
En écho à l’appel pour un 1er mai politiquement offensif, voici un appel à l’action pour le 1er mai en provenance des USA. Descendons dans la rue. Organisons la résistance ! Le 1er mai est synonyme de résistance Un appel à l’action le 1er mai En ce premier mai, rassemblez-vous pour défier la tyrannie et l’oppression. Rassemblez-vous pour créer des communautés fondées sur la solidarité et l’entraide. Rassemblez-vous avec tous ceux qui veulent une vie meilleure. Rassemblez-vous pour honorer ceux qui se sont battus avant nous. Rassemblez-vous pour montrer qu’un autre monde est possible. À l’approche du 1er mai 2025, nous sommes confrontés à une situation de plus en plus sombre. Donald Trump et ses laquais restructurent l’État, réorientent encore plus de ressources vers la répression et se remplissent les poches au passage. Ils expulsent déjà des étudiants en raison de leurs opinions politiques et ont clairement fait savoir qu’ils avaient l’intention de passer à l’expulsion des citoyens américains. Pendant ce temps, les dégâts écologiques, les catastrophes climatiques, les guerres et les génocides déjà en cours ne font que s’intensifier. Si certains font profil bas, espérant que le vent tournera, c’est une terrible erreur. L’ampleur de ce cauchemar dépendra de ce que les gens font maintenant pour construire des mouvements de résistance. Plus le temps passe, plus l’emprise de Trump sur les institutions se renforcera, et plus il sera en mesure d’étendre et d’intensifier la répression. Même si les politiques mal pensées de Trump suffisent à retourner la majorité de la population contre lui, cela ne répondra pas à la question de savoir comment le pousser hors du pouvoir - il a déjà montré qu’il ne quitterait pas le pouvoir de son plein gré. Cela ne garantira pas non plus que la suite sera meilleure. N’oublions pas que nous en sommes arrivés à cette situation à cause du règne catastrophique de l’administration Biden. Il n’y a pas d’autre solution : nous devons construire des mouvements populaires puissants qui nous permettront de nous défaire les uns des autres et de populariser une analyse radicale de ce à quoi nous sommes confrontés. Le 1er mai est l’occasion idéale pour cela. Depuis près d’un siècle et demi, les anarchistes et autres révolutionnaires l’ont célébré comme un jour de fête et de résistance. En puisant dans cette longue tradition, nous disposons de nombreux points de référence sur ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Où que vous soyez, vous pouvez faire quelque chose pour le 1er mai. Mieux encore, organisez une semaine d’événements comprenant des activités d’éducation, d’entraide, d’art et de divertissement, ainsi qu’une marche ou une manifestation. La suite ici : https://fr.crimethinc.com/2025/04/08/may-day-means-resistance-a-call-to-take-action-on-may-first

[France] Répression syndicale à la SCNF
Anthony, cheminot et militant SUD-Rail à Paris Nord, a été convoqué pour un entretien disciplinaire, le 10 avril pour avoir été « inapproprié et irrespectueux » lors d’un appel téléphonique à sa direction. Anthony et ses collègues et camarades de SUD-Rail Paris Nord accompagnent depuis plusieurs mois une intérimaire victime de harcèlement sexuel au travail. Après que l’agente a signalé les faits, sa hiérarchie a menti en assurant avoir pris en charge le problème alors qu’elle n’avait en réalité lancé aucune démarche. L’agente et ses collègues se sont battus et c’est lors d’un rassemblements, le 26 février à la gare de Montsoult, alors que la direction a refusé une nouvelle fois de rencontrer les cheminots, qu’Anthony l’a appelée devant ses collègues. C’est cet appel qui est à la base de la procédure. La SNCF a déjà sanctionné les agents qui dénoncent les violences faites aux femmes au sein de l’entreprise. Le 10 avril, les cheminots et cheminotes de la ligne H étaient en grève pour accompagner Anthony à son entretien disciplinaire et un rassemblement a eu lieu à la Gare du Nord.

Manifestation le 13 avril contre le centre fermé de Vottem
Viens manifester ce dimanche 13 avril à Liège contre le centre fermé de Vottem et l’enfermement des étranger·ères en Belgique. Parce qu’on ne peut pas normaliser l’idée de mettre des vies, des histoires, des familles derrière des barreaux, simplement parce qu’elles sont nées du “mauvais” côté des frontières. Parce qu’on ne peut pas justifier la déportation de personnes vers des terres qu’elles ont fui·es, au péril de leur vie. Parce qu’on sait trop bien ce qui se cache derrière les mots lisses de « régularisation des flux migratoires » : des lieux de rétention arbitraire, sans procès ni défense, des cellules surpeuplées, des déportations violentes. Parce qu’on sait que les centres fermés sont des angles morts de l’État de droit, où même les principes les plus basiques – comme le non-enfermement des enfants – ne sont pas respectés. Parce qu’on refuse de se taire face à un gouvernement qui, dans son propre accord, promet, entre deux atrocités, de réduire les places d’accueil, d’augmenter les expulsions, d’ouvrir de nouveaux centres fermés, de généraliser les visites domiciliaires. Parce qu’on ne peut rester de marbre face à un gouvernement qui attaque le droit à la famille, le droit à un recours effectif, l’accès à l’aide sociale, au mépris de notre dignité, de nos droits fondamentaux, et de l’État de droit. Parce qu’on ne peut pas mettre le feu au monde, puis tourner le dos à celles et ceux qui brûlent. Parce qu’on ne peut pas se retrancher derrière des murs et croire que notre dignité ne sera pas touchée. Viens. Fais battre ta voix contre les grilles. Fais vibrer ta colère sur l’asphalte. Fais entendre qu’on n’oublie pas. 📍 RDV à Liège ce dimanche 13 avril 🕜 13h30 – Place Saint-Lambert 🕒 15h – Enclos des Fusillés 🕓 16h – Centre fermé de Vottem

[Colombie] Une guérilla met bas les armes
La guérilla des Comuneros del Sur a commencé à remettre ses armes au gouvernement colombien, dans le cadre de négociations de paix qui devraient aboutir à son désarmement dans les prochains mois. Ce groupe, composé d’environ 250 combattants, opère dans la province de Nariño, dans le sud-ouest de la Colombie, et négocie avec le gouvernement depuis l’année dernière. Le grope a remis au cours des deux derniers jours 585 mines, grenades et roquettes à une unité de l’armée chargée de les détruire. Jusqu’à récemment, les Comuneros del Sur faisaient partie de l’Armée de libération nationale (ELN), une organisation d’environ 6 000 combattants qui combat toujours le gouvernement colombien.

[Birmanie] Séisme, les attaques contre la guérilla continuent
Malgré les 3354 morts et les 4508 blessés, 220 disparus sous les décombres, la guerre civile continue. La junte a mené plusieurs attaques contre la guérilla après le séisme qui a ravagé le pays. Depuis le vendredi 28 mars, malgré le « cessez le feu », la junte a mené au moins 61 opérations militaires. Certaines quelques heures seulement après le tremblement de terre. Des frappes avec des avions, mais aussi, avec des parapentes motorisés, une nouvelle spécialité de la junte. Des soldats, équipés de parapente survolent leurs cibles et lancent des bombes directement à la main. Silencieux, ils sont difficilement détectables, les guérilleros et les civils sont surpris lorsqu’ils arrivent.

[Etats-Unis] Peine de mort requise contre Luigi Mangione
Ce mardi 1er avril, le ministère de la justice a ordonné aux procureurs de demander la peine de mort contre Luigi Mangione. Arrêté le 9 décembre, il est accusé d’avoir assassiné cinq jours plus tôt, en lui tirant dans la tête en pleine rue à New York, le directeur général d’UnitedHealthcare, premier assureur santé privé du pays, Brian Thompson. La ministre , Pam Bondi, a déclaré avec insistance que « ce meurtre était un acte de violence politique ». L’avocate de Luigi, Karen Friedman Agnifilo, a, elle aussi, qualifié de « politique » la « décision » du gouvernement américain d’appeler à « exécuter Luigi [Mangione] », qui bénéficie depuis son arrestation, d’un mouvement de soutien sur les réseaux sociaux et lors de ses comparutions où des dizaines de personnes l’accompagnent pour dénoncer les « injustices » de l’assurance santé privée. Ils accusent les assurances santé de privilégier leurs profits au détriment des soins et de refuser des remboursements ou de faire traîner les procédures en longueur. Une politique santé qui met à mal beaucoup de personnes qui éprouvent des difficultés financières pour se soigner ou suivre des traitements médicaux onéreux.

[Irlande du Nord] Extradition de Jim Donegan
Le républicain irlandais, Jim Donegan, a été remis aux forces britanniques pour avoir été impliqué dans la lutte armée de l’IRA en 1979. Il est accusé du meurtre de M. Porter, membre du régiment de défense de l’Ulster, entre le 22 juin et le 25 juin 1979, ainsi que de possession d’une arme à feu et de munitions dans l’intention de mettre en danger la vie et l’appartenance à une organisation interdite, l’IRA provisoire. Au mois de mars, le juge Patrick McGrath, a ordonné la reddition de M. Donegan. Ce mercredi 2 avril, l’homme de Cavan, âgé de 67 ans, a été livré entre les mains du PSNI ( Service de Police d’Irlande du Nord ) à la frontière du comté d’Armagh. Il a comparu devant le tribunal de première instance de Newry, un parent de Donegan a offert les actes de sa maison, ainsi qu’une somme de 10 000 Livres pour sa libération sous caution, cette offre a été refusée. La justice le considére comme à « risque de fuite ». Jim Donegan avait été arrêté lors de son retour de vacances à l’aéroport de Dublin en juin 2024, mis en liberté sous caution durant la procédure d’extradition. En cas de condamnation, il encoure une peine maximale de deux ans en raison de la législation pour les infractions liées aux « Troubles » durant la guerre civile.

[Allemagne] Daniela Klette, second jour de procès
Environ 70 personnes solidaires avec Daniela Klette et venus de différentes régions d’Allemagne se sont rassemblées au cours de la journée du 31 mars devant le tribunal de l’OLG (Haute Cours Régionale de Justice) à Celle. De nombreux discours ont été prononcés, des slogans ont été criés, un stand d’information avait été installé. Les contrôles d’admission, y compris pour la presse, étaient rigides, les chaussures ont dû être enlevées pour être contrôlées, seuls les stylos et les blocs-notes ont pu être emportés. Le public n’a pas été admis au sein du tribunal bien que ce dernier connaît l’intérêt du public pour cette affaire. Selon la défense, l’acte d’accusation ne se réfère pas uniquement aux vols dont est suspectée Daniela (voir article ici ) mais à plusieurs reprises font référence au prétendu passé de la RAF de l’accusée (notre dossier ici ), « il y a donc une condamnation préliminaire publique claire », explique Ulrich Klinggräff, un de ses avocats. Dans l’après-midi, Lukas Theune, son autre avocat, a mis en évidence un autre problème de l’accusation : les données numériques font 18 téraoctets, elles ont été copiées sur un disque dur juridique, mais n’ont pu être récupérées à la LKA (organisme d’application de la loi) de Basse-Saxe que la veille du procès. Pour la défense, il n’est pas humainement possible d’en prendre connaissance dans un laps de temps, aussi court. Lors du départ de Daniela Klette vers la prison, une quinzaine de personnes ont maintenu une banderole et scandé des slogans de soutien afin de rendre son retour en incarcération moins douloureux.

[Inde] 50 maoïstes se rendent à Bajipur
50 maoïstes, y compris des cadres de haut rang, se sont rendus ce dimanche aux forces de sécurité du district de Bijapur. 134 maoïstes dont 118 appartenant la division Bastar ont été tués lors de combats avec les forces de sécurité en moins de trois mois à Chhattisgarh. Une prime de 68 roubles étaient promises contre la capture de 14 guérilleros. Les combattants se sont rendus à la police d’État et à la Garde de réserve de district (DRG), à la force de tâches spéciales (STF) et l’unité d’élite CoBRA du CRPF ( Central Reserve Police Force ). Les forces de sécurité continuent de resserrer leur emprise sur les bastions maoïstes. Les forces anti-guérilla ont aussi éliminé 18 combattants , dont 11 femmes, lors d’affrontements dans les districts de Sukma et de Bijapur ce samedi 29 mars. 792 maoïstes se sont rendus dans la région de Bastar en 2024.

[France] InVivo confond JUL et mitraillette dans sa répression antisyndicale
Les salariés de Neuhauser ont appris ce 25 mars que le groupe InVivo a été condamné pour avoir mis à pied Christian Porta, délégué syndical CGT chez Neuhauser, propriété d’InVivo. La direction reprochait à Christian d’avoir publié des tweets et des vidéos dénonçant les conditions de travail dans l’entreprise. Elle doit désormais lui payer ses jours de mise à pied. Les faits reprochés à Christian remontent à 2021, lorsque le groupe InVivo rachète le groupe Soufflet et l’entreprise de boulangerie et viennoiserie Neuhauser. L’offensive antisyndicale a commencé dès le moment où InVivo a gradué les sanctions après le rachat, l’une des premières ayant été de le sanctionner pour des vidéos et des tweets faits par le syndicat. Dans ces tweets, le syndicat dénonçait les pratiques patronales dans l’entreprise et dénonçait les posts Twitter du DRH du groupe qui s’attaquait au SMIC. Les vidéos dénonçaient la répression et les conditions de travail dans l’entreprise. Le DRH reprochait que les vidéos étaient tournées dans l’usine, mais surtout le fait qu’avec Jul en fond sonore, il y avait des gestes « de mitraillettes en l’air » (en fait le mot « Jul » fait avec les mains – photo), que c’était « antisémite », un « appel à la haine », etc.