Résistances et solidarités internationales

Contrôle social / Répression

Iran : Nouveau massacre de manifestants au Baloutchistan

Ce week-end, au moins 16 autres personnes ont été tuées par des coups de feu tirés par les forces de sécurité iraniennes au Sistan et dans la province du Balouchistan. Les forces de sécurité avaient ouvert le feu le 4 novembre contre un rassemblement dans la ville de Jash, au Sistan-et-Balouchistan, théâtre d’un nouveau « vendredi noir » après la mort de près de 100 manifestants le 30 septembre dans la ville de Zahédan. Ce 8 novembre, les travailleurs de la sidérurgie d’Ispahan se sont mis en grève, tandis que les habitants de Marivan se rassemblaient à l’occasion du troisième jour de deuil de Nasrine Qaderi. Doctorante de 35 ans, Nasrin Ghadri étudiait la philosophie à Téhéran, elle a été matraquée à mort par les forces de sécurité lors des manifestations de vendredi. Les autorités ont interdit ses funérailles dans sa ville natale. A Zandjan, de jeunes insurgés ont attaqué une base de la milice du Bassidj avec des cocktails molotov. A Gonbadkavous, ils ont attaqué la permanence d’un député du régime et y ont mis le feu. La mobilisation étudiante se poursuit. Les protestations ont touché ce mardi dans la capitale la faculté de mathématiques de l’université Melli, l’université des sciences et technologies, l’université des sciences et de la culture de Téhéran, l’université Allameh, l’université Charif, l’université Ershad Damavand, et en province la faculté d’Architecture de l’université Azad de Najafabad et l’université Noshirvani de Babol. Les étudiants et professeurs de la faculté de médecine du Kurdistan ont protesté et organisé un sit-in.

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Médias

L’Actu des Oublié.es • S IIIEP 3 & 4 - Iran : Femme, vie, liberté

Tous les deux lundis, l’Actu des Oublié.es évoque une lutte dans le monde. Cette semaine, nous publions nos deux épisodes consacrés à la Révolution en cours en Iran. Depuis le 16 septembre et le meurtre de Masha Zhina Amini par la police des mœurs pour un voile mal ajusté, l’Iran se révolte. Pour saisir toute la complexité de la situation, les enjeux de ce mouvement désormais révolutionnaire et ce qu’il peut signifier pour l’internationalisme anti-patriarcal, l’Actu des Oublié.es y consacre deux épisodes. Le premier d’entre eux s’attache à étudier les causes de la révolte et à la manière dont la jeunesse iranienne concentre les rages cumulées durant 43 années de dictature. Le deuxième épisode étudie comment le soulèvement de la jeunesse a gagné toutes les sphères de la société malgré une répression sanglante. Nous en évoquerons les perspectives, les victoires déjà acquises et ce qu’il symbolise au delà des frontières iraniennes, alors que certaines voix s’élèvent pour réclamer la construction d’un mouvement anti-patriarcal internationaliste, puissant et solidaire. SOURCES Rojava.info Iran International Middle East Eye Site du Conseil national de la Résistance iranienne Lundi Matin Slate La jeune fille et la mort de Maryam Madjidi, paru dans l’Humanité. MUSIQUES (ep3) 1’23 Jiyan Beats – Ez Kurdim 8’12 Sattar Chamani Gol – Jin, Jiyan Azadi 14’06 Justina – Titre inconnu 26’08 Jin, Jiyan, Azadi – Chant kurde MUSIQUES (ep4) 1’36 Jiyan Beats - Ez Kurdim 9’42 Justina - Ghadam be Ghadam . 19’52 Toomaj - Meydoone Jang 24’52 Hamed Fard - Man Pesare Iran Zaminam VISUEL Détail d’une photographie en 2010 prise lors d’une manifestation de soutien aux luttes en Iran à Amsterdam, Auteur Jos Van Zetten

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Écologie

France : Les gendarmes arrêtent un manifestant blessé à l’hôpital

Un des manifestants de Sainte-Soline (voir notre article) a pris un tir de LBD en pleine tête, à 10 mètres. Les gendarmes arrivés sur place ont voulu contrôler son identité et l’auditionner alors qu’il n’était pas en état de parler. Dans le poste de secours temporaire, les gendarmes continuaient leurs auditions auprès des blessé.e.s. Les soignant.e.s sur place ont estimé qu’il pouvait repartir au bout d’une heure alors qu’il avait un trauma crânien nécessitant un scanner, comme la suite des événements l’a montré. Le blessé a été arrêté une première fois à sa sortie de ce poste médical temporaire. Les gendarmes l’ont suivi dans le premier hôpital où il a été envoyé. Il a passé son scanner menotté alors qu’il tenait à peine debout les examens ont démontré qu’il avait une fracture de l’orbite, ainsi qu’une hémorragie interne. Ces deux blessures graves ont nécessité deux jours en réanimation en neurochirurgie au CHU de Poitiers. Il a ensuite été transféré en soins continus, toujours en neurochirurgie au CHU de Poitiers. Il y a passé quatre jours sans voir un médecin mais par contre, à l’issue de son dernier scanner de contrôle, les soignant.e.s ont trouvé le temps d’appeler les forces de l’ordre. Il a donc été arrêté juste après son scanner, dans sa chambre d’hôpital, à une heure où les visites sont interdites et alors que son état nécessite beaucoup de repos. Un rassemblement s’est tenu devant la gendarmerie de Poitiers où il était supposé détenu. Déféré le lendemain matin, il écope d’un contrôle judiciaire. Aucun fait spécifique ne lui est reproché en-dehors de sa participation à la manifestation. Ses blessures lui valent 30 jours d’ITT…

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Médias

[Projection + discu] Ni Dieu ni maître – Épisode 4 : Les réseaux de la colère, 1965-2012

Dans la suite de la Guerre froide, où les puissances impériales rivalisèrent de violence, le principal péril de l’anarchisme n’était plus de disparaître. Il était de s’aliéner. Car face à un système globalitaire qui mettait en scène les apparences de sa propre critique, leurs slogans émancipateurs et même leurs figures ont fini souvent par être récupérés. En Occident, l’anarchisme est redevenu synonyme de désordre et de chaos. Interdits, poursuivis, criminalisés, les libertaires n’ont plus eu dès lors d’autre choix, de groupes affinitaires, en mouvements décentralisés, de résistances numériques en indignation généralisée, que d’avancer masqués. Mais, au cœur des grandes mobilisations sociales, l’anarchisme est toujours présent, sans toujours dire son nom. Et dans cette postmodernité qui se voulait la fin des temps, c’est aussi lui qui relance pour un tour au moins la grande roue de notre histoire. Les épisodes 1 et 2 (La volupté de la destruction, 1840-1914 / La mémoire des vaincus, 1911-1945) sont disponibles gratuitement en ligne. L’épisode 3 (Des fleurs et des pavés, 1944-1969) est projeté à l’Anarchive le lundi 28 novembre à 19h30 et sera également suivi d’une discussion collective. N’hésitez pas à ramener boissons/bouffe à picorer. Au plaisir de vous y voir ! Les Anarchivistes

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Guerre / Antimilitarisme

Iran : 46e jour de manifestations insurrectionnelles

A 3 heures du matin le samedi 29 octobre, le siège des pasdarans de Qazvine, principal organe des gardiens de la révolution dans cette ville, a été attaqué à l’explosif (photo), après que de nombreuses manifestations étudiantes étaient confrontées à la répression dans tout le pays. Le lendemain dimanche, 45e jour du soulèvement, les pasdarans et des miliciens du Bassidj ont mené de nouvelles attaques contre les étudiants au sein des universités et des cités universitaires avec des tirs de gaz lacrymogènes, des balles de plomb et des balles réelles. Malgré les menaces du commandant en chef des Pasdarans Hossein Salami, qui a déclaré hier : « Aujourd’hui, c’est la fin des émeutes, ne descendez plus dans les rues », les étudiants de dizaines d’universités à travers l’Iran ont organisé des sit-in et des manifestations. Dans la soirée du 31, à Téhéran, dans le quartier d’Ekbatan, les gens ont manifesté comme chaque soir depuis 46 jours. Les forces répressives ont attaqué les maisons des habitants et les ont harcelés afin de se venger de ce quartier devenu l’un des foyers nocturnes du soulèvement. Des agents ont communiqué par haut-parleurs installés sur des véhicules ; les habitants ont crié depuis les fenêtres « à bas le dictateur » et les agents ont répliqué en tirant vers leurs fenêtres. La grande ville de Tabriz a été théâtre de manifestations nocturnes pleines de tensions et de violents accrochages sporadiques avec les forces répressives. Les jeunes ont attaqué les agents à coups de cocktails Molotov et de pierres. A Midandoab, des heurts ont eu lieu entre les jeunes et les forces répressives durant la nuit. Des jeunes de Malekshahi d’Ilam ont tiré des rafales sur le commissariat, les services de renseignement et le bureau de l’imam du vendredi. Les manifestations nocturnes ont aussi touché Amol et Yazd. À Arak, les agents ont tiré sur les jeunes qui manifestaient de nuit, des accrochages ont éclaté et de violents affrontements ont secoué la cité Vali-Asr. Les jeunes ont également incendié une base de la milice du Bassidj. Les habitants de Sanandaj et de Marivan ont manifesté de nuit et barricadé des rues. Pour palier la démoralisation des forces répressives face au soulèvement populaire, le parlement des mollahs a augmenté les salaires des forces armées de 20% et accordé aux forces de sécurité de l’État une rémunération supplémentaire « pour les périodes de difficultés ».

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Racismes / Colonialismes

Succès de la « Marche pour le retour et la Libération de la Palestine »

Le Secours Rouge était co-organisateur de la Marche pour le retour et et la Libération de la Palestine du mouvement révolutionnaire palestinien Masar Badil (Voie Alternative). La manifestation a été un plein succès (1500 participant.e.s) malgré le boycott de presque toute la gauche et de toutes les organisations « officielles » de soutien à la Palestine - ces forces soutenant les Accords d’Oslo et le fléau qu’elle a engendré pour les Palestinien : une Autorité Palestinienne corrompue et collaborationniste. La manifestation a été précédée d’une semaine d’activité qui ont toutes été un succès public (200 personnes à la conférence du Secours Rouge International vendredi soir). A la manifestation, nous portions les portraits de Georges Habache (fondateur du FPLP), Shadia Abu Ghazaleh (qui a organisé la première unité de femmes de résistance armée) et du militant marocain El Houssine Benyahia (mort en combattant en Palestine) pour mettre en avant l’importance du lien entre la lutte pour la libération nationale et, respectivement, la lutte pour la libération sociale, la lutte contre le patriarcat, et l’internationalisme. Quant à la désinformation à propos de cette manifestation (que l’ambassade d’Israël avait demandé d’interdire), elle a déjà commencé puisque plusieurs médias parlent d’une manifestation « du Hamas »… « Honte aux absents ! » : le discours de notre représentante à la manifestation.

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Racismes / Colonialismes

Besoin d’aide à l’Occupation Palais (Schaerbeek)

Rue des Palais 48-50 . 1030 Schaerbeek 250 demandeurs/euses d’asile (Afghanistan, Burundi) Contexte : • Squat ouvert il y a une semaine pour un groupe de demandeurs d’asiles suite au manque des places dans les centres de Fedasil . • Occupent un bâtiment de City Dev en pleine construction : pas de certitude concernant la durée autorisée d’occupation. • Eau, électricité,nourriture • Les occupant dorment sur des matelas qui sont à terre, mais manquent des couverture et sacs de couchages • Soutenues par une organisation humanitaire qui apporte de la nourriture mais ont peu de liens directs avec eux IPC : • Une bonne organisation avec les personnes de contact de chaque communauté qui sont responsable de la gestion du stock (nourriture et autres matériels d’hygiène ) . • Difficulté de prendre douches car l’eau et très froide une seul douche au rez de chaussée qui ne fonctionne pas correctement (fuite d’eau ) . • Condition d’hygiène dans les 3 toilettes insuffisante car les bénéficiaires manquent des produits d’hygiène, de nettoyage et de désinfections ( risques d’avoir des maladies contagieuse liée au manque d’hygiène. • Crainte d’avoir des maladies contagieuses ( TBC , Gale, Diphtérie cutanée…) à cause des conditions de vies et d’hygiène insuffisantes à l’intérieur de l’occupation ) • Pas de machine à laver pour leurs vêtements et literie . • Manques des sacs poubelles , Raclette , torchons , essuie-tout en quantité insuffisante , pas de papier de toilette , quantité insuffisante de savons à mains. Besoins : Poubelles Sacs poubelles de la ville Torchon Serviette Nettoyant pour le sol huile Désinfectant pour les toilettes et les douches Kit d’hygiène individuelle ( brosse à dent, dentifrice, gel douche ) Sceau ( 20 l ) Rackette , Balais Ramassettes Machines à lavées et produit a lessiver qui serviront beaucoup pour laver les habits et autres vêtements lavable Serpillères Autres besoins : Sacs de couchage Couverture Matelas avec housse en plastique. no° de contacte 0032499822929 coordinatrice Hélène. Face à la crise de l’accueil, des demandeurs d’asile trouvent refuge dans un immeuble à rénover (BX1)

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Guerre / Antimilitarisme

[Rencontre] Dynamiques des mobilisations sociales en Russie : avant et depuis la guerre

Le vendredi 18 novembre, l’UPJB recevra Karine Clément et Aude Merlin. L’agression contre l’Ukraine est aussi une tentative de Poutine d’écraser toute opposition politique et sociale en Russie contre son projet de développer un impérialisme qui se revendique ouvertement de la tradition tsariste. Le régime de Poutine a bénéficié d’une popularité réelle pendant la première décennie du XXIe siècle. L’économie a redémarré, impulsée par l’exportation des énergies fossiles et une reprise du contrôle par l’Etat d’un certain nombre d’activités économiques. Le niveau de vie s’est amélioré après dix années de régression terrible. Le régime présentait son nationalisme comme une revanche contre les humiliations subies par la Russie (qu’elles soient réelles ou ressenties). Le ralentissement de la croissance et l’aggravation des inégalités sociales ont stimulé une opposition du bas, distincte de l’opposition politique libérale, qui s’est exprimée notamment en 2018 par des centaines d’actions contre la réforme des retraites. Cette dynamique sociale a démontré le fossé qui existait entre les masses populaires et l‘oligarchie. Elle a mis fin à l’euphorie d’union nationale autour de l’annexion de la Crimée en 2014 L’agression massive du 24 février contre l’Ukraine s’est d’abord heurtée en Russie à une opposition, très minoritaire et courageuse, de jeunes des grands centres urbains et du mouvement féministe. La résistance du peuple ukrainien a fait échouer la guerre éclair prévue par Poutine. En Russie, la mobilisation partielle décrétée le 21 septembre a suscité des protestations plus nombreuses, en particulier, dans les régions pauvres et de nationalités minoritaires qui payent le plus lourd tribut à la guerre. L’image d’une Russie unifiée autour du régime s’estompe. Plus de 700.000 citoyens ont quitté le pays dans les deux semaines qui ont suivi l’ordre de mobilisation. A l’intérieur du pays, le recrutement est d’autant plus difficile que les futurs soldats savent qu’ils seront considérés comme de la simple chair à canon, sans grand entraînement ni équipement. Quelles sont les dynamiques de la mobilisation sociale en Russie ? Cette question sera abordée par Karine Clément, sociologue française qui a passé la plus grande partie de sa vie adulte en Russie, dans un entretien avec Aude Merlin, chargée de cours en sciences politiques. Tant Karine qu’Aude sont actives dans le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine (RESU). Karine Clément est sociologue. Elle a travaillé pendant quinze ans en Russie à l’institut de sociologie de l’Académie des sciences. Elle connaît bien le mouvement ouvrier ainsi que différents mouvements sociaux en Russie comme les luttes féministes, pour le droit au logement ou contre le racisme. Elle a été expulsée par le régime de Poutine en novembre 2019 … pour une durée de 10 ans. Elle vient de publier un livre « Contestation sociale à bas bruit en Russie : critiques sociales ordinaires et nationalismes » (Editions...

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Résistances et solidarités internationales

#5 Lettre du Rojava : DES TATOUAGES ET DES COEURS GRANDS COMME ÇA !

Une route qui revêt désormais, et pour toujours, une place particulière dans celles que j’ai eu l’opportunité de parcourir à travers ce vaste monde. Elle relie deux villes frontalières du nord de la Syrie avec la Turquie. Des kilomètres de goudron qui sont, au fil du temps, devenus un peu les miens, reliés à mon existence par l’intensité des émotions qui les ont traversées. Non seulement, il s’agit du déplacement motorisé que j’ai le plus de fois effectué depuis mon arrivée, mais le fait d’en avoir parcouru, une bonne partie, à pied change inévitablement la donne. (1) J’ai toujours été étonné de voir à quel point un déplacement pédestre (c’est le cas aussi, dans une moindre mesure, avec deux-roues et des pédales) grave dans notre mémoire une foison de détails variés du parcours. Il y a, certes, des éléments particuliers dont la place privilégiée trouvée dans notre disque dur semble une évidence, mais il y en d’autres qui ont de quoi surprendre vu leur apparente banalité : un poteau électrique, une pancarte, un virage, un tas de pierres. Pour la première fois, en m’asseyant ce matin dans la voiture, une légère appréhension ou plutôt une prise de conscience me gagne. Et si… Et si… aujourd’hui, c’était sur nous que s’abattait la charge mortelle d’un drone turc. Et si… aujourd’hui une de ces ’merveilles technologiques’ dont on doit la propagation notamment au premier président noir états-unien mettait fin à mes jours. Comme le disait, à juste titre, Chomsky, évoquant le programme de drones développé par Obama : « Souvenez-vous que la pire campagne terroriste au monde est de loin celle orchestrée par Washington. C’est une campagne mondiale d’assassinat. Il n’y a jamais eu de campagne terroriste à cette échelle ». (2) Car c’est bien la terreur que sèment ces engins, virevoltant à des centaines de mètres au-dessus de nos têtes, de façon presqu’indétectable (3), tantôt pour surveiller tantôt pour assassiner. Je ne saurais dire exactement pourquoi cette éventualité ne m’avait pas jusque-là réellement traversé l’esprit. Peut-être, la densité de la réalité environnante se fait-elle, désormais, plus tangible. Peut-être, le fait de connaître certains lieux où des camarades sont tombés martyrs fait la différence. Peut-être, la prise de conscience du dévouement total pour cette utopie de mon responsable, depuis une décennie, me fait comprendre qu’il pourrait être ciblé. C’est que la campagne d’assassinats contre l’appareil militaire et administratif de l’AANES (Administration Autonome du Nord-Est de la Syrie) s’est accentuée ces derniers mois, notamment contre les structures de femmes. La liste est malheureusement bien trop longue. Parmi les nombreux assassinats de ces dernières semaines, je voudrais en citer trois qui m’ont tout particulièrement marqué par le message implicite qu’ils véhiculent. Le 22 juillet, trois membres importantes des structures d’autodéfense féminines ont été tuées à Qamishlo, à leur sortie d’une conférence sur les acquis de (...)

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Racismes / Colonialismes

Les représentants de Masar Badil et de Samidoun empêchés de venir à Bruxelles

Khaled Barakat et Charlotte Kates, représentant de Masar Badil et représentante de Samidoun, devaient venir à Bruxelles pour la Semaine et la manifestation pour la Libération de la Palestine. Ils ont été arrêtés puis refoulés. Khaled Barakat et Charlotte Kates, représentant de Masar Badil et représentante de Samidoun, devait venir à Bruxelles pour la Semaine pour la Libération de la Palestine, co-organisée par Classe contre classe, et pour la Marche pour la libération et le Retour qui aura lieu samedi à Bruxelles (le site de la Marche). Venant du Canada, ils ont été arrêtés et détenus à l’aéroport de Schipol. Il leur a été signifié que l’Allemagne les avait fait porter sur les listes du Système Information Schengen – ce qui leur interdisait l’entrée à l’espace Schengen. En mars 2020, les autorités allemandes avaient déjà signifié à Khaled Barakat une interdiction d’entrer dans le pays pendant quatre ans (pour en savoir plus). Le caractère politique de l’ordonnance était manifeste et non dissimulé puisque entièrement basé sur des discours politiques publics, des écrits et des vidéos YouTube et n’allègue pas d’activité criminelle (l’ordonnance précise que « les critères relatifs aux condamnations pénales ne s’appliquent pas en l’espèce »). Par contre est retenu comme Khaled Barakat des déclarations comme : « La soi-disant solution à deux États est morte. Le peuple palestinien n’a d’autre choix que de poursuivre sa lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine et la construction d’une société démocratique en Palestine ». Cette formule est citée à deux reprises dans le document comme la preuve d’une perspective "extrémiste" qui est "inacceptable" en Allemagne.

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Guerre / Antimilitarisme

Antimilitarisme anarchiste et mythes sur la guerre en Ukraine

Nous considérons le texte qui suit, provenant du blog antimilitarismus.noblogs.org, comme l’une des plus importantes contributions de l’anarchisme tchèque contre la guerre et tous les bellicistes, qui, malheureusement, abondent aussi dans le mouvement anarchiste. La manière de présenter les différents arguments contre les mythes concernant la guerre qui prévalent dans le mouvement anarchiste et de les rassembler en un tout organique d’une position défaitiste révolutionnaire ; la vigueur avec laquelle il s’oppose aux diverses pseudo-raisons pour lesquelles le mouvement anarchiste devrait soutenir la guerre ou l’un des partis belligérants ; l’insistance avec laquelle il préconise la transformation du conflit impérialiste en conflit de classe comme seule voie possible vers la révolution sociale et donc la seule paix réelle ; tout cela en fait, de notre point de vue, un document de la plus haute importance du mouvement anti-guerre révolutionnaire contemporain, même à l’échelle internationale. Cependant, nous aurions pour notre part construit autrement certains des arguments et justifié certaines des positions de manière quelque peu différente, bien que la conclusion soit la même : guerre à la guerre. Nous tenons ici à pointer du doigt la catégorisation idéologique présente dans le texte selon laquelle la dictature du Capital s’articulerait autour des pôles « démocratie » versus « dictature » (cf. mythes 10 et 29), catégorisation qui tend à éluder la nature profonde de la dictature sociale du Capital qui est précisément et réellement la démocratie (SA démocratie !) en tant que négation de l’antagonisme de classe et de sa conflictualité. Ajoutons encore à ce texte que les lignes de conflit entre le soutien « critique » à l’un des belligérants et le défaitisme révolutionnaire ne traversent pas seulement le mouvement anarchiste, bien que le texte se réfère à celui-ci. Les mêmes « mythes », les mêmes attitudes et les mêmes discussions se retrouvent dans le camp de l’ultra-gauche de tous les pays du monde. Même là, les révolutionnaires doivent se définir contre ceux « qui sont les premiers à publier d’innombrables proclamations et revues sur des thèmes antimilitaristes alors que la guerre est à l’autre bout du monde, mais qui, lorsqu’elle arrive à leur porte, se mettent à reproduire la propagande de guerre ». C’est pourquoi, avec les auteurs du texte, nous devons réaffirmer encore et toujours « qu’être antimilitariste avait du sens pendant la Première Guerre mondiale, tout comme dans le cas de la guerre actuelle en Ukraine ». LISEZ LA BROCHURE : ONLINE : https://www.autistici.org/tridnivalka/antimilitarismus-antimilitarisme-anarchiste-et-mythes-sur-la-guerre-en-ukraine/ PDF : https://www.autistici.org/tridnivalka/wp-content/uploads/antimilitarismus-fr.pdf

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Écologie

Deux militantes écologistes accusées de diffamation par une société basée à Liège

Ce lundi 24 octobre, jour de l’audience prévue à Istočno Sarajevo, Amnesty International engage BUK, compagnie hydroélectriquedétenue par Green Invest, une société basée en Belgique, à abandonner ses poursuites pour diffamation contre deux militantes locales qui ont publiquement exprimé leur inquiétude quant au possible impact environnemental des petites centrales hydroélectriques de l’entreprise sur la rivière Kasindolska. Sunčica Kovačević et Sara Tuševljak, les deux militantes, sont poursuivies en justice après avoir contesté les permis environnementaux accordés à l’entreprise et exprimé publiquement leurs inquiétudes quant aux dégâts irréparables que pourraient subir la rivière et l’écosystème environnant. La société bosniaque BUK, entièrement détenue par l’entreprise belge Green Invest, exploite une petite centrale hydroélectrique et prévoit d’en construire deux autres sur la rivière Kasindolska. Au début de l’année, BUK a intenté trois procès en diffamation contre les deux militantes, réclamant 7 500 euros de dommages et intérêts et menaçant de nouvelles actions en justice si elles s’entêtaient à évoquer publiquement la question. « À maintes reprises, nous constatons que des entreprises puissantes cherchent à intimider ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Confrontées à un examen public, elles déposent de plus en plus des plaintes fausses ou abusives pour faire taire les voix critiques et décourager tout débat sur des questions d’intérêt public. Sunčica et Sara sont visées par ces poursuites infondées au seul motif qu’elles ont critiqué publiquement la déforestation anarchique et l’érosion des sols qui, selon elles, ont fait suite à la construction de ces barrages hydroélectriques sur une rivière près de laquelle elles ont grandi », a déclaré Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes. Après avoir analysé des documents juridiques et d’autres éléments liés à cette affaire, Amnesty International a conclu que les poursuites présentent les caractéristiques des poursuites stratégiques contre la mobilisation publique ou « poursuites-bâillons » (désignées par l’acronyme anglais « SLAPP »), à savoir des recours agressifs et disproportionnés et une manœuvre flagrante visant à exploiter le pouvoir économique et politique de l’entreprise pour museler les militantes. « Sunčica Kovačević et Sara Tuševljak font partie de ces jeunes militants de plus en plus nombreux en Bosnie-Herzégovine et dans la région qui s’élèvent contre l’exploitation apparemment incontrôlée des ressources naturelles par de grandes multinationales. Ils exigent des autorités qu’elles évaluent dûment les risques à long terme de ces projets énergétiques, consultent les populations directement touchées et exercent une plus grande surveillance sur les projets de développement, au lieu de donner la priorité aux profits », a déclaré Eve Geddie. « Le comble, c’est que ces allégations infondées de diffamation (...)

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Racismes / Colonialismes

Semaine pour la libération de la Palestine

Plusieurs événements se tiendront les jours qui précèdent la manifestation de la "Marche pour le Retour et la Libération" à laquelle appelle le mouvement révolutionnaire palestinien Masar Badil (Voie alternative) à Bruxelles le 29/10. Événements déjà programmés : Lundi 24/10 : Présentation par Luk Vervaet du recueil Sumud : Paroles de résistance des prisonnières palestiniennes. Ce recueil reprend l’étude de Lena Meari, sur la résistance des Palestinien·ne·s lors des interrogatoires. Avec Ahmed Frassini, prisonnier palestinien quand il était enfant qui travaille actuellement dans une campagne pour récupérer les corps des prisonniers palestiniens qu’israel refuse de rendre. À la librairie Novembre, 38 rue du Fort, à 1060 Bruxelles. Mardi 25/10 : Présentation de l’édition des Oeuvres de Mohamed Boudia. Mohamed Boudia est un combattant pour l’indépendance de l’Algérie, dramaturge, il dirige le Théâtre National d’Alger à l’indépendance, mais est exilé en raison de son opposition au coup d’état militaire de 1965. Il s’engage alors pour la cause palestinienne et est assassiné par les services secrets israélien à Paris en 1975. À la librairie Météores, 207 rue Blaes, à 1000 Bruxelles. Mercredi 26/10 : Soirée « Retour de Palestine » organisé par le collectif La Grue. Deux jeunes militant·e·s ont partagé le quotidien des Palestinien·ne·s à travers des rencontres, des visites, des participations à des manifestations, dans les villes, dans les villages et dans les camps de réfugiés. Au Sacco-Vanzetti, 54 chaussée de Forest, 1060 Bruxelles Jeudi 27/10 : Symposium de solidarité avec les prisonnier·e·s palestinien·ne·s organisé par Samidoun, réseau international de soutien aux prisonnier·e·s de Palestine. Interdit et criminalisé par les autorités israéliennes, il compte plusieurs sections en Europe et dans le monde. À la Salle Aurore, 162 rue du Midi, 1000 Bruxelles. Vendredi 28/10 : "Palestine, internationalisme et anti-impéralisme" Conférence-débat organisée par le Secours Rouge International. Dans les années ‘70, la lutte du peuple palestinien occupe une place centrale pour l’internationalisme et remplace le Vietnam comme principale ligne de front. Des liens étroits se nouent entre les mouvements révolutionnaires de Palestine, d’Europe, du Moyen-Orient (Iran, Kurdistan) et du monde arabe (Maghreb…). Que furent ces relations privilégiées et quelles en furent l’origine ? Quelles leçons peut-on en tirer pour l’anti-impérialisme et l’internationalisme aujourd’hui ? Avec Ron Augustin, ancien membre de la Fraction Armée Rouge et le “camarade Ahmad”, ancien membre des moudjahidine du peuple (ML) d’Iran et d’autres intervenants à confirmer en présentiel et par témoignages vidéos. En français avec traduction en anglais. Au DK, 70b rue de Danemark, 1060 Bruxelles, Possibilité de se restaurer à un prix démocratique après l’activité Pour en savoir plus sur cette activité Durant cette semaine...

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Extrême-droite / Antifascisme

#4 Lettre du Rojava : Des silences qui en disent plus que de longs discours…

15 août 2022, dans une petite ville du nord-est de la Syrie. Le lieu, mais aussi la date méritent, à mes yeux, quelques lignes. Non pas tellement que ce soit le jour de la montée au ciel de la vierge Marie, raison pour laquelle tant de gens dans ma ville natale se désinhibent de façon démesurée à coup de bières et de péquets. Non pas tellement que le deuxième pays le plus peuplé du monde, l’Inde, fête ses trois quarts de siècle d’indépendance britannique, bien que cela soit un évènement historique de première importance. Non… si je veux vous parler en ce 15 août, c’est parce qu’il y a tout juste 38 ans, le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) réalisait sa première action de guérilla. Cette date de l’année 1984 constitua un tournant décisif pour l’histoire du parti, fondé six ans auparavant, et de la résistance du peuple kurde. Elle démontrait au gouvernement turc que le temps de l’impunité face à l’oppression était de l’histoire ancienne. Elle prouvait aux millions de kurdes opprimés dans les frontières de quatre états-nations différents que la résignation était à jeter aux oubliettes. Ici, comme ailleurs au Rojava, la date est fêtée comme il se doit. (1) Nous ne sommes pas habitués chez nous à cultiver les mémoires résistantes, or cela s’avère essentiel pour construire une identité enracinée, qui repose sur une tradition de lutte et de défense de valeurs. Certes, l’un ou l’autre évènement formel vient parfois rappeler, par exemple, le souvenir de la résistance lors de la IIe Guerre Mondiale. Mais cela n’a pas, n’a plus, grand-chose de la fête populaire militante reliée à une actualité combative. Il faut dire qu’ici le quotidien se charge bien d’éviter tout risque d’oubli du pourquoi être organisés et déterminés pour résister est vital. C’est un des apprentissages importants que je retire de cette expérience : l’importance de s’inscrire dans les pas de luttes passées, de construire un lignage avec des personnes s’étant levées pour faire face à des injustices, osant s’il le faut en assumer toutes les conséquences. Trop souvent, dans notre militance, nous gardons, au contraire, consciemment ou pas, une certaine distance avec des combats du passé sous couvert de fuir les carcans du dogmatisme, comme si filiation était synonyme d’imitation. Or, je pense que c’est là, comme le dit cette curieuse expression médiévale, jeter le bébé avec l’eau du bain. Il s’agit d’un piège tendu dans lequel nous tombons et retombons sans en mesurer les conséquences. La modernité capitaliste compte parmi ses armes les plus efficaces un individualisme qui n’épargne pas les collectifs et les mouvements de résistance. Cela explique, en partie, leur division aujourd’hui et leur manque de lien avec ceux d’hier. Cette révolution syrienne kurdo-arabo-syriaque nous prouve bel et bien le contraire. S’inscrire dans une tradition ne rime pas forcément avec cloisonnement, respect et mémoire ne s’opposent en rien au renouveau et à la créativité. Les Zapatistes au sud (...)

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