Résistances et solidarités internationales

Médias

Décès de Pascale Vandegeerde, Rétrospective d’une vie de lutte

Les lignes qui suivent nous ont été transmises par des ancien·ne·s ami·e·s et camarades de Pascale Vandegeerde, décédée le lundi 5 décembre 2022, à l’âge de 64 ans. Elle était une ex-membre des Cellules Combattantes Communistes (CCC), organisation clandestine de gauche révolutionnaire qui durant les années 80 a pratiqué la lutte armée en Belgique, en organisant une série d’attentats contre des infrastructures de l’Etat, de l’Otan et du patronat. « Une camarade est morte. Pascale Vandegeerde est décédée à l’âge de 64 ans. Fille d’un instituteur et d’une institutrice d’Etterbeek, elle a fait partie des principales luttes sociales de la deuxième moitié des années 70, et notamment des mobilisations féministes pour la dépénalisation de l’avortement et de soutien aux prisonniers révolutionnaires. Elle fut l’une des animatrices de la revue Ligne Rouge dont le premier numéro, en 1983, publia des textes des Brigades Rouges contre le repentir et la dissociation. Cette revue assurait la publication des textes des Cellules Communistes Combattantes (CCC) lorsque celles-ci apparaissaient, fin 1984. À la fin de l’été 1985, elle passait à la clandestinité et participait aux actions des CCC. Elle fut arrêtée en décembre 1985 et immédiatement soumise à un isolement carcéral total. Elle participa aux deux grèves de la faim collectives pour rompre avec le régime d’isolement, et assura une présence offensive au procès de 1988, défendant le projet révolutionnaire des CCC. Pendant 14 ans, elle a resisté au chantage de la « libération contre reniement », sa fermeté de principe lui valant une peine exceptionnellement longue. Après sa libération, on la voyait toujours discrète et solidaire dans des mobilisations, et elle fut élue déléguée syndicale dans l’association où elle travaillait. Outre sa famille et ses amis, ses anciens camarades et ses collègues étaient nombreux à ses funérailles, ainsi que des personnes qui, sans l’avoir connue, étaient venues rendre hommage à son parcours politique. »

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Résistances et solidarités internationales

Iran : Deux jours de lutte parmi tous les autres

Chaque journée en Iran apporte son lot d’informations relatives à des manifestations et protestations. Dimanche 8 décembre était le 115e jour du soulèvement. À Téhéran, la jeunesse courageuse, hommes et femmes, ont organisé des manifestations nocturnes à Ekbatan, Sattar Khan, Aryashahr, Saadat Abad, Sadeghieh, Haft Hoz, Englebal, Shariati, Tehranpars, le boulevard Ferdous, les stations de métro de Téhéran et Théâtre de la Ville. Dans la nuit de dimanche à lundi, suite au transfert à l’isolement de deux prisonniers du soulèvement, Mohammad Qobadlou et Mohammad Boroughani, leurs familles et un groupe de personnes ont manifesté devant la prison de Gohardasht par crainte de leur exécution. La foule scandait « pour chaque personne tuée, un millier d’autres se lèvent », « c’est le dernier message ; une exécution et c’est un soulèvement ». Des protestations se sont déroulées également en province à Karadj, Ispahan, Machad, Babol, Arak, Sanandaj, Mahabad, Hormozgan, Bandar Abbas et ailleurs. À Javanroud, des jeunes ont organisé une manifestation nocturne et bloqué la rue en allumant un feu. A Sanandaj et Mahabad, de jeunes rebelles ont pris le contrôle de la rue en brûlant des pneus. A Abdanan, les jeunes ont bloqué la rue en allumant un feu et en lançant des slogans antigouvernementaux, les forces répressives les ont attaqués et ont tiré des gaz lacrymogènes. Les forces de sécurité ont aussi attaqué les étudiants de l’université de Téhéran qui portaient des photos des victimes d’un avion civil ukrainien abattu par les Pasdaran. Le lendemain 9 décembre, divers quartiers de Téhéran (Ekbatan, Lavizan, Aqdassiyeh, Tehran-Villa, Tehran Pars, Chahr-Ziba) ont retenti de slogans nocturnes comme « à bas Khamenei l’assassin », « à bas le dictateur ». A Ispahan et Gohardacht de Karadj, les gens ont aussi scandé « pauvreté, corruption et vie chère, nous allons les renverser » et « tant que les mollahs ne seront pas enterrés, ce pays ne sera pas un pays ». De jeunes insurgés à Jam de Bouchehr ont attaqué une base de la milice du Bassidj avec des cocktails Molotov et ont incendié un grand portrait du pasdaran Qassem Soleimani sur une place de Zandjan. A Eshtehard et à Boukan, des cérémonies pour des manifestants assassinés se sont transformées en manifestations contre le régime. Il y a eu un rassemblement massif devant la prison de Gohardacht à Karadj, protestant contre la condamnation à mort de deux prisonniers du soulèvement, Mohammad Qabadlou et Mohammad Boroughani. Les forces répressives ont attaqué le rassemblement qui scandait : « pour chaque personne tuée, un millier d’autres se lèvent ».

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Migrations / Frontières

Rassemblement #FreeThemAll et #FreedomForMazin en soutien a RefugeesinLibya

Rassemblement devant les représentations du HCR - Soutenons les réfugiés en Libye et exigeons #FreeThemAll et #EvacuateRefugeesFromLibya ! Le 10 janvier 2022, le camp de protestation autonome des Réfugiés en Libye devant le centre de jour communautaire du HCR à Tripoli, a été attaqué par la police locale et les forces armées. Après 100 jours de protestation contre la détention arbitraire, la torture, le viol, l’esclavagisme et la demande d’évacuation vers des pays sûrs, le camp a été violemment démantelé, incendié et au moins 600 manifestants ont été emmenés au camp de détention d’Ain Zara. Ils ont détenu des adultes, des enfants, des femmes enceintes, quel que soit leur statut officiel (migrants, réfugiés ou demandeurs d’asile), dans des cellules surpeuplées et des conditions de vie déplorables. Parmi eux se trouvait Mazin, un enfant réfugié de 15 ans originaire du Darfour, avec son père et ses trois frères et sœurs. Après quelques mois, ils ont été libérés, mais laissés à la rue pour se débrouiller seuls. Le HCR n’a fourni aucune protection, aucun abri ni aucune évacuation vers un pays sûr. En août 2022, Mazin a été enlevé par des Libyens qui ont exigé une rançon de 5 000 dinars libyens. Après avoir réussi à s’échapper des mains de ses ravisseurs, Mazin a été arrêté par les autorités libyennes et est détenu en prison sans charges claires depuis plus de 3 mois maintenant. #𝐅𝐫𝐞𝐞𝐝𝐨𝐦𝐅𝐨𝐫𝐌𝐚𝐳𝐢𝐧 Un an plus tard, environ 250 manifestants sont toujours bloqués dans le camp de détention d’Ain Zara, subissant violence, exploitation, faim et soif. Nous appelons à commémorer les événements violents et à exiger la libération et l’évacuation de toutes les personnes en mouvement dans les camps de détention et en Libye. Nous voulons nous rappeler que ces manifestants sont des humains, des mères, des pères, des filles, des frères, des amis, des êtres chers,... Plus important encore, nous voulons nous souvenir de leur résistance contre le régime frontalier européen mortel qui est responsable de la souffrance des réfugiés et des migrants en Libye. Nous voulons montrer que nous sommes solidaires avec eux. Soutenons les réfugiés en Libye et exigeons #FreeThemAll et #EvacuateRefugeesFromLibya ! #LibyaLibyaIsNotSafe #Solidarity #RefugeesInLibya #SolidarityWithRefugeesInLibya #UNFAIR #UNFAIRagency

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Écologie

Lützerath (Allemagne) : appel à rejoindre la ZAD de Rhénanie, menacée d’expulsion

La Zad Rhineland s’est installée récemment dans le village de Lützerath en Allemagne, proche des frontières avec la Belgique et les Pays-Bas, à 4h de route de Nancy. Elle appelle à soutien ! Le village de Lützerath en Rhénanie est menacé de destruction par l’accroissement de la mine de Garzweiler par RWE, une multinationale allemande d’énergie, et son appétit pécuniaire hors norme. Défendons Lützerath Ici, nous défendons la justice climatique, nous nous rebellons contre un système néocolonial destructeur qui détruit les fondements de la vie dans le monde. Venez à la ZAD de Rheinland et défendez Lützerath avec nous ! Les informations suivantes proviennent de la police : (Nous ne pouvons pas leur faire confiance à coup sûr - Soyez donc prêts pour début janvier également). L’expulsion interviendra vers le week-end du 14-15/01/2023. La police tentera de boucler Lützerath avec des clôtures de construction. Voici notre estimation : La tentative d’expulsion prendra 1 à 6 semaines. Si vous êtes tous là, cela serra annulé et Lützi Bleibt.  Si vous souhaitez y être avant le confinement policier : Venez avant le 10.01. Même si la police réussissait à boucler Lützerath, on a besoin de vous de toute urgence sur place ! Nous pouvons bloquer l’arrivée des engins de démolition, empêcher l’arrivée de nouvelles unités de police, arrêter l’exploitation minière à ciel ouvert directement par des blocages et avec le soutien des habitants de Lützi en livrant du matériel et en manifestant de l’extérieur de la zone. À tout moment, des piquets de rencontre à Holzweiler et Keyenberg serviront de point de contact légal. De plus, il y a un camp à Keyenberg, où vous pouvez camper, manger et obtenir des informations sur les actions. Vous avez des questions, souhaitez vous préparer ou souhaitez-vous en savoir plus sur Lützi ? Venez à la scéance d’information : More or less 10 reasons to come to Lützerath || 01.04.2022 Lecture Ce que tu peux faire Venez à Luetzerath pour les dates prévues et restez ici pour les prochains mois. Vous pouvez également obtenir le matériel de mobilisation (propagande) via le site internet (ou en document joint à l’article) pour l’imprimer vous même. N’hésitez pas à le distribuer dans vos cafés préférés, centres autonomes, universités, lieux de travail, parmi vos amis et partout où vous en avez envie. (Il est aussi possible d’en commander via : mobi@luetzerathlebt.info ) Contact +49 1520 1339091 kontakt@luetzerathlebt.info Ou via les réseaux sociaux : Insta/ Twitter / Facebook / Youtube/ Telegram Articles francophones : Allemagne : la Zad Rheinland défend son village face aux excavatrices (Ouest-France) Une Zad en Allemagne appelle à soutien (Manif’Est) Lützerath (Allemane) : appel à rejoindre la ZAD de Rhénanie, menacée d’expulsion (squat.net)

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Extrême-droite / Antifascisme

Des sanctions pour stopper l’agenda colonial, raciste et annexionniste de Netanyahou !

Communiqué de presse de l’Association belgo-palestinienne La constitution, ce 29 décembre en Israël, d’un gouvernement ouvertement illibéral, raciste et anti-minorités a suscité dans le pays et à l’étranger un vent d’effroi, bien au-delà des rangs des défenseurs des droits des Palestiniens. C’est toutefois contre ces derniers que le programme de cette coalition constituée – une fois encore – des franges les plus extrêmes du suprémacisme juif fait planer les menaces les plus concrètes : légalisation de dizaines de colonies en Cisjordanie ; renforcement de l’usage létal de la force par l’armée ; libération des discours et pratiques racistes contre les Palestiniens citoyens d’Israël ; fin du « contrôle palestinien de la terre »… Les Palestiniens seront en outre placés sous l’autorité directe de l’extrême droite messianique sioniste religieuse la plus violente, que de nombreux observateurs qualifient de fasciste. Leurs figures de proue, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, obtiennent en effet respectivement la direction des forces de police et celle de l’administration civile dans le territoire occupé. Ces fanatiques pur jus ont fait campagne sur la déportation des « Arabes déloyaux », à savoir ceux qui refusent le statut au rabais qui leur est imposé. Ils prévoient également d’appliquer la peine de mort aux « terroristes », proposition particulièrement glaçante quand on sait la tendance d’Israël à qualifier ainsi les défenseurs pacifiques des droits des Palestiniens, telles les six ONG interdites en 2021. Alors que le précédent Premier ministre Lapid avançait masqué, Netanyahou, son successeur, affiche quant à lui clairement ses intentions. « Le peuple juif a un droit exclusif et inaliénable sur toutes les parties de la Terre d’Israël. Le gouvernement encouragera et développera l’expansion de la présence juive dans toutes les parties de la Terre d’Israël – en Galilée, dans le Néguev, dans le Golan et en Judée et Samarie (dénomination israélienne de la Cisjordanie occupée) », précise la première ligne directrice de l’accord de coalition. Israël assume ainsi ouvertement son objectif de coloniser et d’annexer le territoire occupé et d’en dénier à sa population palestinienne ses droits internationalement reconnus. Le refus de distinguer Israël du territoire qu’il occupe montre également, si besoin en était, qu’il y a désormais une réalité d’un État du Jourdain à la Méditerranée dans lequel prévaut un régime d’apartheid. Ce mépris ostensible d’Israël pour le droit international et ses obligations envers les Palestiniens est la conséquence logique de décennies d’impunité. Pourquoi en effet mettre un terme à la persécution et à la dépossession du peuple palestinien puisqu’elles n’entraînent pratiquement aucun coût politique ou diplomatique ? Le fait que l’agenda criminel de ce gouvernement soit assumé et connu ne semble malheureusement rien changer à la mansuétude occidentale habituelle à l’égard d’Israël. La présidente de la Commission...

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Résistances et solidarités internationales

Formation · action directe non-violente

Quinoa et Agir pour la Paix te proposent deux journées d’ateliers autour de l’altermondialisme, des mobilisations citoyennes et de l’action directe non-violente. Au travers de différents outils, théoriques et pratiques - débats, projections, mises en situation, jeux de rôle…- expérimente les différentes pistes de mobilisation citoyenne et d’action directe non-violente. AU PROGRAMME : JOUR 1 : définir ton positionnement politique dans le courant altermondialiste. La Mondialisation Capitaliste Néolibérale, kessako ? Quel·le altermondialiste es-tu ? Quelles sont les alternatives globales ? Mondialisation, stop ou encore ? JOUR 2 : découvrir les différentes formes d’actions directes non-violentes et leurs utilités au service d’un message politique. Pourquoi l’action directe-non violente ? Comment coordonner une action directe, comment la construire, pas à pas ? 1001 possibilités d’actions : quelles sont les initiatives existantes en matière d’action directe non-violente dans l’espace public ? MODALITÉS : Samedi 4 et dimanche 5 février > 10h à 18h À bruxelles (lieu à confirmer) Vous venez à titre personnel (50€) ; professionnel (150€) ; chercheur·euse d’emploi - étudiant·e - membre d’un groupe d’action/collectif (contactez-nous) Plus d’info et inscription via https://quinoa.be/evenement/formation-%C2%B7-think-do-it-yourself/

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Racismes / Colonialismes

UN DICTIONNAIRECOLONIAL - Perspectives depuis Abya Yala Afro Latino America

Dictionnaire francophone décolonial, sous une licence License Creative Commons Attribution - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International. Sous la direction de Claudia Bourguignon Rougier Ce livre destiné à un public francophone n’a pas pour objet de parler des luttes décoloniales ni des études décoloniales en général. Son objectif est plus modeste. Le but est de revenir sur la « colonialité du pouvoir » et le mouvement dans lequel le concept « décolonial » a pris en Amérique ibérique et dans la Caraïbe. Ce n’est donc pas l’acception du terme « décolonial » en France, en Belgique, au Canada ou dans les pays africains francophones qui nous intéressera ici, ni son utilisation par les groupes antiracistes de ces pays. Nous voulons seulement présenter le versant latino-américain de la théorie décoloniale. Il est certain que la décolonialité a une histoire différente en « Amérique latine » ou dans des pays comme la France, le Canada ou sur le continent africain. Mais tous ces mouvements décoloniaux ont un point commun : il est difficile de séparer les élaborations théoriques des pratiques de luttes et ces dernières de la réappropriation de l’histoire. En France, au Canada, en Belgique, sur les continents africain ou américain, l’écriture de la décolonialité change avec les mouvements sociaux qui eux-mêmes se construisent dans une connexion à ces apports tout en les modifiant. Le but précis de ce petit dictionnaire est de contribuer à faire apparaître cette connexion, celle qui relie les luttes décoloniales et la perspective Modernité/Colonialité (MCD) dans une aire spécifique, l’Amérique ibérique et la Caraïbe. Ce qu’on appelle le projet ou la perspective MCD renvoie à ces rencontres d’intellectuel-le-s latino-américain-e-s qui se réunirent au tournant du siècle et un peu après, autour des concepts de colonialité du pouvoir et de modernité/colonialité. Bien sur, les lecteurs et lectrices ne trouveront là que des pistes ; nous n’avons pas eu la prétention de fournir une analyse de fond. Mais il importe de relever qu’on ne fait pas une histoire des idées comme si ces dernières s’engendraient les unes les autres. Vu qu’un des concepts essentiels de la théorie décoloniale est celui de la colonialité du savoir, nous avons décidé d’appliquer la méthode à ce travail. Plutôt que de présenter un mouvement de pensée, nous avons voulu tracer une cartographie sommaire du moment décolonial en tendant des ponts entre des catégories, des pratiques, des itinéraires et des événements. [...] Ce livre est la première version d’un travail qui est évolutif : nous lui donnons une forme collaborative que le principe de glossaire rend d’autant plus aisée. Le format est ouvert. Nous vous invitons à nous rejoindre pour la deuxième version, pour enrichir le contenu ou le traduire vers une autre langue. Il sera publié aux Editions d’Europhilosophie en 2023. Claudia Bourguignon Rougier Introduction Claudia Bourguignon Rougier Autrice et...

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Résistances et solidarités internationales

Iran : Nouvelle vague de manifestations au Baloutchistan

Le vendredi 30 décembre 2022, 106e jour du soulèvement en Iran, les habitants de plusieurs villes du Baloutchistan, comme Zahedan, Rask et Khash, ont manifesté contre Khamenei, les pasdarans et la milice du Bassidj. Des milliers d’habitants de Zahedan ont scandé des slogans tels que « c’est l’année du sacrifice, on va renverser Seyed Ali [Khamenei] », « je tuerai celui qui a tué mon frère », « honte à toi Khamenei, dégage du pays ». Les manifestants ont mis le feu à des portraits de Khamenei et les ont piétinés. Les manifestants tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « interdit de courber la tête, chagrin interdit, deuil interdit » et « jurons sur le sang de nos camarades de résister jusqu’au bout ». Les femmes de Zahedan ont participé à cette manifestation. Dans la ville de Rask et Khash, malgré un déploiement massif de forces répressives, les gens sont descendus dans les rues. Ils criaient « on ne veut pas d’un gouverneur de Daech » en réponse à la nomination du pasdaran Mohammad Karami comme nouveau gouverneur du Sistan-Balouchistan. Auparavant, Karami était le commandant de la base Qods des forces terrestres des pasdarans dans le sud-est du pays et membre du Conseil de sécurité de la province du Sistan-Balouchistan, qui a joué le plus grand rôle dans les tueries dans cette région. Vendredi à 1h du matin, les forces militaires et les agents en civil à Galikesh, dans la province de Golestan, ont ouvert le feu devant la mosquée sunnite de Jameh, mais ils ont dû s’enfuir lorsque les gens se sont rassemblés dans le secteur. Vendredi, la population de Galikesh a organisé une grande manifestation pour protester contre les mesures répressives à l’encontre des sunnites. Vendredi à l’aube, des jeunes ont mis le feu au bâtiment de l’Organisation de propagande des mollahs à Gorgan. Les manifestations se sont poursuivies ailleurs en Iran. Un paramilitaire Bassidj a été abattu dans la ville de Semirom.

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Guerre / Antimilitarisme

Russie : Les actions anti-guerre continuent, une nouvelle loi répressive les cible

En Russie, les citoyens déclarés coupables de « sabotage » risquent désormais d’écoper de la prison à perpétuité. Poutine a promulgué une loi en ce sens jeudi. La peine pourra être infligée à tout individu qui réalise un acte de sabotage, comme des « actions subversives » ou un complot de coup d’Etat, mais aussi à ceux qui contribuent à planifier ou financer un tel crime. Depuis le déclenchement de la guerre, il y a eu 72 attaques recensées visant des bureaux de recrutement et infrastructures militaires en Russie (voir cet article ou celui-ci). Pour les seuls derniers jours de décembre, des box de garage d’une unité militaire dans le district de Sokolinaya Gora sur la 3e rue ont été incendiés. Le feu a couvert une zone de 200m². Un incendie s’est déclaré dans un dortoir du Service de la Garde fédérale, rue Tvardovskogo. Un incendie a touché à l’Institut russe des alliages légers (entre 400 et 600m² de hangars de propane et d’acétylène étaient en feu) ; cet institut travaille pour l’armée. Dans la région de Saratov, le feu a été mis au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire d’Ivanteevka. Le bureau de l’officier d’enregistrement et d’enrôlement militaire de service était complètement brûlé. A Podolsk, (nous l’avions traité dans cet article) deux retraités ont tenté de mettre le feu au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire. A Novocherkassk, un incendie a complètement détruit un bâtiment à deux étages de la 150e division de fusiliers motorisés dans le village de Persianovskoye (photo).

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Médias

Mauvais Sang n°5 / La démocratie, c’est la réaction

Ici comme ailleurs, en Iran comme en France, la démocratie présente une dynamique contre-révolutionnaire à laquelle il nous faut nous confronter pour peu qu’on prenne la question de la révolution au sérieux. L’« honnête » démocrate présente souvent son fétiche comme l’aboutissement définitif des périodes de luttes… prêtant à des gens qui se sont soulevés, parfois en en payant le prix de leur vie, des intentions et des revendications réformistes qui sont en réalité les siennes et qui intéressent surtout la bourgeoisie. La démocratie s’améliore toujours plus, paraît-il, en instituant à l’intention de l’honnête citoyen de nouvelles manières, toujours plus consensuelles, de participer aux processus décisionnaires au sein de l’appareil étatique qui aboutissent au mieux à voter des mesurettes contre les discriminations sociales, au pire à légitimer le fait de se faire toujours plus fliquer… Cette batterie de réformes n’a jamais rien d’un aboutissement pour tous ceux qui continueront de subir l’ordre, le contrôle et le travail. Là où la démocratie succède à un autre régime, elle signe bien plus souvent la fin et l’échec d’un processus révolutionnaire porteur de perspectives qui débordent largement la pitoyable question de savoir si la démocratie est le meilleur régime ou non. La belle âme démocrate, derrière son consensualisme et sa pondération, n’est en définitive qu’un vieux flic qui court après les luttes en se présentant d’abord de gauche, progressiste, camarade, avant de plaquer les barreaux de sa modération sur nos espoirs d’émancipation. L’État iranien, qu’il soit l’actuelle théocratie qu’on sait désormais mortelle, ou la prochaine démocratie du Moyen-Orient gérée par de minables bureaucrates et, pourquoi pas, administrée par des fliquettes aux cheveux découverts pour la vitrine « progressiste », conservera son nécessaire arsenal contre-révolutionnaire : des institutions, des tribunaux, des commissariats, afin que le contrôle et la répression soient toujours là pour veiller à la bonne mise au pas de révoltés qui, une fois le régime des mollahs renversé (ce qui n’est pas une mince affaire), devront reprendre leur vie de labeur. Pour que, justement, l’avenir de la révolution iranienne ne soit pas démocrate, c’est-à-dire ne soit pas un avenir entravé par une perspective réformiste d’État, mais pour qu’il puisse au contraire être débordé par d’autres révolutions, sans frontières, au Moyen-Orient comme ici et sur toute la Terre, et plus loin, il est vital qu’en France nous nous insurgions contre toute captation démocratique, contre tout ce qui permet, par exemple, à Macron de féliciter les femmes iraniennes et de s’ériger en continuité des luttes vivantes qui brûlent des commissariats, soulèvent des prisons et saccagent les ordres policiers et militaires. Présenter la démocratie, les droits de l’homme, des femmes et des minorités comme l’aboutissement d’insurrections n’est qu’un racket permanent qui voit dans tout mouvement le début...

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Extrême-droite / Antifascisme

Terrorisme d’extrême droite : La communauté kurde attaqué à Paris

Ce vendredi 23 décembre, un peu avant midi, William M., 69 ans militant d’extrême droite a commis un attentat contre un centre culturel kurde dans le 10e arrondissement de Paris. Le bilan est grave : on décompte trois décès par balles et 3 blessés graves. Le terroriste d’extrême droite a été interpellé sur les lieux de l’attaque. Il n’en était pas à sa première tentative de meurtre raciste, il y a tout juste un an il avait attaqué, au sabre, un campement de personnes exilées à Paris. L’attaque, qui s’est déroulée sur la rue d’Enghien, visait le siège du CDK-F, le Conseil démocratique kurde en France. Un restaurant ainsi qu’un salon de coiffure kurdes ont également été attaqués. Le terroriste a été déposé sur place en voiture. Si, à l’heure actuelle, nous ne connaissons pas les revendications exactes de l’attentat, il est évident que cette attaque est raciste et vise la communauté kurde (le terroriste a lui même expliqué à la police avoir agi car il était « raciste »). Elle a par ailleurs, lieu dans un contexte non-anodin où la Turquie attaque le Kurdistan et où une répression terrible s’abat sur les kurdes d’Iran. Malgré que William M., soit connu des autorités françaises il semble avoir bénéficié d’une réelle indulgence de ces dernières : en 2017 il était condamné à une peine de 6 mois de prison avec sursis et était interdit de port d’arme, en 2021 il a été mis en examen pour des chefs d’accusations de violence. Il a été condamné en 2022 à 12 mois d’emprisonnement, pour une tentative d’homicide en 2016, condamnation pour laquelle il a fait appel. Le 12 décembre il était libéré de sa détention provisoire sous contrôle judicaire. 11 jours plus tard il commettait un attentat faisant 3 morts.1 Malgré toutes ces condamnations et ces tentatives d’homicides, William M. ne figurait pas sur les fichiers de la DGSI (sécurité intérieure française) qui lutte contre le terrorisme.2 De plus, le centre associatif kurde visé ce vendredi avait déjà été attaqué précédemment. En effet, il y a un peu moins de 10 ans, le 9 janvier 2013, avait eu lieu un triple assassinat de militantes kurdes. L’enquête judicaire avait alors relevé l’« implication » des services secrets turcs. Assassinats restés impunis à ce jour « […] en raison du refus de la France de lever le secret-défense [sur l’affaire] »3 selon le communiqué du CDK-F sorti ce 23 décembre à la suite de l’attentat. Par ailleurs l’attentat est survenue alors que les militants préparaient la commémoration des dix ans du triple assassinat. A la suite de l’attentat, des rassemblements ont eu lieu dans la France entière, mais également à Bruxelles, en hommage aux personnes assassinées et en soutien au peuple kurde. En France, ces rassemblements n’ont pas manqués d’êtres violemment réprimés par les forces de l’ordres françaises, alors qu’il s’agissait de commémorations purement pacifiques. A Paris, la police française a empêché la communauté kurde d’aller se recueillir au centre attaqué. Toutes nos...

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Racismes / Colonialismes

Vente aux enchères en Belgique de crânes humains : jusqu’où va la déshumanisation ?

Fin novembre, à Bruxelles, trois crânes humains de personnes tuées au Congo pendant la colonisation belge étaient mis en vente. Un collectif de 147 signataires dénonce cette pratique, signe d’un racisme structurel, et demande l’ouverture d’une enquête. Le mardi 29 novembre, trois crânes humains de personnes tuées pendant la colonisation belge au Congo, trois crânes extorqués et ramenés en Belgique, ont été mis en vente aux enchères à Bruxelles. Vingt-quatre heures après, la vente a été retirée, suite à un article du journaliste Michel Bouffioux dans Paris Match, qui alertait de la situation proprement scandaleuse. Sur les réseaux sociaux, de nombreux acteurs de la société civile, choqués par cette énième insulte à l’égard des personnes congolaises et africaines, ont contribué à largement relayer l’information. Un deuxième article du journaliste Michel Bouffioux, toujours dans Paris Match, 30, nous apprenait par la suite que la salle de vente s’engageait à racheter les trois crânes au vendeur resté anonyme, ceci dans le but de les rapatrier vers la RDCongo. Bien que cette décision paraisse positive, le rachat par la salle de vente signifie qu’une valeur marchande continue de se voir attribuer à des crânes de personnes humaines tuées pendant la colonisation. La solution émise par la salle de vente ne met donc pas un terme mais, au contraire, perpétue l’acte de recel. Une vente aux enchères de crânes humains au 21e siècle, comment est-ce possible ? À première vue, on aurait pu croire à une fake news et pourtant, non ! Les crânes ont bien été mis en vente par l’hôtel de ventes Vanderkindere entre 750 et 1000 euros. Le déni d’humanité des peuples congolais et africains ayant été poussé à son comble, force est de constater qu’un tel acte est encore possible. De cette déshumanisation totale, la présentation de ce « lot de 3 crânes » par la salle de vente en est la démonstration : « Lot de 3 crânes humains : un crâne de Bangala anthropophage aux incisives taillées en pointes, un crâne du chef arabe Muine Mohara tué par le sergent Cassart à Augoi le 9 janvier 1893 et décoré d’un bijou frontal, et un fragment de crâne collecté au « Figuier de la mort » dans le village de Bombia dans la province de la Mongala par le docteur Louis Laurent le 5 mai 1894. Portant d’anciennes étiquettes de collection. Provenance : ancienne collection du docteur Louis Laurent à Namur. Epoque : XIXe. » Les insuffisances du projet HOME et ses responsabilités Le 8 novembre 2022, le collectif d’associations afrodescendantes associé au projet fédéral HOME (Human Remains Origins Multidisciplinary Evaluation) organisait une conférence de presse intitulée « Pour le rapatriement des dépouilles des ancêtres congolais ». Il s’agissait d’alerter l’opinion publique quant aux lacunes et à l’opacité du projet HOME. Ce projet mis en place par l’Etat belge le 15 décembre 2019, se terminant fin décembre 2022, est porté par 7 partenaires institutionnels et scientifiques. Selon...

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Résistances et solidarités internationales

L’Actu des Oublié.es • SIII EP7 • Pérou : Soulèvement contre le coup d’Etat

Tous les deux lundis, l’Actu des Oublié.es évoque les luttes dans le monde. Pour la dernière de l’année, nous partons au Pérou où la révolte gronde. Mercredi 7 Décembre, le Pérou est secoué par la destitution de son président Pedro Castillo. Une procédure légale mais abusive lancée par un Congrès que tout oppose au peuple. Dans les régions montagneuses en particulier, celles qui avaient élu Castillo, un soulèvement d’une rare ampleur somme le Congrès de se dissoudre, réclame des élections au plus vite et exige le changement de la Constitution. Une actualité brulante et chaotique que l’on peut regarder plus globalement à l’aulne de ce qui se joue sur le continent. En Amérique latine se multiplient les faits de lawfare, c’est à dire d’écartement d’opposants politiques par la voie légale, dont Lula est l’exemple le plus connu. Un phénomène qui coïncide avec la montée d’une extrême droite manipulatrice, violente et prête à tout. D’où l’importance pour les peuples de participer aux dynamiques politiques. Avec Maurice Lemoine, journaliste spécialiste de l’Amérique latine. Si le player ne fonctionne pas, cliquez ici ! MEDIAS Resumen latinoamericano La Izquierda Diario ALAI.Info La Republica MUSIQUES 5’48 Ukhupacha 15’50 La Prinz – Se Vive 28’11 Las Damas – Soy Hip Hop VISUEL Juan Zapata - Resumen latinoamericano Manifestation contre la destitution de Pedro Castillo

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