Droits sociaux / Services publics

[Koweït] 42 000 déchéances de nationalité
Depuis décembre, 42 000 Koweïtiens et Koweïtiennes ont été déchus de leur nationalité au mépris du droit international. Suite au virage autoritaire du nouvel émir du Koweït, Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, officiellement, il invoque la lutte contre la fraude, « atteinte à la morale » ou « menace à la sécurité de l’État ». Opposants, tribus nomades, femmes étrangères mariées à des Koweïtiens sont privées de leur nationalité et transformées en fantômes administratifs. Plus de papiers, plus de soins, plus d’écoles pour leurs enfants. Idem pour les bidouns, 100 000 sans-patrie coincés depuis des générations dans un vide juridique. Le souverain de 83 ans a décidé de suspendre le Parlement le 10 juin 2024 et veut modifier la constitution, il affirme qu’il ne laissera pas la démocratie « détruire l’État ». Plusieurs personnes ayant critiqué cette initiative ont été arrêtées, des députés ont été poursuivis dans une vague de répression.

Le Phare n°161 (Syndicat des Locataires)
Le Syndicat des Locataires à votre service Permanences juridiques SUR PLACE Square Albert 1er n°22, 1070 Anderlecht SANS rendez-vous : du lundi au vendredi : de 9h00 à 11h45 (il est conseillé d’arriver à 8h30) Permanences juridiques PAR TÉLÉPHONE 02/522 98 69 (choix 1) Le Phare n°161 Télécharger

Régularisation des sans-papiers : retour sur 40 ans de mobilisation. Entretien avec Youri Lou Vertongen
À l’heure d’une nécessité absolue de déployer des contre-discours (et des contre-conduites !) à même d’ébranler l’offensive réactionnaire de #Arizona, Pascal De Gendt a eu le courage d’écouter longuement Youri Lou Vertongen, membre de la commission Migrations et Solidarités de l’UPJB, et de synthétiser son propos dans un entretien de 16 pages pour le Sireas-Sasb-Fae asbls. Plus j’avance dans mes travaux, plus je me rends compte que l’exclusion des sans-papiers résulte de la rencontre entre une logique d’exploitation capitaliste, qui nécessite de maintenir ces personnes dans un système d’exploitation économique, et une logique xénophobe, qui vise à rejeter celles et ceux qui n’ont pas la même culture que le corps dominant en Belgique hors du corps social. L’objectif est de les reléguer dans une sorte de sous-catégorie : idéalement à l’extérieur des frontières, ou, s’ils les ont déjà franchies, dans des espaces où ils n’ont pas voix au chapitre. (…) Or, les partisan·e·s de la régularisation ne trouvent jamais la bonne parade. Ils et elles choisissent de se concentrer sur l’un de ces discours alors qu’il faudrait parvenir à la fois à déjouer le système d’exploitation socio-économique dont ces personnes sont victimes et à contredire le logiciel xénophobe qui tend à maintenir les étranger·ère·s en dehors de nos frontières. Papiers pour tous ! A lire en ligne : google.drive

[France] La parquet en cassation contre la libération de Georges Abdallah !
Le parquet général a formé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la cour d’appel de Paris du 20 février dernier. Cette cour d’appel, sans remettre en cause la libération de Georges obtenue en première instance le 15 novembre 2024, avait inventé de l’ajourner à une nouvelle audience, fixée au 19 juin prochain, afin qu’il « justifie d’un effort conséquent d’indemnisation des parties civiles », une « mesquinerie juridique » inédite selon l’avocat de Georges. Dans cette nouvelle démarche le parquet (qui dépend directement du pouvoir) est dans son rôle qui consiste depuis toujours à tout faire pour maintenir Georges Abdallah en prison. La Cour de cassation, elle, si elle ne rejette pas ce pourvoi, pourra décider ou non de casser la décision de la cour d’appel, totalement ou partiellement. Elle pourrait aussi décider de renvoyer l’affaire devant une autre cour d’appel pour qu’elle soit rejugée.

Mobilisation contre l’Arizona : quelles suites et perspectives pour les futurs « 13 » de chaque mois ?
L’action syndicale prévue le 13 mars serait annulée par le front commun syndicale. L’Assemblée Générale Antifasciste de Bruxelles et d’autres organisations autonomes des partis et des syndicats appellent à un rassemblement le 13 mars à 18 heure à la place du Jeu de Balle. « On résistera », un graffiti le 13 mars. Crédit photo @Lagachette_ La récente mobilisation de jeudi 13 février contre le gouvernement Arizona a rassemblé plus de 100 000 personnes. Cette mobilisation était organisée par un front commun entre la FGTB (syndicat socialiste) et la CSC (syndicat chrétien). Une importante partie du monde associatif et politique était aussi présente. À l’issue de cette mobilisation, et pour continuer la lutte face aux mesures de la coalition Arizona, les syndicats avaient appelé à un “marathon de résistance”, avec des actions prévues tous les 13 du mois. Or, les récentes informations à ce sujet poussent à croire que ce front syndical ne réorganisera pas les mobilisations prévues chaque 13 du mois. En effet, en plus des rumeurs qui circulent à ce sujet, aucune communication n’a pour le moment été faite alors que le 13 mars approche à grands pas. À ce jour, les syndicats annoncent une seconde grève générale le 31 mars et avoir d’avantage renforcé la mobilisation du 8 mars afin de dénoncer les dangers de la coalition Arizona pour les droits des femmes*. Plusieurs raisons sont évoquées en interne pour justifier le fait que les 13 du mois risquent d’être annulés. Premièrement, le front syndical dit vouloir concentrer ses force sur la grève générale du 31 mars plutôt que sur les actions mensuelles. Cela est entre autres dû à une difficulté pour certains secteurs de maintenir le rythme d’une manifestation mensuelle et surtout à un manque de moyens financiers. Des tensions au sein du front commun sur la stratégie à adopter existeraient également. Le monde syndical rappelle aussi l’importance de « garder des forces » pour les quatre prochaines années qui vont certainement voir les politiques anti-sociales et anti-contestataires crouler. Manifestation du 13 mars. Crédit Lydie Nesvabda. Si les différents acteurs syndicaux n’ont pas encore communiqué officiellement sur la stratégie qu’ils veulent donner au mouvement social en cours, de nombreux·ses observateur·rices disent être déçu·es de voir ce potentiel mouvement social reculer d’un pas étant donné le succès retentissant de la mobilisation précédente. Manifestation du 13. Crédit Lydie Nesvabda. A priori, l’élan notable donné lors de la mobilisation du 13 février serait donc stoppé jusqu’à la grève générale fin mars. Un choix qui risque d’embourber la potentielle construction d’un mouvement social puissant. Quel était donc le sens de cette promesse faite au grand public d’un « marathon de résistance » si celui-ci ne se poursuit pas au second mois ? S’agissait-il simplement d’insuffler courage et espoir à une foule révoltée face aux politiques fascisantes mises en...

Le gouvernement Arizona contre les femmes et les minorités de genre
Pour revendiquer leurs droits et dénoncer les oppressions auxquelles elles font face, les collectives, syndicats et associations appellent à une mobilisation et une grève féministe, à l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des minorités de genre. L’objectif de la grève est en particulier de rendre visible le travail, trop souvent ignoré, des femmes et minorités de genre. Cette année, l’appel à la grève et la mobilisation est également une réponse aux attaques du gouvernement Arizona (N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit) qui prévoit des mesures particulièrement discriminatoires pour les femmes et minorités de genre. La composition de ce gouvernement illustre son mépris des inégalités : seules quatre femmes sur quinze ministres, et aucune au Kern*, organe politique clé. Ce vendredi 7 mars, des blocages et piquets de grève sont organisés par différents syndicats et associations, et le samedi 8 mars, une manifestation est organisée au départ de la gare centrale, à 15h. A cette occasion, voici un décryptage du projet sexiste de l’Arizona, en trois parties : droits sociaux, tournant sécuritaire et droits des personnes sans papiers. 1. Droits sociaux Interruption volontaire de grossesse (IVG) Le gouvernement bloque la réforme de la loi sur l’avortement qui vise à faire passer le délai légal de 12 à 18 semaines. En effet, en Belgique, l’IVG est légale jusqu’à 12 semaines, avec un délai de réflexion obligatoire de 6 jours. Le CD&V (dans la majorité) s’oppose fermement à toute extension au-delà de 14 semaines. Pourtant, selon l’asbl LUNA**, un allongement de deux semaines ne permettrait qu’à une femme sur cinq d’avorter en plus de celles qui peuvent déjà dans le délai des 12 semaines. Qu’en est-il des autres ? Devraient-elles se tourner vers des pratiques clandestines, l’étranger ou une grossesse imposée ? Le maintien du délai de réflexion perpétue l’idée que les femmes ne seraient pas complètement aptes à décider par elles-mêmes. Ces journées imposées sont par ailleurs régulièrement difficiles pour les personnes qui souhaitent avorter, tant en termes de santé physique que de santé mentale. Le Luxembourg a supprimé ce délai pour mieux respecter l’autonomie et réduire le stress des personnes qui souhaitent avorter. Flexibilité du travail Les nouvelles mesures permettent d’embaucher pour seulement quelques heures par mois, d’imposer jusqu’à 360 heures supplémentaires annuelles « volontaires » sans compensation, et d’étendre le travail de nuit et du dimanche sans obligation de négociation avec les syndicats. Ce type changements a un impact sur la santé et/ou la vie de famille des travailleuses. L’annualisation du temps de travail est particulièrement inquiétante : au lieu d’être calculée sur la semaine, la durée moyenne de travail s’étendra sur un an. Une travailleuse à temps partiel pourra être contrainte d’effectuer des semaines à temps plein lors des périodes de forte...

[France] Inauguration d’un régiment de cyberdéfense
La cérémonie d’inauguration du régiment de cyberdéfense s’est déroulée le 27 février. Le régiment est une « armée de Terre de combat » dans les domaines numérique et cyber. La nouvelle unité est basée en Bretagne et comptera, d’ici à 2030, 400 hommes et femmes spécialistes de la cybersécurité. Le régiment prend appui sur les 807e et 808e compagnies de transmissions (CTRS) et le bureau cyber de la brigade d’appui numérique et cyber (BANC). Ce régiment aura pour missions le déploiement des centres des opérations de sécurité (SOC) tactique, la défense des réseaux amis à distance, des groupes d’intervention cyber (GIC) préventive ou réactive et l’armement des groupes de combat numérique (GCN). Il aura aussi la connaissance de l’espace numérique ami et ennemi, la lutte informatique adaptée aux systèmes d’armes et la fonction audit de l’armée de Terre, l’appui des entités du régiment et l’armement de ses unités opérationnelles et devra assurer la fonction centre technique de la lutte informatique défensive de l’armée de Terre ainsi que l’appui auprès des autres entités du régiment.