Résistances et solidarités internationales

À la mémoire de Dmitry Petrov
Biographie incomplète et traductions de son œuvre. Article paru sur Crimethinc. Le 19 avril 2023, trois anarchistes ont été tués dans une bataille près de Bakhmout : un Américain nommé Cooper Andrews, un Irlandais nommé Finbar Cafferkey, et un Russe nommé Dmitry Petrov, que nous connaissions jusqu’alors sous le nom d’Ilya Leshy. Les membres de nos réseaux ont partagé des projets avec ces trois camarades ces dernières années. Vous pouvez lire les motivations de Cooper dans ses propres mots ici et consulter une éloge de ses camarades ici. Vous pouvez découvrir l’activisme de Finbar tout au long de sa vie ici [ou ici en français], lire une interview de lui ici et écouter une de ses chansons ici. Dans l’éloge suivant, nous explorons la vie de Dmitry Petrov, qui portait également les noms de guerre Ilya Leshy et Fil Kuznetsov. Pour en savoir plus, commencez par lire la déclarations de ses camarades de l’Organisation de Combat Anarcho-Communiste accompagnée de la lettre posthume de Dmitry [en français ici], ainsi que les déclarations du Comité de Résistance et de Solidarity Collectives, qui sont disponibles ici. Quelques semaines avant le début de la guerre, Dmitry a participé à une interview que nous avons incluse dans notre couverture de la situation. Le premier jour de l’invasion russe, dans des conditions qui ont dû être difficiles, Dmitry a pris le temps de nous parler de la façon dont les anarchistes répondaient à la situation. Tout au long de nos échanges au cours de l’année suivante, nous avons été impressionnés par son humilité, le sérieux avec lequel il abordait ses efforts et son désir sincère de critique. Lorsque Dmitry a été tué, ses camarades ont révélé qu’il avait participé à certaines des initiatives anarchistes les plus importantes de la Russie du XXIe siècle, notamment en tant que cofondateur de l’Organisation de Combat Anarcho-Communiste. Nous donnerons ici un aperçu de ses efforts comme un instantané des deux dernières décennies de lutte dans le monde post-soviétique, en concluant par une traduction d’un de ses textes : « La mission de l’anarchisme dans le monde moderne ». Personne dans notre collectif ne croit que le militarisme d’État peut apporter le monde dans lequel nous voulons vivre. Nous sommes divisé-es en interne sur la question de la participation des anarchistes à la résistance militaire à l’invasion russe de l’Ukraine. Certaines personnes d’entre nous pensent que servir dans une formation militaire d’État ne peut jamais faire avancer la cause anarchiste. D’autres pensent que la décision de le faire ne peut être comprise qu’au vu de l’autocratie brutale qui prévaut en Russie, où des anarchistes engagés comme Dmitry ont essayé pratiquement toutes les autres approches. Si nous rejetons le militarisme d’État, la question de savoir comment répondre autrement aux invasions impérialistes reste ouverte - et nous serons mieux équipé-es pour aborder cette question si nous comprenons la trajectoire de vie (...)

[Afrique du Sud] Emeutes de l’eau à Ventersburg
Mardi 16, les deux voies de la N1 à Mmamahabane (Ventersburg) ont été barricadées avec des ordures, des pierres et des pneus en feu, par les résidents qui dénoncent les coupures d’eau. Six suspects ont été arrêtés. Trois autres femmes ont été arrêtées pour violence publique, portant le nombre total d’arrestations à neuf. La police avait été déployée en grand nombre pour assurer le maintien de l’ordre public, avec des renforts de policiers venus d’autres villes. Ce jeudi, un groupe d’environ 150 personnes s’est rassemblé devant le tribunal de première instance de Ventersburg pour soutenir les suspects arrêtés pour violence publique et entrave à la police dans l’exécution de son travail. Ce n’est pas la première fois que les habitants de Ventersburg manifestent leurs griefs dans la rue. En septembre 2022, trois personnes ont été arrêtées lors de manifestations semblables.

[France] 7000 capteurs de données biométriques pour les forces de l’ordre
Le ministère de l’Intérieur français profite du renouvèlement de son marché de capteurs d’empreintes digitales et de lecteurs de documents d’identité pour investir 1,6 million d’euros dans des solutions de prises d’images faciales et plus 21 millions de capteurs nomades d’empreintes digitales doigts et palmaires, soit 7 000 capteurs nomades de contrôles biométriques. Le marché porte sur plusieurs types de capteurs d’empreintes digitales : mono-doigt, multi-doigts standards, ou multi-doigts « fine épaisseur ». Les capteurs et logiciels devront être capables de détecter une usurpation d’identité (par exemple, détection d’un faux doigt). Le capteur doit résister au choc et pouvoir être temporairement mis dans les poches du blouson ou du pantalon. Deux autres lots concernent des lecteurs de bande MRZ et de puces RFID susceptibles de pouvoir reconnaître les documents d’identité, de séjour et de voyage, et des lecteurs vérificateurs qui doivent pouvoir détecter des données exploitables via la bande MRZ et la puce sans contact dès présentation par l’utilisateur d’un document d’identité, de séjour ou de voyage. Ils devront également être capables de lire et transférer les données contenues dans les puces des documents de voyage (ICAO) incluant la vérification de la chaîne des certificats ; les données OCR MRZ (textes, images) et les codes à barres 1D et 2D imprimé sur le document ; les puces RFID / smartcard, puces, passeports électroniques sans contact. Un autre lot encore concerne les « solutions de prises d’images faciales » qui font doivent comprendre une caméra, un trépied panoramique et tri-directionnel, un arrière-plan, ainsi qu’un dispositif d’éclairage. Le ministère prévoit d’acquérir, annuellement, un maximum de 150 lecteurs de bande MRZ et puce, 200 capteurs d’empreintes digitales mono-doigt, multi-doigts et solutions de prises d’images faciales, 300 lecteurs de documents sécurisés, de séjour et de voyage, mais jusqu’à 3 000 capteurs d’empreintes digitales et palmaires. Ces derniers devront en outre respecter un plan de livraison dont les délais semblant indiquer qu’il aurait été défini pour permettre aux policiers, gendarmes et douaniers d’être équipés à marche forcée d’ici aux Jeux Olympiques d’été de 2024 à Paris. Pour en savoir plus

Attaque symbolique de sponsors des JO 2024 en solidarité avec la révolte en cours en France
Dans la nuit du 16 au 17 mai, nous gilets jaunes de Namur et d’ailleurs, avons attaqué symboliquement des dizaines de magasins Carrefour et Decathlon de la région namuroise (Wépion, Jambes, Loyers), du Brabant Wallon (Wavre et Bierges), de Liège (Boncelles, Verviers, Remouchamps, Ans, Alleur, Flemalle) et de Dinant en soutien aux luttes des révoltés français contre la tyrannie néolibérale macroniste. En effet nous avons visé ces multinationales car sont les principaux sponsors des JO de Paris 2024 et nous nous joignons à l’appel de nos camarades français visant au boycott, au blocage, au sabotage, à la grève.. et à toutes les actions possibles contre toutes les grosses sociétés qui engraissent leurs actionnaires sur le dos des travailleurs au mépris de toute forme de démocratie. Nous n’oublions pas que d’autres enseignes comme Alibaba, AirBnb, Toyota, Randstad, Allianz, Atos, Bridgestone, Coca-Cola, ArceloMittal etc sont aussi implantées en Belgique et font leurs publicités en finançant les JO 2024 pour le plus grand bonheur du régime autoritaire et anti-démocratique qu’est la macronie. Par ces actions consistant en un placardage massif sur les devantures ainsi qu’un engluement des serrures, voir à des tags sur certaines devantures, nous entendons démontrer notre solidarité avec tous les opprimés et les exploitées de France ainsi qu’avec toutes les personnes mutilées et réprimées dans cadre des luttes pour le retrait de la réforme des retraites. Nous croyons à des formes d’actions directes autonomes car nous constatons que les bases syndicales en France comme en Belgique sont systématiquement trahies par leurs hiérarchies qui ne cessent de négocier la longueur de nos chaînes plutôt que de lutter réellement et à long terme pour une société sans inégalités. Ils ont oublié que la meilleure défense c’est l’attaque. Et les grèves générales, nos meilleures armes, que les gros bonnets syndicaux organisent sont aussi inoffensives qu’anecdotiques. Alors que des grèves générales reconductibles voire illimitées feraient plier n’importe quel régime, fusse t’il totalitaire ! Ce n’est pas pour rien que la bourgeoisie attaquent le droit de grève ! Nous n’avons pas non plus oublié comment les hiérarchies syndicales belges ont bradé nos retraites en Belgique où l’âge légal de départ est de 67 ans. Et tous les jours nous voyons parmi nous, nos corps détruit par le travail et les dos cassés de nos camarades plus âgés suite à des carrières trop longues pendant que des jeunes croupissent au chômage. Alors nous voulions par ces actions encourager nos camarades français à ne pas baisser les bras et à se battre jusqu’au bout ! Nous appelons tous les prolétaires à s’organiser en toute autonomie tout en faisant déborder la base syndicale. N’oublions jamais que le pouvoir réside entre nos mains, dans notre capacité à nous auto-organiser et à nous battre pour un avenir meilleur. Ensemble, nous pouvons renverser ce système qui favorise les...

[Iran] Toujours la résistance populaire contre le régime et ses forces répressives
Des jeunes rebelles ont mené dix attaques incendiaires rien que le le 12 mai 2023. Trois bases répressives de la milice Bassidj ont été attaquées au cocktail Molotov à Téhéran, Ispahan et Manodjan Kerman, un centre de propagande, une fondation et le bureau de l’Imam de vendredi de la ville de Mohammadyeh à Qazvin qui représente Khameneï dans cette ville ont aussi été incendiés. En outre, des affiches portant les portraits de Khamenei, de Khomeiny ou de Qassem Soleimani ont été incendiées à Machad, Chiraz, Arak et Sangar Guilan. En outre, les habitants de Zahedan sont de nouveau descendus dans la rue vendredi. Les manifestants ont scandé « à bas Khamenei », « Honte à toi Khamenei, quitte le pays », « Bassidj et pasdaran, c’est vous notre Daech », « Les mollahs doivent décamper », « Mort à l’oppresseur, qu’il soit le chah ou le Guide (Khamenei), » etc.

Analyse des élections en Turquie par le réseau Serhildan
Turquie | Résultats et analyses Les résultats finaux ne sont toujours pas publiés par le Conseil électoral suprême, mais, à plus de 99,80% des bulletins comptés, le 2e tour est confirmé pour les présidentielles : Erdogan - 49,5% Kiliçdaroglu - 44,9% Ogan - 5,1% Si les résultats ont été tant attendus, c’est du fait de la contestation systématique des résultats des bureaux oppositionnels par les membres de l’AKP, qui ont ralenti le processus de comptage. De nombreuses irrégularités ont été constatée pendant le dépouillement, avec des coupures de courant dans certains bureaux de vote, des bourrages d’urne ou encore des militants de l’AKP qui sont rentrés en masse dans un bureau. Les observateurs-ices internationales venues à l’appel du HDP ont été largement empêchées d’effectuer leur travail d’observation, ont constaté une présence policière et militaire dans et devant les bureaux de vote ainsi que les irrégularités déjà rapportées. Aux législatives, l’alliance Travail et liberté du YSP se confirme à la troisième place : Alliance AKP + MHP : 49,5% - 322 sièges Alliance du CHP : 35% - 213 sièges Alliance YSP + TIP : 10,5% - 65 sièges Une majorité large est donc acquise à Erdogan. Le barrage électoral à 7% (contre 10% auparavant) pour l’entrée du parlement permet au YSP en tant que parti d’envoyer 62 députés, soit 5 de moins qu’en 2018. Ses scores restent haut (plus de 50%) dans les provinces kurdes, où il atteint jusque 80% dans certains districts. L’imposition d’un 2e tour aux présidentielles est une nouveauté pour Erdogan et donc en soi une victoire de l’opposition, étant donné les fraudes et le contrôle médiatique et financier qu’exerce Erdogan sur le pays. Néanmoins, le ballotage favorable va joueur en sa faveur d’ici au 28 mai et il parait inévitable qu’il bénéficie d’une partie au moins du report de voix des 5% obtenus par Sinan Ogan, le 3e candidat. Celui-ci, ancien membre du parti fasciste MHP, a fait toute sa campagne autour de thématiques racistes et nationalistes : pour l’expulsion de tous les syriens refugiés dans le pays et contre la « menace kurde » et va demander des promesses autour de ces thématiques aux 2 candidats. Pour la gauche et les Kurdes, ce 2e tour est de fait défavorable : Sinan Ogan pourrait forcer Kiliçdaroglu à renier le YSP - qui l-a soutenu aux présidentielles - et on ne peut s’attendre qu’à une surenchère raciste dans les médias, voire dans la rue. Les résultats pour les votes à l’étranger sont très clivés, du fait des nombreux exilés politiques et une population turque majoritairement nationaliste et conservatrice. Un exemple en France, où Erdogan fait 64,2% aux présidentielles mais le YSP 18,2% aux législatives. Ce n’est pas un sentiment de victoire qui domine aujourd’hui dans les villes kurdes. Les co-président.e.s du YSP et HDP ont tenu une conférence de presse commune où ils ont reconnu qu’ils n’avaient pas « atteint les objectifs qu’ils s’étaient fixés ». Ils...

Appel à l’action : « Arrêtez la guerre contre les migrants »
REJOIGNEZ LA JOURNÉE D’ACTION INTERNATIONALE – 20 JUIN 2023 - Journée mondiale des réfugiés L’appel est lisible sur Abolish Frontex en d’autre langues : [EN/ DE/ AR /FR / IT] Le 20 juin – Journée mondiale des réfugiés – Abolish Frontex appelle à une journée d’action internationale décentralisée pour tous les collectifs antiracistes et sans frontières, pour tous les groupes luttant pour les droits et la dignité des personnes en mouvement, pour tous les fronts d’action antifascistes, pour toutes les associations et ONG travaillant pour la liberté de circulation, pour tous les individus et groupes qui croient fermement que la forteresse Europe doit s’effondrer. La JOURNÉE D’ACTION POUR L’ABOLITION DE FRONTEX est une journée pour amplifier nos voix, une journée pour défendre la solidarité internationale et pour s’élever contre la banalisation des discours xénophobes et la montée du racisme structurel. Le régime frontalier de l’UE continue de tuer : Cette année est déjà l’une des plus meurtrières pour les personnes qui tentent de traverser la mer Méditerranée, avec au moins 1074 personnes tuées ou portées disparues au cours des 4 premiers mois de 2023. En Italie, le gouvernement fasciste adopte une loi raciste après l’autre pour criminaliser la migration et la solidarité. La Grèce renforce ses murs frontaliers, continue de repousser violemment les gens en mer avec l’aide directe de Frontex, et poursuit les sauveteurs en mer. La Lituanie a renforcé son mur frontalier et adopté des lois légalisant les refoulements et autorisant les volontaires internationaux à recourir à la violence contre les migrants. En Hongrie et en Bulgarie, les forces de police des frontières continuent d’humilier et de torturer les personnes aux frontières. La Belgique continue d’éviter de trouver des solutions d’hébergement pour les demandeurs d’asile, laissant 2 500 d’entre eux à la rue. La Pologne repousse, détient, blesse et humilie les personnes en mouvement et poursuit les activistes – et ce ne sont là que quelques exemples de la guerre légale et de la guerre menée par les États membres de l’UE contre les personnes en quête de protection. Pendant ce temps, l’UE continue d’armer et de financer les acteurs centraux de ce régime frontalier mortel, en prévoyant d’augmenter les détentions, les déportations, la surveillance et de conclure davantage d’accords de contrôle des migrations dans des pays non membres de l’UE tels que le Sénégal, l’Égypte et la Tunisie. L’agence Frontex ne cesse elle aussi d’étendre son champ d’action et vient de conclure un accord pour une opération conjointe avec la Macédoine du Nord, le jour même où la police de ce pays a “accidentellement” abattu une migrante. Des frontières fortifiées, des infrastructures de surveillance, des refoulements systématiques et le financement de pays tiers pour torturer et tuer des gens au nom de l’UE : En cette Journée mondiale des réfugiés, nous souhaitons rappeler à tous que l’UE a...

France : Incidents à Pau lors d’une manifestation pour les retraites
Des heurts se sont produits au moment où 150 à 200 manifestants ont souhaité pénétrer sur le circuit urbain du Grand Prix de Pau pour faire entendre leur opposition à la loi sur les retraites. La police a immédiatement barré la route et des heurts ont éclaté entre les policiers et les premiers rangs tentant de forcer le passage. Après quelques minutes de confusion, la police a fait usage de gaz lacrymogènes qui ont touché militants mais aussi spectateurs. Un groupe d’une cinquantaine de militants s’est rendu vers l’autre entrée au secteur fermé du Grand Prix, mais n’ont pas tenté de forcer le nouveau barrage de police qui se dressait face à eux. Finalement, des manifestants sont parvenus à emprunter des escaliers qui menaient à un paddock en contournant deux agents de sécurité de la course. Les policiers ont été mobilisés afin d’appréhender ces derniers manifestants, mais ils n’ont procédé à aucune interpellation.

Catalogne : Affrontements à une manifestation de soutien aux occupations
Une manifestation de plusieurs centaines de personnes, en soutien aux immeubles occupés de Barcelone, a traversé plusieurs rues du quartier Sarrià-Sant Gervasi. Les manifestants ont brisé les vitrines de certains magasins et de banques avec des marteaux et des pierres. Il y eu des heurts lorsque les manifestants ont voulu quitter l’itinéraire prévu et qu’un cordon de police les en a empêché. Les policiers anti-émeutes ont lancé des charges auxquelles les squatters ont répondu en lançant des bâtons et des pierres. Près de 400 policiers avaient été déployés. Les manifestants ont atteint El Kubo et La Ruïna, les deux grands immeubles squattés de la Plaza de la Bonanova. Une contre-manifestation, plus réduite, appelant à l’expulsion a eu lieu au même moment.

[Grande-Bretagne] Un internationaliste du Rojava poursuivi à Londres
Philip O’Keeffe a été arrêté par la police britannique alors qu’il transitait par l’aéroport d’Heathrow à Londres pour se rendre en Irlande. Il s’y rendait pour assister la famille d’un autre internationaliste, l’irlandais Finbar Cafferkey, qui a été tué récemment en Ukraine. Philip O’Keeffe et Finbar Cafferkey se connaissaient bien, ils avaient combattu ensemble contre l’État islamique en Syrie dans les rangs des YPG. C’est pour cet engagement avec les Kurdes que Philip a été détenu pendant environ six heures en vertu de l’article 7 de la loi de 2000 sur le terrorisme, une loi qui permet à la police d’interroger les voyageurs jusqu’à six heures sans motif pour déterminer s’ils peuvent être un terroriste. En vertu de la loi, les détenus n’ont pas le droit de garder le silence et sont tenus de répondre aux questions. Ils sont également tenus de remettre les éventuels mots de passe de leurs appareils électroniques. Philip a refusé de remettre les mots de passe de ses appareils, ce qui a conduit la police à l’accuser d’entrave à la justice et à prolonger sa détention du jour au lendemain. Il a ensuite été libéré sous caution avant une audience à Londres la semaine prochaine où il apprendra s’il sera poursuivi. La police métropolitaine a conservé le téléphone et d’autres appareils de M. O’Keeffe. L’avocat de M. O’Keeffe a déclaré que son client avait été interrogé lors de sa détention initiale sans aucune représentation légale, la police ayant déclaré ne pas pouvoir trouver d’avocat. L’article 7 a fait l’objet de critiques répétées, notamment pour son utilisation contre des militants de gauche. Le mois dernier, la police métropolitaine a utilisé la loi pour arrêter un éditeur français, E., alors qu’il arrivait à Londres avant de le détenir lorsqu’il refusait de remettre ses mots de passe. E. aurait été arrêté pour son implication dans les manifestations contre la loi sur l’âge de la retraite en France.

L’Actu des Oublié.es • SIII • EP16 • La guerre des graines II Convergences
Deuxième épisode de la Guerre des Graines avec une ouverture internationale sur les luttes pour les semences paysannes. Pérennité de pratiques ancestrales ou nouvelles émergences paysannes, les méthodes pour conserver, échanger et cultiver des semences libres et reproductibles s’accordent sur une triple nécessité : organisation locale forte, développement des liens humains entre les régions et les centres urbains pour susciter des mobilisations massives, et internationalisation de la lutte pour éventuellement remporter des batailles à l’échelle législative et juridique. Si le player ne s’affiche pas, écoutez ici ! Avec M. Ibrahim Sidibe, exploitant agricole et membre de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Mali Famara Diédhiou, chargé de programme Afrique de l’Ouest de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa) et Millaray Painemal, co-fondatrice de l’association nationale des femmes rurales et indigènes Anamuri et coordinatioce du réseau des femmes mapuches TrawunpuZomo de Cholchol MEDIAS Afrique de l’Ouest : Mediapart et Afrique XXI (Articles Fanny Pigeaud) ; Film La Guerre des Graines ; Site de l’AFSA Tunisie : Inkyfada et le film Couscous : les graines de la dignité. Palestine : Nyeleni.org Amérique latine : film Semillas, bien comun o propriedad corporativa ? MUSIQUES 6’24 Con esto basta de Garzia et Arianna Puello 18’34 Taiñ Wirintukun Mapuche de Waikil VISUEL Wikimedia Commons Drapeau mapuche et pancarte « Non au TPP11 » lors d’une manifestation le 20 octobre 2019 à Santiago du Chili. Le TPP11 est un accord multilatéral qui entérine notamment l’interdiction des semences paysannes au profit des semences industrielles au Chili. Auteur : Abarca Vasti. Tous les épisodes de l’Actu des Oublié.es ici !

[USA] Arrestation de manifestants dans le métro de New-York
Au moins sept personnes ont été arrêtées à Manhattan samedi après avoir provoqué l’arrêt de la circulation du métro et affronté les policiers du NYPD alors qu’elles protestaient contre l’assassinat d’un sans-abri par un Marines dans le métro. C’est par dizaines qu’ils ont sauté sur les voies du métro à Lexington Avenue et East 63rd Street vers 18h15, forçant un train venant en sens inverse à freiner d’urgence. Cela a provoqué une coupure temporaire du courant dans la station de Lenox Hill. La police a réussi à faire sortir les manifestants des voies, permettant au train de rouler dans la station mais les manifestants, qui scandaient « Pas de justice pas de paix ! », étaient déterminés à continuer de bloquer le service de transport.

[Espagne] Toujours des poursuites contre la gauche indépendantiste catalanne
Le juge de l’Audience nationale espagnole, Manuel García Castellón, a clos l’enquête sur 12 indépendantistes membres des Comités pour la défense de la République (CDR) accusés de terrorisme. Leurs arrestations avait eu lieu dans le cadre du raid de la Garde civile en Catalogne en 2019. Ce raid, baptisé Opération Judas, avait mobilisé de façon spectaculaire 500 policiers et les médias espagnols, accusant le mouvement indépendantiste de terrorisme, quelques jours seulement avant les condamnations de la Cour suprême pour le procès des dirigeants catalans. Plus tard, les « preuves » initialement divulguées se sont transformées en allégations et les suspects ont été discrètement libérés sous caution. Mais l’affaire a continué, certaines parties étant menées de manière confidentielle, de sorte que même les avocats n’avaient pas accès à certaines parties des dossiers. Le juge a maintenant renvoyé l’affaire à la chambre criminelle du même tribunal pour décider d’ouvrir ou non un procès contre les personnes poursuivies pour les crimes d’appartenance à une organisation terroriste et de possession et fabrication d’explosifs. Le premier chef d’accusation entraîne des peines de prison comprises entre six et douze ans tandis que le second, de huit à quinze ans. C’est la deuxième fois que l’enquête est clôturée parce que les personnes faisant l’objet de l’enquête ont demandé que davantage de preuves soient examinées.

Vol militaire collectif vers la République Démocratique du Congo ce 26 avril 2023
Le 25 avril, quinze personnes congolaises détenues depuis plusieurs mois dans différents centres fermés ont été transférées au 127bis en vue d’une expulsion collective. Le lendemain, onze de ces personnes ont été expulsées de force par vol militaire vers la RDC. Pour les quatre autres, l’expulsion a été annulée suite à des recours introduits avec des avocat.e.s contre cette décision. Cet déportation fait suite à une visite diplomatique récente de la Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration en République Démocratique du Congo. En effet, depuis 2006, un protocole d’accord existe entre les deux pays afin de faciliter les expulsions de personnes congolaises depuis la Belgique. La visite de la Secrétaire d’Etat visait à mettre en place des mesures afin de dissuader les personnes congolaises de demander l’asile en Belgique. La précédente déportation connue date du 14/11/2022 : https://www.gettingthevoiceout.org/expulsion-collective-sur-un-vol-vers-la-rdc- #StopDeportation #AbolishFrontex

[Suisse] Un bilan de deux blessés graves au 1er Mai de Zurich
Le 1er mai à Zurich, où plus de 10’000 personnes ont défilé dès 10h30, de nombreux manifestants ont lancé des pétards et allumés des fumigènes, tagué des façades et attaqué deux banques dont les vitres ont été brisées. La police de de Zurich a tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc et a blessé gravement un jeune camarade à l’oeil et un autre à la main. A Bâle, de nombreux policiers sont intervenu pour bloquer le cortège et isoler le bloc de tête. La police a proposé un autre parcours « à ceux qui souhaitaient défiler pacifiquement ». Mais cette tentative de provoquer la désolidarisation du cortège a échoué : les autres manifestants ont refusé l’itinéraire alternatif et ont choisi de rester en soutien au bloc encerclé. La police a alors utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour séparer les deux groupes.

[Palestine] Raid meurtrier des forces d’occupation à Naplouse
Trois Palestiniens ont été tués jeudi par des soldats israéliens lors d’une opération militaire dans la ville de Naplouse en Cisjordanie. Quatre autres Palestiniens ont également été blessés par des soldats israéliens au cours des affrontements qui ont éclaté entre les soldats et des dizaines de jeunes hommes et d’hommes armés dans la ville. Une force spéciale d’infiltration israélienne avait pris d’assaut la vieille ville du centre de Naplouse, encerclé un bâtiment et affronté trois Palestiniens retranchés à l’intérieur. Des affrontements violents ont eu lieu pendant plusieurs heures entre les Palestiniens et les soldats israéliens. Les trois Palestiniens ont été tués à l’intérieur du bâtiment après des tirs nourris et des explosions. L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué jeudi que les troupes israéliennes avaient tué deux militants palestiniens soupçonnés d’avoir abattu trois colons israéliens en avril, ainsi qu’un troisième homme armé qui avait aidé les deux militants, lors d’un raid dans la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

[Turquie/Kurdistan] Un couvre-feu a été imposé dans plusieurs districts kurdes
Les autorités turques ont déclaré “zones de sécurité spéciales temporaires” 14 zones dans la province de Sirnak. Ces zones kurdes se situent notamment à Cizre, Silopi, Uludere et Beytüşşebap. Depuis des années, l’État turc déclare systématiquement et arbitrairement des “interdictions” et des “zones de sécurité spéciales” dans les provinces kurdes, en particulier à Sirnak et Hakkari. Ces méthodes ont pour conséquence de limiter les mouvements des habitants de ces régions. La décision prise par le gouvernement prévoit que ces 14 zones seront considérées comme “zones de sécurité spéciales temporaires” du 1er au 15 mai. Durant cette période, l’entrée et la sortie seront strictement contrôlées, voire interdites, selon les cas. Des mouvements de troupes et des vols de l’aviation militaire turque y ont été remarqués. Ces mêmes régions avaient déjà été déclarées “zones de sécurité spéciales” pour une durée de 15 jours, du 16 au 30 avril. De plus, le 8 avril, l’entrée dans les hautes terres de quatre villages du district de Yuksekova à Hakkari avait été interdite.