Histoire / Archives

Extrême-droite / Antifascisme

Vandalisation antisémite du monument à la mémoire des « héros du XXe convoi »

Au lendemain des élections et de la percée de l’extrême droite, des tags fascistes sont apparus sur le campus Solbosch à l’ULB. Début juin, des stickers « Toilettes genrés ? Transphobie assurée » étaient recouvert par des croix gammées. Ce dimanche 16 juin, un monument en mémoire de 3 résistants contre le nazisme a également été vandalisé. Plusieurs croix gammés et croix celtiques (symbole nazi, signe suprémaciste blanc et antisémite, utilisé par l’extrême droite) sont apparues. Certains de ces symboles haineux ont également été accompagnés de « Fuck antifa » et de slogans transphobes sur le campus. L’Union Progressiste des Juif.ves de Belgique (UPJB), dans un communiqué au sujet de la vandalisation antisémite du monument en mémoire des résistants, explique « Par cet acte, c’est la mémoire de Youra Livchitz, Robert Maistriau et Jean Franklemon qui est attaquée. Le 19 avril 1943, leur action de sabotage à l’encontre du XXe convoi à destination d’Auschwitz, héroïque et unique dans l’histoire de la résistance face à la déportation, a permis à 231 des 1.631 Juives et Juifs de s’échapper du convoi. » « S’en prendre à la mémoire des « héros du XXe convoi », c’est s’attaquer à l’ensemble des victimes de la barbarie nazie, aux survivant·es et aux descendant·es de rescapé·es. C’est s’attaquer aux espaces publics où la résistance est honorée et la collaboration avec le nazisme condamnée. » L’UPJB, Een Andere Joodse Stem, AJAB, coalitie8mei, helden van het verzet ainsi que la coordination anti-fasciste de belgique (CAB) ont organisés un moment de recueillement autour du Monument aux héros du XXe convoi, ce dimanche 23 juin à 11h45. La normalisation progressive du fascisme et de ses idées et l’avancée générale du projet de l’extrême droite dans les urnes comme dans le reste de notre société légitiment ces actions racistes et donc permettent leur multiplication. Dans un discours, un membre de AJAB a déclaré : « Nous somme des survivants, survivantes, des descendant·es de rescapé·es, d’Auscwhitz et d’autres camps d’extermination. Ces actions de dégradation antisémites – qu’il s’agisse de monuments ou de cimetières – sont peu courageuses mais portent en elles une puissance symbolique énorme. » « C’est aussi le signe que les nostalgiques du fascisme se sentent pousser des ailes après leur progression électorale au sein de nos démocraties libérales. […] « Plus jamais ça, pour qui que ce soit ». Malheureusement, ce n’est pas un constat, c’est un appel, un cri. En s’inquiétant de la montée du fascisme, nous aurions tort de ne pas voir le « fascisme déjà-là ». Le fascisme déjà-là pour les migrant·es, que L’Europe et Frontex font mourir en mer. Frontex auxquels nos partis socio-democrates viennent d’étendre le pouvoir d’action en Belgique. » « Le fascisme déjà-là pour les Palestinien·nes, que l’Etat d’Israël opprime depuis longtemps, mais dans des proportions qui, et nous sommes malheureusement de plus en plus à en être convaincus , ont pris la...

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Extrême-droite / Antifascisme

Quelques explications et éléments historiques sur la Résistance en Palestine

Un bulldozer défonce la barrière qui enclave la bande de Gaza le 7 octobre. Le 7 octobre 2023, la résistance palestinienne a lancé une offensive contre l’occupation sioniste sur les terres palestiniennes occupées depuis plus de 76 ans. Une attaque d’ampleur, qui a manifestement largement dépassé les services de sécurité israéliens. L’attaque du 7 octobre a été marquée par des crimes de guerre, ainsi que par une importante propagande coloniale à leur sujet. Elle a été succédée par une guerre génocidaire et une agression particulièrement meurtrière de l’armée d’occupation israélienne contre Gaza, qui dure depuis près de 9 mois. La propagande coloniale du régime sioniste, basée notamment sur de fausses informations (bébés décapités, etc…)3 ou des informations non-vérifiées, a également servi à justifier sur la scène internationale le lancement d’une entreprise génocidaire à Gaza. La déshumanisation des palestinien·nes, orchestrée par la propagande coloniale, a été un élément clé de la légitimation du génocide. Le 7 octobre restera cependant une date historique clé et marquante pour la résistance contre le colonialisme en Palestine. Il existe un avant et après 7 octobre pour la présence l’impérialisme occidental, et l’Etat colonial israélien, au Proche et Moyen-Orient. Cette attaque armée comprenait différents objectifs qui ont été volontairement mal relayés ou omis dans le discours occidental, à savoir : rétablir un rapport de force entre la résistance palestinienne et le colonialisme, organiser un échange de prisonnier·ères pour libérer potentiellement les milliers d’hommes, de femmes et d’enfants enfermé·es dans les geôles israélienne, freiner le processus de normalisation des relations entre les Etats réactionnaires arabes et Israël, briser le mythe de l’invincibilité de l’armée d’occupation, répondre à l’intensification de la politique coloniale israélienne, ramener la cause palestinienne et sa libération sur la scène internationale, … Si les objectifs poursuivis par l’attaque du 7 octobre n’ont pas été clairement identifiés comme tels en Occident, certainement à cause de l’emphase médiatique sur les crimes de guerre qui ont eu lieu lors du 7 octobre et le discours de désinformation sur la résistance palestinienne qui a suivi, il nous paraît important de donner ici quelques clés de compréhensions historiques et actuelles sur ce qu’est la résistance palestinienne. En somme, l’histoire n’a pas commencé le 7 octobre, loin de là. Le bilan du génocide est de plus de 37 000 personnes palestinien.nes tuées à Gaza. Plus de 10 000 encore sous les décombres et disparues. Plus de 80 000 personnes blessées. Ces chiffres ont été communiqués par le ministère de la Santé à Gaza, plusieurs ONG quant à elles estiment que le bilan est beaucoup plus lourd, prenant en compte les personnes présumées mortes. En Cisjordanie, plus de 500 palestinien.nes ont été tuées. A Gaza comme en Cisjordanie, la proportion d’enfants tués par le régime colonial est (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Six mois dans une dystopie néolibérale : Cannibalisme social contre entraide et résistance en Argentine

En décembre 2023, Javier Milei est arrivé au pouvoir en Argentine, introduisant des mesures radicales d’austérité et de déréglementation. En promettant d’écraser les mouvements sociaux au nom d’un capitalisme débridé, son administration ouvre la voie à un effondrement social complet et à l’émergence d’une narco-violence à grande échelle. Dans le récit qui suit, notre correspondant dresse un tableau saisissant des forces et des visions rivales qui se disputent l’avenir de l’Argentine, dont le point culminant le plus récent ont été les affrontements du 12 juin, lorsque des manifestants militants ont affronté près de trois mille policiers encerclant un congrès barricadé. Si ce que vous avez lu vous inspire, pensez à faire un don à La Cultura Del Barrio, un club social et sportif antifasciste à Buenos Aires depuis une décennie. La montée en flèche de l’inflation et la déréglementation complète du marché immobilier argentin ont rendu difficile la conservation d’espaces communautaires physiques, précisément au moment où ils sont le plus désespérément nécessaires. Si vous êtes en dehors de la crise économique argentine, vous aurez peut-être l’occasion d’aider ceux qui sont en première ligne à survivre au capitalisme impitoyable et à démontrer une alternative réelle et existante. Le bloc antifasciste, anarchiste et autonome lors de la manifestation du 24 mars : « Contre la violence d’État – autodéfense populaire ». Instantanés Fin janvier 2024, mouvements sociaux, assemblées de quartier et organisations de gauche se rassemblent devant le congrès pour protester contre le paquet massif de réformes néolibérales qui y sont débattues. L’État répond en mobilisant des milliers de policiers. On peut voir un officier se promener en arborant en écusson un drapeau de Gadsden « Ne me marchez pas dessus » sur sa veste. À la fin de la soirée, même si rien de particulier ne s’est produit, les policiers se déplacent par deux sur des motos, tirant des balles en caoutchouc sans distinction dans la foule. Quelques jours plus tard, Sandra Pettovello, ministre du « Capital humain », refuse de rencontrer les organisations sociales pour discuter de la distribution d’aide alimentaire aux milliers de comedores populares (soupes populaires de quartier). S’inspirant de Marie-Antoinette, elle déclare : « S’il y a quelqu’un qui a faim, je le rencontrerai en tête-à-tête », mais sans l’intermédiaire des organisations sociales. Le lendemain, des milliers de personnes acceptent son offre, faisant la queue devant son ministère. Elle refuse de les rencontrer. La queue au centre-ville s’étend sur 20 pâtés de maisons au lendemain de la déclaration de la ministre du Capital humain qu’elle accueillerait individuellement ceux qui avaient faim. Début mars, Télam, l’agence de presse publique, a été fermée. Il en va de même pour l’INADI, l’institut national contre les discriminations. Des vagues de licenciements déciment presque toutes les institutions publiques, y...

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Médias

[Pristina (Kosovo) ] Balkan Anarchist Bookfair, du 5 au 7 juillet 2024

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous annonçons que, pour la première fois, la 16e édition du Salon du livre anarchiste des Balkans (BAB) se tiendra à Prishtinë/Priština, au Kosovë/Kosovo, du 5 au 7 juillet 2024. Le BAB n’est pas seulement une plateforme de promotion des livres, mais aussi un lieu d’échange d’informations et d’idées, de création de nouvelles initiatives et de renforcement des organisations. En tant que tel, depuis plus de 20 ans, il témoigne de notre engagement collectif en faveur de la solidarité, de la résistance et de la collaboration au-delà des frontières artificielles des Balkans. Le BAB arrive à un moment crucial où le capital connaît sa crise d’accumulation habituelle, où les feux de la guerre ravagent le monde, nous mettant au bord d’une guerre mondiale, et où le fascisme, sous sa forme explicite, se répand comme une traînée de poudre. Les États sont de plus en plus militarisés et les populations de plus en plus policées, brisant les communautés et les liens de solidarité. Et comme toute forme de dissidence est opprimée, le capital circule librement, s’étendant sans cesse à de nouvelles sources d’exploitation. Les Balkans ne font pas exception. Nous assistons à une militarisation croissante des pays des Balkans, avec des stocks d’armes et de technologies de plus en plus importants et le projet d’introduire des services militaires obligatoires. Sous le couvert de l’intérêt national et du discours nationaliste racial, des méthodes plus oppressives de contrôle de la population ont été introduites, souvent au détriment des minorités ethniques, sociales et politiques. Le pouvoir politique a été davantage centralisé et la répression politique a été menée plus ouvertement, tandis que les organisations politiques ont été rendues impuissantes par la transformation en ONG, reflétant la logique du néolibéralisme qui s’est infiltrée dans toutes les sphères de la vie politique, sociale et culturelle. Dans le même temps, le patriarcat, qui fait partie intégrante de l’exploitation capitaliste, crée un environnement toujours hostile pour tous, mais surtout pour les femmes et la communauté LGBTQI+, avec un nombre croissant de féminicides et d’agressions physiques, en maintenant un environnement hostile à la fois dans les sphères publiques et privées, ainsi qu’à travers des tentatives de contrôle de nos corps. Cette même logique patriarcale donne naissance au fanatisme religieux, dont le faux antagonisme avec le conservatisme national ne fait que renforcer le système patriarcal. À l’échelle internationale, les Balkans jouent un rôle crucial dans la politique mondiale. Les manœuvres géopolitiques de l’OTAN et de la Fédération de Russie exercent une influence directe sur la région. Simultanément, les réformes néolibérales ont déjà donné accès aux capitaux internationaux, en particulier ceux de l’UE, de la Chine et de la Turquie, qui ont pris le contrôle de toutes les infrastructures publiques essentielles dans...

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Écologie

Contre la légende et l’oubli

Écrit en mai 2018. Publié en juin 2024. Je dédie ce livre à mes camarades de France et d’Espagne, car il faut que nous cherchions à dégager de la légende et de l’oubli le vrai visage de la révolution, il le faut pour épurer nos forces, obéir plus librement à la plus haute nécessité, ne pas lui demander de justifier nos fautes, mieux accomplir ce qui doit être accompli, et que l’Homme renaisse un jour en tout homme. Victor Serge, Ville conquise (1932) Ces « Notes partielles et partiales » ont été écrites, sans diffusion publique, depuis la Zad de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) de janvier à mai 2018. Elles étaient à destination de soutiens qui étaient loin de la Zad et ne comprenaient pas la complexité des enjeux, des conflits, des processus à l’œuvre. Cette tentative de reportage informel, voire d’analyse sur le vif est politiquement située du côté de ce qui s’est appelé, au cours de la lutte, la dissidence de la Zad. Ces notes sont précédées de deux articles écrits en août et octobre 2017 pour un fanzine militant, diffusé uniquement sur papier : le Tiramisu. Six ans après la période des expulsions et la fin des expériences sociales anti-autoritaires sur la Zad de NDDL, certains groupes, qui ont ramassé la mise (et habitent toujours la zone) se retrouvent à la tête du mouvement des Soulèvements de la Terre (dont deux des porte-paroles médiatiques). Depuis ce qui a été appelé la « victoire » de la lutte contre l’aéroport et son monde, la Zad sert de caution, de modèle pour faire rêver et attirer du monde dans les luttes environnementales. Nous proposons de rendre disponibles ces documents afin de comprendre ce que fut ce modèle dans une période de grande tension (les expulsions de 2018), moment où les masques tombaient dans l’urgence des intérêts à sauver. Ce texte (et certaines des photos) prennent aujourd’hui une valeur d’archives, réactualisées au moment où nombre de militant-es ou sympathisant-es se posent des questions sur l’organisation des Soulèvements de la Terre et leur participation ou non à ce mouvement. Ce document permet d’avoir un regard critique sur ce qu’implique une alliance avec d’autres composantes, dont la Confédération paysanne. Des chicanes sur la ZAD [Article écrit en août 2017 et publié dans le Tiramisu.] La route des chicanes est un lieu célèbre sur la ZAD de Notre Dame des Landes. Officiellement, c’est la D281 qui relie les Ardillières au nord et La Paquelais au sud. C’est au moment de l’opération César en 2012, lors de la tentative d’expulsion de la zone ordonnée par le gouvernement PS, que sur environ deux kilomètres de cette D281 furent construites de multiples chicanes et barricades pour empêcher la circulation des forces de répression. Depuis, cette route est toujours aménagée de chicanes et cabanes en bois et en terre, habitées par des gens qui l’occupent. Depuis, cette route fait l’objet de nombreux fantasmes, peurs et conflits. Quelles sont les raisons de ce point de fixation sans cesse (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

[Présentation] Papiers pour tous… ou tous sans papiers !

Vendredi 28 juin à 19h, nous organisons une présentation croisée de deux ouvrages parus récemment autour des luttes des personnes « sans-papiers » en Belgique. Le premier, « Papiers pour tous » , est un ouvrage en deux tomes, issu d’une thèse de doctorat, qui revient sur un peu plus de quarante années (1974 – 2020) de mobilisations pour la régularisation des personnes sans-papiers en Belgique. À travers une histoire critique de ces luttes, le livre « offre une réflexion sur les questions de micropolitique au sein de ces mouvements sociaux et participe, ce faisant, à la préservation de la mémoire des luttes des immigrés en quête de statut en Belgique ». Le second, intitulé « VSP, l’odyssée des sans-papiers ? » , est le fruit d’une recherche participative, menée pour et par les sans-papiers, afin de fournir des outils aux premie·ères concerné·es par ces luttes : les personnes sans-papiers elles-mêmes. La publication, qui se veut une contribution aux luttes pour la régularisation, revient sur l’histoire de la Voix des Sans Papiers (VSP) depuis dix ans, à travers de nombreuses occupations, et les parcours de vie et de lutte de certain·es de leurs protagonistes. Pour présenter ces deux publications, nous aurons le plaisir d’accueillir Youri Vertongen, docteur en sciences politiques et sociales, auteur de « Papiers pour tous » ; Modou Ndaye , chercheur au CFS asbl, membre du comité de pilotage de « VSP, l’odyssée des sans-papiers », Henriette Essami-Khaullot , du Comité des femmes sans papiers, également membre du comité de pilotage « VSP, l’odyssée des sans-papiers », et Milady Renoir , militante pour les droits des personnes « sans-papiers ». La présentation sera une occasion pour écouter des expériences rapportées ou vécues, de partager les trajectoires passées et présentes des luttes et d’interroger les perspectives à venir. Ce sera également l’occasion de présenter différentes propositions de VSP, dont le projet Y’en a marre (YEAM), qui vise à mettre en lien un·e membre de VSP Bruxelles avec une personne avec papiers pour accompagner et renforcer la personne « sans-papiers » dans ses démarches et dans sa trajectoire individuelle de réappropriation de ses droits. Le prochain cycle de formation à l’accompagnement juridique et administratif d’une personne sans papiers aura lieu les samedis 29 juin et 7 juillet .

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Médias

[Brochure] Pour un anarchisme révolutionnaire

La publication du livre « Pour un anarchisme révolutionnaire » (Ed. L’Echappée, 2021) a été l’occasion de rencontrer beaucoup de camarades, et d’avoir de nombreuses discussions. Cette brochure s’inspire de ces échanges. Elle reprend les questions qui ont été posées le plus souvent et présente l’essentiel de ce qui s’est dit par la suite. Ce qui va suivre n’est donc pas un résumé du livre. Si la plupart des propositions ci-dessous s’y trouvaient déjà, elles n’ont pu s’énoncer concrètement et se préciser qu’au fil des discussions, remarques et critiques qui ont été faites au livre. Espérons que cette brochure soit l’occasion de poursuivre ces échanges et de nourrir nos réflexions dans les luttes à venir… Mur par Mur Avril 2022 Pourquoi parler de « révolution anarchiste » et en quoi consiste-t-elle ? Nous partons d’un double constat : d’un côté beaucoup d’anarchistes ont pris le chemin de la désertion, de la constitution de communautés alternatives, s’éloignant d’un discours et de la recherche de pratiques révolutionnaires. Et d’un autre côté, la question de la révolution est revenue sur la table ces dix dernières années. C’est dans ce contexte que nous avons voulu réaffirmer, avant tout, la nécessité et la possibilité de la révolution. Mais dès lors, la question est de savoir ce que l’on met derrière ce terme. C’est d’ailleurs une question que beaucoup de gens se posent. On voit bien l’évolution qu’il y a eu ces dernières années : maintenant, lorsque l’on distribue des tracts ou des journaux révolutionnaires dans la rue, beaucoup de personnes prennent cela au sérieux, s’y intéressent, veulent en savoir plus. Ce qui n’était pas le cas il n’y a ne serait-ce que quelques années (on constate sur ce point « un avant » et « un après » mouvement des Gilets Jaunes). Les questions qui reviennent le plus souvent sont : mais de quelle révolution s’agit-il ? Comment gagner ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Jusqu’où faut-il aller ? Que devons-nous détruire, et pour construire quoi ? Ces questions nous nous les posons aussi. Nous avons écrit ce livre dans la volonté de nous en expliquer et de tenter de produire quelques propositions. C’est en ce sens que nous parlons d’une révolution anarchiste. Car l’anarchisme, et plus précisément le communisme-anarchiste (ou communisme-libertaire) s’est affronté à ces questions, à la fois dans la pratique et dans la théorie. Il permet de viser une révolution sociale qui ne conduise pas à une autre forme d’autoritarisme, à la production d’un nouvel ordre économique, ou à un capitalisme d’État comme on a pu le voir en URSS. Ce que nous appelons une révolution anarchiste, ce n’est pas une révolution faite par des anarchistes, mais une révolution qui vise la destruction du pouvoir — et non sa prise. Au fond, la différence essentielle est là : il s’agit de détruire dans un même mouvement le Capitalisme et l’État, et à travers eux l’exploitation et le pouvoir. La révolution anarchiste ne vise pas à se...

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Extrême-droite / Antifascisme

[Communiqué de presse] L’UPJB condamne fermement la vandalisation du monument à la mémoire des « héros du XXe convoi »

Ce dimanche 16 juin, un monument à la mémoire de trois résistants a été sali d’une croix gammée et d’une croix celtique, symboles nazis, antisémites, de l’extrême-droite, du fascisme. Par cet acte, c’est la mémoire de Youra Livchitz, Robert Maistriau et Jean Franklemon qui est attaquée. Le 19 avril 1943, leur action de sabotage à l’encontre du XXe convoi à destination d’Auschwitz, héroïque et unique dans l’histoire de la résistance face à la déportation, a permis à 231 des 1.631 Juives et Juifs de s’échapper du convoi. S’en prendre à la mémoire des « héros du XXe convoi », c’est s’attaquer à l’ensemble des victimes de la barbarie nazie, aux survivant·es et aux descendant·es de rescapé·es. C’est s’attaquer aux espaces publics où la résistance est honorée et la collaboration avec le nazisme condamnée. Ces actes antisémites sont commis au lendemain d’élections qui propulsent le fascisme et ses représentant·es au sein de nos démocraties. Plus spécifiquement, le jour où des milliers de personnes, dont l’Union des Progressistes Juifs de Belgique, ont marché contre le fascisme et l’extrême-droite dans les rues de la capitale. Il est de notre devoir de combattre la normalisation de la droite extrême, de l’extrême-droite, du fascisme, de l’antisémitisme, de tous les racismes. Soulevons-nous pour la dignité de toutes et tous, ici et ailleurs. Pour celles et ceux qui furent assassiné·es par des régimes fascistes, pour celles et ceux qui sont en train de l’être. Plus jamais ça, pour qui que ce soit. NB : un moment de recueillement sera organisé cette semaine avec plusieurs associations. L’organisation des prises de parole et chants est en cours. Plus d’infos suivront.

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Économie / Anticapitalisme

Projection/discussion autour de « Coup pour coup » de Marin Karmitz

Un docu-fiction sur une lutte ouvrière, féministe et autonome La projection/discussion aura lieu ce jeudi 20 JUIN 2024 à partir de 20h au Boom café : 7 rue Pletincxk – 1000 Bxl Dès 18h, c’est aussi la permanence de la bibliothèque anarchiste LA B.O.U.M, une bonne occasion pour emprunter de la lecture, choper des brochures et autres ! Ça sera aussi possible de manger un bout à prix libre à partir de cette heure là. Un mot sur la projection : Dans la continuité des films précédemment projetés (en collaboration avec le p’tit ciné) « Femme-machine » et de la partie « Ivresse » de « Tant que chanteront les contructeurs de navire », La B.O.U.M propose un nouvel épisode sur les luttes sociales et les questions qui s’y posent tant sur le rôle des syndicats que les perspectives qu’ouvrent des luttes ouvrières et auto-organisées. Notre choix s’est porté sur « Coup pour coup » de Marin Karmitz, un docu-fiction qui n’en déplaise aux syndicats et aux patrons a alimenté les grèves « sauvages » des années 70 et qui dès sa sortie fut interdit de diffusion dans les salles officielles et valu aux réalisateurs la rancune syndicale et patronale. Synopsis : "Pour protester contre les brimades des chefs et les cadences infernales qui leur sont imposées, les ouvrières d’une usine textile décident de se mettre en grève. Débordant rapidement les syndicats, le conflit vire bientôt au mano a mano sans merci entre le patron et ses employées. La tension monte jusqu’à la séquestration du PDG..." Ce docu-fiction, lui même issu d’un rapport de force entre acteurs-trices professionnel-les et « actrices » des usines avoisinantes raconte le potentiel des luttes ouvrières du textiles qui ont secoué le Nord de la France dans les années 70. Des luttes à plusieurs égards inspirantes car à contre-courant des idées reçues d’une classe ouvrière homogène, masculine, syndiquée et domestiquée. Le parti pris du film a été celui de mettre en lumière les aspirations d’autonomie dans et par la lutte, une perspective qui peut encore nous inspirer aujourd’hui. Pour celles-ceux qui le souhaitent une discussion collective pourra suivre sur les questions soulevées par cette projection :) A jeudi ! L’équipe de la B.O.U.M En complément pour se faire une idée plus précise : une interview du réal à propos du film : https://www.festival-cannes.com/2018/coup-pour-coup-interview-de-marin-karmitz/ un article : https://revusetcorriges.com/2018/05/12/coup-pour-coup-de-marin-karmitz-1971/ Fiche technique : Durée : 86 minutes Lieu de tournage : Elbeuf, France Sortie en France : 23 février 1972

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Racismes / Colonialismes

Visite décoloniale de la ville de Mons

Envie de comprendre, d’interroger notre société sur les rapports de domination existant ? Dans le cadre de la formation RESET THE SYSTEM, Quinoa, avec le Village du Monde, te propose une visite décoloniale de la ville de Mons, le mercredi 26 juin de 14h à 16h. En juin 2020, suite à une pétition initiée par des étudiant·e·s, un buste de Léopold II avait été retiré des locaux de l’Université de Mons. Une belle victoire ! Pourtant, bien d’autres traces du passé colonial jalonnent l’espace public de la Ville de Mons, comme dans de nombreuses villes. L’espace public belge est loin d’être neutre : la propagande coloniale se manifeste au détour des bâtiments, noms de rues, monuments ou encore de plaques commémoratives. Restituer l’histoire de la colonisation belge, déconstruire la propagande coloniale (encore bien présente dans l’inconscient collectif), pour mieux envisager un futur inclusif, tels sont les objectifs de cette visite ! Lors de cette visite, nous serons accompagné·e·s par Christophe Abadjene, qui organise des animations autour de la question coloniale avec le Village du Monde et est membre de la Plateforme Décolonisation de l’Esprit et de l’Espace Public (PADEEP). MODALITÉS : mercredi 26 juin de 14h à 16h rdv devant l’Hôtel de Ville (Grand Place 22, 7000 Mons) visite ouverte à toustes inscription obligatoire via https://quinoa.be/evenement/visite-decoloniale-mons/ prix : 5€ en cash pour les personnes qui ne participent pas à RESET

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Extrême-droite / Antifascisme

Actu Prison - Mai 2024

Compilation non-exaustive d’actualités et de productions politiques, scientifiques ou culturelles autour des lieux de privations de libertés et des systèmes pénaux, en Belgique et ailleurs. Si vous voulez contribuer en envoyant des informations et ressources qui vous semble pertinentes et qui touchent de près ou de loin à l’enfermement, écrivez-nous à actuprison_be@riseup.net Ces informations seront reprises et partagées dans l’actualité du mois suivant. A propos de FRONTEX Loi Frontex, Samidoun : rompre avec le cercle vicieux de l’autoritarisme ! Stuut.info Le projet de loi qui donne la possibilité aux agents de Frontex d’effectuer des contrôles frontaliers dans les aéroports, les ports, la gare de Bruxelles-Midi ainsi que dans son terminal Eurostar et d’escorter des retours forcés d’étrangers a été voté. Charleroi pour la Palestine Des agents de Frontex pourront contrôler et expulser les migrants sur le sol belge : un dangereux précédent ? Le Vif Dans l’urgence, la Vivaldi a décidé de permettre à des agents de Frontex de contrôler et expulser les étrangers aux frontières belges. La mesure provoque l’ire de plusieurs associations, et place le PS et Ecolo en porte-à-faux. Décryptage d’une loi qui muscle encore un peu plus la politique migratoire belge. Bouchez veut expulser les prisonniers étrangers : “Si vous n’êtes pas belge, vous rentrez dans votre pays” 7sur7 Rapport sur la séparation de familles par la politique de retour. JRSbelgium.org (pdf) Rapport sur la séparation de familles par la politique de retour. La recherche pointe que presque 40% des personnes rencontrées en détention administrative avait à l’extérieur de la famille proche, était éligible pour le regroupement, mais s’est retrouvé enfermé, souvent rapatrié. Honte à la Belgique ! Via : Amoureux.euses Vos Papiers ! Centre fermé 127bis Pétition : CESSER les prolongements de la durée d’incarcération dans les centres fermés pour motifs dérisoires Stuut.info Alpha Oumar Diallo, un artiste bruxellois d’origine guinéenne, sort de chez lui pour acheter une carte prépayée le 25 décembre 2023 sans jamais en revenir. Cela fait 5 mois qu’il vit un calvaire derrière les murs du 127bis, un centre fermé de rapatriement. Pétition : dekamer.mijnopinie.belgium.be Grève de la faim dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel Getting The Voice Out Les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous informent qu’une grève de la faim générale a été initiée ce mardi 14 mai 2024 dans l’aile L1 du bâtiment carcéral. Cette grève a été lancée en protestation aux mauvaises conditions de détention, notamment par rapport aux repas distribués dans le centre, que les détenus qualifient de très pauvres en qualité et en quantité. Un gardien persécuteur au centre fermé 127 bis agit en toute impunité stuut.info “Un homme du personnel en particulier fait régner un climat de terreur quotidiennement, suivi par d’autres gardiens. Certains détenus ont très peur de ce...

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Écologie

Arpentage « Rêver l’obscur – Femmes, magie et politique »

La librairie Par Chemins et la collective Les Flower Rangers ont le plaisir de vous inviter à l’arpentage* du livre « Rêver l’obscur – Femmes, magie et politique » de Starhawk. > 𝗤𝘂𝗮𝗻𝗱 ? Le vendredi 28 juin, de 9h30 à 12h30. Accueil dès 9h15. > 𝗘𝘃𝗲́𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗴𝗿𝗮𝘁𝘂𝗶𝘁, sur inscription ici : https://urls.fr/tDS8rh L’auteure, figure historique de l’écoféminisme, ouvre des pistes pour en finir avec le sentiment d’impuissance face à l’oppression et au saccage écologique : « Retrouver notre pouvoir personnel est un voyage qui guérit, mais il n’est pas facile. (…) Pour nous libérer, pour retrouver le pouvoir du-dedans, le pouvoir de sentir, de guérir, d’aimer, de créer, de donner forme à notre avenir, de changer nos structures sociales, nous pouvons avoir à nous battre contre nos propres formes de pensée. Nous pouvons avoir à changer notre territoire intime autant que l’extérieur, et à nous confronter aux formes d’autorité que nous véhiculons en nous. Car nous faisons la culture à notre image, comme elle nous fait à la sienne. Si nous n’acceptons pas de nous confronter à nous-mêmes, nous risquons de reproduire le paysage de la domination dans les structures mêmes que nous créons pour combattre l’autorité. Le changement est effrayant, les sorcières ont un dicton : « Où il y a de la peur, il y a du pouvoir. » (…) Si nous apprenons à ressentir notre peur sans la laisser nous arrêter, la peur peut devenir une alliée, un signe qui nous dit que quelque chose que nous avons rencontré peut être transformé. » Qui sont les 𝗙𝗟𝗢𝗪𝗘𝗥 𝗥𝗔𝗡𝗚𝗘𝗥𝗦 ? Une collective de joyeuses herboristes, un bouquin dans une main et une binette dans l’autre. Elles plantent, cueillent, animent des groupes, et s’interrogent sur la portée politique de leurs gestes. Le tout en collants à paillettes biodégradables. *Un 𝗔𝗥𝗣𝗘𝗡𝗧𝗔𝗚𝗘 est une méthode de lecture collective d’un ouvrage, issue de l’éducation populaire. Le principe est de lire un ouvrage au même moment, à plusieurs et en morceaux – chacun.e son morceau – puis d’en discuter ensemble pour en retirer un savoir critique et collectivement partagé.

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Projection de « Coup pour coup » de Marin Karmitz

Un docu-fiction sur une lutte ouvrière, féministe et autonome La projection/discussion aura lieu ce jeudi 6 JUIN 2024 à partir de 20h au Boom café : 7 rue Pletincxk – 1000 Bxl Dès 18h, c’est aussi la permanence de la bibliothèque anarchiste LA B.O.U.M, une bonne occasion pour emprunter de la lecture, choper des brochures et autres ! Ça sera aussi possible de manger un bout à prix libre à partir de cette heure là. Un mot sur la projection : Dans la continuité des films précédemment projetés « Femme-machine » et de la partie « Ivresse » de « Tant que chanteront les contructeurs de navire », La B.O.U.M vous propose de continuer le cycle sur les luttes sociales et les questions qui s’y posent tant sur le rôle des syndicats que les perspectives qu’ouvrent des luttes ouvrières et féministes. Pour poursuivre ce cycle, on vous propose de regarder avec l’équipe de la B.O.U.M « Coup pour coup » de Marin Karmitz, un docu-fiction qui n’en déplaise aux syndicats/patronat a alimenté les grèves « sauvages » des années 70 et qui dès sa sortie fut interdit de diffusion dans certaines salles par des patrons locaux. Synopsis : "Pour protester contre les brimades des chefs et les cadences infernales qui leur sont imposées, les ouvrières d’une usine textile décident de se mettre en grève. Débordant rapidement les syndicats, le conflit vire bientôt au mano a mano sans merci entre le patron et ses employées. La tension monte jusqu’à la séquestration du PDG... Ce docu-fiction joué aussi par des « actrices » des usines avoisinantes raconte les luttes d’ouvrières du textiles qui ont secoué le Nord de la France dans les années 70. Des luttes à plusieurs égards inspirantes car à contre-courant des idées reçues d’un monde ouvrier exclusivement masculins, domestiqués et syndiqués. Le parti pris du film a été celui de mettre en lumière les aspirations d’autonomie dans et par la lutte, une perspective qui peut encore nous inspirer aujourd’hui. Pour celles-ceux qui le souhaitent une discussion collective suivra sur les questions soulevées par cette projection :) A jeudi ! L’équipe de la B.O.U.M En complément : une interview du réal à propos du film : https://www.festival-cannes.com/2018/coup-pour-coup-interview-de-marin-karmitz/ un article : https://revusetcorriges.com/2018/05/12/coup-pour-coup-de-marin-karmitz-1971/ Fiche technique : Réal : Marin Karmitz Durée : 86 minutes Lieu de tournage : Elbeuf, rue Camille Randoing, France Sortie en France : 23 février 1972

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Soirée de soutien pour Radio Onda Rossa

Les auditrices et auditeurs bruxellois de Radio Onda Rossa, avec le Casi-Uo, Incendiarie et l’UPJB, vous invitent à une soirée de soutien pour Radio Onda Rossa. Cette année encore, la radio la plus aimée des ondes romaines (et au-delà) a besoin de notre soutien pour émettre sans parrainages ni publicités. Soirée de soutien pour Radio onda rossa (Italie) (IN IT SOTTO) € Tous les bénéfices sont destinés à ROR : entrée 3€ et repas 5€. Bar à prix populaire. VENEZ AVEC DU CASH € Les auditrices et auditeurs bruxellois de Radio Onda Rossa, avec le Casi-Uo, Incendiarie et l’UPJB, vous invitent à une soirée de soutien pour Radio Onda Rossa. Cette année encore, la radio la plus aimée des ondes romaines (et au-delà) a besoin de notre soutien pour émettre sans parrainages ni publicités. Depuis 47 ans, Radio Onda Rossa émet en FM et, cette année, également en numérique. Le passage au numérique entraîne des coûts élevés et, pour cette raison, depuis Bruxelles, nous avons décidé de répondre positivement à la campagne de soutien de ROR, à laquelle nous vous invitons à participer. Au programme : 18h00-19h00 ouverture des portes 19h00-19h30 présentation de la campagne 19h30-21h30 apéritif dinatoire de soutien (option végane incluse) Musique pendant toute la soirée et si le temps est beau, nous serons dehors dans le jardin Nous vous donnons rendez-vous le vendredi 14 juin au 61, rue de la Victoire, à l’UPJB à partir de 18h00. Mais qu’est-ce que ROR ? (extrait de https://www.ondarossa.info/chi-siamo) ROR est une radio militante qui, depuis près de cinquante ans, fonctionne selon trois éléments essentiels : 1. la réappropriation de l’information par les sujets qui la produisent et sa gestion selon des lignes horizontales (non pas « microphones sur les luttes » mais « microphones ouverts des luttes, au cœur des luttes ») ; 2. la rupture de l’isolement des sujets sociaux et, donc, la circulation immédiate des luttes et leur connexion ; 3. l’intégration de la radio dans un projet politique global qui rompt avec le circuit des émetteurs en tant que tels. Pourquoi le signal numérique coûte-t-il cher ? Le signal DAB est moins intense que celui en FM et consomme donc moins, mais en même temps, pour nous, le nombre de répéteurs nécessaires augmenterait (au moins un pour chaque province), tandis que parallèlement nous continuerions à émettre depuis l’émetteur FM. Nous avons estimé qu’avec ces nouvelles dépenses, cette année, la radio aura besoin d’environ 37 000 euros de contribution de la part des auditrices et auditeurs. Radio Onda Rossa est une radio entièrement autogérée et indépendante qui ne reçoit pas un sou de sponsors publicitaires ou de parrains politiques, où personne ne reçoit de salaire pour le travail effectué, qui est entièrement volontaire. Radio Onda Rossa vit grâce à la contribution de nous tous, c’est pourquoi chaque participation soutiendra à 100 % la vie ordinaire de la radio et son évolution constante pour trouver...

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Histoire / Archives

Phil Zimmermann – Père de PGP et gardien de notre vie privée

Je me souviens très bien, la première fois que j’ai entendu parler de Phil Zimmermann… C’était à la fin des années 90 quand pour la première fois, j’ai installé PGP sur mon ordinateur en me disant « Trop cool, on peut chiffrer en 4096 bits, c’est dingue (en plus d’être interdit à l’époque) !« . Philip R. Zimmermann est né en 1954 à Camden dans le New Jersey aux Etats-Unis et il est surtout connu de tous les techos que nous sommes pour avoir marqué l’histoire de l’informatique grâce à son invention : PGP (Pretty Good Privacy). Téléchargé au début par quelques geeks, PGP est rapidement devenu le logiciel de chiffrement d’email le plus utilisé au monde. Imaginez-le en 1991, à 37 ans bien tassé, développant ce qu’il espérait devenir un outil pour aider les droits de l’homme… Notre utopiste l’a d’ailleurs rendu disponible gratuitement très rapidement, en le diffusant sur le net… Et c’était un truc de dingue ! On pouvait enfin sécuriser sérieusement nos communications électroniques grâce à ce tout petit outil de rien du tout. C’est cet événement qui a à tout jamais façonné la réputation de Zimmermann en tant que pionnier de la cryptographie moderne. Un des aspects fascinants de PGP, c’était que ce logiciel fonctionnait déjà comme un système de chiffrement hybride. Plutôt que de choisir entre de la cryptographie symétrique (rapide mais nécessitant une distribution sécurisée des clés) et asymétrique (sécurisée mais lente), Zimmermann a opté pour une combinaison des deux, histoire d’avoir la vitesse ET l’efficacité. La première version de PGP incluait même un algorithme de chiffrement qu’il avait développé lui-même, baptisé Bass-O-matic. Bah oui, parce qu’avant l’arrivée de PGP, envoyer un e-mail c’était comme envoyer une carte postale. Tout le monde pouvait lire ce que vous écriviez. Mais avec cet outil, les informations envoyées sont devenues tellement indéchiffrables que même les services secrets ne pouvaient plus rien y faire. Et c’est là que Zimmermann a marqué des points dans mon cœur, en offrant à monsieur et madame tout-le-monde la possibilité de protéger ses échanges personnels de manière facile et surtout ultra sécurisée. Toutefois, cette brillante invention a rapidement attiré l’attention des autorités. L’histoire se corse en 1993, lorsque le gouvernement américain, qui voyait déjà d’un mauvais œil la prolifération d’outils de chiffrement, a mené une enquête criminelle à l’encontre de Phil pour violation de la loi sur le contrôle des exportations. Car oui, selon les autorités, faire circuler PGP sur le net, c’était comme faire passer des armes à l’étranger. Cette enquête, déclenchée par un rapport de RSA Security concernant un différend de licence sur l’utilisation de l’algorithme RSA dans PGP, a duré trois ans. Finalement, elle a été abandonnée en 1996, après que le code source de PGP ait été publié par le MIT Press. Zimmermann, en bon résistant, a utilisé cette publication comme une manière de contourner les restrictions...

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Écologie

Mémoires de lutte des Forges de Clabecq

En 1997, les Forges de Clabecq, usine sidérurgique située à Tubize (Wallonie), sont déclarées en faillite. Après la crise de l’acier de 1974 qui frappe durement la Belgique, les cas de restructuration et de faillite sont nombreux dans l’industrie Wallonne et beaucoup de travailleur·ses perdent leur emploi. Les ouvriers de Clabecq s’opposent à cette faillite au nom de leur droit au travail. Une perte d’emploi signifie une perte de salaire et l’exclusion socio-professionnelle. La délégation syndicale des Forges, forte d’une solidarité construite sur 25 ans, lance alors une série d’actions visant à établir un rapport de force dans le cadre de la négociation d’un plan de relance pour l’usine. Solidaires avec tous·tes les travailleur·ses de Belgique, « Ceux de Clabecq » portent également des revendications dépassant leurs intérêts spécifiques. Ils et elles militent contre les licenciements, les fermetures, le chômage, la misère et pour une justice sociale générale. Leur lutte ne se borne pas au conflit autour de la faillite. A Clabecq, la culture syndicale et ouvrière puise ses racines dans une pratique quotidienne de l’engagement pour des conditions d’existence meilleures. Démocratie ouvrière, éducation, formation, réflexions autour de l’amélioration des conditions de travail, anti-racisme, anti-fascisme, convergence générale des luttes et réflexions anti-capitalistes sont les fondements de « L’esprit de Clabecq ». En 1997, deux actions marquent les esprits : la marche pour l’emploi du 2 février – qui réunit 70 000 personnes – et le blocage de l’autoroute Paris – Bruxelles qui verront se confronter l’énergie amorcée par Ceux de Clabecq et la répression policière. Cet article tente de donner un aperçu de cette lutte historique et les raisons de celle-ci. En 1977, alors que la crise de l’acier frappe la Belgique depuis presque 3 ans, le cabinet de conseil étasunien McKinsey préconise un plan de restructuration drastique de la sidérurgie belgo-luxembourgeoise. Pour améliorer la compétitivité de la sidérurgie belge, dont les Forges de Clabecq font partie, ce plan prévoit des baisses de salaires et la fermeture des installations vétustes1. Si ce plan prévoit également la modernisation de certaines infrastructures, il exclut néanmoins toute augmentation des capacités de production2. Au nom de la compétitivité de la sidérurgie belge sur le marché international, cette restructuration va entraîner la mise au chômage de nombreux ouvriers : 600 emplois disparaissent entre 1979 et 1983, puis 1200 entre 1984 et 1987, sans compter la baisse des salaires de ceux qui conservent leur emploi. Cette restructuration prévoit également de larges investissements publics. Tant les patrons que les actionnaires continuent à tirer profit des usines d’acier. C’est aux pouvoirs publics d’investir notamment pour moderniser les outils de production qui doivent l’être3. Bien que les pouvoirs publics participent financièrement aux forges de Clabecq, ils ne participent pas...

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Racismes / Colonialismes

Révoltes en Kanaky : Quand la résistance révèle l’échec de pacification du colonialisme

Ce vendredi 24 mai, au lendemain de la visite du chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, on apprenait qu’un policier venait de tuer à nouveau un manifestant kanak en Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Depuis le 14 mai, le peuple kanak se révolte contre la tentative de passage en force de l’Etat français et ses politiques coloniales. Le gouvernement s’est empressé de réprimer et de condamner l’insurrection qu’il a pourtant lui-même provoqué. À l’origine ? Une réforme constitutionnelle à l’initiative du gouvernement français qui vise à élargir l’électorat local et à marginaliser le pouvoir politique des Kanak·es dans l’archipel. Par ailleurs, la volonté de ce dernier d’imposer un accord sur le nickel, qui permettait à la France de reprendre la gestion de ce minerai tant prisé, attise les tensions. Oublié du débat médiatique, cet accord « colonialiste » participe à une situation qualifiée par certain·es comme une « recolonisation ». Le récent passage en force du gouvernement français, perçu comme un renforcement de la colonisation dans l’archipel, a attisé la colère d’un peuple colonisé et marginalisé. En réponse, la jeunesse kanake s’en est pris aux symboles de la présence coloniale : des usines et entreprises ont été brûlées, des supermarchés pillés et des barricades érigées. La réaction du gouvernement ? Etat d’urgence, couvre-feu, déploiement de l’armée, et interdiction de TikTok comme arsenal colonial face à l’expression indépendantiste d’un peuple.Rappelons que l’état d’urgence est un dispositif contre-révolutionnaire créé en 1955 pour mater la révolution algérienne, s’inscrivant dans une stratégie répressive proprement coloniale. D’ailleurs, la Kanaky est toujours considérée par l’ONU comme l’un des 17 pays à décoloniser. Colonisée par la France depuis 1853, c’est notamment lors les révoltes des années 1980 que la France est contrainte d’apaiser les tensions que génère sa présence en Kanaky. L’accord de Nouméa* est donc signé en 1998 dans une logique de pacification et de renforcement du pouvoir du peuple kanak. Ainsi, cet accord établit certaines mesures comme : le gel de l’électorat, le transfert de compétences politiques et économiques au niveau local et la mise en place de trois référendums sur l’autodétermination de la Kanaky. Cependant, les récents référendums sur l’autodétermination témoignent de la stratégie de colonisation de peuplement mise en place par l’Etat français. Selon le dernier recensement, les Kanak·es ne représentent plus que 41% de la population en Kanaky, dorénavant peuplé par de nombreux colons venus de la métropole, et de fait opposés à l’indépendance de l’archipel. Alors que les Kanak·es ne sont plus majoritaires dans les scrutins, les trois référendums sur l’indépendance ont vu le « non » l’emporter. Le dernier, qui a eu lieu à la sortie du Covid en 2022, a été massivement boycotté à l’appel des organisations kanakes indépendantistes (UNI, Parti travailliste, UC-FLNKS). Pierre Messmer, premier ministre...

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Santé / Soins

Arpentage : « Se défendre. Une philosophie de la violence » de Elsa Dorlin

Se défendre est d’une certaine manière la moindre des choses et pourtant certain·es ont le droit de se défendre « légitimement » tandis que d’autres non. Se défendre, une philosophie de la violence de Elsa Dorlin conceptualise l’autodéfense des minorités et des agressé·es (minorités de genre, de race et de classe). D’une part en s’appuyant sur l’étude des archives des corps subalternes tout au long de l’Histoire – esclavagisme, colonisation, nazisme, patriarcat, etc. Et d’autre part en retraçant les généalogies subalternes, marronnes, féministes, anti-impérialistes, noires, qui dessinent à leur tour un horizon des résistances immédiates. Le livre est relativement long et dense, mais surtout le sujet est assez compliqué. Penser la violence est d’autant plus difficile qu’elle nous est présentée, toujours, comme impensable. Notre proposition est de prendre le temps : lire ensemble la première moitié du livre le matin, l’autre l’après-midi. Un arpentage, c’est quoi ? Il s’agit d’une lecture collective d’une œuvre. Cette technique issue des milieux ouvriers permet de rendre un livre plus accessible et de se l’approprier en groupe en développant ensemble son analyse critique INFOS PRATIQUES * Quand ? 18 juin 2024 * Quelle heure ? De 10h00 à 16h30 * Où ? CFS Collectif Formation Société, rue de la Victoire 26 – 1060 Bruxelles (Saint-Gilles) * Pour qui ? Pas de prérequis nécessaire * PAF ? Gratuit * Inscription obligatoire * Infos/Contacts : Marine Dessard Le mouvement PAC, le Centre Librex et le CFS vous proposent un cycle de rencontres entamant et poursuivant une réflexion autour des violences policières et institutionnelles. Ce cycle fait suite à la projection du film-documentaire, « Quand la police tue », organisée le 11 janvier 2023 (par PAC, Front de mères Belgique et ZinTV). La situation que révèle ce documentaire est alarmante. Comment ce combat peut-il être nourri par la justice transformative et l’abolitionnisme pénal ? Que nous révèlent les violences policières ? Comment pouvons-nous agir collectivement pour que cessent ces brutalités institutionnelles ? Et si nous nous autorisions à imaginer une justice en dehors des carcans habituels.

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Extrême-droite / Antifascisme

MdL #20 : « La Semaine Grecque » : Quand l’ULB s’embrasait pour la solidarité internationale

Au début des années 1970, la communauté étudiante de l’ULB est en effervescence. Mai 1968 est un électrochoc dans de nombreuses universités d’Europe, avec de larges mouvements visant à démocratiser ces institutions élitistes et à questionner leur rôle dans la société. L’ULB, occupée pendant plusieurs semaines, n’y échappe pas. De mieux en mieux organisé·es, notamment à travers des collectifs militants tels que UUU (Universités-Usines-Union), les étudiant·es bruxellois·es se mobilisent également, et de façon significative, autour des questions internationales. Contexte 🤔 Le lundi 20 avril 1970, une réception célébrant l’anniversaire du coup d’état militaire de 1967 en Grèce est organisée à Bruxelles. Celle-ci a lieu au Cercle des Nations (situé juste en face de l’université), lieu mondain proche de la Ligue anti-communiste mondiale, qui rassemble des personnalités politiques belges (comme le président du CA de l’ULB, Henri Simonet) et des hommes d’affaires. À l’appel du Cercle du Libre examen, des centaines d’étudiant·es se mobilisent pour exiger l’annulation de cette réception d’extrême-droite. Événements 💥 Sous une pluie de projectiles, les quelques policiers gardant le bâtiment n’ont pas d’autre choix que de s’enfuir. Pris au piège, les sympathisant·es de la junte militaire n’en mènent pas large. Des escadrons de la gendarmerie et la police sont appelés à la rescousse et transforment le campus du Solbosch en champ de bataille. Le lendemain, de violents affrontements ont lieu dans toute l’université. La Gendarmerie tente d’envahir le campus, l’inondant de gaz lacrymogène jusque dans les chambres des résident·es de la cité universitaire. Des tirs tendus blessent des étudiants à leurs fenêtres. Celleux-ci contre chargent, en utilisant même un bulldozer posté sur un chantier. Dans le hall de la cité, on prépare des cocktails molotov. Des étudiant·es sont posté·es sur les toits. C’est spontanément que s’organise la défense du campus, qui durera plus de 8 heures. Quand les gendarmes se retirent, on déplore de nombreux blessés graves. Loin de scinder la communauté étudiante, le mouvement est rejoint par des chercheurs, professeurs ou encore des sections syndicales. Il s’amplifie durant toute la semaine du 20 avril pour exiger la rupture des relations diplomatiques avec la junte militaire grecque : sit in devant le siège de la compagnie aérienne grecque, meetings à l’auditoire Janson, rassemblement devant l’ambassade grecque, manifestation le 24 sur les boulevards centraux, etc. Le mouvement de contestation culmine dans une grande manifestation le 26 avril, initialement organisée contre la guerre du Vietnam, mais dont les revendications contre les violences policières et contre la junte militaire grecque viennent grossir les rangs. Impact 🎯 Fin avril, le mouvement s’essouffle, faute notamment de relais dans d’autres universités du pays et dans la gauche belge en général. Néanmoins, les évènements de la “semaine grecque” ont mis en...

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