Histoire / Archives

Racismes / Colonialismes

Focus sur Jocelyne Saab - Cinéma Nova

Pour son programme 200, le nova met en lumière les œuvres restaurées de Jocelyne Saab. Considérée comme l’une des plus importantes cinéastes libanaises de son temps, Saab a développé une poétique où les sujets qu’elle aborde permettent d’élargir le regard sur le Moyen-Orient et ses conflits. Jocelyne Saab (1948-2019) est aujourd’hui considérée comme l’une des plus importantes cinéastes libanaises de son temps. Pour la toute première fois à Bruxelles et grâce au travail de l’Association Jocelyne Saab, le Nova a le plaisir de vous présenter une partie de son œuvre restaurée. Issue de la bourgeoisie chrétienne libanaise, Jocelyne Saab grandi dans l’ouest de Beyrouth puis part étudier en France. Âgée d’une vingtaine d’années, elle devient reporter de guerre et couvre, pour la télévision française, les conflits qui ravagent son pays à partir de 1975. Engagée dans les luttes pour la justice et la liberté des peuples, elle évolue progressivement du reportage vers une œuvre plus poétique en contrepoint des couvertures médiatiques occidentales. C’est aux côtés des hommes et des femmes palestinien·ne·s, des civils du Sud-Liban, des enfants de la guerre puis plus tard des Iranien·e·s, des Egyptien·ne·s ou des Sahraoui·e·s qu’elle fabrique une œuvre de première importance pour l’histoire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les films de Jocelyne Saab résonnent très fortement avec l’actualité et questionnent la possibilité de faire renaître un espoir parmi les ruines. Etel Adnan, poétesse et peintre libanaise, disait d’elle que « peu de gens ont autant souffert pour demeurer dignes d’eux-mêmes, pour survivre d’une façon qui ait un sens, dans un monde si hostile ou si indifférent que celui qui est le nôtre ». → Les projections du 7 au 9 février seront suivies de rencontres avec Mathilde Rouxel (présidente de l’association Jocelyne Saab), Sébastien Ronceray (programmateur), Olivier Hadouchi (historien et chercheur du cinéma) et Michel Khleifi (cinéaste - sous réserves). Plus d’informations sur le site du nova : https://www.nova-cinema.org/prog/2025/200/jocelyne-saab/ Sur l’association Jocelyne Saab : https://jocelynesaab.org

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Racismes / Colonialismes

Les révoltes des Batetela contre le régime colonial belge

« Onotetela kema fumbe » ( un Mutetela n’est jamais esclave). La révolte des Batetela - de l’expédition de Haut-Ituri, qui eu lieu il y a 127 ans (2e insurrection). Article re-posté de : BlackHistory Qui sont les Batetela ? (Odimba wa lokombe : un batteur de tambour à fente). Il y a deux versions principales concernant la provenance des Batetela : D’abord, selon la tradition orale, les Batetela seraient originaires du Soudan, et ce n’est qu’à la désertification du Sahara que ce peuple Bantu serait entré dans le bassin du Congo. Selon l’autre version de L’Abbé André Ngowu Ndjovu -licencié en philosophie- les mouvements migrants des Batetela débuteraient entre 2500 et 500 av J.C. Ces derniers auraient quitté le Sud du Nigéria et le Nord du Cameroun, en longeant la lisière de la forêt équatoriale en direction du Haut-Nil (Soudan du Sud). Cependant les Nilotiques (populations autochtones de la vallée du Nil ) les repoussèrent et ce n’est qu’au 17e siècle qu’ils pénétrèrent dans le bassin du Congo , qui à cette époque était déjà occupé par les pygmées (personne appartenant à une population humaine dont la moyenne de taille masculine adulte est inférieure à 150 cm). Toujours est-il que les Batetela font partie du groupe Anamongo (descendants du peuple Mongo) mais un conflit sépara les Batetela et les Mongo. L’origine de cette rupture remonte à des temps anciens : deux frères se disputaient la tête d’une gazelle. Selon le droit d’aînesse la tête revenait à l’aîné mais le petit frère refusa de céder cette partie à son grand frère. En effet, déguster une tête de gazelle permettait d’acquérir une très grande intelligence. À l’issue de ce conflit, les deux frères prirent deux directions opposées. Cette séparation les entraina à travers la République démocratique du Congo. Toutefois, d’autres légendes racontent qu’une femme qui serait plutôt à l’origine de ce conflit entre les deux frères. D’où vient le nom Tetela ? Selon Feu Albert Diheka , ancien chef traditionnel, l’origine de ce nom est apparue lors d’un contact entre les esclavagistes arabo-swahili et des autochtones : les descendants d’Onkutshu Membele décidèrent d’affronter les arabo-swahili bien que ces derniers soient en supériorité technologie. C’est donc de cet affrontement que vient le nom « Tetela ». « Tetela » signifie « des gens qui ne savent pas parler, qui ne comprennent pas leur langue » donc des "des barbares". *Ba = pluriel (batu) *Mu = singulier (mutu) La généalogie des Batetela : Membele est le descendant des Mongo, le descendant de Membele est Onkutshu. L’ancêtre commun des Batetela est Onkustshu Membele. Il eut trois fils répondant du nom de : Ngando, Ndjovu et Watambolo, qui eurent également des enfants. Selon Albert Diheka, « Onkutshu Membele » serait donc le véritable nom de ce peuple et non Tetela. Dans quelle région se trouve les Batetela ? Les Batetela (Tetela) sont une population bantu d’Afrique centrale. Ils sont...

Racismes / Colonialismes

[Brochure] Racisme et néocolonialisme français

Le plan de la brochure : INTRODUCTION AUX SOURCES DU RACISME FRANÇAIS : L’ESCLAVAGE ET LA COLONISATION UN RACISME STRUCTUREL EN FRANCE DU COLONIALISME À LA FRANÇAFRIQUE, UNE CONTINUITÉ RACISTE QUELLES LUTTES ? QUELLES PISTES ? COMMENT DÉCOLONISER ? GLOSSAIRE INTRODUCTION Survie est une association qui lutte contre le néocolonialisme français en Afrique sous toutes ses formes : la Françafrique. Elle travaille aussi sur des situations plus directement coloniales, par exemple sur le processus d’indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie ou sur la situation de Mayotte arrachée aux Comores. Ce texte vise à fournir quelques réflexions sur les liens entre le colonialisme, la Françafrique et le racisme. Il vise aussi à faire des ponts entre les mouvements anticoloniaux, antiracistes et décoloniaux actuels pour nous renforcer mutuellement et trouver des axes de luttes communes. Le racisme moderne, construction développée pour justifier l’esclavage et la colonisation entre le 16e et le 19e siècle, structure encore la société française. Il continue d’imprégner les politiques menées par l’Etat français dans ses anciennes colonies africaines, dans les territoires jamais décolonisés et dans le traitement des personnes descendantes de colonisé-es en France. L’idéologie de la « grandeur de la France », si consensuelle dans l’hexagone, occulte systématiquement que la richesse et la puissance française se fondent sur l’exploitation des peuples (néo)colonisés, dont les vies, du fait du racisme, sont moins considérées. « Les nations européennes se vautrent dans l’opulence la plus ostentatoire. Cette opulence européenne est littéralement scandaleuse car elle a été bâtie sur le dos des esclaves, elle s’est nourrie du sang des esclaves, elle vient en droite ligne du sol et du sous-sol de ce monde sous-développé. Le bien-être et le progrès de l’Europe ont été bâtis avec la sueur et les cadavres des Nègres, des Arabes, des Indiens et des Jaunes. Cela nous décidons de ne plus l’oublier. » Frantz Fanon, Les damnés de la terre, 1961 AUX SOURCES DU RACISME FRANÇAIS : L’ESCLAVAGE ET LA COLONISATION Le premier Empire colonial français, comme pour une grande partie de l’Europe nourrie de la prédation des Amériques depuis la fin du XVe siècle, est marqué par une longue histoire esclavagiste. L’esclavage et la colonisation à l’époque moderne ont été fondateurs du racisme comme structure d’exploitation, dans le but de justifier la capture, le transport, l’exploitation et la réduction en esclavage de millions de personnes. S’impose alors, à partir du XVIIe siècle, une conception racialisée de l’esclavage. Celle-ci se développe dans le monde colonial et contribue à construire des identités raciales. On assiste à l’émergence d’un concept de race profondément liée à l’essor de l’esclavage atlantique, à tel point que le mot « nègre » au XVIIIe siècle devient synonyme d’esclave. Dans le même temps, les populations sont progressivement...

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Santé / Soins

Ellles s’appelaient Diana, Francoise, Sylwia, Marijke, Laurence, Lydia, Hagos, Christiane, Eman, Sabine, Maria, Melissa, Typhaine, Hasmik, Stéphanie, Chantal, Souad, Ingrid, Véronique, Godelieve, Hélène

Collage féministe à Bruxelles. Elle s’appelait Diana, tenancière d’un bistrot à Schaerbeek. Ce mardi 3 décembre, son ex-mari l’a poignardée, jusqu’à lui ôter la vie. Collage féministe à Bruxelles. Elles s’appelaient Francoise, Sylwia, Marijke, Laurence. Ces femmes ont vécu dans la peur. Ces violences physiques s’accompagnent souvent de harcèlement et de violences psychologiques. Les médias hésitent à utiliser le terme « féminicide ». Est-ce trop fort ? Trop politique ? Comme si ce problème était individuel et non systémique. En Belgique, des médias comme L’Avenir, La DH, La Libre, et RTL parlent de drame. Nous, nous parlons de féminicide. Carte des féminines en Belgique. Elles s’appelaient Lydia, Hagos, Christiane, Eman. Elles ont été victimes de féminicide, c’est-à-dire le meurtre d’une femme en raison de son genre, souvent commis par un proche. En 2023, 26 femmes ont été tués tuées intentionnellement en Belgique, soit une tous les 14 jours. Comme elles, plus de 14 143 femmes ont été tuées intentionnellement en Europe entre 2012 et 2022. Collage féministe à Bruxelles. Elles s’appelaient Sabine, Maria, Melissa. Dans la nuit du 15 novembre 2024, une femme et ses deux enfants, âgés de 13 et 1 an, ont été tué·es dans leur maison à Ixelles, par un conjoint qui n’aurait pas supporté la séparation. Les femmes ne sont pas les seules victimes ; de nombreux féminicides sont accompagnés d’infanticides. Elles s’appelaient Typhaine, Hasmik, Stéphanie. Combien d’autres vivent des féminicides sans que cela soit perçu comme tel ? Il est essentiel de nommer l’innommable pour pouvoir le combattre. Pourtant, à ce jour, la Belgique ne dispose pas de données officielles sur le genre des victimes d’homicides volontaires. Ce sont des collectifs comme Stop Féminicide qui prennent en charge le recensement, en épluchant la presse francophone et néerlandophone. Face au manque d’informations reprises dans les articles, certains crimes peuvent être ignorés. Tous les féminicides ne sont pas mentionnés, et tous ne sont pas identifiés comme tels. Elles s’appelaient Chantal, Souad, Ingrid. Elles ont subi la forme peut-être la plus violente des violences faites aux femmes. Ces violences font partie d’un continuum : un système de contrôle, de domination et de violence qui peut mener au féminicide. Ce meurtre physique est souvent précédé par des discours, des dispositifs et des institutions qui en préparent le terrain. Les femmes sont tuées à différents niveaux : psychologique, symbolique, linguistique. Le féminicide n’est pas seulement un meurtre physique, il commence bien avant. Elles s’appelaient Véronique, Godelieve, Hélène. Il a voulu la posséder. Elle a refusé. Pendant trop longtemps, les hommes ont cru qu’ils pouvaient posséder les femmes. Cette idée que les femmes ne sont pas des individues à part entière a contribué à instaurer un régime qui autorise la violence masculine et lui accorde une impunité quasi totale. Le...

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Médias

GUÉRILLA DES FARC, L’AVENIR A UNE HISTOIRE

Sorti en salle française mercredi 11 décembre, “La Guérilla des FARC” raconte plusieurs décennies de résistance armée en Colombie. Pour son programme 200, le Nova recouvre sa sortie en Belgique du 17 janvier au 28 février dont deux projections en présence du réalisateur Pierre Carles et de Stéphane Goxe, co-auteur. Connu dans un premier temps pour ses chroniques télévisées, Pierre Carles a ensuite développé un cinéma dissident dans lequel il a mené tour à tour la critique des médias et celle du salariat, dressé des portraits singuliers comme ceux de Pierre Bourdieu, du Professeur Choron ou encore de militants anti-capitalistes passés par l’action directe… Sa filmographie était jusqu’ici très ancrée dans le paysage français. Et c’est la première surprise de ce film, qui a été tourné en Colombie. Un pays à l’histoire complexe, parmi les plus inégalitaires au monde, où des paysans ont pris les armes pendant plusieurs décennies pour obtenir le partage de la terre. Un pays où Pierre Carles a vécu une partie de son adolescence. Sa mère y partageait la vie de Dunav Kuzmanich, premier cinéaste à réaliser un film sur les guérillas colombiennes des années 1950 sans les dénigrer, ni condamner la lutte armée. C’est à ce beau-père, disparu en 2008, que Pierre Carles raconte ce qui s’est passé depuis lors en Colombie. Tourné sur une période de dix années (du début des négociations de paix en 2012, à l’élection de l’ex-guerrillero Gustavo Petro au poste de président du pays en 2022), "L’avenir a une histoire" éclaire ce qu’aucun film n’avait encore documenté sérieusement : la lutte des Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC) et leur résistance armée contre l’État colombien pendant plus d’un demi-siècle. L’incroyable évolution de ce mouvement révolutionnaire, de la diabolisation au pouvoir constitutionnel, de la persécution au retour à la vie civile. Une histoire porteuse d’espoir comme de désespoir, racontée ici par ses propres protagonistes, femmes et hommes de la première heure ou figures plus récentes. Leurs récits entremêlent la répression politique, l’entrée dans le maquis, les idéaux et les amitiés, en prenant parfois la forme de séquences tournées par leurs soins pour ce film important. Le 17.01 : projection suivie d’une rencontre avec Pierre Carles, réalisateur. Le 06.02 : projection suivie d’une rencontre avec Stéphane Goxe, co-auteur. Trailer

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Guerre / Antimilitarisme

Soudan, le colonialisme et l’impérialisme à la source de la guerre et la misère II

Le corps des femmes comme champ de bataille Dans le chaos de la guerre au Soudan, les femmes sont devenues des cibles privilégiées de la violence, leurs corps transformés en un champ de bataille, victimes de tactiques de guerre brutales. Lors de la révolution de 2019, avec la chute du dictateur Omar el-Béchir, les femmes soudanaises ont été en première ligne des soulèvements, défiant les normes sociales et les menaces de violence pour réclamer leurs droits et revendiquer un avenir démocratique. Dans les rues de Khartoum et d’autres villes, elles ont bravé la répression et ont joué un rôle déterminant en maintenant la pression sur les autorités, jusqu’à ce que les forces militaires et paramilitaires se retournent brutalement contre elles. Depuis le début du conflit en avril 2023, le nombre de cas de violences sexuelles, de harcèlement, de mariages forcés et d’esclavage a explosé, affectant des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles. Dans des régions à l’ouest comme le Darfour, qui sont au coeur de cette crise humanitaire, les forces paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) utilisent le viol comme arme de guerre, menant des purges ethniques contre la communauté masalit, où le viol systématique et l’enlèvement de femmes sont devenus des tactiques d’intimidation. L’ampleur de cette violence est frappante. Dans des camps de réfugié·es comme Hay El-Shati, des femmes sont entraînées au maniement des armes pour se défendre face à l’horreur qui les entoure. À Omdurman, des camps de formation militaire pour femmes ont été mis en place par l’armée régulière soudanaise pour inciter les femmes à rejoindre la résistance. Cependant, pour d’autres réfugiées ayant fui au Tchad, la réalité reste sombre : forcées de survivre, certaines femmes se retrouvent à échanger des rapports sexuels contre de la nourriture ou de l’argent auprès d’hommes censés les protéger, y compris des travailleurs humanitaires. Cette exploitation sexuelle dans les camps de réfugié·es au Tchad témoigne de la vulnérabilité extrême des femmes soudanaises, qui continuent de subir la violence et les abus même après avoir échappé aux zones de guerre. Les mouvements féministes occidentaux, en particulier, et certaines organisations globales de défense des droits des femmes se distinguent par leur manque de prise de position et de considération concernant le Soudan. Alors que ces mouvements se mobilisent souvent pour les droits des femmes dans des contextes plus proches ou médiatisés, ils restent en retrait face aux luttes des femmes soudanaises. Ce manque de soutien traduit un certain ethnocentrisme* au sein du féminisme mondial, où les combats des femmes africaines sont perçus comme politiquement ou médiatiquement moins prioritaires. En effet, malgré la gravité de cette situation, le silence des mouvements féministes occidentaux, est assourdissant. Alors que les féministes blanches se mobilisent facilement pour des causes médiatisées en Occident, elles...

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Guerre / Antimilitarisme

Soudan, Le colonialisme et l’impérialisme à la source de la guerre et la misère

Le Soudan est actuellement dévasté par un conflit armé brutal, entre l’armée soudanaise (SAF) et les Forces de Soutien Rapide (FSR). Deux généraux, à la tête de ces deux camps, luttent pour le pouvoir depuis avril 2023 et toute la population en fait les frais : on décompte à ce jour plus 150 000 morts civiles. Cependant, derrière ce narratif occidental se cache une diversité d’enjeux internationaux, aux dépens d’un pays au bord de l’effondrement. Ce conflit puise ses racines dans les politiques coloniales d’exclusion et de marginalisation. Sous l’administration anglo-égyptienne, de 1900 à 1956, les autorités coloniales avaient imposé des divisions ethniques et religieuses qui ont durablement structuré la société soudanaise, alimentant un ressentiment persistant au sein des groupes marginalisés. Ces tensions internes sont aujourd’hui exacerbées par les rivalités géopolitiques internationales, transformant le Soudan en un champ de bataille pour des puissances étrangères désireuses de protéger leurs intérêts stratégiques et économiques. Parmi ces acteurs, la Russie et la Chine jouent un rôle majeur. La Russie, via le groupe paramilitaire Wagner, soutient les FSR en échange de droits d’exploitation des ressources minières, notamment l’or. Le récent veto russe au Conseil de sécurité des Nations Unies, bloquant une résolution de cessez-le-feu proposée par le Royaume-Uni et la Sierra Leone, a été vivement critiqué. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a dénoncé ce veto comme « cruel et cynique », affirmant que Moscou donne ainsi carte blanche aux belligérants pour perpétuer la violence. La Russie, pour sa part, accuse le Royaume-Uni de néocolonialisme, affirmant qu’une solution pacifique doit venir de l’intérieur du pays. Ce veto illustre la manière dont les puissances internationales utilisent le Soudan pour promouvoir leurs propres agendas, toujours au détriment des vies sur place et de la stabilité régionale. Sur le terrain, la crise humanitaire est dramatique. Selon une étude récente du Sudan Research Group, plus de 61 000 personnes sont décédées dans l’État de Khartoum seulement, dont 26 000 en raison directe des violences. La plupart des décès sont dus à des maladies évitables et à la famine, soulignant l’effondrement total des infrastructures de santé. La famine guette dans plusieurs régions du pays, en particulier dans le Darfour, où les FSR ont été accusées de nettoyage ethnique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la famine était « presque partout » au Soudan, faisant des millions de déplacé·es internes et externes, et plaçant le pays en tête des crises humanitaires mondiales. L’armement des factions soudanaises par des puissances étrangères aggrave la situation. Amnesty International a récemment révélé que la milice FSR utilisait des véhicules fournis par les Émirats arabes unis et équipés de technologies militaires françaises, en violation de l’embargo sur les armes imposé par...

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Guerre / Antimilitarisme

[France] Manifestation nationale pour exiger la libération de Georges Abdallah !

Dans ce combat final, frappons aussi d’une seule main en nous rassemblant tous lors d’une nouvelle manifestation nationale à Paris, au cœur même du pouvoir de l’Etat français, le samedi 21 décembre au cri de « Georges Abdallah, tes camarades sont là ! ». En ce sens, nous appelons tous les soutiens solidaires de France mais aussi des pays limitrophes à en être, à être massivement présents pour démontrer une nouvelle fois - et nous espérons une dernière fois - notre détermination à voir notre camarade Georges Abdallah enfin libre, pour la victoire ou la victoire ! initiatives fleuri Appel du parquet et après ? Tous unis à Paris pour une nouvelle manifestation nationale ! Georges Abdallah doit être libre maintenant ou maintenant ! "Par décision en date du jour, le tribunal d’application des peines a admis Georges Ibrahim Abdallah au bénéfice de la libération conditionnelle à compter du 6 décembre prochain, subordonnée à la condition de quitter le territoire national et de ne plus y paraître" (Décision du tribunal d’application des peines) Le 15 novembre dernier, le verdict de la Cour d’Application des peines de Paris est tombé en réponse à la onzième demande de libération conditionnelle déposée par Georges Abdallah en juin 2023 : Georges Abdallah doit être libre ! Cette décision de justice - qui conforte les deux précédentes de 2003 et de 2013 tout en n’étant plus désormais conditionnée à la signature d’un arrêté d’expulsion par le ministre de l’Intérieur - est assurément une nouvelle victoire politique et juridique dans cette affaire Abdallah qui perdure aujourd’hui depuis quarante ans. « Bien entendu le changement prendra du temps et puis certainement, il y aura des soubresauts ici et là. Seulement la direction du vent est déjà bien tracée ». (Georges Abdallah, déclaration du 17 novembre 2012) Néanmoins, cette victoire ne sonne pas la fin du combat puisque nous le savons tous : dès le 15 novembre au soir, le verdict a été suspendu par l’appel déposé par le parquet national antiterroriste et à nouveau, le 19 décembre prochain, la cour se réunira à Paris pour « statuer sur le sort » de celui que les médias français nomment désormais eux-mêmes, depuis ce 15 novembre - si ce n’est le combattant ou le résistant - du moins le « militant propalestinien Georges Abdallah ». Dans ce dossier éminemment politique aux multiples « soubresauts » et pour cette nouvelle étape du 19 décembre, nous - soutiens à Georges Abdallah engagés sur ce terrain politique de la lutte et des luttes - réaffirmons ici notre engagement inébranlable et total à mener le combat jusqu’à la libération effective de notre camarade et appelons en ce sens à développer, unir et coordonner toujours plus nos forces pour amplifier encore et encore la mobilisation et intensifier la campagne pour sa libération afin que dans ce rendu à venir de la cour d’appel de Paris, à nouveau soit dictée une seule prononciation : Georges Abdallah doit être libre ! Alors oui, d’ici le...

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Extrême-droite / Antifascisme

[Rojava] Changements stratégiques (4)

Tandis qu’al-Nosra et ses alliés accentue au Sud la pression sur le régime en avançant (avec difficultés) sur le front de Hama, l’ANS amène de nombreux renforts, y compris des tanks, vers l’Est, vers les fronts de Manbij et de Maskanah tenus par les FDS. La ville de Manbij (100.000 habitants) et sa région constituent la plus importante partie du Rojava démocratique à l’Ouest de l’Euphrate. La zone de Maskanah, plus au sud, a été conquise par les FDS aux dépens du régime il y a trois jours (flèche beige sur la carte). Hier et avant-hier, plusieurs attaques de l’ANS ont été repoussées par les FDS sur ces deux fronts. On redoute une grande offensive de l’ANS sur Manbij, tandis que des dizaines de milliers de réfugiés emprutent les corridors humanitaires pour rejoindre le Rojava démocratique. Et comme à chaque fois que la Turquie orchestre une attaque, tous ses moyens, ses alliés et ses proxys sont mis à contribution. Un commando du Daech a ainsi assassiné un responsable du Parti du Futur à Deir ez-Zor (le Parti du futur est un parti démocratique syrien, bien antérieur à la guerre civile, persécuté par le régime, et qui, au Rojava, a des élus à l’Assemblée populaire et participe à l’Administration autonome). Un drone turc a tué deux personnes à Derik et l’artillerie turque a bombardé les régions de Manbij et de Till Tamir.

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Extrême-droite / Antifascisme

« No other land », analyse du documentaire par Tessa Parzenczewski

Le 1er décembre dernier, nous vous proposions une projection du film « No Other Land » en partenariat avec le Cinémamed. Tessa Parzenczewski, membre de l’UPJB, nous propose une critique de ce film : Masafer Yatta, un village en Cisjordanie occupée. Depuis des années, l’armée israélienne tente d’en expulser les habitants afin d’y installer un camp d’entraînement militaire . Depuis ses 15 ans, Basel Adra, habitant du lieu, aujourd’hui avocat et journaliste, filme , à la caméra et au téléphone, les destructions en direct, souvent au péril de sa vie. Aujourd’hui, un documentaire, No Other Land, nous restitue, de 2019 à 2023, la chronique mortifère du cauchemar vécu au quotidien par la population palestinienne. Rejoint par un activiste israélien, le journaliste Yuval Abraham, Basel ne lâche pas sa caméra, la caméra comme arme ? En effet, quel meilleur réquisitoire contre l’occupation que ce témoignage en temps réel : maisons détruites, y compris l’école, des grottes en guise de logements, outils pour la reconstruction saisis, points d’eau supprimés, troupeaux dispersés, arrestations, assassinats, irruptions de colons armés… Gros plans sur les visages des soldats…et soldates… Regards glaçants, qui disent la déshumanisation des Palestiniens mais avant tout, la perte totale d’humanité de l’occupant. Film dans le film, les séquences lumineuses qui nous disent l’amitié qui s’installe progressivement entre Basel et Yuval, dans une commune lutte contre l’oppression. Comme le dit Yuval, « Si Basel et moi ne pouvons être égaux, il n’y aura pas de paix, pas de sécurité, pas de liberté, nous devons tous les deux être libres ». Le film a été réalisé par Basel et Yuval en collaboration avec Hamdan Ballal, activiste de Masafer Yatta et l’Israélienne Rachel Szor à la photographie, qui nous offre des superbes paysages, comme de rares respirations au milieu de l’horreur. Grand prix du documentaire au Festival de Berlin, Yuval et Basel en ont profité pour affirmer leur conviction que seule l’égalité totale des droits pour Palestiniens et Israéliens sur tout le territoire conduirait à la paix. A la suite de ces déclarations, Yuval a reçu des menaces de mort de citoyens allemands ! Un film bouleversant, qui frappe au coeur et qui dynamite certains récits dominants. Informations pratiques : NO OTHER LAND De : Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal, Rachel Szor Durée : 95mn. Sortie : le 27 novembre 2024 Pour en savoir plus sur Masafer Yatta, nous vous invitons à relire cet article publié en 2023.

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Histoire / Archives

Arpentage | Le poing, la rose et le putois de Olivier Starquit

Quatre décennies de néolibéralisme ont fini par éroder le poing, symbole du conflit organisé dans une société démocratique. Ce poing érodé par le néolibéralisme, ce poing qui a cessé d’être tendu et levé, s’il n’est pas le seul responsable, constitue néanmoins une des causes à l’origine de la montée et de la banalisation des idées d’extrême droite. Précisément parce que le poing n’est plus tendu, le putois braconne sur des territoires abandonnés. Cependant, une autre trajectoire est possible : une revitalisation de la démocratie. Le poing peut se tendre et se dresser à nouveau. Le poing peut aussi lever au ciel une rose. Rose qui aurait la lourde tâche de symboliser l’outil permettant cette revitalisation de la démocratie. Rose qui aurait pour mission de capter la colère et de la convertir en projet, au lieu de la laisser saper encore un peu plus la confiance dans l’État de droit, dans la démocratie et dans la politique. Une flopée de roses semées sur les terres envahies par le putois. Pour qu’à la fin, leur fragrance éclipse son odeur pestilentielle. Le poing, la rose et le putois, tout un programme ! « Ici et maintenant, il faut s’atteler à une guerre des narratifs et développer un imaginaire ouvert, inclusif, désirable et joyeux. […] Un imaginaire qui contrerait l’inattention et la maladie de l’indifférence, cette maladie de l’indifférence qui rend l’injustice et les inégalités invisibles. » L’auteur Licencié en philologie germanique, maître en traduction et maître en relations internationales et en politique européenne, Olivier Starquit est l’auteur de L’individu privatisé, le service public pour la démocratie (Espace de liberté, 2009), de L’Extinction des Lumières, vers une dilution de la démocratie ? (Territoires de la Mémoire, 2011), Des Mots qui puent (Le Cerisier, 2018) et d’Une éclipse et des lucioles : De la démocratie au 21e siècle (Territoires de la Mémoire, 2019). Il est aussi co-auteur de La bête a-t-elle mué ? Les nouveaux visages de l’extrême droite (Liberté j’écris ton nom, 2020). INFOS PRATIQUES Date : Le lundi 16 décembre 2024 Timing : De 18h00 à 21h00 Lieu : La vieille Chéchette, Rue du Monténégro 2, 1060 Saint-Gilles PAF : Gratuit. Apporte ce que tu veux à manger Inscription : https://framaforms.org/arpentage-1612-le-poing-la-rose-et-le-putois-olivier-starquit-1731495078 Contact : mborensztejn@liguedh.be Max 12 personnes ! En cas d’annulation, merci de nous le faire savoir dès que possible afin que nous puissions donner votre place à quelqu’un·e d’autre.

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Guerre / Antimilitarisme

[Rojava] Changements stratégiques (3)

Le bloc emmené par al-Nosra (coalition islamiste hétérogènes composée surtout de jihadistes et de Frères musulmans, mais aussi d’autres organisations) continue son offensive contre le régime en direction d’Hama. Il organise les zones conquises. Le bloc de l’ANS, pur proxy de la Turquie, continue de cibler les Kurdes. Des tensions existent entre les deux blocs. Ainsi, al-Nosra voulait remettre en service la centrale électrique d’Alep, mais les mercennaires de l’ANS, comme ils le font toujours, avaient pillé tout ce qui pouvait être emporté et saccagé le reste. Les forces de l’ANS appuyée par l’artillerie turque se concentrent autour de la région de Manbij – des escarmouches ont déjà eu lieu avec les FDS, faisant plusieurs tués. L’ANS harcèle aussi les quartiers kurdes encerclés à Alep. Des milliers de réfugiés fuyant les forces islamistes ont quitté la zone de Sheba/Tall Rifaat pour se diriger par un froid polaire vers les régions du Rojava démocratique par un corridor humanitaire (photo). Plus au Sud-Est, les FDS ont pris la dernière tête de pont tenue par le régime à l’Est de l’Euphrate, une large poche de sept localités à la hauteur de la ville de Deir ez-Zor. Cette zone étaient occupées par des milices iraniennes. L’aviation américaine bombarde ces milices, l’aviation russe bombarde al-Nosra, l’aviation israélienne bombarde le Hezbollah, et l’aviation turque bombarde les SDF… Youth-Women-Movment.mp4

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Écologie

Arpentage « Des paillettes sur le compost » de Myriam Bahaffou

Quand ? Mercredi 18 décembre 2024, de 13h30 à 17h30 à Bruxelles Où ? Steki, Rue Gustave Defnet 4&6, 1060 Bruxelles Afin de poursuivre son cycle de lecture autour du soin dans nos organisations collectives, Mycélium vous propose pour la rentrée l’arpentage(*) du livre « Des paillettes sur le compost » de Myriam Bahaffou, philosophe et militante décoloniale éco-féministe Témoignage, essai, livre quelque peu inqualifiable, Myriam nous y raconte des histoires décoloniales, antispécistes, queer et magiques issues de son quotidien et de son regard sur le monde. Venez partagez et discuter ensemble des expériences politiques et sensibles cachées (ou pas !) dans les replis sensibles des situations ordinaires… Pour s’inscrire, c’est par ici : https://cloud.mycelium.cc/apps/forms/s/bawJbjkQZAmxQXkswtd3ZpYS Une fois le formulaire rempli, vous recevrez dans les semaines qui viennent un mail de confirmation d’inscription. (*) L’arpentage est une méthode de lecture collective d’un livre, issue de l’éducation populaire : il s’agit d’explorer un livre en groupe. Concrètement, on découpe un livre en autant de parties qu’il y a de lecteur.ices et chacun.e lit son extrait. Ce moment de lecture est suivi d’un temps de partage des ressentis ou des expériences vécues relatives à l’extrait lu. https://www.lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/paillettes-compost

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Guerre / Antimilitarisme

[Rojava] Changements stratégiques (2)

L’offensive des deux grands blocs islamistes, celui rassemblées autour du Hayat Tahrir al-Sham (anciennement al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda), et celui des supplétifs de la Turquie rassemblés sous l’étiquette « Armée Nationale Syrienne », se prolonge. La premier bloc priorise son offensive contre le régime, nettoie les territoires conquis et continue sa progression vers le sud. La vitesse de cette progression s’est ralentie, sans que l’on sache qui le régime a pu établir de nouvelles lignes de défense où si l’offensive touche à ses limites pour des problèmes d’effectif ou de logistique. Le deuxième bloc, en bon supplétif de la Turquie, a concentré ses efforts à combattre les Kurdes. La région de Shebah/Tall Rifaat a été attaquée par l’ANS qui s’est emparée des campagnes et des villages environnants la ville de Tall Rifat et les grands camps de réfugiés (des dizaines de milliers de Kurdes ayant fuit l’invasion turque du canton voisin d’Afrin en 2018). La carte ci-dessous ne l’indique pas, mais il reste des unités kurdes dans cette zone. Les islamistes ont aussi réussi à couper les corridors que les Kurdes avait pu établir hier entre leurs différentes zones à l’ouest de l’Euphrate. Des négociations sont en cours pour l’évacuation des civils des camps de réfugiés et de Tall Rifaat. Ayant perdu du terrain à Sheba/Tall Rifaat, les Forces Démocratiques Syriennes en ont gagné sur la rive ouest de l’Euphrate, par une attaque venant de Tabka. La partie de la banlieue Nord-Est d’Alep qui a été occupée hier, par une progression à partir des quartiers kurdes de la ville dans la tentative d’établir un corridor vers l’Est, a également été conservée. Toute cette zone kurde d’Alep est néanmoins totalement isolée du reste du Rojava.

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Extrême-droite / Antifascisme

[Brochure] Arenc, le matin des centres de rétention - Enquête sur l’enfermement des étrangers·ères à Marseille, de 1963 à 2006

Arenc, le matin des centres de rétention — Enquête sur l’enfermement des étrangers·ères à Marseille, de 1963 à 2006 Dans les années 1960, Arenc est un lieu dont personne ne se préoccupe. Pourtant, c’est dans l’utilisation que l’administration a faite de ce hangar vétuste du port autonome de Marseille qu’ont été rationalisées les pratiques d’expulsion, de refoulement et de reconduite à la frontière des étrangers jugés indésirables. Arenc, c’est l’ancêtre des centres de rétention ; son histoire nous raconte l’avènement de ces lieux d’enfermement finalement banalisés et inscrits dans le droit, réprimant non pas un acte mais un état, celui de ne pas avoir les bons papiers. À partir des années 1960, la police enferme des étrangers en toute discrétion sur les quais marseillais d’Arenc, afin de les faire embarquer plus facilement dans un avion ou un bateau à destination de leur pays dit d’origine. Lorsque ces activités sont découvertes en 1975, l’affaire de « la prison clandestine » fait grand bruit et une importante mobilisation met en accusation le gouvernement Jacques Chirac [1] alors en exercice. Mais la rétention administrative sera finalement légalisée par le ministre Christian Bonnet en 1980. Elle ne sera jamais remise en cause et certainement pas par les socialistes qui arrivent au pouvoir alors, après s’être pourtant engagés contre Arenc. Mohamed, celui par qui le scandale arriva Du 11 au 20 avril 1975, Mohamed Mohamed Cherif, un pêcheur d’origine marocaine en situation régulière, ne donne plus signe de vie à son entourage après avoir répondu à une convocation au service des étrangers de l’Hôtel de police de Marseille. Son avocat s’inquiète : Mohamed est alors en pleine procédure contentieuse contre les autorités consulaires de son pays, qu’il accuse de l’avoir violenté, et un représentant marocain en France l’a déjà ouvertement menacé d’expulsion. Maître Sixte Ugolini, également responsable local du Syndicat des avocats de France (SAF), alerte alors l’opinion en tenant une conférence de presse, parlant « d’enlèvement » puisque son client n’a « pas été présenté au Parquet au terme de la durée légale de la garde à vue ». Il harcèle l’administration par téléphone et par des visites répétées à la préfecture, et finit par obtenir d’un fonctionnaire, qui préfère garder l’anonymat, un numéro de téléphone. Il le compose et se rend compte qu’« il y avait quelque chose. Le débat fut vif, on me demanda comment j’avais obtenu ce numéro. Je ne savais pas à quoi j’avais affaire, mais je les ai prévenus que je ne lâcherai pas ». Deux journalistes locaux, Alex Panzani de La Marseillaise et Jean-Claude Baillon du Provençal, se saisissent de l’affaire, avertis par l’avocat qui compte secouer le panier de crabes. « Au début, Defferre (le maire socialiste de Marseille) a voulu les faire taire, jusqu’à ce qu’il comprenne que c’était vraiment grave », se souvient Me Ugolini. Finalement, face à l’attention que l’affaire suscite, Mohamed est relâché (...)

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Médias

[Tranche D’anar] Tenir La Ville_ Luttes et résistances contre le capitalisme urbain

Ce mercredi soir 20 novembre à 20h30 sur l’émission Tranche d’Anar, nous diffusons l’enregistrement fait par Matthias d’IEB le samedi 9 novembre au Le DK lors de la présentation et discussion avec Américo Mariani sur le livre Tenir la Ville – Luttes et résistances contre le capitalisme urbain. Il s’agit d’un montage raccourci à 1h15 de l’ensemble de l’intervention qui était de plus de 2h. En vingt-quatre chapitres qui « collent » à l’urbain, le collectif Asphalte raconte autant de récits de luttes et de résistances concrètes et singulières, individuelles ou collectives, essentiellement en France, mais pas uniquement. Un événement co-organisé par l’École Ouvrière Supérieure (HELB-Ilya Prigogine), Inter-Environnement Bruxelles (IEB) et l’Union des Locataires Marollienne (ULM). Le livre est à disposition en ligne gratuitement et à trouver dans plusieurs librairies à Bruxelles. On terminera l’émission Tranche d’Anar avec l’agenda de stuut.info des deux semaines qui suivent. Pour info en plus : Le Collectif de Radiographie Urbaine annonce que pendant quelques semaines toulouse.espacesensible.net va publier une série d’articles qui explore le passé du projet métropolitain Toulousain . Comme les archéologues qui sondent le sol pour réunir des indices dispersés et les ordonnent pour qu’ils prennent sens, l’effort consiste ici à réunir des éléments les plus divers. Des plans d’urbanisme aux rêves de gratte-ciel, en passant par l’histoire d’une avenue ou d’un quartier, compiler des faits, des documents, des histoires qui éclairent la situation présente. Si ce sont les constructions, les aménagements et tout ce qui participe à la valorisation du sol urbain, qui sont la matière de ce travail, c’est bien de notre réalité sociale dont il est question. Les publications auront un rythme hebdomadaire. Elles feront tour à tour focus sur l’un ou l’autre aspect. Au fur et à mesure des documents sont publiés et viennent appuyer, prolonger ou illustrer le propos. Nous ne ferons pas mystère de l’énergie critique qui nous anime : cet effort n’est ni neutre ni objectif. Il est soutenu par la détestation de ce monde d’exploitation et de domination et nourri par l’espoir qu’il serait possible de faire autrement. Si vous voulez recevoir les informations sur les futurs publications,inscrivez vous ici .

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Médias

Mise en Germes, Recolte et Recrutement pour le MAGàZINNEs

(zine s’orientant vers une tendance anarco-punk politisante mais néanmoins apprêté, bien qu’âprement matérialiste) De retour de sa soirée de récolte/rencontre autour du fanzine la petite équipe de l’arbitrairement nommé mag à zinne est heureuse de vous tenir au courant et de vous inviter a participer au numéro crash test #0. Nul ne sait ce qu’on y trouvera ni quels émotions il procurera, par contre on sait au minimum que ça sort le 6 décembre il s’agira d’un zine anarcho-punk joli et politisant, imprimé en Noir et Blanc et sans auto-promotion (pas de lien insta quoi). yaura du respect pour l’anonymat, mais moins pour le droit d’auteur. toute la thune ira dans l’achat de papier et de toner. c’est au Format brochure A6 (ou pas), avec au moins une A4 servant de poster dedans ya un Kiss&Ride : envoie tes mots doux, dur ou dingue : mag-a-zinne@proton.me ya des petites annonces. T’en a une ? Envoie D’un point de vue organisationnel : Actuellement : phase de recrutement, récolte de contenus, d’envies, d’idée, d’argent, de contact de distribution et de précommande Envoyez ça sur mag-a-zinne@proton.me, on vous intégrera en fonction de vos désirs dans une liste mail permettant de suivre l’évolution du projet. Fin de la récolte de contenu le jeudi 28. Du 28 au 1 er décembre, mise en page. 1er décembre : Impression (Minimum 2 numéros par participantes + précommande + autant que l’argent nous le permet) Distribution du Zine le 5 décembre ! Vernissage avec des vérines. Pour se donner une idées, voici quelques pages au stade de brouillons, tout est à renverser. Un concours de Titres et d’Image de couverture est aussi ouvert. Pour participer formellement sans avoir de choses encore concrètes à envoyer, vous pouvez télécharger le formulaire de candidature ci-joint et l’envoyer à mag-a-zinne@proton.me accompagné d’un mot sympa pour notre secrétariat. Veuillez respecter les cases et ne pas déborder. Plusieurs demandes ont déja émergé d’un potentiel lectorat subsidiant ce qui donne une liste du genre : un horoscope des débriefs subjectifs d’actions et de manifs des BDs ! Les formats Interviews courtes c’est cool ! témoignages de « comment tu vis ton chomage » ? Noter les lieux de fêtes sur une échelle de la gentrification 1 à 10 ... Contactez le secrétariat si vous souhaitez répondre à ces demandes ou en faire d’autres. Tout conseil de typo sympa est bienvenue. « NikLaPoliced’écritureCependant »

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Extrême-droite / Antifascisme

[Etats-Unis] Assassinat de Malcom X, plainte déposée par la famille contre quatre agences d’état

Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X, ainsi que d’autres membres de la famille poursuivent le gouvernement fédéral, l’accusant d’avoir jouer un rôle dans l’assassinat du leader des droits civiques en 1965. Dans une plainte déposée contre le ministère de la Justice (DOJ), le FBI, la CIA et le département de police de New York (NYPD), la famille allègue que toutes ces agences ont joué un rôle important dans les événements qui ont conduit au meurtre de Malcolm X, et ont ensuite dissimulé leurs implications pendant plusieurs décennies. La femme de Malcolm X et ces filles réclament à titre de dommages et intérêts 100 millions de dollars et exigent également des réponses aux questions qui entourent encore l’assassinat. « Pendant des décennies, ces agences ( DOJ, FBI, CIA, NYPD ) ont considéré l’activisme noir comme une menace pour la sécurité nationale, ce qui a entraîné le ciblage incontrôlé de dirigeants éminents, y compris le Dr. Martin Luther King Jr. et Marcus Garvey », a déclaré la famille. Pour rappel, Malcolm X, né Malcolm Little, a été abattu à l’âge de 39 ans par trois hommes le 21 février 1965 à Manhattan, où il devait prononcer un discours. Sa femme enceinte, Betty Shabazz, et ses quatre filles étaient au premier rang. En 2021 un ancien officier de NYPD affirmait que le NYPD et le FBI avaient couvert les détails de l’assassinat de Malcom X.

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Histoire / Archives

Voix emprisonnées : La résistance des prisonniers politiques de l’explosion sociale en Colombie en 2021.

Voix emprisonnées : La résistance des prisonniers politiques de l’explosion sociale en Colombie en 2021. Jeudi 14 novembre à 18h Espace Buenvivir Place Fernand Coq, 23 Bruxelles, 1050 Exposition des photos Technologies immersives Projection du court-métrage "Revolver calibre 28". Exposition photographique et audiovisuelle Performance Notiteres24 Conversation : Juan Pablo Guayacan (Colectivo Sur) Democracio (Notiteres24) Giacomo Finzi (Colectivo Sur) Fernando Garcia (SinlenteFilm) La grève du 28 avril 2021 et la rébellion sociale des mois suivants ont marqué un tournant dans l’histoire des rébellions en Colombie. Les événements de ces mois ont montré des aspects nouveaux et relativement inédits qui se sont exprimés dans différentes formes de mobilisation, de résistance et de protestation sociale. La rébellion de 2021 a eu une étincelle qui a enflammé la prairie : le projet de réforme fiscale malheureux et régressif du gouvernement d’Iván Duque, qui a mis en évidence l’indolence du gouvernement face à la grave détérioration - due à la pandémie de COVID- 19 - du travail et des revenus déjà précaires. Ce paysage présentait différentes configurations du malaise de la population en général et du mécontentement de différents secteurs sociaux et populaires en particulier, à différents niveaux et échelles, avec des localisations précises - mais aussi délocalisées - qui exprimaient ce qui pourrait bien être enregistré comme une hétérogénéité convergente dans la mesure où nous avons assisté à la construction d’une totalité aussi complexe que nouvelle qui repose, se soutient et se projette sur une nouvelle qualité du sujet social de la rébellion et des subjectivités qui la constituent. Selon INDEPAZ (Institut d’études sur le développement et la paix), le puissant soulèvement populaire de 2021 (28 avril 2021 - 28 juin 2021) en Colombie s’est soldé par un terrible bilan de 3486 cas de violences policières (75 personnes tuées et 1468 blessées, 83 lésions oculaires, 1832 détentions arbitraires, 1468 cas de violences physiques, 28 cas de violences sexuelles). (Libertad para las presas y los presos del estallido social de 2021 en Colombia – Centenares de intelectuales de Francia y otros países – Indepaz) Nous ne pouvons pas abandonner ces hommes et ces femmes qui se sont mobilisés contre les mesures anti-populaires du gouvernement au pouvoir en Colombie en 2021 et qui ont résisté avec un courage admirable à la répression féroce des « forces de l’ordre ». Selon le collectif Jhonatan Sabogal, 307 personnes sont encore poursuivies pour les manifestations qui ont eu lieu en Colombie à la suite des protestations sociales. Environ 140 d’entre elles sont encore en prison.

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