Manchette

Extrême-droite / Antifascisme

Complot des « Frères musulmans », la fabrication d’un ennemi intérieur

Depuis la publication d’un rapport français alarmiste aux relents complotistes sur les Frères musulmans*, une série d’articles sensationnalistes accusent la Belgique, et notamment Bruxelles, d’être un “carrefour européen” de la mouvance frériste. Plus récemment encore, le MR a annoncé vouloir lancer un « rapport fédéral » sur l’influence supposée des Frères musulmans en Belgique, reprenant ainsi à son compte les termes et l’imaginaire du rapport raciste français. Dans ce rapport, cinq communes de la capitale sont par exemple, désignées comme « sous contrôle islamiste« . Le terme d’ »entrisme » est brandi à tout-va, et les médias multiplient les titres alarmistes sur une supposée infiltration de la société par les « Frères musulmans« *. Des titres comme “Des écoles belges sous l’emprise des Frères musulmans” ou encore “L’entrisme musulman : une menace à combattre partout” sont sortis dans la presse. Plusieurs personnages politiques belges, à l’instar de Denis Ducarme (MR), n’ont pas tardé à affirmer que les Frères musulmans avaient infiltré la Chambre, citant sans preuve des groupes comme Ecolo-Groen. Denis Ducarme (MR). Pourtant, à y regarder de plus près, cette soi-disant “alerte sécuritaire” relève moins d’une analyse scientifique rigoureuse que d’un recyclage de peurs islamophobes et racistes profondément enracinées dans l’Histoire européenne. Un rapport contestable, aux méthodes plus que discutables Le rapport français qui a provoqué cette panique est présenté comme une étude rigoureuse sur « l’influence » des Frères musulmans en Europe. Pourtant, comme le souligne Franck Frégosi, directeur de recherches au CNRS, l’approche est clairement biaisée et alarmiste, employant un vocabulaire conspirationniste plutôt qu’analytique. Plusieurs sociologues et scientifiques, comme Vincent Geisser, ont refusé de participer au projet, directement commandé par l’Etat français.  » « La conclusion était donnée avant même que le rapport soit conduit. » Le politologue Michaël Privot , dénonce la pauvreté méthodologique du rapport : « L’analyse est complètement à côté de la plaque », affirme-t-il, ajoutant que certains passages « répercutent des éléments conspirationnistes » qui sont également entretenus par certains cercles politiques belges. Le rapport, censé documenter des faits, s’appuie en réalité sur des hypothèses invérifiées, des suppositions, et des citations de certains « experts » et sociologues très engagés politiquement, et connus pour leurs positions anti-Islam, voire islamophobes. Le vocabulaire employé (« califat mondial », « infiltration », « dissolution des valeurs occidentales ») relève clairement du conspirationnisme, davantage que de l’analyse scientifique. L’écriture de ce rapport, et son manque total de rigueur scientifique, démontre une nouvelle fois l’islamophobie présente en France et en Belgique. L’impressionnante couverture médiatique est, elle aussi, inquiétante : des « expert·es« , des politiques et...

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Guerre / Antimilitarisme

[RADIO]Émission spéciale de Tranche d’Anar « No to war et Justice pour Medhi et toutes les autres victimes »

Bonsoir, voici une émission spéciale de Tranche d’Anar. On a choisi de rajouter cette émission spéciale pour vous informer des deux rassemblements d’actualité qui ont eu lieu ce dimanche 29 juin 2025.Avec Tranche d’Anar, on était présent d’abord au rassemblement “ No to war from Palestine to Iran” ou on a enregistré et on vous diffusera dans cette émission spéciale les prises de paroles en anglais que j’ai traduit en français. Ensuite, on était présent au rassemblement “La justice encourage l’impunité des violences policières”. La chambre des mises en accusation de la cour d’appel de Bruxelles, c’était le dernier recours après 6 ans de procèdure en justice, a confirmé le mardi le 24 juin 2025 le non-lieu pour le mort de Medhi déjà prononcé en avril 2024. Pour la famille, pour la Ligue des droits humains, pour tous ceux qui réclamaient un procès public, c’est une une gifle symbolique, politique et morale très grave. La justice reconnaît que l’appel de la famille était recevable, mais le juge « non fondé« . La procédure s’achève donc sur ce que beaucoup dénoncent comme une consécration de l’impunité policière. Vous allez entendre d’abord la prise de parole de l’avocate Joke Calluwaert de Progress Lawyers Network à Bruxelles qui a combattu avec la famille pendant 6 ans pour obtenir justice pour Medhi et ensuite la prise de parole d’ Ayoub le grand frère de Medhi pour ne pas lâcher la lutte contre la violence policière etc.! Bonne écoute ! Musiques : « fight war not wars » Crass free Palestine intro de la chanson « Acab » de Zillakami Pour plus d’info sur les luttes : [Rassemblement] La Justice Encourage l’impunité sur stuut.info Affaire Mehdi Bouda : une justice qui veut faire payer les familles de victimes sur stuut.info Progress Laywers Network Brussels

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Racismes / Colonialismes

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect Patrice Emery Lumumba (né le 2 juillet 1925) aura été une étoile filante dans le ciel de l’Afrique à peine indépendante. Élu Premier ministre en 1960, destitué quatre mois plus tard, il est assassiné le 17 janvier 1961, suite à un complot mêlant la puissance coloniale belge, la CIA et les services secrets français. Ce que toutes ces puissances ne lui pardonnaient pas, c’était de vouloir rompre avec le colonialisme qui, au Congo, fut particulièrement féroce. Patrice Lumumba a scellé son destin le jour même de l’Indépendance, par son discours, non prévu. En disant la vérité du colonialisme, il se condamnait à mort. Discours du 30 Juin 1960, jour de l’indépendance du Congo Le 30 juin 1960, jour de l’indépendance du Congo, le Palais de la Nation à Léopoldville (l’actuelle Kinshasa) reçoit les membres de la famille royale belge dont le roi Baudoin 1er, des représentants du gouvernement belge, des administrateurs coloniaux, le parlement congolais, la presse internationale pour célébrer cette nouvelle ère pour le Congo. L’évènement est radiodiffusé dans tout le pays et couvert par la presse internationale. La foule s’amasse devant le Palais de la Nation pour assister à un évènement historique. Le protocole voulait que le roi Baudoin puis le président Kasavubu fassent un discours pour l’indépendance du Congo mais le Premier ministre Lumumba élu par le parlement ne l’entendit pas de cette oreille. Le discours du roi des Belges, Baudoin 1er, fut un discours de légitimation de la colonisation, une véritable apologie de l’œuvre du roi Léopold II. « L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique ». Il sonnait aux oreilles des nationalistes congolais comme une insulte à la mémoire des millions de morts générés par la politique monstrueuse du roi Lépold II, grand-oncle du roi Baudoin. « Pour caractériser le colonialisme léopoldien, les sources les plus diverses utilisaient les notions et les concepts les plus évocateurs pour l’époque, curse (« malédiction »), slave state (« Etat esclavagiste »), rubber slavery (« esclavage du caoutchouc »), crime, pillage…Aujourd’hui on n’hésite plus à parler de génocide et d’holocauste » (Elikia M’Bokolo, Le livre noir du colonialisme. XVIè-XXIè siècle : de l’extermination à la repentance, p.434). On peut d’ailleurs pour évaluer l’ampleur de la monstruosité coloniale au Congo sous Léopold II consulter de nombreuses références*. Un documentaire britannique intitulé « Le Roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire » réalisé par Mark Dummett et produit par la BBC a suscité les foudres de la maison royale et du ministre des affaires étrangères Louis Michel lors de sa diffusion sur la RTBF le 8 avril 2004. Le passage incriminé était un commentaire faisant le parallèle entre la colonisation de Léopold II et...

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Guerre / Antimilitarisme

Interpellation citoyenne devant le Conseil communal d’Anderlecht + Communiqué

Interpellation citoyenne devant le Conseil communal d’Anderlecht Un drapeau ne suffit pas : nous exigeons des actes politiques pour la Palestine Présentée par Nordine Saidi, habitant d’Anderlecht, au nom de signataires et habitant·es engagé·es pour la justice en Palestine. Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les membres du Collège communal, Mesdames et Messieurs les Conseiller·es, Cher public, Le 19 mai 2025, la maison communale d’Anderlecht a hissé le drapeau palestinien. Nous l’avons vu. Et nous avons voulu y répondre par un geste politique fort : remercier, soutenir, encourager. Oui, au départ, nous avions déposé cette interpellation citoyenne pour exprimer notre reconnaissance. Car, dans ce contexte d’étouffement de la parole palestinienne, de censure, de criminalisation de la solidarité, ce geste avait une portée immense. Mais ce drapeau a été retiré. Silencieusement. Et ce retrait a tout changé. Il a transformé notre reconnaissance en indignation. Il a ravivé notre exigence de justice. Et il a renforcé notre volonté de venir, ce soir, vous parler : collectivement, publiquement, calmement mais fermement. Car ce qui est en jeu, ce n’est pas un drapeau. Ce n’est pas un protocole. Ce n’est pas une querelle partisane entre partis politique. Ce qui est en jeu, c’est la dignité d’un peuple en train d’être exterminé. Depuis plus de 19 mois, l’armée israélienne a tué plus de 56.000 Palestiniens, majoritairement des civils, tués dans la bande de Gaza dans la campagne militaire israéliennes dont plus de 50 % sont des enfants. Israël bombarde les hôpitaux, affame les civils, empêche l’aide humanitaire, attaque les convois médicaux, détruit les infrastructures vitales. Gaza est devenu un cimetière à ciel ouvert. Le 2 mars 2025, le gouvernement israélien a bloqué toute aide humanitaire. Les Palestinien·nes meurent de faim. À Rafah, à Khan Younis, à Jabaliya, ce sont des enfants retrouvés calcinés dans les bras de leurs parents. Ce sont des nouveau-nés morts faute d’oxygène. Ce sont des mères qui doivent écrire le nom de leurs enfants au marqueur sur leur peau, pour pouvoir les identifier après un bombardement. C’est cela, aujourd’hui, la réalité palestinienne. À Anderlecht aussi, la douleur est palpable. Nous ne sommes pas des observateurs lointains. Nous sommes ici : à Cureghem, à Scheut, à La Roue, à Saint-Guidon, à Veeweyde, au Peterbos. Et dans nos quartiers, la douleur est tangible. Elle se voit dans les visages, elle se devine dans les silences. Elle est là, chez nos voisin·es, nos collègues, nos élèves, nos enfants. Elle est là, dans les nouvelles qui tombent chaque jour, dans la peur, dans l’impuissance. Et elle est là, aussi, dans le silence des institutions. Et ce n’est plus une guerre. Ce n’est plus un « conflit ». C’est un génocide en cours. La Belgique, en tant que signataire de la Convention sur le génocide...

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Santé / Soins

Décès de Latifa, cofondatrice du Collectif des Madrés

Ce mercredi 25 juillet, Latifa Elmcabeni, cofondatrice du Collectif des Madrés, pilier de la lutte contre les violences policières et en particulier celle contre la brigade UNEUS à Saint-Gilles, s’en est allée. Voici le texte écrit pour elle par le Collectif des Madrés et celui des Mères Veilleuses. Communiqué du Collectif des Madrés (lien facebook) : « Exister, c’est aussi exister politiquement, c’est aussi exister dans nos quartiers, c’est agir, mener des luttes ensemble, se mobiliser, s’exprimer, afin de renverser le rapport de force, de changer la réalité de nos quartiers. » Latifa Elmcabeni "Latifa Elmcabeni co-fondatrice du Collectif des Madrés notre soeur, notre madré, notre amie est partie hier soir, le 25 juillet 2025 chez elle, entourée de sa famille et de ses amis. Nos pensées vont vers son mari, ses fils et sa fille, ses sœurs et sa maman, ainsi que vers toute sa famille. La salât janaza aura lieu ce vendredi 27 juillet à dohr* à la mosquée El Mouhsinin (rue de Suède 42-46 à Saint-Gilles). L’enterrement, au Cimetière d’Evere.** *vers 13h46 **vers 14h30 Soyons innombrables. Un hommage du Collectif des Madrés aura lieu bientôt." Communiqué des Mères Veilleuses (lien facebook) : "C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le départ de notre sœur et amie Latifa Elmcabeni. Nous avions participé à sa demande à la marche contre les violences policières et institutionnelles en 2021. Elle a fondé “Le collectif des Madrés”. Latifa était une grande dame, pédagogue, militante, sorore. Elle va nous manquer. Pars en paix chère sœur, nous continuerons de mener ton combat pour une société plus juste et sécurisante pour nos enfants. Sincères condoléances à sa famille et ses proches."

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Extrême-droite / Antifascisme

[Vidéo] Stop Arming Israël : OIP Land Systems et Syensqo ciblés

STOP ARMING ISRAËL : Syensqo et OIP-Elbit Lecture Ce lundi 23 juin, environ 1000 personnes ont perturbé les opérations des entreprises Syensqo à Haren et OIP-Elbit à Tournai. Leur revendication : l’arrêt de matériel militaire et son transit vers israël depuis la Belgique. Les cibles du jour Syensqo – entreprise du groupe Solvay – fournit une résine composite utilisée par certains drônes pour des frappes meurtrières à Gaza, y compris contre des civils et travailleur·euse·xs humanitaire [1]. Syensqo est une entreprise belge, avec des actionnaires belges. OIP Land Systems est une entreprise détenue par Elbit Systems qui produit 85% des drônes utilisées par le régime d’apartheid israélien mais aussi des armes, des technologies militaires ou de surveillance [2]. Stop Arming Israël a identifié sur le territoire belge 10 entreprises qui ont eu des liens (et risquent d’en avoir à nouveau) ou qui continuent de participer à l’armement d’Israël et contribuent au génocide en cours à Gaza. La complicité de ses entreprises et de l’Etat belge épinglée Les deux entreprises tentent de se défausser de toute responsabilité et implication dans des crimes de guerre en invoquant leur conformité au cadre légal belge. Les faits, pourtant, parlent d’eux-mêmes : cette stratégie de diversion s’inscrit dans une logique de déresponsabilisation, au mépris des vies palestiniennes [3] [4]. L’État belge affiche sa complicité, par l’arrestation des centaines de personnes mobilisées contre le génocide en cours à Gaza. Mettre fin à la chaîne d’approvisionnement de l’armée israélienne est un devoir moral que l’Etat belge refuse d’assumer. Pourtant, la mobilisation massive de ce 23 juin a prouvé que bloquer concrètement ces entreprises mortifères est non seulement possible, mais surtout urgent. Pour rappel, uniquement depuis octobre 2023, 500 écoles ont été bombardées à Gaza, 427 attaques sur les hôpitaux gazaouis ont été recensées, 55 637 personnes ont été tuées (dont 15 613 enfants) – nombres certainement sous-estimé [5]. Devant ce macabre décompte, les États européens sont toujours incapables d’imposer des sanctions à israël, notamment l’annulation de l’accord d’association UE-israël. Retour sur la journée du 23 juin 1000 personnes mobilisées. Le site d’OIP Land Systems à Tournai ciblé dans la nuit de dimanche à lundi. 1 millions de perte estimée pour cette entreprise mortifère. Le site de Syensqo bloqué pour la journée. Plusieurs rassemblements à Bruxelles en soutien à la marche vers Gaza mais aussi en soutien des personnes arrêté-e-xs. Sur le terrain, durant l’action, de nombreux actes illégaux, disproportionnés et/ou extrêmement violents ont été commis par la police : le recours aux nasses, des personnes menacées à l’arme à feu, l’usage de flashball (arme à balles en caoutchouc), des journalistes arrêté·e·xs et/ou empêché·e·xs de documenter l’action, des observateur·rice·xs légaux menacé·e·xs d’arrestation ou brutalisé·e·xs,...

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Santé / Soins

Collectif Patouche

Lancement de Patouche, collectif belge de personnes concernées par l’inceste et les violences sexuelles dans l’enfance. Le collectif Patouche est un collectif belge de personnes concernées par l’inceste et les violences sexuelles dans l’enfance. Il met en place des cercles de réconfort et des conférences sur cette thématique. Patouche, un cercle de réconfort pour les victimes d’inceste et de violences sexuelles dans l’enfance. Tu as subi l’inceste ou des violences sexuelles dans l’enfance. Tu n’as pas envie de rester seul.e. Nous avons une proposition pour toi : PATOUCHE, un cercle de réconfort créé par et pour des personnes concernées, où chaque voix mérite d’être entendue et crue. Viens partager ou écouter, c’est comme tu préfères. Viens pleurer ou rire, c’est comme tu veux. Nous t’accueillons dans une atmosphère de partage et de bienveillance dans laquelle les mains se serrent et s’entraident pour créer des liens authentiques. Rejoins-nous pour échanger librement, partager des ressources, chercher des infos et avancer ensemble vers un meilleur avenir, nous nous le souhaitons. Première rencontre : le mardi 17 juin 2025 de 19h à 21h à La Chaumière (Rue de Corroy, 2 - 1325 Chaumont-Gistoux) - https://lachaumiere1325.be OU le dimanche 22 juin 2025 de 14h à 16h à La Vieille Chéchette (Rue du Montenegro, 2 à Saint-Gilles) https://chechette.be Comme il s’agit d’un groupe de soutien, ce groupe ne disposera pas de psychologue. Le contenu des séances se construira avec les participant.e.s. Prix libre. Nombre limité de places. Réservation conseillée : patouche@riseup.net Rencontre avec Lisa Mac Manus le 20 juin à La Maison qui Chante à Ixelles. L’inceste et les violences sexuelles envers les enfants : un impensé impensable : Rencontre avec Lisa Mac Manus Dans le cadre d’un cycle de rencontres organisé par le Collectif Patouche, la psychotraumatologue Lisa Mac Manus viendra expliquer la complexité du vécu traumatique des victimes d’inceste et de violences sexuelles pendant l’enfance. En Belgique, aucune statistique officielle ne permet d’évaluer l’ampleur de ce phénomène sociétal. On estime toutefois que deux à trois élèves par classe en sont victimes. Derrière ce chiffre saisissant se cachent des êtres humains abîmés dans toutes les sphères de leur existence, qui se débattent avec les conséquences lourdes des violences subies. Un éclairage sera notamment apporté sur autant de symptômes que l’état de stress post-traumatique chronique, la dissociation ou encore l’amnésie. La difficulté de la prise en charge des victimes sera aussi abordée. La rencontre sera ponctuée d’un intermède musical et suivie d’un échange avec le public. La Maison qui chante - Rue du Viaduc, 122 à 1050 Ixelles Entrée à prix libre. Infos et inscriptions : patouche@riseup.net Patouche est soutenu par la Fondation Mycelium.

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Extrême-droite / Antifascisme

Fabian, 11 ans, fauché par la police : pour une émotion collective qui lutte contre l’oubli des autres morts

Fabian, 11 ans, fauché par la police : pour une émotion collective qui lutte contre l’oubli des autres morts Samedi 02 juin 2025, à Bruxelles. Un enfant de 11 ans, Fabian, meurt percuté par une voiture de police alors qu’il se trouve sur sa trottinette. Les circonstances exactes restent floues, mais l’événement a bouleversé une partie importante de la population. Une émotion forte s’est exprimée dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les familles, dans la rue. Et cette émotion est légitime. Elle est nécessaire. Un enfant meurt, et rien ne devrait jamais banaliser cela. 1. Un meurtre d’Etat à analyse à l’aulne raciale. Pourtant, à Bruxelles Panthères, à et dans tous les milieux antiracistes de terrain, nous savons qu’il ne s’agit ni d’un fait divers isolé, ni d’un simple accident de la route. C’est un meurtre d’État. Un assassinat policier inscrit dans un système de domination raciale. Dire cela n’est pas une provocation. C’est un impératif analytique. Il est impossible de comprendre la mort de Fabian sans adopter une lecture antiraciste, c’est-à-dire une lecture qui relie cette tragédie à un système plus large, celui de la suprématie blanche, et à ses manifestations concrètes dans les dispositifs policiers, judiciaires et médiatiques. C’est pourquoi l’ensemble des questions doivent être posées, y compris celle des (in)sensibilités différenciées selon la race. Car au-delà de la tristesse, du choc, de la sidération, une question politique profonde se pose. Pourquoi certaines morts suscitent-elles l’émotion collective et d’autres non ? Pourquoi la mort de Fabian devient-elle un fait de société, alors que celle d’Adil, d’Ibrahima, de Mehdi, de Lamine, …— pour ne citer qu’eux — n’a pas provoqué une indignation aussi large, aussi partagée, aussi transversale ? Soyons clairs : il ne s’agit pas d’opposer les douleurs. Il ne s’agit pas de dire que la mort de Fabian « mérite moins » de compassion. Au contraire : chaque vie compte, chaque deuil mérite d’être entendu, chaque injustice doit être dénoncée. Ce que nous proposons ici, c’est un déplacement du regard. Un appel à élargir notre boussole morale. Une invitation à interroger nos sensibilités collectives : à qui s’adresse-t-on quand on parle de victime ? À partir de quand une mort devient-elle « intolérable » ? Mais nous proposons aussi de penser Fabian comme une victime du racisme d’Etat. Les deux doivent être pensées « en même temps ». 2. La mort de Fabian, 11 ans : un meurtre d’État, un meurtre raciste — lecture antiraciste d’une tragédie structurelle 2.1. Une police structurée par la race Commençons par-là : la police belge est une structure d’État raciste, et elle ne peut être comprise autrement. Rappelons-le, le racisme n’est pas une attitude individuelle, mais, d’après la géographe abolitionniste Ruth Gilmore, la production et l’exploitation de différences groupales justifiant l’exposition différenciée à la mort. Or, que fait la police en...

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Médias

La police tue Fabian, 11 ans : Retour sur les faits

Ce lundi 2 juin, une voiture de police a tué Fabian, un enfant de 11 ans au parc Elisabeth à Bruxelles. Tandis que le parquet affirme que l’enfant fuyait un contrôle, des témoins et la famille dénoncent une version mensongère et une brutalité injustifiable. Par ailleurs, des habitant·es du quartier dénoncent une conduite policière dangereuse récurrente dans le parc Elisabeth. Ce mardi 3 juin, la famille de Fabian s’est réunie le sur le lieu de sa mort, dans la matinée, et une veillée a été organisée à 17h50, également sur le lieu du décès, dans le parc Elisabeth. Plusieurs centaines de personnes sont venues rendre hommage à Fabian et apporter leur soutien à ses proches. Younes, le cousin de Fabian, explique à la RTBF qui il était : « C’était mon petit-cousin. C’était un enfant de douze ans comme tant d’autres. Il aimait jouer à la PlayStation, il faisait ses devoirs. […] Mon petit-cousin était quelqu’un de bien. Il était tout le temps à la maison. Et malheureusement, quand il sort, il se passe des choses horribles… Il était en sixième primaire. Il allait passer son CEB… » La police et le parquet parlent d’une « course-poursuite« , une version contestée par Younes. « Tout d’abord, il s’agissait de la trottinette de son grand frère et Fabian faisait simplement un petit tour dans le parc. De ce que me dit la famille, la police a voulu saisir la trottinette. Ils ont donc essayé de le contrôler. Fabian aurait dit qu’il ne comprenait pas pourquoi on le contrôlait, qu’il allait les conduire chez son frère, le propriétaire de la trottinette. La police n’aurait visiblement rien voulu entendre. Ils ont accéléré et l’ont écrasé. Ils ont roulé dessus. Ce n’était pas une course-poursuite. C’est un peu cheap comme explication. Fabian faisait juste un tour dans le parc et il n’y avait aucune course-poursuite, aucun gyrophare, rien du tout. La voiture de police n’est même pas passée sur la route ou sur le chemin de gravier. Elle est passée à travers l’herbe. Donc il n’y a aucune course-poursuite. » explique Younes, qui insiste sur le fait que Fabian n’a pas cherché à éviter un contrôle et se dirigeait vers son frère, le propriétaire de la trottinette, au moment de l’accident. Selon plusieurs témoins de la scène avec qui nous avons été en contact, la voiture de police aurait effectivement traversé le parc « à toute allure » derrière Fabian. L’enfant s’est engagé sur la pelouse, la voiture de police qui le suivait à toute vitesse, sans gyrophare ni sirènes, l’aurait alors renversé. La voiture de police aurait ensuite roulé sur le corps de l’enfant. C’est l’intervention et le comportement de la police qui ont mené à la mort de Fabian. Un témoin direct de la scène nous a contacté·es et assure avoir vu la voiture « tamponner » (renverser) Fabian : « Je rentrais chez moi et j’ai vu une voiture de police suivre un enfant en trottinette. Ils étaient sur le sentier principal à grande allure. Le petit a eu peur et a été sur la pelouse, tremblotant...

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Guerre / Antimilitarisme

L’industrie de la surveillance israélienne, les flics et nous

À travers l’Europe, en particulier en Allemagne et en France, la répression s’est intensifiée depuis le 7 octobre : interdictions de manifestation, dissolution de collectifs ou encore perquisitions anti-terroristes. Si la situation est moins critique en Belgique, la pression s’intensifie contre certains collectifs, avec notamment des perquisitions et une procédure pour retirer les droits de séjour de militant·es propalestinien·nes. N’attendons pas que la répression s’abatte de plein fouet avant de prendre des mesures. Un point souvent mis sur le côté par les collectifs en lutte est la sécurité numérique, par manque de temps, d’énergie ou de connaissances. Une culture de la sécurité et une compréhension des outils informatiques peuvent contribuer à empêcher les forces de répression de connaître nos activités, mais aussi nos vies, nos relations, etc. Ces connaissances constituent un avantage considérable qu’auront nos adversaires pour identifier les suspects et mener une surveillance ciblée. De plus, nous avons vu émerger ces dix dernières années un marché mondial de logiciels espions prêts à l’emploi (Pegasus, Predator, etc.) qui permettent aux gouvernements de surveiller leurs citoyen·nes et leurs adversaires étrangers, et ce plus facilement qu’à l’époque où ce travail nécessitait des compétences techniques poussées. Les entreprises israéliennes occupent une place prédominante dans ce marché. Nous proposons donc d’explorer les liens entre ces entreprises, les universités, l’armée et les services de renseignements israéliens (Unité 8200). Cette conférence abordera les enjeux liés aux smartphones et à la surveillance. Nous aborderons également différentes stratégies de réduction des risques qui permettent de complexifier le travail de la police et ainsi de mieux nous protéger. En espérant vous voir nombreux et nombreuses ! Conférence co-organisée par JOC Bruxelles et TechnopoliceBXL Mercredi 4 juin, à 19h Rue d’Anderlecht 4, 1000 Bruxelles

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Racismes / Colonialismes

Islamophobie : l’État veut cartographier les femmes voilées dans le service public

Ces derniers mois, l’islamophobie s’est banalisée jusque dans les plus hautes sphères politiques en Belgique, alors même que des actes violents d’extrême droite se multiplient. À Bruxelles, une ratonnade menée par des néo-nazis brugeois a failli tourner à l’assassinat raciste. En janvier, un militant d’extrême droite a été condamné pour avoir planifié des attentats contre des mosquées. Il y a quelques mois, le président du 1er parti francophone, le MR, expliquait que l’islamophobie ne devait pas être un délit, que c’était « comme l’arachnophobie« . Dans la foulée, Valérie Glatigny ( MR), ministre de l’Éducation, relançait une polémique raciste montée de toute pièce autour d’un prétendu « radicalisme islamique » qui infiltrerait l’école, en s’appuyant sur des chiffres complètement biaisés. Ces propos ont été dénoncés par les syndicats enseignant·es et contredits par des enquêtes journalistiques, notamment un long article du Soir qui démonte ce fantasme. Mais la dernière offensive islamophobe d’État en date franchit un nouveau cap : fin avril, Vanessa Matz, ministre de l’Action et de la Modernisation publiques (Les Engagé·es), a adressé un courrier aux administrations fédérales leur demandant de recenser « les pratiques actuellement en vigueur […] en matière de port d’uniforme ou de code vestimentaire ». Dans le climat islamophobe actuel, ce langage codé ne trompe personne : il s’agit de cibler, de manière insidieuse, les femmes portant le hijab* dans la fonction publique. Cette démarche s’inscrit dans une logique de fichage, de surveillance, et de mise à l’écart, danger typique d’un racisme institutionnel qui cible les personnes musulmanes ou assimilées comme telles. Face à cette mesure islamophobe, plusieurs collectifs antiracistes ont pris la parole pour dénoncer fermement cette nouvelle attaque contre les droits et libertés des femmes musulmanes : « Nous n’avons pas encore repris notre souffle après les récentes actualités concernant les violences islamophobes à Molenbeek, que nous voilà face à une nouvelle qui glace le sang. » « Une note ministérielle, adressée à différentes instances fédérales, demande de cartographier la présence de femmes musulmanes portant un foulard au sein de la fonction publique. Ce document a été transmis aux hauts fonctionnaires de plusieurs services publics, après plusieurs mois de tentatives pernicieuses mais avortées de mettre les travailleuses concernées à l’écart. » « Cette information est particulièrement inquiétante et confirme le constat dressé par de nombreux expert.e.s et organisations de défense des droits humains : la haine qui resurgit est alimentée par l’action même de nos autorités. » « En octobre 1940, une ordonnance similaire, appliquée au service public belge, imposait le fichage des Juifs sous prétexte qu’ils seraient racialement incompatibles avec les intérêts de l’État et l’exercice des fonctions publiques, qu’ils influenceraient négativement la vie publique et...

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Santé / Soins

VOLTES À BRUXELLES À LA SUITE D’AGRESSIONS RACISTES DES SUPPORTERS DE BRUGES

Lundi 5 mai, le lendemain du match Anderlecht – Bruges marqué par des agressions racistes, une manifestation spontanée est partie du rassemblement propalestinien à la Bourse. Plusieurs centaines de personnes ont afflué au rassemblement quotidien pour la Palestine à Bourse pour dénoncer les attaques racistes commises la veille par des hooligans brugeois à l’encontre de Bruxellois·es non-blanc·hes, ainsi que les menaces de nouvelles agressions planant sur le rassemblement. Après une heure de rassemblement où la libération de la Palestine et l’antifascisme ont été liés et revendiqués au travers de slogans, une manifestation sauvage est partie en direction de Lemonnier. Rapidement, la colère face aux événements de la veille et à l’inaction des autorités politiques et policières face aux agressions racistes du 4 mai s’est exprimée le long de la manifestation. Des affrontements entre policiers et manifestant.es ont eu lieu, des barricades ont été dressées et enflammées, des panneaux publicitaires et des caméras ont été endommagées. Le cortège spontané a emprunté le boulevard du Midi avant de retourner vers le centre-ville, suivi de près par un important dispositif policier. Une véritable chasse à l’homme s’est alors engagée dans les rues adjacentes au centre de Bruxelles. Plusieurs arrestations violentes ont eu lieu et plusieurs mineur.es auraient été arrêté.es. « Une douzaine d’arrestations administratives ont été effectuées. Un procès-verbal sera rédigé à charge de chaque personne interpellée », selon la police. Belga rapporte aussi qu’une vingtaine de mineurs ont été interpellés aux alentours de la rue Neuve plus tôt dans la journée. La colère ne semble tout de même pas retomber. Les habitant·es visé·es par les violences racistes du 4 mai dénoncent l’impunité dont ont bénéficié les fascistes du club de Bruges, en contraste flagrant avec la brutalité déployée contre les jeunes le soir même et le lendemain. #bruxelles #palestine #manifestation

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Extrême-droite / Antifascisme

Attaques racistes de supporters brugeois à Molenbeek, Bruxelles se défend (vidéo)

Ce dimanche 4 mai avait lieu la finale de la coupe de Belgique qui opposait le Royal Sporting Club d’Anderlecht au club de Bruges. Plus de 45 000 supporters ont fait le déplacement pour le Stade Roi Baudoin, à Bruxelles. Fichier vidéo Dès le début de l’après-midi, alors que le match n’avait pas encore commencé, plus d’une centaine de hooligans* néo-fascistes du club de Bruges ont commis des attaques racistes sur des riverain·es du quartier de Ribaucourt à Molenbeek. Des images particulièrement violentes diffusées sur les réseaux sociaux montrent ces supporters rouer de coups un commerçant ainsi que des habitant·es du quartier. Des témoignages font récit d’insultes racistes et islamophobes, ou encore de crachats sur des femmes portant le hijab. Ces agressions ciblaient manifestement un type de population, que ce soit au vu des personnes visées ou des insultes racistes et antisémites proférées, rappelant tristement les ratonnades* du siècle dernier. Durant toute la journée, ces violences racistes se sont déroulées sans intervention des forces de l’ordre. Pourtant, un match de foot d’ampleur tel que la coupe de Belgique donne régulièrement lieu à des débordements et des agressions ciblées auraient pu être anticipées. Pour rappel, ces mêmes supporters sont connus pour avoir fait des saluts n4zis dans des stades à plusieurs reprises cette année. Il en ont d’ailleurs fait une série hier au moment des agressions. Jusqu’à l’arrivée au stade, le dispositif policier qui encadrait les supporters n’est presque pas intervenu malgré les innombrables exactions commises, en toute impunité. En l’absence d’intervention des forces de l’ordre, les personnes non-blanches des quartiers centraux sont délaissées et livrées à elles-mêmes pour se protéger et se défendre face à ces néo-fascistes. Après le match de foot, des centaines de personnes des quartiers voisins ont réagi et des affrontements ont eu lieu à la fois avec des supporters de Bruges et des forces de l’ordre. À la sortie du Stade Roi Baudoin, des dizaines de jeunes se sont battus contre ces groupes de supporters néo-fascistes. Les forces de l’ordre ont alors déployé un vaste dispositif policier. De nombreuses images de violences policières sont aussi apparues sur les réseaux sociaux. Un·e de nos journalistes présent·e sur place a constaté qu’une camionnette de la police avait tamponné volontairement un motard, aux abords du stade Roi Baudoin. Les secours ont dû intervenir pour le soigner. D’autres confrontations ont eu lieu à la fois dans le centre ville de Bruxelles et dans le quartier de la Gare du Midi ainsi qu’à Anderlecht. Jusqu’à leur entrée dans le train, les supporters Brugeois, qui avaient agressé quelques heures auparavant de nombreuses personnes, ont cette fois été largement protégés par les forces de l’ordre. Vers 23h des dizaines de jeunes se sont rassemblés près de la gare et de nouveaux affrontements ont eu lieu. Des barricades ont été enflammées dans les...

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Contrôle social / Répression

1er mai, une manifestation réussie mais sous tensions

Répondant à l’appel de l’Alliance Révolutionnaire du 1er mai composé de plusieurs organisations dont le Secours Rouge de Belgique, le cortège déterminé, formé de plusieurs blocs aux revendications sociales, internationalistes et révolutionnaires ne s’était pas encore élancé que plusieurs combis de police s’étaient positionnés peu après le début du parcours. Banderoles en tête, le cortège démarre à 14h. Arrivé à l’intersection « Porte de Hal », un cordon policier bien fourni et en tenue anti-émeute fait face aux manifestants. Quelques jets de bouteilles et autres projectiles ralentiront l’avancée du cortège. Les forces de l’ordre tireront des palets de gaz lacrymogènes pour disperser les rangs des manifestants, mais le cortège reste soudé. Les 4500 manifestants, un record de participation pour sa troisième année consécutive, se remettent en branle, encadré à gauche et à droite de policiers échelonnés tous les mètres. Deux auto-pompes seront postées à proximité du siège du MR. L’une d’entre elle sera employée alors que le bloc de tête a été isolé un moment à hauteur du palais de justice. La manifestation finira son parcours arrivée place du jeu de balle où discours et animations musicales finiront cette journée. Les forces de l’ordre filtreront les sorties de la place, procéderont à des fouilles de sac.. Pendant la manifestation, la police a procédé à une interpellation pour des tags.

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Médias

Stuut alors... Déjà trois ans !

Ça fait un peu plus de trois ans que Stuut.info a vu le jour ! Dans ce texte anniversaire, le Stuut revient sur l’année écoulée et les perspectives futures Image en en-tête : Manifestation en Turquie contre Erdogan, tirée d’un article du Projet Evasions C’EST QUOI CE STUUT ? Stuut : nom indéfini (bruxellois) 1. Truc, machin, bizarrerie. 2. Imprévu, contrariété, problème. Stuut.info, c’est une plateforme indépendante et participative de publications d’infos et de luttes sur Bruxelles et alentours, qui existe depuis 2022. Le projet est porté par un collectif anonyme anarchiste et autonome, il s’inscrit dans la continuité de l’histoire militante des médias autogérés en ligne et fait partie du réseau de sites collaboratifs Mutu. Depuis le début, le but du Stuut reste le même : tisser des liens entre les luttes (locales et internationales, actuelles et passées), visibiliser les cultures anti-autoritaires, autonomiser les personnes et collectifs en lutte et sécuriser leurs outils en ligne. Pour en savoir plus, check le manifeste. ÉTAT DES LIEUX DE LA MONTÉE DU FASCISME 2022 est déjà loin derrière et ce n’est une nouvelle pour personne : le système capitaliste s’enfonce de plus en plus dans le fascisme. Les fachos et les nazis, de plus en plus désinhibés et protégés par la police, descendent parader dans les rues - comme ce fut le cas à Gand le 27 mars dernier. Au delà du sensationnalisme préoccupant des groupuscules d’extrême droite, il ne faut pas oublier que la majorité des sièges du nouveau gouvernement Arizona et du parlement fédéral belge sont maintenant occupés par la fachosphère. La NVA a d’ailleurs bien montré de quel côté penchait sa généalogie historique, en bloquant la proposition de faire du 8 mai (jour de la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945) une date de commémoration et de célébration de la résistance durant la seconde guerre mondiale. Image : Infographie pour un événement antifasciste - avril 2025 Même si la NVA, le MR ou encore Vooruit essaient de faire figure « normale » et ne sont pas très inquiétés par les partis de gauche, ces partis n’ont de normal que : la banalisation des discours de haine - racistes, transphobes, sexistes, classistes... Le résultat de ces discours transparaît dans la rue et la société de manière générale, avec une augmentation des agressions racistes, transphobes/homophobes, sexistes, de la chasse aux pauvres ; la destruction de la sécurité sociale (chômage, pensions et assurance maladie en tête) ; l’attaque du milieu associatif et militant et la mise en oeuvre de projets de lois criminalisant les mouvements sociaux de gauche : réduction ou suppression des budgets, interdictions des associations et organisations jugées trop « radicales », outils de répression expéditifs ; le retour en grâce des discours militaristes et guerriers, avec les budgets et idées mégalos qui enflent - comme la réinstauration du service militaire volontaire ciblant tout...

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Santé / Soins

Quelles perspectives pour le 1er mai

Comme chaque année, plusieurs manifestations auront lieu à Bruxelles à l’occasion du 1er mai. À 12h, place Poelaert, débutera le 1er Mai de Lutte, suivi à 14h du départ du 1er Mai Révolutionnaire depuis la place Marie Janson (Carré de Moscou). L’an dernier, plus de 2 000 personnes ont participé à la manifestation du 1er Mai Révolutionnaire. Le 1er mai est la journée internationale de lutte pour les travailleur·ses et non pas la « fête du travail« , comme on l’entend parfois. Historiquement, cette date commémore le massacre de Haymarket Square à Chicago, aux Etats-Unis, où plusieurs personnes( manifestant·es et policier·es ) sont mortes lors des mobilisations pour la journée de 8 heures. Huit anarchistes, alors influents dans les mobilisations ouvrières massives, avaient été arrêtés et condamnés pour « complot » accusés à tord d’avoir confectionné et jeté une bombe artisanale sur la police. L’évènement avait fait rapidement le tour des Etats-Unis, puis s’était répandu à l’international, devenant un élément important de l’histoire des luttes ouvrières. Deux cortèges traverserons Bruxelles donc ce 1er Mai. Le 1er Mai de Lutte et l’Alliance du 1er Mai Révolutionnaire ont cependant publier un communiqué commun « Marcher séparément frapper ensemble« . Alors que les offensives militaires à Gaza se poursuivent, la solidarité avec la Palestine s’impose plus que jamais comme une priorité dans les manifestations du 1er mai. Cette année encore, des voix s’élèveront pour dénoncer non seulement les bombardements, les déplacements forcés et le génocide commis par Israël, mais aussi le soutien logistique, politique et économique que lui apportent de nombreuses puissances occidentales, dont la Belgique. Historiquement, le 1er mai a toujours été un moment fort pour la cause palestinienne, tant en raison de sa portée internationaliste que de sa résonance symbolique auprès de tous les peuples en lutte. Cette journée de mobilisation mondiale rappelle que les luttes sociales, anticapitalistes et anticoloniales sont profondément liées. Les organisateurs du 1er Mai Révolutionnaire rappellent que la cause palestinienne, comme l’ensemble des luttes anticoloniales, s’inscrit pleinement dans les combats contre le capitalisme, l’impérialisme et le fascisme. Un cortège internationaliste portera ainsi les voix des Palestinien·nes, des Congolais·es, des Kurdes, des Iranien·nes, et bien d’autres encore au sein de la manifestation du 1er mai révolutionnaire. La manifestation du 1er Mai Révolutionnaire s’organise autour de la lutte contre le fascisme et la solidarité internationale comme l’explique l’appel à manifester : « Combien de pas encore ? Combien faudra-t-il encore de pas vers le fascisme pour décréter que, cette fois, on y est ? Et finalement, est-ce bien ce qui importe ? » « La question qui devrait nous préoccuper serait plutôt comment chacun de ces pas ces dernières années a été fait dans cette direction. Comment chaque crise — (...)

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Écologie

Tous·te·s au 1er Mai Révolutionnaire 2025 !

Combien de pas encore ? Combien faudra-t-il encore de pas vers le fascisme pour décréter que, cette fois, on y est ? Et finalement, est-ce bien ce qui importe ? La question qui devrait nous préoccuper serait plutôt comment chacun de ces pas ces dernières années a été fait dans cette direction. Comment chaque crise — économique, climatique, sanitaire — et chaque “solution” portée par la bourgeoisie a permis de converger vers un repli réactionnaire. La précarisation des populations, la répression qui s’abat sur les militant·e·s et sur les jeunes dans les quartiers, la normalisation des idées d’extrême droite et leur implantation dans les politiques gouvernementales sont autant de conséquences des mesures prises en réponse à des crises que le capitalisme a lui-même créées. Tout cela ne vise en réalité qu’à diviser notre classe pour mieux régner et les solutions proposées par les réformistes ne servent qu’a refouler temporairement l’arrivée de la prochaine crise. En Europe et au-delà, le fascisme et la guerre semblent être, à nouveau, le seul salut pour un système capitaliste en crise. L’augmentation de ces violences nous laisse dans un état de sidération. Nous sommes tristes, en colère et effrayé·e·s. Mais cela ne doit pas pour autant nous mettre à terre. Face à l’accélération de ces attaques, nous n’avons plus le temps pour l’indignation : il est temps de passer à l’action. L’État mène une guerre de classes permanente sur son territoire contre les travailleur·euse·s, contre les chômeur·euse·s, les personnes précaires, les minorités de genre, les jeunes, les vieux, les personnes racisées, les sans-papiers. Mais aussi hors de ces frontières, par ses politiques imperialistes-coloniales contre les migrant·e·s, contre les peuples palestinien, kurde, soudanais, congolais, et même contre la biosphère en général… Là où le mythe du “camp de la démocratie” est de moins en moins crédible, l’impérialisme montre son vrai visage. Le capitalisme entre dans une phase de guerre totale et nous n’avons plus vraiment le choix : la seule question qui importe aujourd’hui est de savoir comment nous allons résister, ensemble, contre lui. De fortes mobilisations ont vu le jour ces derniers temps, avec la démonstration de force du 13 février, le mouvement pour la libération totale de la Palestine, l’organisation de fronts antifascistes, les piquets de grève (Audi, Delhaize, 8 mars, etc.) les comités contre les violences policières, etc. Nous devons investir ces espaces de résistance, renforcer la solidarité entre eux et coordonner nos actions. Refusons de céder à cette injonction à nous replier sur nous-mêmes, restons uni·e·s face à la violence de l’État, organisons-nous, luttons, ne reculons pas. Nous appelons tout le monde à nous rejoindre pour ne faire qu’un contre les attaques de l’État capitaliste. Plus de temps pour l’indignation, passons à l’organisation. 1ER MAI TOUTE L’ANNÉE.

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Extrême-droite / Antifascisme

Le 1er mai, fais ce qu’il te plait. Adresse à tous, pour un 1er mai politiquement offensif.

Rejoignons-nous, parlons-nous même, organisons en amont, partout où c’est possible, des assemblées. Tenons-nous au courant, ou pas, à l’occasion. Pour un minimum de cohésion, pour les mots d’ordre qui nous conviennent, pour la banderole, pour nous prémunir de la répression et des provocations de la police (et de leurs nervis fascistes), pour virer les flics et les journalistes (et leurs nervis…) infiltrés dans nos cortèges festifs (et nos assemblées). La farine et les œufs pour les imposteurs ! Pour ne pas juste marcher 500m et puis rentrer chez soi, sans même avoir aucun réel moment d’échange collectif. Marchons plutôt sur la tête des rois ! Soyons là, faisons du bruit, ou du son, avec nos paillettes, nos couleurs, nos feux d’artifices, sifflets, cotillons… Sortons nos masquards de clown et nos habits de gueux. Buvons à l’indépendance du monde et à la disparition de celui-ci ! A bas le capitalisme, l’impérialisme et le militarisme. Vive l’égalité et la fraternité/sororité entre tous les peuples de la terre ! Pour éviter les sempiternelles récupérations politiciennes et la vacuité des manifs syndicales qui se profilent comme un éternel retour du même, formons le peuple à la tête de la journée de lutte internationale des exploité-e-s. Pour en finir avec ce maudit capitalisme, qui pue la mort et le fascisme. Le carnaval n’est pas terminé. Le grand jour de fête et de révolte approche, d’affirmation d’une autre vie, une vie non entièrement vouée à la survie et à l’angoisse de la mort sociale, ou même à un bonheur parfaitement factice. Ni officiel, ni reconnu, le 1er Mai est aussi une journée d’affranchissement provisoire de l’ordre existant, dévastateur, inégalitaire et oppressif. Une journée de célébration et d’hommage à celles et ceux qui nous ont précédés, aux enfermé-e-s d’aujourd’hui, et à l’avenir pressant du communisme déjà là. C’est le printemps, sortons un moment de la nuit sécuritaire, de cette démocratie de marché, fondée sur la guerre, le racisme, le contrôle, les expulsions, les lois scélérates, la justice de classe et son système pénitentiaire… Une parodie de liberté universelle au profit d’une minorité d’accapareurs et d’héritiers, usant des pires moyens pour prolonger leur petit règne. Sans ouvrir l’horizon d’un dépassement du capitalisme le combat contre le fascisme et pour la démocratie est une escroquerie, l’instrumentalisation habituelle de l’antifascisme par la gauche bourgeoise, à des fins électoralistes. Il ne peut pas non plus y avoir de véritable « rupture » avec le capitalisme, ni de réelle « démocratie », sans s’affranchir du chantage de la dette et de l’emploi, sans que chacun puisse avoir prise sur les moyens et les fins de son activité, afin au moins qu’elle ait du sens. L’ « unité populaire » est à ce prix. Cela suppose, sinon d’abolir l’économie, certaines transformations radicales (comme sortir de la valeur travail, socialiser un certain nombre de secteurs clés…). L’économie...

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Extrême-droite / Antifascisme

Chronique d’une occupation : 1 an après

Réflexion autour de nos luttes à travers l’article « Intifada étudiante de mai 2024 » Au Kodacafebar Rue du Monténégro 44 à Saint-Gilles 1060. Un an après le début de l’occupation du bâtiment Walid Daqqa sur le campus de l’ULB et de la création de l’Université Populaire de Bruxelles dans un contexte d’intensification du génocide mené en Palestine ... et à une semaine du premier mai révolutionnaire, un atelier de réflexion autour des moyens de résistance à notre échelle est hébergé à Koda. On réfléchira à dire quelle place la créativité a dans nos luttes pour échapper à la capture idéologique ? Comment contextualiser à travers des territorialités l’action politique et quels sont les enjeux sous-jacents ? Créer et penser la résistance à partir de nouveaux agencements collectifs d’énonciation. Ces concepts et problématiques sont des points de départ ouverts, des lieux que l’on quitte ou que l’on retrouve pour mieux amorcer un échange commun autour des questionnements qui animent nos luttes et afin d’ouvrir des multiplicités politiques subversives. Nous prendrons appui sur un article paru dans LundiMatin (lien plus bas). Les auteurs sont présents pour exposer les principaux concepts du texte et lancer la réflexion. Si ça te dit, tu peux venir avec un texte, des images susceptibles d’alimenter la réflexion (à envoyer avant la date de l’événement à rhizomechimerique@proton.me pour pouvoir l’exposer en veillant à l’anonymisation). La librairie et maison d’édition Météores sera présente à l’événement et un exemplaire actualisé et augmenté de l’article sera fourni à chaque participant•es à l’entrée. L’entrée est à prix libre (l’argent collecté sera reversé au fond de soutien de l’UPB, auquel tu peux aussi faire un virement sur le compte hébergé par la fondation Marius Jacob : BE65 5230 8110 3896 avec la communication : FONDS SOLIDAIRE). L’événement ne sera ni filmé, ni enregistré, ni photographié pour garantir la sécurité de tous•tes. Lien vers l’article : https://lundi.am/Zerrouky-Madjid-Mas-Liselotte-A-Gaza-les-cimetieres-ne-sont-pas-epargnes-Le

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