Manchette

Palestine : un cri étouffé jusque dans le monde associatif et médiatique bruxellois
Est-il acceptable que la tenue d’une conférence portant sur la résistance palestinienne entraîne la descente d’une brigade anti-terroriste dans un lieu culturel et dans la rédaction d’un média ? Analyser les enjeux fondateurs qui sous-tendent la situation actuelle en Palestine est une entreprise d’intérêt général. Il est évident que le débat public est actuellement influencé par certains effets de cadrage et des mécanismes de légitimation/délégitimation qui doivent être mis en perspective. ZIN TV travaille depuis de longues années sur ces mécanismes de propagande. Nous sommes même subsidiés pour accomplir ce travail et pour le promouvoir. La nécessité d’entendre d’autres récits que celui proposé par la diplomatie israélienne est pour le moins légitime. Pourtant, les propositions d’analyses qui s’écartent du récit imposé depuis le 7 octobre 2023, sont silenciées, criminalisées, accusées de faire l’apologie du terrorisme ou de l’antisémitisme. Face à ce manque de pluralité médiatique, il nous semblait important de soutenir l’expression de voix qui ne s’inscrivent pas dans ce « bruit médiatique ». En ce sens, dans le cadre de la Permanence Vidéo des Luttes Sociales, nous avons documenté depuis les premières mobilisations la solidarité populaire exemplaire qui s’exprime en soutien à la Palestine. Afin de rendre compte de la situation avec plus de profondeur et de sensibilité, nous avons également mis en place un cycle de projections de films documentaires autour de cette question. Nous avons aussi réalisé une émission qui permettra de déconstruire les biais majeurs et récurrents du traitement médiatique israélien, en essayant d’assumer au mieux ce rôle délaissé de contre-pouvoir (bientôt en publication sur notre site). Entretemps, le collectif Samidoun, un réseau international de solidarité avec les milliers prisonniers politiques palestiniens détenus dans les geôles israéliennes, nous a demandé d’accueillir un de leurs événements dans nos locaux au CBO à Jette (il s’agit d’une occupation temporaire qui regroupe une dizaine de collectifs et associations). L’événement en question portait sur la criminalisation croissante des organisations (pro-)palestiniennes en Europe. En tant que média d’action collective, cultivant une proximité avec le terrain associatif et militant, nous estimions que cela entrait en adéquation avec nos missions et qu’il s’agissait d’un sujet d’intérêt général. Nous avons donc accepté la demande. A peine Samidoun a‑t-il publié une annonce faisant la promotion de cet évènement, que nous recevions un appel de la commune de Jette disant avoir été informée par l’ambassade israélienne qu’un évènement “problématique” avait été programmé au CBO. Nous apprenions qu’une enquête de police et de l’OCAM avait été diligentée pour déterminer si cette conférence représentait un danger (...)

Actu Prison - Mars 2024
Compilation non-exaustive d’actualités et de productions politiques, scientifiques ou culturelles autour des lieux de privations de libertés et des systèmes pénaux, en Belgique et ailleurs. Si vous voulez contribuer en envoyant des informations et ressources qui vous semble pertinentes et qui touchent de près ou de loin à l’enfermement, écrivez-nous à actuprison_be@riseup.net Ces informations seront reprises et partagées dans l’actualité du mois suivant. CENTRES FERMÉS La violence de la politique migratoire belge et des retours forcés - Février 2024 Getting The Voice Out Selon les rapports de l’Office des Etrangers, en 2022, il y aurait eu 2 918 retours forcés. Pour l’année 2023 le nombre de retours forcés s’élevaient déjà à 3.097 en novembre . Actuellement, nous sommes témoins de nombreuses tentatives d’expulsion forcées qui ont lieu “par surprise”. Iels ne sont donc pas toujours en mesure d’avertir leur avocat.e ni contacter leur famille avant d’être mis.es au cachot et subir la brutalité d’une expulsion forcée dans un contexte de violences physiques et psychologiques. Un homme s’est suicidé dans l’enceinte du centre fermé 127bis Le 12 mars / La DH Le détenu venait d’Éthiopie. Il s’est pendu dans les toilettes la nuit de samedi à dimanche 10 mars. Suicide au centre fermé 127bis : les détenus sous le choc nous alertent 12 mars /Getting The Voice Out Les personnes détenues au centre fermé 127bis (à Steenokkerzeel, tout près de l’aéroport de Zaventem) nous apprennent qu’un homme âgé d’une trentaine d’années, monsieur A., s’est donné la mort ce samedi 9 mars 2024. Rassemblement organisé à la suite de la nouvelle d’un décès au centre 127bis 31 mars / Stuut.info Dans la dernière Brèche, on parlait de l’impact de l’emprisonnement sur la santé mentale 12 mars / La brèche Dans la dernière Brèche, on parlait de l’impact de l’emprisonnement sur la santé mentale et du nombre de suicides terriblement plus élevé entre les murs qu’à l’extérieur. Et c’est aussi le cas dans les centre fermés pour personnes sans papier, qui sont des prisons qui ne disent pas leur nom. Les prisons tuent, les frontières tuent. Témoignage d’une expulsion violente par vol militaire (cargo) 27 mars : Getting The Voice Out [TW violences policières] Au cours des derniers mois, nous avons été en contact régulier avec une personne de nationalité djiboutienne qui a été détenue au centre fermé Caricole pendant près de quatre mois et demi. Tuberculose au centre ferme de Bruges : les détenus dénoncent le manque de précautions et de soins adaptés 25 mars / Getting The Voice Out Les personnes détenues au centre fermé de Bruges nous disent qu’un de leurs co-détenus a été mis en isolement médicale récemment car il a été diagnostiqué positif à la tuberculose. La personne était malade depuis longtemps [...] PRISONS Saint-Gilles Une gardienne de la prison de Saint-Gilles écartée à la suite de violences sur un détenu 18 mars / La Libre Une...

La communauté kurde attaquée par un groupe fasciste dans le Limbourg, affrontements à Bruxelles
Dimanche 24 mars, une famille d’origine kurde de Heusden-Zolder, dans la province du Limbourg, a été attaquée par les membres d’un groupe d’extrême droite turque. Plus d’une centaine de membres du groupe nationaliste et fasciste turc des « Loups Gris » ont attaqué la fête du Newroz, le nouvel an kurde. L’attaque a notamment donné lieu à des destructions de voitures, des tabassages d’une rare violence, ainsi que tentative de brûler la maison d’une famille kurde, alors que celle-ci était enfermée à l’intérieur. « Des familles qui rentraient tranquillement chez elles après la fête du printemps ont été attaquées par des Turcs parce qu’elles avaient des drapeaux kurdes dans leur voiture. […] Il est presque certain que l’attaque a été planifiée. Il est impossible de mobiliser une centaine d’hommes en dix minutes »1 a expliqué une militante kurde. Au moment de l’agression devant le domicile de la famille, des drapeaux kurdes ont été brûlés et des de voitures stationnées aux alentours ont été vandalisées alors que des membres du groupe des Loups Gris proféraient des insultes et des signes racistes. La famille kurde a finalement été exfiltrée par la police alors que des dizaines de fascistes continuaient d’essayer de s’en prendre à eux en attaquant la maison. Après l’attaque, de violents affrontements ont eu lieu entre les communautés kurdes et turcs qui ont duré jusqu’à 23h. Un hélicoptère, un canon à eau ainsi qu’un large dispositif policier ont été mobilisés. Au lendemain de l’agression, ce lundi 25 mars, un rassemblement a été organisé par la communauté kurde devant la Comission Européenne à midi. Plus de 200 personnes se sont réunies pour protester face aux attaques qui ont eu lieu à Heusden-Zolder. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre à la Place du Luxembourg, après que des turcs soient venus provoquer le rassemblement. Une manifestation sauvage est aussi partie de la place du Luxembourg. La police a fini par déloger le rassemblement, en faisant usage de gaz lacrymogène et du canon à eau. Ces faits ont laissé place à une large désinformation médiatique à l’égard du peuple kurde et de ses luttes. En effet, le journal « Nouvelle Aube » préférait qualifier le parti des travailleurs kurdes (PKK) de « terroriste », plutôt que de pointer du doigt les responsabilités des groupes trucs d’extrême droite ainsi que la politique raciste de la Turquie envers le peuple kurde. Dans la même lignée, une partie de la presse belge pointe du doigt les responsabilités de l’Etat belge dans le fait de ne pas condamner les personnes qui militent pour le PKK. Dans ce contexte, rappelons que le Parti des travailleurs Kurdes (PKK) ainsi que la lutte de libération kurde en Syrie, en Turquie, en Irak ou en Iran, est en opposition directe avec les politiques réactionnaires fascisantes qui existent dans la région. Les luttes kurdes, et particulièrement le projet porté par le PKK, défendent un projet révolutionnaire centré sur la...

Carte (incomplète) des personnes mortes en Belgique suite à l’intervention de la police (1998 – 2023)
Cette carte répertorie les personnes mortes en Belgique au cours ou à la suite d’une opération policière (interpellation, arrestation, course-poursuite, etc.), selon les zones de police impliquées. Il s’agit ici des conséquences de cet acte, à savoir le décès brutal d’une personne qui ne serait pas morte s’il n’y avait pas eu d’intervention policière. Une zone de police est placée sous la supervision d’un Chef de Corps. Ce dernier travaille sous l’autorité du Bourgmestre dans le cas d’une zone mono-communale ou sous l’autorité d’un collège de police dans le cas d’une zone pluri-communales. Nous sommes remontés à Semira Adamu, la première victime dont la mort (en 1998) a été filmée en Belgique, et dont le retentissement médiatique a entraîné la démission du ministre de l’Intérieur, Louis Tobback, et un changement législatif avec l’interdiction de l’utilisation de la « technique du coussin » lors des expulsions. Malheureusement, avant elle, de nombreuses personnes sont également décédées à la suite de violences policières [1]. Cette liste a été établie en mai 2023, et si elle tend à être exhaustive, elle ne l’est certainement pas : « souvent les difficultés d’accès à la justice, à la possibilité de se constituer partie civile, la précarité et la peur des représailles empêchent que soient élucidées les conditions de la surmortalité des personnes non blanche en Belgique par l’intermédiaire de procès publics, particulièrement lorsqu’elles sont sans-papiers [2] ». De plus, les données concernant la Flandre sont probablement incomplètes. Face à ces manques, nous prions les familles de victimes qui n’y trouveraient pas leur proche de bien vouloir nous excuser. Nous avons décidé de préciser « l’origine ethnique [3] » des personnes, malgré l’ambiguïté de ce terme, car cela permet de pouvoir observer des biais racistes à l’œuvre dans le comportement des policier.es : ainsi, plus de 90% des victimes sont des personnes non blanches. (L’élaboration de cette liste s’est appuyée sur un dépouillement de coupures de presse, un travail de terrain et les recoupements des recensements d’ObsPol, de Bruxelles Panthères, de Getting the Voice Out et de Cécile Guypen. Ce travail de cartographie mené par Théodora Jacobs et Maud Girault s’inspire de celui de Boabab Van de Teranga qui a travaillé sur la zone de Bruxelles capitale.) Source : https://surveillances.be

Rassemblement : Meurtre de Mehdi - audience chambre du conseil
Viens soutenir la famille de Mehdi, assassiné par la police en août 2019 ! Après presque 5 ans d’attente, la « justice » va enfin entamer une prise de décision pour savoir si les policiers au volant de la voiture vont être poursuivis. L’audience de la Chambre de conseil se fera en huit clos, mais toi tu peux venir à 12:30 la place Poelart devant le Palais de Justice (?) pour accueillir la famille à la sortie, leur montrer ton soutien et ta solidarité. Ramène tes pancartes, tes banderoles, ta voix et ta rage contre cet état policier raciste. PAS DE JUSTICE PAS DE PAIX ! SOLIDARITÉ AVEC TOUTE LES VICTIMES DE VIOLENCES POLICIÈRES ! À BAS L’ÉTAT POLICIER !

Suicide au centre fermé 127bis : les détenus sous le choc nous alertent
Les personnes détenues au centre fermé 127bis (à Steenokkerzeel, tout près de l’aéroport de Zaventem) nous apprennent qu’un homme âgé d’une trentaine d’années, monsieur A., s’est donné la mort ce samedi 9 mars 2024. Zelfmoord in 127bis : ontredderde gevangenen waarschuwen ons Suicide at the 127bis detention centre : the inmates alert us in shock Il s’agit d’un homme d’origine éthiopienne, en Belgique depuis 12 ans. Il était enfermé depuis une dizaine de jours au centre. D’après ses codétenus, il désirait rentrer dans son pays d’origine, et se serait rendu à la police afin de demander un retour volontaire vers l’Ethiopie. Il aurait été arrêté au commissariat suite à sa demande, et enfermé au 127bis. A. a été découvert par un codétenu à 5 heures du matin, dans les toilettes. La direction du centre a fait le tour des différentes ailes du bâtiment pour confirmer le décès par pendaison, et pour demander aux détenus de “rester calmes par respect pour l’homme décédé”. Le détenu qui a découvert le corps aurait été transféré dans un autre centre, contre son gré. Ses codétenus décrivent A. comme un homme “joyeux et triste en même temps”. Ils ajoutent que, même si A. ne semblait pas avoir exprimé d’idée suicidaire, son état mental était interpellant : ses codétenus confirment qu’il recevait beaucoup de médicaments dans le centre, et qu’il ne semblait pas dans son état normal, tremblant en permanence. Les détenus nous alertent en exprimant leur méfiance envers le personnel du centre, et le climat de répression et de violence quotidienne qui y règne. Ils demandent que l’affaire soit médiatisée, et qu’une enquête soit ouverte. Ce décès fait tristement écho aux deux décès qui ont eu lieu l’année passée au centre fermé de Merksplas, avec le suicide d’un homme qui a eu lieu le 25 décembre dernier [1], ainsi que la mort de Tamazi [2] il y a maintenant un an, en février 2023. Ces tentatives de suicide et autres comportements auto-agressifs sont des conséquences directes de l’enfermement et des conditions de détention que subissent les personnes sans-papiers détenues dans les centres. Les centres fermés plongent les personnes détenues dans un climat hostile, et produisent une violence quotidienne qui doit être prise en compte dans la compréhension de ces drames. Toutes nos pensées vont vers les proches de A. et vers ses codétenu·es. #NoBorder #FreedomForAll #LibertéPourToustes

Actu Prison - février 2024
Compilation non-exaustive d’actualités et de productions politiques, scientifiques ou culturelles autour des lieux de privations de libertés et des systèmes pénaux, en Belgique et ailleurs. Si vous voulez contribuer en envoyant des informations et ressources qui vous semble pertinentes et qui touchent de près ou de loin à l’enfermement, écrivez-nous à actuprison_be@riseup.net Ces informations seront reprises et partagées dans l’actualité du mois suivant. Centres fermés Actions de protestations dans les centres fermés Article en français Article en néerlandais Article en anglais Centre fermé 127 bis - Grève de la faim massive Une grève de la faim massive a eu lieu au 127 bis depuis le 10 février. Environ 60 personnes dans deux ailes différentes sont en grève et demandent à renconter l’Office des étrangers en personne et réclament la liberté de toustes ! Face à l’absence de réaction et prise en considération de ce qu’ils vivent, ils tentent alors d’autres moyens de revendications. En réaction à ces mouvements de protestation et par crainte de l’ampleur que cela pourrait prendre, le 127 bis fait venir la police. Certaines personnes sont expulsées et beaucoup d’autres ont été mises au cachot puis transférés dans d’autres centres centres fermés. Centre fermé de Caricole - action de protestation collective En réaction à des violences policières subies par une un détenu lors de sa tentative d’expulsion , des co-détenu.es avaient entrepris une action de protestation collective qui visait tant à dénoncer les violences mais également le manque de soutien juridique ainsi que l’absence de soins et de prise en charge médicale au sein des centres fermés. (gettingthevoiceout.org). Le 13 février, de nombreuses personnes se sont rendues devant les centres fermés du Caricole et du 127 bis pour montrer leur solidarité et crier leur soutien. Construction d’un nouveau centre fermé à Jumet : 26 février / stuut.info “Il faut que ces personnes qui sont en séjour illégal sur notre territoire et qui nuisent à la sécurité de nos concitoyens soient reconduits vers leurs pays d’origine." Ce sont les mots du bourgemestre Paul Magnette (PS) qui a lâchement renoncé à ses engagements contre la construction d’un nouveau centre fermé. Il reprend une réthorique raciste mensongère. [vidéo] "UNE PRISON QUI NE DIT PAS SON NOM" (5’) zintv.org Les centres fermés existent depuis 30 ans. Y sont enfermées des personnes dont le seul délit est de ne pas avoir de papiers. Le 9 décembre 2023, un rassemblement s’organise devant les centres 127bis et le centre caricole. C’est la première mobilisation autorisée dans la zone depuis cinq ans. Des échanges ont lieu par téléphone entre les manifestant.e.s et des personnes détenues qui témoignent depuis l’intérieur. Réforme migratoire : Le gouvernement ne tient pas ses engagements ! 20 février / CIRÉ-asbl En mars 2023, après plus de deux ans de « crise de l’accueil » des demandeur·euses d’asile et...

La violence de la politique migratoire belge et des retours forcés - Février 2024
Selon les rapports de l’Office des Etrangers, en 2022, il y aurait eu 2 918 retours forcés. Pour l’année 2023 le nombre de retours forcés s’élevaient déjà à 3.097 en novembre . Actuellement, nous sommes témoins de nombreuses tentatives d’expulsion forcées qui ont lieu “par surprise”. Iels ne sont donc pas toujours en mesure d’avertir leur avocat.e ni contacter leur famille avant d’être mis.es au cachot et subir la brutalité d’une expulsion forcée dans un contexte de violences physiques et psychologiques. Le 21 février, S., un jeune homme d’environ 30 ans de nationalité irakienne, qui se trouvait en Belgique depuis plus de 6 ans, a été violemment expulsé vers Bagdad. S. avait une partenaire en Belgique et travaillait régulièrement. En septembre 2023, la police belge est allée le chercher chez lui au milieu de la nuit. Depuis, S. a été enfermé en centre fermé et a subi deux tentatives d’expulsion auxquelles il a résisté. Les jours précédant cette dernière expulsion, S. a entamé une grève de la faim pour s’opposer à la violence et au racisme des gardiens et de la police. Deux jours avant l’expulsion, il a consulté un médecin qui lui a conseillé de manger parce qu’il était très faible et malade. Le 21 février au matin, sans aucun avertissement préalable, la police a informé S. qu’il serait expulsé quelques heures plus tard sur un vol vers l’Autriche. S. a essayé de résister une fois de plus. Mais l’escorte de quatre policiers l’a contraint à embarquer par la force et la violence. Aujourd’hui, il se trouve en Irak dans une situation totalement précaire, dans un pays politiquement instable où il risque sa vie. Le 22 février 2024 Francis a subi sa 5e tentative d’expulsion violente vers Abidjan via Istanbul. Il a résisté et face à cette violence, des passager.ère.s sont intervenu.e.s. Il a finalement été ramené au centre de Merksplas et a, à nouveau, été violenté par la police fédérale. Francis est enfermé depuis 14 mois dans divers centre fermés. Trois personnes originaires du Sri-Lanka ont été refoulées de force en Sierra Leone, pays par lequel ils avaient transité. Ils ont été laissés-pour-compte à la sortie de l’avion, n’ont pas été accueilli ni certainement pris en charge. Ils se sont retrouvés sans ressource ni soutien dans un pays qu’ils ne connaissent pas et doivent faire face, dans ce contexte, à de nombreuses difficultés. Ainsi, l’un d’entre eux a contracté le paludisme et tous les trois sont toujours quotidiennement en galère. Nous apprenons par une personne co-détenue au Caricole qu’ “ils sont venu prendre Marwa ce soir (le 02/02) à 21 heures.” Ainsi, Marwa a été expulsée de force et par surprise le 3 février vers la Tunisie via Rome après un an d’enfermement dans le centre fermé de Holsbeek. L’Etat belge l’a donc rapatriée de force dans un pays qu’elle avait fuit pour échapper à un mariage forcé ! Témoignage du fils d’une dame cubaine détenue à Holsbeek et expulsée ce dimanche 25 février :”Ma mère a vécu beaucoup de...

Palestine : Des entreprises d’armement liées à Israël bloquées en Belgique.
Aujourd’hui, Mardi 4 Mars, depuis 6h ce matin, dans une action coordonnée, des collectifs bloquent les entrées de plusieurs entreprises d’armements. Deux entreprises sont complètement bloquées en Belgique : OIP-Elbit à Oudenaarde et Thalès à Herstal. Un siège d’Elbit ont aussi été taggués à Tournai. D’autres actions ont également lieu en Suède contre les mêmes entreprises. Les collectifs expliquent : ces deux entreprises « produisent des armes, des technologies militaires ou de surveillance utilisées par le régime d’apartheid israélien et sont complices du génocide en cours à Gaza ». Chez OIP (Oudenaarde), près d’une centaine de personnes ont bloqué l’entrée, se sont enchaînées aux portes et occupent le toit de l’entreprise ; chez Thalès (Herstal), 60 personnes bloquent totalement les portes et les accès logistiques de l’entreprise. Le personnel est dans l’impossibilité d’entrer sur les sites et les entreprises sont à l’arrêt. Les activistes rappellent que « OIP est détenu à 100 % par le producteur d’armes israélien Elbit Systems, qui est le plus grand fabricant d’armes privé d’Israël. Elbit fournit 85 % des drones et la plupart des équipements militaires terrestres utilisés par l’armée israélienne. La multinationale de l’armement française Thalès entretient quant à elle des relations de longue date avec Israël et collabore avec Elbit System ». Les collectifs cherchent à empêcher l’exportation de matériel militaire vers Israël, comme le souligne un participant : « Sans les envois d’armes par les pays occidentaux, les bombardements et le génocide à Gaza s’arrêteraient au bout de 3 jours. Ces actions directes s’inscrivent dans un vaste mouvement international de solidarité qui vise à imposer un cessez-le-feu et à couper les vivres à l’armée israélienne ». L’objectif est aussi d’interpeller le gouvernement belge sur sa complicité avec les massacres en cours : « La Belgique ne peut pas appeler de manière crédible à un cessez-le-feu tout en soutenant l’industrie militaire israélienne ». Sur place, un participant ajoute : « Ces actions sont à la fois un appel à notre gouvernement et un appel à l’action pour nos concitoyens : dans l’immédiat, il faut un cesser le feu et un embargo militaire, mais aussi demander la fin de la colonisation, de l’occupation, de l’apartheid en Palestine. Nous vivons un moment critique. Nous devons intensifier nos efforts. Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour changer cette période historiquement sombre. » Une nouvelle journée d’action internationale contre le commerce des armes avec Israël est prévue lundi prochain, le 11 mars. Les collectifs précisent également : « Les employés d’OIP prétendent souvent qu’ils produisent principalement des composants et des technologies pour l’exploration spatiale. Cependant, seuls 18 % des composants qu’ils produisent sont destinés à l’espace, tandis que 82 % sont destinés à un usage militaire. Le bénéfice d’OIP augmente de 15 % chaque année, dont 72 % proviennent de...

Retour sur la mobilisation à Leuven contre le NSV
Mercredi 28 février, une dizaine de participant.es du Front Antifasciste de Liège s’est déplacée à Leuven pour répondre à l’appel de camarades antifascistes flamand·es qui se mobilisaient depuis plusieurs semaines contre la venue de Dries Van Langenhove [1] à l’Université de la KULeuven. Sa venue, pour une conférence sur « l’agriculture regénérative » (sic), était organisée par le cercle étudiant d’extrême droite NSV (Nationalistische Studenten Verbond), dont sont issus la plupart des cadres du Vlaams Belang, et qui avait déjà organisé l’année dernière une conférence de Martin Sellner [2] à la même KULeuven. Les camarades de Leuven se sont mobilisé·es pendant plusieurs semaines pour essayer d’empêcher que Dries Van Langenhove déverse sa haine dans les auditoires de l’Université : via une pétition signée par plus de mille personnes, via la presse locale, via une lettre ouverte de travailleur·euses de l’Université, via des interpellations d’étudiant·es, et finalement via le rassemblement d’hier où nous étions une centaine. Au lendemain de cette mobilisation la KULeuven se réveille enfin et interdit pour au moins 2 ans avec effet immédiat les activités publiques du cercle étudiant NSV à l’Université. Cela pourrait signer la fin de la reconnaissance du NSV en tant que cercle étudiant officiel à Louvain et ailleurs, et Now Loko, la structure étudiante qui verse des soutiens financiers à tous les cercles étudiants va réévaluer sa position concernant le NSV. Outre cette victoire d’une vieille revendication du mouvement antifasciste, elle porte plainte pour racisme contre Dries Van Langenhove qui a tenu un discours nauséabond hier soir dans l’auditoire : propos colonialistes, suprémacistes, négationnistes, racistes, islamophobes et sexistes : « Sans « l’homme blanc et raciste », les Noirs attendraient toujours en Afrique en se demandant si une tribu viendra les découper, les manger ou les vendre à un commerçant d’esclaves arabe. » (Exemple de propos tenus par Dries Van Langenhove lors de cette conférence à la KUL). Les néo-fascistes se sentent de plus en plus décomplexés. Le cordon sanitaire médiatique a été brisé depuis longtemps en Flandres, et on en paie aujourd’hui les frais (27% d’intentions de votes pour le Vlaams Belang). Seule une mobilisation antifasciste de terrain permettra de stopper les néo-fascistes et leurs crimes. Cette mobilisation antifasciste se doit d’être large, comme hier, malgré nos divergences : il y avait des militant.es politiques de toutes les couleurs de la gauche, des militant.es syndicalistes rouges et vert·es, des académicien·nes, des étudiant·es, des citoyen·nes, des associations, etc. Nous voudrions remercier les personnes et groupes qui ont été à l’initiative de cette mobilisation : Platform Antifascistische Activisten Leuven, Parti Socialiste de Lutte PSL – LSP Linkse Socialistische Partij, Het Groot Verzet, 8-meicoalitie, Masereelfonds Leuven – Bierbeek, Comac Leuven, Leuven Anarchistische Groep, ABVV KU (...)

Actions de protestations dans les centres fermés - Février 2024
PROTESTACTIES IN DE GESLOTEN CENTRA Protests in the closed centers Centre fermé 127 bisGrève de la faim massive Dans une aile du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel, en réaction à leur détention et aux conditions inhumaines dans lesquelles ils sont détenus, certaines personnes tentent de former un syndicat. Pour mettre à mal ce mouvement de mobilisation et de revendication, ils subissent des répressions et de la censure. Il est alors particulièrement difficile d’être en contact avec eux. Ils parviennent toutefois à nous faire savoir que, suite à cela, 35 personnes débutent, le 10 février, une grêve de la faim. Ils demandent à renconter l’Office des étrangers en personne et réclament la liberté de toustes ! Le 13/02/2024, dans une deuxième aile du centre fermé 127bis, 28 hommes entament également une grève de la faim, contre leur détention et par solidarité. Les employé.es ne semblent d’abord pas se préoccuper de leurs revendications ni de leur état de santé : “La sécurité n’en a rien à foutre et nous regarde comme des bêtes”. Le 19/02/24, de nombreuses personnes détenues sont encore en grève de la faim. Face à l’absence de réaction et prise en considération de ce qu’ils vivent, ils tentent alors d’autres moyens de revendications. En réaction à ces mouvements de protestation et par crainte de l’ampleur que cela pourrait prendre, le 127 bis fait venir la police. Certaines personnes sont expulsées et beaucoup d’autres ont été mises au cachot puis transférés dans d’autres centres centres fermés. Ces personnes sont toujours en isolement. Quelle liberté d’expression et de manifestation reste-t-il à ces personnes dont les droits sont sans cesse bafouer ?! Ils témoignent : “On a le droit de rien” “Aidez nous on va mourir. C’est de la torture madame” “Il y a des gens qui ont des papiers, qui payent des taxes, ils ont rien à faire ici” “Ils ramènent 10 [nouvelles] personnes pour en lâcher 5, parfois ils ramènent 5 [nouvelles] personnes pour en lâcher 2 ou 3”. “C’est le système du centre qui pousse les gens à faire des conneries dehors quand ils sortent, à devenir des criminels”. Un mineur détenu au 127 bis Un jeune de 16 ans a été violemment arrêté à l’Office des étrangers et est détenu au 127 bis, depuis le 7 février. Un recours contre sa détention a été introduite mais ne semble pas encore avoir abouti. Ce samedi 24 février, il est toujours en détention et heureusement soutenu par ces co-détenus. Centre fermé de CaricoleAction de protestation collective Une personne détenue à Caricole nous relate les violences physiques et verbales qu’il a subies lors d’une tentative d’expulsion : Les policiers l’ont mis dans une pièce noire et lui ont dit “tu vas retourner, on va te forcer, tu vas voir”. Ils lui donnent des vêtements et une vingtaine de minutes plus tard, 5 policiers entrent, le menottent, lui attachent les pieds et tentent de le mettre dans la camionnette. Il tombe à deux reprises sur le dos. Un policier lui...