Migrations / Frontières

[France/Haure-Alpes] appel a soutien au refuge de briancon
Le refuge solidaire accueille des personnes en situation d’exil à la frontière franco-italienne. Le refuge solidaire de Briançon rencontre dernièrement des difficultées financières ; la situation est préocupante, car ce lieu d’accueil est seul à la frontière. Il n’y a que 7 places d’hébergements d’urgence sur le Brianconnais, pourtant les personnes sont souvent plusieurs dizaines voire centaines en ville. Les personnes venant de traverser la frontière peuvent s’y reposer, préparer la suite de leurs parcours, s’informer, avoir accès a des soins. Ce premier lieu se situe juste après une traversée physique, difficile, et dangeureuse, il n’est pas rare que des personnes arrivent blessées à Briançon. C’est pour tout cela qu’il parait capital de lutter contre la frontière dans différentes actions militantes, lutter pour mettre en place la liberté de circulation qui ferait disparaitre ces risques mais également de soutenir ce lieu qui essaye de venir en aide aux personnes venant de la traverser. Ce lieu subit le renforcement des frontières mis en place par les différents gouvernements successifs. Il est financé par des fonds privés, qui subissent des pressions a différentes échelles, faisant que certains se sont retirés. (On pourrait revenir sur le fait que des fonds privé cherchant a defiscaliser se retrouvent encore une fois avec le pouvoir sur la pérénité de la solidarité envers des personnes précaires). Les luttes contre les frontières et la machine a expulser prennent différentes formes : le Refuge, malgré son statut légal, s’inscrit dans cette lutte, au même titre que les maraudes, les squats, bien d’autres mais aussi et surtout les personnes qui traversent. Le soutien a la frontière nécessite toujours des personnes, et le refuge n’est pas la seule manière d’agir. Nous ne détaillerons pas ici les moyens de rejoindre les luttes no borders, mais il est bon de rappeler que si un don est utile, la lutte paye elle aussi. Une fermeture du refuge implique directement une augmentation du nombre de personnes dormant à la rue à Briançon, une augmentation de l’action répressive (OQTF, IRTF, Violences,...) comme ça a déja été vu en 2023 lors d’une fermeture temporaire. C’est pour cela qu’il est important de soutenir ce lieu, que ce soit matériellement ou financièrement, ce qui passe par donner ou faire tourner dans vos cercles affinitaires, familiaux, cette cagnotte. Garder ce lieu ouvert participe à ce que cette frontière ne deviennent pas une autre zone de liberté d’action de la police, comme cela peut l’être à Vintimille, Modane, et d’autres points de cette frontière. Pour la liberté de circulation, pour l’abolition des frontières et de tout les états, en attendant faisont ce que nous pouvons avec les outils a notre disposition. Le lien pour faire un don : https://www.helloasso.com/associations/refuges-solidaires/formulaires/1 Vous pouvez potentiellement contacter le refuge pour des dons sans compte bancaire

Tous·te·s au 1er Mai Révolutionnaire 2025 !
Combien de pas encore ? Combien faudra-t-il encore de pas vers le fascisme pour décréter que, cette fois, on y est ? Et finalement, est-ce bien ce qui importe ? La question qui devrait nous préoccuper serait plutôt comment chacun de ces pas ces dernières années a été fait dans cette direction. Comment chaque crise — économique, climatique, sanitaire — et chaque “solution” portée par la bourgeoisie a permis de converger vers un repli réactionnaire. La précarisation des populations, la répression qui s’abat sur les militant·e·s et sur les jeunes dans les quartiers, la normalisation des idées d’extrême droite et leur implantation dans les politiques gouvernementales sont autant de conséquences des mesures prises en réponse à des crises que le capitalisme a lui-même créées. Tout cela ne vise en réalité qu’à diviser notre classe pour mieux régner et les solutions proposées par les réformistes ne servent qu’a refouler temporairement l’arrivée de la prochaine crise. En Europe et au-delà, le fascisme et la guerre semblent être, à nouveau, le seul salut pour un système capitaliste en crise. L’augmentation de ces violences nous laisse dans un état de sidération. Nous sommes tristes, en colère et effrayé·e·s. Mais cela ne doit pas pour autant nous mettre à terre. Face à l’accélération de ces attaques, nous n’avons plus le temps pour l’indignation : il est temps de passer à l’action. L’État mène une guerre de classes permanente sur son territoire contre les travailleur·euse·s, contre les chômeur·euse·s, les personnes précaires, les minorités de genre, les jeunes, les vieux, les personnes racisées, les sans-papiers. Mais aussi hors de ces frontières, par ses politiques imperialistes-coloniales contre les migrant·e·s, contre les peuples palestinien, kurde, soudanais, congolais, et même contre la biosphère en général… Là où le mythe du “camp de la démocratie” est de moins en moins crédible, l’impérialisme montre son vrai visage. Le capitalisme entre dans une phase de guerre totale et nous n’avons plus vraiment le choix : la seule question qui importe aujourd’hui est de savoir comment nous allons résister, ensemble, contre lui. De fortes mobilisations ont vu le jour ces derniers temps, avec la démonstration de force du 13 février, le mouvement pour la libération totale de la Palestine, l’organisation de fronts antifascistes, les piquets de grève (Audi, Delhaize, 8 mars, etc.) les comités contre les violences policières, etc. Nous devons investir ces espaces de résistance, renforcer la solidarité entre eux et coordonner nos actions. Refusons de céder à cette injonction à nous replier sur nous-mêmes, restons uni·e·s face à la violence de l’État, organisons-nous, luttons, ne reculons pas. Nous appelons tout le monde à nous rejoindre pour ne faire qu’un contre les attaques de l’État capitaliste. Plus de temps pour l’indignation, passons à l’organisation. 1ER MAI TOUTE L’ANNÉE.

ALERTE – EXPULSION COLLECTIVE VERS L’IRAK PRÉVUE CE MARDI 29/04/2025
Une expulsion collective par vol sécurisé vers l’Irak est prévue ce mardi 29 avril 2025 très tôt le matin (4h25), pour une dizaine de personnes (au moins) de nationalité irakienne enfermées dans des centres de détention en Belgique. Il s’agit d’un avion militaire financé par l’agence européenne Frontex, qui partira de l’aéroport de Francfort en Allemagne, et fera escale dans plusieurs autres pays européens afin d’y emmener d’autres personnes de nationalité irakienne. Cette expulsion depuis Francfort a été confirmée par le collectif allemand NoBorderAssembly (via leur projet d’alerte Deportation Alarm) [1]. Pour la Belgique, les personnes seront embarquée depuis la base militaire de Melsbroek (à proximité de l’aéroport de Zaventem), pour ensuite être emmenées vers Bagdad. Actuellement, une dizaine de personnes d’origine irakienne détenues dans plusieurs centres fermés belges sont concernées. Certaines ont été déjà transférées ce dimanche matin au centre 127bis, situé à proximité de la base militaire de Melsbroek. Au centre de Merksplas, on nous informe que plusieurs personnes ont été placées en cellules d’isolement. Les autres personnes en détention qui nous ont alerté du vol nous informent également qu’un retour pour ces personnes vers l’Irak est dangereux pour des raisons de sécurité, au vu des conflits et tensions en cours dans le pays. Les personnes concernées sont très inquiètes : certain·es vivent en Belgique depuis des années, et ont leur famille, et leurs enfants ici. Nous apprenons également qu’une des personnes menacées d’expulsion vient tout juste de devenir père, et a seulement pu voir le nouveau-né par appel vidéo. Une expulsion par un vol militaire implique que, tout le long du vol, les personnes déportées sont escortées par des agent·es de police belges, et qu’il n’y aucun·e autre passager·ère présent·e dans l’avion. Les violences policières y sont habituelles [2], et tout est mis en place pour forcer les personnes à monter dans l’avion et à rester calmes durant le vol. Toute résistance est rendue impossible. Les expulsions et la peur des expulsions sont le quotidien des personnes détenues en centre fermé. Nous nous opposons fermement à toutes les expulsions, actes violents commis par les États européens avec la complicité des pays d’origines. Ces déportations ont lieu dans le silence le plus complet, sans regard ni contrôle de la violence qui est commise pendant celles-ci. Notre soutien le plus total va aux personnes qui sont menacées d’expulsion vers l’Irak ce mardi, ainsi qu’à toutes les autres personnes enfermées en centres de détention et elles-mêmes constamment menacées d’expulsion. ALERT – COLLECTIVE DEPORTATION TO IRAQ SCHEDULED FOR TUESDAY, 29/04/2025 WARNING – COLLECTIEVE UITZETTING RICHTING IRAK VOORZIEN DEZE DINSDAG 29 APRIL 2025

[France] Fichage d’étrangers en situation régulière
Ces dernières semaines, des documents demandent aux policiers de signaler les étrangers en situation régulière. Ce « fichage » est une procédure qui concerne des étrangers mis en garde à vue. Les agents sont priés de noter la date et le lieu de soupçons de faits, l’infraction supposées, les suites et antécédents judiciaires de la personne, « toute information utile pour caractériser la menace pour l’ordre public que constitue la présence de l’intéressé en France » selon la circulaire du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau. Les empreintes digitales, la copie de la carte de séjour et des documents d’identité du pays d’origine sont aussi consignés. La transmission de ces notes par les services de police aux préfectures a pour objectif d’identifier les personnes pouvant faire l’objet de retraits ou de refus de titres de séjour, sur le fondement d’une menace à l’ordre public. Préfecture de Seine Saint Denis
Témoignage audio “C’est pas un centre pour illégaux, c’est une prison”
Témoignage d’un homme, détenu au centre fermé de Bruges Transcription (FR) “Je voudrais témoigner pour ce qui se passe ici dans le centre parce que on est vraiment dans des mauvaises conditions. On prend la douche une fois par jour. Les repas ne sont pas bien. La sécurité se comporte mal avec nous. Et surtout, le soir quand on rentre à partir de 22h30, on n’a plus accès à notre téléphone, on ne peut plus appeler, ils nous prennent notre téléphone. Si tu parles mal avec la sécurité, ils te mettent au cachot, pour même rien du tout. Sans bagarrer, sans dire des gros mots. On te met au cachot pour même rien. Là déjà il y a quatre personnes qu’ils ont mis au cachot. Et pendant le ramadan, ils ont arrêté la nourriture qui venait de la mosquée. Ils ont refusé que ça rentre. Ça venait de la mosquée, de la part de l’imam. Ils ont dit comme quoi ça ne peut pas rentrer, on doit manger le repas qu’ils nous donnent. Hier aussi il y a quelqu’un qui a voulu se suicider. Il est pas bien, il a mal au cœur, il arrive pas à respirer du tout, il a fait un malaise deux ou trois fois. Même aujourd’hui, il a fait un malaise dehors pendant qu’on se promenait. Il a demandé à changer de centre. D’habitude c’est lui qui motive tout le monde pour se révolter, du coup ils l’ont mis au cachot. Vraiment, la sécurité se comporte mal avec nous. Du moment que tu parles mal, après ils te mettent au cachot. Et même si t’as mal et que tu demandes à aller voir un médecin dehors, ils acceptent pas. On t’emmène ici voir une infirmière, on te donne des médicaments, on te dit que tout va bien. Moi depuis que je suis là ça fait un mois j’ai mal au ventre. Je demande d’aller voir un médecin, de faire une prise de sang. Ils me disent y’a rien de grave. Et depuis lors ça ne va pas du tout. Aujourd’hui ils voulaient m’emmener à l’aéroport, mais j’ai refusé d’y aller. Ils m’ont dit après ils vont me tenir au courant si je vais aller à l’aéroport ou pas. Mais ils m’ont pas dit encore, vu que j’ai refusé. J’ai juste dit à l’assistante : moi n’y vais pas. Je ne peux pas y aller. Elle m’a dit qu’elle va voir la décision après et elle va me dire. Elle m’a encore rien dit. Vraiment, ici ça va pas, Bruges ça va pas. 19 personnes dans une chambre ! Ça dort pas la nuit. Il y a des gens malades, il y a des gens qui ronflent, y’a des gens qui vont aux toilettes toute la nuit parce qu’ils ont mal au ventre. Et ça dort pas de la nuit. Et la journée ils interdisent de dormir. C’est vraiment de la merde ici. C’est pas un centre pour illégaux, c’est une prison.Vraiment ça ne va pas du tout. Tout ce qui les arrange, c’est quand ils veulent te ramener chez toi : ils te forcent à y aller. Ici ça fait un mois, mais ça fait en tout 5 mois que je suis enfermé. En fait, j’ai été transféré de Merksplas et ils m’ont ramené ici. Le 14 [avril], ça va faire 5 mois. Ils transfèrent les gens comme ça, comme ils veulent. Ici y’a des gens ils ont des familles, des enfants. Y’en a ils sont nés ici, on leur...

Interpellation du conseil communal - Non au centre fermé de Jumet
Le nouveau gouvernement le clame haut et fort : il veut construire des centres fermés en Belgique. Il veut priver de liberté des milliers de personnes pour la seule raison qu’elles n’ont pas les « bons » papiers, puis les déporter hors de Belgique par avion, dans la plupart des cas, de force. En 2018 déjà, des Carolos se sont opposés à la construction d’un tel centre de la honte à Jumet et ont fait reculer le gouvernement. Aujourd’hui, le fédéral revient à la charge, et vise un début des travaux en 2026. La seule instance officielle qui puisse s’opposer aujourd’hui à la création de ce projet en bloquant le permis d’urbanisme est la commune de Charleroi. Rendez-vous devant l’Hôtel de Ville ce 14 avril 2025. Montrons aux élu.e.s carolos que cette fois-ci non plus, il n’y aura pas de centre fermé à Jumet. Ni à Jumet ni ailleurs. Personne n’est illégal Liberté de circulation Abolissons les frontières et leur monde

De la prison vers un centre fermé
Pour pouvoir lutter contre la surpopulation carcérale, la ministre de la Justice Annelies Verlinden (CD&V) veut transférer les détenus en situation irrégulière vers des centres fermés de l’Office des étrangers (OE). On dénombre plus de 13.000 détenus dans les prisons belges pour une capacité maximale de 11.000 places, une surpopulation carcérale inacceptable, l’ÉTat belge a été condamnée à plusieurs reprises pour cela (voir notre article ). Un détenu sur trois n’est pas détenteur d’un permis de séjour légal en Belgique. Le gouvernement fédéral planche sur des transferts pénitentiaires à l’étranger, le Kosovo est cité, mais, il veut aussi faire appel aux centres fermés, des accords sont en cours d’élaboration. Ceux-ci peuvent accueillir 515 personnes, une capacité qui sera augmentée de 400 places supplémentaires dans les années à venir. Le gouvernement veut pouvoir expulser les détenus en situation irrégulière. L’Office des étrangers souligne que les centres fermés ne constituent pas une solution de rechange à la prison, « dans un centre fermé, ne peut être placée en rétention administrative, que les personnes en attente d’un rapatriement. Cette période est limitée à quatre mois maximum ».

LES MINEUR·ES EN CENTRE FERMÉ
Mars 2025 Depuis le début de l’année 2025, nous apprenons par des co-détenu·es, des proches et des associations, la présence de personnes mineures en centre fermé. Suite à la campagne menée en 2016 par des organisations et citoyen·nes intitulée “On n’enferme pas un enfant. Point.”, la détention des enfants pour des raisons migratoires a été interdite depuis 2024. L’État Belge ne peut donc plus enfermer des personnes mineures en centre fermé. Et pourtant, de nombreux·ses mineur·es se retrouvent écarté·es de leurs proches, et enfermé·es derrière ces murs en attendant leur expulsion. Nous partageons avec vous certaines situations dont nous avons eu connaissance. Un jeune mineur détenu à Bruges Le 20 janvier, une professeure nous signale l’arrestation de l’un de ses élèves, lors d’une interview à laquelle elle l’a accompagné pour une demande d’asile à Bruxelles. Le jeune de 16 ans vivait dans sa famille en Belgique depuis quelques mois, et avait en sa possession son passeport (qui attestait de son âge). En septembre dernier, un test osseux aurait cependant déterminé qu’il serait majeur. Encore une nouvelle preuve de la non-pertinence des tests osseux et autres examens médicaux prétendant pouvoir déterminer l’âge d’une personne. Aujourd’hui, il est menacé d’être expulsé vers la Pologne, le pays dans lequel il a déposé ses empreintes en arrivant sur le territoire européen. Trois mineurs détenus au 127bis Le 12 janvier, des détenus nous alertent de la présence de deux jeunes garçons mineurs dans le centre 127bis, à Steenokkerzeel. Ils ont respectivement 16 et 17 ans, et sont enfermés l’un depuis décembre 2024 et l’autre depuis janvier 2025. L’Office des étrangers ne reconnaît pas les documents en leur possession qui attestent de leur statut de minorité et décide d’avoir recours au test osseux. Ce test aurait déterminé leurs âges à respectivement 18 et 21 ans. Les jeunes sont menacés d’expulsion vers la Croatie et l’Autriche, les pays dans lesquels ils ont déposés leurs empreintes. Les co-détenus nous expriment leurs inquiétudes concernant la présence des deux jeunes dans un environnement imprégné de tensions et violences. Ils nous disent : “Un des jeunes pleure tout le temps. Il est vraiment en souffrance.“ Le mardi 28 janvier, l’un des deux jeunes garçons, J., est expulsé en matinée sur un vol vers la Croatie. Malgré sa volonté de résister, il a été emmené de force, menotté aux mains et pieds, accompagné par plusieurs agent·es de police. Un visiteur témoigne : “J. parlait régulièrement des dures conditions de détention et de la répression générale des personnes enfermées. Il gardait néanmoins espoir de pouvoir rester en Belgique, où résident toutes les personnes qu‘il connaît.“ L’autre jeune garçon, S., aurait fini par accepter un retour vers l’Autriche, pour mettre fin à son enfermement. Un troisième jeune garçon mineur serait arrivé au 127bis le 4 février. Un test osseux aurait été demandé pour déterminer son âge,...

[Etats-Unis] Révocation de 300 visas étudiants
Les autorités ont révoqué plus de 300 visas étudiants en guise de sanction pour activisme pro-palestinien. Le secrétaire d’État Marco Rubio a confirmé ces chiffres lors d’une conférence de presse. Le cas le plus récent concerne Rumeysa Ozturk, boursière turque à l’Université Tufts, arrêtée par l’ICE ( United States Immigration and Customs Enforcement ) après avoir co-écrit une tribune pro-palestinienne pour le journal de son université (article ici ). Le Département de la Sécurité intérieure affirme qu’elle a « soutenu le Hamas », sans fournir aucune preuve, ni l’inculper. Une autre arrestation avait déjà eu lieu le 9 mars, Mahmoud Khalil, un des responsables des manifestations étudiantes sur le campus de l’université Columbia à quant à lui été arrêté par le Department of Homeland Security (DHS) accusé « de mener des activités liées au Hamas ». (voir article ici ). Tous deux étaient détenteurs de visas permanents. Une fois le visa retiré, le séjour aux États-Unis devient illégal, les autorités ont alors le droit d’expulser ces étudiants.

[France] 100 000 personnes manifestent contre le racisme
Des journalistes frappés. Des personnes âgées plaquées au sol. Des manifestants agressés alors qu’ils brandissaient des drapeaux antifascistes, une banderole mentionnant « Tant qu’il le faudra » arrachée en tête de cortège. Voici la réaction de la police lors d’une marche nationale contre le racisme et l’extrême droite ce samedi 22 mars à Paris. La marche était organisée par plus de 550 syndicats et groupes de gauche, elle a rassemblé 90 900 personnes dans les rues pour résister à la montée du fascisme. 21 500 à Paris, deux personnes ont été interpellées et trois ont été blessées, dont un CRS. Marseille, 3300 manifestants brandissant des pancartes « contre l’islamophobie d’État », « Tesla is the new swastika (croix gammée) ». Dans les cortèges, de nombreux drapeaux palestiniens sont portés par les manifestants. 2 600 manifestants à Lille, 2000 à Strasbourg, 6000 à Lyon. Le chiffre des arrestations sur la totalité des 180 rassemblements sur tout le territoire français n’est pas communiqué.

[France] Expulsion violente à la Gaîté Lyrique
Mardi 18 mars à 5h40, des centaines de policiers ont encerclé la Gaîté Lyrique pour expulser les mineur·es isolé·es qui s’y réfugiaient. Drones, charges, matraques et gaz lacrymogènes, l’opération a pris des allures de démonstration de force. Malgré leur sortie volontaire pour éviter les violences, les jeunes migrant.e.s ont été pourchassé·es, s’en est suivi une soixante interpellations. 27 d’entre eux écopent d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), une mesure illégale, les mineur·es en recours ne peuvent être expulsé·es. Un homme majeur, qui s’était réfugié pour une nuit, finit en Centre de Rétention Administrative (CRA) avec une interdiction de retour sur le territoire. On dénombre des dizaines de blessé·es par des matraquages, gazages, en résulte des fractures et traumatismes.Certain·es jeunes migrant.e.s sont en état de choc et ont dormi dans la rue sous la traque policière. Depuis, la répression continue, les tentes ont été détruites, il y a eut des arrestations sur les quais, dans le métro et les cafés des alentours.

[États-Unis] Interdiction ou restriction d’accès au territoire
L’administration Trump envisagerait d’interdire l’accès à son territoire aux ressortissants d’une dizaine de pays. 43 pays sont concernés par la mesure, totale, partielle ou imminente en fonction du pays visé. Groupe rouge : les ressortissants seront interdits d’entrée aux États-Unis, il comprend l’Iran, le Venezuela, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, Cuba, la Somalie, le Yémen, le Bhoutan et la Corée du Nord. Groupe orange : restrictions renforcées en matière de visa, avec effet immédiat, comprend la Russie, l’Érythrée, Haïti, le Soudan du Sud, le Laos et Myanmar. Les voyageurs d’affaires fortunés pourraient être autorisés à entrer, mais pas les personnes voyageant avec un visa d’immigrant ou de touriste. Les citoyens doivent se soumettre à des entretiens en personne pour obtenir un visa. Groupe jaune : comprend 26 pays, la Biélorussie, le Pakistan, la Mauritanie, le Tchad, le Congo RDC, le Cameroun, le Malawi, l’Angola, le Burkina Faso, la Sierra Leone, le Liberia et le Cambodge. L’administration exige un contrôle strict des voyageurs. Cette liste est susceptible de modifications et doit être approuvée par Donald Trump et le chef de la diplomatie Marco Rubio.

Décès de Baudouin P., deux mois après avoir été discriminé par Brussels Airlines et agressé par la police fédérale
Début février, nous apprenions le décès de Baudouin Pandikuziku. Baudouin avait été victime d’un acharnement policier d’une grande violence alors qu’il était simple passager d’un vol de la compagnie Brussels Airlines, en décembre dernier [1]. Aujourd’hui, il y a toutes les raisons de considérer une causalité directe entre les violences subies deux mois auparavant et la mort brutale de Baudouin, qui ne souffrait d’aucune pathologie connue. Malheureusement, rien ne semble avoir été mise en œuvre par les autorités judiciaires pour déterminer avec certitude les causes du décès. Dans un communiqué [2] publié suite à l’annonce du décès, les proches de Baudouin rappelaient les faits : « Le 4 décembre dernier, Baudouin Pandikuziku embarquait à bord d’un vol de Brussels Airlines à destination de Kinshasa. Ce qui aurait dû être un simple voyage s’est transformé en cauchemar lorsqu’une hôtesse de l’air lui a demandé de se chausser. Baudouin Pandikuziku s’était déchaussé pour pouvoir mieux supporter le vol à cause de la rétention d’eau dont il était sujet. Devant son incapacité immédiate à répondre à cette demande, la situation a rapidement dégénéré. Les hôtesses de l’air ont contacté la police. […] L’intervention policière qui s’en est suivie a été d’une brutalité extrême et inouïe à son encontre. » La vidéo prise lors de l’intervention contient en effet des images très violentes. Baudouin exprimait dans un témoignage les lourdes séquelles qu’il endurait depuis : douleurs, double fracture au bras, ecchymose à l’œil impactant sa vue, ainsi que des angoisses constantes ou des terreurs nocturnes liées au traumatisme psychologique. L’écrasante machine policière à l’œuvre Les faits ne se limitent pas à cette seule agression. Alors qu’il était déterminé à dénoncer les violences qu’il a subies, Baudouin a découvert qu’il était lui-même accusé par les auteurs de ces violences. La police l’accusait de « rébellion non armée, violations du droit aérien, racisme et discrimination ». Selon les policiers qui ont mené l’intervention, en dépit des images filmées et malgré les multiples traumatismes dont Baudouin a été victime, ce serait donc lui le « suspect ». Le cynisme policier n’ayant pas de limite, Baudouin s’est retrouvé face à l’un de ses agresseurs lors de l’audition à laquelle il était convoqué en tant que « suspect ». De quoi mettre en doute la supposée « impartialité » du système judiciaire. Le retournement de la culpabilité est une pratique policière bien connue. On se souvient par exemple du traitement judiciaire et médiatique de l’affaire Mawda, cette petite fille kurde de 2 ans tuée d’une balle policière dans la tête lors d’une course-poursuite en 2018. Les premières versions (honteusement mensongères) des autorités relayaient alors la prétendue responsabilité des parents dans ce drame, niant la cause évidente de la mort par balle de la part de la police. Les victimes décrites comme les coupables. On se souvient aussi de ces jeunes (...)