Logement / Squat
Expulsion violente à la Ferme du Biéreau (Louvain-la-Neuve)
Le 11 mars dernier, après 50 ans de présence à la Ferme du Biéreau (Louvain-la-Neuve), les habitant·es de l’ASBL Corps et Logis ont été expulsé·es par la commune, celle-ci justifiant un risque imminent d’incendie. Les habitant·es, quant à elles et eux, contestent cette urgence, estimant que la situation ne justifiait pas une telle précipitation et dénoncent une intervention brutale et disproportionnée.
Le jour de l’expulsion, mardi 11 mars, à 11h30 était reçue une délégation des habitant.es à la maison communale pour discuter de la situation du bâtiment. Mais alors que l’entretien se veut constructif, ils et elles apprennent qu’un important dispositif policier est déployé autour du corps de logis. Plusieurs fourgons, policiers équipés de matériel anti-émeute, forment un cordon de sécurité et les portes d’entrée du logement sont grillagées de l’extérieur, enfermant certains résidents et empêchant d’autres d’entrer. Le bourgmestre, Nicolas Van der Maren (MR), a profité du fait que les habitant·es étaient en réunion, réduisant ainsi leur présence dans la maison, pour lancer cette opération policière, une manœuvre particulièrement sournoise.
Initialement prévue à 15h, l’évacuation a finalement eu lieu à 18h, retardée par la mobilisation de nombreu·ses·x sympathisant·es venu·es en soutien aux habitant·es. Ces dernier·es ont été contraint·es de quitter la ferme en emportant uniquement le strict nécessaire. Depuis, les accès ont été grillagés, les portes et fenêtres condamnées.
L’ASBL Corps et Logis, qui organise des événements culturels accessibles à tout·tes, est présente dans la ferme depuis 1972. Depuis 2011, les habitant·es occupaient les lieux via une convention d’occupation* signée avec la ville, le bâtiment lui appartenant. Une visite de la zone de secours avait été effectuée en 2023, mais le rapport de prévention incendie n’a été transmis qu’en août 2024. Ce retard a freiné la mise en place des travaux nécessaires.
Face aux recommandations du rapport, les habitant·es avaient pourtant soumis plusieurs propositions de travaux à la commune. Alors que le bourgmestre parle de risque d’incendie « imminent », les habitant·es dénoncent une exagération de la situation. Ceux-ci et celles-ci parlent d’ajustements mineurs, tels que la peinture d’un tuyau de gaz en jaune, le déplacement d’une vanne de gaz d’un mètre, l’installation de détecteurs de fumée et de prises sécurisées. Autant d’actions qui ne justifiaient en rien une expulsion aussi brutale. De plus, étant donné que le bâtiment appartient à la commune, il lui incombe d’en assurer l’entretien et les travaux nécessaires. Si le danger était réellement imminent, pourquoi avoir attendu le dernier moment pour expulser les habitants au lieu d’engager, en amont, des travaux de maintenance ? Une gestion proactive aurait permis d’éviter une expulsion brutale tout en garantissant un cadre de vie sûr et salubre pour les résident·es.
Aujourd’hui, les habitant·es de la ferme demandent un (...)