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Extrême-droite / Antifascisme

Comment l’Office des étrangers détruit des familles

04/03/2025 : Le cas de L., détenu au centre fermé de Bruges Auparavant, L. vivait en Suisse. Il est né au Congo mais depuis de nombreuses années toute sa famille vit en Belgique. Possédant un titre de séjour jusqu’en 2021, il a rejoint sa femme et sa fille dans la commune d’Alost où il a entamé une procédure de regroupement familial en 2020. La demande a été rejetée par manque de documents – ceux-ci étant restés en Suisse et le Covid empêchant à cette période de s’y rendre. La reconnaissance de l’enfant n’a pas abouti. Signalons que l’enfant avait pourtant été reconnue auparavant en Suisse. Des agents de la commune sont passés, ont rencontré la famille et ont déclaré que L. “ne possédait pas de lien affectif [1] avec l’enfant”. Suite à une simple visite des agents communaux, l’Office des étrangers détient donc le pouvoir de juger du lien qui unit un parent à son enfant, et de décider de leur séparation. Ce sont là des procédures administratives d’une grande violence, allant tout à fait à l’encontre des intérêts de l’enfant. On peut difficilement imaginer que les autorités infligent des traitements similaires à des personnes qui n’auraient pas ce statut d’étranger·es. Une nouvelle demande a ensuite été introduite, qui a été rejetée avec un ordre de quitter le territoire (OQT). L’avocat a alors conseillé à L. de faire un test ADN mais avant que cela ne se fasse, L. a été arrêté et emmené au centre fermé de Vottem en février 2024, où il est resté deux mois. À sa sortie, le test ADN a été effectué et prouvait l’existence du lien biologique entre L. et l’enfant. Cependant, l’OQT étant toujours valable, L. a été de nouveau arrêté et détenu cette fois au centre fermé de Bruges. Un vol collectif [2] vers le Congo s’est organisé. De nombreux congolais détenus en centre fermé se sont retrouvés menacés d’expulsion, par surprise. Le procureur du roi a déclaré que ça ne poserait pas de problème que L. poursuive sa procédure sur le territoire congolais dans le cadre d’un “retour temporaire”. Pourtant, à ce moment-là, le test ADN était déjà reconnu positif. L. a donc effectué une demande d’asile pour éviter à tout prix cette expulsion. Deux “coachs de retour” [3], travaillant pour l’Office des étrangers, lui conseillaient d’accepter ce “retour temporaire”. En décembre seulement, le jugement significatif attestait que L. était le père de l’enfant. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, aucune décision n’a été prise par rapport à sa détention. Notons que le dernier laissez-passer (LP) délivré était valable jusqu’au 14 mars. Depuis, aucun LP ne permet de déporter monsieur L. Or, la détention en centre fermé est une mesure censée exister “en vue du retour forcé”, du moins légalement. En l’absence de LP, il y a de quoi interroger les objectifs de la prolongation de la détention. Aujourd’hui la fille de L. suit une psychothérapie à cause des effets que produit sur elle la détention prolongée de son père. Elle est très perturbée et n’est pas...

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Santé / Soins

Un écho du centre fermé de Merksplas

Echoes from closed centre in Merksplas Ce dimanche 23 février, un groupe de personnes s’est rendu devant le centre fermé de Merksplas (dans la région d’Anvers) pour crier leur soutien aux personnes qui y sont enfermées, et leur rêve d’un monde sans frontières ni prisons. Suite à la mobilisation des militant·es, de nombreuses personnes ont contacté la centrale téléphonique de Getting the Voice Out, pour témoigner de leurs situations ainsi que de la vie à l’intérieur du centre. On vous partage quelques échos de derrière les murs. “Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des humains. Quand eux viennent chez nous, ils sont légaux. Nous, quand on demande une protection internationale, même avec des preuves claires et authentiques, on ne nous fait pas confiance. Et on veut nous chasser comme ça.” “On nous traite comme des chiens. Il faudrait au moins respecter l’humain… Ils prennent les gens d’un coup pour les enfermer, en ne leur donnant aucun délais pour régler leurs affaires. Ils nous mettent dans l’avion comme ça. Ils veulent nous faire retourner sans rien, sans argent, sans vêtements. On est intégrés ici. On a des choses ici, notre vie ici. Ils nous jettent comme des poubelles, ils nous renvoient les mains vides. Il n’y a aucun respect, il n’y a pas de vie : il n’y a rien. J’ai pas choisi d’être noir. Ils n’ont pas choisi d’être blancs. Ils nous mettent en prison en disant qu’on n’a “pas de papiers”, mais la majorité d’entre nous a des identités. On ne peut pas faire de mal en Belgique : pourquoi nous enfermer ? On n’est pas des dangers pour le pays.” “Même une prison c’est mieux qu’ici” Lors des différentes appels, chaque personne détenue nous a parlé de conditions de détention désastreuses. Les sujets récurrents sont : les horaires stricts et réducteurs la nourriture fade et insuffisante l’accès difficile (voire impossible) aux soins médicaux la violence de la répression… La peur constante de la déportation Toutes les personnes qui sont enfermées dans le centre partagent la même crainte : celle d’être expulsées par avion, dans des conditions violentes, parfois vers un pays qu’elles ne connaissent même pas. Les personnes détenues nous parlent de la peur constante de recevoir un avis d’expulsion, souvent donné en dernière minute. Elles nous partagent leur épuisement des démarches administratives floues et contradictoires, qui les balancent d’audience en audience. Demande d’asile, décision négative, nouvelle demande, introduction systématique de recours par l’Office des étrangers, … Des démarches volontairement décourageantes, et déshumanisantes. Deux jeunes garçons mineurs dans le centre Les détenus nous informent de la présence de deux jeunes garçons mineurs (entre 16 et 17 ans), originaires d’Afghanistan. Les tests médicaux leur ont attribué 21 ans, et l’Office des étrangers a décidé de les enfermer. Les co-détenus s’indignent de la présence d’enfants dans le centre, et plaident pour leur libération. L’enfermement...

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Extrême-droite / Antifascisme

TOM VAN GRIEKEN INVITÉ À LEUVENLES ÉTUDIANT·ES APPELLENT À UN RASSEMBLEMENT ANTI-FASCISTE

Ce mercredi 26 février, le président du parti d’extrême-droite Vlaams Belang (VB), Tom Van Grieken, est invité pour une conférence à Leuven. Les associations anti-fascistes* appellent à un rassemblement, au centre culturel de Leuven (Rommanse Poort) où a lieu la conférence. Le VB est un parti flamand indépendantiste, nationaliste et d’extrême-droite. Tom Van Grieken est connu pour son discours raciste et nationaliste. Il veut séparer la Flandre de la Wallonie, diminuer drastiquement le nombre de personnes réfugiées en Belgique et régler les prétendus problèmes liés aux questions de genre. C’est un partisan de la tradition, de la famille, d’une Flandre flamande, blanche et l’une des grandes figures de l’extrême-droite belge actuelle. Il a notamment affirmé que les réfugié·es climatiques n’existent pas, que ce ne sont que des réfugié·es économiques (1), qu’il aimerait supprimer les droits existant pour les personnes trans (2) et a félicité Marine Lepen et Jordan Bardella pour leur score aux élections françaises en juin 2024 (3). Tom Van Grieken ne se limite pas aux discours. Il mène campagne sur le terrain pour diffuser ses idées réactionnaires et provoquer, et ce depuis le début de son engagement politique. En 2009, encore étudiant, il a été à l’initiative d’une action « du papier pour les sans papiers » : lui et ses camarades ont jeté du papier toilette sur des personnes sans papiers qui occupaient un bâtiment universitaire. Quelques années plus tard, alors qu’il se fait élire à la tête des jeunes du Vlaams Belang, il a distribué des saucisses de porc à un barbecue organisé dans sa commune, sans porc au menu pour inclure les personnes musulmanes. La conférence de ce mercredi est organisée par le Nationalistische Studentenvereniging (NSV – association étudiante nationaliste), qui avait déjà invité Dries Van Langenhoven (Vlaams Belang) en février 2024 pour une conférence qui avait fait scandale. L’université de Leuven avait porté plainte contre Dries Van Langenhoven pour incitation au racisme. Pendant sa jeunesse, Tom Van Grieken a été président du NSV et de nombreuses personnalités du Vlaams Belang ont fréquenté cette association. La conférence de ce mercredi s’inscrit pleinement dans la stratégie du Vlaams Belang pour séduire les jeunes. Un fut de bière est par ailleurs offert à l’occasion de cette conférence, pratique courante des mouvements étudiants en lien avec le Vlaams Belang. Les organisateur·rices présentent l’événement comme ceci : « La victoire du nationalisme flamand en 2024 n’a toujours pas porté ses fruits. Pire encore, il semble que rien n’ait changé. Notre indépendance a l’air plus lointaine que jamais, et nos villes se remplissent de plus en plus d’étrangers«  « De overwinning van het Vlaams-nationalisme in 2024 heeft nog steeds geen vruchten afgeworpen. Sterker nog, er lijkt helemaal niets veranderd. Onze onafhankelijkheid lijkt verder weg dan ooit en de vervreemding van...

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Extrême-droite / Antifascisme

La NVA refuse de célébrer la Résistance : un choix politique et historique.

Bart De Wever après sa victoire le 9 juin. Le 8 mai, jour de la victoire des Alliés et de la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945, est une date symbolique pour l’Europe et la Belgique. Pourtant, la proposition de l’Open VLD de commémorer officiellement cette journée en l’honneur de la Résistance belge a suscité une opposition farouche de la N-VA. Ce refus, bien que justifié par des arguments administratifs, apparaît presque comme une piqûre de rappel des racines historiques et idéologiques du parti, dont il ne s’est jamais défait, malgré une stratégie de lissage de son discours. En effet, la N-VA s’est opposée à la proposition de l’Open VLD en invoquant une surcharge administrative et un risque de récupération idéologique. Le parti a affirmé que la commémoration du 8 mai était récupérée par des régimes communistes, citant la Russie, la Chine et la Corée du Nord comme exemples. Pour contourner l’initiative de l’Open VLd d’inscrire ce jour comme jour férié, la N-VA a proposé une alternative : commémorer la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, une date qui marque la fin du bloc soviétique et qu’elle juge plus neutre. Sous la pression de la NVA, l’Open VLD a cédé et la proposition initiale a été reformulée : le 8 mai deviendrait une simple journée de « commémoration » sans être un jour férié, et la création d’un musée dédié à la Résistance a été abandonnée. Cette concession a provoqué des critiques de la part du PS et d’autres partis, dénonçant un effacement de la mémoire de l’Histoire antifasciste belge. La position de la N-VA a également mis dans l’embarras la coalition Arizona, composée notamment de l’Open VLD, qui prônait la reconnaissance officielle de la Résistance. Plusieurs élu·e·s se sont indigné·e·s, soulignant l’absurdité de comparer la Résistance belge aux régimes communistes contemporains. Un héritage historique : du VNV à la N-VA. Congrès VNV de refondation du parti après la guerre. L’opposition de la N-VA à la commémoration de la Résistance ne peut être comprise sans examiner l’ancrage idéologique et l’histoire de ce parti. En effet, la NVA prend ses racines dans le Vlaams Nationaal Verbond (VNV – l’Alliance nationale flamande), un mouvement collaborationniste pro-nazi durant la Seconde Guerre mondiale. Le VNV était également un parti d’extrême droite flamand, il projettait l’indépendance de la Flandre avec Bruxelles comme capitale. Fort de 100 000 membres, le VNV soutenait la rhétorique nazie, adoptant un discours antisémite et prônant un nationalisme flamand exclusif. Star De Clerq, fondateur du VNV durant un congrès anti-bolchevique. Après la guerre, le VNV a été officiellement dissous, mais ses idéaux ont perduré à travers la Volksunie (VU), un parti nationaliste flamand fondé en 1954. La VU a notamment milité pour l’amnistie des anciens collaborateurs et a servi de passerelle entre le VNV et la N-VA. Lorsque la VU s’est dissoute en 2001, une partie de ses membres, dont Geert Bourgeois, Bart De...

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Médias

DIDIER REYNDERSRETOUR SUR LA CARRIÈRE D’INDÉCENCE D’UN LIBÉRAL AU POUVOIR

Didier Reynders, ex-président du MR et ancien commissaire européen, est soupçonné d’avoir blanchi près d’un million d’euros. Le mardi 3 décembre 2024, son domicile a été perquisitionné et il a été auditionné par la police. Retour sur une figure politique au cœur de soupçons de corruption aux ramifications internationales. Pendant plusieurs années, alors qu’il était encore ministre au fédéral, Didier Reynders aurait acheté des bons de Loterie nationale, d’une valeur de 1 à 100€, dont les gains étaient reversés sur son compte, de façon à blanchir des sommes importantes. Les jeux d’argent sont surveillés car c’est une manière courante de blanchir de l’argent. La Loterie nationale a remarqué des achats très nombreux et suspects. S’en est suivie une enquête, en cours depuis plusieurs années, mais dont les premières conclusions n’ont été communiquées qu’au sortir du mandant de Reynders en tant que Commissaire européen de la justice, c’est-à-dire il y deux mois. Reynders dément pour le moment les allégations qui lui sont imputées. Comme les faits dont il est accusé auraient eu lieu lorsqu’il était ministre, Reynders jouit d’une immunité et n’est a priori pas privé de liberté. Des poursuites seraient possibles, mais cela impliquerait de lever cette immunité. Reynders a multiplié les mandats et rôles de pouvoirs : président de la SNCB, ministre fédéral des finances, président du Mouvement réformateur, vice-Premier ministre de Belgique, Ministre fédéral des Affaires étrangères et européennes, Ministre fédéral belge de la Défense et il vient de finir son mandat de Commissaire européen à la Justice. Cela fait beaucoup de rôles de pouvoir, pour quelqu’un qui a pourtant multiplié les faux pas. En effet, ce n’est pas la première fois que monsieur Reynders est impliqué dans une affaire de criminalité en col blanc, ou plus simplement dans une affaire d’indécence politique. Voici un résumé d’un parcours jalonné de scandales. De 2000 à 2008, Reynders a cédé ou vendu au privé 78 bâtiments importants appartenant à la Belgique, notamment la Tour des Finances de Bruxelles, celle de Liège et le WTC III (bureaux près de la gare du Nord). Les cessions étaient des opérations de sale and rent back : la Belgique a vendu ses bâtiments, pour ensuite devenir locataire des nouveaux propriétaires privés. Les loyers ont considérablement augmenté en raison de surcoûts de travaux. Pour le WTC III, les surcoûts étaient de 46 millions d’euros et c’est l’état belge qui paye, alors qu’il n’est plus propriétaire. Reynders était convaincu que le privé ferait mieux que l’état, pour rénover les bâtiments et pour les gérer de manière efficace, mais cela aura coûté très cher à la Belgique. En effet, l’argent pour les travaux et pour les loyers par la suite, était de l’argent public, dépensé outrancièrement sous la gouvernance de Reynders, aux dépens des contribuables et des finances de la Régie fédérale. En 2011, il a participé à élaborer et faire passer en urgence une...

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Racismes / Colonialismes

Décès de Baudouin Pandikuziku : une violence policière aux conséquences dramatiques

Le 4 décembre dernier, Baudouin Pandikuziku embarquait à bord d’un vol de Brussels Airlines à destination de Kinshasa. Ce qui aurait dû être un simple voyage s’est transformé en cauchemar lorsqu’une hôtesse de l’air lui a demandé de se chausser. Baudouin Pandikuziku s’était déchaussé pour pouvoir mieux supporter le vol à cause de la rétention d’eau dont il était sujet. Devant son incapacité immédiate à répondre à cette demande, la situation a rapidement dégénéré. Les hôtesses de l’air ont contacté la police. Baudouin Pandikuziku était calmement assis dans l’avion, quand la situation a rapidement dégénérée. L’intervention policière qui s’en est suivie a été d’une brutalité extrême et inouïe à son encontre. Une vidéo témoigne de l’usage d’une force démesurée contre Baudouin Pandikuziku, alors même qu’il ne montrait aucune résistance et exprimait clairement son absence d’intention d’opposer la moindre obstruction. Plaqué à son siège, immobilisé avec violence, il a subi un traumatisme physique (double fracture du bras, ecchymose dans la région de l’œil et douleurs aux épaules et au dos) et psychologique ( qui a entrainé une prise en charge par un psychologue) d’une gravité telle qu’il ne s’en est jamais remis. Moins de deux mois après ces événements, dans la nuit du 1er au 2 février, Baudouin Pandikuziku est décédé. Il ne souffrait d’aucune pathologie connue auparavant. Loin de se limiter à des blessures physiques, les violences subies ont profondément traumatisé Baudouin Pandikuziku sur le plan psychologique. Depuis son agression, il vivait dans un état de stress intense, hanté par le souvenir de son interpellation brutale. Il souffrait de terreurs nocturnes, de crises d’angoisse et de douleurs persistantes qui l’empêchaient de retrouver une vie normale. Il confiait à ses proches qu’il ne se sentait plus en sécurité et qu’il revivait sans cesse l’horreur de ce 4 décembre 2024. L’humiliation et l’injustice qu’il a subies ont encore aggravé son état. Alors qu’il tentait de dénoncer les violences dont il avait été victime, il a découvert qu’il était lui-même visé par une plainte des policiers l’ayant agressé. Ceux-ci l’accusaient de « rébellion non armée, violations du droit aérien, racisme et discrimination » dans un procès-verbal mensonger visant à inverser la responsabilité. Cette pratique, connue et documentée, vise à criminaliser les victimes pour les empêcher de réclamer justice. Mais l’acharnement ne s’est pas arrêté là. Convoqué en tant que suspect par la police, Baudouin Pandikuziku s’est retrouvé face à l’un de ses agresseurs, chargé de mener son audition. Déjà profondément traumatisé, il a dû affronter un climat oppressant et une pression psychologique insoutenable, sans aucun soutien ni garantie d’une procédure impartiale. Des séquelles physiques et psychologiques irréversibles L’agression subie par Baudouin Pandikuziku a laissé des traces indélébiles. Il souffrait de plusieurs fractures et avait perdu une partie de ses...

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Santé / Soins

Grippe, manque de personnel et hôpitaux à bout de souffle

La Belgique traverse une crise sanitaire qui frappe les hôpitaux avec une épidémie de grippe. Derrière les chiffres alarmants, c’est un système de santé déjà fragilisé qui se retrouve sous pression. Fermeture de lits, pénurie de soignant ·s, hôpitaux saturés… Le portrait d’un secteur à bout de souffle. D’après le dernier rapport de Sciensano, l’institut belge de recherche en santé publique, la Belgique connaît une explosion des cas de grippe. L’incidence des infections respiratoires aiguës a fortement augmenté et les médecins généralistes, déjà débordés, ont enregistré plus de 77.000 consultations au cours de la deuxième semaine de janvier. À l’hôpital, les admissions ont dépassé le pic de la saison passée. Le personnel soignant est contraint de jongler avec les patient ·es, du aux manques de personnels. Geneviève Christiaens, directrice médicale du CHU Liège, a dû se résoudre à fermer 12 lits sur 30 dans un service, faute de personnel : « On cohorte les patients, ça veut dire que quand on a deux grippes, on les met dans la même chambre pour gagner de la place. C’est un vrai Tetris, ce que nous faisons quotidiennement, comme tous les autres hôpitaux pour le moment. » Luc, hospitalisé pour la grippe et le Covid-19, témoigne sur RTL : « J’ai dormi deux jours dans un brancard, et puis depuis cette nuit, j’ai un lit. On se lave avec un bassin, on n’a pas le choix. » Loin de n’être qu’un simple épisode épidémique, cette crise sanitaire met en lumière un problème bien plus profond : celui d’un système hospitalier incapable de faire face aux demandes croissantes. Si la situation semble se dégrader, elle n’est pas nouvelle. Ces dernières années, de nombreux services hospitaliers et petits hôpitaux ont fermé leurs portes en Belgique. À Anvers, l’hôpital Erasme à Borgerhout a dû céder la place à l’hôpital Cadix d’Anvers-Nord, plus grand, malgré les protestations des habitant·es et des médecins généralistes. A Charleroi, six sites seront réduits à deux campus. À Renaix, Menin et Tielt, les maternités ont été menacées de fermeture par le plan du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, qui vise à réduire leur nombre. Après des protestations, certaines ont pu rester ouvertes. Partout dans le pays, des milliers de lits d’hôpitaux ont été également fermés faute de personnel et de budget, menaçant l’accessibilité des soins et accroissant la charge de travail du personnel. En 2023, 2500 lits ont été fermés, des milliers de lits d’hôpitaux ont été également fermés faute de personnel et de budget, menaçant l’accessibilité des soins et accroissant la charge de travail du personnel. En 2023, 2500 lits ont été fermés. Entre 2018 et 2021, le nombre d’inscriptions pour les études d’infirmiers a baissé de 29%. Des revendications du secteur des soins de santé qui durent depuis plusieurs années. Le personnel demande, encore et toujours, plus de moyens et plus d’attractivité, qui passe par de meilleurs salaires. Bien que le financement des soins de (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Donald Trump et « Gaza, la Côte d’Azur du Proche-Orient » : un traitement médiatique déshumanisant de la RTBF

Ce mardi 4 février, lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, Donald Trump a surpris en proposant de vider Gaza de sa population et reconstruire le territoire pour en faire une « Côte d’Azur du Proche-Orient » sous contrôle américain. « Et tout le monde à qui j’en ai parlé – ce n’est pas une décision prise à la légère – tout le monde à qui j’en ai parlé aime l’idée que les Etats-Unis prennent le contrôle de ce territoire, le développent et créent des milliers d’emplois pour en faire quelque chose qui sera magnifique » a déclaré le président américain. La manière dont l’émission belge « C’est vous qui le dites » a traité l’information illustre le traitement médiatique déshumanisant des Palestinien·nes. L’émission de micro-trottoir de la RTBF a ainsi interrogé ses auditeur·rices en présentant le projet de Trump comme une possibilité sérieuse, la décrivant comme telle : « Le but est de démanteler toutes les bombes et les armes présentes sur le territoire puis d’aplanir la zone pour ensuite la développer économiquement et créer de l’emploi. C’est une bonne nouvelle ? » Une question qui normalise un discours de colonisation forcée en omettant complètement la volonté et les droits des habitant·es de Gaza ainsi que le génocide en cours. Cette déshumanisation s’inscrit dans une tendance plus large du traitement journalistique de la question palestinienne. L’Observatoire des médias en France, Acrimed, a consacré son numéro 49 de la revue « Médiacritiques » sur la thématique « Israël – Palestine. Le Naufrage du débat Public ». Le constat est sans appel : nombreux médias occidentaux usent de doubles standards dans leur manière de présenter les victimes des conflits, de compassion sélective, d’invisibilisation de la tragédie de Gaza et de déshumanisation. Les Palestinien·nes sont trop souvent réduits à des chiffres, des « terroristes » ou des entités sans voix. L’utilisation d’un lexique chargé d’émotions pour certaines victimes et distant pour d’autres renforce cette invisibilisation. Les victimes palestiniennes ne sont pas dignes d’une véritable information. « La situation telle qu’elle est présentée quotidiennement par les médias est trop souvent distante et déshumanisée. Or, voir nos histoires réduites à des chiffres et des statistiques me rend triste. La vie d’un Palestinien s’apparente à un parcours infernal entre les contrôles incessants aux checkpoints et les prisons. C’est la, la réalité de la colonisation de peuplement et ses conséquences sur nous autres qui avons eu la mauvaise idée de naitre ici ». Mohammad Sabaaneh De plus, l’émission de la RTBF a présenté la proposition de Trump sans analyse critique, ni contre-discours immédiat. La présentation brute de ce projet donne l’impression qu’il pourrait être bénéfique, sans souligner ses implications coloniales violentes, son irrespect complet pour le droit international et omettant la violence du génocide en cours. Cela va a l’encontre du cordon sanitaire médiatique mis...

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Histoire / Archives

Screening docu « Paradigma »

“Paradigma” is a cinematic essay that delves into our collective failure to address key challenges at their core, revealing Western capitalist societies to be stuck in a loop. "Paradigma" est un essai cinématographique qui se penche sur notre incapacité collective à résoudre des problèmes fondamentaux, révélant que les sociétés capitalistes occidentales sont enfermées dans une boucle. https://www.paradigmathemovie.com/#trailer - français en bas --- Screening documentary “Paradigma” “History keeps on repeating itself. Perhaps because we haven’t been listening to what was being said.” Human civilizations are held together by the stories they share. These stories offer meaning and purpose. However, these hegemonic narratives possess the potential to transform into entrenched habits and traditions that, over generations, become seemingly indisputable. These paradigms, which influence our daily actions almost unnoticed, can only be rewritten if we consciously recognize what these narratives make possible or impossible, sayable or unsayable. What balance of power do they preserve and who upholds and benefits from these narratives ? Using only archive footage, “Paradigma”, directed by Jozef Devillé (The Sound of Belgium, 2012 and No Friends (but the Mountains), 2018) and Pablo Eekman, uncovers that the problems we’re facing today are anything but new. The many consequences of climate change, the erosion of ‘democratic’ institutions and the proliferation of fake news have been around for decades. “Paradigma” is a cinematic essay that delves into our collective failure to address these challenges at their core, revealing Western capitalist societies to be stuck in a loop. Screening of the documentary @ Caldarium, Rue De Wautier 121, 1020 Laeken Tuesday 18th of March, 7:30pm One of the directors, Jozef Devillé, will be present to introduce the documentary. Time for debate and a drink after the screening. (Dutch, English and French spoken, French subtitles) Projection documentaire “Paradigma” "L’histoire se répète.. Peut-être parce que nous n’avons pas écouté ce qui était dit." Les civilisations humaines sont soudées par les histoires qu’elles partagent. Ces histoires offrent un sens et un but. Cependant, ces récits hégémoniques ont le potentiel de se transformer en habitudes et traditions bien ancrées qui, au fil des générations, deviennent apparemment indiscutables. Ces paradigmes, qui influencent nos actions quotidiennes de manière presque inaperçue, ne peuvent être réécrits que si nous reconnaissons consciemment ce que ces récits rendent possible ou impossible, dicible ou inavouable. Nous devrions nous interroger sur l’équilibre des pouvoirs qu’ils préservent et sur ceux qui les soutiennent et en profitent. Utilisant uniquement des images d’archives, "Paradigma", réalisé par Jozef Devillé (The Sound of Belgium, 2012 and No Friends (but the Mountains), 2018) et Pablo Eekman, révèle que les problèmes auxquels nous...

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Santé / Soins

Grève nationale : une mobilisation massive (historique) contre le gouvernement et l’accord Arizona.

Crédit, Lydie Nesvabda. Ce jeudi 13 février, une marée humaine a envahi les rues de Bruxelles en réponse à l’appel des syndicats et des travailleur·ses du secteur public, mais également de nombreux groupes militants. Entre 60.000 (selon la police) et 100.000 personnes (selon les organisateur·rices) ont bloqué le pays pour dénoncer les coupes budgétaires et la casse des services publics, et montrer leur désaccord avec le gouvernement De Wever. Transports, écoles, hôpitaux, culture, justice : partout, la colère monte contre un gouvernement qui détruit les conditions de travail et sacrifie les droits sociaux. Aviation clouée au sol, métros et bus à l’arrêt, audiences reportées, écoles et lieux culturels fermés : le pays a tourné au ralenti, contre l’Arizona et son gouvernement. Crédit Lydie Nesvabda. Crédit, Lydie Nesvabda. Crédit, Lydie Nesvabda. Le cortège a démarré de la Gare du Nord en fin de matinée, rassemblant des dizaines de milliers de manifestant·es venu·es de tout le pays. Professeur·ses, cheminot·es, agent·es communaux, soignant·es, travailleur·ses des transports et bien d’autres se sont joints à l’appel pour dénoncer les réformes budgétaires et les attaques contre leurs conditions de travail. Un blocage et un piquet de grève ont eu lieu dès 6h du matin sur le campus de l’ULB, pour dénoncer les coupes budgétaires et le sous-financement de l’éducation. Image d’une entrée bloquée à l’ULB. Notons également la présence en nombre des pompiers, et de plus d’un millier de militaires, malgré que Théo Francken ait annulé l’autorisation de manifester pour la profession ce jeudi, forçant la plupart d’entre eux à poser un jour de congé pour rejoindre la mobilisation. Crédit, Lydie Nesvabda. Le cortège scandait notamment « La démocratie, elle est ici, c’est pas l’Arizona qui fera la loi » et a déployé une banderole « Arizona, bras armé du patronat ». Au niveau du métro Arts-Loi, le bloc de « Commune colère »* a dévié du tracé de la manifestation pour s’avancer vers le siège du parti Les Engagés rue Joseph 2, suivi par d’autres manifestant·es. De la peinture a été jetée vers le siège du parti, pour montrer le mécontentement face à leur « trahison ». En effet, les électeur·rices dénoncent l’alliance des Engagés, qui se présentait comme centriste, avec des partis de droite et d’extrême droite. La police a répondu en chargeant et en gazant la foule devant le siège. Crédit, Lydie Nesvabda. Crédit, Lydie Nesvabda. Les forces de l’ordre ont également gazé et chargé des militaires au niveau de la place Louise et à Arts-Loi. Plusieurs interpellations ont eu lieu, dont celles de manifestant·e·s en possession de projectiles ou de pétards. Par ailleurs, de nombreux tags et d’autres dégradations ont eu lieu tout au long du chemin, notamment à la Toison d’Or, où des vitrines ont été brisées. Plusieurs enseignes ont été visées, dont le Carrefour situé devant le métro Arts-Loi, qui a été la cible de jets de projectiles, de vitres brisées,...

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Médias

LE CRI une émission des personnes privées de libertés

LE CRI est une émission réalisée et animée par des personnes privées de liberté. Chaque jeudi soir, un atelier d’expression radiophonique est organisé par le GSARA asbl et La Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus à la prison de Haren. Les participants décident ensemble d’une question ou d’une problématique sur la vie quotidienne et les difficultés de l’enfermement carcéral, puis ils préparent l’enregistrement qui se réalise dans les conditions du direct. L’émission est diffusée sur : . Radio Air Libre 87.7 MHz - Dernier jeudi du mois - 19:30 . Radio Campus 92.1 FM - Premier mardi du mois - 10:00 . Radio Panik 105.4 FM - Premier jeudi du mois - 11:00 Si vous avez envie de nous contacter : lecri@gsara.be Bonnes écoutes à tout.e.s. Le Cri est une émission mensuelle réalisée par des détenus de la prison de Haren, dans le cadre d’un atelier d’éducation permanente organisé par le GSARA asbl et la FAMD (Fondation d’Assistance Morale aux Détenues) au sein de la prison de Haren. C’est une émission de débat entre les détenus sur leur condition de vie et l’univers carcéral. L’atelier à lieu une fois par semaine et nous enregistrons une émission par mois dans les conditions d’un direct (les contraintes de la prison ne permettent pas d’enregistrer en direct). Les participants, avec l’accompagnement de l’animateur décident ensemble d’un sujet ou d’une thématique à aborder, préparent l’émission, le contenu, la conduite, l’organisation puis enregistrent. La partie technique est aux mains de l’animateur (parfois avec le soutien d’un des participants). L’émission est donc un échange d’idées et de points de vue des participants sur un sujet particulier, choisi et décidé par eux-mêmes. Il y a des parties musicales. Souvent, un ou plusieurs participants souhaitent chanter, lire un texte ou proposer un choix musical. Ces éléments viennent ponctuer les différentes parties de l’émission. Les génériques (début et fin), les virgules sonores sont réalisées et enregistrées par les participants. Contact : lecri@gsara.be

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Extrême-droite / Antifascisme

Manifestation nationale contre le nouveau gouvernement

Lors d’une première grande manifestation organisée le 13 janvier et rassemblant plus de 30.000 personnes, les syndicats avaient annoncées le début d’une série d’actions pour les 13 de chaque mois. Le jeudi 13 février, une manifestation nationale était organisée à Bruxelles soutenue par une grève dans tous les secteurs du pays. Près de 100.000 personnes auraient participé à la manifestation selon les syndicats, 60.000 selon la police. Cette manifestation se tient alors que le nouveau gouvernement est en place depuis 10 jours seulement, mise en place après 239 jours de négociations. Lors de la manifestations, un cortège s’est rendu devant le siège du parti « Les engagés », qui participe à la coalition du nouveau gouvernement. Les manifestants ne pourront atteindre le bâtiment, protégé par un cordon de police. Ils seront dispersés à coup de matraque et de spray au poivre. Dans la suite du trajet, un grand nombre de manifestants se sont arrêtés devant le siège du parti « Mouvement Réformateur », qui participe également à la coalisation gouvernementale. Des manifestants syndicalistes et des manifestants antifascistes tiendront leur position un long moment malgré la présence de la police, l’arrivé de deux canons à eau et l’utilisation de gaz lacrymogène. Des arrestations ont également eu lieu en fin de manifestation.

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Extrême-droite / Antifascisme

Le monde académique belge pour Gaza6 700 universitaires signent une lettre pour le boycott

Ce mercredi 15 janvier, le jour de l’annonce d’un cessez-le-feu entre la résistance palestinienne et le régime colonial israélien, près de 6 700 universitaires, doyen·nes, professeur·es, chercheur·ses, et étudiant·es ont signé une lettre ouverte adressée aux conseils des recteurs néerlandophones (VLIR) et francophones (CRef) en Belgique, pour réclamer un boycott académique. Depuis des décennies, mais encore plus depuis le 7 octobre, des voix se lèvent au sein du monde universitaire pour la mise en place d’un boycott à l’encontre de l’Etat israélien. En Belgique, depuis plus d’un an, des mobilisations étudiantes et du corps académique ont eu lieu dans différentes universités du pays contre la complicité des institutions belges avec le génocide en cours et la colonisation de la Palestine. Dans cette lettre ouverte, « Belgian Universities for Palestine » explique sa démarche derrière son appel au boycott. Quelques extraits choisis : « En tant que personnel et étudiant·es des universités belges, nous nous adressons à vous parce que nous ressentons une profonde inquiétude et un besoin urgent d’assumer notre responsabilité sociale et juridique en tant que communauté universitaire. Dès le 15 octobre 2023, une semaine après les attentats du 7 octobre, 800 universitaires et experts en droit international, en études des conflits et en études sur les génocides ont mis en garde contre le risque de génocide dans une déclaration publique. Aujourd’hui, plus d’un an plus tard, nous sommes tous témoins de la façon dont leur mise en garde, fondée sur une expertise académique et des connaissances historiques approfondies, est devenue une réalité.«  « Selon l’agence des Nations unies OCHA, plus de 44 000 personnes ont déjà été tuées et plus de 100 000 blessées. Sur les 2,2 millions d’habitant·es de Gaza, 1,9 million sont déplacé·es à l’intérieur du pays, soit 90 % de la population. Plus de 340 000 d’entre eux sont confronté.es de manière catastrophique à l’insécurité alimentaire. De nombreux experts pensent que le nombre réel de victimes est beaucoup plus élevé. Des milliers de personnes sont encore ensevelies sous les décombres causés par les bombardements incessants. En outre, les chiffres officiels ne tiennent pas compte des décès indirects dus aux maladies, à la faim et au manque de soins de santé. En juin, la revue scientifique The Lancet a publié une estimation qui chiffre à 186 000 le nombre total de décès causés par la campagne militaire israélienne, soit près de 8 % de la population. Un rapport publié en octobre 2024 par l’université de Brown estimait que la faim à elle seule avait coûté la vie à plus de 65 000 personnes.«  « Si l’on inclut les victimes directes et indirectes, on obtient une image beaucoup plus complète et encore plus choquante du génocide actuel. Devi Sridhar, professeure de santé publique mondiale à l’Université d’Édimbourg, estime que plus de 335 000 personnes sont probablement déjà mortes, soit près de 15 % de la (...)

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Féminismes / Antipatriarcat

Atelier méca vélo Déchainé·es (mixité choisie FINTA)

Atelier mensuel de mécanique vélo des Déchainé·es, en mixité choisie FINTA (femmes, intersexes, non-binaires, trans, agenres), à la Cycloperativa. Tous les derniers samedi du mois, les Déchainé·es organisent des ateliers de mécanique vélo en mixité choisie FINTA (Femmes, personnes intersexe, non-binaires, trans et agenres). Petits ou gros bobos : des mécanicien·nes seront là pour t’aider à réparer ton vélo, et il y aura des pièces de seconde main et consommables sur place ! Tu pourras aussi simplement nettoyer ta bécane ou te poser pour un thé et une discussion. Atelier à prix libre pour le soutien du lieu et des mécanicien·nes. RDV le samedi 26 avril , de 14h à 18h, à la Cycloperativa (Rue van Artevelde 124, 1000 Bruxelles) 🖐️ C’est un atelier participatif : tu pourras prendre toi-même les outils en mains et réparer ton vélo grâce aux conseils des autres participant·es et des mécana·x invité·es. 🔩 Consommables et quelques pièces neuves à disposition (sauf pièces spécifiques : ramène-les si tu sais de quoi tu auras besoin), pièces de seconde main à prix libre. 💰 Prends du cash ! Il y aura aussi des t-shirts, patchs et cache-cols sérigraphiés des Déchainé·es ! Et un bar sur place. 🚲 Nos objectifs, à travers ces moments de convivialité autour de la mécanique vélo, sont de rendre plus accessible et inclusif ce domaine encore trop largement traversé de dynamiques oppressives ; de créer des espaces safer, où se partager nos savoirs, dans une optique d’émancipation ; de créer communauté autour du vélo, des féminismes et du faire soi-même.

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Économie / Anticapitalisme

Prisons et emprisonnement : débats féministes pour construire des alternatives

Première rencontre : La situation des prisons en Italie et en Belgique FR (IT en bas) 🔴 Prisons et emprisonnement : débats féministes pour construire des alternatives🔴 Première rencontre : La situation des prisons en Italie et en Belgique 📅 Jeudi 27 février 2025 🕡 18h30 📍 Rue de Mérode 198, Bruxelles 🗣️ Événement en italien et en français Le CASI-UO et Incendiarie vous invitent à la première rencontre d’un cycle de discussions pour réfléchir sur le système carcéral et ses implications politiques et sociales. Nous commencerons par une analyse de la situation en Belgique et en Italie, entre surpopulation, violence institutionnelle et répression, afin d’imaginer ensemble des alternatives au modèle punitif. 📢 Rejoignez la discussion ! IT 🔴 Carceri e imprigionamento : dibattiti femministi per costruire alternative 🔴 Primo incontro : La situazione delle carceri in Italia e in Belgio 📅 Giovedì 27 febbraio 2025 🕡 Ore 18:30 📍 Rue de Mérode 198, Bruxelles 🗣️ Evento in italiano e francese Il CASI-UO e Incendiarie vi invitano al primo appuntamento di un ciclo di incontri per riflettere sul sistema carcerario e sulle sue implicazioni politiche e sociali. Partiremo con un’analisi della situazione in Belgio e Italia, tra sovraffollamento, violenza istituzionale e repressione, per immaginare insieme alternative al modello punitivo. 📢 Unisciti alla discussione !

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Santé / Soins

Nouvel an, racisme et naufrage médiatique : La N-VA veut en profiter pour autoriser le Flash-Ball

Comme les années précédentes, la soirée du nouvel an 2024-2025 fut marquée par une série de tensions sociales dans toute la Belgique, caractérisée par des affrontements entre des jeunes, aidé·es de feux d’artifices, et les forces de l’ordre. De tels affrontements ont eu lieu à Bruxelles, à Anvers, mais aussi à Gand, Alost, Gembloux, ou encore à Tubize et probablement ailleurs. L’attention médiatique et politique s’est cependant majoritairement concentrée sur Bruxelles, épicentre des révoltes sociales, tant par leur nombre que par leur intensité le soir de la nouvelle année. Au lendemain de la nouvelle année, Théo Francken ex-secrétaire d’Etat à la migration et membre de la N-VA martelait sur X que les forces de l’ordre devaient pouvoir utiliser le FN 303, une arme à feu semi-automatique tirant des balles en caoutchouc « à létalité réduite« . 1. Le FN 303 une arme de guerre & coloniale FN303 Le FN 303 est une arme produite en Belgique. Fabriqué par la société d’armement wallonne, FN Herstal (propriété de la région wallonne), il est commercialisé à l’international, notamment vendu aux États-Unis. Les Etats-Unis ont utilisé cette arme en Irak et en Afghanistan dès 2003. Le FN 303 est une arme qualifiée de « projectile à impact cinétique ». Ce type d’arme est par exemple utilisé en Palestine par l’état colonial israélien. FN Herstal. Selon un rapport d’Amnesty (1) sur l’utilisation des armes à létalité réduite avec des projectiles en caoutchouc explique qu’en Palestine « 35 personnes palestiniennes ont été blessées par les projectiles à impact cinétique en mousse noire entre juillet 2014 et fin 2016. Seize d’entre elles étaient mineures et 28, dont 12 mineures, ont été touchées à la tête. Dix-sept ont perdu la vue à un œil ou aux deux yeux. Parmi les blessures subies par les autres, ont été répertoriées des mâchoires et des dents cassées, des fractures multiples des os du visage et du crâne, des hémorragies cérébrales et des lésions cérébrales irréversibles. […] Récemment, un enfant de 10 ans est mort après avoir reçu un projectile en mousse noire à la poitrine, le 19 juillet 2016.«  Une arme qui peut tuer : Munitions du FN303. Le FN 303, est un arme dite à « létalité réduite » et pas « non létale » comme prétendent les politiques et les médias qui reprennent leurs propos. En 2016, un enfant palestinien de 10 ans est tué par tir de flash-ball à a-Ram, au nord de Jerusalem lors d’un affrontement avec les forces armées coloniales israéliennes. En 2004, une étudiante américaine de 21 ans, décède suite à un tir de FN 303 à Boston après un match du championnat US de baseball. Au moins 2 autres personnes ont été blessées par le même type d’arme ce soir-là. S’il ne tue pas systématiquement, le FN 303 reste particulièrement dangereux car il provoque des blessures terribles : il éborgne, brise les os et mutile. L’usage croissant du FN 303 en Belgique : En Belgique, l’intégration du FN 303 au matériel des forces de...

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Écologie

Comprendre l’accord du gouvernement Arizona

Après sept mois de négociations, le gouvernement Arizona (N-VA, MR, Engagés, CD&V et Vooruit) a conclu un accord ce vendredi 31 janvier 2025. La Ligue des droits humains dénonce un « recul alarmant des droits fondamentaux » et un « tournant sécuritaire inquiétant ». L’accord est signé, cela signifie qu’il sert de guide et d’objectif pour le gouvernement durant les 5 prochaines années ; les mesures ne sont pas encore votées au parlement. Tour d’horizon des mesures fascisantes qui traversent l’accord. Tournant sécuritaire • Plus de moyens pour la police : fusion et refinancement des polices locales, y compris les six zones de Bruxelles, avec une présence accrue dans certains lieux comme les gares. • Déploiement de la reconnaissance faciale, malgré son inefficacité contre la criminalité et son impact sur les inégalités sociales. • Renforcement des pouvoirs répressifs : fouilles préventives, facilitation et augmentation des SAC (amendes qui ne passent pas par la justice), transactions pénales immédiates : les policiers peuvent proposer à des voleurs de vélos, des détenteurs de drogues ou d’armes, d’échapper à la justice moyennant le paiement immédiat d’une amende. Ces transactions, décidées sans base légale claire, inquiètent les défenseurs des droits humains, et des avocat·es qui y voient une nouvelle attaque contre l’État de droit. • Restriction du droit de grève : la protection juridique des syndicats ne s’appliquera qu’aux manifestations et grèves annoncées à l’avance. • Loi anti-manifestation : possibilité pour un juge d’interdire à une personne de participer à des actions collectives pendant plusieurs années. Cette idée reflète la loi anti-casseur qui avait poussé le monde syndical a une forte mobilisation. • Augmentation des places en prison : en en construisant des nouvelles, ou en louant des prisons à l’étranger pour les détenu·es sans titre de séjour. Augmentation du budget consacré à l’armement : en 2025, 1,39 % du PIB (7,34 milliards d’euros) sera consacré à l’armement, avec un objectif de 2 % en 2029 (11,57 milliards). Cela signifie 4,23 milliards supplémentaires pour des tanks et des obus, au détriment des pensions et de la sécurité sociale. Aucune mesure concrète n’est prévue contre les violences policières et le profilage racial, malgré de nombreux décès liés aux interventions d’agent·es. La priorité reste le maintien de l’ordre, au détriment des droits humains. Une lettre ouverte de l’Observatoire International des Prisons dénonce les violations des droits fondamentaux des détenus avec ces mesures, violations déjà en cours notamment à cause d’une surpopulation carcérale critique. Il a été démontré que l’augmentation du nombre de prisonnier·ères découle de l’insécurité économique et de politiques répressives, et non d’une hausse de la criminalité qui, elle, est en baisse ces dernières années. L’État belge fait le choix d’investir massivement dans la construction de nouvelles prisons, ultime maillon de (...)

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Contrôle social / Répression

La police locale peut désormais utiliser le taser en intervention – une arme qui peut tuer et qui impose une forme de torture selon l’ONU

Image d’illustration. À la suite d’un projet pilote initié en 2017 par le ministère de l’intérieur, 15 zones de police locale avaient adopté le taser comme nouvelle arme à « létalité réduite » au sein de leur arsenal, en phase de test. À l’issue d’une évaluation positive au sein de la police locale et sous requête des services de police, le taser est désormais classé comme une arme « collective », ce qui encadre son usage légal et permet son utilisation par les services « normaux » de la police locale et fédérale. En tant qu’arme collective, le taser ne sera pas attribué individuellement à certain·es policier·ères mais à l’ensemble de policier·ères appartenant au même service. On observe la banalisation d’une nouvelle arme au sein de l’arsenal policier. Pourtant, le taser est une arme dangereuse à létalité réduite, pas une arme « non-létale ». Amnesty international a par exemple décompté 334 décès liés au taser aux Etats-Unis entre 2001 et 2008 (1). L’ONG explique que « les impulsions électriques suscitent divers degrés de douleur et de neutralisation et engendrent parfois la mort » et que les aiguillons peuvent « entraîner des lésions par pénétration de la peau, des yeux, du crâne et des organes internes, qui peuvent être graves » (2). En 2012, le nombre de personnes tuées par le taser aux Etats-Unis a atteint le chiffre de 500 depuis 2001 (3). Le comité contre la torture de l’ONU a également considéré que l’usage du taser était une forme de torture et pouvait entrainer la mort (4). En Belgique, le taser restait jusque-là classé comme une arme « spécialisée », dédiée aux unités spéciales de la police fédérales et aux équipe « d’intervention spéciale » de la police locale, aux « gros bras » de la police en somme. Globalement, on retrouvait le taser au sein des unités anti-terroristes de la police fédérale (DSU), ou bien au sein des brigades dites « anti-banditisme » des polices locales. Déjà lors de son introduction au sein de ces brigades, l’usage de l’arme interpellait. La hiérarchie de la police assurait en 2017 que « Le nombre de personne [à pouvoir l’utiliser] sera limité et il n’est pas question d’équiper toute la brigade de ce nouvel outil ». Cette explication provient de Johan De Becker, alors chef de corps de la zone de police Bruxelles-Ouest. Aujourd’hui, 8 ans plus tard, les équipes d’intervention régulières de la police locale et les services de la police fédérale peuvent désormais transporter des tasers dans leurs véhicules de service. Nous sommes passés de « […] il n’est pas question d’équiper toute la brigade [spéciale du taser] » à une arme accessible à n’importe quel policier en intervention. Les syndicats de police et le ministère de l’intérieur assurent qu’une formation à l’usage de cette arme va être mise en place pour les services de police. Pas de quoi nous rassurer sur l’acquisition, l’encadrement et l’usage de cette nouvelle arme à « létalité réduite », qui risque probablement plus de mener à la mort...

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Extrême-droite / Antifascisme

Le MR recrute à l’extrême droite (et le devient tranquillement…)

On n’arrête plus le MR dans son extrême-droitisation. En effet, plusieurs membres du parti d’extrême droite ‘Chez Nous’ ont dernièrement adhéré au MR sous l’aval personnel de Georges Louis Bouchez. Il s’agit principalement de Noa Pozzi, tête de liste de’ Chez Nous’ dans la circonscription de Liège pour les élections législatives de juin 2024. Adepte du blackface, Noa Pozzi a été jusqu’à l’été 2024 coordinateur belge du réseau néofasciste international « Patriots Network ». Un réseau soutenant entre autres le parti d’extrême droite allemand AFD ainsi que le Vlaams Belang et saluant récemment la carrière de Jean Marie Lepen. Noa Pozzi n’a évidemment aucunement renié ses valeurs et son engagement depuis son passage au MR. Le 10 décembre, donc après son adhésion au MR qui date de novembre, le nouveau membre retweetait sur X un post du syndicat étudiant francais d’extrême droite l’UNI-Lille et appelait à une convergence entre les jeunes MR et ce mouvement. En haut à gauche, Matheo Besson et GLB. En haut à droite, Noa Pozzi et GLB. En bas Raphaël Cormann et GLB. D’autres individus comme Matteo Besson, l’un des premiers cadres de Chez Nous issu du Hainaut, ou encore Raphaël Cormann, militant actif (que l’on peut notamment apercevoir sur des vidéos tenant une banderole « Stop Immigration) ont également adhéré récemment au MR. Raphaël Cormann, Noa Pozzi, Matheo Besson. D’autres informations interpellantes, révélées par le journaliste Michel Henrion, indiquent que des membres du parti ‘Chez Nous’ sont aussi démarchés par des membres du MR pour rejoindre leurs rangs. C’est le cas notamment à Couvin, où un attaché parlementaire du MR a personnellement contacté Adrien Roger, ex-tête de liste du parti d’extrême-droite dans la région et connu pour ses propos racistes, pour qu’il rejoigne le Mouvement Réformateur. Publication du journaliste Michel Henrion. Publication du journaliste Michel Henrion. Ces cas récents sont loins d’être isolés au MR. Ces dernières années plusieurs personnalités d’extrême droite ont tranquillement rejoint ce parti, comme l’ex-animateur radio Marc Isaye (partageant des posts aux contenus racistes sur les réseaux sociaux), Georges Pierre Tonnelier (ex-membre du FN belge, condamné à 6 mois ferme pour antisémitisme), ou encore Chantal Deltour et Gérald vanderlin (transfuges de l’ex-Parti Populaire). Si ces personnalités rejoignent le MR, c’est parce qu’elles s’y sentent bien et en cohérence avec leurs convictions profondes. Sous la conduite d’un Georges Louis Bouchez à droite toute, le fond de l’air est devenu bien rance dans ce parti. Depuis des années, le président du MR multiplie les déclarations et positionnement chocs, poussant la fenêtre d’Overton toujours plus loin à droite en Belgique francophone. Par exemple, on notera son soutien indéfectible à la politique génocidaire d’Israël, son admiration pour la « constance d’un Eric Zemmour », son support envers...

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