Belgique

Racismes / Colonialismes

Congo, crimes contre l’humanité et violences coloniales : Cinq femmes métisses attaquent l’Etat belge

Entre 1908 et 1960, dans les colonies belges du Congo, Rwanda et Burundi, de très nombreux enfants métis ont été enlevé·es et placé·es de force dans des pensionnats catholiques sous les ordres de l’Etat colonial belge. Cinq femmes demandent aujourd’hui réparation et reconnaissance à l’Etat belge pour avoir organisé ce système de discrimination raciale ultra-violent. La Belgique s’y refuse. En effet, le tribunal de première instance avait rejeté leur demande en 2021 ; c’est désormais un appel de ce premier procès qui a lieu. Ces 9 et 10 septembre se tenaient les auditions du procès. Lea Tavares Mujinga, Simone Vandenbroecke Ngalula, Monique Bitu Bingi, Noelle Verbeken et Marie Jose Loshi, ont été arrachées par la force à leurs mères congolaises alors qu’elles étaient enfants. Ces enfants, né·es d’une union entre un Belge et une Congolaise, étaient appelé·es les « enfants de la honte » et « du péché » par l’Eglise. Pour l’Etat belge, il fallait cacher ces enfants vu·es comme une menace pour la suprématie de la race blanche. Ils et elles étaient placé·es dans des pensionnats catholiques ou ils et elles étaient souvent maltraité·es et devenaient de véritables souffre-douleurs du personnel religieux. À l’indépendance, les sœurs en charge de ces missions abandonnèrent de nombreux enfants. Livrées à elles-mêmes et eux-mêmes, ils et elles subirent d’atroces sévices durant la guerre civile qui suivit. « L’État doit reconnaître le mal qu’il a fait aux ‘mulâtres’ [1] ,expliquait Monique Bitu Bingi à l’ouverture du procès en première instance , le mal qu’il a fait aux enfants abandonnés. On nous a détruits. Que l’État accepte ça. On réclame justice. Qu’il reconnaisse ce qu’il nous a fait. On appelait L’État « papa ». Donc notre papa doit reconnaître le mal qu’il a fait à ses enfants »1. Beaucoup de ces enfants sont toujours à la recherche de leur famille biologique. En 2019, le Premier Ministre Charles Michel avait présenté ses excuses au nom de l’Etat belge pour l’enlèvement et la ségrégation ciblée des enfants métis au Congo, Rwanda et Burundi. Mais ces excuses ne se sont accompagné d’aucune loi de réparation. Pourtant, cette pratique existe. En août, l’Australie a par exemple annoncé le versement d’une indemnisation de 70 000 dollars (47 000 euros) à des aborigènes retiré·es de force à leur famille lorsqu’ils et elles étaient enfants. En 2021, le tribunal belge de première instance a rejeté la demande des 5 femmes métis, estimant qu’il s’agissait bien d’un crime contre l’humanité mais qu’à l’époque cela ne pouvait être qualifié comme tel vu le contexte. Pourtant, au regard du droit international, il s’agissait déjà d’un crime contre l’humanité puisqu’une partie des faits (entre 1948 et 1961) sont postérieurs au procès de Nuremberg, qui consacre pour la première fois la notion de crime contre l’humanité. En effet, en 1948, un des tribunaux a estimé que les enlèvements des enfants germano-polonais par l’Etat allemand pour les faire adopter...

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Écologie

3 questions à Véronique Clette-Gakuba sur le féminisme décolonial

A la veille de l’event « Kimpa Vita et ses héritières », organisé ce samedi à Charleroi par trois associations en partenariat avec le Musée de l’Afrique, la Docteure en sociologie analyse cette mise à l’honneur belge de Kimpa Vita, résistante anticoloniale du Royaume Kongo, et les enjeux sociopolitiques actuels. Trois questions à Véronique Clette-Gakuba. Investig’Action : En quoi l’évènement autour de Kimpa Vita est-il important ? Donner son nom à un parc et statufier cette figure historique du royaume Kongo – largement inconnue de la majorité des Belges, afro-descendant.e.s ou non – ne relève-il pas d’une habile récupération politicienne, d’un « ravalement de façade décolonial » à bon compte, d’une « opération de marketing » sans lendemains ? Véronique Clette-Gakuba : C’est toujours le risque. Il est très fréquent que des images-symboles se retrouvent mobilisées par des autorités ou des partis politiques dans l’espace public pour tenter de se montrer progressiste sur une réalité, celle du racisme anti-Noir, qui, depuis des siècles, ne bouge pas, n’est absolument pas traité à la hauteur du problème. Le surlendemain du rassemblement Black Lives Matter à Bruxelles, on se souvient du MR qui n’a pas hésité à orner la façade de son siège d’une grande photo de Martin Luther King Jr alors que 2 ans plus tard c’est ce parti (avec l’OPEN-VLD, le CD&V et la N-VA) qui fait échouer la commission sur le passé colonial de la Belgique en refusant que le gouvernement belge s’excuse pour les crimes commis pendant la période coloniale. Dans le cas de Kimpa Vita qui va donner son nom à un parc à Charleroi, lequel va accueillir une statue à son effigie, c’est bien sûr différent car il y a cette matérialisation, c’est-à-dire une référence que l’on inscrit durablement dans l’espace public. C’est clairement une autre démarche. Néanmoins je pense que la question de la récupération se pose. Après tout, même si je pense qu’il y a de quoi se réjouir, cela ne mange pas de pain de renommer un parc et d’y mettre la statue d’un personnage féminin historique. Selon moi, il s’agit de ne pas perdre le fil qui relie les différentes problématiques qui font le déni colonial et perpétue le racisme aujourd’hui. Par exemple, il serait regrettable que cette initiative ne soit pas accompagnée de l’inscription de la lutte et de l’histoire de Kimpa Vita dans le programme d’enseignement. Et à ce moment-là, la question importante sera celle de « qui parle (qui est autorisé à parler ?) » et comment est-ce qu’on en parle ? Il serait par exemple intéressant de faire un parallèle entre Kimpa Vita et Simon Kimbangu qui est aussi un personnage prophétique et anticolonial et qui, lui aussi, s’est fait condamné à mort par l’autorité coloniale, belge, cette fois-ci. Ces dernières années, plusieurs statues de femmes africaines ont été érigées dans différentes villes européennes. Je pense notamment à la statue de Mary Thomas (a mené une révolte en 1878 contre le colonialisme (...)

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Santé / Soins

Nouvelles des centres fermés – août/septembre 2024

News from detention centres – August/September 2024 Nieuws uit gesloten centra – augustus/september 2024 Retour sur la tentative de suicide (127bis) [TW automutilations] En date du 11 août dernier, plusieurs détenus du centre fermé 127bis alertaient d’une tentative de suicide [1] . L’homme concerné se serait coupé les veines dans les toilettes. “Il y avait du sang partout dans le couloir, c’était affreux.” Tous les détenus se disaient extrêmement traumatisés par cette tentative de suicide, et certains ont du mal à s’en remettre. Nous n’avons pas pu entrer en contact avec cet homme, qui était semble-t-il enfermé depuis 2 jours. Nous avons en revanche appris via une association que l’homme aurait ensuite été transféré au centre fermé de Merksplas après un passage à l’hôpital, mais qu’il aurait depuis été “déposé” à la frontière des Pays-Bas, dans des conditions que nous ignorons. Climat électrique (127bis) Cette tentative de suicide au 127bis est intervenue dans un contexte, toujours actuel, de tension accrue et de violence omniprésente. Les conditions matérielles de détention sont de plus en plus délétères. Depuis plusieurs mois déjà, plusieurs ailes du centre sont infestées de punaises de lit [2]. Des membres du personnel se sont mis en grève à cause de la présence de punaises de lit dans leurs locaux. Ce sont évidemment les détenus qui vont subir les conséquences de cette grève : les douches sont limitées, ils n’ont plus droit à des visites. Ce sont pourtant bien eux également qui souffrent en premier lieu de l’infestation de punaises de lit et sa mauvaise gestion par la hiérarchie du centre. Le mois dernier, plusieurs personnes dénonçaient également les conditions d’hygiène : odeurs nauséabondes, saleté… Les détenus nous partagent : “Nos conditions de vie sont insupportables” “En plus d’être privés de liberté, on veut pas sortir malades d’ici”, Violence et climat de terreur (Bruges) Des récits d’agression de la part de gardiens nous parviennent fréquemment, faisant état d’un climat de terreur : le moindre événement devient un prétexte pour des passages à tabac et ceux-ci sont devenus quasi quotidiens. Les détenu·es se sentent dépourvus de tout droit. Au centre fermé de Bruges, un détenu a été frappé par un maton sans raison. Les détenus nous disent : “En général, plusieurs gardiens sont violents et frappent. Plusieurs gardiens profitent de leur pouvoir. On risque notre vie ici. On n’est pas en sécurité.” Les détenu·es ont demandé à parler à la direction mais celle-ci était absente. Un chef de la sécurité leur a dit de faire un rapport. À ce jour, nous ignorons les éventuelles suites. Suite des protestations face à l’invasion de punaises de lit (127bis) Il y a deux semaines au 127bis, des détenus ont participé à des mouvements de protestation face à l’invasion de punaises de lit. Ils finiront par passer la nuit dehors, dénonçant les conditions sanitaires critiques [3]. L’un d’eux,...

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Racismes / Colonialismes

Festival AlimenTERRE Belgique 2024

Le festival qui cultive un monde plus juste revient du 4 au 19 octobre à Bruxelles et partout en Wallonie ! Des films internationaux, des débats, des ateliers et des rencontres festives pour réinventer notre rapport à la terre. LE FESTIVAL QUI CULTIVE UN MONDE PLUS JUSTE Le festival international de films AlimenTERRE revient pour la 16e année consécutive à Bruxelles et partout en Wallonie ! À travers une sélection de films percutants (longs métrages, courts métrages, films jeunes publics), le festival souhaite faire bouger les lignes «  sur-le(s)-champ(s)  »  ! AlimenTERRE propose des débats, des rencontres, des ateliers, des spectacles, des concerts en présence d’invité·e·s d’ici et d’ailleurs, d’acteur·rice·s des pays du Sud et d’Europe, pour repenser l’agriculture et l’alimentation de demain à l’échelle globale. Cette année, plus que jamais, la solidarité internationale se cultive aussi au niveau local. AlimenTERRE rayonnera à Bruxelles et dans toute la Wallonie grâce à plus d’une centaine de partenaires diversifiés et complémentaires. PROGRAMMATION DES FILMS Cette année encore, le festival AlimenTERRE réserve de belles surprises cinématographiques. Des films sélectionnés pour leur qualité artistique et humaine qui défendent la justice sociale, l’échange solidaire et collectif et proposent des solutions pour faire face au plus grand défi du siècle  : les dérèglements écologiques. Au total, vous découvrirez 14 longs métrages mêlant documentaires et fictions, 4 courts métrages et 3 films à destination des jeunes publics. NOUVELLE FORMULE : UN FESTIVAL EN DEUX TEMPS Cette année, l’édition belge se déroulera en deux temps. Tout d’abord, un grand week-end d’ouverture aura lieu du 4 au 6 octobre à Ixelles, au Cinéma Vendôme. À quelques pas de l’emblématique salle obscure, les activités offscreen illumineront la programmation entre les murs du Talk C.E.C, une ancienne manufacture atypique cachée au cœur de la capitale. Ensuite, jusqu’au 19 octobre, des décentralisations s’organiseront dans diverses communes de la Région bruxelloise et le festival tournera également dans toute la Wallonie ! L’occasion de se rassembler et de sensibiliser les citoyen·ne·s aux enjeux de l’agriculture paysanne et de la transition (agro-)écologique. Parce qu’agir est une urgence, AlimenTERRE veut mobiliser, fédérer et proposer des alternatives pour laisser à notre monde une meilleure chance. UNE INITIATIVE DE HUMUNDI Le festival AlimenTERRE est organisé par l’ONG Humundi (anciennement SOS Faim). Cette année, Humundi fête ses 60 ans  ! Autant d’années d’engagement pour lutter contre la faim, la pauvreté et les inégalités. Avec notre réseau mondial de 70 partenaires, nous soutenons la transition agroécologique au sein des communautés paysannes afin de renforcer leur autonomie économique et alimentaire. Notre priorité est de garantir à tou·te·s un accès équitable à une alimentation saine et durable, tout en préservant notre planète pour les...

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Extrême-droite / Antifascisme

Affaire Chovanec : pas de procès pour les 27 policier·ères impliqué·es

Ce mercredi 25 septembre, un non-lieu a finalement été prononcé à l’égard des 31 personnes inculpées (dont 27 policièr·ères) dans le cadre de la mort de Josef Chovanec à l’aéroport de Charleroi en février 2018. Aucune de ces 31 personnes ne sera donc poursuivie en justice. Pour rappel, J. Chovanec était un Slovaque de 38 ans qui s’était vu refuser l’embarquement de son vol à l’aéroport de Charleroi pour cause de comportements turbulents. Il s’était cogné violemment la tête contre les murs de sa celulle puis avait subi des violences policières. Ceci l’avait plongé dans le coma, avant d’entraîner sa mort, 3 jours plus tard. Une des policière présente dans la cellule au moment des faits avait effectué un salut n4zi alors que J. Chovanec subissait un plaquage ventral par plusieurs agent·​​​​​​​es. La Chambre du Conseil a estimé que les comportements des 31 inculpées ne relevaient pas de l’infraction pénale. Entre 2018 et 2020, Jan Jambon (NVA), alors ministre de l’Intérieur, avait soigneusement empêché que les vidéos des caméras de la cellule ne soient révélées au grand public. Au bout de deux ans, la femme de J. Chovanec a finalement eu accès aux images, qui ont circulé dans la presse et sur les réseaux sociaux​​​​​​​​​​​​​​. La publication de ces images a mis à mal la version policière des faits, basée sur un rapport de police incomplet. La police prétendait que J. Chovanec était mort des blessures qu’il s’était lui-même infligé et qu’il s’était alcoolisé ou drogué. S’il s’était bien infligé des blessures, l’autopsie a prouvé que J. Chovanec n’avait consommé ni drogue ni alcool, et le rapport de police ne mentionnait pas la violence de l’intervention policière. Depuis la mort de J. Chovanec en 2018, sa femme et sa fille ont mené un combat pour réclamer justice et vérité. Elles n’habitent pas en Belgique et aucun comité de soutien n’a été créé pour les soutenir spécifiquement ou rendre hommage à J. Chovanec, ce qui a rendu leur tâche d’autant plus compliquée. Ce mercredi 25 septembre, en prononçant un non-lieu, la juge de Charleroi a annihilé pratiquement tout espoir de justice aux yeux des proches de J. Chovanec, qui pourront cependant faire appel de la décision. La justice belge montre une nouvelle fois à quel point la police bénéficie d’une grande impunité en termes juridiques, et ce, malgré de lourdes preuves. Que faut-il de plus pour que la justice reconnaisse la culpabilité des policier·​​​​​​​ères impliqué·​​​​​​​es dans la mort de J. Chovanec ? Que faut-il de plus qu’une vidéo montrant une policière faire un salut nazi face à des collègues hilares pendant qu’un autre asphyxie avec son genou un homme en détresse psychologique ? Sources : Violence policière – Non-lieu requis pour les 31 personnes inculpé·es dans l’affaire Chovanec @front2mèresbelgique lesoir.be Rtl.be

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Racismes / Colonialismes

En Belgique, des métisses congolaises face au racisme d’État

Les 9 et 10 septembre 2024, la cour d’appel de Bruxelles a examiné le recours de cinq femmes métisses qui ont été enlevées à leurs familles après l’indépendance du Congo, en 1960. Plusieurs milliers d’enfants nés d’un père belge et d’une mère africaine ont subi le même sort. Compte rendu d’audience. Sommaire : Abandonné·es à leur sort Un « crime contre l’humanité » La traque des enfants métis Les « enfants du péché » Un accès aux archives refusé L’excuse de « l’époque » Plus vaste que la basilique Saint-Pierre, le Palais de justice de Bruxelles, œuvre de l’architecte Joseph Poelaert, fut inauguré en 1883 par le roi Léopold II, soucieux de mener à bien l’œuvre de son prédécesseur, le premier roi des Belges. Ce bâtiment d’un autre âge est aujourd’hui défiguré par les travaux de restauration, les échafaudages eux-mêmes ayant dû être restaurés en 2010 à cause des risques d’écroulement. Les 9 et 10 septembre 2024, c’est en haut des immenses escaliers de marbre blanc, dans la petite salle 31 abritant la cour d’appel, qu’a été rappelée une histoire qui, elle aussi, semble d’un autre âge : le sort que la Belgique coloniale, au Congo mais aussi au Rwanda et au Burundi [1], réserva aux métis, initialement appelés « mulâtres » [2]. Serrées au premier rang, cinq femmes, quasi octogénaires, immobiles et infiniment dignes, fixent du regard les avocats. Elles mènent ce qu’elles appellent « le dernier combat de [leur] vie ». Habillées avec soin, Monique Bintu Bingi, Léa Tavares Mujinga, Noëlle Verbeken, Marie-José Loshi et Simone Ngalula affichent un calme non dénué d’émotion. Derrière elles, enfants et petits-enfants, amis métis et sympathisants belges serrés sur les bancs de bois suivent attentivement les plaidoiries. Durant la pause, un petit-fils qui a hérité de cheveux noirs et frisés nous interpelle : « Je ne savais pas que ma grand-mère avait tant souffert dans sa jeunesse, elle ne nous en parlait jamais... » [...] Suite de l’article disponible sur AfriqueXXI

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Extrême-droite / Antifascisme

Réactions d’ONG face à la répression contre les mouvements pro-palestiniens et menace d’interdiction de Samidoun

Vendredi 20 septembre, une dizaine d’ONG (dont Amnesty International Belgique, le CNCD – 11.11.11 ou encore la Ligue des droits humains) et le syndicat socialiste FGTB-ABVV ont dénoncé dans un communiqué l’intensification de la répression contre le mouvement propalestinien en Belgique. Ces organisations citent notamment comme exemple les menaces de poursuite contre les quelques 70 étudiant·es et soutiens accusés de « appartenance à un groupe prônant la haine et la ségrégation raciale » dans le cadre de l’Université Populaire de Bruxelles (une occupation d’un bâtiment de l’ULB pour dénoncer la collaboration de celle-ci avec les universités israéliennes). Les auteures citent également les sanctions administratives communales infligées à plusieurs dizaines de personnes en raison de leur participation à des manifestations en soutien à la Palestine, à Bruxelles, à Gand et à Louvain. Enfin, elles dénoncent les pressions policières exercées sur des personnes portant des signes de soutien à la Palestine (drapeau palestinien et keffieh) dans l’espace public (ces personnes sont priées d’enlever ces signes, sous peine d’arrestation). Le lendemain de la publication du communiqué, Denis Ducarme, ministre MR participant aux négociations pour la formation du nouveau gouvernement fédéral, a annoncé qu’il réclamerait l’introduction d’un loi permettant l’interdiction de l’organisation palestinienne Samidoun qu’il accuse d’être lié au « terrorisme ». Une formulation intéressante lorsqu’on se rappelle que, quelques jours avant, Israël perpétrait un attentat au bipeur piégé, qui a tué au moins 12 personnes, dont 2 enfants, et fait près de 3000 blessés au Liban. Les pressions pour interdire cette organisation, basées sur les demandes de la droite israélienne, ne sont pas nouvelles (voir notre article ). Menace d’interdiction contre Samidoun en Belgique

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Extrême-droite / Antifascisme

Centres fermés en Belgique : décès et conditions inhumaines sous silence

Le dimanche 22 septembre à 14h, une manifestation a lieu à Charleroi pour dénoncer l’enfermement des personnes sans-papiers et la construction d’un nouveau centre fermé à Jumet. Cet événement intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par d’importantes infestation de punaises de lit dans plusieurs centres fermés et le décès d’un détenu au centre fermé de Vottem. Selon le collectif Getting The Voice Out, un homme géorgien, diabétique, arrivé au centre une semaine avant, aurait cessé de s’alimenter pendant cinq jours, sans recevoir les soins nécessaires. Le 2 septembre, il aurait fait un malaise et aurait été transféré à l’aile médicale du centre. Le 5 septembre, les gardiens ont annoncé son décès, officiellement attribué à une crise cardiaque. Une rhétorique classique développée par les directions des centres fermés afin d’expliquer les décès des détenus. La direction du centre de Vottem aurait alors menacé celles et ceux qui oseraient parler : « Celui qui en parle va directement au cachot. » Depuis 2023, on décompte désormais 4 décès dans les centres fermés en Belgique : Tamazi Rasoian à Merksplas en février 2023, un suicide dans ce même centre en décembre 2023, et un autre au 127bis en mars 2024. Par ailleurs, le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel est en proie à une infestation de punaises de lit depuis juillet, touchant à la fois les chambres et les espaces de vie des détenu·es. Les mesures mises en place pour contenir la situation sont inadéquates : les détenu·es sont simplement déplacé·es d’une aile à l’autre, sans qu’une solution globale soit envisagée pour éradiquer les nuisibles. Pire, les détenus sont privés de droits élémentaires : suspension des visites, coupures internet, accès restreint aux toilettes… Cette situation a conduit une partie du personnel du centre à se mettre en grève la semaine dernière, tandis que des détenu·es ont même passé la nuit du 8 au 9 septembre à l’extérieur en signe de protestation. La situation à 127bis n’est malheureusement pas un cas isolé. Des conditions similaires ont été signalées dans d’autres centres fermés, notamment à Merksplas et à Bruges. Mais au-delà des conditions de détention désastreuses, c’est l’existence même de ces centres fermés qui est dénoncée. En Belgique, entre 6 000 et 8 500 personnes sont détenues chaque année dans l’un des six centres fermés déjà existants. Au lieu d’octroyer à ces personnes un titre de séjour et de leur garantir des droits fondamentaux, l’État belge préfère investir dans des infrastructures privatives de liberté, renforçant ainsi le contrôle sur les personnes sans-papiers. Ces centres, construits sur le modèle carcéral, participent à la criminalisation des migrant·es et légitiment les discours racistes et sécuritaires à leur égard. Entourés de grillages, équipés de caméras de surveillance et surveillés par des gardiens, les centres fermés fonctionnent comme des prisons, avec des règles strictes et des sanctions disciplinaires telles...

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Santé / Soins

Situation critique au centre fermé 127bis – Les détenus passent la nuit dehors

Critical situation at 127bis detention centre – Inmates spend the night outside Kritieke situatie in gesloten centrum 127bis – Gedetineerden brengen de nacht buiten door Depuis le mois de juillet, les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous alertent sur une situation critique : une infestation de punaises de lit dans les chambres et les espaces de vie. Des alertes similaires sont lancées pour d’autres centres fermés, notamment à Merksplas et à Bruges. Les détenus déplorent depuis longtemps qu’aucune stratégie globale n’est adoptée afin de traiter efficacement le problème. À part des déplacements d’une aile à une autre, rien n’est mis en place. Et les déménagements restent inutiles, puisque tout le bâtiment est infesté et occupé à sa capacité maximum. La situation continue à de détériorer : une partie du personnel au 127bis s’est même mise en grève pour protester face aux conditions sanitaires critiques. Hier soir, les détenus nous informent qu’une quinzaine d’entre eux refuse de remonter dans les chambres à cause des punaises, et veut passer la nuit dehors par protestation. Plusieurs fourgons de police sont appelés, avec des chiens. La direction propose aux détenus un changement d’ailes (à nouveau) mais ils refusent. La police finit par repartir, heureusement sans violence. Les détenus passent la nuit dehors, protégés tant bien que mal de la pluie par un préau. Ils campent dehors, avec matelas et couvertures. “Il faut qu’ils le ferment ce centre. Ou qu’ils le détruisent, mais bon, ça c’est dans nos rêves. Là au moins, il faut une rénovation et une désinfection.” “Là ça devient vraiment urgent. C’est pas une vie, ça nous touche mentalement comme physiquement.” Ils sont encore dehors à l’heure actuelle. Ils demandent du soutien, et que les évènements soient partagés et médiatisés afin de faire connaître l’état critique de leur situation.

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Extrême-droite / Antifascisme

Semaines de mobilisation_Semira Adamu : Stop à l’enfermement des personnes sans-papiers !

Dimanche 22 septembre se tiendra, à Charleroi, la manifestation pour lutter contre l’enfermement des personnes sans-papier et contre la violence des politiques migratoires. Charleroi car à Jumet (commune de Charleroi), le gouvernement prévoit la construction d’ici 2028 d’un centre fermé1 de 200 places au total, ce qui en ferait le plus grand centre de détention de Belgique. 22 septembre en mémoire de Semira Adamu, résistante sans-papier tuée en 1998 par la police lors de sa sixième tentative d’expulsion. Cette date nous rappelle sa mort ainsi que celles de Mawda (tuée par la police en 2023), Tamazi (mort en 2023 en centre fermé), provoquées par le racisme et les politiques migratoires. Nous nous rassemblerons en leur mémoire ainsi qu’en celle de toustes les autres, anonymes, aux frontières, dans la mer, sur les routes, tous les jours. Dans ce cadre, différents collectifs des quatre coins de Belgique se sont coordonnés pour organiser, dans les semaines précédant la manifestation, plusieurs événements en lien avec la lutte contre l’enfermement des personnes sans papier. Ces événements existent autant pour mobiliser un maximum avant le 22 septembre que pour s’organiser et lever les voix contre les politiques migratoires racistes et meurtrières. Rendez-vous en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles pour des projections, des discussions, des écoutes de podcasts, des repas solidaires qui rappellent qu’il n’y a qu’une solution : fin des centres fermés, fin des frontières et liberté de circulation et d’installation pour toustes !  ! PLUS D’INFOS BIENTÔT, N’HESITE PAS À VENIR RECHECKER ! BRUGES : -* 17 septembre au burg4 (Burg 4, 8000 Brugge), projection et discussion, 19h. > plus d’infos ici BRUXELLES : 20 septembre au DK (Rue de Danemark 70B), projection du film « Bamako » et discussion organisées par Zone Neutre. > plus d’infos ici 21 septembre au Nova (Rue d’Arenberg 3), soirée « Semira ni oubli ni pardon », table d’hôte, podcast, projection et discussion. GAND : 15 septembre au Lina (Edward Anseeleplein 2), projection et table d’hôte, 19h. LA LOUVIÈRE : 16 septembre à la JOC (Rue sylvain Guyaux 32/B), projection du film "Tout contact laisse une trace", 18h. > plus d’infos ici LOUVAIN : 11 septembre à la JH Sojo (Eenmeilaan 35), projection et discussion, 19h. > plus d’infos ici LIÈGE : 7 septembre à la Casa Nicaragua (Rue Pierreuse 23), après-midi No Border avec table ronde, projection, musique et bouffe (13h-21h). > plus d’infos ici 14 septembre à partir de 12h au CPCR ( Rue Jonruelle 11) pour leFesti’fal, avec expo, musique, stands… > plus d’infos ici 19 septembre à CCKALI (Rue St Thomas 32), permanence spéciale de Come To Be. ANVERS : 7 octobre à De Studio (Maarschalk Gerardstraat 4, 2000 Antwerpen) plus d’infos à venir Luttons contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Pour la mémoire de Semira Adamu et...

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Racismes / Colonialismes

[Projection] Foragers, ceuillette en territoire occupé

Jeudi 3 octobre à 18h30, en collaboration avec le Début des Haricots et le CNCD 11.11.11, Quinoa te propose la projection du documentaire “Foragers” de la réalisatrice palestinienne Jumana Manna (2022 – 65 minutes) suivi d’une discussion en fin de film. « Foragers » dépeint, avec humour, la pratique de la cueillette en Palestine/Israël. Tourné sur les hauteurs du Golan, en Galilée et à Jérusalem, le film utilise la fiction, le documentaire et les images d’archives pour décrire les impacts des lois protectionnistes israéliennes sur les coutumes palestiniennes. Les restrictions interdisent la collecte de l’akkoub (le cardon, de la famille de l’artichaut) et du za’atar (le thym). Elles donnent lieu à des amendes et à des procès pour des centaines de personnes surprises en train de récolter ces plantes locales. Les cueilleur·euse·s s’obstinent, par nécessité, par défiance, pour honorer une pratique ancestrale ou refuser de reconnaître l’autorité israélienne. Il s’agit de colonialisme vert : pour les Palestinien·ne·s, ces lois constituent un voile écologique derrière une législation qui les éloigne encore davantage de leur terre, tandis que les représentants de l’État israélien insistent sur leur expertise scientifique et leur devoir de “protection” de ressources en soi-disant voie d’extinction. En suivant les plantes de la nature jusqu’à la cuisine, les parties de cache-cache entre cueilleurs et patrouilleurs jusqu’aux salles d’audience, « Foragers » capture la joie et la connaissance incarnées dans ces traditions, ainsi que la résilience et résistance face aux lois prohibitives et coloniales. A l’issue du film, nous aurons le plaisir de discuter avec (anglais avec traduction en français) : Shayma Nader est une artiste, curatrice et chercheuse palestinienne. Fondée sur la recherche, sa pratique s’intéresse aux imaginaires et aux pratiques anticoloniaux, antidisciplinaires et centrés sur la terre. Elle est actuellement doctorante en recherche artistique à l’ARIA de l’école des arts Sint Lucas (KdG) et à l’université d’Anvers ; Rand Iwidat est une chercheuse palestinienne indépendante et récemment diplômée de la KULeuven. Elle est spécialisée en sociologie culturelle. Ses recherches de maîtrise ont exploré l’agroécologie en Cisjordanie et la manière dont elle est utilisée pour remettre en question les paradigmes socio-économiques et politiques dans le contexte du colonialisme de peuplement. PROGRAMME 18h30 : accueil 19h : début du film 20h15 : échanges avec Shayma Nader & Rand Iwidat 21h : fin MODALITÉS le jeudi 3 octobre au Cinema RITCS (70 rue Antoine Dansaert, 1000 Bruxelles) inscription via https://quinoa.be/evenement/projection-%c2%b7-foragers/ Prix libre et conscient. Inscription recommandée !

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Extrême-droite / Antifascisme

Nouvel abus de pouvoir de la Police des Frontières contre les étudiants étrangers en ordre de visa !

COMMUNIQUE DE PRESSE du Collectif DENIF C’est la rentrée académique pour les élèves et bientôt pour les étudiants. Et une fois de plus, la Police des Frontières/Etrangers(PF/E) reprend ses abus de pouvoir envers les étudiants Noirs possédant des visas étudiants en bonne et due forme. Leur dernière victime en date, un jeune étudiant camerounais, Djibril Jordy Y., inscrit en informatique à la Haute Ecole Louvain-en-Hainaut. Arrivé du Cameroun ce vendredi 23 août en possession d’un visa étudiant délivré par l’Ambassade de Belgique au Cameroun, Djibril Jordy est aujourd’hui séquestré dans un centre fermé alors que tous ses documents ont été confirmés depuis son arrivée, par les autorités compétentes. La Haute Ecole a confirmé son inscription, l’Ambassade de Belgique au Cameroun a confirmé l’octroi du visa, la prise en charge pour justifier des ressources est conforme aux requis en la matière. Bien sûr, comme ce fut le cas pour le jeune Junior Masudi en 2021, la Police des Frontières/Etrangers invoque des motifs pour le moins fallacieux pour justifier ce nouvel abus de pouvoir. Entre autres, il lui est reproché de n’avoir pas su « envoyer un mail » (ce qui est faux bien sûr) ce qui selon la PF/E est une preuve qu’il ne peut pas étudier l’informatique. Il lui est reproché de disposer des documents d’inscription ou de prise en charge en format électronique, ce qui pourtant est la forme par laquelle il a reçu ces documents des autorités émettrices. Bref, le Collectif DENIF constate une fois de plus que le cas du jeune Djibril Jordy, comme Junior Masudi, Yves Yao ou d’autres avant lui, procède d’un arbitraire intolérable dans un Etat de droit, qui plus est de la part d’une autorité publique censée donner l’exemple. Le Collectif DENIF exige donc la libération immédiate du jeune Djibril Jordy ! Le Collectif DENIF appelle toutes les organisations et personnalités respectueuses du droit et des valeurs démocratiques et humanistes, à se mobiliser pour faire barrage à ce nouvel abus de pouvoir qui risque de détruire à jamais l’avenir d’un jeune homme qui ne demande qu’à acquérir des connaissances pour ensuite les mettre au service de l’humanité, partout où le destin le mènera. Le Collectif DENIF réitère ses engagements à se battre contre l’internement illégal et abusif aux frontières de toute personne légalement arrivée dans le pays, et en particulier des étudiant.e.s. Fait à Bruxelles, le 26 août 2024 Pour le Collectif DENIF, Le Directoire Central Contacts presse : Yves LODONOU : +32 492 11 91 31

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Écologie

Les inscriptions pour les formations Code Rouge sont ouvertes !

Dans deux mois nous serons en train de bloquer un gros pollueur fossile quelque part en Belgique 🔥 Tu veux en apprendre plus sur le mouvement pour ensuite passer à l’action, .... Les infos sessions et les formations sont faites pour toi ! Les formations code rouge sont ouvertes à tous.tes et ont pour but de te préparer pour notre prochaine action de désobéissance (du 24 au 28 octobre !). Nous t’apprendrons les base de l’action directe non violente, tout en te donnant l’occasion d’échanger avec d’autres participant.es. La première formation a lieu à Bruxelles le samedi 31 aout, ne tarde pas à t’inscrire ! Les formations sont gratuites mais l’inscription est obligatoire et se fait via le site internet. Les dates des prochaines formations sont les suivantes : Action Training Bruxelles (FR) août 31 - 10:00 - 17:00 Action Training Brugge (NL – extern) septembre 14 - 09:30 - 17:00 Action Training Antwerp (NL) septembre 15 - 10:00 - 17:00 Action Training Namur (FR) septembre 21 - 10:00 - 17:00 Action Training Bruxelles (FR) septembre 22 - 10:00 - 17:00 Action Training Leuven (NL) septembre 28 - 10:00 - 17:00 Action Training Andenne (FR) septembre 29 - 10:00 - 17:00 Action Training Antwerp (NL/EN) octobre 12 - 10:00 - 17:00 Action Training Kortrijk (NL) octobre 13 - 10:00 - 17:00 Action Training Mons (FR) octobre 13 - 10:00 - 17:00 Si, avant de participer à une formation, tu veux en apprendre plus sur ce type d’action et ce qu’est Code Rouge tu peux suivre une info session en ligne ou en présentiel ! Toutes les infos relatives aux formations et aux infos session se trouve sur le site de code rouge, par ici —> https://code-rouge.be/participer/s-informer-et-se-former/ Au plaisir de t’y voir et de lutter avec toi pour plus de justice climatique et sociale 🌱

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Extrême-droite / Antifascisme

COMMUNIQUE DE PRESSE : Pour la libération de Plamedi Ngolo

Plamedi Ngolo, un jeune talent de 20 ans originaire de RDC, est arrivé en Belgique en 2019 en tant que mineur non accompagné, la tête pleine de rêves. Ancien joueur pour le “Brussels Basket-ball ", il est sur le point de signer avec un grand club de basketball d’Anvers. Mais le 22/05/2024, tout a basculé lorsqu’il a reçu l’ordre de quitter le territoire délivré par l’Office (police) des Étrangers. Dans la foulée , il a été immédiatement arrêté et est maintenant détenu au centre fermé de Vottem (près de Liège) depuis 80 JOURS ! Bien que son avocat ait déposé une demande de protection internationale pour obtenir le statut de réfugié, l’Office (police) des Étrangers refuse obstinément, sans raison valable, de le libérer. Il faut rappeler que Plamedi est fortement apprécié de tout son entourage et de ses coéquipiers, et que depuis, comme mineur puis comme adulte, il n’a d’attaches sérieuses et constructives qu’en Belgique. L’enfermement de Plamedi est inacceptable ! Il a déjà subi une tentative d’expulsion le dimanche 4 août, et une nouvelle pourrait être menée dans les prochains jours, si nous ne nous mobilisons pas massivement et avec détermination. Le collectif « Libération Plamedi Ngolo », le collectif DENIF, Culture et sport sans frontières et la société civile demandent sa libération immédiate. Plamedi n’est pas un cas isolé. La Belgique est loin doit être cette terre d’accueil qu’elle doit pourtant être, pour ceux.celles qui ont dû fuir leur pays. Nous appelons à une action urgente et à la sensibilisation des décideurs, y compris la Secrétaire à l’Asile et Migration, Madame Nicole De Moor. Rassemblement ce jeudi 15 août à 14h00 Boulevard Pachéco 44, 1000 Bruxelles. Venez nombreux et partagez massivement ce message pour soutenir plamedi. Contact : collectifdenif@gmail.com Signez la pétition : https://www.change.org/p/non-a-l-expulsion-de-plamedi-ngolo

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Santé / Soins

Centre fermé 127bis : les détenus alertent d’une tentative de suicide

Gesloten centrum 127bis : Gedetineerden waarschuwen voor een zelfmoordpoging Les détenus du centre fermé 127bis (aile R1) à Steenokkerzeel sont très traumatisés : un détenu arrivé au centre il y a 2 jours se serait coupé les veines dans les toilettes ce dimanche 11 août après-midi. “Il y avait du sang partout dans le couloir, c’était affreux.” Si les raisons précises qui auraient poussé cet homme à attenter à ses jours nous sont inconnues, les codétenus pointent du doigt l’environnement mortifère de ces lieux de détention “Nos conditions de vie sont insupportables”. Il y a à peine quelques jours, des personnes enfermées dans la même aile du centre nous partageaient le fait qu’ils n’en pouvaient plus des conditions dans lesquelles ils sont maintenus : “Ici je ne supporte plus, je n’arrive plus à respirer à cause des odeurs, on ne nettoie plus les toilettes, il y a des odeurs qui arrivent même dans nos chambres, même dans la salle où on mange on n’est pas du tout à l’aise.” “On en a marre de ce centre, c’est trop sale, tout le centre sent l’odeur des toilettes. En plus d’être privés de liberté, on veut pas sortir malades d’ici. Si vous pouvez nous aider, c’est maintenant.” Il est en tout cas évident que l’enfermement, qui plus est dans des conditions particulièrement intolérables, favorise considérablement le risque de comportements autodestructeurs chez des personnes pour la plupart déjà marquées par des parcours d’exil et de précarité. Les autorités en ont pleinement conscience, ce tragique événement n’étant malheureusement pas le premier. [1] [2] L’homme aurait été amené à l’hôpital. À ce jour, nous n’avons pas encore de nouvelles de son état de santé. Les détenus nous disent : “il faut dénoncer tout ça, venez nous voir ! “. #ÀBasLesCentresFermés #LibertéPourToustes

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Racismes / Colonialismes

[Pétition] NON A L’EXPULSION DE PLAMEDI NGOLO

Soutenez Plamedi Ngolo en signant cette pétition ! Plamedi Ngolo est né à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), le 14 juillet 2003. Il est arrivé en Belgique le 20 juin 2019, où il a introduit une demande de protection internationale, qui a été refusée, ainsi qu’une demande de régularisation. Jeune joueur très talentueux, Plamedi est l’un des plus grands espoirs du basketball en Belgique. Il a intégré l’équipe professionnelle du Brussels, puis l’académie anversoise Elite Athlete, l’équipe professionnelle de Mons, l’équipe de Gand, Bruges, et a signé un contrat professionnel avec l’équipe d’Anvers, l’une des meilleures équipes de Belgique. Il dispose de nombreux témoignages de coachs de tous ces clubs, soulignant son talent exceptionnel et sa capacité à faire carrière dans ce domaine. Plamedi a fourni beaucoup d’efforts pour s’intégrer dans la société belge et a établi le centre de ses intérêts dans notre pays. Ayant quitté son pays natal très jeune, il n’a plus de liens avec le Congo. Il conçoit sa vie en Belgique, où il mène sa vie sociale et professionnelle. En avril 2024, Plamedi a introduit une nouvelle demande de régularisation avec de nouveaux éléments, notamment une lettre de l’échevine de l’état civil de sa commune de résidence, qui a pu échanger avec lui et comprendre l’intérêt de régulariser son séjour. Plamedi a été arrêté par la police le 22 mai 2024 alors qu’il se trouvait au commissariat pour demander qu’un agent de quartier passe faire le contrôle de résidence en vue d’envoyer sa demande à l’Office des Étrangers. Après son arrestation, un ordre de quitter le territoire a été pris et notifié. Toutes les cases semblaient cochées et pourtant, malgré tout, cela a abouti à un refus de régularisation et à un enfermement au centre fermé de Vottem depuis plus de deux mois. Une première tentative d’expulsion a eu lieu ce dimanche 4 août 2024. Heureusement, Plamedi n’a pas pris le vol. Nous craignons une deuxième tentative dans les jours à venir. Aujourd’hui, nous demandons que sa demande de régularisation soit acceptée. Aujourd’hui, nous demandons que Plamedi puisse revenir auprès de ses proches qui lui manquent. Aujourd’hui, nous demandons que Plamedi puisse continuer sa vie, son rêve : le basketball. Soutenez Plamedi en signant cette pétition.

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Actu Prison Juillet 2024

Compilation non-exaustive d’actualités et de productions politiques, scientifiques ou culturelles autour des lieux de privations de libertés et des systèmes pénaux, en Belgique et ailleurs. Si vous voulez contribuer en envoyant des informations et ressources qui vous semble pertinentes et qui touchent de près ou de loin à l’enfermement, écrivez-nous à actuprison_be@riseup.net Ces informations seront reprises et partagées dans l’actualité du mois suivant. Appel à contribution des personnes incarcérées pour la prochaine Brèche. Bonjour à toutes et tous La revue La Brèche invite toutes les personnes incarcérées à lui envoyer des contributions. Que ce soit des textes, des dessins, des poèmes… la Brèche est un espace pour publier les différentes voix des prisonnier.e.s. Le prochain numéro portera sur la justice : en quoi la justice pénale porte en elle des injustices ? Qu’est-ce que ça veut dire de demander justice ? Quelle justice voulons nous ? Vous pouvez envoyer des textes ou dessins sur ce thème ou sur complètement autre chose, c’est vous qui choisissez ! Par ailleurs n’hésitez pas à nous écrire si vous (ou votre proche) êtes incarcéré.e.s et que vous voulez recevoir le prochain numéro, nous pouvons l’envoyer gratuitement en prison (il sortira en janvier prochain). Vous pouvez retrouver les anciens numéro sur notre site : https://editionsmeteores.com/la-breche/ Écrivez-nous à revue.labreche@gmail.com ou en papier au 207 rue Blaes, 1000 Bruxelles Force et courage ! Régularisation immédiate pour Mamadou Lamarana BAH Stuut.info JUSTICE FOR ROKIA Les Mères Veilleuses Depuis le 20 juin 2024, l’artiste musicienne malienne de renommée mondiale Rokia Traoré est emprisonnée près de Rome, en Italie. Pour la Libération de Doudou Cham COMMUNIQUE DE PRESSE - Coordination des Sans-Papiers Depuis le 5 avril dernier, notre camarade Doudou Cham est incarcéré au centre fermé de Vottem. Il a été raflé sur son lieu de travail à la suite d’un contrôle de l’administration. Il risque à tout moment une expulsion forcée vers son pays d’origine, la Gambie. [...] Doudou Cham, en Belgique depuis 2008, militant actif de la Coordination des Sans-papiers de Belgique, se trouve actuellement détenu au centre fermé pour étrangers de Vottem et risque une expulsion ! Nous devons l’aider de toutes nos forces, la Coordination et le CRACPE vous demandent de signer la pétition qui vient d’être mise en ligne au plus vite et de la diffuser massivement : Signez la Pétition [Nûdem Durak Mouvements PACS Depuis 2015, la musi­cienne Nûdem Durak est incar­cé­rée dans la pri­son de Bay­burt, dans le Nord-Est de la Tur­quie. Son crime ? Avoir chan­té la culture du peuple kurde pour qu’elle puisse exis­ter dans une Tur­quie où le gou­ver­ne­ment sou­haite la voir s’éteindre. Condam­née pour « appar­te­nance à une orga­ni­sa­tion ter­ro­riste », comme des dizaines, des cen­taines d’autres voix mili­tantes, jour­na­lis­tiques ou encore...

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Extrême-droite / Antifascisme

Propagande anti-chômeur·euses dans La Meuse

À l’occasion des annonces des projets d’austérité de la droite belge, Romain le "Chef de l’info" de la Meuse en profite pour étendre lui aussi son mépris des chômeur·euses. Condensé de mensonges et d’idéologie antisociale, cet article poursuit allègrement une trajectoire politique qui monte les uns contre les autres et déroule un tapis rouge pour l’extrême droite. Intro : La Meuse montre ouvertement son soutien à des partis spécifiques et à leurs idéologies. Pas seulement à leurs mesures, mais à l’idéologie (de droite) qui les motive. Comme de nombreux•ses économistes ou Le Soir l’ont montré, il s’agit de mesures démagogiques pour la com’ mais impraticables ou inadaptées. Analyse : Dès les premières lignes l’hypocrisie est flagrante : le but recherché n’est pas que tout le monde ait un emploi, encore moins de qualité, ou que le marché du travail corresponde aux nécessités actuelles de notre société, non le but est de « remettre au boulot » un profil de chômeur•euse spécifique fantasmé (caricaturé écrit l’édito) : la personne vautrée dans son divan du levé au couché. Le but est de punir les supposé•es, les détesté•es, oisif•ves. Le « chef de l’information » de La Meuse ne part pas d’enquêtes sociologiques pour comprendre et décrire le profil des 224.000 personnes hors emploi en Wallonie, il part de ses représentations stéréotypées, qu’il a les moyens de diffuser et de renforcer auprès d’un large public, ainsi que… d’un classique de la littérature russe 👏. Vive la qualité de l’information. Dans sa tête, pour occuper leurs journées, les êtres vivant•es que nous sommes ne pouvons qu’être soit employé•es, en intérim, en train de travailler au noir, en train de chercher du travail ou en train de glander. Sa vie doit être triste. Mais il feint ainsi de ne pas savoir qu’une énorme partie des activités vitales de notre société (le soin, le large travail associatif bénévole, tout le travail non rémunéré, les coups de main, l’entraide, la débrouille…) se déroulent hors emploi. « Pourtant du travail, il y en a. » Et de donner une anecdote pour prouver sa grande déclaration. Nous, nous préférons les faits : il y a 40.000 emplois vacants en Wallonie pour 224.000 « demandeur•euses d’emploi ». Autre mythe : les chômeur•euses de longue durée le resteraient parce qu’il n’y a pas de limitation des allocations dans le temps en Belgique (c’est une des dernières conquêtes sociales à défendre, et nous sommes en train de la laisser être détruite après que le PS ait commencé le sale boulot il y a une dizaine d’années). Les recherches et enquêtes sur ce sujet montrent que ce sont d’autres facteurs qui expliquent réellement le chômage de longue durée et les « freins à l’emploi », parmi lesquels : l’accès inégal à la formation et à l’éducation, les licenciements massifs de personnes qui ne retrouvent plus de travail ailleurs, ou encore la qualité de plus en plus médiocre des emplois proposés. Alert spoiler : rendre les gens plus précaires en leur...

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Témoignage audio depuis un centre fermé “Ils sont venus me faire une piqûre de force ” –

« They came to forcibly give me an injection » “Ze kwamen me met geweld een injectie geven” 4 juillet 2024 Un homme se trouve dans un centre de détention depuis plusieurs mois et souhaite dénoncer la violence systémique qui y règne par le biais d’un enregistrement audio. Témoignage audio à écouter ici : Transcription du témoignage : Depuis que je suis venu au centre fermé ici, je suis venu il y a cinq jours, je suis resté calme. Je voulais qu’ils m’envoient dans une bonne équipe où je pourrais rester tranquille mais ils n’ont pas voulu du fait de la discrimination ici. Je suis venu, j’ai reçu cinq jours tranquille. Quand on m’a appris que je suis maintenant en prison, j’ai commencé à crier, à insulter tout le monde. Après quelques temps ils m’ont pris, ils m’ont envoyé en isolement. Après ils m’ont piqué, ils m’ont fait une piqûre. Ils sont venus me piquer avec 7, 8 personnes. Ils m’ont piqué. Ils m’ont piqué avec la force. Ils m’ont donné des claques, des gifles. Ils m’ont pas beaucoup frappé mais ils m’ont pas raté aussi, parce qu’ils m’ont frappé un peu puis ils m’ont piqué. Ils ont couru, ils sont sortis, ils m’ont laissé là–bas tout seul. Après je suis resté là–bas, ça fait longtemps ils m’ont rien emmené à manger, rien du tout. Après lorsqu‘ils ont su que j’étais intelligent un peu, j’ai commencé à raconter, à expliquer à tout le monde, jusqu’à ce qu’ils sachent ce qu’ils ont fait. Après ils m’ont emmené dans un centre normal où je peux rester tranquille. Mais toujours ça n’allait pas car ils m’ont obligé à prendre des médicaments, que je voulais pas les prendre. Ils me les donnent pour que j’oublie ce qu’ils m’ont fait. Mais toujours je n’arrive pas à oublier. Parce que chaque jour, ils essayent d’écouter un peu après ils me disent “oui oui, c’est bon j’ai compris” alors qu’ils n’ont pas compris. Ils m’ont pas changé de chambre. Quand j’appelle quelqu’un pour lui expliquer, il m’écoute pas. Il me dit “ok j’ai compris” après il part, il revient pas, il me regarde même pas, il me calcule pas. Du coup, tout ça je voulais expliquer, en plus pour le fait qu’ils m’ont piqué, je voulais porter plainte. Jusqu’à ce que… parce qu’ici c’est néerlandais, je comprends pas le néérlandais. Ils m’ont fait signer des papiers que je sais pas du tout pour que je rentre chez moi j’ai dit “ok y’a pas de souci“, je rentre chez moi, c’est pas chez quelqu’un. Quand je rentre là–bas, j’ai plein d’avenir au lieu de rester ici et de devenir fou ou de faire n’importe quoi ici que je veux pas, que j’ai pas envie de faire. Vaut mieux qu’ils me ramènent chez moi pour pas me garder très longtemps. Mais toujours, ça continue à me garder ici, ça me garde ici. Quand j’ai envie de parler de quelque chose, personne ne m’écoute. Ils me laissent que dans ma cellule. C’est moi qui suis en train de tout forcer pour rentrer chez moi. Parce que eux, tout ce qu’ils veulent, c’est me garder ici des mois ou des années pour que je devienne...

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