
Nouvelles des centres fermés – juillet 2024 – Violences au quotidien, intimidations… et une évasion !
Nouvelles des centres fermés – juillet 2024 – Violences au quotidien, intimidations… et une évasion ! [TW récits d’agressions physiques] Alors que tout tourne au ralenti pendant cette période estivale, la machine à enfermer et expulser traumatise toujours autant les personnes détenues. Plusieurs d’entre elles et eux témoignent de faits de violence qui s’inscrivent dans le quotidien de la détention, des récits qui font échos à beaucoup d’autres et qui rendent compte du caractère ancré et systémique de mécanismes d’intimidation et de domination et qui opèrent en toute impunité. Tabassages et mises au cachot au 127bis Plusieurs témoignages croisés font état d’une réaction particulièrement violente de la part du personnel ce 31 juillet suite au repas de midi. Un détenu a demandé qu’il puisse travailler au nettoyage des plateaux repas afin d’obtenir un peu d’argent¹. Cela lui a été refusé. Suite à quoi, 7 membres de la sécurité ont débarqué, l’ont matraqué et ligoté. Nous recevons à nouveau ce 2 août de nombreux témoignages de détenus témoins de cette agression qui aurait été extrêmement violente. Ils nous demandent d’agir et de dénoncer. L’homme violenté a ensuite été envoyé au cachot. Des co-détenus nous disent : “Ils ont matraqué et démoli un gars parce qu’il voulait travailler. C’était juste une provocation. Il a rien fait.” “Il était malade ce Monsieur ; C’est comme cela qu’on soigne des personnes gravement malades chez vous ?“ “On aurait dit un colis.“ Un autre détenu, assez âgé, a lui aussi été victime d’une agression de la part du personnel du 127bis fin-juillet. Cela s’est passé après qu’il se soit indigné des conditions de sa détention et du fait qu’on voulait l’obliger à prendre des médicaments. On lui a alors répondu : “tu viens encore faire chier toi, dégage”. Des membres de la sécurité sont ensuite venus le chercher dans sa chambre : “tu vas au cachot parce que tu as mal parlé”. Il l’ont mis à terre et ligoté avant de l’envoyer au cachot. Une semaine plus tard, ce monsieur avait encore des cicatrices, des douleurs et des vertiges. “Les médecins, les AS [assistant·es sociaux·ales], j’ai pas confiance. Tu dis un mot, on te met par terre, on te jette au cachot comme un chien.” Annonce d’une évasion du 127bis Il arrive de temps en temps qu’une bonne nouvelle nous parvienne. Ce 31 juillet, un jeune homme a réussi à escalader les grilles et à s’enfuir. Nous lui souhaitons bon vent ! Une semaine auparavant, il semble qu’il y avait eu une tentative d’évasion. Un détenu soulève l’hypothèse que le tabassage ayant eu lieu suite au repas de midi avait possiblement pour fonction de détourner l’attention de l’évasion réussie. Faire régner la terreur plutôt que cultiver l’espoir… “Au lieu de régulariser les gens, vous les torturez” Il y a quelques semaines, un ex-détenu du centre fermé de Merksplas, aujourd’hui libéré, dénonçait le traitement dans son ensemble des toutes les personnes détenues, la...