Éducation populaire / Partage de savoirs

Extrême-droite / Antifascisme

Histoire de l’antisémitisme : Les « judéo-bolchéviques »

Pour l’Université Populaire de Bruxelles, la lutte contre l’antisémitisme mérite une réflexion plus sérieuse que les instrumentalisations politiques ou médiatiques qui sont faites du terme. Nous reviendrons aujourd’hui sur le concept du "judéo-bolchevisme", en reliant ses expressions historiques et modernes. Publications à retrouver sur la page Instagram @universitepopulairebx Chapitre II - Le « judéo-bolchevisme » Cette expression apparaît au moment de la révolution bolchévique de 1917. Reprenant d’autres complots accusant les juifves d’être révolutionnaires ou agitateurs, ce mot composé permet à la bourgeoisie antisémite et anticommuniste de présenter le mouvement communiste grandissant comme un complot juif. Véritable fondation du fascisme européen, des éléments issus de ce complot se retrouvent encore aujourd’hui quand on entend parler de « grand remplacement », des « lobbies », ou de « l’islamo-gauchisme ». Il est donc primordial de revenir sur son histoire. Dans notre première publication, nous revenions sur l’histoire des pogroms dans l’empire russe, en particulier la vague de pogroms de 1881-1884 ayant suivi l’assassinat du tsar Alexandre II. La population juive de l’empire russe avait alors été désignée comme responsable de l’assassinat, en réalité commis par le groupe de socialistes révolutionnaires Narodnaya Volya. Certains mouvements conservateurs antisémites faisaient déjà l’association entre marxisme et judaïsme, du fait des origines juives de Karl Marx. Mais cette fois, c’est le nouveau tsar Alexandre III, ses ministres, ses services secrets (l’Okhrana) et la presse russe, qui relaient cette accusation à l’échelle d’un état. Lorsque Nicolas II accède au trône en 1894, il est perçu comme plus libéral que son père. Les éléments conservateurs et antisémites de la bourgeoisie russe vont donc chercher à empêcher toute réforme, en prétextant un complot juif qui chercherait à détruire la Russie. C’est ainsi qu’est rédigé entre 1897 et 1901, possiblement par l’agent des services secrets russes Matveï Golovinski, le plus célèbre des livrets de propagande antisémite : Le protocole des sages de Sion. Edition de 1905 des Protocoles, intitulé "Le grand dans le petit" © Sergeï Nilus Le pamphlet affirme dévoiler des réunions secrètes organisées en parallèle du 1er Congrès Sioniste à Bâle en 1897, dans lesquelles « les juifs » prépareraient un immense plan pour prendre le contrôle du monde. En réalité, le contenu plagie largement un texte français, le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu de Maurice Joly, pamphlet satirique et antimonarchiste de 1864 qui décrivait un plan fictif de domination mondiale par Napoléon III. Il intègre également le contenu d’une série d’autres pamphlets antisémites, et ses chapitres sont relayés par le journal ultranationaliste Znamya, la presse du mouvement d’extrême droite russe qui se regrouperait en 1905 sous le nom des « Cent-Noirs ». L’objectif des Protocoles est de renforcer...

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Santé / Soins

Aggressive Snuggling : Moving toward embodied consent together

One-day meeting BIPOC queers only As part of its project dedicated to self-defence for queer people, Feros is inviting Eroca Nicols and Jair Montes for a full day focusing on the body and self-defence, especially for BIPOC/LGBTQIA+ people ! 💥😱 ✨ What is it ?✨ This workshop offers a messy, unruly, emotion-filled, and context-specific series of embodied practices that begin—but do not end—with agreements. How do we agree to show up whole ? And what are we required to reckon with in order that we might build the kind of trust that moves us toward a consent culture which demands humanization of ourselves and others ? In this workshop, we will engage in martial arts vibed body movements and/or self and community defence body games and puzzles that are adaptable to any level of engagement. Touch is not compulsory. Engagement is. ✨ Who is this workshop for ? ✨ This workshop is for Black, Indigenous, and/or Person of Color (BIPOC) who are lesbian, gay, bisexual, transgender, queer, intersex, asexual, and more (LGBTQIA+). ✨What language ?✨ The workshop will be conducted in English. ✨When ?✨ Saturday, February 1st, from 11 AM to 5 PM.  ✨Where ?✨ At Nieuwland School 194 Terre Neuve Street 1000 Brussels ✨ What accessibility ? ✨ Transport Accessibility : 300 meters from the Lemonnier stop (trams 3, 4, 51, and 82, buses 46 and 48), 500 meters from the Gare du Midi stop (metros 2 and 6, trams 3 and 4, buses 49, 50, 48, 73, and 78). No parking available. Bicycle parking available. Neurodivergent, physical, and mobility accessibility : accessible for people with reduced mobility (PMR) not available. Neon lighting. Possibility to isolate in a quiet area. Noise-cancelling headphones available. Wide chairs without armrests for larger individuals. In this workshop, embodied consent is centered. You will not be pressured to do what you do not want to do, and you will be encouraged to participate at your level of interest and desire. There will be some : • moments of loud music • sitting, lying about, talking • potential touch, but only with explicit consent • engagement in fitness-inspired body movements and/or dance moves that are adaptable to any level of engagement, including imagining yourself doing these things. For example : If the proposition is to do push-ups and you either do not want to do push-ups or cannot do a push-up, I will offer a gradient of modifications, which could include full push-ups, modified push-ups, on knees, a plank, push-ups on the wall, doing air push-ups from standing, seated or lying down, bending and straightening another body part or parts, or imagining yourself doing push-ups. Maybe push-ups are a major part of your practice and you want a more challenging variation—you could do plyometric push-ups. • All propositions are encouraged but not required. At the center of this practice, and any practice I offer, there is a...

Extrême-droite / Antifascisme

Histoire de l’antisémitisme : Les Pogroms

Pour l’Université Populaire de Bruxelles, la lutte contre l’antisémitisme mérite une réflexion plus sérieuse que les instrumentalisations politiques ou médiatiques qui sont faites du terme. Dans plusieurs articles (relayés sur la page Instagram @universitepopulairebx) nous reviendrons sur l’histoire de l’antisémitisme, en reliant ses expressions historiques et modernes. Chapitre I - Les Pogroms Le terme « pogrom » provient du russe et signifie « détruire/démolir ». Le mot arrive en Europe de l’Ouest à la fin du 19e siècle, lorsqu’une vague de violence frappe les populations juives de l’Empire Russe. Les juifves étaient déjà victimes de violences et de discrimination par le régime tsariste, notamment par l’interdiction quasi-totale de vivre en dehors de la « Zone de Résidence » ; les régions correspondant à l’ancienne Pologne-Lituanie. Mais en 1881, la communauté juive est accusée d’être responsable de l’assassinat du tsar Alexandre II, commis en réalité par une groupe de socialistes révolutionnaires. Cette rumeur est amplifiée par des fausses informations sur la judéité supposée des assassins, alors qu’il n’y a en réalité qu’une seule femme juive parmi eux. Dans les villes de Kiev, Odessa, Balta, Varsovie, ou encore Ielizavetgrad, puis s’étendant dans la campagne environnante et les shtetls (villages juifs), ces pogroms font à minima plusieurs centaines de morts entre 1881 et 1884, et détruisent les maisons, commerces, et lieux de vie de la population juive. Ces massacres sont le plus souvent ignorés, voir encouragés, par les autorités locales, et par le nouveau Tsar Alexandre III qui promulgue les Lois de Mai en 1882. Cette série de lois restreint considérablement les maigres libertés des juifves de l’empire russe, et s’accompagne de la déportation de la petite communauté juive de Moscou vers la Zone de résidence. Le plus proche conseiller du roi et fervent antisémite, Constantin Pobiedonostsev, aurait résumé ainsi l’objectif de ces mesures : « qu’un tiers des Juifs russes émigrent, qu’un tiers accepte de se convertir, et que l’autre tiers périsse. » Illustration du pogrom de Kiev, 1881 © Auteur inconnu, publié dans "The Penny Illustrated Paper" le 04/02/1882 Ces décisions du régime tsariste renforcent l’antisémitisme au sein de la population, qui y voit la confirmation des rumeurs ; « si les juifs ne sont pas coupables de l’assassinat du tsar, pourquoi son fils prend-il autant de mesures contre eux ? ». Ainsi, les préjugés antisémites préexistants de la population sont amplifiés par l’antisémitisme étatique. Le mythe chrétien historique de « peuple déicide » accusant les juifs d’être collectivement responsables de l’assassinat du Christ se retrouve renouvelé sous la forme d’un mythe de « peuple régicide » accusant les juifs d’avoir tué le Tsar, un monarque de droit divin. Paradoxalement, les juifs sont à la fois accusés d’être des révolutionnaires socialistes par les autorités conservatrices, et en même temps d’être...

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Médias

Bibliotheque suspendue et discussion autour du livre « Théatre Carcérale »

Ce mercredi soir 1 janvier 2025 à 20h30 à l’émission Tranche d’Anar sur Radio Air Libre, nous diffusons l’enregistrement de la présentation du nouveau projet - La Bibliothèque Suspendue pour la prison de Haren et la rencontre avec Alexia Stathopoulos qui abordera ces questions au travers de son nouvel ouvrage « Le théâtre carcéral » paru en 2023 aux Éditions du commun. Cet évènement a été organisé par l’ASBL d’aide aux justiciables APO à la librairie Quartier Libre le mardi soir 10 décembre. Et on terminera avec l’agenda militante de stuut.info . Musiques : "Ou sont mes billets ?" Murmuziek et "Subversion contre surveillance" du collectif Mary Read et "Jingle de l’émission Laisse pas béton ". MURMUZIEK est un collectif de rap qui créé et enregistre au sein de la prison de Forest (Bruxelles). Pour plus d’info : Le nouveau projet " La Bibliothèque Suspendue " à l’initiave d’ APO a comme ambition, à travers ce projet, de contribuer à sensibiliser la société civile sur (le non) accès à la culture en détention, en invitant les clients des librairies partenaires à offrir un livre, destiné à alimenter la bibliothèque de la prison de Haren. Inspiré du concept café suspendu, La bibliothèque suspendue vous invite en collaboration avec les librairies partenaires à offrir un livre pour les bibliothèques de la prison à Haren. Pour l’instant les partenaires sont librairie par chemins (116, rue Berthelot à Forest) et la librairie quartier libre (374, chaussée d’Alsemberg). Rizome : Au sein de l’unité pour femmes à la prison de Haren se trouve une bibliothèque qui permet l’accès à la culture, au divertissement et à l’actualité extérieure via : les livres, magazines, CD, DVD et jeux de société.La tenue de la bibliothèque est réalisée par des professionnel·les de Rizome-Bxl et par un groupe de bénévoles. Ce collectif vient en appui aux professionnel·les permettant la bonne organisation des permanences en rendant accessible la bibliothèque deux fois par semaine. L’ouvrage « Théatre Carcérale » d’Alexia Stathopoulos aux éditions du commun : Dans ce livre, l’autrice développe le concept de théâtre carcéral pour analyser la complexité des expériences sociales intramuros. Si la prison a des conséquences désocialisantes et désaffiliantes pour les personnes détenues, le drame social de la prison se joue avant tout dans les nouvelles formes de sociabilité qu’elle induit. Parler de théâtre carcéral permet notamment de saisir et de questionner les logiques de représentation et de rôles qui sont au cœur des interactions entre les différents acteurs sociaux des prisons (qu’ils soient conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, surveillant ou « détenu »).

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Racismes / Colonialismes

[Brochure] Racisme et néocolonialisme français

Le plan de la brochure : INTRODUCTION AUX SOURCES DU RACISME FRANÇAIS : L’ESCLAVAGE ET LA COLONISATION UN RACISME STRUCTUREL EN FRANCE DU COLONIALISME À LA FRANÇAFRIQUE, UNE CONTINUITÉ RACISTE QUELLES LUTTES ? QUELLES PISTES ? COMMENT DÉCOLONISER ? GLOSSAIRE INTRODUCTION Survie est une association qui lutte contre le néocolonialisme français en Afrique sous toutes ses formes : la Françafrique. Elle travaille aussi sur des situations plus directement coloniales, par exemple sur le processus d’indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie ou sur la situation de Mayotte arrachée aux Comores. Ce texte vise à fournir quelques réflexions sur les liens entre le colonialisme, la Françafrique et le racisme. Il vise aussi à faire des ponts entre les mouvements anticoloniaux, antiracistes et décoloniaux actuels pour nous renforcer mutuellement et trouver des axes de luttes communes. Le racisme moderne, construction développée pour justifier l’esclavage et la colonisation entre le 16e et le 19e siècle, structure encore la société française. Il continue d’imprégner les politiques menées par l’Etat français dans ses anciennes colonies africaines, dans les territoires jamais décolonisés et dans le traitement des personnes descendantes de colonisé-es en France. L’idéologie de la « grandeur de la France », si consensuelle dans l’hexagone, occulte systématiquement que la richesse et la puissance française se fondent sur l’exploitation des peuples (néo)colonisés, dont les vies, du fait du racisme, sont moins considérées. « Les nations européennes se vautrent dans l’opulence la plus ostentatoire. Cette opulence européenne est littéralement scandaleuse car elle a été bâtie sur le dos des esclaves, elle s’est nourrie du sang des esclaves, elle vient en droite ligne du sol et du sous-sol de ce monde sous-développé. Le bien-être et le progrès de l’Europe ont été bâtis avec la sueur et les cadavres des Nègres, des Arabes, des Indiens et des Jaunes. Cela nous décidons de ne plus l’oublier. » Frantz Fanon, Les damnés de la terre, 1961 AUX SOURCES DU RACISME FRANÇAIS : L’ESCLAVAGE ET LA COLONISATION Le premier Empire colonial français, comme pour une grande partie de l’Europe nourrie de la prédation des Amériques depuis la fin du XVe siècle, est marqué par une longue histoire esclavagiste. L’esclavage et la colonisation à l’époque moderne ont été fondateurs du racisme comme structure d’exploitation, dans le but de justifier la capture, le transport, l’exploitation et la réduction en esclavage de millions de personnes. S’impose alors, à partir du XVIIe siècle, une conception racialisée de l’esclavage. Celle-ci se développe dans le monde colonial et contribue à construire des identités raciales. On assiste à l’émergence d’un concept de race profondément liée à l’essor de l’esclavage atlantique, à tel point que le mot « nègre » au XVIIIe siècle devient synonyme d’esclave. Dans le même temps, les populations sont progressivement...

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Résistances et solidarités internationales

Lettre des universités occupées de Serbie aux étudiant.e.s du monde entier

Le 1er novembre, quatorze personnes, âgées de 6 à 74 ans, sont mortes lorsque l’auvent en béton de la gare de Novi Sad s’est effondré. Une quinzième victime est décédée à l’hôpital quelques semaines plus tard. Un mois et demi après les faits, le peuple serbe continue de s’organiser ! En ce moment en Serbie, la majorité des universités du pays sont occupées. Les étudiant.e.s exigent la démission des ministres, la poursuite des responsables du crime et la publication des documents relatifs à la rénovation du toit achevée il y a seulement quelques mois par une entreprise chinoise. Au-delà des revendications et de l’indignation contre la corruption, les pratiques horizontales adoptées par les étudiant.e.s et la mise en place d’une démocratie directe comme contre-proposition au système politique serbe sont d’autant plus intéressantes. Voici la traduction de leur lettre : " Cette lettre est un appel urgent à l’action ! Actuellement, en Serbie, les étudiant.e.s ont le contrôle total de 62 facultés sur 80. Il s’agit de la plus grande manifestation étudiante dans notre région depuis 1968. Elle a été déclenchée par une série d’événements tragiques causés par des décennies de répression, de corruption et de violence perpétrées par le régime en place. Jusqu’à présent, l’opposition s’est montrée incompétente dans ses méthodes, c’est pourquoi nous, les étudiants, avons pris les choses en main. Nous avons suspendu les cours, dissous toutes les associations étudiantes représentatives, organisé des plénums, voté des revendications, formé des groupes de travail et commencé à faire pression. Nous nous sommes installé.e.s dans les bâtiments de la faculté et les avons adaptés à la vie quotidienne. Nous avons mis en place des cuisines, des dortoirs, des pharmacies, des ateliers, des cinémas et des salles de classe d’auto-éducation. En l’espace de trois semaines, la quasi-totalité des bâtiments universitaires de Serbie sont devenus des centres d’auto-organisation politique fonctionnant 24 heures sur 24. Nous avons le soutien total de nos concitoyen.ne.s, nous survivons grâce à leurs dons et, chaque jour, d’autres groupes oppressés de la société se joignent à notre lutte. Les occupations de facultés sont la forme la plus radicale d’auto-organisation étudiante. L’occupation implique la suspension des cours, des obligations d’examen et fonctionne indépendamment du soutien des professeurs et de l’administration. Vous avez le droit de vous organiser de cette manière et, grâce à l’autonomie de l’université, vous êtes également protégé.e.s contre l’intervention directe de la police. La faculté reste occupée jusqu’à ce que vos revendications soient satisfaites. La suspension des activités d’une faculté constitue en soi une forme de pression sur les institutions. L’occupation d’établissements scolaires est aux étudiant.e.s ce que la grève est aux travailleur.euse.s. Historiquement, les occupations de facultés se sont avérées efficaces dans la lutte pour...

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Santé / Soins

Ellles s’appelaient Diana, Francoise, Sylwia, Marijke, Laurence, Lydia, Hagos, Christiane, Eman, Sabine, Maria, Melissa, Typhaine, Hasmik, Stéphanie, Chantal, Souad, Ingrid, Véronique, Godelieve, Hélène

Collage féministe à Bruxelles. Elle s’appelait Diana, tenancière d’un bistrot à Schaerbeek. Ce mardi 3 décembre, son ex-mari l’a poignardée, jusqu’à lui ôter la vie. Collage féministe à Bruxelles. Elles s’appelaient Francoise, Sylwia, Marijke, Laurence. Ces femmes ont vécu dans la peur. Ces violences physiques s’accompagnent souvent de harcèlement et de violences psychologiques. Les médias hésitent à utiliser le terme « féminicide ». Est-ce trop fort ? Trop politique ? Comme si ce problème était individuel et non systémique. En Belgique, des médias comme L’Avenir, La DH, La Libre, et RTL parlent de drame. Nous, nous parlons de féminicide. Carte des féminines en Belgique. Elles s’appelaient Lydia, Hagos, Christiane, Eman. Elles ont été victimes de féminicide, c’est-à-dire le meurtre d’une femme en raison de son genre, souvent commis par un proche. En 2023, 26 femmes ont été tués tuées intentionnellement en Belgique, soit une tous les 14 jours. Comme elles, plus de 14 143 femmes ont été tuées intentionnellement en Europe entre 2012 et 2022. Collage féministe à Bruxelles. Elles s’appelaient Sabine, Maria, Melissa. Dans la nuit du 15 novembre 2024, une femme et ses deux enfants, âgés de 13 et 1 an, ont été tué·es dans leur maison à Ixelles, par un conjoint qui n’aurait pas supporté la séparation. Les femmes ne sont pas les seules victimes ; de nombreux féminicides sont accompagnés d’infanticides. Elles s’appelaient Typhaine, Hasmik, Stéphanie. Combien d’autres vivent des féminicides sans que cela soit perçu comme tel ? Il est essentiel de nommer l’innommable pour pouvoir le combattre. Pourtant, à ce jour, la Belgique ne dispose pas de données officielles sur le genre des victimes d’homicides volontaires. Ce sont des collectifs comme Stop Féminicide qui prennent en charge le recensement, en épluchant la presse francophone et néerlandophone. Face au manque d’informations reprises dans les articles, certains crimes peuvent être ignorés. Tous les féminicides ne sont pas mentionnés, et tous ne sont pas identifiés comme tels. Elles s’appelaient Chantal, Souad, Ingrid. Elles ont subi la forme peut-être la plus violente des violences faites aux femmes. Ces violences font partie d’un continuum : un système de contrôle, de domination et de violence qui peut mener au féminicide. Ce meurtre physique est souvent précédé par des discours, des dispositifs et des institutions qui en préparent le terrain. Les femmes sont tuées à différents niveaux : psychologique, symbolique, linguistique. Le féminicide n’est pas seulement un meurtre physique, il commence bien avant. Elles s’appelaient Véronique, Godelieve, Hélène. Il a voulu la posséder. Elle a refusé. Pendant trop longtemps, les hommes ont cru qu’ils pouvaient posséder les femmes. Cette idée que les femmes ne sont pas des individues à part entière a contribué à instaurer un régime qui autorise la violence masculine et lui accorde une impunité quasi totale. Le...

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Médias

GUÉRILLA DES FARC, L’AVENIR A UNE HISTOIRE

Sorti en salle française mercredi 11 décembre, “La Guérilla des FARC” raconte plusieurs décennies de résistance armée en Colombie. Pour son programme 200, le Nova recouvre sa sortie en Belgique du 17 janvier au 28 février dont deux projections en présence du réalisateur Pierre Carles et de Stéphane Goxe, co-auteur. Connu dans un premier temps pour ses chroniques télévisées, Pierre Carles a ensuite développé un cinéma dissident dans lequel il a mené tour à tour la critique des médias et celle du salariat, dressé des portraits singuliers comme ceux de Pierre Bourdieu, du Professeur Choron ou encore de militants anti-capitalistes passés par l’action directe… Sa filmographie était jusqu’ici très ancrée dans le paysage français. Et c’est la première surprise de ce film, qui a été tourné en Colombie. Un pays à l’histoire complexe, parmi les plus inégalitaires au monde, où des paysans ont pris les armes pendant plusieurs décennies pour obtenir le partage de la terre. Un pays où Pierre Carles a vécu une partie de son adolescence. Sa mère y partageait la vie de Dunav Kuzmanich, premier cinéaste à réaliser un film sur les guérillas colombiennes des années 1950 sans les dénigrer, ni condamner la lutte armée. C’est à ce beau-père, disparu en 2008, que Pierre Carles raconte ce qui s’est passé depuis lors en Colombie. Tourné sur une période de dix années (du début des négociations de paix en 2012, à l’élection de l’ex-guerrillero Gustavo Petro au poste de président du pays en 2022), "L’avenir a une histoire" éclaire ce qu’aucun film n’avait encore documenté sérieusement : la lutte des Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC) et leur résistance armée contre l’État colombien pendant plus d’un demi-siècle. L’incroyable évolution de ce mouvement révolutionnaire, de la diabolisation au pouvoir constitutionnel, de la persécution au retour à la vie civile. Une histoire porteuse d’espoir comme de désespoir, racontée ici par ses propres protagonistes, femmes et hommes de la première heure ou figures plus récentes. Leurs récits entremêlent la répression politique, l’entrée dans le maquis, les idéaux et les amitiés, en prenant parfois la forme de séquences tournées par leurs soins pour ce film important. Le 17.01 : projection suivie d’une rencontre avec Pierre Carles, réalisateur. Le 06.02 : projection suivie d’une rencontre avec Stéphane Goxe, co-auteur. Trailer

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Écologie

Streaming Buvette & Zawashow !

On pense qu’on est plusieurs sur Bruxelles à vouloir regarder le prochain ZawaShow, donc autant le faire à plusieurs et s’y rencontrer. Passe donc ! C’est un prétexe parfait pour que des personnes curieuses ou déja averties se rencontrent et profitent ensemble de la soirée. Car internet ça relie mais ça fait pas toujours se croiser en vrai. Puis c’est gratos et on sera au chaud. Appellons ça une mutualisation de bande passante. Pour ce faire le Steki veux bien acceuillir ce moment improvisé ! C’est pratique car il y a un espace « projo » et un espace papotte/buvette pour mixer les ambiances. Donc pas besoin de rester assises en faisant « chut » aux autres, ça pourra bouger dans la salle et on laissera des petites lumières allumé. C’est pas la messe quoi ! Pourquoi mater du streaming politique solo quand on peux le faire à plusieurs ? La ZawaProd fait un travail de propagande, d’éducation pop et politique à travers du streaming et de la vidéo. Orientation franco-frouze mais pas chiant (et actuellement clairement en soutien derrière la FI). Equipe actuelle : Dani, Raz, Wissam, Ilies et Cassandre pour la partie « Stream » Ramener des trucs à manger si vous le pouvez ça serra sympa. Et du cash sur place pour la buvette. Du reste, viens comme tu veux, même faire coucou aurevoir. Faites tourner l’invitation à votre aise. 3 discussions se suivront en live durant la soirée : Alice Cappelle et Cassandre : ça causera feminisme et internet D&R & Aymeric Caron : parisianisme végan VS Beaufitude viandarde : vers un régime commun ? D&R & François Ruffin : Populisme de gauche, trahison, oppositions banlieues et campagnes / tours et bourgs / beaufs et barbares etc. Vas faloir s’expliquer Ruffin. Puis çi-dessous le trailer + le programme officiel. ZAWA SHOW le 20/12 avec François RUFFIN, Aymeric CARON, THEODORA, Flavien BERGER, 8RUKI... etc Lecture Le Zawa Show fête la fin de l’année à Paris le vendredi 20 décembre 2024, pour notre plus grosse soirée à ce jour, en public et en live, de 18h00 à 5h30 du matin, avec discussions, débats, concerts et DJ-sets jusqu’au bout de la nuit ! Cette soirée se déroulera pour la première fois dans la grande salle du Dojo de Paris, Avenue de la Porte de Châtillon. Elle sera également retransmise en direct sur la chaîne Twitch de DANYetRAZ pour le ZAWA SHOW et RAZ404 pour la ZAWA NIGHT. PROGRAMME PROVISOIRE : ZAWA SHOW de 18h00 à 23h 18h00 : ouverture du Dojo pour le public (soyez à l’heure !) 19h00 : CASSANDRE x ALICE CAPPELLE 20h00 : DANY et RAZ x AYMERIC CARON 21h15 : DANY et RAZ x FRANÇOIS RUFFIN ZAWA NIGHT de 23h à 05h30

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Médias

[Rencontre/Zine] CrashTest#0 + « CrashTest#1 » ?

CRASHTest#0 Voila une semaine que le prototype de magazine CrasTest#0 est sortie. Il se distribue de main à main mais reste rare de ces 120 impressions, permises par les participations collectées lors de la Discussion/Atelier autour du fanzine. Si vous souhaitez l’imprimer vous mêmes, le pdf (lourd de 77Mo car on sait pas comment bien compresser les pdfs) est disponible ici Comment ça fonctionne ? Comment qu’on participe ? Pour l’instant vous pouvez déposer vos candidature ou vos participations physiquement, ou virtuellement par email. mag-a-zinne@proton.me mag-a-zinne@proton.me mag-a-zinne@proton.me Vous trouverez le formulaire de candidature ICI. Actuellement l’équipe est divisé entre les « participantes » (création de trucs ou soutien logistique et moral) et le commité de rédaction (compiler les trucs et assurer l’impression). Ces 2 groupes sont ouverts et mouvants. Les règles actuelles (libre d’interprétations et d’évolutions) : Punk (quoiqu’on en dise) Anar (quoiqu’on en pense) Noir et Blanc (quoi qu’il en coûte) Format A4 plié (quoique) Pas de lien insta individuel (ya pas de quoi) Rencontre/Création : Lancement de « CrashTest#1 » Le jeudi 19 décembre à partir de 18h, on profitera de l’ambiance du Boom café pour distribuer des zines (passez commande si vous en voulez plusieurs) et surtout préparer la suite, débriefer de ce qu’on aimerait trouver dans le prochain numéro et déjà dessiner, compiler, écrire, trouver d’autres titres... Et créer les couvertures des zines qu’on révérait de lire prochainement. On fera aussi un pot prix libre qui servira à financer les prochaines impressions. Si vous voulez distribuer des zines à vous, bienvenue aussi ! DeadLine pour « CrashTest#1 » Le prochain Zine (CrashTesh#1 ou « titreprovisoire#0 » ou « ?????? », on sait pas encore trop, en vrai ça dépend de toi) sera imprimé le 5 Janvier. Donc pour y participer, il faut prendre contact avant le 4 janvier (deadline du contenu). Si t’envoi des trucs trop tard et que ça ne parle pas d’évènement à venir, ça sera pour le zine d’après, ou d’après, ou d’après etc. Concours de vomi pour « CrashTest#1 » Bonjours, j’aimerai organiser un concours de vomi dans le zine. Il faudrait écrire minimum 5 lignes à propos d’un vomi qu’on a fait dans sa vie (qu’il soit drôle, intime ou politique) dont au moins une ligne descriptive à propos du vomi (couleurs, forme, contenu, consistance, si tu arrives à lire ton avenir dedans ou pas, etc). Les 3 premières gagnantes recevront une bouteille de 1L de soupe aux légumes. Donc notez peut être aussi vos allérgie ou vos régimes aussi. mag-a-zinne@proton.me

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Médias

[Brochure] Secrets et mensonges

Sommaire Ne pas se lâcher (préface des éditions Ungrateful Hyenas) Secrets et mensonges Post-scriptum (pratique) Ne pas se lâcher (préface des éditions Ungrateful Hyenas) La culture de la sécurité peut être belle — on développe des pratiques communes pour se protéger soi-même et protéger les autres, on gagne en confiance dans nos relations en vue de mener des actions ensemble. On peut ressentir des formes de complicité et de solidarité, non seulement avec nos camarades les plus proches, mais aussi avec tous les anarchistes et rebelles du monde. Toute personne qui propage les flammes de la révolte partage des secrets précieux avec ses camarades de confiance, et cela fait vivre notre combat. En pratique, cependant, c’est plus compliqué. Développer des manières communes de mettre en pratique les idées anarchistes peut être difficile et frustrant. Nos compétences en communication et notre capacité d’introspection sont inévitablement mises à l’épreuve. Les secrets nous pèsent et nous isolent. Ils sont un fardeau nécessaire que l’on doit essayer de porter ensemble. Mais quand la culture de la sécurité perd son dynamisme et sa fluidité, quand, d’un processus mutuel basé sur nos engagements les un·e·s envers les autres et envers la lutte, elle se transforme en un rituel ambigu, voire principalement esthétique, alors elle devient un liquide corrosif qui pénètre et accroît les fissures autoritaires, hiérarchiques et égocentriques qui imprègnent notre monde. Cela peut menacer notre capacité à mener des actions, construite au fil des années, et mettre en péril notre sécurité (précisément ce que la culture de la sécurité devrait protéger). Lorsque ces fissures s’élargissent, elles peuvent même servir de points de départ pour des tentatives d’infiltration [1]. Lorsque notre base commune s’effrite, nous risquons de tomber et ainsi de nous éloigner de nos relations et de l’anarchie. « Secrets et mensonges » a été écrit par une personne tombée dans ces fissures. Après s’être éloignée pendant quelque temps de la culture du secret, elle réfléchit aux effets néfastes de cette culture et à comment celle-ci aurait pu ou pourrait être différente. L’auteur·e nous offre une occasion précieuse de questionner nos propres pratiques et normes — sont-elles nécessaires pour protéger nos luttes et nous-mêmes, ou servent-elles à indiquer notre appartenance à un club fermé ? Il s’agit souvent des deux à la fois, mais le vacarme que la menace imminente (et souvent réelle) de la répression crée dans nos esprits peut s’avérer si assourdissant qu’il couvre nos réflexions personnelles et collectives. Et ainsi, on évite la question douloureuse : la confiance que l’on porte à nos camarades et notre perception de soi sont-elles si fragiles que l’on ait besoin de ces signaux constants pour se sentir apprécié·e ? Aux réflexions de l’auteur·e, je voudrais ajouter une autre norme qui, selon moi, nourrit ces dynamiques. Les anarchistes utilisent souvent leurs...

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Logement / Squat

INTERSQUAT BENEFIT PARTY - ARKA x KØPI

⏱️ Vendredi 20/12 à partir de 19h. 📍Avenue de la verrerie 23, Forest, 1190 🌪️ [ Pour...Quoi ? ] Une soirée festive, mélangeant bringue et politique, organisée pour collecter des fonds en soutien à deux occupations amies reliant Berlin et Bruxelles, et pour soutenir les initiatives du milieu squat ! L’Arka est une occupation qui vient de s’installer à Forest (Bxl). Elle s’organise autour d’un café et d’une bibliothèque autogérés. Encore en construction, ce collectif souhaite offrir un espace de rencontre entre milieux militants, collectifs et quartier… Le Køpi est un lieu emblématique du quartier de Mitte (Berlin). Occupé depuis la chute du mur, c’est l’un des lieux contre-culturels de la scène autonome berlinoise. En proie à la gentrification et aux investisseurs, le Køpi est en lutte permanente et résiste. Récemment, le collectif a gagné au tribunal contre une procédure d’expulsion. Venez nous rencontrer, vous déhancher, papoter et tout lâcher ! On vous réserve même quelques surprises… ✯ Contre la propriété privée, les logiques capitalistes et la promotion immobilière qui aspirent les métropoles et ses alentours ✯ ✯ Pour la réappropriation des espaces, les lieux d’habitation et d’expérimentation collective et pour une solidarité sans frontières ✯ 🥁 [ LINE UP ] Aristide Quatuor (Live - Chanson française - Punk / BXL) Achille & Tmoin (Live - Rap incendiaire / BXL) Konsky (Perf’ de cirque punk / BRLN) Posezur (Live - Rap & DrumN’Bass déjanté / BRLN) Lost In Material (Live - Break-IDM dubbé / BXL) Uka (Set - BreakCore initiatique / BXL) DeathofaDisKodancer (Set - BreakCore Schlager / BRLN) ⚠️ [ Amène ton CASH - Entrée prix libre - Conseillé 5€ ]

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Guerre / Antimilitarisme

Soudan, le colonialisme et l’impérialisme à la source de la guerre et la misère II

Le corps des femmes comme champ de bataille Dans le chaos de la guerre au Soudan, les femmes sont devenues des cibles privilégiées de la violence, leurs corps transformés en un champ de bataille, victimes de tactiques de guerre brutales. Lors de la révolution de 2019, avec la chute du dictateur Omar el-Béchir, les femmes soudanaises ont été en première ligne des soulèvements, défiant les normes sociales et les menaces de violence pour réclamer leurs droits et revendiquer un avenir démocratique. Dans les rues de Khartoum et d’autres villes, elles ont bravé la répression et ont joué un rôle déterminant en maintenant la pression sur les autorités, jusqu’à ce que les forces militaires et paramilitaires se retournent brutalement contre elles. Depuis le début du conflit en avril 2023, le nombre de cas de violences sexuelles, de harcèlement, de mariages forcés et d’esclavage a explosé, affectant des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles. Dans des régions à l’ouest comme le Darfour, qui sont au coeur de cette crise humanitaire, les forces paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) utilisent le viol comme arme de guerre, menant des purges ethniques contre la communauté masalit, où le viol systématique et l’enlèvement de femmes sont devenus des tactiques d’intimidation. L’ampleur de cette violence est frappante. Dans des camps de réfugié·es comme Hay El-Shati, des femmes sont entraînées au maniement des armes pour se défendre face à l’horreur qui les entoure. À Omdurman, des camps de formation militaire pour femmes ont été mis en place par l’armée régulière soudanaise pour inciter les femmes à rejoindre la résistance. Cependant, pour d’autres réfugiées ayant fui au Tchad, la réalité reste sombre : forcées de survivre, certaines femmes se retrouvent à échanger des rapports sexuels contre de la nourriture ou de l’argent auprès d’hommes censés les protéger, y compris des travailleurs humanitaires. Cette exploitation sexuelle dans les camps de réfugié·es au Tchad témoigne de la vulnérabilité extrême des femmes soudanaises, qui continuent de subir la violence et les abus même après avoir échappé aux zones de guerre. Les mouvements féministes occidentaux, en particulier, et certaines organisations globales de défense des droits des femmes se distinguent par leur manque de prise de position et de considération concernant le Soudan. Alors que ces mouvements se mobilisent souvent pour les droits des femmes dans des contextes plus proches ou médiatisés, ils restent en retrait face aux luttes des femmes soudanaises. Ce manque de soutien traduit un certain ethnocentrisme* au sein du féminisme mondial, où les combats des femmes africaines sont perçus comme politiquement ou médiatiquement moins prioritaires. En effet, malgré la gravité de cette situation, le silence des mouvements féministes occidentaux, est assourdissant. Alors que les féministes blanches se mobilisent facilement pour des causes médiatisées en Occident, elles...

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Guerre / Antimilitarisme

Soudan, Le colonialisme et l’impérialisme à la source de la guerre et la misère

Le Soudan est actuellement dévasté par un conflit armé brutal, entre l’armée soudanaise (SAF) et les Forces de Soutien Rapide (FSR). Deux généraux, à la tête de ces deux camps, luttent pour le pouvoir depuis avril 2023 et toute la population en fait les frais : on décompte à ce jour plus 150 000 morts civiles. Cependant, derrière ce narratif occidental se cache une diversité d’enjeux internationaux, aux dépens d’un pays au bord de l’effondrement. Ce conflit puise ses racines dans les politiques coloniales d’exclusion et de marginalisation. Sous l’administration anglo-égyptienne, de 1900 à 1956, les autorités coloniales avaient imposé des divisions ethniques et religieuses qui ont durablement structuré la société soudanaise, alimentant un ressentiment persistant au sein des groupes marginalisés. Ces tensions internes sont aujourd’hui exacerbées par les rivalités géopolitiques internationales, transformant le Soudan en un champ de bataille pour des puissances étrangères désireuses de protéger leurs intérêts stratégiques et économiques. Parmi ces acteurs, la Russie et la Chine jouent un rôle majeur. La Russie, via le groupe paramilitaire Wagner, soutient les FSR en échange de droits d’exploitation des ressources minières, notamment l’or. Le récent veto russe au Conseil de sécurité des Nations Unies, bloquant une résolution de cessez-le-feu proposée par le Royaume-Uni et la Sierra Leone, a été vivement critiqué. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a dénoncé ce veto comme « cruel et cynique », affirmant que Moscou donne ainsi carte blanche aux belligérants pour perpétuer la violence. La Russie, pour sa part, accuse le Royaume-Uni de néocolonialisme, affirmant qu’une solution pacifique doit venir de l’intérieur du pays. Ce veto illustre la manière dont les puissances internationales utilisent le Soudan pour promouvoir leurs propres agendas, toujours au détriment des vies sur place et de la stabilité régionale. Sur le terrain, la crise humanitaire est dramatique. Selon une étude récente du Sudan Research Group, plus de 61 000 personnes sont décédées dans l’État de Khartoum seulement, dont 26 000 en raison directe des violences. La plupart des décès sont dus à des maladies évitables et à la famine, soulignant l’effondrement total des infrastructures de santé. La famine guette dans plusieurs régions du pays, en particulier dans le Darfour, où les FSR ont été accusées de nettoyage ethnique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la famine était « presque partout » au Soudan, faisant des millions de déplacé·es internes et externes, et plaçant le pays en tête des crises humanitaires mondiales. L’armement des factions soudanaises par des puissances étrangères aggrave la situation. Amnesty International a récemment révélé que la milice FSR utilisait des véhicules fournis par les Émirats arabes unis et équipés de technologies militaires françaises, en violation de l’embargo sur les armes imposé par...

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Extrême-droite / Antifascisme

[Brochure] Kazakhstan. Récits du soulèvement de janvier 2022

Sommaire Introduction (A$AP Révolution et Camarade, février 2022) Soulèvement au Kazakhstan : entretien et analyse (Crimethinc, 6 janvier 2022) Explosion au Kazakhstan : révolte des travailleurs, jeunes chômeurs, banlieues pauvres (Comunismo de consejos y Autonomia de clase, 6 janvier 2022) Soulèvement de travailleurs et de chômeurs au Kazakhstan (Comunismo de consejos y Autonomia de clase, 7 janvier 2022) Manifestations au Kazakhstan : cinq clefs pour comprendre ce qui se passe (communia.blog, 7 janvier 2022) Le Kazakhstan après le soulèvement : récits de témoins à Almaty et analyse d’anarchistes russes (Crimethinc, 12 janvier 2022) Introduction A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’État russe a envahi l’Ukraine. Est-ce une continuation de la séquence ouverte par le soutien russe à la répression au Belarus, suivie en janvier 2022 de l’opération militaire menée par l’OTSC au Kazakhstan ? Et si oui quelles sont les conséquences pour les perspectives de la révolution ? Difficile à dire pour le moment. Le régime poutinien, comme les autres États de ce monde capitaliste, use de la guerre, de l’invasion, et même de la menace nucléaire afin de susciter la terreur dans les populations. Il semble s’engager dans une fuite en avant autoritaire dont les conséquences sont compliquées à déterminer. Pourtant cela dénote aussi d’une fébrilité, d’une inquiétude grandissante devant les risques d’explosion sociale généralisée, dont le Kazakhstan est peut-être un prélude. Cette brochure, recueil de textes sortis pendant et après le soulèvement au Kazakhstan, est le résultat de réflexions et de lectures de deux groupes, A$AP Révolution de Rennes et Camarade de Toulouse. Plutôt que d’écrire de notre main un texte « par-dessus » ceux déjà faits par d’autres, nous avons préféré réunir plusieurs textes de personnes sur place, qui mis ensemble s’éclairent d’un jour nouveau. On trouve à la fois des interviews de personnes présentes là-bas, qui ont vécu le mouvement et des textes de témoins proches du soulèvement et connaisseurs de la situation dans la région, notamment des camarades russes. Il était nécessaire pour nous de traduire en français ces textes, afin de diffuser au maximum un premier bilan des évènements qui se sont déroulés au Kazakhstan. Entre notre situation et celle des prolétaires du Kazakhstan, grévistes, insurgés, en lutte et en butte contre la répression de deux Etats, il y a, malgré d’évidentes différences, plus qu’une similitude : une communauté de condition, celle d’exploités. À son échelle, ce soulèvement participe à apporter des réponses à la période de confusion que l’on connaît aujourd’hui, en France et dans le monde. Ce soulèvement n’est pas un évènement isolé, déconnecté du reste. Il entre en résonance directe avec tout un contexte, à l’échelle régionale et mondiale. L’histoire politique récente de la région est agitée par une lutte des classes particulièrement intense. Aussi, il paraît nécessaire de...

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Santé / Soins

Parution du n°3 de la revue Takakia

Takakia #3 Brame de combat contre le Mordor industriel 96 pages – automne/hiver 2024 prix libre (coût de fabrication 1,75 euros) abonnement de soutien : 20 euros (3 numéros par an) tirage : 1000 exemplaires Pour commander : – via le formulaire sur takakia.blackblogs.org – via le mail takakia@@@riseup.net Messages de service : – Les numéros #1 et #2 sont épuisés, des PDF peuvent être téléchargés depuis le site takakia.blackblogs.org . – Si vous voulez participer à la diffusion de cette revue, contactez-nous ! (et un grand merci à celles et ceux qui le font déjà) – Si vous avez encore un petit pot avec du prix libre pour Takakia, merci de nous faire remonter les sous. Merci de nous écrire pour connaître les coordonnées de l’envoi ! – Merci aux elfes sylvaines de Nandor, aux Piévelus, aux elfes Sinda de Doriath, aux Aigles du Nord, aux enfants de Dúnedain, aux Entures, aux Nains d’Erebor, aux Rohirrim, au peuple d’Haleth et à toutes les créatures libres. Votre résistance au Mordor industriel est une source inépuisable d’inspiration et d’encouragement. SOMMAIRE Articles et récits La Kanaky insurgée met à mal l’État… et l’industrie minière Nouveaux OGM : grise mine dans les labos de la plaine du Pô Chimie industrielle. Le règne ténébreux de l’artificiel Sur la ligne de feu : interview avec des anarchistes en Grèce sur les feux de forêt et la résistance contre la société techno-industrielle La magie et la machine. Technologie et animisme à l’ère de l’extermination écologique Direct Action. Guerre au patriarcat, guerre à la technologie mortifère : une histoire de résistance armée au Canada Rubriques Résistances Freinage d’urgence dans le Sud-Ouest Fragments de la résistance contre l’A69 Exploitation industrielle des forêts : la fronde monte Mégabassines : à bout de souffle ? En Sardaigne, le prix du capitalisme vert Sápmi : un train qui va nulle part Mauvaises herbes Drainage Aguerrissement Le vent, le froid, la pluie, la neige Recensions La mort de la Nature : les femmes, l’écologie et la révolution scientifique Sans dessous-dessus : apériodique pour chahuter l’extractivisme Vers l’écologie de guerre Petite présentation de la revue : Sur le plateau tibétain, au nord des géantes de l’Himalaya, une plante rare s’accroche aux falaises granitiques glacées, témoins robustes du Jurassique. Sur le toit de la planète, les pousses vertes de cette plante restent proches du sol, dépassant rarement l’épaisseur d’un doigt, et ses feuilles sont minuscules. Très rare, son vert vif et éclatant n’a été observé que par peu d’humains. Le nom vernaculaire en japonais, nanjamonja-goke, reflète bien la résilience hors commune dont fait preuve cette plante : la « mousse impossible ». La mousse Takakia, est le plus vieux genre taxonomique de plantes connu. Elle a probablement 390 millions d’années, plus vieille que le supercontinent Pangée qui a commencé à se séparer il y a 200 millions d’années pour former...

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Extrême-droite / Antifascisme

« No other land », analyse du documentaire par Tessa Parzenczewski

Le 1er décembre dernier, nous vous proposions une projection du film « No Other Land » en partenariat avec le Cinémamed. Tessa Parzenczewski, membre de l’UPJB, nous propose une critique de ce film : Masafer Yatta, un village en Cisjordanie occupée. Depuis des années, l’armée israélienne tente d’en expulser les habitants afin d’y installer un camp d’entraînement militaire . Depuis ses 15 ans, Basel Adra, habitant du lieu, aujourd’hui avocat et journaliste, filme , à la caméra et au téléphone, les destructions en direct, souvent au péril de sa vie. Aujourd’hui, un documentaire, No Other Land, nous restitue, de 2019 à 2023, la chronique mortifère du cauchemar vécu au quotidien par la population palestinienne. Rejoint par un activiste israélien, le journaliste Yuval Abraham, Basel ne lâche pas sa caméra, la caméra comme arme ? En effet, quel meilleur réquisitoire contre l’occupation que ce témoignage en temps réel : maisons détruites, y compris l’école, des grottes en guise de logements, outils pour la reconstruction saisis, points d’eau supprimés, troupeaux dispersés, arrestations, assassinats, irruptions de colons armés… Gros plans sur les visages des soldats…et soldates… Regards glaçants, qui disent la déshumanisation des Palestiniens mais avant tout, la perte totale d’humanité de l’occupant. Film dans le film, les séquences lumineuses qui nous disent l’amitié qui s’installe progressivement entre Basel et Yuval, dans une commune lutte contre l’oppression. Comme le dit Yuval, « Si Basel et moi ne pouvons être égaux, il n’y aura pas de paix, pas de sécurité, pas de liberté, nous devons tous les deux être libres ». Le film a été réalisé par Basel et Yuval en collaboration avec Hamdan Ballal, activiste de Masafer Yatta et l’Israélienne Rachel Szor à la photographie, qui nous offre des superbes paysages, comme de rares respirations au milieu de l’horreur. Grand prix du documentaire au Festival de Berlin, Yuval et Basel en ont profité pour affirmer leur conviction que seule l’égalité totale des droits pour Palestiniens et Israéliens sur tout le territoire conduirait à la paix. A la suite de ces déclarations, Yuval a reçu des menaces de mort de citoyens allemands ! Un film bouleversant, qui frappe au coeur et qui dynamite certains récits dominants. Informations pratiques : NO OTHER LAND De : Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal, Rachel Szor Durée : 95mn. Sortie : le 27 novembre 2024 Pour en savoir plus sur Masafer Yatta, nous vous invitons à relire cet article publié en 2023.

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Histoire / Archives

Arpentage | Le poing, la rose et le putois de Olivier Starquit

Quatre décennies de néolibéralisme ont fini par éroder le poing, symbole du conflit organisé dans une société démocratique. Ce poing érodé par le néolibéralisme, ce poing qui a cessé d’être tendu et levé, s’il n’est pas le seul responsable, constitue néanmoins une des causes à l’origine de la montée et de la banalisation des idées d’extrême droite. Précisément parce que le poing n’est plus tendu, le putois braconne sur des territoires abandonnés. Cependant, une autre trajectoire est possible : une revitalisation de la démocratie. Le poing peut se tendre et se dresser à nouveau. Le poing peut aussi lever au ciel une rose. Rose qui aurait la lourde tâche de symboliser l’outil permettant cette revitalisation de la démocratie. Rose qui aurait pour mission de capter la colère et de la convertir en projet, au lieu de la laisser saper encore un peu plus la confiance dans l’État de droit, dans la démocratie et dans la politique. Une flopée de roses semées sur les terres envahies par le putois. Pour qu’à la fin, leur fragrance éclipse son odeur pestilentielle. Le poing, la rose et le putois, tout un programme ! « Ici et maintenant, il faut s’atteler à une guerre des narratifs et développer un imaginaire ouvert, inclusif, désirable et joyeux. […] Un imaginaire qui contrerait l’inattention et la maladie de l’indifférence, cette maladie de l’indifférence qui rend l’injustice et les inégalités invisibles. » L’auteur Licencié en philologie germanique, maître en traduction et maître en relations internationales et en politique européenne, Olivier Starquit est l’auteur de L’individu privatisé, le service public pour la démocratie (Espace de liberté, 2009), de L’Extinction des Lumières, vers une dilution de la démocratie ? (Territoires de la Mémoire, 2011), Des Mots qui puent (Le Cerisier, 2018) et d’Une éclipse et des lucioles : De la démocratie au 21e siècle (Territoires de la Mémoire, 2019). Il est aussi co-auteur de La bête a-t-elle mué ? Les nouveaux visages de l’extrême droite (Liberté j’écris ton nom, 2020). INFOS PRATIQUES Date : Le lundi 16 décembre 2024 Timing : De 18h00 à 21h00 Lieu : La vieille Chéchette, Rue du Monténégro 2, 1060 Saint-Gilles PAF : Gratuit. Apporte ce que tu veux à manger Inscription : https://framaforms.org/arpentage-1612-le-poing-la-rose-et-le-putois-olivier-starquit-1731495078 Contact : mborensztejn@liguedh.be Max 12 personnes ! En cas d’annulation, merci de nous le faire savoir dès que possible afin que nous puissions donner votre place à quelqu’un·e d’autre.

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Guerre / Antimilitarisme

[Rojava] Changements stratégiques (3)

Le bloc emmené par al-Nosra (coalition islamiste hétérogènes composée surtout de jihadistes et de Frères musulmans, mais aussi d’autres organisations) continue son offensive contre le régime en direction d’Hama. Il organise les zones conquises. Le bloc de l’ANS, pur proxy de la Turquie, continue de cibler les Kurdes. Des tensions existent entre les deux blocs. Ainsi, al-Nosra voulait remettre en service la centrale électrique d’Alep, mais les mercennaires de l’ANS, comme ils le font toujours, avaient pillé tout ce qui pouvait être emporté et saccagé le reste. Les forces de l’ANS appuyée par l’artillerie turque se concentrent autour de la région de Manbij – des escarmouches ont déjà eu lieu avec les FDS, faisant plusieurs tués. L’ANS harcèle aussi les quartiers kurdes encerclés à Alep. Des milliers de réfugiés fuyant les forces islamistes ont quitté la zone de Sheba/Tall Rifaat pour se diriger par un froid polaire vers les régions du Rojava démocratique par un corridor humanitaire (photo). Plus au Sud-Est, les FDS ont pris la dernière tête de pont tenue par le régime à l’Est de l’Euphrate, une large poche de sept localités à la hauteur de la ville de Deir ez-Zor. Cette zone étaient occupées par des milices iraniennes. L’aviation américaine bombarde ces milices, l’aviation russe bombarde al-Nosra, l’aviation israélienne bombarde le Hezbollah, et l’aviation turque bombarde les SDF… Youth-Women-Movment.mp4

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Éducation populaire / Partage de savoirs

Wokisme/anti wokisme : réfléchir ensemble autrement

Lunch - débat Qu’on le veuille ou non, le « wokisme » s’in­vite dans les débats. Terme nébu­leux, il contri­bue à pola­ri­ser les opinions, à droite, mais égale­ment à gauche de l’échiquier poli­tique. Nous avons rédigé un dossier analytique qui servira de base au lunch-débat que nous vous proposons de rejoindre... Cette rencontre se veut être une tenta­tive de prise de recul et de dialogue construc­tif autour des combats progres­sistes et de la plura­lité de leurs enjeux. OÙ ? Au Garcia Lorca, rue des Foulons 47/49 QUAND ? Le 12 décembre entre 12h et 14h QUI ? Á l’intiative des Equipes Populaires, mouvement d’éducation permanente travaillant avec des groupes de citoyens aux 4 coins de la Wallonie et Bruxelles autour d’enjeux tels que le droit au logement, à l’énergie, la citoyenneté, le vivre ensemble, la digitalisation... Toujours dans une perspective d’égalité, de solidarité et de justice sociale. Inter­ve­nants : • Martin Deleixhe, ensei­gnant-cher­cheur à l’ULB au sein du dépar­te­ment de sciences poli­tiques • François Polet, docteur en socio­lo­gie de l’ULiège et chargé d’étude au Centre tricon­ti­nen­tal-CETRI Nous prévoyons un sand­wich pour toute personne inscrite (et cela nous permet­tra de nous orga­ni­ser au mieux  ! ). N’hé­si­tez pas à vous mani­fes­ter auprès de notre secré­ta­riat au 081/734086 ou par email : secre­ta­riat@equi­pes­po­pu­laires.be.

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Éducation populaire / Partage de savoirs

Des ateliers anti-reps techno-critiques avec Escadron de mobylettes

Lancement public sur le net du collectif « Escadron de mobylettes », organisant des formations anti-reps techno-critiques. Depuis 2 ans, notre collectif, Escadron de mobylettes (EDM), co-organise en Europe des ateliers, des conférences et des formations principalement sur les thèmes de l’anti-rep et de la technocritique. Malgré notre forte présence dans le milieu militant français, nous sommes restés discrets en ligne. Aujourd’hui, nous faisons un pas en avant en lançant un site qui vous donnera accès à différentes informations, telles que notre calendrier d’événements et des articles sur les sujets que nous traitons lors de ces derniers. N’hésitez pas à nous joindre pour co-organiser avec nous des événements ou vous tenir au courant des prochains événements publics que nous co-organisons pour y participer. Co-organiser avec nous : Nous animons un grand nombre d’événements : formation à l’auto-defense numérique, préparation aux manifestations mouvementées, atelier/discussion « style de vie » autour de l’abancarisation... (https://escadrondemobylettes.noblogs.org/ateliers-proposes/) partout en Europe de l’Ouest (à la ville comme à la campagne) Vous pouvez nous contacter pour co-organiser un événement public, nous inviter à un camp militant ou bien pour co-organiser un événement privé. Que vous soyez une association, un mouvement, un syndicat, un.e militant.e, nous pouvons coordonner nos forces pour organiser ensemble un événement, par exemple : nous nous chargeons de la partie contenu et animation de l’événement et vous du travail plus local comme trouver un lieu et faire de la comm au niveau local Pour plus d’informations : https://escadrondemobylettes.noblogs.org/co-organisez-avec-nous/ Participer aux prochains événements : Semaine du 9 décembre à Marseille : résidence d’une semaine au lieu « La Base » Week-end 11-12 janvier à Belfort : week-end de formation Week-end 18-19 janvier à Tubïngen (Allemagne) : week-end de formation Vous nous retrouverez aussi sûrement sur des camps militants, nous avons par exemple animé l’année dernière des formations au village de l’eau de Melle, des ateliers aux rencontres anti-nucléaires & anti-autoritaires de Bure, une formation à l’assemblée des rebelles d’Extinction Rebellion à Toulouse Vous trouverez plus d’informations et un agenda actualisé sur notre site internet : https://escadrondemobylettes.noblogs.org/calendrier/ Pour vous tenir au courant des prochains événements que nous co-organisons ou auxquels nous seront présents et des derniers articles mis en ligne, vous pouvez rejoindre notre info-lettre en envoyant « subscribe » à newsletter-escadrondemobylettes-request@autistici.org, ou en remplissant ce formulaire : https://cryptpad.extinctionrebellion.fr/form/#/2/form/view/BxfjOdK81PBYoDUkF7Ea4KoxFDDupYUktp2OP9hwz8Q/ Notre collectif repose sur 3 piliers, vous trouverez plus d’information sur notre site (https://escadrondemobylettes.noblogs.org/) : La générosité...

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Extrême-droite / Antifascisme

Arpentage du livre « La possibilité du fascisme. France, la trajectoire du désastre » de Ugo PALHETA

Mouvement réactionnaire de masse contre l’égalité des droits ; migrants enlevés, tabassés et laissés pour mort par des milices à Calais ; large diffusion de thèses réactionnaires, xénophobes et islamophobes ; intensification du quadrillage répressif des quartiers populaires et violences policières impunies ; manifestations interdites et criminalisation croissante de toute contestation ; scores inégalés du Front national à toutes les élections depuis 2012. Sous des formes disparates et encore embryonnaires, mais dont la seule énumération dit le pourrissement actuel de la politique, c’est le fascisme qui fait retour. Et celui-ci s’annonce non comme une hypothèse abstraite mais comme une possibilité concrète. Pourtant, la possibilité du fascisme est généralement balayée d’un revers de main par les commentateurs : comment la République française, patrie autoproclamée des droits de l’homme, pourrait-elle engendrer le monstre fasciste ? La France ne s’est-elle pas montrée « allergique » au fascisme tout au long du XXe siècle, comme le prétendent certains historiens français ? Le Front national n’a-t-il pas renoncé au projet ultranationaliste, raciste et autoritaire qui le caractérisait depuis sa création ? N’assiste-t-on pas au renouveau du capitalisme français sous les auspices d’un jeune président réalisant enfin les « réformes » prétendument nécessaires ? C’est à démonter ces fausses évidences que s’attache ce livre, scrutant ainsi la trajectoire d’un désastre possible, enraciné dans la triple offensive – néolibérale, autoritaire et raciste – dont Emmanuel Macron est la parfaite incarnation, mais un désastre résistible, pour peu que le danger soit reconnu à temps et qu’émerge un nouvel antifascisme, capable de mener de front le combat contre l’extrême droite et celui contre les politiques destructrices qui favorisent son ascension. Présentation du livre issus du site de l’édition Ugo Palheta est maître de conférences en sociologie à l’Université de Lille, rattaché au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (Cresspa) et associé à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Il est codirecteur de la publication de la revue Contretemps et animateur du podcast « Minuit dans le siècle ». Il a notamment publié La Possibilité du fascisme. France : trajectoire du désastre (La Découverte, 2018). Un arpentage, c’est quoi ? Il s’agit d’une lecture collective d’une œuvre. Cette technique issue des milieux ouvriers facilite l’accès à un ouvrage ; permettant de se l’approprier en développant collectivement son analyse critique. Nous alternerons entre « temps de lecture individuel » (au rythme de chacun·e) et « discussion collective ». Il s’agit d’une mise au travail collectif. Il n’y aura pas de spécialiste, ni de l’auteur, ni du fascisme. L’idée est de se donner un temps collectif, pour aborder une thématique en douceur et de manière conviviale. INFOS PRATIQUES * Quand ? Mercredi 11 décembre 2024 * Où ? Au...

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