Éducation populaire / Partage de savoirs

[Brochure] Racisme et néocolonialisme français
Le plan de la brochure : INTRODUCTION AUX SOURCES DU RACISME FRANÇAIS : L’ESCLAVAGE ET LA COLONISATION UN RACISME STRUCTUREL EN FRANCE DU COLONIALISME À LA FRANÇAFRIQUE, UNE CONTINUITÉ RACISTE QUELLES LUTTES ? QUELLES PISTES ? COMMENT DÉCOLONISER ? GLOSSAIRE INTRODUCTION Survie est une association qui lutte contre le néocolonialisme français en Afrique sous toutes ses formes : la Françafrique. Elle travaille aussi sur des situations plus directement coloniales, par exemple sur le processus d’indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie ou sur la situation de Mayotte arrachée aux Comores. Ce texte vise à fournir quelques réflexions sur les liens entre le colonialisme, la Françafrique et le racisme. Il vise aussi à faire des ponts entre les mouvements anticoloniaux, antiracistes et décoloniaux actuels pour nous renforcer mutuellement et trouver des axes de luttes communes. Le racisme moderne, construction développée pour justifier l’esclavage et la colonisation entre le 16e et le 19e siècle, structure encore la société française. Il continue d’imprégner les politiques menées par l’Etat français dans ses anciennes colonies africaines, dans les territoires jamais décolonisés et dans le traitement des personnes descendantes de colonisé-es en France. L’idéologie de la « grandeur de la France », si consensuelle dans l’hexagone, occulte systématiquement que la richesse et la puissance française se fondent sur l’exploitation des peuples (néo)colonisés, dont les vies, du fait du racisme, sont moins considérées. « Les nations européennes se vautrent dans l’opulence la plus ostentatoire. Cette opulence européenne est littéralement scandaleuse car elle a été bâtie sur le dos des esclaves, elle s’est nourrie du sang des esclaves, elle vient en droite ligne du sol et du sous-sol de ce monde sous-développé. Le bien-être et le progrès de l’Europe ont été bâtis avec la sueur et les cadavres des Nègres, des Arabes, des Indiens et des Jaunes. Cela nous décidons de ne plus l’oublier. » Frantz Fanon, Les damnés de la terre, 1961 AUX SOURCES DU RACISME FRANÇAIS : L’ESCLAVAGE ET LA COLONISATION Le premier Empire colonial français, comme pour une grande partie de l’Europe nourrie de la prédation des Amériques depuis la fin du XVe siècle, est marqué par une longue histoire esclavagiste. L’esclavage et la colonisation à l’époque moderne ont été fondateurs du racisme comme structure d’exploitation, dans le but de justifier la capture, le transport, l’exploitation et la réduction en esclavage de millions de personnes. S’impose alors, à partir du XVIIe siècle, une conception racialisée de l’esclavage. Celle-ci se développe dans le monde colonial et contribue à construire des identités raciales. On assiste à l’émergence d’un concept de race profondément liée à l’essor de l’esclavage atlantique, à tel point que le mot « nègre » au XVIIIe siècle devient synonyme d’esclave. Dans le même temps, les populations sont progressivement...

Lettre des universités occupées de Serbie aux étudiant.e.s du monde entier
Le 1er novembre, quatorze personnes, âgées de 6 à 74 ans, sont mortes lorsque l’auvent en béton de la gare de Novi Sad s’est effondré. Une quinzième victime est décédée à l’hôpital quelques semaines plus tard. Un mois et demi après les faits, le peuple serbe continue de s’organiser ! En ce moment en Serbie, la majorité des universités du pays sont occupées. Les étudiant.e.s exigent la démission des ministres, la poursuite des responsables du crime et la publication des documents relatifs à la rénovation du toit achevée il y a seulement quelques mois par une entreprise chinoise. Au-delà des revendications et de l’indignation contre la corruption, les pratiques horizontales adoptées par les étudiant.e.s et la mise en place d’une démocratie directe comme contre-proposition au système politique serbe sont d’autant plus intéressantes. Voici la traduction de leur lettre : " Cette lettre est un appel urgent à l’action ! Actuellement, en Serbie, les étudiant.e.s ont le contrôle total de 62 facultés sur 80. Il s’agit de la plus grande manifestation étudiante dans notre région depuis 1968. Elle a été déclenchée par une série d’événements tragiques causés par des décennies de répression, de corruption et de violence perpétrées par le régime en place. Jusqu’à présent, l’opposition s’est montrée incompétente dans ses méthodes, c’est pourquoi nous, les étudiants, avons pris les choses en main. Nous avons suspendu les cours, dissous toutes les associations étudiantes représentatives, organisé des plénums, voté des revendications, formé des groupes de travail et commencé à faire pression. Nous nous sommes installé.e.s dans les bâtiments de la faculté et les avons adaptés à la vie quotidienne. Nous avons mis en place des cuisines, des dortoirs, des pharmacies, des ateliers, des cinémas et des salles de classe d’auto-éducation. En l’espace de trois semaines, la quasi-totalité des bâtiments universitaires de Serbie sont devenus des centres d’auto-organisation politique fonctionnant 24 heures sur 24. Nous avons le soutien total de nos concitoyen.ne.s, nous survivons grâce à leurs dons et, chaque jour, d’autres groupes oppressés de la société se joignent à notre lutte. Les occupations de facultés sont la forme la plus radicale d’auto-organisation étudiante. L’occupation implique la suspension des cours, des obligations d’examen et fonctionne indépendamment du soutien des professeurs et de l’administration. Vous avez le droit de vous organiser de cette manière et, grâce à l’autonomie de l’université, vous êtes également protégé.e.s contre l’intervention directe de la police. La faculté reste occupée jusqu’à ce que vos revendications soient satisfaites. La suspension des activités d’une faculté constitue en soi une forme de pression sur les institutions. L’occupation d’établissements scolaires est aux étudiant.e.s ce que la grève est aux travailleur.euse.s. Historiquement, les occupations de facultés se sont avérées efficaces dans la lutte pour...

Ellles s’appelaient Diana, Francoise, Sylwia, Marijke, Laurence, Lydia, Hagos, Christiane, Eman, Sabine, Maria, Melissa, Typhaine, Hasmik, Stéphanie, Chantal, Souad, Ingrid, Véronique, Godelieve, Hélène
Collage féministe à Bruxelles. Elle s’appelait Diana, tenancière d’un bistrot à Schaerbeek. Ce mardi 3 décembre, son ex-mari l’a poignardée, jusqu’à lui ôter la vie. Collage féministe à Bruxelles. Elles s’appelaient Francoise, Sylwia, Marijke, Laurence. Ces femmes ont vécu dans la peur. Ces violences physiques s’accompagnent souvent de harcèlement et de violences psychologiques. Les médias hésitent à utiliser le terme « féminicide ». Est-ce trop fort ? Trop politique ? Comme si ce problème était individuel et non systémique. En Belgique, des médias comme L’Avenir, La DH, La Libre, et RTL parlent de drame. Nous, nous parlons de féminicide. Carte des féminines en Belgique. Elles s’appelaient Lydia, Hagos, Christiane, Eman. Elles ont été victimes de féminicide, c’est-à-dire le meurtre d’une femme en raison de son genre, souvent commis par un proche. En 2023, 26 femmes ont été tués tuées intentionnellement en Belgique, soit une tous les 14 jours. Comme elles, plus de 14 143 femmes ont été tuées intentionnellement en Europe entre 2012 et 2022. Collage féministe à Bruxelles. Elles s’appelaient Sabine, Maria, Melissa. Dans la nuit du 15 novembre 2024, une femme et ses deux enfants, âgés de 13 et 1 an, ont été tué·es dans leur maison à Ixelles, par un conjoint qui n’aurait pas supporté la séparation. Les femmes ne sont pas les seules victimes ; de nombreux féminicides sont accompagnés d’infanticides. Elles s’appelaient Typhaine, Hasmik, Stéphanie. Combien d’autres vivent des féminicides sans que cela soit perçu comme tel ? Il est essentiel de nommer l’innommable pour pouvoir le combattre. Pourtant, à ce jour, la Belgique ne dispose pas de données officielles sur le genre des victimes d’homicides volontaires. Ce sont des collectifs comme Stop Féminicide qui prennent en charge le recensement, en épluchant la presse francophone et néerlandophone. Face au manque d’informations reprises dans les articles, certains crimes peuvent être ignorés. Tous les féminicides ne sont pas mentionnés, et tous ne sont pas identifiés comme tels. Elles s’appelaient Chantal, Souad, Ingrid. Elles ont subi la forme peut-être la plus violente des violences faites aux femmes. Ces violences font partie d’un continuum : un système de contrôle, de domination et de violence qui peut mener au féminicide. Ce meurtre physique est souvent précédé par des discours, des dispositifs et des institutions qui en préparent le terrain. Les femmes sont tuées à différents niveaux : psychologique, symbolique, linguistique. Le féminicide n’est pas seulement un meurtre physique, il commence bien avant. Elles s’appelaient Véronique, Godelieve, Hélène. Il a voulu la posséder. Elle a refusé. Pendant trop longtemps, les hommes ont cru qu’ils pouvaient posséder les femmes. Cette idée que les femmes ne sont pas des individues à part entière a contribué à instaurer un régime qui autorise la violence masculine et lui accorde une impunité quasi totale. Le...

[Brochure] Secrets et mensonges
Sommaire Ne pas se lâcher (préface des éditions Ungrateful Hyenas) Secrets et mensonges Post-scriptum (pratique) Ne pas se lâcher (préface des éditions Ungrateful Hyenas) La culture de la sécurité peut être belle — on développe des pratiques communes pour se protéger soi-même et protéger les autres, on gagne en confiance dans nos relations en vue de mener des actions ensemble. On peut ressentir des formes de complicité et de solidarité, non seulement avec nos camarades les plus proches, mais aussi avec tous les anarchistes et rebelles du monde. Toute personne qui propage les flammes de la révolte partage des secrets précieux avec ses camarades de confiance, et cela fait vivre notre combat. En pratique, cependant, c’est plus compliqué. Développer des manières communes de mettre en pratique les idées anarchistes peut être difficile et frustrant. Nos compétences en communication et notre capacité d’introspection sont inévitablement mises à l’épreuve. Les secrets nous pèsent et nous isolent. Ils sont un fardeau nécessaire que l’on doit essayer de porter ensemble. Mais quand la culture de la sécurité perd son dynamisme et sa fluidité, quand, d’un processus mutuel basé sur nos engagements les un·e·s envers les autres et envers la lutte, elle se transforme en un rituel ambigu, voire principalement esthétique, alors elle devient un liquide corrosif qui pénètre et accroît les fissures autoritaires, hiérarchiques et égocentriques qui imprègnent notre monde. Cela peut menacer notre capacité à mener des actions, construite au fil des années, et mettre en péril notre sécurité (précisément ce que la culture de la sécurité devrait protéger). Lorsque ces fissures s’élargissent, elles peuvent même servir de points de départ pour des tentatives d’infiltration [1]. Lorsque notre base commune s’effrite, nous risquons de tomber et ainsi de nous éloigner de nos relations et de l’anarchie. « Secrets et mensonges » a été écrit par une personne tombée dans ces fissures. Après s’être éloignée pendant quelque temps de la culture du secret, elle réfléchit aux effets néfastes de cette culture et à comment celle-ci aurait pu ou pourrait être différente. L’auteur·e nous offre une occasion précieuse de questionner nos propres pratiques et normes — sont-elles nécessaires pour protéger nos luttes et nous-mêmes, ou servent-elles à indiquer notre appartenance à un club fermé ? Il s’agit souvent des deux à la fois, mais le vacarme que la menace imminente (et souvent réelle) de la répression crée dans nos esprits peut s’avérer si assourdissant qu’il couvre nos réflexions personnelles et collectives. Et ainsi, on évite la question douloureuse : la confiance que l’on porte à nos camarades et notre perception de soi sont-elles si fragiles que l’on ait besoin de ces signaux constants pour se sentir apprécié·e ? Aux réflexions de l’auteur·e, je voudrais ajouter une autre norme qui, selon moi, nourrit ces dynamiques. Les anarchistes utilisent souvent leurs...

Soudan, le colonialisme et l’impérialisme à la source de la guerre et la misère II
Le corps des femmes comme champ de bataille Dans le chaos de la guerre au Soudan, les femmes sont devenues des cibles privilégiées de la violence, leurs corps transformés en un champ de bataille, victimes de tactiques de guerre brutales. Lors de la révolution de 2019, avec la chute du dictateur Omar el-Béchir, les femmes soudanaises ont été en première ligne des soulèvements, défiant les normes sociales et les menaces de violence pour réclamer leurs droits et revendiquer un avenir démocratique. Dans les rues de Khartoum et d’autres villes, elles ont bravé la répression et ont joué un rôle déterminant en maintenant la pression sur les autorités, jusqu’à ce que les forces militaires et paramilitaires se retournent brutalement contre elles. Depuis le début du conflit en avril 2023, le nombre de cas de violences sexuelles, de harcèlement, de mariages forcés et d’esclavage a explosé, affectant des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles. Dans des régions à l’ouest comme le Darfour, qui sont au coeur de cette crise humanitaire, les forces paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) utilisent le viol comme arme de guerre, menant des purges ethniques contre la communauté masalit, où le viol systématique et l’enlèvement de femmes sont devenus des tactiques d’intimidation. L’ampleur de cette violence est frappante. Dans des camps de réfugié·es comme Hay El-Shati, des femmes sont entraînées au maniement des armes pour se défendre face à l’horreur qui les entoure. À Omdurman, des camps de formation militaire pour femmes ont été mis en place par l’armée régulière soudanaise pour inciter les femmes à rejoindre la résistance. Cependant, pour d’autres réfugiées ayant fui au Tchad, la réalité reste sombre : forcées de survivre, certaines femmes se retrouvent à échanger des rapports sexuels contre de la nourriture ou de l’argent auprès d’hommes censés les protéger, y compris des travailleurs humanitaires. Cette exploitation sexuelle dans les camps de réfugié·es au Tchad témoigne de la vulnérabilité extrême des femmes soudanaises, qui continuent de subir la violence et les abus même après avoir échappé aux zones de guerre. Les mouvements féministes occidentaux, en particulier, et certaines organisations globales de défense des droits des femmes se distinguent par leur manque de prise de position et de considération concernant le Soudan. Alors que ces mouvements se mobilisent souvent pour les droits des femmes dans des contextes plus proches ou médiatisés, ils restent en retrait face aux luttes des femmes soudanaises. Ce manque de soutien traduit un certain ethnocentrisme* au sein du féminisme mondial, où les combats des femmes africaines sont perçus comme politiquement ou médiatiquement moins prioritaires. En effet, malgré la gravité de cette situation, le silence des mouvements féministes occidentaux, est assourdissant. Alors que les féministes blanches se mobilisent facilement pour des causes médiatisées en Occident, elles...

Soudan, Le colonialisme et l’impérialisme à la source de la guerre et la misère
Le Soudan est actuellement dévasté par un conflit armé brutal, entre l’armée soudanaise (SAF) et les Forces de Soutien Rapide (FSR). Deux généraux, à la tête de ces deux camps, luttent pour le pouvoir depuis avril 2023 et toute la population en fait les frais : on décompte à ce jour plus 150 000 morts civiles. Cependant, derrière ce narratif occidental se cache une diversité d’enjeux internationaux, aux dépens d’un pays au bord de l’effondrement. Ce conflit puise ses racines dans les politiques coloniales d’exclusion et de marginalisation. Sous l’administration anglo-égyptienne, de 1900 à 1956, les autorités coloniales avaient imposé des divisions ethniques et religieuses qui ont durablement structuré la société soudanaise, alimentant un ressentiment persistant au sein des groupes marginalisés. Ces tensions internes sont aujourd’hui exacerbées par les rivalités géopolitiques internationales, transformant le Soudan en un champ de bataille pour des puissances étrangères désireuses de protéger leurs intérêts stratégiques et économiques. Parmi ces acteurs, la Russie et la Chine jouent un rôle majeur. La Russie, via le groupe paramilitaire Wagner, soutient les FSR en échange de droits d’exploitation des ressources minières, notamment l’or. Le récent veto russe au Conseil de sécurité des Nations Unies, bloquant une résolution de cessez-le-feu proposée par le Royaume-Uni et la Sierra Leone, a été vivement critiqué. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a dénoncé ce veto comme « cruel et cynique », affirmant que Moscou donne ainsi carte blanche aux belligérants pour perpétuer la violence. La Russie, pour sa part, accuse le Royaume-Uni de néocolonialisme, affirmant qu’une solution pacifique doit venir de l’intérieur du pays. Ce veto illustre la manière dont les puissances internationales utilisent le Soudan pour promouvoir leurs propres agendas, toujours au détriment des vies sur place et de la stabilité régionale. Sur le terrain, la crise humanitaire est dramatique. Selon une étude récente du Sudan Research Group, plus de 61 000 personnes sont décédées dans l’État de Khartoum seulement, dont 26 000 en raison directe des violences. La plupart des décès sont dus à des maladies évitables et à la famine, soulignant l’effondrement total des infrastructures de santé. La famine guette dans plusieurs régions du pays, en particulier dans le Darfour, où les FSR ont été accusées de nettoyage ethnique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la famine était « presque partout » au Soudan, faisant des millions de déplacé·es internes et externes, et plaçant le pays en tête des crises humanitaires mondiales. L’armement des factions soudanaises par des puissances étrangères aggrave la situation. Amnesty International a récemment révélé que la milice FSR utilisait des véhicules fournis par les Émirats arabes unis et équipés de technologies militaires françaises, en violation de l’embargo sur les armes imposé par...

[Rojava] Changements stratégiques (6)
A l’ouest de la Syrie, les positions du régime s’effondrent sur tous les front. L’insurrection au sud-ouest atteint la banlieue de Damas, une autre vague insurrecitonnelle s’étent à partir du sud, de la région de Deraa, et la principale offensive, lancée par al-Nosra et ses allié, continue à progresser dans la région de Homs. L’ANS (« armée nationale syrienne », force mercennaire au service de la Turquie) poursuit ses attaques sur les lignes des SDF défendant Manbij et Maskanah (deux flèches vertes du haut). Les combats sont durs et l’artillerie turque appuie l’ANS. Les SDF ont assuré les positions conquises sur la rive ouest de l’Euphrate à Deir ez-Zor et au point de passage frontalier d’Al-Qaim (flèches beiges). Sur cette même rive, des forces islamistes se sont emparée de deux zones comportant chacune plusieurs villages (deux flèches vertes du bas). Enfin, les SDF ont pris sans combat de toutes les enclaves que le régime gardait au Rojava : un quartier dans le centre de Hassaka et une zone au nord de la ville, un quartier au centre de Qamishli et l’aéroport de cette ville.

[Rojava] Changements stratégiques (5)
La résistance des forces du régime au nord d’Hama s’est effondrée hier et par suite, la ville elle-même est tombée sans combat. Al-Nosra et ses alliés visent maintenant Homs (flèche vert du bas). Cela semble sentir le sapin pour le régime, impression confirmée par le retrait vers Damas de forces déployées dans l’est syrien. Pour le Rojava, il subsiste la menace de la Turquie et de l’ANS, particulièrement sur Manbij (flèche verte du haut). Erdogan a déclaré qu’il ne laisserait pas « le PKK » profiter de la crise, tandis que des dizaines de milliers de réfugiés affluent au Rojava, fuyant les zones occupées par l’ANS. Les Forces Démocratiques Syriennes ont agrandi la zone qu’elles contrôlent au sud de Tabka et de Raqqa (double flèche ocre). C’est une zone désertique sillonnée par des groupes modiles du Daech, qui a significativement augmenté son activité dans ce désert (zones grises). Le régime a évacué l’aéroport sité au sud de Deir-ez-Zor : les SDF ont traversé l’Euphrate et s’en sont emparé (troisième flèche ocre). Une actualisation sera faite en soirée

[Brochure] Kazakhstan. Récits du soulèvement de janvier 2022
Sommaire Introduction (A$AP Révolution et Camarade, février 2022) Soulèvement au Kazakhstan : entretien et analyse (Crimethinc, 6 janvier 2022) Explosion au Kazakhstan : révolte des travailleurs, jeunes chômeurs, banlieues pauvres (Comunismo de consejos y Autonomia de clase, 6 janvier 2022) Soulèvement de travailleurs et de chômeurs au Kazakhstan (Comunismo de consejos y Autonomia de clase, 7 janvier 2022) Manifestations au Kazakhstan : cinq clefs pour comprendre ce qui se passe (communia.blog, 7 janvier 2022) Le Kazakhstan après le soulèvement : récits de témoins à Almaty et analyse d’anarchistes russes (Crimethinc, 12 janvier 2022) Introduction A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’État russe a envahi l’Ukraine. Est-ce une continuation de la séquence ouverte par le soutien russe à la répression au Belarus, suivie en janvier 2022 de l’opération militaire menée par l’OTSC au Kazakhstan ? Et si oui quelles sont les conséquences pour les perspectives de la révolution ? Difficile à dire pour le moment. Le régime poutinien, comme les autres États de ce monde capitaliste, use de la guerre, de l’invasion, et même de la menace nucléaire afin de susciter la terreur dans les populations. Il semble s’engager dans une fuite en avant autoritaire dont les conséquences sont compliquées à déterminer. Pourtant cela dénote aussi d’une fébrilité, d’une inquiétude grandissante devant les risques d’explosion sociale généralisée, dont le Kazakhstan est peut-être un prélude. Cette brochure, recueil de textes sortis pendant et après le soulèvement au Kazakhstan, est le résultat de réflexions et de lectures de deux groupes, A$AP Révolution de Rennes et Camarade de Toulouse. Plutôt que d’écrire de notre main un texte « par-dessus » ceux déjà faits par d’autres, nous avons préféré réunir plusieurs textes de personnes sur place, qui mis ensemble s’éclairent d’un jour nouveau. On trouve à la fois des interviews de personnes présentes là-bas, qui ont vécu le mouvement et des textes de témoins proches du soulèvement et connaisseurs de la situation dans la région, notamment des camarades russes. Il était nécessaire pour nous de traduire en français ces textes, afin de diffuser au maximum un premier bilan des évènements qui se sont déroulés au Kazakhstan. Entre notre situation et celle des prolétaires du Kazakhstan, grévistes, insurgés, en lutte et en butte contre la répression de deux Etats, il y a, malgré d’évidentes différences, plus qu’une similitude : une communauté de condition, celle d’exploités. À son échelle, ce soulèvement participe à apporter des réponses à la période de confusion que l’on connaît aujourd’hui, en France et dans le monde. Ce soulèvement n’est pas un évènement isolé, déconnecté du reste. Il entre en résonance directe avec tout un contexte, à l’échelle régionale et mondiale. L’histoire politique récente de la région est agitée par une lutte des classes particulièrement intense. Aussi, il paraît nécessaire de...

Parution du n°3 de la revue Takakia
Takakia #3 Brame de combat contre le Mordor industriel 96 pages – automne/hiver 2024 prix libre (coût de fabrication 1,75 euros) abonnement de soutien : 20 euros (3 numéros par an) tirage : 1000 exemplaires Pour commander : – via le formulaire sur takakia.blackblogs.org – via le mail takakia@@@riseup.net Messages de service : – Les numéros #1 et #2 sont épuisés, des PDF peuvent être téléchargés depuis le site takakia.blackblogs.org . – Si vous voulez participer à la diffusion de cette revue, contactez-nous ! (et un grand merci à celles et ceux qui le font déjà) – Si vous avez encore un petit pot avec du prix libre pour Takakia, merci de nous faire remonter les sous. Merci de nous écrire pour connaître les coordonnées de l’envoi ! – Merci aux elfes sylvaines de Nandor, aux Piévelus, aux elfes Sinda de Doriath, aux Aigles du Nord, aux enfants de Dúnedain, aux Entures, aux Nains d’Erebor, aux Rohirrim, au peuple d’Haleth et à toutes les créatures libres. Votre résistance au Mordor industriel est une source inépuisable d’inspiration et d’encouragement. SOMMAIRE Articles et récits La Kanaky insurgée met à mal l’État… et l’industrie minière Nouveaux OGM : grise mine dans les labos de la plaine du Pô Chimie industrielle. Le règne ténébreux de l’artificiel Sur la ligne de feu : interview avec des anarchistes en Grèce sur les feux de forêt et la résistance contre la société techno-industrielle La magie et la machine. Technologie et animisme à l’ère de l’extermination écologique Direct Action. Guerre au patriarcat, guerre à la technologie mortifère : une histoire de résistance armée au Canada Rubriques Résistances Freinage d’urgence dans le Sud-Ouest Fragments de la résistance contre l’A69 Exploitation industrielle des forêts : la fronde monte Mégabassines : à bout de souffle ? En Sardaigne, le prix du capitalisme vert Sápmi : un train qui va nulle part Mauvaises herbes Drainage Aguerrissement Le vent, le froid, la pluie, la neige Recensions La mort de la Nature : les femmes, l’écologie et la révolution scientifique Sans dessous-dessus : apériodique pour chahuter l’extractivisme Vers l’écologie de guerre Petite présentation de la revue : Sur le plateau tibétain, au nord des géantes de l’Himalaya, une plante rare s’accroche aux falaises granitiques glacées, témoins robustes du Jurassique. Sur le toit de la planète, les pousses vertes de cette plante restent proches du sol, dépassant rarement l’épaisseur d’un doigt, et ses feuilles sont minuscules. Très rare, son vert vif et éclatant n’a été observé que par peu d’humains. Le nom vernaculaire en japonais, nanjamonja-goke, reflète bien la résilience hors commune dont fait preuve cette plante : la « mousse impossible ». La mousse Takakia, est le plus vieux genre taxonomique de plantes connu. Elle a probablement 390 millions d’années, plus vieille que le supercontinent Pangée qui a commencé à se séparer il y a 200 millions d’années pour former...

[Rojava] Changements stratégiques (3)
Le bloc emmené par al-Nosra (coalition islamiste hétérogènes composée surtout de jihadistes et de Frères musulmans, mais aussi d’autres organisations) continue son offensive contre le régime en direction d’Hama. Il organise les zones conquises. Le bloc de l’ANS, pur proxy de la Turquie, continue de cibler les Kurdes. Des tensions existent entre les deux blocs. Ainsi, al-Nosra voulait remettre en service la centrale électrique d’Alep, mais les mercennaires de l’ANS, comme ils le font toujours, avaient pillé tout ce qui pouvait être emporté et saccagé le reste. Les forces de l’ANS appuyée par l’artillerie turque se concentrent autour de la région de Manbij – des escarmouches ont déjà eu lieu avec les FDS, faisant plusieurs tués. L’ANS harcèle aussi les quartiers kurdes encerclés à Alep. Des milliers de réfugiés fuyant les forces islamistes ont quitté la zone de Sheba/Tall Rifaat pour se diriger par un froid polaire vers les régions du Rojava démocratique par un corridor humanitaire (photo). Plus au Sud-Est, les FDS ont pris la dernière tête de pont tenue par le régime à l’Est de l’Euphrate, une large poche de sept localités à la hauteur de la ville de Deir ez-Zor. Cette zone étaient occupées par des milices iraniennes. L’aviation américaine bombarde ces milices, l’aviation russe bombarde al-Nosra, l’aviation israélienne bombarde le Hezbollah, et l’aviation turque bombarde les SDF… Youth-Women-Movment.mp4

Des ateliers anti-reps techno-critiques avec Escadron de mobylettes
Lancement public sur le net du collectif « Escadron de mobylettes », organisant des formations anti-reps techno-critiques. Depuis 2 ans, notre collectif, Escadron de mobylettes (EDM), co-organise en Europe des ateliers, des conférences et des formations principalement sur les thèmes de l’anti-rep et de la technocritique. Malgré notre forte présence dans le milieu militant français, nous sommes restés discrets en ligne. Aujourd’hui, nous faisons un pas en avant en lançant un site qui vous donnera accès à différentes informations, telles que notre calendrier d’événements et des articles sur les sujets que nous traitons lors de ces derniers. N’hésitez pas à nous joindre pour co-organiser avec nous des événements ou vous tenir au courant des prochains événements publics que nous co-organisons pour y participer. Co-organiser avec nous : Nous animons un grand nombre d’événements : formation à l’auto-defense numérique, préparation aux manifestations mouvementées, atelier/discussion « style de vie » autour de l’abancarisation... (https://escadrondemobylettes.noblogs.org/ateliers-proposes/) partout en Europe de l’Ouest (à la ville comme à la campagne) Vous pouvez nous contacter pour co-organiser un événement public, nous inviter à un camp militant ou bien pour co-organiser un événement privé. Que vous soyez une association, un mouvement, un syndicat, un.e militant.e, nous pouvons coordonner nos forces pour organiser ensemble un événement, par exemple : nous nous chargeons de la partie contenu et animation de l’événement et vous du travail plus local comme trouver un lieu et faire de la comm au niveau local Pour plus d’informations : https://escadrondemobylettes.noblogs.org/co-organisez-avec-nous/ Participer aux prochains événements : Semaine du 9 décembre à Marseille : résidence d’une semaine au lieu « La Base » Week-end 11-12 janvier à Belfort : week-end de formation Week-end 18-19 janvier à Tubïngen (Allemagne) : week-end de formation Vous nous retrouverez aussi sûrement sur des camps militants, nous avons par exemple animé l’année dernière des formations au village de l’eau de Melle, des ateliers aux rencontres anti-nucléaires & anti-autoritaires de Bure, une formation à l’assemblée des rebelles d’Extinction Rebellion à Toulouse Vous trouverez plus d’informations et un agenda actualisé sur notre site internet : https://escadrondemobylettes.noblogs.org/calendrier/ Pour vous tenir au courant des prochains événements que nous co-organisons ou auxquels nous seront présents et des derniers articles mis en ligne, vous pouvez rejoindre notre info-lettre en envoyant « subscribe » à newsletter-escadrondemobylettes-request@autistici.org, ou en remplissant ce formulaire : https://cryptpad.extinctionrebellion.fr/form/#/2/form/view/BxfjOdK81PBYoDUkF7Ea4KoxFDDupYUktp2OP9hwz8Q/ Notre collectif repose sur 3 piliers, vous trouverez plus d’information sur notre site (https://escadrondemobylettes.noblogs.org/) : La générosité...