Bruxelles Dévie

Un média indépendant et collaboratif actif à Bruxelles. Nous vous informons sur les actualités politiques et gouvernementales en Belgique. Nous visibilisons les collectifs, groupes et personnalités actifs dans les différentes luttes sociales. Nous diffusons et dénonçons les violences policières en Belgique, et plus particulièrement à Bruxelles.

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Écologie

Près de 5 000 personnes manifestent pour le 1er Mai Révolutionnaire (vidéo)

À l’occasion de la journée de lutte internationale des travailleur·euses, Bruxelles a une nouvelle fois été le théâtre d’une mobilisation d’ampleur. Plusieurs milliers de personnes ont ainsi pris part au 1er Mai Révolutionnaire. Rassemblant entre 4 000 et 5 000 participant·es selon les organisateur·ices, la manifestation a marqué une nouvelle fois l’importance croissante de cette date dans le paysage militant bruxellois. Si le cortège a débuté dans le calme, des tensions sont apparues en cours de route, donnant lieu à une présence policière renforcée tout au long du parcours. Crédit photo Brieuc Van Elst Malgré les tensions apparues en cours de manifestation, la manifestation s’est aussi illustrée par son caractère festif et solidaire. De nombreux messages affichaient une solidarité internationale forte, exprimée envers les luttes des peuples du monde entier : de la Palestine au Kurdistan, en passant par le Congo et la Kanaky. Cette dimension internationaliste, chère au 1er Mai Révolutionnaire, s’est largement exprimée tout au long du parcours. Si le cortège a débuté dans le calme, des tensions sont apparues en cours de route, provoquant un renforcement progressif du dispositif policier. Vers 14h45 le cortège s’est élancé depuis la place Marie Janson. Des accrochages ont rapidement eu lieu sur le parcours, notamment à Saint-Gilles. Une grande surface a été endommagée et des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre près de la porte de Hal. Des feux d’artifice et des projectiles ont été lancés en direction des lignes anti-émeutes. La manifestation a alors pris une autre tournure. Le reste du trajet s’est déroulé sous-haute surveillance policière. Le commandement chargé du maintien de l’ordre a mis en place la stratégie allemande dite du kessel, ou « la cage », qui consiste à encercler strictement le cortège à l’aide de deux lignes successives de police anti-émeute. La manifestation est passée devant le siège du MR, sous haute protection. Plusieurs lignes de barbelés, autopompe, brigade canine, brigade d’intervention et policiers anti-émeute. De nouveaux heurts, plus légers, ont encore opposé manifestant·es et forces de l’ordre d’abord avenue Toison d’Or, puis au niveau du Palais de Justice, où l’autopompe a été utilisée. La journée s’est finalement clôturée dans une ambiance chaleureuse sur la place du Jeu de Balle, avec des stands, des concerts et des prises de parole. Deux arrestations ont été constatées durant et à la fin de la manifestation. Depuis plusieurs années, les mobilisations du 1er mai à Bruxelles prennent de l’ampleur, l’an dernier 3 000 personnes avaient rejoint la manifestation selon les organisateur·es. Crédit images, @David_mcn & @benameur_dalila Fichier vidéo

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Santé / Soins

Quelles perspectives pour le 1er mai

Comme chaque année, plusieurs manifestations auront lieu à Bruxelles à l’occasion du 1er mai. À 12h, place Poelaert, débutera le 1er Mai de Lutte, suivi à 14h du départ du 1er Mai Révolutionnaire depuis la place Marie Janson (Carré de Moscou). L’an dernier, plus de 2 000 personnes ont participé à la manifestation du 1er Mai Révolutionnaire. Le 1er mai est la journée internationale de lutte pour les travailleur·ses et non pas la « fête du travail« , comme on l’entend parfois. Historiquement, cette date commémore le massacre de Haymarket Square à Chicago, aux Etats-Unis, où plusieurs personnes( manifestant·es et policier·es ) sont mortes lors des mobilisations pour la journée de 8 heures. Huit anarchistes, alors influents dans les mobilisations ouvrières massives, avaient été arrêtés et condamnés pour « complot » accusés à tord d’avoir confectionné et jeté une bombe artisanale sur la police. L’évènement avait fait rapidement le tour des Etats-Unis, puis s’était répandu à l’international, devenant un élément important de l’histoire des luttes ouvrières. Deux cortèges traverserons Bruxelles donc ce 1er Mai. Le 1er Mai de Lutte et l’Alliance du 1er Mai Révolutionnaire ont cependant publier un communiqué commun « Marcher séparément frapper ensemble« . Alors que les offensives militaires à Gaza se poursuivent, la solidarité avec la Palestine s’impose plus que jamais comme une priorité dans les manifestations du 1er mai. Cette année encore, des voix s’élèveront pour dénoncer non seulement les bombardements, les déplacements forcés et le génocide commis par Israël, mais aussi le soutien logistique, politique et économique que lui apportent de nombreuses puissances occidentales, dont la Belgique. Historiquement, le 1er mai a toujours été un moment fort pour la cause palestinienne, tant en raison de sa portée internationaliste que de sa résonance symbolique auprès de tous les peuples en lutte. Cette journée de mobilisation mondiale rappelle que les luttes sociales, anticapitalistes et anticoloniales sont profondément liées. Les organisateurs du 1er Mai Révolutionnaire rappellent que la cause palestinienne, comme l’ensemble des luttes anticoloniales, s’inscrit pleinement dans les combats contre le capitalisme, l’impérialisme et le fascisme. Un cortège internationaliste portera ainsi les voix des Palestinien·nes, des Congolais·es, des Kurdes, des Iranien·nes, et bien d’autres encore au sein de la manifestation du 1er mai révolutionnaire. La manifestation du 1er Mai Révolutionnaire s’organise autour de la lutte contre le fascisme et la solidarité internationale comme l’explique l’appel à manifester : « Combien de pas encore ? Combien faudra-t-il encore de pas vers le fascisme pour décréter que, cette fois, on y est ? Et finalement, est-ce bien ce qui importe ? » « La question qui devrait nous préoccuper serait plutôt comment chacun de ces pas ces dernières années a été fait dans cette direction. Comment chaque crise — (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Contrôles policiers abusifs au Parc Roi Baudoin

La colère monte chez les habitant·es des communes de Jette, Ganshoren et Laeken, surtout chez les parents de jeunes non- blancs. Ils dénoncent des contrôles policiers abusifs et discriminatoires au parc Roi Baudouin, un endroit qui ressemble de plus en plus à une zone de surveillance pour certains jeunes selon les témoignages. Un·e parent·e a décidé de prendre la parole publiquement pour dénoncer ce qu’iel voit comme un acharnement de la police de Jette contre les jeunes racisés qui fréquentent le parc. « Mon fils, il sort jouer au foot, il rigole avec ses amis. Il ne vend pas de drogue. Il ne traîne pas avec des armes. Il ne vole rien. Il est juste là, comme n’importe quel gosse. Pourtant, il revient marqué, silencieux, fatigué », raconte-t-iel sur Instagram. « Contrôlé deux fois en une heure, insulté à demi-mot, intimidé pour rien » Selon plusieurs habitant·es, ce sont des humiliations répétées et injustifiées, qui ciblent systématiquement les jeunes non-blancs fréquentant ce parc. Ce témoignage n’est pas le seul. D’autres parents parlent de contrôles du même genre, qui durent depuis des années et qui ciblent toujours les populations racisées. Certain·es accusent la police de faire preuve de « zèle » lors de ces contrôles. Ces contrôles policiers représentent par ailleurs une forme d’exclusion d’un espace vert, pourtant précieux dans des quartiers denses où les espaces verts sont rares en comparaison avec d’autres communes. Les parcs sont des jardins communalisés pour des personnes vivant en appartement, souvent plus précaires. Priver ces jeunes d’un accès serein au parc, c’est aussi leur retirer un droit à la ville, à l’usage des espaces publics. Les parents appellent donc à réagir pour mettre fin à ce qu’ils voient comme une injustice évidente. « On ne peut plus se taire. On ne peut plus laisser passer », dit l’un d’eux. « Le parc, un lieu de loisirs, ne devrait pas devenir un espace d’humiliation. » Ces témoignages rappellent la persistance de contrôles policiers au faciès, dans un pays qui se distingue par la violence de son appareil policier. En effet, la Belgique est le deuxième pays où il y a le plus de morts causées par des violences policières. Sources : Témoignages Le Temps. « En graphiques : dans quels pays la police tue-t-elle le plus ? » https://www.letemps.ch/data/en-graphiques-dans-quels-pays-la-police-tue-t-elle-le-plus . Mediapart. « En Belgique aussi, des citoyens dénoncent sans relâche les violences policières. » 8 juill. 2023, https://www.mediapart.fr/journal/international/080723/en-belgique-aussi-des-citoyens-denoncent-sans-relache-les-violences-policieres .

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Médias

Un syndicat de police dénonce les violences des forces de l’ordre, et condamne » la protection par la hiérarchie »

Les syndicats CGSP Police et CGSP Pompiers ont décidé de déposer une plainte officielle contre certains membres du service d’intervention (INT) de la zone Bruxelles-Capitale-Ixelles, accusés de violences répétées lors de diverses manifestations. Selon les syndicats, ces comportements excessifs, parfois brutaux, émanent toujours des mêmes agents et ne sont pas isolés. Les syndicats dénoncent également le manque de réaction de la hiérarchie, qui semblerait couvrir ces agissements. Depuis plusieurs semaines, les dénonciations de violences policières à Bruxelles se multiplient. Cette fois ci, elles émanent de l’institution policière elle même, alors que des syndicats de police dénoncent des agissements abusifs. La CGSP Police, en collaboration avec la CGSP Pompiers, a récemment tiré la sonnette d’alarme en dénonçant « un problème récurrent de violences policières » dans la zone Bruxelles-Capitale-Ixelles. Ces accusations visent principalement certains membres du service d’intervention (INT), régulièrement impliqués dans des incidents lors de manifestations comme le rapporte la CGSP dans son communiqué. Crédit photo Hbaash Awaad Les faits rapportés concernent plusieurs interventions violentes largement médiatisées, notamment lors de la manifestation nationale du 13 janvier 2025, première grande mobilisation contre le gouvernement Arizona et pour les pensions. Ce jour-là, des tensions entre policiers et pompiers ont dégénéré en affrontements physiques alors que les pompiers manifestaient. Selon le communiqué syndical, les faits ce seraient déroulés après que les pompiers se soient pacifiquement déviés de la route du cortège. Ce serait la police qui aurait initié l’escalade en faisant un usage excessif de la force contre des pompiers, en effectuent des prises très violentes sur les manifestants, notamment au sol. Crédit photo Hbaash Awaad Plus récemment, lors de la grève du 31 mars, des militants syndicaux ont également été victimes de brutalités policières. Le 31 mars 2025, un nouvel épisode de violences policières est signalé lors d’une grève menée rue Neuve à Bruxelles. Des membres du syndicat chrétien, la CNE Commerce accuse la police d’avoir employé une force injustifiée pour disperser des piquets de grève. Selon le syndicat, des agents auraient tenté de forcer deux piquets de grève sans motif légal, allant jusqu’à bousculer et saisir des militants par la gorge. Manifestation contre la venue de Bardella Crédit photo Hbaash Awaad. Quelques mois plus tôt, le 13 novembre 2024, un autre incident impliquant les mêmes agents avait déjà fait polémique lors de la manifestation contre la venue de Jordan Bardella, président du Rassemblement National français. Les forces de l’ordre avaient été accusées de violence envers les manifestants, notamment une vidéaste de Zin TV qui avait été malmenée et privée de son matériel. À cela s’ajoute la condamnation récente de la zone Bruxelles-Capitale-Ixelles par la justice...

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Extrême-droite / Antifascisme

GEORGES-LOUIS BOUCHEZ ASPERGÉ DE BIÈRE ET PROVOQUE DES TENSIONS À GEMBLOUX

À l’occasion de sa venue à Gembloux dans le cadre des conférences AZUR (qui visent à expliquer les nouvelles réformes du gouvernement wallon) , Georges-Louis Bouchez a été accueilli par un comité antifasciste et syndicaliste mobilisé contre la politique menée par le MR. Dès sa sortie de voiture, le président du MR a été aspergé de bière auquel il a réagi avec agressivité. Plutôt que de garder son calme, Georges-Louis Bouchez a immédiatement cherché la confrontation, allant jusqu’à bousculer manifestant·es et policiers. Sur les images diffusées, on le voit s’emporter, tentant de forcer le passage en se débattant contre les forces de l’ordre, qui doivent intervenir pour le retenir. Ce comportement n’est pas un dérapage isolé. Il s’inscrit dans une stratégie politique assumée par Georges-Louis Bouchez et le MR : multiplier les provocations, forcer l’affrontement (comme ce fut le cas le 8 mars dernier), et instrumentaliser ensuite les réactions pour accuser la gauche de « violence » et de censure. Une manœuvre médiatique bien rodée, qui vise à détourner l’attention des véritables violences dénoncées par les manifestant·es : celles des politiques antisociales et racistes menées par le gouvernement Arizona, auquel le MR participe pleinement. Your browser does not support the video tag.

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Médias

Des drones pour surveiller la ville ?

Ce jeudi 24 avril, la commune d’Ixelles votera l’usage de drones policiers équipés de caméras mobiles. Une mesure supposément testée déjà depuis le 15 avril, en toute discrétion, qui interroge sur l’avenir de nos libertés dans l’espace public. Ces drones pourraient être utilisés dans le cas de crimes et délits, mais aussi pour de simples contraventions, infractions ou encore desdites « incivilités ». Une notion floue, sujette à interprétation : qu’est-ce qui est jugé « incivil » ? Et par qui ? Qu’adviendra-t-il des données recueillies par ces caméras mobiles ? Qui y a accès ? Un rassemblement ? Une prise de parole publique ? Un drapeau palestinien trop visible ? Les possibilités d’intervention sont nombreuses, et les critères, flous. Qui protège-t-on ? La zone de police Bruxelles Capitale Ixelles justifie l’usage de drones avec caméras par plusieurs objectifs : Enregistrer les conditions de déroulement des interventions de police ; Améliorer la traçabilité et le compte rendu des opérations aux autorités de police administrative et judiciaire ; Accroître la sécurité des fonctionnaires de police ; Réduire le nombre de faits de violence ainsi que les plaintes infondées à l’encontre des agents ; Renforcer le professionnalisme des interventions policières. Derrière ces objectifs, a priori présentés comme neutres ou techniques, se décèle une logique orientée : des drones pour la sécurité des agent·es, pour montrer la réalité du terrain. En effet, ces dispositifs ne capturent qu’un angle, une perspective de cette prétendue réalité : celle des forces de l’ordre. Les caméras restent par contre aveugles lorsqu’il s’agit de remettre en question le point de vue policier. En effet, jusqu’ici, les images de vidéosurveillance recueillies par la police n’ont que très peu servi à l’incrimination des policier·es dans des affaires de violences. Les caméras ne fonctionnent pas : non branchées, hors service, ou avec des images « écrasées ». En 2014, Soulaïmane Archich Jimili, 15 ans, est mort écrasé par le métro à Bruxelles après un contrôle policier. Les 11 minutes de vidéo précédant sa mort, lorsqu’il est intercepté par la police, ont disparu. La STIB a simplement répondu que les images avaient été « écrasées » sans aucune autre explication. Parmi les objectifs annoncés pour le déploiement des drones, figure également la volonté de réduire les « plaintes infondées contre des agents ». Cette rhétorique contribue à discréditer la parole des plaignant·es et perpétue une culture du doute systématique envers les victimes de violences policières. Elle détourne l’attention des violences réelles, documentées depuis des années par des instances internationales et nationales comme le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), Médecins du Monde, Amnesty International, ou encore la Ligue des droits humains. Pour les victimes de violences policières, l’accès à la justice est semé d’embûches, dans une « jungle judiciaire et...

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Mohammed Khatib arrêté à la Bourse

Le lundi soir 21 avril, lors de la manifestation quotidienne pour la Palestine à Bourse, Mohammed Khatib a été arrêté par la police. L’arrestation est survenue à la fin de la manifestation quotidienne près de la Bourse. Mohammed Khatib est un militant palestinien bruxellois qui est menacé de perdre son statut de réfugié pour ses positions politiques. Il est coordinateur de Samidoun, une organisation de solidarité avec les prisonniers palestinien·nes. Nicole de Moore anciennement secrétaire d’état avait initié une procédure pour lui retirer son statut de réfugié. Le gouvernement Arizona s’en prend aussi à Samidoun en voulant mettre en place une loi pour permettre de dissoudre des organisations dont cette dernière. Vers 20h20, alors qu’il rentrait chez lui, Mohammed a été contrôlé par plusieurs agent·es qui l’ont privé de liberté Arrêté administrativement, il a ensuite été transféré dans un commissariat du centre de Bruxelles. La police aurait justifié son arrestation car la Sûreté de l’Etat identifie Mohammed comme “une menace pour la sécurité intérieure”. Ce, en raison de ses positions politiques en particulier son soutien à la résistance palestinienne. A la suite de son arrestation, une mobilisation spontanée s’est organisée afin de réclamer la libération de Mohammed. Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées en face du commissariat Amigo, près de la Grand Place. Elles ont été violemment expulsées par des policiers anti-émeutes. Selon des témoins de la scène, les forces de l’ordre auraient également insulté les manifestant·es en les chargeant. Plusieurs coups de matraque ont été donnés et la police a fait usage de gazeuse. Le rassemblement de soutien s’est vite transformé en une course poursuite dans le centre de Bruxelles. Malgré l’important dispositif policier, aucune arrestation supplémentaire aurait eu lieu. Mohammed a finalement été libéré tard dans la nuit vers 5h du matin et plusieurs organisations ont dénoncé son arrestation. Depuis le 18 mars on constate une augmentation des violences envers les manifestations quotidiennes pour la Palestine. Les manifestant·es des rassemblements quotidiens appellent à les rejoindre tous les jours à 19h à la Bourse.

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Médias

Job étudiant dès 15 ans : vers un retour du travail des enfants ?

L’abaissement de l’âge légal pour les jobs étudiants à 15 ans fait débat en Belgique et ailleurs. Alors que le ministre de l’Emploi David Clarinval (MR) se prépare à introduire cette mesure dès l’été 2025, elle est loin d’être la bienvenue. Derrière les discours de façade de modernisation et d’émancipation, cette réforme suscite l’indignation de nombreux·ses acteur·rices sociaux et politiques. David Clarinval tente de justifier ce choix en vantant l’autonomie financière des jeunes et la flexibilité du marché du travail. Mais derrière ces arguments se cache une réalité bien plus sombre : celle d’une précarisation accrue des jeunes, au profit des employeurs qui bénéficieront d’une main-d’œuvre bon marché et corvéable à merci. En augmentant le plafond des heures de travail à 650 par an et en abaissant l’âge minimum à 15 ans, on transforme insidieusement les jobs étudiants en emplois de substitution, menaçant les droits et les conditions de travail des jeunes. Les syndicats, notamment la FGTB, dénoncent fermement cette réforme qu’ils qualifient de « mise en concurrence déloyale ». Pourquoi favoriser le travail des adolescents alors que des centaines de milliers de chômeur·euses restent sur le carreau ? Plutôt que de s’attaquer aux causes profondes du chômage et de la précarité, le MR choisit de sacrifier les jeunes sur l’autel de la flexibilité. Une politique court-termiste qui occulte délibérément les risques de décrochage scolaire et de détérioration de la santé mentale des jeunes, pris dans un engrenage travail-études difficile à concilier. Cette mesure risque d’accentuer la précarité des jeunes issus de milieux modestes, contraints de travailler pour subvenir aux besoins familiaux. Cela pourrait renforcer les inégalités sociales plutôt que de les atténuer. Par ailleurs, un rapport de l’UCLouvain souligne que dès 10 heures de travail par semaine, le risque de décrochage scolaire augmente de 10 %. En effet, les associations étudiantes s’inquiètent également de l’impact psychologique sur les jeunes. Travailler dès 15 ans pourrait les priver d’un temps essentiel de développement personnel et scolaire, d’autant que ces emplois offrent peu de protection sociale. En cas de maladie, par exemple, les étudiant·es n’ont droit au salaire garanti que s’ils travaillent depuis un mois minimum chez le même employeur, une condition rarement remplie. Derrière ces politiques libérales se cache l’idéal d’un modèle économique national qui continu de favoriser la mise en place d’une main d’œuvre étudiante à la fois précaire et extrêmement bon marché. L’emploi d’étudiant·e arrange considérablement le patronat belge étant donné qu’employer une étudiant·e ne coute presque aucune taxe et qu’aucune sécurité d’emploi n’est allouée au jobeur·euse. Ainsi un·e patron·ne a le libre choix de licencier un·e étudiant·e sans le moindre préavis et les étudiant·es ne bénéficient pas de congés payés en cas de maladie. De plus, rappelons que les heures travaillées avec...

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Racismes / Colonialismes

Plusieurs manifestations pro-palestiniennes réprimées violemment par la police à Bruxelles

Mardi 8 avril, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en face de l’ambassade israélienne, située à Uccle, contre le génocide que l’Etat colonial commet en Palestine. Propos racistes, répression brutale et violence policière : un combi fonce dans la foule et laisse une personne blessée, transférée d’urgence à l’hôpital. Le rassemblement avait réuni de jeunes réfugiés palestiniens, des familles et leurs enfants, des étudiant·es et jeunes travailleur·ses. Depuis la reprise des bombardements à Gaza, les manifestations se multiplient en face de l’ambassade israélienne. Le 18 mars, jour de cette reprise, la police avait déjà violemment réprimé les manifestant·es contre le génocide, notamment dans des bus STIB. Boris Dilliès, le bourgmestre d’Uccle (MR), était auprès de ses policiers anti-émeutes, comme à son habitude. Durant le rassemblement en face de l’ambassade, un drapeau israélien a été brûlé et le bourgmestre d’Uccle a été visé par un jet d’oeuf. Après plus d’une heure de manifestation, un cortège spontané est parti vers la Chaussée de Waterloo. Il s’est retrouvé confronté à un important dispositif policier, autopompe et policiers anti-émeutes, qui lui barrait la route. La tension est alors montée entre manifestant·es et forces de l’ordre. Pourtant, des familles et des enfants étaient encore présents, la police a durement fait usage de la force : gaz lacrymogène, canon à eau … Des légers affrontements entre manifestant·es et policiers ont eu lieu, et la police a fini par faire dévier la manifestation vers le Bois de la Cambre. Plusieurs manifestant·es affirment aussi avoir entendu des propos racistes de la part des policiers, notamment, « On va se faire tous ces Arabes » ou encore « Ils ne tiendraient pas cinq minutes à Gaza » avant de charger le cortège au niveau du croisement entre la chaussée de Waterloo et le Bois de la Cambre. Les forces de l’ordre ont par la suite poursuivi en nombre les manifestant·es à travers le Bois de la Cambre. La manifestation s’est divisée en plusieurs petits cortèges dans le quartier du Solbosch à Ixelles, près de l’ULB. La police a procédé alors à des arrestations en arrêtant notamment les transports en commun, afin d’y arrêter des personnes. Selon le témoignage de personnes dans ces bus : les policiers en rentrant criaient « Si vous avez vu des manifestant·es, dénoncez-les !« . Des arrestations ont eu lieu dans ces bus et différents témoignages rapportent qu’elles étaient au faciès. Sur des images que nous avons consultées, la police expulse violemment une jeune d’un bus, rappelant les scènes du 18 mars, où des personnes avaient déjà été agressées de la même manière. Alors que la police poursuivait un petit groupe de manifestant·es près du cimetière d’Ixelles, un combi de la police a foncé sur un groupe de manifestant·es et a renversé une personne, lui causant une blessure à la jambe. Cette conduite dangereuse s’est répétée à plusieurs reprises durant la soirée : dans...

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Extrême-droite / Antifascisme

Palestine : La manifestation de samedi 12 avril attaquée

Ce samedi 12 avril, une centaine de personnes se sont rassemblées place de la Bourse à 19h, en soutien à la Palestine. Plusieurs collectifs appellent à se rassembler quotidiennement à 19h à la Bourse. Assez rapidement, un groupe d’ultras du Wydad AC (club de foot de Casablanca, au Maroc) ont rejoint le rassemblement pour craquer des fumigènes et entamer des chants en soutien à la Palestine. La manifestation s’est ensuite mise en mouvement. Au croisement entre la Bourse et le Boulevard Anspach, un groupe de personnes extérieur au cortège a volé un drapeau palestinien. Des insultes auraient fusé en anglais. La situation s’est alors tendue et une bagarre a éclaté. Des chaises, des bâtons, des bières et des bouteilles en verre ont été lancés en direction de la manifestation, qui s’est défendue. Des enfants ont reçu des projectiles, des femmes portant le hijab se sont fait bousculer et insulter, au moins quatre personnes présentes dans le cortège de la manifestation ont été légèrement blessées. Des passant·es se seraient mêlé·es à l’altercation, puisque des insultes en français se sont fait entendre (alors que les premiers agresseurs parlaient en anglais). La police est arrivée quelques minutes après le début de la bagarre. Elle s’est placé devant les agresseurs, boucliers et matraques vers les manifestants, et a ordonné à la manifestation de se disperser. Par son attitude, elle a de fait protégé les auteurs des violences, tout en intimidant les membres de la manifestation. L’un des agresseurs a été mis dans un fourgon par la police ; il semblerait qu’il se soit fait relâcher après que la manifestation ait quitté la Bourse. Le cortège s’est alors dirigé vers Lemonnier, suivi par un autopompe, des combis et des policiers en civil. La manifestation a ensuite bifurqué vers la porte de Hal et la place Bethléem, pour finir au Parvis de Saint-Gilles aux alentours de 21h30. Si le motif de l’agression n’est pas connu, l’attaque est indéniablement islamophobe et pro sioniste, comme en témoignent les vols de drapeaux palestiniens et les insultes islamophobes. L’attaque a été d’une rare violence dans le contexte politique bruxellois, bien que la manifestation ait réussi à se défendre et limiter les dégâts. Le lendemain, dimanche, environ 400 personnes se sont rassemblées et ont spontanément manifesté jusqu’au Parvis de Saint-Gilles, sans encombre cette fois. Les rassemblements spontanés organisés chaque soir par la communauté palestinienne de Bruxelles sont de plus en plus ciblés par une répression croissante, marquée par des actes d’intimidation et de violences systématiques. Si le mouvement de soutien à la Palestine semble déterminé à maintenir ces mobilisations quotidiennes, il est évident que ces violences visent à briser cette dynamique et à décourager les personnes mobilisées. Sources : Témoignages

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Médias

Décès de Sourour : la zone de police bientôt inculpée ? Une déresponsabilisation des policier·ères

Le 12 janvier 2023, Sourour Abouda, Belgo-Tunisienne de 46 ans, décédait dans la cellule du commissariat de la rue Royale à Bruxelles. Début avril 2025, le Procureur du roi*, a affirmé qu’il existait « des charges suffisantes contre la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles en ce qui concerne l’inculpation d’homicide involontaire »2. Le Procureur du roi demande donc que la zone de police soit renvoyée devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire. Une première dans la justice belge. En revanche, le Procureur du roi demande qu’aucun·e policier·ère ne soit inculpé·e en tant qu’individu·e. Ainsi, si la zone de police en venait à être inculpée dans son entièreté, la justice belge reconnaîtrait, en quelques sortes, un problème de fonctionnement dans cette partie de l’institution policière, puisqu’elle ne tiendrait pas pour responsable les individu·es, malgré leurs fautes. C’est un problème de structure qui est pointé ici, dans le réquisitoire du Procureur du roi. D’un côté, après trois décès en cellule dans le même commissariat entre 2021 et 2023, l’annonce d’un problème structurel au sein de la zone de police a de quoi marquer les esprits. D’un autre côté, ce réquisitoire ôte la responsabilité aux policier·ères en charge ce soir-là, puisqu’il ne charge aucun·e policier·ère en particulier. Selma Benkalifa, avocate de la famille, explique : « Depuis le temps qu’on réclame que soit pris en compte le problème structurel à la police, on est très content d’un renvoi au pénal de la Zone, parce que ça signifie bien que le problème n’est pas seulement un problème d’individu, mais aussi un problème structurel. Selon moi, c’est la première fois que ça arrive, et donc c’est une avancée pour le droit des victimes. Cela dit, le fait que le problème soit structurel n’enlève rien au fait qu’il y ait des responsabilités individuelles ». Cependant, le Procureur semble passer outre ces responsabilités individuelles : malgré des mensonges policiers répétés (notamment concernant un pseudo-suicide de Sourour), la présence de coups sur le corps de Sourour, des années de pressions policières, … aucun·e policier·ère ne sera poursuivi·e si le réquisitoire du Procureur est accepté. En somme, le Procureur refuse de se poser la question : « la faute à qui ? ». Et la famille de Sourour s’indigne. Soumaya, sa sœur, explique : « Moi je veux que les policiers (certains gens) se rendent compte du tort qu’ils ont fait, que leur responsabilité soit reconnue ». Par ailleurs, le avocat·es sont dans un flou : puisque la situation n’est jamais arrivée en Belgique, difficile d’y voir clair, de savoir qui va être accusé derrière cette « Zone de police ». Son chef ? Philippe Close, le Bourgmestre en charge ? Personne ? » Le 13 juin se déroulera l’audience devant la chambre du conseil, qui décidera de la charge retenue et des personnes inculpées. Elle devrait amener certaines réponses aux proches de Sourour et aux personnes qui s’intéressent de...

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Extrême-droite / Antifascisme

Enquête : la brigade cycliste de Bruxelles Capitale Ixelles au cœur de nombreuses affaires de violences policières ?

En novembre dernier, nous avons lancé un appel à témoignages sur les violences policières attribuées à la brigade cycliste de la police de Bruxelles Capitale Ixelles. Après une enquête approfondie et de nombreux récits recueillis, nous publions aujourd’hui un article exclusivement consacré à ces abus. Depuis 2003, la zone de police de Bruxelles Capitale Ixelles s’est munie d’une brigade cycliste. La création de cette brigade a, selon les forces de l’ordre, pour but de renforcer les dynamiques de proximité entre policier·es et habitant·es tout en se consacrant principalement à la réglementation des flux routiers. Cependant, la réalité est toute autre, car il semblerait que la brigade cycliste soit coutumière des violences policières. De manière générale, il est ressorti des différents témoignages que les membres de la brigade cycliste ont eu un usage particulièrement important et régulier de la violence dans le cadre de manifestations. Les témoignages que nous avons reçus font allusion à des faits qui se sont déroulés dans le cadre de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles le 26 novembre 2023, dans le cadre du mouvement pro-palestinien en face de l’ambassade américaine le 31 mai dernier, à la Grand-Place de Bruxelles le 24 juillet 2024 toujours dans le cadre du mouvement palestinien et finalement lors de la manifestation contre la venue de Jordan Bardella le 13 novembre dernier. L’ensemble des faits décrits dans cet article se sont déroulés sur la zone de police de Bruxelles Capitale Ixelles, mais il est probable que des brigades cyclistes d’autres zones de police soient venues en renfort lors de diverses manifestations. Elles seraient alors aussi concernées par ces faits de violences policières. Nos vérifications, basées sur les témoignages reçus, confirment que des policiers à vélo de la zone de Police de Bruxelles Capitale Ixelles ont bien été reconnus à la fois lors de la pratique quotidienne de leur fonction de « policier à vélo » et aussi au moment de violences policières lors de manifestations. Nous pouvons aussi identifier que ces policiers sont bien membres de brigades de police locale par la présence de lignes bleues et bleu clair qui sont présentes à la fois sur leurs uniformes et sur leurs vélos. Cette brigade, qui serait à minima constitué de 53 policier.es à vélo a, à de nombreuses reprises, été ciblée par des plaintes concernant des violences policières. Parmi les membres de la brigade, les témoignages que nous avons reçus nous ont permis d’identifier une série de policier.es qui ont été violents physiquement lors de l’exercice de leurs fonctions. Un policier avec une corpulence assez forte, une barbe et des cheveux de couleur rousse, a été systématiquement décrit comme étant « particulièrement violent ». Les méthodes de la brigade cycliste de Bruxelles Capitale Ixelles sont loin du narratif politique et policier La zone de police de Bruxelles Capitale Ixelles est loin d’être la seule...

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Médias

Des travaux d’intérêt généraux et des amendes pour avoir critiqué la police en ligne ?

Des nouvelles de la cellule radicalisme #4 Depuis plusieurs mois, Bruxelles dévie, publie une série d’articles sur des censures d’opinions politiques sur internet car elles critiquent la police. Pour rappel : des Sanctions Administratives Communales (SAC) pouvant aller jusqu’à 500 euros ont été dressées par l’Officier de Police Judiciaire de la cellule radicalisme de la Ville de Bruxelles à l’encontre d’au moins 5 personnes. Deux d’entre elles ont également été convoquées au commissariat et interrogées pour avoir critiqué ou dénoncé des violences policières sur Instagram. Une de ces SAC a abouti à une peine de 1 jour de travaux forcés (Peine de Travail Autonome) et une autre à 270 euros d’amende. Ces deux personnes ont été sanctionnées par l’administration, car elles avaient partagé dans une de leurs stories éphémères sur Instagram l’expression populaire « ACAB » pour « All Cops Are Bastards », notamment à la suite d’une expulsion violente de sans-papiers palestiniens par la police. Pour mieux comprendre les enjeux derrière ces SAC nous avons interrogé Alexis Deswaef, ancien président de la Ligue des Droits l’Homme belge (LDH) et avocat défenseur des droits sociaux. « Historiquement, les SAC ont été inventées pour lutter contre les incivilités que le Parquet n’avait pas le temps de poursuivre, afin d’éviter une impunité de fait face à ces incivilités. Au fil des années, l’usage des SAC comme outil de répression a été élargi, au point qu’il y a maintenant visiblement même une cellule de veille au sein de la police qui passe ses journées à scroller sur les réseaux sociaux, non pas pour voir si des infractions s’y commettent (racisme, discrimination, appel à la haine ou à la violence de l’extrême droite par exemple) mais pour débusquer la moindre critique de la police ou de son action (par exemple quand l’action de la police est disproportionnée ou qu’elle réprime une manifestation avec violence). » Alexis Deswaef « On arrive à une situation inacceptable où la police est ainsi juge et parti, avec les fonctionnaires sanctionnateurs des communes qui suivent aveuglément ce que demande la police. Or, il est important de rappeler que ce sont les bourgmestres qui sont les chefs de la police et pas l’inverse. Le résultat de tout cela ? C’est la liberté d’expression qui est attaquée par la police qui tente d’étouffer toute critique à son égard, pourtant autorisée en démocratie.​ La police semble oublier la jurisprudence de la CEDH qui rappelle que la liberté d’expression protège les propos qui heurtent, qui choquent et qui blessent. On arrive à une situation paradoxale : au plus la police fait mal son travail, au moins on peut la critiquer. » Alexis Deswaef Il est important de souligner que c’est la cellule radicalisme de la Ville de Bruxelles qui est à l’initiative de ces SAC et de ces intimidations. Cette dernière est un maillon de la lutte anti-terroriste en Belgique. Mises en place dans le cadre du Plan R (R pour Radicalisme), puis...

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Extrême-droite / Antifascisme

Le site de l’usine d’Audi transformé en usine d’armement ?

En soutien aux travailleur·euses en lutte, le rassemblement contre l’Arizona de ce dimanche 13 avril est organisé sur le site d’Audi En septembre dernier, nous apprenions que l’usine du fabricant automobile Audi allait fermer ses portes à Forest. A cause de cette fermeture, plus de 3 000 personnes ont perdu leur emploi alors que certain·es y travaillaient depuis des années. De plus, la majeure partie des employés n’a a reçu que des indemnités de misère, très loin d’être à la hauteur des normes qui auraient dû être en rigueur. Dans le sillage de ce drame social, le nouveau ministre de la Défense Théo Francken (NVA) a récemment annoncé qu’il souhaitait reconvertir l’ancien site du constructeur en usine d’armement. Cette envie présentée par le politicien d’extrême droite flamand, intervient alors que la Belgique envisage de faire monter son budget national alloué à l’armement de 1,3% aujourd’hui à 2,5% de son produit intérieur brut d’ici 2034. Cette augmentation fait également écho aux pressions portées par l’OTAN et notamment les USA, pour que chaque pays membre contribue dans le budget de l’armement. Si ce sont plus de 50 millions d’euros qui sont dépensés pour le secteur de la Défense par la Belgique en 2025, c’est le chiffre mirobolant de 400 millions d’euros de dépenses publiques allouées à ce même secteur qui est espéré par notre gouvernement pour l’horizon 2029. En effet, dans le contexte de guerres militaires et économiques qui sont aujourd’hui menées par l’Occident et ses alliés, de nombreux pays comme la Belgique se lancent dans une course effrénée au « réarmement ». Il est désormais question pour les pays occidentaux de renforcer plus que jamais le budget alloué à l’armement tout en envisageant la potentielle reprise d’un service militaire obligatoire. À côté de cet investissement massif dans le secteur de la défense, l’Arizona poursuit les économies massives de budgets alloués à l’ensemble des secteurs sociaux. L’accord de gouvernement Arizona annonce des mesures particulièrement dures, comme l’instauration de la politique migratoire la plus stricte jamais appliquée en Belgique, ou encore une forte diminution des allocations de chômage. Ce processus de militarisation dans lequel la Belgique est lancée n’est que le reflet des politiques d’extrême droite qui composent notre gouvernement. En bref, les convoitises autour du site d’Audi dans la commune de Forest présentent à merveille le projet économique et politique promu par des multinationales comme Audi et nos autorités. D‘un coté des politiques d’entreprises toujours plus cruelles, qui n’hésitent pas a licencier des travailleurs sans respecter leurs droits, puis de l’autre des gouvernements qui profitent de la casse sociale pour instaurer leur projet de société : celui d’un état qui investit massivement dans l’armement tout en coupant dans les budgets des aides sociales En soutien à la lutte des travailleur·euses d’Audi, le troisième rassemblement contre le (...)

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Santé / Soins

Un palestinien envoyé à l’hôpital par la police, un autre en centre fermé

Dimanche 6 avril, lors d’une manifestation en soutien à la Palestine à Bruxelles, deux jeunes réfugiés palestiniens ont été arrêtés judiciairement. Les deux jeunes expliquent avoir été tabassés et violentés par la police à plusieurs reprises, dans leur cellule lors de leur arrestation cette nuit-là. L’un des deux a été transféré en urgence à l’hôpital durant la manifestation. Le second a été arrêté peu après la manifestation et a par la suite été incarcéré dans un centre fermé. Des centaines de personnes se sont jointes à la manifestation de Bruxelles en solidarité avec la Palestine, alors qu’Israël intensifie ses atrocités sans précédent à Gaza. La manifestation est partie place Poelart vers le centre-ville. Une fois arrivé·es à de Brouckère, plusieurs manifestant·es ont tenté de rallier la Bourse, lieu emblématique des rassemblements pro palestiniens depuis plus d’un an. Mais le cortège fut arrêté en chemin par une ligne de policiers anti-émeutes. C’est là que des violences absolument disproportionnées ont été commises par des forces de l’ordre. Sur les images que nous avons pu consulter, une des personnes arrêtées a été frappée à deux reprises. Un premier coup de bouclier au niveau de la tête, provoquant une plaie au visage, lui a été donné. Puis, un second coup de matraque, à l’arrière de la tête, a projeté au sol le jeune réfugié palestinien. Il a alors convulsé pendant de longues secondes. Il avait du mal à respirer et a perdu connaissance. Les secours ont mis une trentaine de minutes à intervenir et il a été transféré en urgence à l’hôpital. Une fois le réfugié palestinien arrivé aux urgences, la police s’est rendue sur place pour l’arrêter et l’interroger. Les médecins ont dans un premier temps refusé l’arrestation, car l’état de santé du jeune réfugié ne le permettait pas. La police a également refusé que quiconque ne monte le voir ni ses proches ni même son avocat·e si celle-ci n’était pas officiellement demandée par le jeune homme encore aux soins. Les forces de l’ordre ont par ailleurs identifié et menacé toutes les personnes venues en soutien à l’hôpital. Quelques heures plus tard, une fois que son état fut stabilisé, mais malgré risque de commotion, la police l’a arrêté et directement transféré vers le « commissariat royal » (la garde zonale fédérale, située rue Royale). C’est dans ce commissariat que Sourour, Ilyes Abbedou et Mohamed Amine Berkane sont décédé·es. Lors de son arrestation et son transfert au commissariat, il n’avait toujours pas eu de contact direct ni avec son avocat·e, ni avec ses proches. Selon son témoignage, il aurait subi des violences pendant sa nuit en cellule. En parallèle de cet événement, une autre personne palestinienne a été arrêtée judiciairement pour « coups et blessures« , car elle aurait bousculé un policier pendant l’altercation. Cette personne explique avoir quitté la manifestation sans problèmes, et qu’elle se serait fait arrêter à la sortie d’un restaurant. Elle a alors été...

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Extrême-droite / Antifascisme

Le 1er ministre affirme que la Belgique n’arrêterait Netanyahu malgré le mandat de la CPI

Jeudi soir 3 avril, le Premier ministre d’extrême droite Bart De Wever a affirmé que la Belgique n’arrêterait probablement pas Binyamin Netanyahu, et ce, malgré le mandat d’arrêt international émis par la CPI à son encontre, si celui-ci se trouvait sur le territoire belge. Cette déclaration choque d’autant plus alors que l’Etat colonial israélien élargit ses opérations génocidaires à Gaza. L’armée israélienne a remobilisé plusieurs centaines de milliers de soldats ces dernières semaines après avoir définitivement rompu le cessez-le-feu et la trêve à Gaza le 18 mars. Depuis (au moins) plus de 1200 palestinien•nes ont été massacré•es dans la bande de Gaza. Des massacres, dont les locaux, expliquent qu’ils sont précédents par leur violence. Au moins plus de 50 000 palestinien•nes ont été systématiquement assassiné•es par Israël depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé à Gaza. Une fosse commune a été découverte près de Rafah. Les corps de 15 secouristes, qui allaient secourir des civils blessé.es, y ont été retrouvés. « « Nous avons documenté les tirs intenses que le centre de dispatch a pu entendre alors que l’équipement VHF était allumé, » a révélé M. al-Khatib. Un membre de l’équipe, Assad al-Nasasra, a signalé qu’ils étaient pris pour cible. Puis, de manière glaçante, le centre de dispatch a intercepté une conversation en hébreu entre les forces israéliennes et les secouristes piégés. « Cela signifie que certains étaient encore vivants lorsqu’ils étaient sous le contrôle des forces israéliennes, » a-t-il affirmé. » explique l’ONU dans un communiqué . C’est sur le plateau de la VRT, interrogé sur le refus d’Orban et de la Hongrie d’arrêter le criminel de guerre israélien, que De Wever a dit comprendre cette décision. « Et je pense que nous ne le ferions pas non plus pour être très honnête », a-t-il expliqué. « Il y a aussi la realpolitik. Je pense qu’aucun Etat européen n’arrêterait Netanyahu s’il devait être sur son territoire », a-t-il ajouté, tout en critiquant le choix de la Hongrie de se retirer de la CPI. Alexander De Croo, le précédent Premier ministre, avait lui confirmé à l’automne dernier que la Belgique exécuterait le mandat d’arrêt envers Netanyahu s’il se présentait sur le territoire. Une position, par ailleurs, répétée le 26 février à la Chambre par le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot (Les Engagé•es). « Je peux vous confirmer que si cela s’avérait nécessaire, notre pays se conformerait au mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale à l’encontre de M. Netanyahu et de l’ancien ministre de la défense, M. Gallant » avait déclaré Prévot le 26 février 2025, à la Chambre. De Wever se positionne ( donc) porte-à-faux avec son ministre des Affaires Etrangères. La déclaration du 1er ministre a par ailleurs choqué largement le spectre politique qui l’a dénoncé comme un virage politique dangereux, qui, si il est opéré, placerait la Belgique aux côtés des Etats qui ne respectent plus le droit (...)

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Extrême-droite : Un homme de 20 ans qui prévoyait de commettre deux attentats d’extrême droite condamné à 3 ans de prison

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné un jeune homme d’extrême droite d’une vingtaine d’années à 3 ans de prison ferme, il préparait deux attentats en Belgique, dont un contre une mosquée. Il incitait également sur Telegram a commettre des attentats. Selon le tribunal, le condamné « affiche une attitude dangereuse » et est toujours très « proche des idées d’extrême droite« . Cette décision survient alors que le parquet fédéral avait requis une peine de prison de 5 ans. Fin janvier, un jeune adolescent de 14 ans, lui aussi d’extrême droite avait été arrêté alors qu’il prévoyait un attentat contre une mosquée un vendredi, à une heure d’affluence des fidèles. Depuis plusieurs années, on observe une multiplication des tentatives d’attentats terroristes d’extrême droite en Belgique. Il n’est pas possible de dissocier ces évènements, qui sont loin d’être des faits divers, des avancées politiques de l’extrême droite (électorale, culturelle …) et de la progression de ses idées chez les partis « traditionnels ». Beaucoup d’observateur·ices et commentateur·ices politiques évoquent le concept de la fenêtre d’Overton (soit ce qui est acceptable de dire politiquement dans un contexte particulier) dans la séquence historique que nous vivons. Une matérialisation concrète des effets du déplacement de la fenêtre d’Overton vers l’extrême droite sont ces tentatives d’attentats fascistes. Si en Belgique, les politiques à la tête de l’Etat utilisent une imagerie fasciste, si ils entendent déporter massivement les personnes exilées, leur retirer leurs droits, si Georges-Louis Bouchez et ses ami•es disent que l’islamophobie n’est pas un délit, si les politiques racistes s’acharnent sur la communauté musulmane, que la presse mainstream relaie, martèle leurs propos sans critiques … Alors qu’est-ce qui retient encore des loups – pour le moment – solitaires à commettre leurs crimes racistes ? Sources : « Bruxelles : un sympathisant d’extrême droite condamné à trois ans de prison pour avoir planifié deux attaques », Le Soir, 04/04/25 : Disponible en ligne

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Écologie

[Ecologie] scandale aux billes de plastique, un opposant à TotalEnergies perquisitionné

TotalEnergies a un site industriel à Feluy dans la commune d’Écaussinnes. Ce site est un des plus grands constructeurs de microbilles de plastique (constituées de « polymères ») de Belgique. Ces polymères, quand ils sont reversés dans l’environnement, représentent un risque écologique majeur à la fois pour l’être humain, la faune et la flore. Depuis des années, des études alertent les autorités politiques locales sur l’éparpillement de millions de ces billes de plastique dans la nature des villages autour du site industriel. Jeudi 13 mars dernier, un des principaux lanceurs d’alerte à ce sujet a été perquisitionné par les forces de l’ordre parce qu’il documentait les exactions commises par TotalEnergies. Une énième façon de réprimer celles et ceux qui entravent l’impunité de telles multinationales ? Ces billes de plastique sont fabriquées via un processus de transformation du pétrole et servent ensuite à la fabrication d’objets en plastique en tous genres. Sans intervention extérieure, elles peuvent prendre jusqu’à plusieurs centaines d’années avant de totalement disparaître de l’environnement. De plus, de nombreux additifs chimiques, présent sur ces microbilles, polluent fortement les sols dans lesquels elles se trouvent. Code Rouge, action contre TotalEnergies. Des traces de ces microplastiques ont été retrouvées dans le cœur d’êtres humains, mais aussi dans le sang et dans les poumons. Leur toxicité pour l’être humain n’est plus à démontrer. Ces polymères sont éparpillés dans la nature à cause de transports mal pris en charge ou de mauvais stockages par la société TotalEnergies. Ces millions de billes se retrouvent alors chaque année « accidentellement » coincées dans la nature et sont ensuite transportées au gré du vent et des cours d’eau. Des images montrent que ces microbilles de plastique sont présentes par dizaines de milliers à plusieurs kilomètres du site industriel dans des champs ou dans des cours d’eau. Code Rouge, action contre TotalEnergies. Arnaud Guérard, échevin à la commune d’Écaussinnes, se bat quotidiennement depuis des années pour faire connaître le phénomène et pour sanctionner Total de ces exactions écologiques. C’est après avoir une nouvelle fois dénoncé la présence de ces billes de plastique sur les abords du site de TotalEnergies, que Arnaud Guérard a été perquisitionné à son domicile par les forces de l’ordre le 13 mars dernier. Cette perquisition a été effectuée par la police à la demande de TotalEnergies qui dit avoir observé un véhicule suspect aux abords du site industriel. Cette perquisition, qui a eu lieu au domicile d’Arnaud Guirrard, consiste en une nouvelle menace de la part de TotalEnergies et de la police. Le message semble simple : quiconque voudrait enquêter de trop près sur ces exactions sera poursuivi et réprimé. Cela montre que chaque personne qui tente de documenter les exactions sociales et environnementales de certaines multinationales aussi polluantes que (...)

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Santé / Soins

Logement : Expulsions à Bruxelles, de quoi parle-t-on ?

À Bruxelles, chaque jour, 11 ménages reçoivent un ordre d’expulsion. Derrière ces chiffres, se cachent des vies bouleversées, pour des personnes souvent déjà précaires et des conséquences pour l’ensemble de la société. Ces expulsions ne sont donc pas aussi exceptionnelles qu’on pourrait le croire. Elles sont nombreuses et quotidiennes, symptôme d’une crise du logement dont de plus en plus de bruxellois·es font les frais. Pourquoi y a-t-il des expulsions ? Quelles en sont les conséquences ? Et quelles solutions existent pour aider ceux et celles qui en sont victimes ? Ce dimanche 6 avril, dans le cadre de l’Action Logement, une manifestation réunira citoyen·nes, associations et collectifs pour exiger un logement digne et abordable pour tou·tes. Une expulsion c’est quoi ? Une expulsion de logement désigne le processus par lequel un ménage est contraint de quitter son domicile à la suite d’une décision prise à son encontre, qu’elle soit judiciaire, administrative, informelle ou criminelle*. Ce n’est pas une fatalité, mais un processus encadré et facilité par des étapes légales précises, impliquant plusieurs acteurs et actrices institutionnel·les. À Bruxelles, une expulsion peut être administrative ou judiciaire. La première, plus rare, concerne les logements déclarés inhabitables pour raisons de sécurité ou de salubrité, sur décision communale. La seconde, bien plus courante, est ordonnée par un·e juge de paix à la demande d’un·e propriétaire, en cas d’impayés, de non-respect du bail ou d’occupation illégale. Les expulsions judiciaires restent la principale cause de perte de logement dans la capitale. Le front anti-expulsion, un collectif qui luttent à Bruxelles contre les expulsions, qui se mobilisent pour dénoncer ces pratiques et qui tissent un réseau de solidarité, témoigne : « Le nombre de 11 expulsions par jour correspond aux décisions prononcées par un juge de paix. Pourtant, tout au long de la procédure – et même avant qu’elle ne commence –, de nombreuses personnes quittent leur logement sous la pression des intimidations et d’un rapport de force profondément inégal, façonné par le cadre légal et institutionnel. J’ai accompagné une femme qui a reçu une lettre de l’avocat du propriétaire de son appartement. Elle y vivait depuis des années, mais l’immeuble avait été vendu à un promoteur immobilier. Elle avait pourtant le droit d’y rester encore six mois. Mais le stress causé par cette lettre a tellement détérioré sa santé mentale qu’elle en est venue à envisager le suicide. Finalement, elle s’est expulsée elle-même avant même qu’une procédure judiciaire ne soit entamée. Il est essentiel de prendre la mesure du nombre immense de personnes concernées par ces mécanismes, ainsi que de l’impact dévastateur qu’ils ont sur celles et ceux qui les subissent.«  11 ménages reçoivent un ordre d’expulsion chaque jour à Bruxelles. Conséquences : 29 % perdent leur emploi. 43 % des enfants rencontrent des difficultés scolaires....

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Le travail tue, Christophe décède sur un chantier

Jeudi 7 mars, un pont en chantier à la Louvière, sur l’autoroute E42, s’est effondré. 13 travailleur·ses étaient présent·es sur le site. Plusieurs ont été blessé·es et transporté·es à l’hôpital. Un travailleur, Christophe D., est tragiquement décédé sur le coup. Ce drame rappelle que le travail peut tuer, et qu’en Belgique, chaque année, un nombre trop élevé de décès survient à cause d’accident de travail ou de maladies liées aux conditions de travail. Le pont était en cours de démolition depuis fin février lorsqu’il s’est effondré vers 14h. La partie centrale de l’infrastructure est tombée dans l’eau. Plusieurs grues ont également été emportées dans l’écroulement de la structure. Les collègues de Christophe lui ont rendu hommage en observant une minute de silence, tandis que les habitant·es du quartier ont exprimé leur soutien à sa famille. Certain· es ont souligné : « Sur un lieu de travail, on ne sait jamais ce qui peut arriver », rappelant ainsi que le travail peut être fatal. En Belgique, en 2022, au moins 79 personnes ont perdu la vie sur leur lieu de travail ou lors d’un trajet professionnel. La même année, 130 000 accidents de travail ont eu lieu en Belgique. Près de la moitié de ces accidents ont engendré des incapacités de travail temporaire. 5 travailleur· ses sur 100 ont subit un accident sur leur lieu de travail en 2022, un chiffre revu probablement à la baisse. Toujours selon le même rapport, près d’un·e travailleur·se sur dix fait état d’un problème de santé lié au travail. 36% des travailleur·ses manipulent parfois ou constamment des charges lourdes au travail. Les postures de travail pénibles concernent 50% des travailleur· ses, en Belgique. En Europe, en 2017, 200 000 personnes sont mortes à cause d’un accident ou d’une maladie professionnelle. La même année, en Asie , c’est 1,5 millions de personnes tuées. Dans le monde en 2023, c’est près de 3 millions de personnes qui ont été tuées lors d’accident de travail ou à cause de maladies liées au travail. Cela signifie que toutes les 15 secondes, un· e travailleur· e meurt d’un accident ou d’une maladie liés au travail On pourrait croire que les avancées technologiques et scientifiques réduisent le nombre de décès liés au travail. Pourtant, la tendance est inverse : en 2000, on en dénombrait 2 millions, contre près de 3 millions en 2023, soit une augmentation significative. Comme des dizaines d’autres en Belgique, des centaines de milliers en Europe, et des millions dans le monde, Christophe a été tué à cause des conditions de son travail. Toutes nos pensées vont à la famille et aux proches de Christophe. Sources : https://www.rtl.be/actu/belgique/societe/christophe-d-est-decede-lors-de-leffondrement-du-pont-houdeng-lempruntait-tres/2025-03-07/article/741651 https://www.sudinfo.be/id963800/article/2025-03-07/des-collegues-de-louvrier-decede-dans-leffondrement-du-pont-la-louviere-ont (...)

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Médias

Mort de mehdi, contre-enquête et dernières audiences

Le 20 août 2019, Mehdi, 17 ans, est tué après avoir été percuté par une voiture de police. Ce soir là, peu avant minuit, Mehdi allait partir de Mont des Arts, lorsque deux agents de police ont tenté de le contrôler. Il est alors parti en courant à pied avant d’être percuté par une voiture de police noire de la brigade anti-agression, qui se rendait sur le lieu d’une intervention. La voiture de police qui a percuté Mehdi roulait à 98km/h, à contre sens et cela sans sirène. Selon une contre-enquête vidéo réalisée par Retrace et Le Vif (que nous vous invitons à consulter) et ce, malgré les premières décisions judiciaires qui écartent la responsabilité des policiers, ce serait bien du fait du comportement des policiers et de leur conduite que Mehdi a été tué. Pour rappel, ces policiers ont laissé Mehdi agoniser pendant plusieurs minutes. Leur premier réflexe a été de le fouiller, alors qu’il était entre la vie et la mort. Aucun des 4 policiers impliqués dans la mort de Mehdi n’a essayé de lui apporter des soins. L’an dernier, la Chambre du conseil avait estimé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre les 4 policiers impliqués dans la mort de Mehdi. La famille avait alors fait appel à cette décision. Ce mardi 1er avril se tiendra donc les dernières audiences pour que la Chambre des mises en accusation estime si les policiers doivent être poursuivis ou pas. La famille de Mehdi appelle à les rejoindre à 16h30 place Poelaert : « Si nous ne sommes pas là maintenant, alors quand ? Si Mehdi était ton frère, ton ami, ton fils, tu voudrais que le monde se lève pour lui. Alors soyons présents, en masse, pour que son nom ne tombe pas dans l’oubli et que justice soit enfin rendue.«  Sources : « Mehdi Bouda : les points aveugles d’un léger dossier judiciaire », Le Vif, 28-03-24. Disponible en ligne ici : https://www.levif.be/belgique/police/mehdi-bouda-les-points-aveugles-dun-leger-dossier-judiciaire-enquete/ Vidéo de la contre-enquête : « Contre Enquête sur la mort de Mehdi Bouda », Retrace, 28-03-25. Disponible en ligne ici : https://www.youtube.com/results?search_query=contre+enquete+mehdi+bouda+retrace

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Santé / Soins

Grève générale : mobilisation nationale contre l’Arizona !

Crédit photo : Lydie Nesvadba. Ce lundi 31 mars a eu lieu la seconde journée de grève générale organisée par le front commun syndical contre le gouvernement Arizona. Cette journée de grève, largement suivi par les travailleur·ses, tous secteurs confondus, a permis de bloquer l’économie du pays. Les secteurs publics comme ceux des transports, de l’enseignement, de la santé et bien d’autres encore étaient à l’arrêt. À Bruxelles, de nombreux piquets de grève, rassemblements et blocages ont eu lieu tout au long de la journée. Crédit photo : Lydie Nesvadba. Le front commun syndical a annoncé la suite des mobilisations : une nouvelle grève générale sera organisée le 29 avril, et d’autres mobilisations d’ampleur sont à prévoir les mois prochains. En parallèle, les luttes sectorielles (SNCB/Enseignement,…) continuent jusqu’à ce que l’Arizona plie ! Cheminot·es, enseignant·es, travailleur·ses des titres services, des aéroports et bien d’autres … ont organisé des rassemblements et étaient en grève aujourd’hui. Crédit photo : Lydie Nesvadba. Aux alentours de midi, un rassemblement était organisé en face de La Monnaie en soutien au monde de la culture. Celui-ci a réunit plusieurs centaines de personnes venues protester notamment contre la suppression du statut d’artiste. Un rassemblement a aussi eu lieu aux alentours de 17 heures en soutien aux travailleur·euses d’Audi à l’usine du fabricant automobile, dans la commune de Forest. Leur campement a par ailleurs été expulsé durant la nuit. Les travailleur•ses sous-traitant•es appellent à la solidarité sur place. A la suite du rassemblement à La Monnaie, plusieurs centaines de manifestant·es ont décidé de bloquer le passage de la rue Neuve. Le passage a été bloqué pendant plus d’une heure avant que des altercations aient lieu avec certain·es passant·es. Les forces de l’ordre sont légèrement intervenues. Crédit photo : Lydie Nesvadba. L’ARBA bloquée. Côté étudiant : l’Académie Royale des Beaux-Arts et l’Université Libre de Bruxelles étaient bloquées pendant l’entièreté de la journée et des piquets de grève y ont été organisés. Blocage à l’ULB. Cette journée de grève s’inscrit dans le cadre de la constitution d’un rapport de force avec le gouvernement Arizona. Elle s’ajoute à l’ensemble des luttes sectorielles déjà en cours : transports SNCB, enseignement,… Le mouvement social et la colère grandissent contre l’Arizona. Your browser does not support the video tag.

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Racismes / Colonialismes

QUI A LE DROIT DE PARLER SUR INSTA ?

La page Instagram d’éducation antiraciste @sansblancderien (devenue plus tard @estelle.depris) a été supprimée pour la huitième fois par Meta (groupe auquel appartient Instagram). Meta a récemment été vivement critiqué pour les prises de positions et discours réactionnaires de Mark Zuckerberg, dirigeant du groupe Meta. En revanche, rien de nouveau ici : Instagram censure un discours antiraciste, à plusieurs reprises et depuis des années. Meta avait déjà désactivé la page @sansblancderien prétextant la publication d’un « contenu sensible ». « Depuis octobre 2023, j’ai subi neuf suppressions injustifiées de comptes Instagram liés à ma personne : sept désactivations de mon compte principal, une suppression de mon compte de secours, et une désactivation de mon compte personnel privé le 23 mars 2025. » – Estelle Depris, militante antiraciste derrière la page @sansblancderien Dans les faits, Estelle Depris n’a jamais eu d’explication claire qui viendrait justifier la désactivation de son compte, malgré les prises de contact avec la plateforme. Il s’agirait d’une désactivation suite à des signalements orchestrés par l’extrême-droite. La page @sansblancderien a subi des attaques groupées avec pour but de faire désactiver son compte. « En octobre 2023, des abonné·es m’ont alertée : un de mes posts avait été republié sur des comptes d’extrême droite peu avant sa suppression.«  Ces attaques sont non seulement venues mettre en péril le travail d’Estelle Depris et invisibiliser sa parole, mais elles ont également été accompagnées d’un harcèlement en ligne. Aujourd’hui encore, porter un discours politique en tant que femme, d’autant plus en tant que femme racisée, c’est prendre le risque de se faire harceler et de devoir quotidiennement faire face à une hostilité en ligne. Instagram désactive donc la page parce qu’elle ne respecterait pas les « standards de la communauté ». Ce faisant, Instagram supprime de sa plateforme un compte qui se veut pédagogique, qui prône la fin des inégalités et des violences à caractère raciste. Estelle Depris a réussi à récupérer son compte plusieurs fois, ou retrouver une audience sur des comptes back-up, mais elle explique aujourd’hui être fatiguée. Cela fait maintenant plus d’un an qu’elle publie moins que ce qu’elle voudrait en raison de la crainte de voir son compte se faire désactiver à nouveau. Pour récupérer son compte, il lui a fallu plusieurs fois mobiliser sa communauté, et lui demander d’écrire à Méta pour signaler une erreur et faire pression. Elle a changé de nom de page (de @sansblancderien à @estelledepris) espérant éviter certaines attaques et censures. Faire tout cela demande une énergie et du temps qu’elle n’a plus aujourd’hui, en attendant la prochaine vague de signalements et la prochaine suppression. « Cette situation a un impact direct et durable sur : ma santé mentale, mon activité professionnelle (promotion de mon livre freinée, partenariats mis en pause), et la pérennité d’un...

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Extrême-droite / Antifascisme

Des signes nazis perpétrés à Gand lors d’une manifestation du NSV

Your browser does not support the video tag. Ce jeudi 27 mars, à 20 heures a eu lieu une manifestation d’extrême-droite dans les rues de Gand. Celle-ci était organisée par l’association des étudiants nationalistes flamands (NSV) et portait sur la revendication raciste d’une « remigration immédiate ». Cette manifestation soutenait une politique migratoire ouvertement fasciste qui appelle à la déportation de l’ensemble des personnes issues de l’immigration non-blanche. Your browser does not support the video tag. Lors de cette manifestation, des membres du cortège d’extrême-droite ont perpétré des saluts nazis ainsi que des saluts de kühnen (équivalant du salut nazi, avec 3 doigts) et ont scandé des slogans tels que « Linkse ratten » (Rats de gauche), ou « Europa, Jeugd, Revolutie » (Europe, Jeunesse, Révolution), un slogan phare des groupes fascistes en Europe. Le NSV est notamment proche du Vlaams Belang, mais aussi de groupes et de personnes néo-nazis comme le Project Thule et Thomas Boutens. Thomas Boutens et Tom Van Grieken avec d’autres cadres du Vlaams Belang étaient par ailleurs présents lors de cette manifestation. Créé en 1976 après une scission avec le KVHV, le NSV a choisi les couleurs de son logo en faisant ouvertement référence aux couleurs de l’Allemagne nazie. Il utilise également le symbole de la flèche pointée vers le haut, la rune Týr, qui était utilisée dans l’Allemagne nazie comme symbole des camps d’entraînement de la Sturmabteilung (SA). Le NSV est aujourd’hui implanté dans plusieurs villes et universités de Belgique, notamment à Gand, Anvers et Bruxelles. Le NSV organise par ailleurs des évènements régulièrement à Bruxelles à la Vlaams Huis, à côté du Parlement Flamand.

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Médias

ASBL en péril : un coup dur pour la solidarité

Le secteur non marchand joue un rôle clé en Belgique, en soutenant la vie sociale, culturelle et économique. Mais aujourd’hui, la continuité de ses services est menacée. Ces organisations, qui aident les plus vulnérables, personnes en grande précarité, malades, jeunes ou encore familles en difficulté, font face à des décisions politiques défavorables et à un blocage des financements, fragilisant leurs services essentiels et les contraignant parfois à licencier du personnel. Un secteur en crise, avec des conséquences dramatiques pour les plus précaires. Le 31 mars, une grève générale touchera l’ensemble des secteurs en Belgique, y compris le non marchand, pour dénoncer les mesures du nouveau gouvernement Arizona. Avec plus de 147 000 associations sans but lucratif (ASBL) en Belgique, ces associations jouent un rôle clé dans la santé, l’éducation, la culture ou encore la défense des droits. Elles pallient les manques de l’État et assurent des missions d’intérêt général, malgré un financement fragile mêlant subsides publics, dons privés, mécénat ou d’autres moyens encore. Cependant, le secteur associatif belge se trouve aujourd’hui menacé par les décisions du gouvernement Arizona. Malgré les promesses de certains responsables politiques, les coupes budgétaires prévues à tous les niveaux – fédéral, régional, communal – risquent d’avoir des conséquences dramatiques. Comment les associations peuvent-elles remplir leur mission face à l’augmentation du sans-abrisme, si les politiques en place favorisent expulsions et précarité, tout en leur imposant des moyens stagnants, voire en baisse ? La lenteur de la formation du gouvernement entraîne également un gel de nombreux subsides, plongeant de nombreuses associations dans l’incertitude. Certaines ignorent si elles pourront continuer à payer leurs employé·es ou assurer leurs missions. Depuis le vote en décembre du premier dispositif de douzièmes provisoires, elles sont sans nouvelles de leurs financements, et beaucoup ont dû suspendre leurs activités. Les douzièmes provisoires sont un mécanisme budgétaire utilisé en l’absence d’un budget annuel adopté. Ils permettent à l’État ou à une entité publique de fonctionner en répartissant le budget de l’année précédente en douze parts égales. Chaque mois, l’administration peut ainsi dépenser un douzième de cette somme. L’annonce, ce vendredi 21 mars, d’une seconde période de douzièmes provisoires prolonge l’instabilité du secteur non marchand, d’autant que le budget alloué, réduit à 85 % du montant habituel, accentue les difficultés des associations. Le 19 mars, les associations du secteur non marchand ont sorti un communiqué de presse où elles « exhortent les autorités à débloquer immédiatement les financements nécessaires pour permettre à leurs structures de fonctionner normalement. Elles demandent, d’autre part, d’établir une feuille de route budgétaire stable et prévisible pour l’ensemble de l’année 2025 afin d’être en mesure de planifier un (...)

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