Bruxelles Dévie

Un média indépendant et collaboratif actif à Bruxelles. Nous vous informons sur les actualités politiques et gouvernementales en Belgique. Nous visibilisons les collectifs, groupes et personnalités actifs dans les différentes luttes sociales. Nous diffusons et dénonçons les violences policières en Belgique, et plus particulièrement à Bruxelles.

Les auteurs de nos publications sont multiples. Vous pouvez nous proposer votre contenu (article, témoignage, enquête, étude, photos, vidéos etc) via nos réseaux sociaux ou par mail (chiffrement Proton) en restant anonyme.

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Santé / Soins

Fusillades à Bruxelles : déshumanisation médiatique et récupération politique pour une guerre contre la drogue inefficace

Bruxelles connaît une montée des violences liées au trafic de drogue depuis quelques semaines. Selon les données de la police fédérale, le nombre de fusillades enregistrées est passé de 56 en 2022 à 92 en 2024, soit une augmentation de 65 % en deux ans. Ces incidents surviennent principalement dans des quartiers comme Anderlecht, Molenbeek, Saint-Gilles ou encore Schaerbeek, où des rivalités entre groupes criminels s’exacerbent autour du contrôle des points de deal. Un exemple marquant est la fusillade du 5 février 2025 devant la station de métro Clemenceau. Plusieurs hommes armés ont ouvert le feu. Les assaillants ont ensuite pris la fuite en utilisant les tunnels du métro, provoquant une vaste opération policière et la fermeture du réseau pendant plusieurs heures. Il y a quelques semaines, un jeune homme de 19 ans s’est fait tragiquement tué lors d’une de ces fusillades. Depuis, plusieurs perquisitions ont eu lieu, entraînant l’arrestation de plusieurs suspects. Les habitants subissent, les quartiers s’enfoncent, et les politiques continuent de marteler leur rhétorique sécuritaire sans jamais remettre en question leur propre responsabilité. Dès qu’une fusillade éclate, les médias se jettent sur l’affaire, relayant des récits alarmistes qui alimentent un climat de peur et de stigmatisation des quartiers populaires. Les articles insistent sur la « guerre des gangs », sur la « montée de la violence urbaine » et sur le danger supposé que représenteraient certaines populations. Cette narration contribue à renforcer des stéréotypes racistes et culturalistes, faisant des jeunes hommes issus de l’immigration les boucs émissaires de cette crise. On parle de « zones de non-droit », de « jeunes radicalisés par la criminalité », mais jamais du rôle des politiques d’abandon, du désintérêt total des autorités pour ces quartiers laissés à l’agonie. Les médias généralistes, plutôt que de questionner les racines du problème : la situation sociale, économique et somme toute politique, se contentent de recycler les éléments de langage fournis par le gouvernement et relayer les saillies des politiciens d’extrême-droite. Rien, ou presque, sur l’absence d’investissements dans l’éducation, sur la précarisation croissante des jeunes de ces quartiers, sur les dynamiques sociales qui rendent le trafic de drogue si attractif pour ceux qui n’ont aucune autre perspective d’avenir. Par ailleurs, la couverture médiatique fait rarement état des causes profondes du problème : le sous-investissement chronique dans les infrastructures publiques de ces quartiers, le manque d’opportunités économiques pour la jeunesse, ou encore les effets délétères des politiques répressives sur le trafic de drogue. Loin de questionner l’échec des stratégies policières, les médias reprennent souvent sans recul les discours sécuritaires des responsables politiques. Si les médias sont coupables de servir la soupe sécuritaire, les politiques, eux, excellent dans l’art de la (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

1 500 antifascistes protestent contre une manifestation pour une « ré-émigration »

Ce jeudi 27 mars à 20 heures a eu lieu une manifestation d’extrême-droite dans les rues de Gand. Celle-ci était organisée par l’association des étudiants nationalistes flamands (NSV) et portait sur la revendication raciste d’une « ré-émigration immédiate ». Cette manifestation soutenait une politique migratoire fasciste qui appelle à la déportation de l’ensemble des personnes issues de l’immigration non-blanche. Image de la contre-manifestation. Cortège d’extrême-droite protégé par la police anti-émeute. Cette manifestation a regroupé des groupes aux lignes politiques fascistes de différents pays européens et a rassemblé 300 à 500 manifestant·es d’extrême droite. En réaction, différents contre-rassemblements ont été organisés par des groupes antifascistes, en plus d’une manifestation légale. En tout, 24 arrestations ont été faites par les forces de l’ordre et la manifestation d’extrême droite s’est finalement bien tenue. Des images choquantes ont révélé des personnes effectuant des saluts nazis en plein espace public. Après l’annonce de cette manifestation, différentes organisations étudiantes et des syndicats avaient demandé son annulation, mais Bourgmestre Mathias De Clercq ne l’a pas fait annuler. Pire encore, un dispositif policier sans précédent était présent pour protéger cette manifestation malgré les différents propos à caractère à racistes et haineux qui y ont été divulgués. Par ailleurs, il a été remarqué qu’une unité antiterroriste de la police fédérale (DSU) a été déployée dans le cadre du maintien de l’ordre de cette manifestation. Tout au long de la manifestation, la police locale, appuyée par des brigades de police spéciale, a protégé l’ensemble des rues par lesquelles la manifestation passait. Intervention des forces spéciales de la police fédérale (DSU), ces unités sont censées être déployées pour les menaces terroristes. Cortège de la manifestation d’extrême-droite. Image de la contre-manifestation. Une contre-manifestation légale a été organisée en parallèle, celle-ci a permis de rassembler entre 1 000 et 1 500 de personnes. Plusieurs centaines de contre-manifestant•es étaient également présent•es en dehors de la manifestation déclarée. Au moment où le cortège du NSV a pris les rues de Gand, différents groupes composés de militant·es antifascistes, en dehors de la manifestation déclarée, ont tenté de bloquer l’avancée du cortège. La première tentative a vite échoué après l’intervention des forces de l’ordre et de nombreuses autres tentatives ont eu lieu par la suite. Les contre-manifestants ont partiellement réussi à ralentir la progression de la marche principale en mettant le feu à des poubelles et en lançant des projectiles vers les manifestant.es d’extrême droite. Une femme aurait été violemment frappée en pleine rue par un manifestant d’extrême droite alors qu’elle s’indignait par le passage de ce cortège dans l’espace public. Différents témoignages présents sur...

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Extrême-droite / Antifascisme

Tesla chahutée à travers le monde, notamment en Belgique

À la suite du signe nazi d’Elon Musk à l’investiture de Trump et de son soutien toujours plus important aux projets néo-fascistes de par le monde, une voiture de son entreprise Tesla a été endommagée à Bruxelles. « Raciste« , c’est ce qui a été inscrit sur une voiture de la marque. Des actions similaires ont eu lieu dans d’autres endroits du monde, en Allemagne, en France et en majorité aux Etats-Unis, où de nombreux concessionnaires ou magasins et véhicules de l’entreprise de Musk ont été dégradés. À Toulouse par exemple un concessionnaire Telsa a été incendié la nuit du 2 mars. Aux Etats-Unis, le 1er mars, 50 actions simultanées contre l’entreprise d’Elon Musk ont également eu lieu, allant du blocage du concessionnaire, à leur incendie, jusqu’à des tirs à balles réelles. Cela s’est passé le mercredi 19 février, à Salem dans l’Oregon aux Etats-Unis. Un autocollant a été retrouvé avec les mots « Kill Elon » sur le magasin visé. Ce mouvement mondial d’actions directes* s’accompagne d’un net recul de Tesla sur le marché de l’automobile comparé à ses concurrents. En Europe et en Belgique, les ventes de Tesla ont dégringolé de près de 50% par rapport à l’année dernière. En Allemagne, ce pourcentage monte jusqu’à 75% pour le mois de janvier, comparé à l’an dernier. La première semaine du mois de février 2025 a également vu la fortune de Musk chuté de 40,9 milliards de dollars. Par ailleurs, avant les élections anticipées en Allemagne – à l’issues desquelles le CDU** est sorti vainqueur – Musk avait soutenu le parti néo-fasciste allemand l’AfD, qui multiplie les références au nazisme et porte un projet fasciste pour l’Etat allemand. La présidente de l’AfD avait lors de son échange avec Musk, affirmé qu’Hitler était un « communiste » et qu’il n’était absolument pas « d’extrême droite« , ce avec quoi le fasciste le plus riche du monde était complètement d’accord. La marque de Musk subit donc une forme de boycott spontané à l’international, y compris en Belgique. Ce malgré le soutien répété, à moitié dissimulé, du MR et de son centre de « recherche » Jean Gol, à Musk et la nouvelle administration de Trump. Il y a quelques mois, dans une publication sur X (Twitter) supprimée depuis, Corentin de Salle (président du Centre de « recherche ») et Mathieu Michel, posaient fièrement et l’air grave avec ce message « Ne laissons pas la MUSKPHOBIE tuer la liberté d’expression !«  Le MR et le centre Jean Gol – ce centre est contesté par des scientifiques, il s’apparente à un centre de propagande idéologique – souhaitent profiter des offensives fascistes en Amérique du Nord, pour faire avancer leur propre agenda politique, ainsi que pour déplacer la fenêtre du politiquement acceptable en Belgique, vers une extrême droite toujours plus dure. On peut le remarquer au niveau de la culture (GLB veut supprimer le ministère de la culture), sur les politiques racistes (notamment migratoires), sur les politiques répressives (loi anti-casseur, «...

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Médias

Le fondateur d’un parti d’extrême droite comme nouveau chef de cabinet pour le MR

Lundi 17 mars, nous apprenions que Georges-Louis Bouchez a recruté le co-fondateur du parti d’extrême droite Parti Populaire (PP), Rudy Aernoudt comme bras droit. Le politicien d’extrême-droite remplacera le patron Axel Miller au poste de chef de cabinet de Georges-Louis Bouchez. Le Parti Populaire a existé de 2009 à 2019. Si le parti et sa direction se sont longtemps défendu d’être d’extrêmes-droites, il a pourtant accueilli au sein de ses rangs, des militant·es islamophobes, antisémites, les lepénistes et anciens du FN Belge (qui a cessé ses activités en 2012). L’ambition du parti était de réunir l’ensemble de la droite dure derrière un seul drapeau. Ce qui s’est finalement soldé par un échec politique et électoral écrasant, avec un score de 1,11 % à la Chambre en 2019. Echec, pas au goût de Georges-Louis Bouchez. Lui, qui déclarait récemment à l’ULB, que « L’islamophobie ne devait pas être un délit. C’est comme l’arachnophobie » entend pourtant capitaliser sur l’extrême-droite, ses membres et ses idées, pour développer le projet et l’assise politique du MR. Le recrutement de Rudy Aernoudt s’inscrit dans une dynamique globale au sein du MR, lors des élections du 9 juin GLB expliquait avoir volontairement tablé sur l’agenda de l’extrême droite afin de viser les 30%. Ledit parti « libéral », mise sur une stratégie de communication agressive, multipliant les polémiques, mesures et propositions racistes, anti-féministes & transphobes (avec des personnalités comme Nadia Geerts en tête de gondole), contre la culture, les pauvres, les personnes exilées … Il recrute activement des éléments fascistes de groupuscules d’extrême-droites comme Noa Pozzi, Matteo Besson, Raphaël Cormann, … Le MR assume même menée une guerre idéologique à la « gauche » à l’aide de son « centre de recherche » Jean Gol. Ce centre, vivement critiqué par des universitaires et des politologues reconnus, qui multiplie les attaques et fausses polémiques, notamment sur X (Twitter) ou sa présence est stratégique. ces fausses polémiques sont alors relayées dans des médias comme La Libre ou sur les plateaux télés de LN24, et débattus par les mêmes personnalités médiatiques du parti. Le MR s’assure ainsi de son assise médiatique et de son ancrage idéologique dans le paysage politique belge. Si depuis plusieurs mois, différents acteurs politiques et médiatiques soulignent et dénoncent le processus d’extrême-droitisation du MR, le recrutement de Rudy Aernoudt en tant que chef de cabinet fini peut-être d’enfoncer le clou. Les faibles protestations en interne, y compris des dits « modéré·es » libéraux comme Sophie Wilmès contre les choix opérés à la tête du parti ne trompent pas non plus. C’est dans les rangs des Jeunes MR où les contestations et départs sont plus nombreux. Toujours est-il que les cadres politiques et les militant·es du parti semble pleinement embrasser la voie de l’extrême-droite prise. Sources : « Un courant d’extrême droite au Parti...

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Racismes / Colonialismes

LA CONFÉRENCE DES AUTRICES DECOLONIALES HOURIA BOUTELDJA ET LOUISA YOUSFI PRISE À PARTIE

Vendredi 14 février, l’autrice décoloniale Houria Bouteldja et la journaliste Louisa Yousfi donnaient une conférence croisée au Théâtre de la Parole à Bruxelles. Lors de celle-ci, des individu•es se sont introduits sur le site du théâtre et ont à la fois cassé une vitre et mis de la colle sur une serrure. Des tags avaient aussi été faits la veille de la conférence. Si cette attaque apparaît comme une tentative d’intimidation, les autrices ont rappelé sur les réseaux sociaux à quel point ces attaques leurs étaient coutumières et que cela ne les inquiétait en rien. Ces individu•es qui s’opposent donc aux discours décoloniaux prônés par les deux autrices ont inscrit sur les murs du théâtre de la parole « Bouteldja et Yousfi, que la peur change de camp » et « la révolution ne s’écrit pas au nom de la race, le fascisme oui ». Bien que ces deux phrases puissent initialement semer le doute sur leurs intentions politiques, il apparaît néanmoins qu’elles s’inscrivent à la fois dans une logique raciste et relèvent une islamophobie manifeste chez les détracteurs des deux autrices. En effet, régulièrement, des conférences ou rencontres avec Houria Bouteldja sont annulées à cause de telles menaces. En octobre 2023 déjà, des affiches menaçantes avaient été collées sur la devanture de la librairie Terra Nova à Toulouse, où Bouteldja devait tenir une conférence. En inscrivant sur ce mur « Bouteldja et Yousfi, que la peur change de camp », les auteurs de cet acte font entendre que les discours décoloniaux prônés par les autrices mettraient en danger les intérêts d’une partie de la population. Mais à quelle partie de la population ces personnes font-elles allusion ? Dans ses écrits Houria Bouteldja parle du racisme d’un point de vue structurel et matériel et met en lumière les oppressions que le suprématisme blanc fait subir à l’ensemble des personnes non-blanches. Si ces personnes inscrivent que « la peur doit changer de camp », c’est certainement parce qu’elles ont beaucoup à gagner en conservant leurs propres privilèges. La seconde inscription « la révolution ne s’écrit pas au nom de la race, le fascisme oui », fait entendre que la question raciale n’a rien à faire dans quelconque visée révolutionnaire. Pourtant, les questions de race et de classes sont au cœur de la pensée décoloniale, qui sont vues comme des cadres de lecture complémentaires plutôt que compétitifs. Comment imaginer une révolution totale sans remise en question des rapports de race issus des colonialismes historiques et actuels ? Houria Bouteldja est régulièrement attaquée pour son usage du concept de « race » dans l’analyse des rapports sociaux. Pourtant, comme l’autrice l’explique dans plusieurs ouvrages, la race n’est pas une donnée biologique, mais une construction sociale et politique, produite par le racisme, de la même manière que les matérialistes considèrent que le capitalisme produit la classe et que le patriarcat produit le...

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Racismes / Colonialismes

Vers une criminalisation généralisée des réfugié•es ?

@@b@@Une vague répressive sans précédent@@/b@@ Depuis quelques mois, les politiques migratoires connaissent un durcissement à travers le monde. Des États-Unis à l’Europe, plusieurs gouvernements ont choisi de restreindre drastiquement l’accueil des personnes réfugiées, invoquant des raisons de sécurité ou de contrôle desdits « flux migratoires ». Ces politiques, en Europe et en Amérique du Nord, témoignent d’un virage sécuritaire et fascisant dans la gestion de l’accueil des personnes réfugiées. @@b@@États-Unis : Guantanamo, déportations de masse et arrestations…@@/b@@ Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump applique une politique raciste et inhumaine contre les personnes réfugiées, orchestrant des expulsions de masse qui ciblent en priorité les populations latino-américaines, africaines et haïtiennes. Sa stratégie repose sur la peur et la répression, pour transformer la question de l’immigration en une crise fabriquée et justifier une violence d’État sans précédent. L’une des mesures les plus choquantes de cette offensive est son projet d’envoyer jusqu’à 30 000 personnes sans papiers, dont des mineurs, à Guantanamo, une prison tristement célèbre pour ses violations des droits humains. Initialement conçue pour détenir des terroristes présumés, cette base militaire située à Cuba devient désormais un outil de détention arbitraire, où des personnes seront enfermées sans autre justification que leur présence sur le sol américain. Cette décision a suscité l’indignation des ONG et des défenseur·euses des droits humains, qui dénoncent une dérive autoritaire dangereuse. Une autre mesure phare du gouvernement Trump est la déportation massive des personnes réfugiées, avec la promesse de « renvoyer des millions » de personnes. Les images diffusées par le gouvernement montrent des personnes menottées, embarquées de force dans des avions militaires. Trump et ses alliés justifient ces actions en les présentant comme une réponse nécessaire aux « criminels étrangers », un discours qui cherche à diaboliser les réfugié·es et une volonté assumée de criminaliser l’exil. Dans ce cadre, les arrestations arbitraires aussi sont en hausses. Les responsables de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) ont reçu des instructions pour intensifier les arrestations, avec un objectif quotidien de 1 200 à 1 500 interpellations. Les forces de l’ordre, elles, ont reçu carte blanche pour intervenir dans les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte, bafouant les principes fondamentaux de protection des individus vulnérables. L’ICE ne se contente plus d’expulsions aériennes : 1 500 militaires sont déployés à la frontière mexicaine pour des reconduites « au sol ». Pendant ce temps, le Salvador a proposé d’accueillir les personnes expulsées, quelle que soit leur nationalité, en les plaçant dans une « méga-prison » de 40 000 places, une offre saluée par l’administration Trump comme « un accord migratoire extraordinaire« . Les conséquences de ces (...)

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Racismes / Colonialismes

La police porte plainte à l’encontre d’un collectif qui lutte contre les violences policières

Une plainte a été déposée par le secrétaire national du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS), Thierry Belin, à l’encontre du Comité Zone-Midi contre les violences policières. Le Comité Zone-Midi, comme son nom l’indique, est essentiellement actif autour de la zone de police midi. Le comité a à plusieurs reprises interpellé des conseils communaux pour faire porter des revendications citoyennes contre les violences policières racistes. Notamment lors de l’affaire du commissariat Démosthène, qui avait suscité une vive réaction dans l’opinion publique après les révélations de la RTBF (Investigation), parmi d’autres sources, dévoilant plusieurs vidéos de passages à tabac au sein de ce commissariat. Dans un communiqué de presse, le Comité Zone-Midi détaille la situation : « Dans cette séquence [celle des révélations de la RTBF] aux interventions anti-racistes multiples (familles de victimes de violences policières, journalistes, avocats, activistes, conseillers communaux, artistes, citoyens, etc.), le Comité Zone-Midi contre les violences policières a mené plusieurs interpellations au conseil de police de façon à implémenter une politique proactive de tolérance zéro en matière de violence raciste. » Comité Zone-Midi contre les violences policières « Malgré cette large mobilisation citoyenne, aucun des policiers poursuivis pour des faits de racisme n’a été licencié. Certains ont même été promus alors que d’autres ont obtenu des indemnités de procédures. Les policiers témoignent eux-mêmes du fait que cette culture de l’impunité entretenue fait fuir les bons policiers et transforme la zone midi en la pire des zones du pays. Cette absence de responsabilité des pouvoirs publics, pourtant régulièrement interpellés sur cette question depuis de nombreuses années par des collectifs saint-gillois, forestois et anderlechtois, dégrade durablement l’image de notre police. » Comité Zone-Midi contre les violences policières « Or, c’est aujourd’hui le Comité Zone-Midi qui se trouve incriminé pour « diffamation » et « calomnie ». La phrase qui nous conduira devant la chambre du conseil est la suivante : « le commissariat de Démosthène va fermer. Un contingent important de policiers néo-nazis va être transféré dans le nouveau commissariat de la Gare du Midi. Il est temps d’exclure de la fonction publique les policiers racistes ». Cette stratégie de criminalisation s’inscrit dans un large mouvement des syndicats policiers et des partis d’extrême droite visant à éteindre, de façon préventive, toute politique transformatrice du statu quo conservateur actuel.« Comité Zone-Midi contre les violences policières Mais qui est Thierry Belin qui a déposé la plainte avec le syndicat SNPS ? Secrétaire nationale du syndicat des policiers, Belin est connu pour ses positions très réactionnaires, dont sa haine envers les luttes anti-racistes et féministes. Son compte X (anciennement Twitter), regorge de propos pouvant être qualifiés...

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Racismes / Colonialismes

Justice pour Imad : un rassemblement organisé à Seneffe 2 ans après sa mort

Ce dimanche 23 mars 2025, cela fera deux ans qu’Imad a été tué d’une balle dans la tête et d’une autre dans le coeur par un policier à Seneffe. Deux ans que ses proches sont sans réponse dans le combat qu’ils mènent pour rétablir justice et vérité. Deux ans qu’ils sont ignorés à la fois par les pouvoirs politiques et judiciaires qui ne leur laissent aucun espoir de justice. En hommage à Imad et pour protester contre ce traitement inhumain, un rassemblement est une nouvelle fois organisé à Seneffe. Ce rassemblement aura lieu au Clos des Lilas à 17 heures le dimanche 23 mars. Les circonstances tragiques dans lesquelles Imad a été tué démontrent à quel point l’impunité policière est particulièrement importante quand il s’agit de victimes non-blanches. Imad était un père de famille de 43 ans et le seul refus d’obtempérer qu’il a commis a permis de justifier à ce policier qui est à ce jour encore en service, de lui assener une balle dans le cœur et dans la tête. Depuis, ses proches sont sans la moindre réponse de justice. La sœur d’Imad indiquait dans son discours à la journée de lutte contre les violences policières, qu’elle avait terriblement peur de tomber nez à nez avec le policier qui a tué son frère. En février passé, malgré l’ensemble des preuves qui montrent qu’il s’agissait d’un homicide policier, le procureur du roi a demandé un non-lieu. Ce non-lieu, s’il est prononcé, signifierait que le policier inculpé n’irait pas en justice et laisserait donc les proches d’Imad dans un vide sans précédent. Nous vous invitions à suivre la page Instagram Justice.pour.imad pour avoir plus d’informations et vous rappelons qu’il est possible de soutenir financièrement le comité via le compte : BE65 5230 8110 3896 avec la communication « Justice pour Imad ». Des t-shirts et des bics sont aussi à vendre pour soutenir le comité. Pour information, un départ groupé est organisé depuis la gare de Bruxelles Midi à 14h15 et un repas sera prévu à la fin du rassemblement afin de rompre le jeune ensemble.

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Extrême-droite / Antifascisme

Georges-Louis Bouchez et le MR : le choix de l’islamophobie décomplexée

Le Mouvement Réformateur (MR) est-il encore un parti libéral ou a-t-il définitivement viré vers l’extrême droite ? Sous la houlette de Georges-Louis Bouchez, la réponse semble claire : le MR s’enfonce tête baissée dans une stratégie islamophobe et populiste, inspirée des tendances de l’extrême droite européenne. Les dernières déclarations de Bouchez ne sont pas des accidents maladroits, mais bien symptomatiques d’une stratégie assumée, celle du choix politique de l’extrême-droitisation de son parti, le MR. Lors d’une conférence organisée par le centre Jean Gol le 17 décembre dernier, Bouchez a déclaré vouloir : « inscrire l’islamophobie comme délit pénal, c’est d’une débilité sans nom. » Il a poursuivi en comparant l’islamophobie à l’arachnophobie, insinuant que les musulman·es seraient comparables à des araignées, qu’on pourrait légitimement craindre et détester. Bouchez s’est donné des airs de défenseur de la liberté d’expression : « On a le droit d’avoir peur de l’islam et de critiquer l’islam. » Ce discours ne relève pas d’une maladresse, mais d’une stratégie cynique : nourrir la haine pour engranger des voix. En légitimant la peur et la discrimination, Bouchez s’inscrit pleinement dans la rhétorique raciste des partis d’extrême droite européens. L’islamophobie ne se limite pas à une peur irrationnelle comme veut le faire croire Georges-Louis Bouchez. Ce terme, largement étudié, désigne une forme spécifique de racisme qui cible les musulman·es en tant qu’individus et en tant que groupe religieux. L’islamophobie englobe les préjugés, les discours haineux, la marginalisation et les violences dirigées contre des personnes perçues comme musulman·es. Elle va même jusqu’à engendrer la mort de musulman·es ou de personnes identifiées comme telles dans l’espace public, tué·es parfois par la police, d’autres fois par des citoyen·es racistes animé·es par des idéologies de haine. Elle engendre, avec d’autres facteurs systémiques, l’enfermement massif des personnes dans des centres fermés et des prisons, où elles sont détenues sans aucune forme de justice ni procès équitable, simplement en raison de leur existence ou de leur statut perçu.* Elle justifie des politiques ségrégationnistes qui visent à empêcher certaines parties de la population, en particulier les personnes de confession musulmane, d’accéder aux études et au travail, en raison de leur religion ou de leur apparence. Chaque année, en Belgique, des attentats planifiés par des groupes d’extrême-droite sont déjoués. Ces attaques ciblent des musulman·es ou des lieux liés à l’Islam, révélant une menace constante et organisée. Cette violence systémique ne se limite pas à des actes isolés, mais s’inscrit dans un climat de normalisation et de banalisation du racisme, alimenté par des discours politiques et médiatiques stigmatisants, comme ceux du MR et de Gloub. Ces discours façonnent une perception publique où les musulman·es et les personnes perçues comme telles sont constamment...

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Extrême-droite / Antifascisme

Répression du mouvement Palestine : 30 personnes convoquées par la police à l’encontre du mouvement étudiant

Depuis le 30 août 2024, deux mois après l’expulsion du bâtiment « Walid Daqqa » de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), près de 30 personnes (étudiantes et non-étudiantes) ont reçu dans leur boite aux lettres ou en main propre une convocation pour comparaître devant la police. Le principal chef d’inculpation ? « Appartenance à un groupe prônant la ségrégation ou la discrimination raciale », dans le cadre du mouvement étudiant, probablement suite aux plaintes déposées par les autorités de l’ULB. Les forces de l’ordre semblent essayer de criminaliser le mouvement de soutien à la Palestine en l’accusant d’antisémitisme. Alors que l’occupation du bâtiment Walid Daqqa à l’ULB a toujours affirmé son engagement contre toute forme de racisme, contre la colonisation et le génocide en cours en Palestine, le mouvement se voit accusé d’une grave infraction pénale pouvant potentiellement mener à des peines privatives de liberté (prison). Ce coup politique et judiciaire semble être une étape supplémentaire afin d’enrayer le mouvement bruxellois en soutien à la Palestine, qui avait pris de cours les forces de l’ordre à plusieurs reprises durant le printemps. En plus d’être une des premières étapes d’un potentiel procès politique important, ces convocations s’inscrivent dans une stratégie d’intimidation : elles tombent à quelques jours de la rentrée universitaire, et certaines personnes convoquées n’ont pas participé directement à l’occupation, mais l’ont simplement soutenu. Les moyens d’enquête déployés ces derniers jours par la police traduisent d’une crainte grandissante des institutions politiques et de l’ULB face à la probable intensification du mouvement Palestine à l’approche de la rentrée. Le mouvement étudiant a annoncé qu’il ne céderait pas à ces intimidations et qu’il continuera à lutter, ici, à Bruxelles, pour la libération de la Palestine. A travers cette répression, l’ULB et les forces de l’ordre réaffirment leur position vis-à-vis du génocide en cours en Palestine.

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Guerre / Antimilitarisme

La ville de Bruxelles s’oppose au match Belgique-Israël en septembre

Le 6 septembre, devait se tenir un match de foot entre l’équipe nationale belge et israélienne au stade roi Baudoin, dans le cadre de la Ligue des nations. Pour des raisons de « sécurité » et d’ordre publique, le Collège des bourgmestres et des échevins de la ville de Bruxelles a jugé que la tenue de ce match n’était pas possible. Cette annulation préventive du match Belgique-Israël semble être le résultat de la pression croissante exercée par le mouvement pro-palestinien et de son intensification ces dernières semaines. « Aujourd’hui, et après une analyse consciencieuse et approfondie, force est de constater que l’annonce de la tenue d’un tel match dans notre capitale, en cette période particulièrement troublée, provoquera incontestablement d’importantes manifestations et contre-manifestations, compromettant ainsi la sécurité des spectateurs, des joueurs, des habitants de Bruxelles mais également de nos forces de police », a déclaré le Collège des bourgmestres et des échevins de la ville de Bruxelles. « Compte tenu du risque de débordements, dans le stade même, dans les alentours proches et dans le centre-ville, nous ne pouvons pas prendre le risque d’attenter à la sécurité de nos concitoyens. Un match de football des Diables est un moment rassembleur, familial et festif. Etant donné l’actualité du moment, il est impossible que ce soit le cas. Après avoir pris le pouls du côté des forces de l’ordre et de l’Organisme de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM) qui confirment tous deux l’augmentation potentielle des risques de problèmes graves, nous avons été confortés quant à l’application du principe de précaution. » a également déclaré Benoit Hellings, échevin des Sports. Effectivement, le développement récent du mouvement pro-palestinien à Bruxelles, propulsé par le mouvement étudiant historique, a démontré la capacité des mobilisations pro-palestiniennes à dépasser le dispositif policier et exercer une pression sans précédent sur les autorités publiques. Ces dernières semaines, plusieurs manifestations sauvages, sans autorisation des communes et de la police, ont eu lieu dans les rues de Bruxelles. Des scènes rares, tant la stratégie politique et policière de la gestion du maintien de l’ordre en Belgique favorise l’encadrement des manifestations entre organisateur.ices et forces de police et permet la pacification des manifestations contestaires. Systématiquement, dans le cadre de la gestion négociée de l’espace publique, les forces de l’ordre recherchent un interlocuteur au sein de l’organisation de la manifestation à même d’encadrer la mobilisation, et ce à la place de la police et le plus souvent via un service d’ordre. Cette stratégie du maintien de l’ordre, favorise ainsi une opposition au sein des mouvements entre « bons » et « mauvais » manifestant.e. De fait, l’encadrement de la manifestation par le service d’ordre, participe à minimiser l’intervention de la police. Il est à noter cependant, que les mouvements...

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Contrôle social / Répression

Orbite fracturée, traumatisme crânien, brûlure, hématomes en série, arrestations arbitraires, … Où s’arrêtera la répression du mouvement Palestine ?

Depuis quelques jours, la répression s’abat férocement sur le mouvement de solidarité avec la Palestine à Bruxelles. Nous avons recensé de nombreux cas de violences policières et de gestion illégale du maintien de l’ordre. A l’aide de témoignages, de vidéos, et de notre présence sur le terrain, nous avons effectué une enquête sur les techniques utilisées par les forces de l’ordre depuis ce mardi 28 mai, date de la première manifestation devant l’ambassade d’Israël. Dans cet article, nous revenons sur le déroulé chronologique des faits qui témoigne de l’évolution rapide de la stratégie policière. Mardi 28 mai : canon à eau, matraques et gaz sur une foule pacifique, une blessure grave Ce mardi 28 mai, après plus de deux heures de rassemblement, la police a décidé de charger les manifestant·es à l’aide de canon à eau, de coups de matraque et de gaz lacrymogène. L’ordre de charger la manifestation a été donné par le Bourgmestre d’Uccle, Boris Dillès (MR), alors que la foule était totalement pacifique. A la suite des charges policières, deux personnes ont fini aux urgences, toutes deux touchées à l’œil. L’une d’entre-elles, une étudiante de la VUB, a l’orbite fracturée. Elle souffre également de lésions internes au nez et aux deux yeux. Une opération d’urgence a eu lieu ce mercredi ; une suivante pourrait suivre la semaine prochaine. La seconde personne touchée à l’œil s’en est remise ; elle reste néanmoins sous observation médicale. Toutes deux ont été touchées par le jet du canon à eau. Un manifestant a également été victime d’une brûlure au deuxième degré au visage, à cause du gaz lacrymogène. Pour le reste, plusieurs personnes ont été sujettes à de larges hématomes, parfois de plusieurs dizaines de cm2 à cause du canon à eau. D’autres, se sont faites diagnostiquer des commotions cérébrales à la suite du choc et de l’intensité du canon à eau dans la tête. Soulignons que les forces de l’ordre peuvent choisir la puissance du jet d’eau ; elle semblait cette fois-ci poussée au maximum dès les premières charges, au vu des images que nous avons récolté. Rappelons aussi que l’usage du mode « haute pression » est illégal en l’absence de violences manifestes et isolées. Le jet des canons à eau ne peut pas non plus viser la tête. L’intensité de la pression, la très faible distance entre les canons et les manifestant·es, ainsi que les visages touchés, sont autant d’éléments qui démontrent l’usage illégal et dangereux des canons à eau par les forces de l’ordre. Enfin, concernant le 28 mai, la charge a été ordonnée illégalement. Le Bourgmestre d’Uccle a avancé que la manifestation n’avait pas été autorisée. La ligue des droits humains (LDH) et Amnesty international rappellent que malgré l’absence d’autorisation de la manifestation, les raisons ne sont pas suffisantes pour mettre fin à une manifestation, et encore moins par un dispositif aussi violent. Une plainte a été déposée contre le Bourgmestre. Mercredi 29 mai : une longue manifestation...

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Féminismes / Antipatriarcat

Propos lesbophobes et transphobes lors de la projection d’un film lesbien au BIFFF

Ce samedi 13 avril, le film lesbien « Love Lies Bleeding » était projeté au BIFFF (Brussels International Fantastic Film Festival) à Bruxelles. Une occasion rare de voir une relation lesbienne présentée sur grand écran, le film étant très peu diffusé en Europe. Des propos lesbophobes, transphobes, misogynes ont été lancés depuis le public, et des violences physiques ont suivi. Cette lesbophobie ne s’arrête pas aux portes des cinémas et est illustrative des violences quotidiennes et structurelles à l’égard de la communauté LGBTI (lesbienne, gay, bisexuel·le, transgenre, intersexe). Nous avons choisi de relayer une partie d’une carte blanche écrite par des spectateur·rices présent·es lors de la séance. « […]​​​​​​​ Le BIFFF est connu pour son ambiance « bon enfant » pendant les projections, mais ce que nous avons vécu lors de cette séance n’avait rien d’humoristique. C’est derrière cet argumentaire que les organisateur·​​​​​​​ices du festival ont justifié les propos tenus à l’intérieur. Nous savons faire la différence entre des blagues ou bruitages de coutume et des insultes et commentaires fétichisants, lesbophobes. Lorsque le public applaudit pendant une scène de viol (terme que nous avons choisi afin de mettre en lumière les contraintes matérielles évidentes qui forcent Jackie à accepter ce rapport), fait des allusions au fait de se masturber, siffle lors des plans sur les actrices, crie « à poil », « elle veut de la bite », « dégueulasse », « beurk », « sales gouines » à la moindre scène d’intimité lesbienne, lorsque des spectateur·​​​​​​​ices se lèvent pour partir de la salle ou demandent le respect et se font huer, insulter et agresser physiquement, lorsque des dizaines de lesbiennes sortent en pleurs, salies, dégradées et choquées, on ne peut pas parler d’ambiance « bon enfant ». Nous tenons à souligner la mauvaise gestion du festival. D’une part, pour ne pas avoir su prévenir ce genre de situation (qui d’après les dires des habitué·​​​​​​​es et bénévoles s’était déjà produite lors de précédentes éditions), et d’autre part pour ne nous avoir répondu qu’avec mépris. Lorsque nous avons interpellé l’organisation sur ce qu’il se passait dans la salle, c’est un discours condescendant, niant la violence et la gravité des actes condamnables qui nous a été donné en retour. Nous avons reçu un florilège de justifications : nous ne comprendrions ni l’ADN, ni l’humour du festival, il ne s’agirait que d’un décalage générationnel et nous serions simplement trop jeunes et trop sensibles. De plus, nous avons également subi de la violence verbale et physique de la part du staff, qui nous a empêché de prendre des vidéos, nous bousculant et menaçant. À l’extérieur, la sécurité et le personnel nous ont bloqué l’accès à la salle alors que nous voulions nous exprimer : plusieurs personnes ont été bousculées et plaquées au mur. La police a également été appelée, non pas pour nous protéger mais pour « éviter tout débordement » de notre part. Il est (...)

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Santé / Soins

Violences policières : 2000 personnes dans la rue pour le 15 mars

Ce samedi 15 mars, 2000 personnes se sont rassemblées dans les rues de Bruxelles pour manifester contre les violences policières et les violences d’Etat. Le parcours de la manifestation a traversé le centre-ville en passant aux abords des commissariats où Sourour, Ilyes, Mohammed-Amine et Ibrahima, sont décédé•es. La famille de Sourour et la famille de Ouassim et Sabrina, ont pris la parole à la place du Congrès. En face du commissariat de la Gare du Nord, où Ibrahima a été tué, sa soeur Aïcha a prononcé un discours. 3 ans après sa mort, les premières audiences arrivent enfin le 10 mai prochain. La famille a appelé les manifestant•es à rejoindre cette date. La manifestation s’est également arrêtée en face de l’ancienne occupation fédérale, ouverte dans le cadre de la Saga de la Honte où des centaines de demandeur.ses d’asile avaient été mis illégalement à la rue par l’Etat belge. Lors de prises de paroles du Comité des Femmes Sans-Papiers et de Getting The Voice Out, ont été mises en lien les violences policières avec celles que subissent les personnes exilées et sans-papiers, notamment dans les centres fermés. Dans sa prise de parole, la représentante de l’organisation a expliqué qu’une membre du Comité, Aïcha Toure, a été emprisonnée il y a plus d’un mois et est à l’heure actuelle encore enfermée dans un centre fermé à Holsbeek (des informations sont disponibles dans la description pour la soutenir.) Le Comité des Femmes Sans-papiers a également rappelé en plus des violences de l’Etat, la déshumanisation quotidienne des personnes sans-papiers en Belgique. Le refus de l’Etat belge de leur donner l’accès à la citoyenneté et aux services sociaux essentiels, et a appelé à une régularisation totale des personnes sans-papiers en Belgique. Place De Brouckère, la famille d’Imad a également pris la parole. Elle a invité les manifestant•es à rejoindre le rassemblement Justice pour Imad le samedi 23 mars à Seneffe, date des un an de sa mort. La maman de Domenico a également pris la parole à la place De Brouckère. Les autorités de la commune de la ville de Bruxelles (PS – Philippe Close) ont refusé que la manifestation traverse le piétonnier et passe par la bourse pour rejoindre le terrain Mehdi Bouda, où la manifestation s’est terminée. Pour finir, la famille de Mehdi a pris la parole en fin de manifestation. Elle a appelé les manifestant•es à se montrer solidaires et à rejoindre les premières audiences de l’affaire le 26 mars au Palais de justice. Ayoub, le frère de Mehdi a conclu sur l’importance de la solidarité entre les différentes luttes en rappelant la situation en cours en Palestine occupée. Plusieurs tags appelant à la justice et à la vérité pour les personnes tuées par la police ont été aperçu le long du parcours. En 2023, au moins 9 personnes ont été tuées en Belgique après avoir croisé le chemin de la police. Comment soutenir ? ! Rejoignez les prochains rassemblements le 23 mars à Seneffe, pour soutenir la famille (...)

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Racismes / Colonialismes

Racisme et sexisme : trois policiers se font remarquer dans un bar

Fin janvier, 3 policier·ères fédéraux·ales, un commissaire, un inspecteur principal de police et une inspectrice ont été interpellé·es à la sortie d’un bar dans le centre de Bruxelles. Selon le propriétaire du bar, les 3 policier·ères étaient en état d’ébriété et les 2 hommes « embrassaient à tour de rôle » leur collègue femme avant d’essayer de la déshabiller. “Les officiers – deux hommes et une femme – étaient ivres. À tour de rôle, ils embrassaient la femme. Ils n’ont pas cessé de la toucher, ses seins en particulier, et ont essayé de la déshabiller. Je leur ai demandé poliment de quitter le bar et je leur ai conseillé de boire de l’eau et de se mettre au lit. L’un des agents, un inspecteur principal, prenait des photos de son collègue qui était tombé par terre. C’est lui qui m’a montré sa carte de police après ma demande de départ avant de me dire : « Nous sommes des policiers, nous ne faisons de mal à personne. Nous ne faisons que nous amuser ». Le propriétaire du bar leur a demandé à plusieurs reprises de quitter les lieux, avant que les policier·ères ne se mettent en colère et que l’un des trois tente de s’en prendre au personnel du bar. Le propriétaire a alors appelé la police locale. « Il [le policier en question] avait enlevé sa ceinture et s’était jeté sur l’agente. Il a tiré sur ses vêtements pour tenter de la déshabiller, tout en l’embrassant dans le cou. » Un autre membre du personnel ainsi qu’un client ont tenté d’intervenir, mais les policiers auraient commencé à les rouer de coups, selon le propriétaire. « L’inspecteur principal est devenu de plus en plus agressif. Lorsqu’il était à l’extérieur, il ne cessait de bégayer. Sur la terrasse, il a renversé des tables et des chaises. Une table n’a pas survécu à son passage. En essayant de ne pas glisser sur les plaques de verglas, il a attrapé deux clients, qui sont tombés à terre. Lorsque les agents de la police locale sont arrivés, il a essayé de les frapper à leur tour. Finalement, ils ont réussi à lui passer les menottes. » Alors que la police interpellait les 3 policier·ères, l’inspecteur principal a traité de « sale arabe » un agent de la police locale avant d’essayer de le frapper. “L’inspecteur principal, menotté, a glissé sur une plaque de verglas et est tombé à terre, face contre terre. Il a été assommé et est resté inconscient pendant un certain temps. Finalement, il est parti en ambulance”, conclut le propriétaire du bar. Le récit du comportement des policiers à l’encontre de la policière est interpellant. Malgré l’interprétation du propriétaire qui explique que « Tout cela n’était manifestement pas contre sa volonté [de la policière] », ces comportements ressemblent à du harcèlement sexiste et sexuel. Surtout au regard de la suite du témoignage du propriétaire du bar : « Il avait enlevé sa ceinture et s’était jeté sur l’agente. Il a tiré sur ses vêtements pour tenter de la déshabiller, tout en l’embrassant dans le cou. » Les mots et les tournures de...

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Racismes / Colonialismes

Situation dans l’Est du Congo : Un génocide passé sous silence depuis 30 ans

Samedi 24 février, plus de 1000 personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles en soutien à la population de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Depuis 30 ans, et particulièrement depuis ce mois de février, la population de l’Est de la RDC, zone frontalière avec le Rwanda, est victime de massacres perpétrés par différentes milices présentes à l’est du pays. En 2008, on comptait une trentaine de milices dans la région, contre plus de 120 aujourd’hui . De la colonisation belge au pillage permanent des richesses, en résulte une situation complexe et meurtrière. Si la communauté internationale et les multinationales sont bien les dernières à médiatiser la situation en RDC, les civil·es présent·es dans la région sont les premier·es à en subir les conséquences. Ces deux dernières années, la situation a conduit au déplacement de plus de 1,6 millions de personnes du Nord-Kivu. Ce conflit qui persiste depuis 30 ans aurait fait plus 6 millions de morts, même s’il reste compliqué de disposer de chiffres précis étant donné l’étendue des territoires et la multiplicité des bélligérants*. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), la RDC hébergerait plus de 5 millions de personnes déplacées et plus de 520 000 réfugié·es. C’est la plus grande concentration de personnes réfugiées et de déplacées du continent africain et l’une des plus importantes de la planète . La situation en RDC reste particulièrement invisibilisée dans les médias occidentaux malgré son caractère génocidaire. Cette sous-médiatisation des massacres commis en RDC s’explique notamment par la responsabilité de certains pays occidentaux, tant par leur passé colonial que par la présence de multinationales qu’ils soutiennent dans la région. En effet, la colonisation a profondément fragmenté la RDC et les multinationales exploitent toujours plus intensément les ressources congolaise nécessaires pour la dite « transition écologique » . Cette énergie dite « propre » ou « verte » engendre une importante demande de matériaux essentiels à la fabrication des batteries utilisées pour alimenter nos appareils électroniques, comme les véhicules électriques et les téléphones portables. Dans cette guerre de l’information, les gouvernements et autres bélligérants ont donc tout intérêt à rendre floues leurs responsabilités dans ce conflit. À ce jour, ce sont notamment trois provinces de l’Est de la RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri) qui sont témoins des massacres entre les différentes milices et armées régulières. Parmi ces milices, le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu matériellement par le Rwanda, a repris les armes en octobre 2021 . Face à son expansion dans ces territoires et les nombreux massacres dont il est auteur, l’armée régulière de la RDC tente d’assurer la stabilité de la région. Toutefois, celle-ci reste fortement critiquée, accusée de corruption, d’exactions et d’alliances douteuses avec d’autres milices privés. Ces tensions ont également...

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Guerre / Antimilitarisme

Palestine : Des entreprises d’armement liées à Israël bloquées en Belgique.

Aujourd’hui, Mardi 4 Mars, depuis 6h ce matin, dans une action coordonnée, des collectifs bloquent les entrées de plusieurs entreprises d’armements. Deux entreprises sont complètement bloquées en Belgique : OIP-Elbit à Oudenaarde et Thalès à Herstal. Un siège d’Elbit ont aussi été taggués à Tournai. D’autres actions ont également lieu en Suède contre les mêmes entreprises. Les collectifs expliquent : ces deux entreprises « produisent des armes, des technologies militaires ou de surveillance utilisées par le régime d’apartheid israélien et sont complices du génocide en cours à Gaza ». Chez OIP (Oudenaarde), près d’une centaine de personnes ont bloqué l’entrée, se sont enchaînées aux portes et occupent le toit de l’entreprise ; chez Thalès (Herstal), 60 personnes bloquent totalement les portes et les accès logistiques de l’entreprise. Le personnel est dans l’impossibilité d’entrer sur les sites et les entreprises sont à l’arrêt. Les activistes rappellent que « OIP est détenu à 100 % par le producteur d’armes israélien Elbit Systems, qui est le plus grand fabricant d’armes privé d’Israël. Elbit fournit 85 % des drones et la plupart des équipements militaires terrestres utilisés par l’armée israélienne. La multinationale de l’armement française Thalès entretient quant à elle des relations de longue date avec Israël et collabore avec Elbit System ». Les collectifs cherchent à empêcher l’exportation de matériel militaire vers Israël, comme le souligne un participant : « Sans les envois d’armes par les pays occidentaux, les bombardements et le génocide à Gaza s’arrêteraient au bout de 3 jours. Ces actions directes s’inscrivent dans un vaste mouvement international de solidarité qui vise à imposer un cessez-le-feu et à couper les vivres à l’armée israélienne ». L’objectif est aussi d’interpeller le gouvernement belge sur sa complicité avec les massacres en cours : « La Belgique ne peut pas appeler de manière crédible à un cessez-le-feu tout en soutenant l’industrie militaire israélienne ». Sur place, un participant ajoute : « Ces actions sont à la fois un appel à notre gouvernement et un appel à l’action pour nos concitoyens : dans l’immédiat, il faut un cesser le feu et un embargo militaire, mais aussi demander la fin de la colonisation, de l’occupation, de l’apartheid en Palestine. Nous vivons un moment critique. Nous devons intensifier nos efforts. Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour changer cette période historiquement sombre. » Une nouvelle journée d’action internationale contre le commerce des armes avec Israël est prévue lundi prochain, le 11 mars. Les collectifs précisent également : « Les employés d’OIP prétendent souvent qu’ils produisent principalement des composants et des technologies pour l’exploration spatiale. Cependant, seuls 18 % des composants qu’ils produisent sont destinés à l’espace, tandis que 82 % sont destinés à un usage militaire. Le bénéfice d’OIP augmente de 15 % chaque année, dont 72 % proviennent de...

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Racismes / Colonialismes

La droite scandalisée par une visite guidée des quartiers riches, la police encadrera l’évènement

Ce mardi 20 février, les Jeunes FGTB Bruxelles proposaient sur leurs réseaux sociaux l’inscription à une visite guidée « chez les supers riches ». Cette visite guidée, programmée le 30 mars prochain, a pour but de faire visiter le très riche quartier du Prince d’Orange dans la commune d’Uccle et d’exposer les enjeux socio-économiques de la grande bourgeoisie bruxelloise. Après le partage de cette visite guidée sur ses réseaux sociaux, les Jeunes FGTB ont fait face à de nombreuses réactions tant de la droite que de l’extrême droite belge. Des personnalités comme Théo Francken (NVA) ont par exemple réagi sur tweeter en critiquant le caractère « discriminant » de cette visite guidée. Le quartier du Prince d’Orange, qui se situe dans le sud de Bruxelles, est un des quartiers avec le plus haut niveau de revenu par ménage à Bruxelles. En y organisant une visite guidée, il n’est pas question de cibler individuellement chaque ménage qui compose le quartier, mais bien de comprendre comment la bourgeoisie défend ses espaces d’entre-soi et maintient sa position sociale dominante sur le temps long, notamment à travers sa gestion de l’espace. Le bourgmestre de la commune d’Uccle, Boris Dilliès (MR), et les jeunes MR ont aussi réagi suite à l’organisation de cette visite guidée. Ils et elles ont déclaré publiquement que cette visite avait un caractère « intimidant et discriminant » à l’encontre des personnes qui peuplent ces quartiers. Rappelons que des visites guidées sont organisées depuis des années dans certains quartiers ouvriers belges, ou encore dans certaines citées de logements sociaux bruxelloises et qu’il n’a jamais été question de discrimination. Connaître un quartier, l’explorer et interroger ses dynamiques sociales ne rentre pas dans la catégorie intimidation et discrimination. A la suite de ces réactions, le bourgmestre d’Uccle a demandé que la police soit présente lors de la visite et qu’une demande de rassemblement soit effectuée auprès des services de police. Ces mesures, demandées par un homme politique issu d’un parti de droite conservatrice, ont pour but de délégitimer le fait d’avoir un regard critique sur la structure et la façon dont les quartiers bourgeois s’organisent. Les autres visites guidées de Bruxelles n’ont jamais eu à effectuer une demande de rassemblement ou à se faire encadrer par la police. En réagissant d’une telle façon à une visite guidée qui a pour but de cibler les dynamiques structurelles qu’adopte la bourgeoisie bruxelloise, la droite montre qu’elle veut protéger ses intérêts quand elle se sent ciblée. Rappelons que les habitant·​​​​​​​es d’un des quartiers les plus aisés et homogènes socialement de Belgique ne sont pas discriminé·​​​​​​​es, mais bien favorisés par leur situation géographique et sociale. La grande majorité des personnes et familles qui y habitent ne seront jamais sujettes à des formes de discriminations structurelles, que cela soit vis-à-vis du droit au logement, dans le monde du (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Décès d’Adil : La chambre du conseil prononce un non-lieu, les policiers ne seront pas poursuivis, la famille va faire appel

Ce mardi 20 février, la chambre du conseil rendait sa décision concernant l’implication des policiers dans le décès d’Adil Charrot. Elle a décidé qu’aucun des policiers ne serait poursuivi. Ainsi, la chambre du conseil empêche même le procès de l’inspecteur T., dont la voiture est entrée en collision avec le scooter d’Adil. Il s’était vanté d’en « avoir sorti un de la rue ». Chronique d’une décision de justice qui a fermé les yeux sur les faits qui accablent l’inspecteur. Dans sa décision, la chambre du conseil estime que l’intervention des policiers était proportionnelle. Elle se base sur une première expertise, rendue rapidement après les faits, qui disculpe complètement les policiers. Cette expertise a pourtant été largement contestée : d’abord par une enquête du journal « De Morgen » et, ensuite, par une contre-expertise réalisée par Clerens, un bureau d’expertise accrédité auprès des tribunaux bruxellois. Cette contre-expertise, commandée par la famille, avait montré toutes les failles de la première expertise [1]. Selon la contre-expertise, l’inspecteur T. se serait déporté volontairement pour entrer en collision avec Adil. Il aurait notamment déclaré « on a essayé de faire barrage », peu après le choc. La contre-expertise avance de nombreux autres arguments, notamment liés aux vidéos des caméras de surveillance. Tous ces arguments ont été balayés par la chambre du conseil, qui estime qu’il n’y a pas lieu de douter de la première expertise … qui n’avait pourtant utilisé ni les caméras de surveillance, ni les enregistrements des communications entre l’inspecteur et le dispatching.  La justice a donc décidé de conserver les éléments qui lui permettait de prononcer un non-lieu, et de fermer les yeux sur les informations qui accablent l’inspecteur T. La chambre du conseil refuse à la famille d’Adil d’obtenir un procès équitable, qui pourrait faire la lumière sur les faits, une fois pour toutes. Mais ce n’est pas uniquement de la famille dont il est question, c’est de tout un quartier, qui a manifesté de nombreuses fois pour obtenir « Justice pour Adil ». En refusant le procès, la justice écarte cette possibilité.  La famille d’Adil, bouleversée par la nouvelle après près de 4 ans de combat juridique, a décidé de faire appel. Il existe donc une dernière chance pour que le procès ait lieu, si la chambre des mises en accusation le décide. C’est une énième séquence juridique qui s’ouvre pour la famille, déjà épuisée, pour obtenir un simple procès. Rappelons que la contre-expertise de Clerens a été financé par la famille d’Adil et par ses soutiens. Pour ne pas la laisser seule face aux coûts juridiques, une cagnotte de solidarité a été lancée :  POUR FAIRE UN DON IBAN : BE65 5230 8110 3896 Banque : Triodos Bank Nom : Fondation Marius jacob  Communication : Justice pour Adil Sources : 1) (...)

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Santé / Soins

Au moins 9 personnes tuées au contact de la police en 2023

Ils et elles s’appellent Sourour, Loic, Michel, Imad, Jacky, Isaac, Domenico, ainsi qu’un chauffeur dont nous ne connaissons pas le nom. Toustes sont mort•es après avoir croisé le chemin de la police. Sourour et Isaac sont décédé es dans un commissariat. Imad, Domenico et le conducteur de camion ont perdu la vie lors d’une course poursuite ou à la suite d’un refus pour obtempérer. Loïc, Michel, Jacky sont eux décédés alors qu’ils étaient en crise psychiatro-psychologique. 7 ont été tuées par balle par la police : Loïc, Michel, Imad, Jacky, Domenico, Abdesalem, ainsi que le conducteur du camion. En plus de ces morts liées à la police, au moins 2 personnes sont aussi décédées dans le centre fermé de Merksplas cette année. Au sujet de la mort de Tamazi le 15 février, les autorités évoquaient une mort naturelle. Une contre-enquête de Médiapart a finalement révélé que sa mort ne semblait pas si naturelle que les autorités l’affirment, des blessures avaient été constatées sur son corps. Le 25 décembre les autorités ont évoqué le suicide d’un autre détenu dénommé A. . Ce dernier est décédé dans une cellule d’isolement médical, où il avait été transféré après avoir subi des violences policières. Selon ses codétenus, « quand il est arrivé ici, il boitait, tout son corps lui faisait mal ». Début janvier 2024, un autre homme est décédé au centre fermé 127bis, à Steenokkerzeel. Par ailleurs, l’auteur de la fusillade lors du match Belgique-Suède le 16 octobre, Abdesalem Lassoued, a été abattu par les forces de l’ordre. Cette liste de décès n’est pas exhaustive, et ne représente que ceux qui ont été dévoilés dans la presse en 2023. Soulignons que la majorité des personnes tuées au contact de la police en Belgique sont des personnes non-blanches. Les personnes en crise psychiatro-psychologique sont également sur-représentées. La police n’est pas la seule institution de l’Etat a faire violence. Les violences policières s’inscrivent dans un continuum. Après la souffrance liée au décès, les familles qui luttent pour la vérité et la justice font face à une justice opaque, qui contribue davantage à l’impunité policière qu’aux besoins de réponse des proches endeuillé•es. Lorsque la défense de la pérennité de l’Etat prime, les désirs de vérité et de justice se trouvent souvent mis à mal par une justice qui épuise les familles. Si la police tue dans toutes sortes de circonstances, elle exerce souvent sa violence dans les zones grises de l’Etat : les cellules, les centres fermés et les prisons. Tout autant de dispositifs lui permettant de faire violence à l’abri des regards. C’est là où les images des caméras de surveillance sont difficilement visionnables et disparaissent parfois. Là où il n’y a que la police, les agent-es pénitencier ères et des détenu es rarement écouté•es. Chaque année, nous dressons la macabre liste des personnes décédées au contact de la police. Et chaque année, la même conclusion revient : les corps les plus...

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Guerre / Antimilitarisme

Palestine – Le gouvernement wallon suspend les exports d’armes vers Israël

Ce lundi 5 février, la Région wallonne a suspendu temporairement ses licences d’exports d’armes vers Israël. C’est plus de 4 mois après l’opération génocidaire menée par Israël, ayant massacré plus de 35 000 palestinien·nes, fait 67 000 blessé·es et déplacé 2 millions de personnes*. Deux nouvelles licences d’export de poudre explosive avaient été signées début 2023 avec Israël pour l’entreprise PB Clermont. Ces licences ont donc été suspendues temporairement. Selon le gouvernement wallon, cette décision aurait été prise à la suite du premier prononcé des mesures urgentes de la Cour internationale de justice qui reconnait juridiquement un risque de génocide à Gaza [1]. Mais cette suspension fait également suite aux révélations du journal De Moorgen quant aux livraisons de 16 tonnes de poudre explosive à Israël fin novembre, et d’une lettre ouverte de plusieurs ONG à ce sujet. [2] Depuis le 7 octobre, le large mouvement de solidarité avec la Palestine en Belgique a certainement joué un rôle sur cette récente décision gouvernementale. Ainsi, les nombreuses mobilisations et pressions exercées sur les gouvernements belges pour cesser leur partenariat avec Israël démontrent leur efficacité. Jusqu’ici, les armes, la wallonie et Israël, c’était une affaire qui roulait. En 2021, ce sont 4 licences qui sont octroyées afin d’exporter des agents explosifs vers Israël pour un montant total de 19 871 300 euros. En 2022, une licence a été octroyée pour un montant correspondant à 1 680 000 euros [3]. Cependant, plusieurs associations et ONG s’inquiètent du fait que ces suspensions soient uniquement temporaires et les conditions dans lesquelles elles pourraient être éventuellement reprises. Fin octobre, le front commun syndical (CNE, UBT, SETCA et Transcom) annonçait dans un communiqué son « refus de manutentionner du matériel militaire destiné à la guerre en Palestine alors qu’un génocide est en cours en Palestine, les travailleurs des différents aéroports de Belgique voient des armes partir vers des zones de guerre. Le chargement et le déchargement de ces armes contribuent à fournir des organisations pour tuer des innocents. » « Nous, les différents syndicats actifs dans le secteur de manutention au sol, demandons à nos membres de ne plus prendre en charge les vols qui acheminent du matériel militaire vers la Palestine/Israël, comme cela a été le cas au début du conflit avec la Russie et l’Ukraine, avec des accords et des règles claires. Nous appelons donc à un cessez-le-feu immédiat et nous demandons aux gouvernements belges d’être cohérents et de ne pas tolérer que des cargaisons d’armes transitent par les aéroports belges. En tant que syndicats, nous déclarons notre solidarité avec ceux qui font campagne pour la paix. » [4] Légende : Selon l’ONG Euro-Med Monitor, entre le 7 octobre et le 3 février : 35 096 palestinien.nes ont été tué.es depuis le 7 octobre (en comprenant les personnes maintenues sous les gravats). 67 240 personnes ont...

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Médias

Violences policières à Bruxelles : Des révélations accablantes sur le commissariat Démosthène

Attention, cet article contient des descriptions et des images violentes. Commissariat Démosthène, Anderlecht. Un policier se défoule sur une personne sans-papiers menottée. Un peu plus tard, la même journée, il frappe à nouveau sur un homme en cellule. Des collègues qui se taisent en regardant. La hiérarchie qui protège et normalise le racisme. Des condamnations de justice non-effectives et des policiers qui restent en service. Le harcèlement et les menaces à l’encontre des policier·ères qui dénoncent les violences. Retour sur les révélations de la RTBF et de Blast sur le commissariat Démosthène qui mettent la lumière sur le racisme structurel de l’institution policière. Sur des images datant du 31 mai 2020, révélées par la cellule investigation de la RTBF et par le média indépendant Blast, nous pouvons voir un policier, « V. », tabasser dans la même journée deux personnes sans-papiers, gratuitement, pour le plaisir. Sur les premières images, il passe à côté d’une personne assise qui a les mains menottées dans le dos et attachées à sa chaise. Sans raison apparente, V. assène 7 coups de poings à l’individu. Ceci devant le regard même pas choqué des collègues de V. dont un chef d’équipe. Personne ne réagit. C’est la routine de l’agent. Images révélées par le média Blast. Une heure plus tard, on peut voir des images de V. tabasser un jeune homme sans-papiers, après l’avoir poussé dans sa cellule, à nouveau devant un collègue qui ne l’arrête pas. Coups de poings, coup de genou, … V. va même jusqu’à relever le jeune homme pour qu’ils se battent l’un contre l’autre au corps à corps. Quelques secondes plus tard, le chef d’équipe qui avait regardé avec complaisance V. frappé l’homme menotté à la chaise vient le ceinturer pour l’arrêter. Avant les révélations de Blast et de la RTBF, jamais ces images n’ont fuité, alors qu’elles étaient connues des policier·ères du commissariat, signe de l’omerta* qui règne dans la police. Images révélées par le média Blast. A la suite de ces brutalités dans le cadre de son service, V. va passer devant la justice. Dans un jugement rendu en 2022, il bénéficiera d’une suspension de prononcé. Une décision de justice quasiment systématique lorsqu’un ou une policière est reconnue coupable de violences. Le jugement rendu va par ailleurs déformé complètement la réalité des brutalités de V. : ses coups de poings en série sont transformés en gifles pour l’homme attaché à la chaise et en claques « à main ouvertes » pour l’homme qu’il a frappé dans sa cellule. Par la suite, V., a été rétrogradé et déplacé de service (il n’intervient plus en rue) mais il continue aujourd’hui d’exercé son métier de policier. Il est d’ailleurs chargé … de prendre les dépositions de victimes de coups et blessures. En 2022, V. a aussi été en procès en compagnie de sa femme K., elle aussi policière, toujours pour des faits de brutalités dans le cadre de leur fonction. Iels bénéficieront à nouveau d’une décision de justice...

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Santé / Soins

Une personnes sans abris retrouvée décédée à Ixelles alors que les températures négatives se font de plus en plus intenses

Ce mardi 9 janvier, une personne en situation de sans-abrisme a été retrouvée morte dans une rue de la commune d’Ixelles alors que les températures ressenties durant la nuit avoisinaient les -12° degrés Celsius. Après son décès, le parquet de Bruxelles a ordonné qu’une autopsie soit effectuée pour savoir s’il s’agissait bien d’une mort par hypothermie. Qu’il s’agisse d’une mort à cause des températures extrêmes ressenties durant les nuits ou non, ce contexte d‘intenses températures hivernales que nous traversons depuis quelques jours met en lumière le quotidien de milliers de personnes qui vivent à la rue aujourd’hui à Bruxelles et qui, plus que jamais, font face à des conditions de vie inhumaines. Cette situation hivernale, particulièrement dangereuse pour les personnes sans-abris intervient alors qu’il n’y a jamais eu autant de personne en situation de sans-abrisme à Bruxelles. En effet, le nombre de personnes sans-abris dans les rues de la capitale aurait plus que doublé au cours des dix dernières années1. En août passé, 7.134 personnes étaient décomptées sans-abris. Si le nombre de personnes sans-abris ne cesse de grandir à Bruxelles, c’est aussi à cause des nombreuses crises économiques récentes, comme la crise énergétique depuis le début de la guerre en Ukraine ou la crise économique survenue lors de l’épidémie de Covid-19. Celles-ci ont directement détérioré l’accès au marché locatif à Bruxelles où il est aujourd’hui très compliqué d’avoir accès à un logement abordable et décent pour toute une partie de la population. Pour rappel, 100 000 personnes sont actuellement en attente d’accès à un logement social à Bruxelles. Si de telles situations ont tendance à se répéter chaque année aux périodes où les températures hivernales sont les plus rudes, c’est parce que les politiques liées au sans-abrisme à Bruxelles ont majoritairement vocation à gérer ces situations en surface ou plutôt à gérer les personnes sans-abris sans apporter de solution structurelle et permanente. Notons par exemple que ce n’est quasiment que durant les périodes de grands froids que de nouveaux centres d’accueil sont ouverts et que ceux-ci seront certainement vidés une fois que les températures remonteront. De plus, soulignons qu’à l’heure actuelle, entre 17 000 et 26 000 logements vides sont recensés dans la ville de Bruxelles. S’ils étaient ouverts et réaménagés, ceux-ci pourraient êtres deslieux d’accueil pour les personnes nécessitantes un toit. Cette situation est en réalité due à un manque de considération des pouvoirs publics à l’encontre des personnes sans-abris. L’investissement massif et permanent dans les centres d’accueil et la prise en charge serait une piste de solutions, mais le monde politique ne fonctionne qu’en réaction à ces situations, et à l’actualité médiatique lorsqu’elle les pointe du doigt. Cela avait par exemple été le cas à la même période l’année passée lorsque la commune de Molenbeek sortit miraculeusement de son chapeau...

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Féminismes / Antipatriarcat

Stéphanie tuée par son mari – Déjà le premier féminicide en Belgique de 2024

Le mercredi 3 janvier, Stéphanie D., âgée de 43 ans, a été tuée par son mari à Waregem, en Flandre occidentale. C’est donc 3 jours après la nouvelle année que déjà un 1er féminicide est recensé en Belgique. Stéphanie a été poignardée à plusieurs reprises par son mari qui, par la suite a incendié la voiture avec laquelle elle tentait de s’enfuir. Ce meurtre sexiste se serait déroulé devant les yeux de leurs enfants âgés de 7, 9 et 11 ans. Des voisins ont appelé les secours mais lorsqu’ils sont arrivés sur place, ils n’ont pas pu réanimer Stéphanie, décédée de ses blessures. L’homme a été arrêté par la police et les enfants n’ont pas été blessés. Le blog de Stop Féminicide Belgique, qui recense les féminicides en Belgique, explique le traitement médiatique de ce féminicide dans la presse : « Comme dans la plupart des cas de féminicide, les articles sur le meurtre de Stephanie expliquent que l’entourage de la victime et de son tueur le pensait incapable de commettre un tel acte, qui se produit pourtant plus de deux fois par mois en Belgique. » Les féminicides ne sont ni des « faits divers », ni des « drames conjugaux », ils sont le résultat concret de la violence structurelle et genrée que subissent les femmes, dans une société profondément patriarcale. En témoigne le traitement médiatique des violences conjugales, qui participe à la minimisation de ces actes, voire la légitimation de ces violences. L’année dernière, la loi « Stop féminicides » a été adoptée le 29 juin 2023 en Belgique. Toutefois, il faudra plus que des mesures symboliques et juridiques pour mettre fin aux violences conjugales, notamment car de nombreuses victimes de féminicides avaient déjà entamé des procédures judiciaires,soulignant ainsi l’échec des institutions pour leur venir en aide. Comme nous le disions dans un précédent article à propos des 23 féminicides en 2023 : « si la reconnaissance juridique constitue une étape symbolique primordiale dans les démarches judiciaires, elle n’empêche pas que le caractère structurel du patriarcat provoque des dynamiques de domination genrée qui doivent être [combattues] hors du cadre judiciaire ». Ainsi, « considérer qu’un problème trouve ses sources dans la société et son fonctionnement permettrait d’envisager un travail profond sur les structures qui régissent notre société patriarcale ». L’année dernière en 2023, au moins 25 féminicides ont été recensés en Belgique, et 209 féminicides ont été répertoriés par Stop Féminicide Belgique depuis 2017. Sources : https://stopfeminicide.blogspot.com/2024/01/03012024-een-vrouw-43-jaar-waregem.html https://stopfeminicide.blogspot.com/2023/01/update-2023-au-moins-1-feminicide.html https://www.rtbf.be/article/une-femme-perd-la-vie-a-waregem-tuee-par-son-mari-premier-feminicide-de-2024-en-belgique-11308000 Bruxelles Dévie : « 23 féminicides en Belgique depuis janvier 2023 », article publié le 31 octobre 2023

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Écologie

Code rouge : blocage contre l’entrepôt Alibaba à Liège et les vols de jets privés à Anvers

Le samedi 15 décembre dernier, la coalition « Code Rouge » organisait sa troisième action de désobéissance civile en un peu plus d’un an. Après avoir visé le site de Total à Feluy et le chantier d’une nouvelle centrale à gaz de la compagnie Engie à Flemalle, la coalition a cette fois-ci ciblé le secteur de l’aviation. Plus de 1500 militant·es ont convergé vers les aéroports de Liège et Anvers pour de tenter de les bloquer. Ces deux sites ont été ciblés parce qu’ils représentent des secteurs de l’aviation particulièrement polluants. L’aéroport d’Anvers est à 76% consacré aux jets privés. A Liège, c’est l’extension de l’aéroport dédié à l’entreprise Alibaba qui a été visée. Celle-ci permet à l’entreprise chinoise de vente sur internet (Alibaba), d’avoir un site de distribution en Europe alors que l’entièreté de ses produits son fabriqués et exportés depuis la Chine. Si la plupart des militant·es n’ont pas réussi à rentrer dans l’aéroport d’Anvers, une soixantaine d’entre-elleux ont su y pénétrer en évitant les barrages policiers. De plus, en vue de la présence massive de militant·es arrêté·es à quelques mètres de l’aéroport, les autorités ont été contraintes d’annuler les vols en raison de la menace d’action. Du côté de l’aéroport de Liège, plus de 600 militant·es ont réussi à entrer sur les lieux. Après être entré·es sur le site aux alentours de quinze heures, les activistes de Code Rouge ont bloqué l’entrepôt de l’entreprise Alibaba avant d’être évacué·es de force par la police aux alentours de deux heures du matin. Les secteurs aériens liés au tourisme et à l’import de marchandises représentent une part importante des émissions de gaz à effet de serre. Les oxydes d’azotes (Nox), le Carbonne, la suie, les trainées noires et les trainées de condensation, propres aux résidus liés à l’aviation, contribuent deux fois plus au réchauffement climatique que les émissions de CO2. Il n’est pas ici question de porter un discours moralisateur sur l’utilisation de l’avion dans le secteur touristique, alors qu’il comporte des prix plus avantageux que d’autres moyens de mobilité moins polluants comme le train, mais bien d’en cerner les principaux responsables. Soulignons que 80% de la population mondiale n’a jamais pris l’avion tandis que les moins de 1% de celle-ci sont responsables de plus de la moitié des émissions des vols de passagers au niveau mondial. Il semble donc cohérent de cibler l’aéroport d’Anvers qui se concentre sur le secteur des jets privés, utilisés par les ultra-riches dans le cadre de voyage d’affaires et touristiques. D’un autre côté, l’extension de l’aéroport de Liège dédiée à l’entreprise « Alibaba » qui s’affiche comme un symbole même de la société de consommation à l’échelle mondiale, a été ciblée par des centaines d’activistes afin d’en dénoncer le modèle. Les activités autour d’Alibaba ont des effets désastreux sur la biodiversité et l’augmentation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. De plus, permettant (...)

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Santé / Soins

Deuxième décès en 2023 d’un détenu au centre fermé de Merksplas

Ce lundi 25 décembre, le jour de Noël, un homme détenu au centre fermé de Merksplas (Flandre) est décédé. Si l’Office des étrangers avance la thèse du suicide, les raisons de ce décès restent floues quand l’atrocité des conditions de détention, elle, reste certaine. C’est le deuxième décès qui survient cette année dans ce même centre fermé. Le 15 février 2023, nous alertions sur les conditions de détention et les circonstances troubles de la mort de Tamazi Rasoian, dont l’enquête est toujours en cours. Selon la direction, l’homme dénommé A. se serait pendu peu de temps avant le dîner de Noël organisé dans la salle commune du centre fermé. Cette tragique nouvelle a pris de court ses codétenus qui dénoncent les traitements inhumains qui leur sont réservés, ce décès comme « le résultat des mauvaises conditions » [1]. Par ailleurs, le directeur du centre fermé de Merksplas déclare « ne pas pouvoir faire de commentaires » et renvoie vers l’Office des étrangers. Une enquête est menée par le parquet afin de déterminer la nature exacte du décès. Selon les témoignages des détenus récoltés par le collectif Getting the Voice Out, A. était un Algérien d’une quarantaine d’années, détenu depuis environ trois semaines en centre fermé. Il aurait déclaré avoir subi des violences policières lors de son transfert au centre fermé. Un autre détenu témoigne : « quand il est arrivé ici, il boitait, tout son corps lui faisait mal ». L’homme aurait ainsi demandé une aide médicale à son arrivée mais celle-ci lui a été refusée. En contestant ce refus, il aurait donc été transféré au bloc 5 où sont situées les cellules d’isolement médical. Toutefois, ces cellules médicales semblent tout sauf être des lieux de repos et de soin comme en témoigne un de ses codétenu pour qui les cellules s’apparentent davantage à « un réel cachot » ou « une prison » isolée, sans téléphone. Il y fait froid et elles n’offrent souvent pas d’autre choix que de dormir sur le sol. Par ailleurs, A. devait être expulsé vers l’Allemagne cette semaine ou la suivante selon le règlement Dublin [2]. Une chose semble sûre, les conditions de détention sont inhumaines lorsque la Belgique, elle, accumule plus de 7 000 condamnations pour non-respect des droits d’accueil des demandeur·ses d’asile [3]. Les circonstances de ce décès font écho à celui de Tamazi Rasoian le 15 février 2023, détenu kurde qui avait fuit la Géorgie, et qui avait été retrouvé mort en cellule d’isolement médical dans ce même centre fermé de Merksplas. Lorsque l’Office des étrangers et la direction du centre ne souhaitaient pas communiquer davantage que la thèse d’un suicide, sa famille constatait de nombreuses blessures sur le corps de Tamazi [4]. Après la polémique autour de son décès et dans une tentative « d’humanisation » des centres fermés, la direction a mis en place une cellule d’assistance psychologique avec trois psychologues, alors financée par l’Office des étrangers. Difficile cependant d’avoir confiance en...

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