Bruxelles Dévie

Un média indépendant et collaboratif actif à Bruxelles. Nous vous informons sur les actualités politiques et gouvernementales en Belgique. Nous visibilisons les collectifs, groupes et personnalités actifs dans les différentes luttes sociales. Nous diffusons et dénonçons les violences policières en Belgique, et plus particulièrement à Bruxelles.

Les auteurs de nos publications sont multiples. Vous pouvez nous proposer votre contenu (article, témoignage, enquête, étude, photos, vidéos etc) via nos réseaux sociaux ou par mail (chiffrement Proton) en restant anonyme.

bruxellesdevie.com - bxldevie(at)protonmail.com

Extrême-droite / Antifascisme

GLB contre la Palestine : Décryptage d’une stratégie médiatique

Depuis la tenue d’une manifestation à Bruxelles pour la libération de la Palestine le samedi 29 octobre 2022, George-Louis-Bouchez (GLB) fait feu de tout bois contre cette manifestation en l’accusant d’antisémitisme et d’avoir été organisée par le Hamas. Il reprend ici les accusations de Idit Rosenzweig-Abu, l’ambassadrice d’Israël en Belgique, qui déclarait le jour même : “Dégoûtée par la marche de la haine autorisée aujourd’hui à Bruxelles. Affiches de terroristes meurtriers, appels à l’anéantissement d’Israël, appels contre l’Autorité palestinienne. » “Israël ne doit pas exister, les tueurs d’enfants israéliens sont des héros […]. » [1] Celle-ci avait d’ailleurs tenté de faire interdire la manifestation (sans succès) la semaine précédente comme elle le déclarait sur Radio Judaica [2] sous prétexte qu’elle allait donner lieu à des attaques antisémites et créait un climat de haine envers la communauté juive. De l’aveu même du bourgmestre d’Ixelles (commune où se tenait la manifestation) il n’y avait pas de raison d’interdire la manifestation et, au vu des images récoltées par les autorités, la manifestation n’a pas dérapé et il n’y a donc pas de raison jusqu’ici d’entamer des poursuites [3]. Pourquoi GLB fait il preuve d’un tel acharnement contre cette manifestation ? Il y a la mise en place d’une stratégie politique depuis qu’il a pris le contrôle du MR : celle de se lancer dans une droitisation extrême de son parti. Cette droitisation passe souvent par des prises de position opposées à la gauche, au sens large. Dans ce cas-ci, cette obsession est surtout une tentative d’allumer un contre-feu médiatique pour faire oublier l’énième scandale qui vient d’éclabousser son parti : une conférence tenue dans les locaux de son parti par la branche internationale du MR, le MRI, qui a relativisé les crimes du régime fasciste de Mussolini. Un ancien député du parti ayant déclaré : « Mussolini a fait des conneries, s’allier avec Hitler, adopter sur instance de Hitler des lois à propos de la communauté juive et la guerre en Éthiopie, qui a été particulièrement meurtrière et catastrophique […] mais par ailleurs, il faut aussi savoir que Mussolini a redonné de la fierté à l’Italie, qui était dans une situation économique catastrophique ». « Il y a effectivement toutes les erreurs et les drames qu’il a effectués, mais les Italiens conservent encore pour certains tout un souvenir qui n’est pas si négatif. » [4] ». Face à ces déclarations, une partie de la gauche et du monde associatif a durement critiqué le MR. Il s’agit ici donc pour GLB, d’agir en bon politicien et de tenter d’attaquer la gauche alors que les gens qu’il vise n’ont aucunement participé à cette manifestation (notons l’absence de la gauche institutionnelle lors de la marche du 29 octobre) et de relayer les mensonges de l’ambassadrice d’Israël ainsi que de diverses personnalités d’extrême-droite comme le président du VB* ou Théo Francken. A côté de ce martelage de fake news sur...

Bruxelles Bruxelles |
Racismes / Colonialismes

Islamophobie dans l’enseignement supérieur : La suite d’une lutte politique et juridique

Rappel des évènements : En 2017, 4 étudiantes portaient plainte contre la Haute École Francisco Ferrer car son règlement interdisait le port de signes convictionnels et les forçaient dans un rituel raciste et humiliant à enlever leur foulard à l’entrée de l’école devant ce qu’elles ont appelé « le miroir de la honte ». En 2020, après une première déception (la Cour Constitutionnelle avait avilisé la décision d’interdiction de la haute école), le Tribunal de première instance francophone de Bruxelles avait reconnu le caractère discriminatoire du règlement interdisant le port de signe convictionnel et donc ordonné sa cessation.1 Seulement un an après cette première victoire, en octobre 2022, un collectif de professeur.e.s (actuel.les et retraité.e.s) de la Haute École Francisco Ferrer s’est constitué - notamment avec le soutien du Centre d’Action Laïque et une autre haute école, Ilya Prigogine - pour entamer une procédure en tierce opposition* afin de demander le retour de l’interdiction du port de signes convictionnels au sein de la haute école. Dans des témoignages islamophobes glaçants certain.e.s professeur.e.s déclarent « [Constaster que] la lame de fond de l’islamisme franchit les portes de l’école et nuit à l’enseignement. »2 D’autres déclarent « [qu]’il s’agit d’une forme de prosélytisme qu’il faut bannir dans un enseignement laïque »2. Le dictionnaire Larousse définit le prosélytisme comme suit : « Zèle ardent pour recruter des adeptes, pour tenter d’imposer ses idées. »3 Voilà de quoi les enseignant.e.s accusent les élèves qui portent le foulard dans la haute école. De vouloir « recruter des adeptes » pour la « lame de fond de l’islamisme » alors que celles-ci comme tou.te.s citoyen.ne.s veulent simplement avoir accès à l’enseignement supérieur sans que leurs convictions religieuses ne soient un obstacle. Ce sont des accusations terriblement graves, humiliantes, qui sont tout le reflet de la pensée raciste et réactionnaire qui voit dans chaque foulard porté une attaque du « fondamentalisme religieux » contre la prétendue « démocratie » et « laïcité » qui seraient défendues, entre autres, par le collectif de professeur.e. Mais c’est précisément cette « démocratie », cette « laïcité »-là qui veut interdire à toute une partie de sa population l’accès à l’enseignement supérieur, qui vient systématiquement stigmatiser des communautés religieuses et les personnes racisées.  Ce sont ces mêmes personnes qui au nom de la « neutralité exclusive » viennent littéralement interdire l’accès à hautes écoles. Nous avons déjà mis en évidence dans un précédent article que ces concepts de « laïcité » et de « neutralité » sont mal compris et sont utilisés aujourd’hui à des fins islamophobes. Comment la « neutralité » peut-elle conduire à l’exclusion de certaines parties de la population ?Certain.e.s politiques veulent pourtant faire passer la pilule en prétendant que ces mesures seraient égales pour tou.te.s. Mais dans la réalité, les seules...

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Perquisitions contre des militants d’extrême droite qui préparaient un attentat terroriste

Mercredi 28 septembre au matin, une dizaine de perquisitions ont été menées dans la province d’Anvers contre un groupe d’extrême droite qui préparait un attentat terroriste. Lors d’une d’elles, un échange de tir a éclaté avec la police faisant un mort parmi le groupe d’extrême droite. Une très grosse quantité d’armes et munitions ont été saisies, parmi celles-ci certaines étaient légalement enregistrées. Six suspects du groupe ont été arrêtés. Yannick V., l’homme mort durant la fusillade avec les forces spéciales de la police fédérale, était proche – selon les informations qui nous sont accessibles – de la sphère du survivalisme et militait activement sur les réseaux sociaux pour relayer des théories d’extrême-droite. Il recommandait de préparer l’effondrement de la société en faisant des réserves d’armes et de nourriture. Il aurait été membre de la mouvance des « Citoyens Souverains ». Le juge d’instruction en charge de l’affaire a commenté : « Lors de la perquisition du domicile de la personne décédée, plus d’une centaine d’armes, […] ainsi qu’une très grande quantité de munitions, des gilets tactiques, des lunettes de vision nocturne, des lunettes de vision thermique […] ont également été trouvés. » Il a également indiqué que « Le groupe de personnes visé est soupçonné de vouloir mener une forme de résistance armée contre le gouvernement sans avoir déjà déterminé une cible concrète ou une date de passage à l’acte. » Yannick V était « collectionneur d’arme » et pratiquait le tir sportif. Il n’hésitait pas à justifier sa possession d’une presque armurerie comme une « obligation morale ». Il déclarait également « Après tout, un homme libre, un homme souverain, prend soin de lui-même et ne compte pas sur un autre pour protéger ce qui lui est le plus cher ». Il aurait été membre d’une branche belge du mouvement conspirationniste « Citoyens Souverains ». Historiquement c’est une mouvance politique conspirationniste venue des Etats-Unis dans les années 60-70 – basée sur l’interprétation de « pseudo-lois » – qui trouvent ses racines dans l’extrême droite américaine, suprémaciste et antisémite. Cette mouvance va inspirer plusieurs milices armées aux Etats-Unis. Un principe cardinal des « Citoyens Souverains » est de nier la légitimité des lois de l’Etat et de considérer l’individu.e comme seul.e interprète de sa « loi ». Iels vivent alors selon des « pseudos-lois », trafiquées ou inventées souvent inspirées de la « common law ». Même si par exemple le refus de l’impôt est commun chez les « C-S », ça n’en fait pas un mouvement homogène, leur objectif néanmoins partagé est de s’extirper de la société et de retrouver leur « souveraineté ». Ainsi aujourd’hui en Allemagne, des groupes fascistes se réclament être « Citoyen du reich ». Iels pensent que la république allemande est une fiction et qu’iels vivent encore sous le régime nazi. En France, iels se rangent derrière le nom « One-Nation ». Conspirationnistes notoires –...

Belgique Belgique |
Féminismes / Antipatriarcat

« Femme, vie, liberté », l’ambassade iranienne attaquée à Bruxelles en solidarité avec la révolte en Iran

Le 13 septembre 2022, Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans était arrêtée par la police des mœurs à Téhéran en Iran, car son hijab "couvrait mal ses cheveux". Trois jours plus tard, elle décèdera à l’hôpital à cause des coups de la police. Depuis cet assassinat, une révolte populaire et féministe embrase la République Islamiste d’Iran : des manifestations dans plusieurs dizaines de villes différentes, des émeutes ainsi qu’une série d’action symboliques et directes contre l’état dictatoriale et sa police des mœurs ont eu lieu. La répression de l’État iranien face à la révolte qui embrase le pays est terrible : elle aurait déjà fait au moins 100 mort.es (selon l’ONG Iran Human Rights). La connexion internet et certains réseaux sociaux ont été coupés le 23 septembre par l’État iranien afin d’empêcher les flux d’informations de la révolte de circuler et se propager au sein du pays ainsi que d’en sortir, à l’heure où la répression semblait s’intensifier. La révolte populaire iranienne s’est fédérée sur un mot d’ordre "A bas la dictature" (théocratique iranienne) et sur l’offensive féministe. La mobilisation a également gagné certaines villes du Kurdistan irakien, qui accueille des groupes kurdes persécutés par le régime iranien et soutient la révolte populaire en Iran. L’armée iranienne a attaqué avec des drones et des frappes de missile le Kurdistan irakien, notamment sa capitale Erbil. En soutien, de nombreuses manifestations ont été organisées partout dans le monde, notamment une première à Bruxelles qui a rassemblé plus de 300 personnes le 23 septembre. Un manifestant aurait été interpellé par la police. Une seconde manifestation organisée le samedi 1er octobre à Bruxelles a réuni cette fois plus de 2000 personnes. Une action a également eu lieu contre l’ambassade d’Iran à Bruxelles : plusieurs personnes ont attaqué au cocktail Molotov dans la nuit de jeudi à vendredi 23 septembre. On peut lire dans la vidéo de l’action « Les Femmes, la Vie, la Liberté ». Lien vers la vidéo de l’attaque au cocktail molotv : https://twitter.com/doyourweb/status/1573603846651346946?t=017boLJhwUhGTuumuLvB0g&s=09 Sources : https://www.rtbf.be/article/iran-au-moins-76-morts-depuis-le-debut-des-manifestations-selon-une-ong-en-exil-11074373 https://www.lalibre.be/international/moyen-orient/2022/10/02/manifestations-en-iran-au-moins-92-personnes-tuees-au-total-dans-les-manifestations-KOUPRW3HVNCGFL2DUISRQTMAXI/ https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/2022/10/01/manifestations-en-iran-deux-mille-personnes-manifestent-a-bruxelles-contre-le-regime-iranien-GLLDTIWKDNA63OBN7CYV6EJUN4/ Iran : géographie d’une révolte ? - Le Dessous des cartes - L’Essentiel | ARTE Lecture

Bruxelles Bruxelles |
Contrôle social / Répression

Tribunaux et réseaux sociaux : une entente efficace

Entre 2013 et 2021, les tribunaux belges ont demandé des informations sur 28774 comptes à Meta (Facebook), Google, Microsoft et Apple. Il s’agit d’informations qui ne sont pas rendues publiques par les utilisateur.rice.s. Dans la majorité des cas, les demandes ont été acceptées par les différents géants de la technologie, qui ont donc fourni énormément d’informations aux tribunaux belges [1]. La Belgique serait le 9e pays du monde qui demande le plus l’accès à ces données. Par ailleurs, le nombre de comptes scrutés a quasiment triplé en 8 ans : ils étaient 2 189 en 2013, puis 6 045 en 2020. Facebook est concerné par environ 4 demandes sur 10, tandis que Microsoft et Google reçoivent chacun environ 3 demandes sur 10. Apple n’en reçoit qu’environ 1 sur 100. Rappelons qu’en 2020 et 2021, la police belge avait aussi employé illégalement le logiciel de reconnaissance facial Clearview, qui utilisait des photos soutirées de nos réseaux sociaux [2]. Les réseaux sociaux et internet en général sont une mine d’information pour la répression. Il convient de prendre garde à ce que l’on fait et ce que l’on partage dessus (même en privé) et de se protéger via des VPN, des messageries cryptées, Thor, ... Sources supplémentaires :  https://www.ptb.be/vos_photos_sur_les_r_seaux_sociaux_ill_galement_pomp_es_par_des_policiers_le_ptb_demande_l_audition_du_n_1_de_la_police

Belgique Belgique |
Prisons / Anticarcéral

Maxi-prison d’Haren : Le récit d’une histoire d’intérêts politiques et économiques

Le projet de création d’un centre pénitentiaire de très grande envergure a vu le jour ce vendredi 30 septembre 2022 à Haren en périphérie bruxelloise. La maxi prison a une capacité de 1200 détenu.es et couvre une superficie de 17 hectares, ce qui représente le plus vaste complexe pénitentiaire du pays. La création de ce nouveau site carcéral occasionnera les fermetures des prisons de Saint-Gilles (d’ici 2025) et Forest (d’ici 2023). Leurs détenu.es seront alors transféré.es en direction d’Haren. Les sites des prisons de Saint-Gilles et Forest vidés verront alors leur affectation changer au profit de nouveaux logements en vue de l’importante attractivité immobilière présente dans ces quartiers. Ceux-ci seront battis à des fins lucrativesalors qu’aucun logement social ne devrait être construit. Ce projet soulève de nombreuses questions tant politiques qu‘éthiques dans un Bruxelles où les promoteurs privés n’ont jamais autant fonctionné main dans la main avec les Pouvoirs Publics. Récap historique : la maxi prison ne répond pas aux problèmes soulevés Le projet est annoncé en 2010, en réaction aux critiques que portent les pays européens envers les conditions de vie des détenu.es dans les prisons belges et particulièrement dans celles de Saint-Gilles et Forest. Les politiques carcérales sont pointées du doigt. On déplore alors une surpopulation des lieux, une insalubrité déplorable ainsi qu’une insécurité constante. L’état belge est alors condamné par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour traitement inhumain des détenu.es. Pourtant, en 2008, le gouvernement Leterme II rédigeait un « Masterplan » orchestrant la rénovation des prisons de Saint-Gilles et Forest ainsi que la création de petits complexes pénitenciers pour répondre aux mêmes critiques. Celui-ci permettrait une soi-disant meilleure répartition des prisonier.ères face aux problèmes de surpopulation des prisons. En réalité ce projet ne verra pas le jour et sera remplacé en 2010 par celui de la maxi prison d’Haren. Ce projet de maxi prison semble alors absurde face aux problèmes de conditions de vie qui avaient été relevés au sein des prisons bruxelloises par les associations de soutien ainsi que les magistrats. En effet, les maxis prisons ne sont en aucun cas une solution à ces problèmes, au contraire les conditions au sein de ce type d’établissements sont déplorables. Un tel nombre de détenu.es ne peut en aucun cas être correctement encadré que ce soit de manière psychologique ou en termes de qualité de contrôle de la salubrité des espaces de vie. De plus, la situation géographique du complexe poussera d’avantage les détenu.es vers des situations d’isolement vis-à-vis de leurs familles ainsi que des tissus associatifs que quand ils et elles se trouvaient dans des quartiers plus centraux (Haren se situant à la limite de la frontière bruxelloise). En bref, le projet de maxi prison à Haren n’est en aucun cas une solution directe aux problèmes carcéraux mais...

Belgique Belgique |
Écologie

Pendant qu’on galère à payer l’électricité : les riches s’achètent des jets-privés

Nous relayons une action qui nous a été communiquée : Dans la nuit, du 19 au 20 septembre, le siège du Cercle de Wallonie a été attaqué à Namur, car celui-ci invitait ses quelques 1200 membres à une vente de jets-privés en pleine polémique en France. Le Cercle de Wallonie est le plus grand cercle d’affaire de Belgique francophone, il rassemble les plus gros PDG wallons, et les allié.e.s du pouvoir en tout genre. Il est composé de 1200 membres qui bénéficient d’avantages, notamment fiscaux (la cotisation pour y entrer est remboursée par l’état). Il y est aussi proposé des formations pour « optimiser ses revenus fiscaux (diminuer ses impôts). Le Cercle de Wallonie se définit lui-même comme le lieu idéal pour « réseauter malin avec des politiques. » [1] Ce vendredi 23 septembre 2022, le Cercle de Wallonie invitait ses membres à découvrir les jets-privés de la société ASL Group. Cet évènement semble presque être une blague alors qu’une polémique a lieu en France sur l’usage totalement écocidaire des jets-privés et que nous venons de vivre un été rempli de fortes chaleurs et de catastrophes. Pour rappel, 1% des personnes – celles qui utilisent des jets-privés – sont à l’origine de 50% des émissions globales de l’aviation. [2] Pourtant, le secteur de l’aviation privée est en plein essor et ne s’est jamais aussi bien porté qu’aujourd’hui. Ainsi quelques jours avant l’évènement, dans la nuit du 19 au 20 septembre, des militant.e.s se sont attaqué.e.s au siège du Cercle de Wallonie, au Business Village Ecolys, à quelques kilomètres de Namur. Des murs donnant sur l’entrée du Cercle ont été tagués : « Jets privés = terrorisme écologique ». Une des façades a également été aspergée de peinture noire et le logo éclairé du Cercle de Wallonie a été détruit. Suite à cette action le Cercle de Wallonie a annulé son événement. [3] Un militant a été interpellé, et une plainte a été déposée. Nous ne sommes plus à l’heure des avertissements, ni des alertes ou constats : la situation climatique est dramatique et les appareils d’État se montrent plus qu’incompétents. Malgré les manifestations massives pour le climat, tous les moyens possibles et légaux employés, rien n’y fait : le mouvement écologique a besoin d’élever son niveau pour être à la hauteur des enjeux qui sont les siens. Communiqué de l’action contre le Cercle de Wallonie qui nous a été transmis : Pendant que nous tremblons … de froid, déjà… … face à nos factures d’énergie… … quand nous passons à la caisse après nos courses… les gouvernements… … prennent soin des dividendes des géants de l’énergie … nous font l’aumône de quelques aides qui nous permettront à peine de couler moins vite … nous parlent de NOTRE sobriété énergétique et nous culpabilisent en faisant semblant de se préoccuper de la Planète le Cercle de Wallonie propose à ses 1.200 membres, ce vendredi 23 septembre… … de découvrir le monde formidable des jets privés avec la société ASL Group… …...

Wallonie Wallonie |
Extrême-droite / Antifascisme

Belgique : Une circulaire contre le droit de manifester

À la suite des émeutes à l’occasion des manifestations contre le CST (Covid Safe Ticket) à Bruxelles en janvier, Philippe Close (bourgmestre de la ville de Bruxelles, PS) déclarait vouloir formuler une « loi anti-casseur ». Cette « loi anti-casseur » serait inspirée de la « loi football » adoptée à la fin des années 1990. Celle-ci, avait pour but de vider les stades des hooligans. Ce 6 septembre 2022, une circulaire octroyait aux bourgmestres le droit d’exclure préventivement les « émeutier.ère.s » des manifestations. C’est le même objectif que poursuivait Philippe Close : en plus de sanctions pénales, les personnes identifiées comme « casseur » se verront interdites de manifestation et devront même éventuellement se rendre au commissariat les jours de manifestations. Si la circulaire est passée, le projet de loi de Philippe Close reste quant-à-lui en construction, mais Philippe Close affirme que des discussions avec le ministre de la Justice sont en cours. Cette loi constituerait un dangereux précédent contre le droit de manifester en Belgique. Un premier pas dans ce sens est acté par la circulaire de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) sortie ce 6 septembre. Celle-ci donne le pouvoir aux bourgmestres, d’imposer sur leur circonscription, une interdiction individuelle et préventive : si une personne visée par une interdiction est contrôlé.e au sein du cortège, celle-ci risque une amende SAC. L’interdiction sera indiquée dans la Banque de données nationale générale de la police. Constat important : selon la circulaire, les interdictions de manifester pourront être justifiées par des renseignements émanant de services de police. Les Bourgmestres auront probablement tendance à croire leur police, et à interdire à des manifestant.e.s de joindre le cortège. On est bien loin d’agissements dont la réalité aurait été constatée par une décision de justice : les policier.ère.s peuvent quasiment décider seuls, sans se baser sur une condamnation pour violence, par exemple en se basant sur leur avis politique. La parution de cette circulaire et la potentielle création d’une loi similaire s’inscrivent dans une logique à l’œuvre depuis plusieurs années. Fin 2020, le ministre de la Justice Vincent van Quickenborne (Open VLD) avait élaboré une circulaire instaurant la « tolérance zéro » vis-à-vis des violences à l’encontre de policier.ère.s. Cette circulaire avait pour objectif d’augmenter la sévérité du traitement judiciaire, sa rapidité et de rendre plus difficile le classement sans suite de ce genre d’affaire. Si la parution de la circulaire du ministère de l’Intérieur n’annonce pas forcément l’avènement d’une telle loi, dans les faits, on s’en approche : ceci questionne les enjeux démocratiques et juridiques derrière une telle interdiction. Plus haut, nous indiquions notre inquiétude quant à la menace que constituerait ce projet de loi contre le droit (faisant parti de la Constitution) de manifester. Juridiquement, les...

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Palestine : Save Masafer Yatta : le plus gros nettoyage ethnique en Palestine depuis 1967

Un article de Bruxelles Dévie Masafer Yatta est une région au Sud de Hébron composées d’une vingtaine de villages et de hameaux palestiniens, situés à quelques kilomètres de la ligne verte . 1200 palestinien.nes sont menacé.e.s depuis le 4 mai 2022 d’une expulsion imminente par l’armée Israélienne, qui a décrété une partie des terres de Masafer Yatta comme zone de tir et d’entrainement militaire. Ce déplacement de population constituerait un des plus importants nettoyages ethniques depuis 1967 (la Naska). Dans les années 80’ sous l’impulsion d’Ariel Sharon (ancien militaire criminel de guerre, ministre de l’agriculture au moment des faits, puis premier ministre israélien et protagoniste important dans la stratégie d’implantation de colonies en Cisjordanie), l’état colon d’Israël déclarait une nouvelle zone d’entrainement militaire (Firing Zone) s’étendant sur 3000 hectares, comprenant 12 villages, plus de 1200 personnes, et 1000 infrastructures palestiniennes : maisons, écoles, cliniques médicales etc.,, Bloc de béton indiquant l’entrée en « Firing Area » En 1999, 700 palestinien.ne.s se faisaient expulser une première fois de leurs terres à Masafer Yatta, car ils « vivaient illégalement dans une zone de tir ». A la suite d’un appel d’une association israélienne à la décision d’expulsion, les 700 personnes ont pu rentrer chez elle en attendant la décision juridique finale de la cour suprême Israélienne. Cette dernière tombait le 4 mai 2022, plus de 20 ans plus tard et actait l’ordre d’expulsion pour cette fois 1200 personnes, soit 500 personnes de plus . Depuis plusieurs décennies Israël utilise la déclaration de « military firing zone » en Cisjordanie comme un mécanisme pour continuer l’annexation des terres palestiniennes et l’entreprise de nettoyage ethnique. Un des villages de Masafer Yatta, situé en « Firing Zone », menacé de destruction. Ainsi, dans les années 1970, 15% de la Cisjordanie occupée avait été déclarée comme une zone de tir militaire. Des documents israéliens classifiés, issus d’une série de meeting « top secrets » entre le gouvernement Israélien et l’organisation World Zionist Organization’s Settlements Division, relatent la volonté très claire qui se cache derrière la création des « Military Firing Zone » : en faire des colonies. Ariel Sharon 1979 : « En tant que la personne qui a initié les zones de tir militaire en 1967, elles étaient tous destinées à un seul but : fournir une opportunité pour une installation de colonie juive dans la région », « Dès la fin de la guerre des Six Jours, j’étais encore assis avec ma division dans le Sinaï. J’étais dans le Sinaï quand j’ai dessiné ces zones. Les zones de tir ont été créées dans un seul but : des réserves de terres pour les colonies ». Il décrit leur création comme une manière de produire des « réserves de terres » pour arrêter « la propagation des villages arabes du côté de la montagne vers le désert ». Dans un autre meeting en 1981, « Nous...

Ailleurs Ailleurs |
Contrôle social / Répression

Des systèmes de surveillance illégaux dans les salles de concertation suspect-avocat au commissariat

Le droit fondamental à la concertation confidentielle entre avocat et suspect ne serait que trop peu souvent garantie par la police. De nombreuses salles utilisées pour ce type de concertation sont équipées de matériel permettant d’écouter, d’enregistrer ou de filmer les conversations en temps réel. Un rapport de l’Organe de contrôle policier pointe la « méconnaissance juridique » des forces de l’ordre sur ce sujet. Nombreux.ses sont les policier.e.s qui « ne distinguent pas » la surveillance au moyen d’un système automatisé (type caméra, par exemple), de la surveillance uniquement visuelle derrière une paroi vitrée. Ni même distinguer les échanges confidentielles de ceux qui peuvent être écoutés. Il s’agit pourtant de pratiques totalement illégales. Ainsi, durant un an, un commissariat de Flandre orientale a par exemple illégalement systématisé l’écoute et le visionnage des concertations confidentielles suspect-avocat. Chaque audition était écoutée en direct au commissariat de la zone de police d’Erpe-Mere/Lede par les enquêteur.trice.s. Le système d’écoute illégale a été remarqué à la suite d’une plainte d’un avocat et son client déposée au COC (l’Organe de contrôle de l’information policière) au début de l’année 2021, car ils avaient eu le sentiment d’avoir été écoutés. Par la suite, l’enquête du COC révèlera le dispositif d’écoute et d’enregistrement. Cela représente une infraction du code pénal, passible d’une peine de six mois à trois ans de prison. La surveillance par caméra est illégale sauf dans certains cas exceptionnels, si la conversation se passe dans des circonstances dangereuses avérées (décretées par … la police). L’enregistrement des conversations est, quant-à-lui, interdit dans tous les cas. Ces règles et distinctions ne semblent pas respectées (ou carrément omises) par la police. Si le rapport du COC pointe niaisement une « méconnaissance juridique », nous voyons pourtant une dangereuse attaque au droit à un procès équitable. Droit qui devrait nous prémunir de se faire soutirer des aveux et informations illégalement lorsqu’on communique avec notre avocat de manière confidentielle pour organiser notre défense. Qualifier ces pratiques illégales de « maladroites » ou dues à une « méconnaissance », revient à dédouaner et minimiser l’ampleur du scandale de ces écoutes. Le rapport de l’Organe de contrôle offre cinq ans à la police pour se doter de salles destinées uniquement à la concertation confidentielle, salles qui ne permettraient pas l’enregistrement des conversations. Aucune autre décision ne semble avoir été prise dans l’immédiat pour empêcher cette violation du droit des suspects. Une raison à l’inaction immédiate ? Contrairement aux autres sevices, l’Organe de contrôle de police ne semble pas bénéficier des larges campagnes de recrutement d’agent.e. En 2021, le COC ne comptait que trois enquêteurs de terrain, deux juristes, un informaticien et 4 personnes chargées de l’administratif et de la (...)

Belgique Belgique |
Écologie

Marais Wiels : que se trame-t-il à Forest ?

En mai se déroulait une manifestation à Forest pour la préservation du marais Wiels. Qu’est-ce qu’est le marais Wiels ? Il s’agit d’un terrain laissé à l’abandon pendant plusieurs années suite à la perforation de nappes phréatiques par une compagnie qui voulait y bâtir des logements et contribuer à la gentrification déjà bien entamée des communes du Sud de Bruxelles. Cela fait plus de dix ans que le terrain passe de main en main avec pour objectif d’y bâtir des logements de luxe. Actuellement, c’est la région qui veut y construire des logements. Mais les projets n’aboutissant pas, la nature n’a pas attendu et a commencé à y reprendre ses droits. S’y trouve maintenant, une zone naturelle assez sauvage qui offre un endroit où toute une faune et une flore se développe au cœur même de la ville. Cependant, les projets immobiliers n’ont jamais été oubliés. Une farouche résistance de la part d’habitants du quartier, d’associations ou de passionnés continue à s’y opposer et à lutter pour la préservation de cette biosphère unique. Cette manifestation était un jalon de cette opposition. Le terrain sur lequel le Marais Wiels se situe a longtemps été la propriété de la société Blaton, qui a bénéficié vers 2003-2004 d’un permis pour construire des bureaux. Des travaux ont été entamés et ont eu pour résultat de percer la nappe phréatique située au-dessous du site et d’en faire un « marais ». À l’automne 2008, en raison de la crise des subprimes, la société Blaton a cessé ses travaux et laissé le terrain en l’état. La Région Bruxelloise a ensuite modifié le Plan Régional d’Affectation des Sols (PRAS), ce qui a permis d’envisager de construire du logement sur le site. Blaton est revenu vers la Commune de Forest à partir de 2014 avec plusieurs demandes de permis cadrant avec le rêve de la Région Bruxelloise de produire des centaines de logements assez luxueux. Ces demandes ont été combattues par des comités d’habitants. Blaton a fini par jeter l’éponge et la Région a racheté le terrain. L’enjeu est donc ce que la Région va faire : ils souhaitent toujours construire des logements, mais en moins grande quantité. L’aspect écologique est très intéressant, puisque la succession des activités artificielles (industrie pendant le 20e siècle, travaux début 21e) a conduit à la création d’un biotope naturel tout à fait particulier. Groupe facebook Marais Wiels : https://www.facebook.com/groups/816164325164124 Source photo : www.lebrass.be

Bruxelles Bruxelles |
Classisme / Lutte des classes

Nuits d’émeutes dans plusieurs quartiers de Bruxelles

Les forces de l’ordre ont essuyé des tirs de feu d’artifice et des jets de pierre dans plusieurs quartiers de Bruxelles, dans la nuit du 7 au 8 juin. De nombreux incendies ont aussi été déclarés (feux de poubelles, de scooters, ...). Il ne s’agit pas de faits isolés : depuis plusieurs mois, des actes de ce genre ont lieu dans plusieurs quartiers. Quelques jours auparavant, le 5 juin, des véhicules de police avaient été pris pour cible à Forest, près du Parvis de Saint-Antoine. Le lendemain, dans la nuit du 6 au 7 juin, plusieurs incendies et caillassages ont eu lieu dans le quartier. Des incendies ont aussi été déclarées rue d’Artois et au Peterbos (Anderlecht). Cette nuit de révolte contre la police semble s’être propagée à plusieurs autres quartiers de Bruxelles. Dans la nuit du 7 au 8 juin, la colère se propage à de nombreux autres quartiers : des feux, des jets de pierre et/ou des feux d’artifices sont à décompter à Koekelberg, au Parvis de Saint-Antoine, à Anneesens, à Laeken, à Simonis, dans une partie de Schaerbeek, dans le quartier Scheut et à Beekant. La nuit suivante, des feux d’artifices sont à nouveaux tirés vers la police à Koekelberg. Depuis, plusieurs autres actions de ce genre ont été entreprises dans différents quartiers bruxellois, même si l’intensité de la nuit du 6 au 7 juin n’a pas été atteinte. La tension entre les forces de l’ordre et les jeunes ne semble pas prêt de redescendre. Si vous avez des images ou des témoignage s, n’hésitez pas à nous les envoyer. Sources : [1] ; [2] ; [3]

Bruxelles Bruxelles |
Contrôle social / Répression

Police : vers une nouvelle gestion des manifestations

Fin mars, Annelies Verlinden (Ministre de l’intérieur, CD&V) et Vincent Van Quickenborne (Ministre de la justice, OPEN VLD) ont approuvé le nouveau Plan National de Sécurité 2022-2025 (PNS) [1] [2]. Celui-ci se penche sur de nombreux sujets dont ce qu’il appelle le « New way of protesting » (nouvelle manière de protester). Article de Bruxelles Dévie Ainsi, les forces de l’ordre identifient des évolutions dans les formes que prennent les manifestations. La complication principale : de nombreux mouvements sociaux récents n’ont ni dirigeant.e ni représentant.e, ce qui empêche la « gestion négociée de l’espace public », autrement dit la mise en place d’un dialogue entre un représentant.e.s de la manifestation et la police. Ce dialogue permet notamment la création d’un service d’ordre par les manifestant.e.s : des personnes qui encadrent la manifestation et tentent d’empêcher les débordements, jouant donc le rôle de la police. Ce dialogue a aussi permis à la police de faire pression sur les organisateur.trice.s à de nombreuses reprises, en expliquant que toute dégradation leur serait imputée légalement (par exemple à la famille d’Ibrahima qui organisait un rassemblement en sa mémoire), ce qui n’est pourtant pas vrai et s’apparente à de l’intimidation. Par ailleurs, le Plan National de Sécurité (PNS) explique que les manifestant.e.s ont « gagné en rapidité et en créativité », et que les réseaux sociaux « confèrent aux organisateurs un pouvoir de mobilisation élevés ». Les forces de l’ordre vont donc accroître leur capacité de mobilisation et mettre en place « de nouvelles formes de « collaboration et communication ». Pour cela, la police prévoit l’utilisation de nouvelles technologies comme les drônes, les analyses de métadonnées (big data), ainsi que les bodycams. Elle compte aussi écumer les réseaux sociaux. Par ailleurs, le PNS insiste sur l’importance pour la police « d’assurer une communication externe à l’issue de l’évènement » (la manifestation), communication qui jusqu’ici s’était souvent avérée au moins partiellement mensongère. Plus loin, le PNS pointe les menaces auxquelles il entend : le mouvement des Gilets Jaunes, Black Lives Matter, les ZAD (zone à défendre) ainsi que certaines manifestations contre les mesures Covid, notamment. Aucune trace des manifestations climats, qui pratiquaient la « gestion négociée de l’espace public ». En conclusion, ce sont les mouvements sans représentant.e clair.e qui ont représenté la plus grande menace pour les autorités ces dernières années. La police compte s’adapter au « new way of protesting ». Les contestataires devront donc prendre garde à leur utilisation des réseaux sociaux (notamment les lives et toute image de manifestation) ainsi qu’à leurs métadonnées (localisation du téléphone, …).

Belgique Belgique |
Extrême-droite / Antifascisme

Le MR ouvre la voie à l’extrême-droite, Bouchez en première ligne

Georges-Louis Bouchez, sénateur et président du MR, s’est fait connaître par ses sorties dénigrantes envers les classes populaires et les personnes racisées. Il est aussi en train de pousser son parti à ouvrir la voie à l’extrême-droite, en forçant le débat avec le Vlaams Belang et en se réappropriant ses termes et ses idées. Cet article est de Bruxelles Dévie Le président du MR fait partie de la frange du MR qui a défendu corps et âme le gouvernement MR NV-A (2014-2018) qui s’est effondré parce que le parti de droite extrême avait refusé de signer un pacte international sur la migration qui n’engageait à aucune action concrète (pacte de Marrakech). Il avait donc lutté pour l’alliance entre son parti et un parti connu pour être ouvertement raciste et homophobe. Il fait maintenant parti de la droite qui utilise à outrance le vocabulaire de l’extrême-droite dans les médias. Il a par exemple plusieurs fois attaqué les « wokistes », nom utilisé par l’extrême-droite pour dénoncer notamment les antiracistes et les féministes. Il est aussi de ceux qui manipulent le concept de laïcité pour justifier des politiques islamophobes (comme l’interdiction du port du voile dans certains lieux publics). Reprendre le vocabulaire et la rhétorique de l’extrême-droite est dangereux. Cela donne du crédit à son discours, et cela participe au processus de fascisation en cours en Belgique et ailleurs. En France, le gouvernement a utilisé à outrance le discours de l’extrême-droite les cinq dernières années. Le résultat est clair : les organisations fascistes ou fascisantes se sont renforcées dans tout le pays et Le Pen a obtenu le plus gros score de l’histoire de l’extrême-droite en France. Cette comparaison avec la France n’est pas hasardeuse. Bouchez semble s’inspirer énormément de Macron et de sa politique fascisante ultra-libérale. Il a aussi expliqué avoir « plus de respect pour Zemmour que pour Valérie Pécresse » (candidate de droite à l’élection française) [1]. Pour lui, il est donc tout à fait légitime de respecter un fasciste, malgré le danger qu’il représente et les idées nauséabondes qu’il porte. Autre ressemblance, Bouchez a récemment été débattre avec Van Crieken, président du Vlaams Belang sur la chaîne flamande VRT. Cela faisait pourtant plus de vingt ans que les partis francophones avaient signé et respecté un code de bonne conduite interdisant tout débat dans les médias avec l’extrême-droite. Quelques jours plus tard, Bouchez appelait à « adapter [ce code] à l’époque moderne ». A l’heure où le fascisme monte, il appelle donc à ouvrir le dialogue … (Par ailleurs, Bouchez n’hésite pas à magner l’art du mensonge, comme de nombreux.ses dangereux.ses politicien.ne.s à l’heure actuelle. Dans un tweet du 5 février, il expliquait avoir vécu chez sa grand-mère pour des raisons économiques et ne pas avoir besoin de leçon de misérabilisme. Le 14 mai, il déclarait pourtant « je n’ai pas connu mes grands-parents » à Sudinfo [2].) La...

Belgique Belgique |
Guerre / Antimilitarisme

Police belge : bientôt un taser entre les mains ?

En 2018, Jan Jambon (N-VA) a lancé une phase pilote pour l’utilisation de pistolets électriques (taser) par la police belge. Le test se terminera en décembre 2022, mais Annelies Verlinden (CD&V), Ministre de l’Intérieur, a donné un premier avis positif il y a quelques jours. Le taser est une arme dite « à létalité réduite », ce qui signifie qu’elle a moins de chance de tuer qu’un pistolet classique, mais que la mort par décharge de taser n’est pas impossible. Il est particulièrement dangereux pour les personnes cardiaques et/ou sous stupéfiant. Pourtant, nombreux.ses. sont ceux et celles qui catégorisent encore cette arme comme « non-létale ». Amnesty international a par exemple décompté 334 décès liés au taser aux Etats-Unis entre 2001 et 2008 [1]. L’ONG explique aussi que « les impulsions électriques suscitent divers degrés de douleur et de neutralisation et engendrent parfois la mort » et que les aiguillons peuvent « entraîner des lésions par pénétration de la peau, des yeux, du crâne et des organes internes, qui peuvent être graves » [2]. Verlinden veut en faire un arme « collective », c’est-à-dire qu’elle ne serait pas donnée individuellement à certain.e.s policier.ère.s mais bien à un ensemble de policier.ère.s appartenant au même service. Les unités spéciales d’intervention fédérales et des grandes villes ainsi que les équipes qui interviennent dans les prisons pourraientêtre prochainement équipées de tasers. Il est à noter que les premières évaluations positives ont été effectuées par la commission armement de la police ; le règlement d’utilisation sera, lui, rédigé par la direction de la police. Ce sont donc des policier.ère.s qui vont définir le cadre dans lequel ils et elles pourront utiliser cette arme. Dans le contexte actuel, où les décès qui surviennent peu de temps après une action policière sont nombreux, l’intronisation d’une nouvelle arme à létalité réduite dans l’arsenal policier nous paraît dangereux et inapproprié. Désarmons la police [3]. sources : [4] ; [5] ; [6] ; [7]

Belgique Belgique |
Écologie

La Chartreuse Occupée : Nouvelle ZAD à Liège contre la bétonisation !

Le 27 mars dernier suite à la menace imminente de bétonisation du parc de la chartreuse à Liège, des riverain.e.s et des militant.e.s ont investi la zone et édifié des barricades afin de protéger l’espace vert & humide des machines du promoteur immobilier Matexi. Retour sur les deux premières semaines d’occupation et sur la lutte contre le projet immobilier qui l’a précédé. Article de Bruxelles Dévie La Chartreuse est une zone verte humide en plein cœur de liège. Le site est classé car il accueille une biodiversité importante (mais également des bâtiments classés). Jusqu’au début des années 80, il était occupé par des casernes militaires, avec un vieux fort ainsi que d’anciens bâtiments. Le site sera ensuite abandonné par l’Etat et mis plus tard à la vente. En 1998, la ville de Liège en acquiert la partie boisée et en fait un parc. En 2003, le fort et ses abords sont mis en vente par l’armée puis racheté par une entreprise immobilière qui comptait en faire du profit à la revente, en vendant individuellement le site en trois parties. Deux parties du lot seront rachetés par Immo Chartreuse, la 3e partie longeant la rue historique du Thier de la Chartreuse sera rachetée par l’entreprise de promotion immobilière Matexi. C’est cette entreprise et son projet, qui menace la zone depuis des années, pour y construire plusieurs dizaines de logements de standing. Tout s’est accéléré lorsque le permis de construction urbanistique a été accordé le 18 mars 2022 à l’entreprise Matexi. Rapidement, une demande de recours de suspension du permis a été introduite par l’association "Un Air de Chartreuse", composée de riverain.e.s de la zone à défendre qui luttent déjà depuis plusieurs années contre le projet immobilier. Recours qui sera rejeté le 1er avril par le Conseil d’État. Le Conseil d’Etat rejette l’urgence du recours. Le recours en annulation du permis de construction continue donc, mais peut prendre plusieurs mois, voir plus d’un an à être traité. Entre temps, rien n’interdit légalement le commencement des travaux. C’est face à la menace imminente des pelleteuses de Matexi que la zone est désormais occupée et défendue. Contrairement à ce que certains médias veulent faire paraitre, en titrant qu’« une guerre écologique » se prépare à Liège, tentant de faire passer les occupant.e.s comme de dangereux radicaux et de les marginaliser, le lieu reste chaleureusement ouvert. Des concerts, évènements et autres y sont organisés pour sensibiliser à la défense de la Chartreuse et son terrain est toujours emprunté par les promeneu.r.se.s, riverain.e.s et autres qui soutiennent l’occupation. En effet, si le lieu n’a pas été bétonisé plus tôt, c’est que les riverain.e.s luttent contre le projet depuis sa création. En 2017 une pétition lancée par l’association "Un Air de Chartreuse" avait récolté plus de 5000 signatures. Le plan de construction a été revu plusieurs fois face à la mobilisation des riverain.e.s largement opposés au projet (...)

Wallonie Wallonie |
Histoire / Archives

Grève de 1960 : il y a 62 ans, la Belgique au bord de l’insurrection

Au milieu de l’année 1960, le gouvernement essaye de reporter les pertes qu’occasionne l’indépendance du Congo sur les travailleur.se.s belges : “un effort spécial doit être engagé” suite aux “dommages économiques importants” de l’indépendance du Congo. C’est dans ce but qu’il propose le projet de la loi unique au parlement en septembre 1960. C’est une loi qui voulait redresser l’économie belge par l’austérité [1], portée sur les travailleur.se.s du public et du privé : l’idée était de s’en prendre aux chômeurs, au secteur de la santé, aux pensions, … tout en mettant en place une politique favorable aux entreprises. Article paru sur Bruxelles Dévie Au départ, cette loi fait réagir les travailleur.se.s. Pourtant, les syndicats nationaux [2] n’ont jamais déclaré la grève générale, ni la CSC (fédération de syndicats chrétiens), ni la FGTB (fédération de syndicats socialistes). M. Cool, président de la CSC refuse de s’opposer à la loi unique dans son ensemble et propose de négocier avec le gouvernement. Le Parti Socialiste Belge, quant-à-lui, s’oppose à la loi unique et demande la démission du gouvernement. Pourtant, à la suite du mouvement de grève, il demande aux grévistes de retourner au travail et de laisser cette affaire entre les mains des parlementaires. Ni les directions syndicales, ni les partis politiques n’ont vraiment soutenu la grève, mis à part le Parti communiste belge. Le 14 décembre, ils sont 100.000 travailleur.se.s à prendre la rue. Dès le 20 décembre, date des débuts des débats parlementaires sur la loi, plusieurs secteurs (“sous-groupes”) de syndicats se lancent dans la grève générale, majoritairement en Wallonie. Le lendemain, le Secrétaire National de la FGTB déclare “Nous avons essayé, M. Le Premire Ministre, par tous les moyens, même avec l’aide des patrons, de limiter la grève à un secteur particulier”. Rien n’y fait : la colère des travailleur.se.s est trop grande ; un immense mouvement de grève générale embrase le pays dès le 21 décembre, après que de nombreux.ses ouvrier.ère.s aient appelé, dans pratiquement toutes les usines, à rejoindre le mouvement. De nombreuses centrales syndicales qui n’avaient pas suivi le mouvement se voient presque forcées de déclarer la grève générale dans les jours qui suivent, comme à Charleroi. Des rassemblements et manifestations se déroulent dans tout le pays. Le 22 décembre, le président de la CSC déclare au Premier Ministre : “je ne tiens plus mes troupes en main, en dépit de nos consignes, les syndicats chrétiens fraternisent de plus en plus avec leurs collègues socialistes”. A la suite de la grève, de nombreuses communes se retrouvent sans aucun employé communal, ni pour l’administration, ni pour le ramassage des déchets, ni même, dans certains cas, pour la police. Pendant toute la période de la grève, donc, ce seront les syndicats, organisés en conseils, qui remplaceront le pouvoir communal dans ces communes, en se divisant les tâches, comme dans la ville de Liège par...

Belgique Belgique |
Santé / Soins

2 ans de pandémie : au sujet du « monde d’après »

Deux ans déjà. Deux ans qu’une pandémie s’est abattue sur nos quotidiens, provoquant des morts par centaines de milliers. Deux ans qu’on nous a confiné pour la première fois. Bruxelles entièrement verouillée. Le couvre-feu comme motif de contrôle arbitraire. Les amendes qui ciblent toujours les mêmes populations. Les applaudissements pour les soignant.e.s. Article de Bruxelles Dévie Il y a deux ans, on parlait du « monde d’après ». On disait qu’on allait tout réinventer. Que le covid remettait en question notre manière d’habiter la terre et de vivre ensemble. Même Macron se permettait de glisser : « Il nous faudra interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies » et de dire que « le jour d’après ne sera pas le jour d’avant ». [1] Et entre-temps. Entre-temps, un autre confinement, doublé d’un couvre-feu. Entre-temps, les morts d’Adil, d’Ibrahima, et de tant d’autres. L’explosion des violences conjugales. Les interdictions de manifester. Le refus outrageux du refinancement du système de santé. La montée du fascisme, partout. L’explosion du prix de l’énergie et de l’essence. « Le monde d’après », c’est une des plus grande supercherie du 21e siècle. C’est une des promesses qui a permis de garantir l’obéissance d’une partie de la population. Elle l’aura aussi empêchée de réfléchir à ce qui se passait, ici et maintenant. Pourtant, il existe bien un avant et un après covid. Les deux années écoulées ont été un laboratoire formidable pour la répression. On a vu surgir, pêle-mêle, des drônes qui ordonnent aux gens de se disperser, des murs anti-émeute mobiles, des interdictions de manifester qui n’avaient aucune légitimité scientifique, des politicien.ne.s en roue-libre dont les mesures sont contredites par les épidémiologistes, ... Tout est clair maintenant. Nous savons que le gouvernement peut se donner le droit de légiférer sans passer par le parlement. Nous savons que lorsque ce même gouvernement est condamné par la justice belge, rien ne change véritablement. Nous savons qu’il est possible de nous demander un QR code pour rentrer dans un bar, un cinéma, et même un train. Nous savons qu’il est possible d’appeler à l’unité du pays, sans prendre aucune mesure réelle pour aider les personnes les plus durement touchées par la crise. Nous savons que, en temps de crise, les plus riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. Nous savons avoir perdu du terrain de tous les côtés. Tout est clair maintenant. Nous disons : technofascisme. Ce texte est un appel à ne plus se faire avoir. Un rappel des deux années que nous venons de vivre et de l’approfondissement des moyens de contrôle des corps qu’elles ont permis. Nous ne pouvons plus perdre, ni attendre, nous n’en avons simplement plus le temps. A bientôt dans la rue, camarades.

Belgique Belgique |
Classisme / Lutte des classes

Bruxelles : 2 attaques au cocktail molotov contre des commissariats

Le lundi 28 février en soirée, le commissariat central de Molenbeek a été attaqué aux cocktails molotov. Deux jours plus tard, le mercredi 2 mars, la brigade canine de la zone de police Montgomery à Woluwe-Saint-Lambert a également été attaqué aux cocktails molotovs. Article de Bruxelles Dévie C’est vers 21h45 le lundi, que le commissariat a été attaqué. Le bâtiment a été visé, ainsi que plusieurs véhicules stationnant devant. Plusieurs véhicules ont été endommagés. Une vidéo de sécurité du commissariat qui a ensuite été relayée en ligne montre l’attaque. Mercredi, c’est vers 5h30 du matin que les infrastructures de la brigade canine ont été attaquées. Le bâtiment et 3 véhicules ont été sérieusement endommagés, les pompiers sont intervenus. La police a communiqué que le bâtiment serait inutilisable pour un moment. Les deux attaques n’ont fait aucun blessé humain ou animal, les dégâts sont donc uniquement matériel. Nous pouvons donc noter que les vidéos des caméras de surveillances ont été directement saisies et envoyées à la presse. Ce qui montre que, contrairement aux affaires de violences policières où les vidéos enregistrées à l’intérieur du commissariat sont rarement révélées, disponibles et encore moins relayées, lorsque la police est attaquée, le système de vidéo surveillance n’a étrangement aucun problème. Sources : https://fr.metrotime.be/belgique/bruxelles-une-brigade-canine-visee-par-des-jets-de-cocktails-molotov-video?fbclid=IwAR0MJ9ec3tFAonv87VFTzk2BFznrP65ZHbLn5RdrH2ix-FdEkH__88MujuY https://www.lalibre.be/regions/bruxelles/2022/03/01/le-commissariat-central-de-molenbeek-attaque-aux-cocktails-molotov-22G7MLSLLFDAFFEWOOXX5QDD2M/?fbclid=IwAR1Q63GiRaExVUfhL1NnZ7tDA_iCwx72MqcTB0Y1NuwoILGK3akPF6GNB9w https://www.lalibre.be/regions/bruxelles/2022/03/02/woluwe-saint-lambert-trois-vehicules-de-la-brigade-canine-detruits-par-des-cocktails-molotov-YFC7D7RJNBAD5KOAUE2F4YUYQ4/?fbclid=IwAR2lEldbb3FNVrMRr7vPXdaehxOW1gawLy2yENs7T6W7NwRfDPzRpOjgpuA

Bruxelles Bruxelles |
Racismes / Colonialismes

Retour sur la manifestation contre les violences policières à Bruxelles

Hier, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences policières, une manifestation a été organisé à Bruxelles. article paru sur Bruxelles Dévie Un cortège de plusieurs centaines de personnes s’est élancé depuis la futur place Lumumba, aux alentours de 18h30. Les manifestant.e.s sont descendu.e.s déterminé.e.s jusqu’à la place de l’Albertine où des prises de parole de famille endeuillées ont eu lieu. Quelques tags dénonçant les violences policières et réclamant justice ont fleuri sur le parcours. En Belgique en 2021, ce sont 5 personnes qui ont été connu la mort dans des circonstances troubles entre les mains de la police belge. C’est également l’année où un non-lieu a été requis pour les policiers qui ont tué Lamine Bangoura, après des années de lutte judiciaire épuisantes et extrêmement couteuses. On a aussi appris que le policier qui a tué Mawda, 2 ans écoperait de seulement 10 mois de sursis. Durant les prises de parole sur la place Albertine, là où Mehdi a été tué par une voiture de police en 2019 alors qu’il rentrait chez lui, les familles endeuillées dans des prises paroles fortes, ont rappelé l’importance du soutien qu’il fallait porter aux familles. Une personne du comité justice pour Lamine Bangoura, rappelait que la lutte contre les violences policières est quotidienne et qu’elle ne se passe pas que dans la rue, lors de manifestation. Les familles sont impliquées seules, dans les luttes judiciaires, de contre enquête journalistique, ces procédures sont évidemment lourdes tant physiquement et moralement qu’économiquement. Elle a par la suite, donc rappelé l’importance pour les soutiens de soutenir économiquement les familles endeuillées, qui finissent par crouler sous les dettes. Une autre prise de parole, a rappelé l’harcèlement policier que subissent les familles endeuillées qui tentent de découvrir la vérité sur le décès de leur fils, leur soeur, leur frère : entre violences policières, pressions, détention du corps du défunt, et menaces : c’est une réelle guerre que déclare l’institution, donc l’Etat, aux familles. Il a également été dénoncé la criminalisation systématique dans les médias et les communiqués de police des victimes, en les faisant passer pour des criminels, en relayant leurs noms dans la presse, mais jamais ceux des policiers impliqués dans les meurtres. Pas de justice, pas de paix. Nous mettons ici, les pages des familles endeuillées pour vous tenir au courant des échéances ainsi que les iban disponibles pour les soutenir financièrement. Justice pour Mehdi Comité justice pour Lamine Bangoura, paypal.me/justiceforlaminebangoura BE76 004 6033 2795 Vérité Et Justice Pour Sabrina Et Wassim Justice pour Adil Justice pour Ibrahima Photos : mate_oz

Bruxelles Bruxelles |

| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 |

Suivre tous les articles "Bruxelles Dévie"

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info